lundi, 30 novembre 2020
Les 4 France
Par Georges Lafon *
La présente analyse suppose qu’il n’y ni deux, ni dix, mais quatre France de dimensions inégales qui cohabitent actuellement sur le territoire national
- Une France rayonnante, constitué du cœur des principaux pôles urbains métropolitains. Une France CSP+, incarnation de la start-up nation, cumulant les emplois qualifiés et les hauts revenus, dont la richesse produite ne ruisselle que dans ses environs immédiats. Une France pro-européenne, intégrée aux circuits de communication internationaux. Une France du pouvoir d’achat, sensible aux questions sociétales et qui mange bio. Une France qui vote Macron ou écolo en toute bonne foi.
- Une France attractive, bénéficiant avant tout d’un emplacement privilégié, autour des métropoles, des frontières suisse et allemande et des littoraux. Bénéficiant de ressources liées au tourisme, à des industries non délocalisées, à l’économie frontalière ou à la présence de retraités avec un bon pouvoir d’achat, le chômage et la pauvreté sont relativement moins élevés qu’ailleurs. Attachée à son terroir, cette France vote plutôt pour des candidats et des partis modérés et ancrés depuis longtemps sur ce territoire: Les Républicains, Parti Socialiste, Modem, UDI, Radicaux et plus récemment Verts.
- Une France oubliée, périurbaine et rurale, incluant les territoires d’Outre-Mer, tenue éloignée des grands centres urbains, industriels ou touristiques. Une France vieillissante, perdant des habitants, où les jeunes qui partent sont difficilement remplacés. Une France de petites villes et de campagnes, une France d’agriculteurs, d’ouvriers et d’employés, de petits entrepreneurs qui ont tous connu la précarité à un moment ou à un autre. Une France qui ne s’exporte pas à l’international, et où les touristes s’y font rares hors saison. Dans cette France qui respecte la loi et paie ses impôts, les Gilets jaunes furent appréciés et les ronds-points souvent occupés. Une France qui s’abstient massivement, ou vote de plus en plus souvent pour un parti contestataire (FI, ou le plus souvent RN) lors des élections.
- Une France perdue par la République, par l’accumulation de handicaps non résolus depuis 40 ans. Autrefois poches de misère appelées à se résorber par les effets conjugués de la politique de la ville et de l’éducation, de plus en plus de territoires basculent peu à peu dans une réalité qui s’affranchit des lois communes. Les problèmes de sécurité publique y sont devenus récurrents, des trafics s’y sont développés, le maintien de services publics apparaît de plus en plus aléatoire. Ces territoires « perdus de la République » (5), et parfois même « conquis de l’islamisme » (6), sont une terre d’accueil (par défaut) de populations et de familles paupérisées, déracinées, au faible capital culturel et social. La proximité géographique avec les centres métropolitains permet toutefois un accès à l’emploi (le plus souvent non qualifié) plus aisé que dans la France oubliée. Cette France de « quartiers prioritaires » et de « reconquête républicaine » a vu se développer de nouvelles formes et de contrôle et de gestion du territoire qui se sont progressivement substituées aux institutions républicaines. L’abstention y est massive depuis de nombreuses années, et les comportements électoraux résiduels semblent conditionnés par des pratiques clientélistes fondées sur des bases communautaires, ethniques et/ou religieuses. Cette France perdue est devenue une « terre de mission » à reconquérir voire à libérer.
On parle beaucoup des métropoles et des quartiers sensibles, mais finalement assez peu du reste du territoire, pourtant largement majoritaire. L’attention générale (et les fonds publics) est souvent portée davantage vers le rayonnement de la France et de ses grandes entreprises, ou à la gestion de ses quartiers défavorisés les plus visibles.
Or, la grande majorité de la population (40 à 60 millions) vit ailleurs. Dans cette France profonde, pacifique, légaliste et laborieuse, attractive et oubliée, constamment ignorée par les élites, invisible la plupart du temps, et pratiquement instrumentalisée lors des élections.
Partant de ce constat d’une France aussi divisée, comment imaginer réunir de nouveau les Français autour d’un projet fédérateur à même de transcender les différences et les divergences d’intérêt ?
La tâche du candidat populaire ne sera pas facile, mais accessoirement, son programme sera probablement le seul à même de réconcilier la grande majorité des Français avec eux-mêmes. De réduire le gouffre s’élargissant entre les métropoles et les territoires périphériques. De mieux répartir les activités et les ressources entre les territoires attractifs et les territoires oubliés. Et enfin, de résorber durablement les plaies ouvertes qui ont conduit à la perte de contrôle de quartiers entiers, et qu’il est urgent de raccrocher à la République. Mais impossible n’est pas français, n’est-ce pas ?
(*) Historien de formation, Georges Lafon est cadre dans la fonction publique, en charge de questions liées au développement économique.
Source : site du Front populaire
11:39 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
dimanche, 29 novembre 2020
L’or et les réalités économiques se vengeront des illusions boursières
Le Dow Jones a franchi momentanément, pour la première fois, la barre des 30.000 points, à Wall Street. Depuis l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2017, il a grimpé de plus de moitié. L’indice parisien est parti pour boucler son meilleur mois de novembre depuis plus de trente ans. Le sentiment dominant des boursiers, avec la probable nomination au Trésor de Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed, est que des solutions vont être trouvées pour tous les problèmes des sociétés occidentales.
Cette euphorie nouvelle repose, en fait, sur les potentiels des vaccins, sur l’assurance que tous les gouvernements dans le monde vont continuer à s’endetter de plus belle, sur les certitudes que les injections monétaires de la Fed et de la BCE vont continuer, que les taux resteront à des niveaux planchers pendant des années. En 1980, il fallait briser l’inflation ; aujourd’hui, il faut briser la déflation, quitte à choisir l’option démagogique de la théorie monétaire moderne et des hélicoptères monétaires.
Les réalités économiques présentes devraient, cependant, interpeller les boursiers. L’Italie maintient l’emploi sous perfusion avec interdiction de licencier et chômage partiel jusqu’au 21 mars 2021, afin d’éviter 600.000 licenciements. Aux États-Unis les banques alimentaires concerneraient 50 millions de personnes et plus de 7 millions d’enfants dans une extrême pauvreté.
La dette totale publique et privée des États-Unis devrait s’élever à 80.000 milliards de dollars à fin 2020, soit une augmentation de 9.000 milliards par rapport à 2019. En zone euro, la dette globale a augmenté de 1.500 milliards de dollars en neuf mois et s’élève à 53.000 milliards de dollars à fin septembre. Comment l’économie mondiale pourra-t-elle se désendetter à l’avenir sans des conséquences impossibles à supporter ? Le remboursement paraît impossible à l’économiste Jean-Jacques Rosa : « Je pense que nous assisterons à des défauts de paiement de pays et d’entreprises. Des accidents très sérieux sont devant nous. »
Quant à la BCE, elle alerte sur la vulnérabilité des banques européennes. La pandémie accroît le risque d’insolvabilité des entreprises et des ménages, ce qui fragilise leurs créanciers. Les banques vont bientôt faire face à 1.400 milliards d’euros de crédits à risques, susceptibles de mettre en péril le système financier. Plus les banques prêtent, avec un niveau de profitabilité trop faible de 2 %, plus elles prennent des risques pour leur propre stabilité. En Italie, les dettes souveraines représentent 19 % des actifs totaux des banques. Ce ne sont pas les vaccins qui vont faire disparaître tous les avis de tempête sur l’économie.
L’or vient de baisser à 1.800 dollars l’once, ces deux dernières semaines, soit une baisse d’environ 10 %. Cependant, de nombreux établissements financiers voient l’or à 2.300 ou 2.500 dollars l’once, en 2021. Selon un modèle très sérieux du rapport 2020 In Gold We Trustfaisant intervenir des hypothèses de croissance de la masse monétaire et des ratios différents de couverture en or par les banques centrales, l’or devrait coter 4.800 dollars, en 2030, avec un maximum possible à 8.900 dollars l’once. La réalité hallucinante, c’est que les Bourses s’envolent, fin 2020, alors que nous sommes dans une période de crise ! Tout cela se terminera par la récession et la déflation ou, beaucoup plus probablement, par l’hyperinflation. Que ce soit en matière boursière, économique, politique ou migratoire, l’inconscience et l’irresponsabilité caractérisent les sociétés occidentales.
13:21 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
BRUNO MÉGRET S'EXPRIME SUR L'ACTUALITÉ
11:42 Publié dans TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Loi de sécurité globale : la macronie en dérive
Par la rédaction de Front populaire
133 000 personnes ont manifesté aujourd’hui dans tout le pays contre la loi dite de « sécurité globale ». Dans le viseur des opposants, l’article 24 notamment, pénalisant la diffusion de l’image du visage d'un policier ou d'un gendarme en intervention. A Paris, comme il fallait s’y attendre, la manifestation a dégénéré.
Le syndicat de police alliance avait prévenu ce samedi qu’il y aurait de la casse, jugeant « irresponsable » le niveau de sécurisation de la manifestation parisienne contre la proposition de loi dite de « sécurité globale ». « Mobiliser 2000 membres des forces de l'ordre pour sécuriser une telle manifestation où l'on attend environ 40.000 personnes, c'est irresponsable pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers », jugeait ce matin Frédéric Lagache, son délégué général, avant d’expliquer que « les autorités s'attendaient à des infiltrations de gilets jaunes radicaux, voire des black blocs lors de cette manifestation à haut risque prévue de République à Bastille ».
Pas besoin d’être grand clerc effectivement pour imaginer ce qui allait se passer aujourd’hui : la manifestation parisienne a effectivement dégénéré en fin de journée et de cortège du côté de la place de la Bastille. La préfecture de police a dénombré 23 policiers blessés dans ses rangs, auxquels s’ajoutent 14 blessés chez les gendarmes et un total de 46 interpellations chez les manifestants parisiens en fin de soirée pour faits de violence, dégradations ou port d’armes prohibé. Comment aurait-il pu en être autrement, dans un contexte social extrêmement tendu en France ces derniers mois, voire dernières années si l’on pense à la colère des Gilets jaunes ?
46 000 personnes ont donc défilé à Paris selon le ministère de l’Intérieur. Partout en France, des manifestations ont eu lieu, dans environ soixante-dix villes. Au total, toujours selon l’Intérieur, 133 000 personnes ont battu le pavé ce samedi en France. Pour les participants, il s’agissait de contester la proposition de loi dite de « sécurité globale ». Dans le viseur des opposants : trois articles principalement. L’article 21 sur la transmission en direct d’images des caméras de policiers au poste de commandement du service concerné et leur exploitation, l’article 22 sur la généralisation de la surveillance par drones et le désormais fameux article 24 prévoyant la possibilité de pénaliser d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende la diffusion de « l'image du visage ou tout autre élément d'identification » d'un policier ou d'un gendarme en intervention, si l'intention du diffuseur est jugée malveillante (notamment sur les réseaux sociaux).
Cet article cristallise toutes les oppositions au projet de loi, qui intervient dans un contexte de forte remise en question de l‘usage de la force par les forces de l’ordre que beaucoup estiment de plus en plus disproportionné dans l’hexagone. Il intervient aussi dans un contexte de violences policières décriées, dont certaines images ont récemment fait le tour des réseaux : le passage à tabac par trois fonctionnaires de police de Michel Zecler, un producteur noir de musique à Paris.
L’opposition à la loi de sécurité globale ne vient pas que d’associations ou partis classés à gauche, ou dits « progressistes ». Dans le camp souverainiste, des voix s’élèvent également. Anne-Sophie Chazaud, qui s’exprime régulièrement dans nos colonnes est montée au créneau. Partant du passage à tabac du producteur de musique, elle note sur sa page Facebook : « ces images sont de fait absolument inadmissibles et témoignent de ce que je dénonce, au risque souvent d’un désaccord réprobateur et moralisateur sur ma droite, comme étant la dérive de notre police nationale notamment depuis l’arrivée au pouvoir de la macronie ».
Elle poursuit : « je rappelle que j’ai immédiatement et sans la moindre hésitation attiré l’attention sur les dangers liberticides intolérables (mais également démagogiques en direction d’une droite suffisamment stupide pour ne pas comprendre l’usage politique que le pouvoir pourrait ensuite en faire contre elle-même) du fameux article 24 de la loi félonne dite de « sécurité globale ».
Et l’essayiste de conclure : « Je ne crois pas en la thèse indigéniste stupide d’un racisme systémique au sein de nos forces de l’ordre. Je maintiens en revanche que notre police, autrefois si républicaine et dont on nous enviait dans le monde entier le savoir-faire en matière de maintien de l’ordre, a été méthodiquement dé-républicanisée (…) par des mois de gestion violente, répressive et sanguinaire de l’opposition sociale et politique ». Peut-être est-ce d’ailleurs pour cette raison que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait demandé avant la manifestation à ses policiers de « tenir la ligne républicaine ».
Illustration supplémentaire du malaise : l’hallucinant feuilleton autour du vote de l’article 24 à l’Assemblée nationale. Au sein même de la majorité présidentielle : seuls 103 députés LREM sur 271 ont voté pour. Et alors que le vote est passé, le Premier ministre propose la création d’une « commission indépendante » pour faire évoluer l’article 24. Résultat : colère de plusieurs parlementaires, dont celle du président de l'Assemblée nationale lui-même, Richard Ferrand (LREM). Dans Le Figaro, la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée, Aurore Bergé, s'irrite également : « Le Parlement et la majorité parlementaire ne sont pas des paillassons sur lesquels on s'essuie. Nous serons condamnés à suivre l'avis de cette commission qui s'imposera à nous immédiatement. »
Le premier ministre a depuis tenté de rassurer en expliquant que cette commission n’avait pas vocation à faire le travail du Parlement, mais qu’elle devait servir à « nourrir la réflexion » du gouvernement.
A moins d’un an et demi de l’échéance présidentielle de 2022, il est intéressant d’observer que la question sécuritaire divise la macronie. Pour autant, le président de la République semble quant à lui droit dans ses bottes, manifestement prêt à assumer ce qui ressemble à une dérive autoritaire du pouvoir. Car comme le rappelle Anne-Sophie Chazaud : « Emmanuel Macron, aujourd’hui si choqué parce qu’un jeune homme (…), issu de la diversité, subit cette violence que l’on nous a vendue pendant des mois comme étant légitime, n’a jamais eu un mot ni éprouvé le moindre choc face à tous les Gilets jaunes éborgnés, estropiés, violentés de manière souvent arbitraire et abjecte ».
Source : site de Front populaire
11:04 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
samedi, 28 novembre 2020
Sortie prochaine du n°19 des Cahiers d'Histoire du nationalisme
Le commander cliquez ici
11:58 Publié dans Les Cahiers d'Histoire du Nationalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Priorité de Matignon pendant la crise: la "politique de la ville".
Le commander : cliquez ici
11:53 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Joe Biden, notre guide ?
Par Mathieu Bock-Côté
Tout heureux de marcher vers la Maison-Blanche, Joe Biden a annoncé, en présentant l’équipe qui le conseillera pour la politique internationale, que l’Amérique pourrait de nouveau « guider le monde ». On croit comprendre qu’il pensait ainsi annoncer une bonne nouvelle, comme si l’Amérique était la puissance civilisatrice de notre temps. Nul n’en sera surpris: le messianisme américain ne date pas d’hier et structure la politique étrangère des États-Unis, qu’elle se présente sous le signe de la croisade démocratique néoconservatrice des années 2000 ou du multilatéralisme censé orchestrer une forme de gouvernance globale sous les années Obama. Au fond de la conscience américaine se trouve une prétention impériale à l’organisation du monde, qui trouvera sous Joe Biden dans la question environnementale un nouveau prétexte pour se déployer.
L’Amérique se pose comme nation modèle, portant un modèle valable pour l’humanité entière, et n’imagine pas qu’on ne la désire pas dans ce rôle. Elle est la norme à partir de laquelle penser le progrès du monde. Il y aurait ici-bas un American dream. Autrement dit, si le contenu du messianisme américain a changé au fil de l’histoire, la prétention messianique, elle, demeure, et se montre toujours plus agressive. Nous le savons, elle prend désormais la forme d’un appel au multiculturalisme globalisé, chaque nation devant se refonder sur le modèle américain au nom d’une diversité sacralisée. L’Amérique se croit en droit de pratiquer l’ingénierieinstitutionnelle à l’extérieur de ses frontières. Elle veut remodeler le monde à partir de sa propre expérience.
Joe Biden est souvent associé à une forme de pragmatisme mais il embrasse cette perspective. En 2015 il affirmait : « Des gens comme moi, de race blanche d’origine européenne, pour la première fois, en 2017, seront une minorité absolue aux États-Unis d’Amérique. (...) Moins de 50 % de la population américaine sera dorénavant de race blanche et européenne. Ce n’est pas une mauvaise chose. C’est une source de notre force. » Joe Biden se trompait de quelques années, mais son enthousiasme, n’en doutons pas, était sincère. Pour se conformer au modèle de la démocratie américaine, il faut désormais se soumettre à l’immigration massive, au multiculturalisme et à une refondation diversitaire de l’État occidental où la population native devra se réjouir d’être, à terme, mise en minorité.
La question raciale qui hante l’histoire américaine remonte à la surface à travers une nouvelle obsession racialiste qui vient des campus radicaux et qui s’est accélérée depuis l’affaire George Floyd. Elle est embrassée par l’ensemble des élites administratives, économiques et médiatiques du pays. Et cette révolution diversitaire s’accompagne de concepts comme le « racisme systémique », le « privilège blanc » et « la fragilité blanche », que le soft power américain, qu’il s’exprime par la voie diplomatique traditionnelle ou par l’influence des Gafa et de l’industrie du divertissement, place au cœur de sa propagande. On notera qu’elle se déploie dans bien d’autres domaines, comme c’est le cas avec la théorie du genre et sa définition de l’identité sexuelle. Est-ce à partir de cet idéal que Joe Biden veut que l’Amérique guide le monde ?
On ne sous-estimera pas l’intolérance américaine à l’endroit de ceux qui ne suivent pas le modèle impérial. Comme le notait récemment Emmanuel Macron, la presse américaine mène une campagne de diffamation permanente contre la France. Il ne faut pas oublier que c’est dans les pages des grands journaux américains que les racialistes français reçoivent le traitement le plus favorable, pour ne pas dire le plus complaisant. L’Amérique, qui plaque partout les concepts tirés de sa propre expérience historique, veut voir chez les immigrés français les cousins outre-Atlantique de sa population noire, marquée par l’esclavage et la ségrégation, quitte à abolir pour cela l’expérience historique des uns et des autres. Le racialisme vient abolir la diversité des cultures. Cette identification abusive excite la conscience victimaire de la mouvance indigéniste qui en vient à prendre l’Amérique comme un modèle en matière de « relations raciales », une idée que même les esprits les plus charitables qualifieront d’excentrique.
Les États-Unis ont tendance à voir de l’arrogance dans le désir légitime des Français de maintenir leur propre modèle de civilisation, notamment à travers le principe de laïcité. Il faudrait plutôt y voir une résistance à un empire qui reprend aujourd’hui les traits de son grand ennemi de la deuxième moitié du XXe siècle et cherche à imposer à ses alliés qu’il traite comme des satellites mentaux de son propre modèle de civilisation. De ce point de vue, la dissidence française, malgré ses limites, est peut-être plus exemplaire qu’on ne le croit. L’heure n’est plus à l’empire qui guide, mais aux nations rebelles, qui peuvent poliment refuser les ambitions messianiques de Joe Biden.
Source : Le Figaro 28/11/2020
11:45 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Journal du chaos
Pour télécharger, cliquez ICI
Après trois mois d'immobilisation suite à un problème de santé cliquez ici, nous avons la joie de retrouver cette semaine notre ami Patrick Parment et son fameux et toujours très attendu Journal du Chaos...
09:29 Publié dans Le Journal du Chaos hebdo | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
vendredi, 27 novembre 2020
Au diable les ressentiments... Soutenons nos policiers.
18:40 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Lionel Baland répond aux questions de Valeurs nationales
Le blog de Lionel Baland cliquez ici
17:32 Publié dans En Europe et ailleurs... | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Quand l'état turbine pour l'éolien
15:03 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Le "Grand Reset" en question
On parle du Pardon du Géneral Flynn, du dépôt de la poursuite contre la Georgie et le Michigan et du Grand Reset.
12:20 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les enjeux colossaux d’une vaccination
Arnaud Raffard de Brienne
Avec près de 300 000 commerces en difficulté dont une bonne partie ne pourra échapper à la faillite, une dégradation accélérée des dépenses publiques, un chômage (officiel) en voie de repasser le seuil symbolique des 10%, un endettement surpassant tous les records – les prêts non remboursés pourraient atteindre 1 400 milliards d’euros en 2021 –, les Bourses reprennent des couleurs, le CAC 40 progresse et Wall Street connait des journées de folie. L’économie financière, dopée aux injections massives de liquidités, se moque bien de l’économie réelle au bord du collapsus. Mais les grands gagnants, au moins à titre personnel pour le moment, sont les dirigeants des multinationales américaines de chimie pharmaceutique engagées dans une course au vaccin contre la Covid-19 dont les enjeux financiers s’avèrent colossaux et sans commune mesure avec toute autre découverte pharmaceutique. Dans les rêves les plus fous de leurs dirigeants, ce serait un ou plusieurs vaccins par an pour l’ensemble de la population mondiale. L’affaire se compte en centaines et même milliers de milliards.
Au moins deux grands gagnants chez Pfizer
Le 9 novembre, Le laboratoire Pfizer annonçait un vaccin efficace à 90 % sur une période d’observation… d’une semaine. Le jour même, ni la veille, ni le lendemain, son PDG, Albert Bourla revendait la plupart de ses actions du groupe pour un montant de 5,6 millions de dollars d’actions. Bel opportunisme décomplexé pour cet immigrant juif grec au parcours vertigineux au sein du groupe Pfizer sur lequel Benyamin Netanyahou, premier ministre, approché pour une offre commerciale, ne tarit pas d’éloges « Albert Bourla est très fier de ses origines juives de Salonique et des excellentes relations entre Israël et la Grèce ».
Sa vice-présidente et coreligionnaire, Sally Susman, profitait de l’effet d’aubaine pour revendre, le même jour, 43 622 actions pour une valeur de 1,8 million de dollars. On peut quand même s’étonner et surtout s’inquiéter de cette précipitation alors que l’on imagine qu’avec un rien de patience, un vaccin finalisé et commercialisé à plusieurs centaines de millions de doses aurait pu entrainer le titre vers des sommets. Cette précipitation ne signe-t-elle pas l’aveu d’un inquiétante partie de poker planétaire à l’issue très incertaine ?
Moderna expérimentait un vaccin début mars dernier
Question opportunisme, Stéphane Bancel, PDG de Moderna Therapeutics n’a certes rien à leur envier. Bien qu’ayant acquis, surtout depuis mars dernier, une fortune de 2,9 milliards de dollars, ce chanceux patron n’en a pas moins bénéficié d’une aide gouvernementale de 483 millions de dollars. Mais le plus incroyable ne se situe pas là. En janvier dernier, alors qu’il se trouvait à Davos, au Forum économique mondial 2020, en relation avec le National Health et en compagnie de tout le gratin dirigeant du monde et alors même que les cas d’infection au Covid-19 se faisaient rares, il reçut l’intuition, l’illumination même, que ce virus tournerait rapidement en pandémie. Son entreprise conçut un vaccin en quarante-deux jours et à mi-mars, avant même tout confinement – il débuta le 17 mars en France – ses chercheurs vaccinaient déjà quarante-cinq volontaires. Voyance, médiumnité ou plus prosaïquement combine de haute volée ?
Plus récemment, le 16 novembre, énième épisode de la guerre commerciale et financière actuelle, le laboratoire Moderna annonçait une efficacité vaccinale à 94,50%, avec l’évidente volonté de surpasser Pfizer et ses 90%.
Ces vaccins élaborés à la hâte, selon une technologie insuffisamment maitrisée, celle de l’ARN Messager, interférant dans l’ADN des vaccinés, ont été entièrement modélisés sur ordinateur, en 3 D, sans que jamais les chercheurs n’aient approché ni de loin, ni de près le virus.
Article paru dans le quotidien Présent cliquez là
10:15 Publié dans Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Mais quand est-ce qu’on se réveille ?
Par Natacha Polony
Etrange époque où des millions de citoyens se retrouvent devant leur téléviseur à intervalles réguliers pour savoir s’ils seront autorisés à se promener au-delà de 1 km de chez eux, à aller chez le coiffeur ou à fêter Noël. Tous suspendus à la parole du maître des horloges, délivrée à 20 heures après une Marseillaise de circonstance. Il y a quelque chose d’absurde à voir le président, une fois par mois, nous détailler solennellement nos vies et prendre des airs compassés pour nous fournir un échéancier de la crise. Quelque chose d’absurde à voir immédiatement des médecins pleins d’assurance commenter sévèrement ce qu’ils considèrent comme des concessions, donc des marques de faiblesse, eux qui rêvent de confiner le pays entier pour encore six mois.
Quel regard les historiens jetteront-ils sur cette période dans cinquante, cent ans ? Ils se repasseront, incrédules, les extraits des débats télévisés, et ils entendront un professeur de méde- cine expliquer doctement : « On peut aller chez papy et mamie à Noël, mais on ne mange pas avec eux. On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger. » Un autre proposer le port du masque en famille, au sein du foyer, matin, midi et soir... Entendons-nous bien : il n’est pas question de dénigrer la parole médicale ou de laisser entendre qu’il serait inutile de rappeler à chacun les règles de prudence nécessaires. Mais le concours Lépine de la radicalité médicale aurait plutôt des effets contre-productifs. Une capacité immédiate à susciter de l’exaspération.
En fait, voilà bientôt un an que nous sommes collectivement prisonniers du court terme, condamnés à nous demander si nous tiendrons un jour, deux jours, une semaine, dans l’incapa- cité non seulement de nous projeter, mais aussi de nous deman- der avec un peu de lucidité si les choix opérés sont les bons, si les arbitrages que nous faisons collectivement sont acceptables ou, tout simplement, raisonnables. Enfin, collectivement... Voilà bien encore une des dimensions du problème...
Les croyants, par exemple, commencent à s’agacer de voir qu’un centre commercial peut accueillir d’innombrables fidèles, à condition de respecter une jauge, quand une cathédrale ou une mosquée doivent se limiter à 30 personnes. Pourquoi ? On ne le saura pas. L’air se renouvelle moins sous les voûtes gothiques que dans les allées bariolées de promotions alléchantes ?
Cette obsession du court terme aura pourtant des conséquences. N’importe quel esprit un peu lucide comprend que l’absurdité des règles et le sentiment prolongé de subir des vexations inutiles minent la cohésion nationale et détruisent le peu de confiance qui pouvait rester en les institutions. Rien n’est pire pour une société que de multiplier les normes inapplicables. Car rien n’est pire que d’inciter les citoyens de bonne volonté à enfreindre la loi. Quand des gens avouent que, pour la première fois de leur vie, ils ont transgressé, quand ils s’aperçoivent que ne pas respecter la loi ne porte à aucune conséquence, le pacte social est attaqué. On ne parle pas des abrutis qui organisent des fêtes à Joinville-le-Pont ou ailleurs et qui récidivent en invi- tant des amis pour un anniversaire, mais de ces gens lucides, conscients des risques, attentifs à ne pas faire circuler le virus, et qui finissent par remplir de fausses attestations ou par se déplacer au-delà de la limite autorisée.
Depuis que dure cette épidémie, le plus consternant est fina- lement la confirmation chaque jour renouvelée du peu de cas que nous faisons de la liberté. Non pas ce que nous appelons désormais en une expression réflexe les « libertés individuelles » et que nous réduisons à l’absence de contrainte, au « chacun pour soi », à la méfiance vis-à-vis d’un État qui en voudrait à ces précieuses données que nous offrons généreusement à des entreprises privées... La liberté est bien plutôt cet exercice per- manent de la raison pour déterminer notre attitude individuelle et collective. Une conquête permanente de notre autonomie. Nous nous gaussons de ces sociétés asiatiques qui n’incitent qu’à l’imitation et à la reproduction sociale, mais sommes-nous plus glorieux que ces Japonais qui ont limité l’épidémie par une forme de discipline individuelle que transmet un système scolaire dans lequel les enfants apprennent à nettoyer eux-mêmes leur classe ou à préparer les repas plutôt que de se faire servir ? Nous nous gargarisons de faire passer « la vie » avant toute chose, mais avons-nous demandé à nos aînés, au soir de leur vie, ce qu’ils considèrent comme une vie digne et quels sont leurs choix ?
L’inflation de règles et de normes tatillonnes qui entravent la liberté des citoyens et réduisent leur responsabilité est en fait le pendant de l’impuissance de l’État. Quand Emmanuel Macron évoque cette stratégie, « tester, alerter, protéger », c’est parce que celle qui devait être mise en place dès le mois de mai, « tester, tracer, isoler », la seule manière de circonscrire ce virus, est un échec patent. Nous continuerons donc à massacrer des secteurs entiers de notre économie, à désespérer des gens qui sont en train de perdre le travail d’une vie, à exacerber les tensions et les haines et à détruire l’autorité de l’État. Mais quand des historiens dresseront le bilan, nous ne serons plus là pour assumer.
Source : Marianne 26/11/2020
09:14 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
jeudi, 26 novembre 2020
Leur principale conviction est leur arrivisme
Etre Politicien, c'est avant tout çà !
Cela aide à comprendre qu'un politicien a une vraie ligne de conduite : SON ARRIVISME PERSONNEL !
Le reste n'est que du pipeau !
17:34 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
L'émission Synthèse de cette semaine avec comme invité Thomas Joly, président du Parti de la France
ÉMISSION PRÉENREGISTRÉE FIN OCTOBRE
Il y a un an, Thomas Joly, ancien conseiller régional de Picardie, devenait président du Parti de la France. Ce parti, créé en 2009 par Carl Lang, entend incarner une alternative à droite au Rassemblement national. Le PdF se présente comme étant "la droite nationale non-reniée", un "Front national canal historique" en quelque sorte. Invité à cette nouvelle émission "Synthèse", Thomas Joly répond aux questions de Roland Hélie et de Philippe Randa sur la situation politique en générale et sur les perspectives de son parti en particulier.
10:55 Publié dans Radio Libertés Synthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Le Journal de bord de Jean-Marie Le Pen de cette semaine
09:35 Publié dans TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mercredi, 25 novembre 2020
Sylvain Laforest : Guerres et Mensonges, Les coulisses du livre
Sylvain Laforest, journaliste, auteur, réalisateur et metteur en scène nous explique dans cette capsule pourquoi certains mots sont utilisés volontairement dans son texte, pourquoi il a focalisé ses recherches sur les aspects économiques des guerres et non politiques.
Publié en novembre 2020, Guerres et Mensonges compile plus de 250 ans d'Histoire et met en lumière les complots des banquiers privés et les stratégies géopolitiques qu'on ne nous pas enseignées à l'école. Pourquoi ? Parce que les livres d'Histoire sont écrits par ceux qui gagnent les guerres et pas ceux qui les perdent.
Vous pouvez trouver le livre et plus d'information concernant le travail de Sylvain Laforest ICI
Une version digitale existe également ICI
17:14 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Wilson, Roosevelt, Kennedy, Bush, Obama... Biden. En attendant Harris : les États-Unis sont à nouveau prêts à guider le monde.
15:34 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
DÉCATHLON : À FOND LA SOUMISSION...
Arnaud Raffard de Brienne
Soumis à la pensée unique, comme la plupart des groupes multinationaux, le groupe Decathlon vient d’annoncer la suppression de ses messages publicitaires sur la chaîne CNews, coupable d’accueillir Eric Zemmour dont les propos libres et généralement pleins de bon sens déplaisent à l’establishment.
La direction du groupe confirme donc son retrait de toute publicité sur la chaîne pour cette fin d’année et sans doute pour 2021. Cette décision en dit long sur la conception de la liberté d’expression de la direction de cette entreprise qui se la joue volontiers « à fond la forme » et « entreprise libérée ». Libérée de pas grand chose si ce n’est de quelques scrupules essentiels. Comme celui de rétribuer à sa juste valeur les producteurs, par exemple. Grande adepte de la délocalisation Decathlon confie une part toujours plus importante de sa production au Bengladesh, le salaire moyen chinois n’en finissant plus de progresser jusqu’à atteindre les 800 à 900 dollars mensuels. Où va-t-on ? Les ouvriers textiles du Bengladesh doivent pour leur part se contenter de l’équivalent de 90 euros pas mois pour un labeur harassant, le plus souvent dans un environnement insalubre et une protection sociale qui ferait passer les romans de Zola pour des contes de fée.
L’héritier de l’empire Decathlon, Thomas Leclercq, richissime coqueluche de la jet-set et amateur de berlines luxueuses a de qui tenir. Son yacht, l’Idol, de 59 mètres de long est aujourd’hui immobilisé dans le port d’Ajaccio, au titre d’une saisie conservatoire, depuis le conflit opposant les six membres d’équipage philippins au milliardaire. Ces esclaves des temps modernes travaillaient jusqu’à 105 heures par semaine pour un salaire horaire moyen de 3,40 euros de l’heure et de plus, un nombre fantaisiste de jours de repos.
Que ces gens gardent donc pour eux leurs leçons de morale et les petits glaviots dont ils sont prodigues dès que l’on en vient à déroger à une pensée unique férocement défendue à leur strict avantage.
15:08 Publié dans Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Un grand entretien avec Franck Buleux sur Breizh-info à l'occasion de la sortie prochaine de son Cahier d'Histoire du nationalisme consacré à Pierre Poujade
SORTIE DÉCEMBRE 2020
Source Breizh-info cliquez ici
Le n°20 des Cahiers d’histoire du Nationalisme est consacré à Pierre Poujade et à son mouvement. Il a été réalisé sous la direction de l’écrivain Franck Buleux. Lionel Baland l’a interrogé pour Breizh-info.
Breizh-info.com : Qui était Pierre Poujade ?
Franck Buleux : Pierre Poujade était un militant ardent défenseur de ce qui lui était cher : la nation, la famille, le commerce. Dès son jeune âge, de tendance maurassienne, il rejoint les jeunesses doriotistes, puis s’inscrit dans la démarche maréchaliste et enfin gaulliste. Ce cheminement peut surprendre, mais cette « jeunesse française » à la Mitterrand – il est né en 1920 – correspond à ce qui lui semble le « meilleur » pour le pays. Il ne raisonne pas en termes idéologiques, mais en défenseur instinctif et intuitif de la nation. Il s’approprie, à partir de 1953, le combat des travailleurs indépendants dans une lutte contre l’État et sa fiscalité abusive, thème qui n’est jamais que la conséquence de la toute-puissance d’un système sur les citoyens (les impôts sont votés par le Parlement depuis 1790). La « jacquerie » antifiscale qu’il entreprend apportera un groupe poujadiste, en 1956, de 52 députés à l’Assemblée. Le retour de De Gaulle, deux ans plus tard, mettra fin à cette aventure que l’on peut qualifier de populisme rural traditionnel, par le refus de s’inscrire dans la modernité industrielle consumériste. À partir de 1965, avec la réélection au suffrage universel de De Gaulle, le poujadisme comme expression politique s’inscrira dans une épopée antisystème tandis que l’homme s’appliquera à se caler « dans les roues » du pouvoir, quel qu’il soit. Poujade sacrifie le poujadisme à sa propre personne, intégrant ainsi un certain individualisme assumé qu’il avait combattu 15 ans auparavant. C’est sans doute la cause de son oubli.
Breizh-info.com : Quelles sont les raisons de l’émergence de son mouvement ?
Franck Buleux : L’émergence du « mouvement Poujade » correspond d’abord à une lutte catégorielle antifiscale à partir de l’été 1953. À cette lutte corporative vont rapidement s’agréger des formes plus globales de mécontentement. La France est en train de passer au modernisme, la ruralité s’efface au profit de l’urbanisation. Il y a ce refus de la modernité capitaliste qui ne correspond pas, non plus, à l’offre communiste, par nature égalitariste et universaliste. Le poujadisme est un soulèvement populaire des classes moyennes patriotes contre cet « effet ciseau » qui s’accentue entre les systèmes capitaliste et marxiste. Poujade connaît les communistes, il les a toujours combattus : contrairement à certaines thèses, il n’a jamais eu la tentation du pire, celle de Moscou. Autour de lui et à travers la France vont s’agréger des individus et des groupes venant de différents horizons politiques ou syndicaux. Il y a, dans ce combat, une forme de volonté de conserver une France qui s’échappe, celle des zincs et des bourgs. 1956 est une période complexe, marquée par une instabilité politique et les évènements sanglants d’Algérie, pendant laquelle les Français cherchent une voie, une issue, et Poujade peut constituer cette option. Elle ne sera pas suffisamment crédible car son discours, limité trop souvent à la convocation sine die des États généraux, ne sera pas pérenne.
Breizh-info.com : Pourquoi ce mouvement s’est-il ensuite effondré ?
Franck Buleux : L’effondrement du « mouvement Poujade » entre 1956 et 1958 est net. Même si 700 000 électeurs votent pour les candidats poujadistes en 1958 (contre 2 800 000 en 1956), il n’obtient pas de représentation parlementaire. Les deux seuls députés réélus, dont Jean-Marie Le Pen, benjamin de l’Assemblée en 1956, ont quitté l’Union poujadiste pour rejoindre les indépendants ou les gaullistes. Sur ce point, la crise algérienne et l’effondrement de la IVe République profitent exclusivement à De Gaulle qui représente la sortie du chaos, à tort ou à raison, jouant sur les incompréhensions algéroises du 13 mai 1958. De Gaulle ravit la vedette à un leader qui aurait pu être Poujade mais ce dernier admire trop Mon Général pour se sentir avoir « les épaules ». Le parti gaulliste, l’Union pour la nouvelle République (UNR), est un mouvement populaire attrape-tout pour les voix nationales. Il y eut aussi des erreurs politiques chez Poujade (absence de candidature personnelle en 1956, candidature parisienne en 1957, mauvaise gestion du groupe parlementaire, allégeance supposée à De Gaulle dont il sera un « visiteur du soir », …) mais c’est surtout le retour de « l’homme du 18-Juin » qui met fin à l’éphémère aventure poujadiste. D’ailleurs, pour la plupart des cadres et des militants poujadistes, Poujade prépare l’accès au pouvoir de De Gaulle. Après tout, l’absence de parti gaulliste en 1956, après son succès de 1952 avec 22 % des suffrages, a probablement favorisé la percée d’Union et fraternité française (UFF) du « petit papetier de Saint-Céré ». Poujade était une sorte de rampe de lancement du gaullisme électoral. Les urnes, comme l’histoire, ne repassèrent pas les plats. 1956, dans l’expression de la percée poujadiste, fut unique.
Breizh-info.com : Le poujadisme a-t-il trouvé les cadres suffisants à son développement ?
Les cadres du poujadisme étaient d’abord des hommes qui faisaient allégeance à Pierre Poujade. Ils étaient des délégués de l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), puis des autres structures poujadistes, toutes parties de l’UFF (Union et fraternité française). La plupart sont des élus consulaires (auprès des chambres de commerce et d’industrie, des chambres de métiers ou d’agriculture) qui ont peu de culture et de formation politique. Le rejet du système par le slogan expressif et vindicatif sans concession « Sortez les sortants ! » est significatif : c’est d’abord une tabula rasa des élus en place, majorité comme opposition, y compris les communistes. Au-delà des bonnes volontés, Jean-Marie Le Pen rappelle dans le premier tome de ses Mémoires, paru en 2018, le faible niveau de conscience politique des parlementaires poujadistes élus le 2 janvier 1956. Il faut aussi signaler la toute-puissance de Poujade sur le mouvement : il n’est pas candidat à titre personnel en 1956 car il estime l’être partout à travers ses « délégués ». Il pense que c’est sur son seul nom qu’ont été obtenus les millions d’électeurs. C’est probable, mais le fait de rappeler aux députés qu’ils ne sont que des « délégués » de leur mouvement pour représenter leurs électeurs, dans l’objectif de rendre leur mandat impératif, est prohibé constitutionnellement. Les socialistes et les radicaux, principaux opposants au poujadisme, le lui rappelleront, jusqu’à souhaiter l’annulation des élections de l’ensemble des poujadistes, revendication d’ailleurs satisfaite en partie via la mauvaise utilisation du système électoral des apparentements politiques par l’UFF, qui se traduira par une douzaine de députés invalidés dès le printemps 1956.
Breizh-info.com : Comment expliquez-vous que, si peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, une telle contestation du système a pu se développer ?
Franck Buleux : À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Libération « à la française » limite la vie politique aux mouvements issus de la Résistance (des indépendants de droite jusqu’aux communistes en passant par les démocrates-chrétiens, les socialistes et les radicaux). La culture de droite, ou qualifiée comme telle, est mise sous le boisseau et fait l’objet d’une censure permanente. Rivarol et Défense de l’Occident sont les deux revues périodiques qui parviennent, à cette époque, à maintenir le flambeau des idées non-conformistes. C’est une gageure ! Rivarol est toujours dans les kiosques et Défense de l’Occident de Maurice Bardèche, beau-frère de Brasillach, ne s’éteindra qu’en 1982. Le système politique ne permet pas une existence d’un mouvement de droite, d’ailleurs Poujade n’est pas un politique. L’assimilation du poujadisme à la droite ne se fera qu’à partir de la campagne de décembre 1955 et c’est L’Express, le journal des Servan-Schreiber, qui lancera l’hallali contre Poujade en publiant le célèbre dessin anglo-saxon, « Poujadolf » où l’on voit le boutiquier lotois inspiré par le Führer… La droitisation, la « fascisation » de l’UFF sera permanente et pérenne après la victoire électorale de 1956. D’ailleurs des hommes de droite comme Emmanuel Beau de Loménie ou Jean-Silve de Ventavon rejoindront l’UFF dans la période post-1958. La « convergence des luttes », particulièrement la défense de l’Algérie dans la communauté française, fera de l’union poujadiste un mouvement de droite antigaulliste et anti-communiste comme beaucoup d’autres, jusqu’en 1965.
Pour conclure sur ce point, c’est le thème de la fiscalité qui fera entrer ce mouvement dans le jeu politique, pas la lutte contre le communisme ou la défense de l’identité nationale. Toutefois, le temps et surtout la réaction excessive de l’adversaire, fera du poujadisme une espèce de « populisme de droite ». La diabolisation avait fait son œuvre car celle-ci a été massive contre des élus qui, pour la plupart, n’avaient pas les munitions idéologiques et le courage politique pour résister. Pour beaucoup de parlementaires élus en 1956, l’aventure politique fut de courte durée et certains en furent probablement soulagés.
Breizh-info.com : Le poujadisme a-t-il eu un héritage politique ? Porte-t-il lui-même l’héritage d’autres mouvements ?
Franck Buleux : Pierre Poujade a eu comme principal héritier Gérard Nicoud, un commerçant syndicaliste et un homme d’action. Comme lui. Il l’a soutenu, y compris en participant à sa liste lors des élections européennes de 1984, celles où la liste Le Pen émergea avec 11 % contre 0,7 % aux socioprofessionnels de la liste Nicoud-Poujade. On peut parler, ici, de la fin de l’expérience politique des socioprofessionnels après, par exemple, l’Union des Français de bon sens (UFBS) de Gérard Furnon, chef d’entreprise en conflit ouvert avec la CGT en 1978, mouvement qui présenta quelques dizaines de candidats lors des élections législatives.
Quant aux rapports entre le poujadisme et « l’effet Le Pen », il suffit de comparer, sauf exceptions, les terres d’élection. Le Front national (FN) s’inscrit dans les conséquences de la société industrielle et il lui manque au début de son éclosion le vote poujadiste, celui des bourgs et des campagnes, réputé plus conservateur. L’union de l’usine et de la boutique reste encore à mettre en place.
En revanche, le poujadisme est une expression couramment utilisée, peut-être à tort et à travers. En effet, je dissocie l’homme, Poujade, et le poujadisme. Le poujadisme est une forme de populisme mais avec une particularité essentielle, celle d’un conservatisme social. Il ne s’agit pas d’un populisme moderne qui viserait à aller dans le sens des velléités d’une population post-urbaine mais d’un mouvement de conservation des traditions. Si l’on y réfléchit, c’est plutôt un mouvement de défense de la ruralité, Poujade sera d’ailleurs battu à Paris en janvier 1957, marquant probablement comme le soutient Le Pen dans ses Mémoires, le début de sa chute électorale.
Enfin, on ne peut que constater que les premières initiatives publiques des Gilets jaunes, en novembre 2018, avaient eu pour déclencheur la lutte contre l’abus de fiscalité. Le problème de ce « poujadisme », c’est qu’il n’a pas trouvé d’incarnation ou qu’il n’en a pas voulu.
Dissocier le poujadisme de Poujade, comme je prétends le faire, est un exercice difficile car il est aussi évident que l’existence de l’un sans le déclic de l’autre reste une gageure.
BULEUX Franck (sous la direction de), Pierre Poujade. Union & Fraternité française. 1956 : ceux qui firent trembler le système, Cahiers d’Histoire du Nationalisme n°20, Synthèse nationale, Paris, 2020. cliquez ici
13:40 Publié dans Les Cahiers d'Histoire du Nationalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Mercredi 25 novembre : Thomas Joly, président du Parti de la France, invité de l'émission "Synthèse" sur TV Libertés
Les précédentes émissions cliquez ici
13:24 Publié dans Radio Libertés Synthèse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Hold-up. Pierre Barnerias, l’auteur du documentaire, s’explique
Après le succès de Hold up, un documentaire sur le Covid, dont la version de travail a été diffusée en masse sur les réseaux sociaux malgré la censure de Facebook et de Vimeo, et la campagne de la presse mainstream – aussi unanime à descendre le film qu’elle l’a été pour louer le confinement – nous avons interviewé le réalisateur Pierre Barnerias.
Breizh Info : Comment avez-vous vécu cette campagne de presse orientée contre le film, taxé de « complotiste » et votre société de production ?
Pierre Barnerias : Honnêtement, comme un coup de massue tellement violent et illogique ; je pensais que ça allait gratter un peu, pas provoquer un tel tollé. Quand tu te prends tout d’un coup toutes les colonnes, tu n’en mènes pas large.
Breizh Info : Ce sont pourtant les mêmes médias qui aujourd’hui s’opposent au gouvernement sur l’article 24 de la loi sécurité globale, l’interdiction de filmer la police en manifestation, en arguant que le droit d’information est fondamental ?
Pierre Barnerias : Ce qui est dingue c’est que ce sont les mêmes qui vivent de la liberté d’expression, et qui pourtant ont planté la diffusion de mon film, que Vimeo a retiré de la plateforme au bout de 24 heures. C’est une copie de travail diffusée en avant-première aux 5300 souscripteurs qui s’est diffusée, et qui est d’ailleurs assez différente de la version finale, qu’on tournait encore le 8 novembre, trois jours avant sa sortie officielle [le 11].
Breizh Info : En quoi différent-elles ?
Pierre Barnerias : La version finale dure 8 minutes de plus et intègre notamment des témoignages de généralistes empêchés de prescrire l’hydroxychloroquine. Elle s’achève non sur la lettre de l’archevêque et ancien nonce aux Etats-Unis Vigano, mais sur la lettre de Sanofi au ministre de la Santé, lettre proprement sidérante.
Breizh Info : Et Vimeo dans tout ça ?
Pierre Barnerias : Ils ont tout bloqué [de l’ordre de 100.000 € de recettes liées à la diffusion payante en VoD en 24 heures] et ne répondent pas. Des avocats se sont proposés pour nous assister et on va les poursuivre, ainsi que les personnes et titres qui nous ont calomnié.
Breizh Info : Qu’est-ce qui ne passe pas du tout, de toutes les critiques émises sur le film par les médias mainstream ?
Pierre Barnerias : Le terme de « complotiste », ainsi que les accusations d’antisémitisme. On fait le travail que la presse mainstream et les journaux d’investigation ont refusé de faire, on donne des informations, et donc on est « complotiste » et antisémite ? La campagne de presse contre notre film, c’est un viol en bande organisée. N’en déplaise à certains, la liberté d’expression n’est pas réservée à Charlie Hebdo.
Breizh Info : D’où viennent ces accusations d’antisémitisme ?
Pierre Barnerias : Le vrai Hold-Up, tel qu’il est montré dans le film, c’est la volonté de faire disparaître la monnaie liquide. En quoi le fait de le montrer fait de moi un antisémite ? C’est monstrueux et je vis cette accusation comme une vraie injure.
Breizh Info : Pourquoi ce film ?
Pierre Barnerias : Simplement pour répondre à des questions qui se posent depuis des mois mais auxquelles personnes – à commencer par la presse mainstream – n’a jugé utile de répondre. On a subi le premier confinement et la parole officielle, sans contradiction aucune, les médias se faisant le relais fidèles de la parole officielle – et de ses revirements.
Breizh Info : Qu’est-ce qui vous a poussé à faire le film ?
Pierre Barnerias : Le livre du professeur Perronne – on peut se demander pourquoi aucun journal d’investigation ne l’a contacté – et le classement de l’hydroxychloroquine en substance vénéneuse. Puis l’interview du professeur Luc Montagnier, qui affirme en plein [1er] confinement que le coronavirus n’est pas naturel – et là encore, silence total dans la presse mainstream. Je me suis dit qu’il fallait chercher, et en cherchant, on a trouvé bien d’autres problématiques.
Breizh Info : Pour faire un film comme ça, combien faut-il de combattants ?
Pierre Barnerias : Mon équipe est de quatre personnes. A l’époque, je suis sur un autre tournage, je ponctionne d’abord un budget sur ce tournage pour démarrer le tournage le 11 juin, puis on finit par faire un crowdfunding et on lève 180.000 € très vite, ce qui nous soulage et nous donne une motivation énorme ; on en percevra 140.000 € une fois TVA et commission retirées. Le coproducteur arrivé en cours de route a amené 25.000 € et Tprod le reste. Si bien que le film nous aura coûté 250.000 € en tout, il y a pas mal de factures qui ne sont pas encore payées. Quand on sait que le coût moyen retenu par le CNC pour faire un documentaire de 90 minutes est de 550.000 euros, c’est une prouesse, en toute modestie.
Breizh Info : Comment allez-vous faire pour le diffuser ?
Pierre Barnerias : C’est une vraie question. Pour l’instant on fait les versions en espagnol, anglais, italien qui étaient prévues.
Breizh Info : Avez vous des idées sur l’audience du film ?
Pierre Barnerias : Du fait de la censure des GAFA et par Vimeo, on ne saura jamais. Cependant, nous sommes beaucoup aidés par les gens qui ont vu la version pirate. Mais encore une fois, ce n’est pas la version finale qui est assez différente.
Breizh Info : Votre film est-il devenu, dans notre société tiraillée par la dictature molle du confinement, un équivalent de l‘Archipel du Goulag aux soviétiques ? Ils ne le connaissaient que par fragments, des éditions en samizdat mal ficelées, avant de découvrir l’œuvre complète – et son auteur – à l’effondrement de l’URSS.
Pierre Barnerias : Je n’ai jamais cherché à l’être. J’ai essayé de faire des films qui ont du sens.
Breizh Info : Et quel est le sens de Hold-Up ?
Pierre Barnerias : Répondre aux questions légitimes, réhabiliter le virus et en savoir plus sur les déclarations qui laissaient penser que la pandémie était prévue, voire préparée.
Breizh Info : Jusque là, vous avez réalisé des films qui correspondaient à de grandes thématiques liées à la religion catholiques, la mort, la rédemption, la justice etc. Est-ce que cette dimension vous inspire ?
Pierre Barnerias : La vérité s’impose à tout le monde. Je suis quelqu’un de libre, indépendant des grands groupes, je suis un petit Zébulon qui essaie de faire des films qui ont du sens, du fond et un côté positif. Donner des informations que j’ai trouvées en cherchant et que j’ai eu envie de partager.
Breizh Info : Que pensez-vous du confinement ?
Pierre Barnerias : Rien. Je suis documentariste, mon idée personnelle n’intéresse personne. Je donne des éléments d’information. Après, de prime abord, la gestion du virus, en France comme dans le monde, apparaît incohérente. Cloisonner la population mondiale en mettant des masques aux enfants de six ans, c’est consternant. Quand les enfants dans les crèches s’avèrent perturbés lorsque les encadrants enlèvent leurs masques, parce que pour eux les masques ce sont les visages, c’est inquiétant – et c’est d’autant plus inquiétant que personne ne s’en inquiète, que dans les médias il n’y a absolument aucune contradiction de la parole officielle depuis dix mois…
Breizh Info : Avez-vous d’autres projets ?
Pierre Barnerias : Bien sûr ! Je prépare mon prochain documentaire, l’Empreinte, comme une vraie libération. Il s’agit de l’épopée de l’explorateur Florian Gomet, qui a couru un marathon par jour, pied nus, avec un short, sur 3500 km de juin à septembre, de l’est de la France, Gibles, près de Mâcon, à la Roumanie. Il est parti sans rien, sans affaires, sans carte bancaire, sans nourriture, et s’est nourri uniquement de fruits et légumes crus. Ce film est lié à notre contexte actuel absurde et démontre qu’un individu n’a pas à avoir peur du virus, s’il a une bonne hygiène de vie et la foi.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
Source : site Breizh Info
11:31 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 24 novembre 2020
Les Français rejettent regroupement familial et droit du sol
Par Frank Delétraz
A ceux de nos compatriotes qui se demanderaient encore pourquoi nos gouvernements (de droite comme de gauche) se sont toujours refusés – et se refuseront toujours – à organiser un référendum sur l’immigration, cette nouvelle enquête publiée par l’IFOP vient d’apporter, bien involontaire- ment, une réponse claire. En effet, loin de se limiter à constater un rejet massif par les Français de la politique migratoire menée par le gouvernement, elle met en outre en évidence leur refus radical de deux règles « sacro- saintes » aux yeux des élites mondialisées qui nous gouvernent : le « droit » du sol et le regroupement familial.
Réalisé pour Le Figaro les 22 et 23 janvier derniers, soit bien avant les attentats récemment perpétrés sur notre sol par des djihadistes étrangers ayant bénéficié du laxisme migratoire français, et donc probablement encore en dessous de la réalité, ce sondage, portant sur un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, enregistre ainsi 78 % de Français interrogés considérant qu’« il faut passer d’une immigration subie à une immigration choisie » (+ 16 % par rapport à 2006), et seulement 32 % jugeant que « les pouvoirs publics luttent efficacement contre l’immigration clandestine » (− 13 % par rapport à 2007).
Plus révélateur encore : quand seulement 37 % de nos compatriotes sondés estiment que « l’immigration est une chance pour la France » (− 12 % par rapport à 2007), pas moins de 64 % d’entre eux constatent que l’« on en fait plus pour les immigrés que pour les Français ». Un taux en hausse de... 24 points par rap- port à 2006 !
Une gifle aux élites mondialisées
Mais là ne sont pas les seuls enseignements de ce sondage particulièrement édifiant. En effet, interrogés sur la nécessité de supprimer le « droit » du sol et d’instaurer le droit du sang, pas moins de 58 % des Français interrogés se disent « plutôt d’accord » et même « tout à fait d’ac- cord » avec cette proposition. Quant à savoir s’il faut mettre fin ou non au regroupement familial, 55 % des sondés se disent favorables à sa suppression ! Bref, au travers de cette enquête, c’est une terrible gifle que vient d’asséner le bon peuple de France à un gouvernement et à une classe politique qui, dans leur écrasante majorité, ont depuis des années élevé au rang de « droits imprescriptibles » ces deux mesures pourtant suicidaires que sont le regroupement familial et le prétendu « droit » du sol.
Surtout, à l’instar de tous ceux qui l’ont précédé et ont eux aussi constaté un refus en bloc de l’immigration massive par nos compatriotes, ce sondage met une fois de plus en évidence la fracture sans cesse grandissante entre cette fameuse « France d’en bas », contrainte de subir au quotidien les innombrables conséquences catastrophiques de l’immigration-invasion, et les élites politiques mondialisées et friquées du pays qui, dans leur délire droit-de-l’hommiste et progressiste, continuent de vanter les prétendus bienfaits du « vivre ensemble » et de considérer l’invasion de notre sol par les hordes du tiers-monde comme une « chance »
Source : Présent 24/11/2020
17:09 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
"Nous avons les preuves, nous ne reculerons pas, nous ne serons pas intimidés"
Jenna Ellis, Rudy Giuliani et Sidney Powell
16:57 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
lundi, 23 novembre 2020
Epstein : parcours d'un monstre de l'Etat profond - Pierre Jovanovic
Pour la première fois, voici la vie détraquée du milliardaire Jeffrey Epstein, confident de Bill Clinton, qui a piégé, pendant 20 ans, pour le compte des services israéliens, des milliers de députés, sénateurs, hommes d’affaires, journalistes, stars de cinéma, scientifiques de renom, recteurs et doyens d’universités, premiers ministres, princes et princesses (dont le prince Andrew), et même des présidents avec le plus grand réseau international de pédocriminels. Nous suivrons son itinéraire de son ascension en tant que professeur de mathématiques à sa mort en cellule en août 2019, en passant par sa rencontre capitale avec Ghislaine Maxwell, la fille d’un autre très grand espion du Mossad, Robert Maxwell, qui avait acheté les médias britanniques pour le compte d’Israël. Pour en parler, Olivier Pichon et Pierre Bergerault reçoivent Pierre Jovanovic, directeur littéraire des éditons Le jardin des livres, pour l’édition française de "L’affaire Epstein" écrite par le grand reporter américain Dylan Howard, Melissa Cronin et James Robertson. L'ouvrage est disponible dans la Boutique Officielle de TVLibertés : ICI
23:24 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Maître Di Vizio - "Le gouvernement ne décide de rien, il y a des intérêts financiers derrière !"
Lobbying pharmaceutique, guerre d'influences entre Remdesivir et hydroxychloroquine, plainte visant le Pr Raoult, course au vaccin, Fabrice Di Vizio est au micro d'André Bercoff, ce 23 novembre 2020
23:07 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Trump dénonce l'élite criminel et la corruption généralisée
22:59 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Du mercato politique au vrai rassemblement
18:19 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Cinquantenaire d'une action sacrificielle...
Georges Feltin-Tracol
Il y a cinquante ans, le 25 novembre 1970, Hiraoka Kimitake se donnait la mort par seppuku dans le bureau du général commandant l’armée de l’Est en plein cœur de la capitale japonaise. Sonkaishakunin (assistant), Masakatsu Morita, lui tranchait aussitôt la tête. Quelques minutes plus tard, le même Morita s’appliquait le suicide rituel. Ainsi suivait-il son maître, l’écrivain connu sous le pseudonyme de Yukio Mishima.
Né à Tokyo le 14 janvier 1925, le jeune Kimitake adopte ce nom de plume dès 1941. « Mishima (“ homme de l’île ”) est le nom d’une ville située entre le Fuji-yama et la mer, lieu où se réunissait le groupe “ Art et Culture ”, offrant une vue remarquable sur le sommet enneigé de la montagne, explique Bernard Mariller. Quant à Yukio, il est dérivé du mot “ neige ”, yuki, symbole de la pureté et de la romantique fragilité des choses et de la vie, mais choisi aussi en hommage à un ancien poète romantique, Ito Sachio, qui l’avait adopté comme dernière syllabe de son “ prénom ” (1). »
Plus grand écrivain japonais du XXe siècle et fin connaisseur du monde moderne surgi de la défaite de 1945, Yukio Mishima sait l’utiliser avec la ferme intention de retrouver l’esprit ancestral et martial des siens. À l’instar de Maurice Bardèche qui se tournait volontiers vers Sparte et les Sudistes, ilsouhaite que le Japon renoue avec sa réalité nationale bafouée par une pesante modernité occidentale.
Écrit en 1971 par Yves Bréhéret et Jean Mabire, l’ouvrage Les Samouraï (2) s’ouvre sur les ultimes instants de cette conjuration ratée et décrit avec plus ou moins d’exactitude le double seppuku. Quelques heures auparavant, Yukio Mishima achevait L’Ange en décomposition, le dernier volet de sa tétralogie La Mer de la fertilité. Cependant, plus que son œuvre littéraire, il souhaitait que la postérité retînt son « œuvre de chair », sa tentative de coup d’État au nom de la tradition nipponne.
Avec l’aide des miliciens de son groupe paramilitaire patriotique, La Société du Bouclier (ou Tatenokai) – comprendre « agir en bouclier de l’Empereur » -, il se rend au quartier général de la Jieitai, les forces japonaises d’auto-défense, dans la caserne d’Ichigaya et prend en otage le chef de corps. Puis, pendant une dizaine de minutes, Yukio Mishima, revêtu de l’uniforme de son groupe rappelant la tenue des aspirants avant-guerre, harangue les élèves-officiers présents. Il exalte les vertus nationales, exige l’abrogation de l’article 9 de la Constitution de 1946 qui, au mépris de toutesouveraineté, interdit au Japon de déclarer la guerre et en appelle à la mutinerie. Son intervention ne suscite que réprobations, mécontentements et injures…
Comprenant qu’il avait perdu peut-être avant même de commencer ce coup d’éclat, Yukio Mishima se fit seppuku. Il en connaissait le rituel précis. Il l’avait déjà pratiqué face aux caméras dans l’interprétation d’un lieutenant de l’armée impériale pour l’adaptation cinématographique de son propre texte Yukoku (Patriotisme) paru en 1966. Bien sûr, la classe politique, les prescripteurs d’opinion publique et les autorités condamneraient son action. Qu’importe ! Par son sacrifice et celui de Masakatsu Morita, l’auteur de Confession d’un masque (1949) cherche à sortir ses compatriotes de leur torpeur. Par un ensemble de gestes, il les invite à redécouvrir un passé glorieux, à restaurerles principes nationaux, guerriers, paysans et esthétiques, à susciter un nouvel ordre politique, culturel et social propre au peuple japonais.
Assumant une « étiquette » de « réactionnaire », Yukio Mishima fonde en 1968 la Société du Bouclier. Dès février 1969, la nouvelle structure qui s’entraîne avec les unités militaires japonaises, dispose d’un « manifeste contre-révolutionnaire », le Hankakumei Sengen. Sa raison d’être ? Protéger l’Empereur (le tenno), le Japon et la culture d’un péril subversif communiste immédiat. Par-delà la disparition de l’article 9, il conteste le renoncement à l’été 1945 par le tenno lui-même de son caractère divin. Il critique la constitution libérale parlementaire d’émanation étatsunienne. Il n’accepte pas que la nation japonaise devienne un pays de second rang. Yukio Mishima s’inscrit ainsi dans des précédents héroïques comme le soulèvement de la Porte Sakurada en 1860 quand des samouraï scandalisés par les accords signés avec les « Barbares » étrangers éliminent un haut-dignitaire du gouvernement shogunal, la révolte de la Ligue du Vent Divin (Shimpûren) de 1876 ou, plus récemment, le putsch du 26 février 1936. Ce jour-là, la faction de la voie impériale (Kodoha), un courant politico-mystique au sein de l’armée impériale influencé par les écrits d’Ikki Kita (1883 – 1937), assassine les ministres des Finances et de la Justice ainsi que l’inspecteur général de l’Éducation militaire. Si la garnison de Tokyo et une partie de l’état-major se sentent proches des thèses développées par le Kodoha, la marine impériale, plus proche des rivaux de la Faction de contrôle (ou Toseiha), fait pression sur la rébellion. Les troupes loyalistes rétablissent finalement la légalité. Yukio Mishima tire de ces journées tragiques son récit Patriotisme.
Intervient dans sa vue du monde politique « un nationalisme populaire dont les idées-force sont : le refus de l’étiquette occidentale dans les rituels d’État japonais; la défense de l’essence nationale (kokusui); la remise en cause de l’idée occidentale du progrès unilinéaire; la nation est la médiation incontournable des contributions de l’individu à l’humanité (3) ». Dans « La lutte du Japon contre les impérialismes occidentaux », Robert Steuckers prévient que « le mode religieux du Japonais est le syncrétisme (4) », soit un recours fréquent au « tiers inclus » non-aristotélicien. Il rappelle en outre que « le Japonais ne se perçoit pas comme un individu isolé mais comme une personne en relation avec autrui, avec ses ancêtres décédés et ses descendants à venir (5) ». Il mentionne par ailleurs sur un fait méconnu, voire moqué, en Occident. « Pour le Japonais, la Nature est toute compénétrée d’esprits, sa conception est animiste à l’extrême, au point que les poissonniers, par exemple, érigent des stèles en l’honneur des poissons dont ils font commerce, afin de tranquilliser leur esprit errant. Les poissonniers japonais viennent régulièrement apporter des offrandes au pied de ces stèles érigées en l’honneur des poissons morts pour la consommation. À l’extrême, on a vu des Japonais ériger des stèles pour les lunettes qu’ils avaient cassées et dont ils avaient eu un bon usage. Ces Japonais apportent des offrandes en souvenir des bons services que leur avaient procurés leurs lunettes (6). » Yukio Mishima se rattache aussi à « la vision sociale de Shibuwasa Eiichi (1841 – 1931) : subordonner le profit à la grandeur nationale; subordonner la compétition à l’harmonie; subordonner l’esprit marchand à l’idéalisme du samouraï. Ce qui implique des rapports non froidement contractuels et des relations de type familial dans l’entreprise (7) ».
Sa disparition fut-elle vaine ? Son décès volontaire correspond au début d’une décennie d’indéniablessuccès économiques, techniques et bientôt culturels à travers manga, séries télé pour adolescents et dessins animés dans le monde occidental. Dénigré et incompris sur le moment, le geste sacrificiel de Yukio Mishima a néanmoins frappé les esprits et infuse depuis cinq décennies si bien qu’il remue toujours les consciences les plus vives. Le 15 mai 1971, les États-Unis restituent au Japon l’île d’Okinawa et retirent leurs armes nucléaires. En revanche, leurs bases militaires continuent à défigurer les lieux. À partir de 1975, au grand dam de la Chine, de Taïwan et de la Corée du Sud, différents Premiers ministres du Japon se rendent à titre officiel au sanctuaire shinto Yasukuni où sont sanctifiées les âmes de tous les soldats de l’Empire du Soleil levant tombés pour le tenno.
« Par cet acte radical, Mishima revendiquait, une ultime fois, le droit sacré, car signé par son sang, à la résistance à l’acculturation, à la révolte envers une clique politicienne corrompue et vendue, ayant renié l’héritage de ses pères, à la contestation du “ tout économique ” et à la protestation contre la perte de l’âme collective, destin des sociétés modernes, conclut Bernard Mariller. Mais, par sa portée générale, au-delà du temps et de l’espace, le message de cet “ homme au milieu des ruines ” que fut Mishima cessait d’être étroitement japonais, pour atteindre l’universel, s’adressant à tous les peuples, cultures et races menacés par les mêmes dangers. Mishima devenait un “ éveilleur et un réenchanteur de peuples ”, l’un de ces personnages qui ne laissent jamais les peuples au repos – celui du cimetière -, leur rappelant sans cesse, pour être en accord avec leur génie, ce qu’ils furent et ce qu’ils doivent devenir. Retenons la leçon. Dans nos héritages européens se dissimulent les germes féconds de notre devenir, tant il est vrai que le passé est l’avenir du futur (8) ».
Lors de son XIIIe colloque national, le 10 décembre 1979 au Palais des Congrès à Paris, intitulé « Le GRECE prend la relève », la « Nouvelle Droite » honora avec raison la mémoire de quatre figures exemplaires (Julius Evola, Arnold Gehlen, Henry de Montherlant et Yukio Mishima) en plaçant leur portrait respectif bien en évidence sur la tribune des intervenants (9). La dissidence métapolitique comprenait tout l’impact historique du dernier héraut de l’unité du Chrysanthème et du Sabre. Cinquante ans après sa sortie sacrificielle, souvenons-nous de Yukio Mishima, incarnation de hauteur, de tenue et de verticalité, exemple de fidélité aux aïeux samouraï et paysans et grande volonté entièrement dévouée à la vocation kathékonique du Yamato.
Notes
1 : Bernard Mariller, Mishima, Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2006, p. 21.
2 : Yves Bréhéret et Jean Mabire, Les Samouraï, Balland, 1971. Le volume existe aussi en Presses Pocket, 1987.
3 : Robert Steuckers, Europa, tome III, L’Europe, un balcon sur le monde, Éditions Bios, 2017, p. 269.
4 : Idem, p. 259.
5 : Id.
6 : Id.
7 : Id., p. 269.
8 : Bernard Mariller, op. cit., p. 94.
9 : cf. le compte-rendu dans Éléments, n° 28 – 29, mars 1979.
18:18 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |