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jeudi, 31 octobre 2019

L'islamisme et la paralysie des idéologues de gauche

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Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

L'audition, ce 30 octobre, du préfet Lallement devant une commission de l'Assemblée nationale ouvre un nouveau champ de réflexion. Et, dans son ensemble d'ailleurs, l'affaire Mickaël Harpon remet en cause la doxa politiquement correcte, à propos de l'islamisme.

On découvre en effet, au gré de ce dossier, des concepts inattendus. Les députés travaillant très officiellement sur "l'attaque" du 3 octobre dans l'enceinte de la préfecture de police, font ressortir, qu'ils le veuillent ou non, un certain nombre de notions nouvelles.

Et celles-ci contredisent largement les idées reçues, lesquelles dans notre malheureux pays, viennent de la gauche et de ses idéologues.

Court-circuitant la notion de terrorisme (article 421 du Code pénal), on nous dit en effet que l'intéressé n'a pris ses ordres auprès d'aucun "calife". Il ne se rattache pas plus au défunt al Baghdadi, – que nous ne regrettons certes pas mais dont la mort ne change pas grand-chose, - que du bien vivant Recep Tayyip Erdogan. On nous révèle que les services spécialisés n'enquêtent pas dans ce sens.

On nous dit simplement que ce sinistre traître était simplement atteint d'un "délire mystique" alimenté par une idéologie, le fondamentalisme islamique.

Cela veut donc dire que cette forme de délire d'inspiration islamiste peut tuer. Dont acte.

Cela veut dire que ce "mysticisme" lui-même appelle, et par conséquent aussi ce qui l'alimente, appelle, tout autant que le "terrorisme", puisqu'ils tuent eux aussi, un traitement répressif. Ils nécessitent une riposte policière et pénale, riposte fondée sur des  définitions légales inédites à ce jour, riposte qui requiert l'appui des citoyens, riposte qui impose particulièrement la mobilisation des fonctionnaires. La négligence, a-t-on découvert, a provoqué l'incendie de Notre-Dame : en face, à la préfecture de Police, la même insouciance coupable a laissé un serpent se réchauffer au sein des services censés protéger les citoyens.

On doit donc désormais se préoccuper grandement de cette absence de vigilance. Ceux qui ont repéré les changements d'attitude fort significatifs du converti salafiste Harponne ne les ont pas signalés soulignent les enquêteurs. Ses scandaleux propos de 2015, approbateurs sur l'attentat de Charlie Hebdo, n'ont donné lieu à aucune sanction. Toute cette déplorable inaction pourrait donc, à l'avenir, être considérée comme de la complicité.

Un sophisme courant consiste à nous objecter les sacro-saints principes de la laïcité qui se définirait comme liberté "de croire ou de ne pas croire".

Une telle affirmation ne veut rien dire.

En quoi, en effet, est-on libre "de croire", selon cette formule, dans la France républicaine ? Il ne s'agit pas, en l'occurrence de dire que l'on peut légalement professer que la terre est plate, encore qu'une telle contre-vérité n'entraînera pas de poursuites judiciaires.

La laïcité, c'est-à-dire la liberté religieuse telle que définie par la loi de 1905, concerne exclusivement au départ les diverses formes du judéo-christianisme en déplorant qu'elles n'aient cessé de se combattre entre elles depuis 2000 ans.

Sur ce point, au moins, je crois que nous sommes tous d'accord. Nous ne voulons plus jamais en France de saint-barthélemy, quel que soit le camp qui la provoque, ni de révocation de l'édit de Nantes. Ce sont en effet leurs déchirements, aux temps de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) que les rose-croix du XVIIe siècle prétendaient dépasser. C'est à ces diverses confessions que pensaient au XVIIIe siècle les constitutions d'Anderson fondatrices de la franc-maçonnerie spéculative anglaise, laquelle prohibait en 1717, et condamne encore, l'athéisme (1). C'est à elles que se réfère l'édit de tolérance du roi Louis XVI de 1787, la déclaration de 1789, quand elle affirme (article 10) que "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi." ce sont elles, également, et elles seules, que le concordat de 1801 en France, le sanhédrin de 1807, puis la loi de séparation de 1905, eurent la prétention d'organiser, etc. Ajoutons, à deux siècles de distance, que les diverses familles spirituelles de nos pays européens doivent d'autant plus aujourd'hui savoir dépasser leurs divergences qu'elles se trouvent confrontées aux mêmes adversaires.

L'islamisme a-t-il été du nombre, tout au long de notre histoire ? À la vérité, au départ, non. Pas plus que la Turquie n'a d'autre place que celle des menaces qu'elle a incarnées pendant des siècles et qu'elle réaffirme aujourd'hui.

Une mosquée, lieu de prédication, et non de "culte", ne devrait donc pouvoir s'installer et prétendre rayonner légalement, – à l'instar de la pagode bouddhiste, par exemple, qui ne dérange personne, – qu'à la condition de prouver désormais, pour chacune d'entre elles, que sa prédication n'est pas contraire à la cohabitation sociale et n'incite pas à la haine. Non pas entre des "communautés", car ce concept n'existe pas en droit français, mais entre les personnes.

En effet "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" (article 4 de la déclaration de 1789).

Contrairement à ce que l'on entend trop souvent, il est dans notre république des opinions interdites. J'ai cru comprendre que tout ce qui s'apparente à l'hitlérisme, à son apologie, à l'expression d'une quelconque nostalgie, y compris par voie de collection d'objets fétiches, est susceptible de poursuites judiciaires. Rien de plus compréhensible. Je m'étonne seulement quant à moi, que le stalinisme et le maoïsme qui ont fait quantitativement, et sur une plus longue période, dans un plus grand nombre de pays, des millions de morts ne soient pas mis sur le même plan. D'autres croyances, d'ailleurs, sont légitimement suspectes et nous les appelons des sectes.

Tant que toutes ces questions ne sont pas résolues, on ne doit pas accepter comme deuxième religion de France, la première religion de l'Arabie.

(1) Ce qui la distinque et l'oppose à la franc-maçonnerie dominante en France, celle du grand orient qui a éliminé en 1877 toute référence au "grand architecte de l'univers".

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mercredi, 30 octobre 2019

Numéro hors-série de Valeurs actuelles sur l'Algérie française.. Un entretien avec Arnaud Folch

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Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

Arnaud Folch : “Les vérités interdites sur l’Algérie française »

Vous venez de consacrer votre dernier hors-série de « Valeurs actuelles » aux « vérités interdites » sur l’Algérie française. Près de 60 ans après l’indépendance, il y a encore des « vérités interdites » ?

Qui sait que le FLN – toujours au pouvoir en Algérie – a massacré plus de 200.000 Pieds noirs et harkis de 1954 à la fin 1962, dont la plus grande partie après les accords d’Évian ? Qu’il s’est rendu coupable d’effroyables exactions et tortures de masse notamment à l’encontre de la population musulmane qu’il prétendait vouloir « libérer » ? Qui se souvient que Paris a vécu durant cette même période une vague de meurtres et d’attentats sans précédent dans son histoire – entre 6.000 et 7.000 morts ? Qui ose rappeler que la quasi-totalité des chefs de l’OAS et des personnalités pro-Algérie française furent d’authentiques résistants de la première heure en 1940 ? La première des vérités interdites, qui englobe toutes celles que nous traitons, c’est que nous vivons depuis 57 ans sous le joug d’une vérité officielle qui n’est autre qu’un gigantesque mensonge d’État.

Vous parlez de tortures et d’exactions du FLN, apportez-vous des preuves ?

Nous reproduisons plusieurs dizaines de documents classés « confidentiel » et « secret défense » qui l’attestent. Certains révèlent des faits ahurissants, qui, lorsqu’ils étaient évoqués, étaient systématiquement niés, tels ces Françaises envoyées dans les bordels d’abattage du FLN ou ces prisonniers utilisés comme « réservoir à sang », jusqu’à leur mort, pour les soldats de l’armée de la pseudo-« libération ». Mais nous révélons aussi les incroyables complicités dont les terroristes ont bénéficié du côté du pouvoir, à Paris : l’action meurtrière des barbouzes, la quasi-impunité des « porteurs de valise », tous libérés après les accords d’Évian, l’interdiction faite à la Croix rouge par Louis Joxe, ministre des Affaires algériennes du général de Gaulle, de visiter les camps de détentions d’européens tenus par le FLN, ou encore ces cas de civils français échappés des geôles ennemis et rendus à leurs bourreaux…

L’armée française – cela est avéré – s’est aussi rendue responsables d’actes de tortures…

Certes, pour autant il faut là aussi rétablir la vérité : cela fut sans commune mesure avec le nombre et la barbarie des exactions du FLN. Comme l’a reconnu plus tard le très gaulliste général Massu « il y avait des risques et des accidents se sont produits. Mais ce n’était tout de même qu’une pression physique, même violente, utilisée pour le renseignement immédiat et ne dégradant pas l’individu ». Rien à voir avec les abominations du FLN dont témoignent les documents que nous publions : infanticides, viols collectifs, émasculation, corps déchiquetés, yeux crevés…    

Vous consacrez un article aux « guillotinés de Mitterrand »…

C’est un autre tabou français. Interrogez les Français sur Mitterrand et la peine de mort, immédiatement on vous répondra : 1981, Badinter et l’abolition. Or le même Mitterrand, ministre de la Justice, de juin 1956 à mai 1957, s’est montré à cette époque l’un des plus farouches partisans des exécutions capitales. Sur les 45 peines de morts à l’encontre de terroristes FLN qu’il a eu à « traiter » durant cette période, il ne s’est prononcé en faveur de la clémence qu’à huit reprises ! C’est à lui, notamment, que l’on doit l’exécution du communiste Fernand Iveton, devenu depuis, avec Maurice Audin et quelques autres, l’une des icônes de la repentance…

D’où vient, sur la guerre d’Algérie, cette omerta que vous dénoncez ?

Du postulat de base, imposé par la doxa gaulliste, puis propagé ensuite par les médias bien-pensants et l’esprit de repentance : les Français d’Algérie – une terre qui a pourtant été française bien avant Nice et la Savoie ! – sont coupables, forcément coupables ; et le FLN victime, forcément victime. Au nom de la « raison d’État », non seulement le pouvoir a laissé faire les massacres, mais il les a souvent cautionnés. Tout un symbole : le général Katz, qui a laissé tuer plus de 700 Pieds noirs à Oran le 5 juillet 1962, a été décoré un mois plus tard par le ministre des Armées Pierre Messmer en personne de la Croix de la valeur militaire, avant d’être promu général quatre, et cinq étoiles. Puis, dans les années 1070, d’être élu conseiller général de l’Allier sous l’étiquette gaulliste…

Hors-série « Valeurs actuelles » « Algérie française, les vérités interdites », 132 pages, 10,90 euros Disponible en kiosque et sur boutique.valeursactuelles.com

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Liban : union nationale et populaire

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Par Sophie Akl-Chedid*

« La levée en masse des travailleurs dans tout le pays, ce n’est pas le fait des manipulations “capitalistes”, des réactions bourgeoises ou des rêves d’intellec- tuels. Ce n’est pas le fait d’étudiants privilégiés rêvant de l’Occident et souffrant du mal de vivre en société collectiviste. Ce sont des hommes sur le tas, dans leur milieu de travail, sur le terrain des luttes. Leurs revendications, ce sont celles des travailleurs de tous les pays et de tous les temps : le pain et la liberté, c’est-à-dire les mots d’ordre de tous les grands rassemblements populaires... », écrivait Jean Daniel en octobre 1980 à propos des événements qui donneront naissance au syndicat polonais Solidarnosc.

Ils pourraient s’appliquer, à quelques nuances près, au soulèvement populaire que vit le Liban aujourd’hui. En Pologne, après 40 ans d’oppression communiste, tirant les leçons des grèves avortées de 1970 et 1976, le mouvement ouvrier indépendant a secoué le joug soviétique, créant une première brèche dans le rideau de fer dix ans avant l’effondrement de l’URSS. Au Liban, après 40 ans de domination de la scène poltique et sociale par les seigneurs de la guerre recyclés depuis 1990 en tyrans mafieux, 14 ans après le sursaut national qui a chassé l’oppresseur syrien mais s’est brisé sur les compromissions politiciennes, le peuple libanais joue le tout pour le tout et rejette tout à la fois le modèle confessionnel qui l’asservit en le divisant et ses leaders traditionnels considérés dans leur grande majorité comme des champions du népotisme et du clientélisme les plus éhontés, ayant transformé la Suisse du Moyen-Orient en un des pays les plus corrompus au monde.

Pour se défendre, le régime souffle le chaud et le froid. A les entendre, tous sont aux côtés des protestataires à qui ils font le coup du « je vous ai compris », avant d’envoyer le secrétaire général du Hezbollah en première ligne pour mettre en garde contre le risque de vide institutionnel, de chaos et même de guerre civile. En réponse, les Libanais ont formé dimanche une chaîne humaine de 170 kilomètres du nord au sud du pays avec pour unique slogan l’hymne national.

Accusés d’être manipulés et financés depuis l’étranger, les Libanais soulignent le quasi-silence des médias occidentaux. Accusés d’être des agitateurs, ils refusent toute forme de violence et proposent des solutions conformes à la Constitution telles que l’organisation d’élections législatives anticipées et la nomination d’un cabinet restreint de spécialistes capables de faire face à l’urgence économique. Les universitaires, les avocats, les médecins, les ingénieurs, les artistes prennent la parole tour à tour, mais aussi les mères de famille, les ouvriers, les commerçants, les paysans et les chômeurs.

Tous les jours, le silence se fait à l’heure de la prière devant les églises et les mosquées. Ils sont deux millions, sans leader et donc insaisissables, un cauchemar pour les autorités cramponnées à leurs privilèges. Quoi qu’il arrive dans les jours et les semaines qui viennent, une lame de fond multiconfessionnelle et profondément patriote est en train de consacrer l’union nationale. C’était le rêve assassiné d’un certain Bachir Gemayel

(*) Sophie Akl-Chedid est correspondant permanent au Liban  pour Présent – 30/10/2019

 

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mardi, 29 octobre 2019

Dérive totalitaire

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La conférence de Sylviane Agacinsky annulée

Par Franck Delétraz

On le savait très influent, particulièrement intolérant et virulent. Mais l’annulation in extremis par l’Université Bordeaux Montaigne du débat auquel devait participer la philosophe Sylviane Agacinski jeudi soir dans ses locaux de Pessac sur « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique » en raison de « menaces violentes » vient de mettre en évidence l’actuelle dérive totalitaire voire terroriste du lobby LGBT.

A l’origine de cette annulation scandaleuse, un communiqué intitulé « L’Université Bordeaux Montaigne invite une homophobe notoire pour parler PMA/GPA », daté du 6 octobre, émanant du syndicat « Solidaires étudiant-e-s Bordeaux » et des associations « GRRR »,  « Riposte trans », « Mauvais Genre-s » et « Wake Up ! », appelant les « étudiant-e-s à se mobiliser contre la venue de cette conférencière au sein de leur lieu d’étude » et à mettre « tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu ». Sans préciser pour autant quels seraient les moyens de pression utilisés, les auteurs de ce communiqué ajoutaient que « dans un contexte d’homophobie et de transphobie décomplexées (médias, manifestations anti-PMA, agressions, refus de la PMA aux personnes transgenres...), il est dangereux et inconscient que l’université offre une tribune à une personne aux discours dignes de la Manif Pour Tous ». Bref, si l’on ne voit pas trop un commando de folles furieuses mettre à sac le campus, la direction de l’établissement, estimant ne pouvoir « assurer pleinement la sécurité des biens et des personnes, ni les conditions d’un débat vif mais respectueux face à des menaces violentes », a quand même décidé de renoncer à ce rendez-vous. Tout en indiquant fort justement sur son site que « cette manifestation de censure est une atteinte excessivement grave et violente à la confrontation des idées à laquelle notre université est attachée » et qu’« empêcher la discussion au sein d’une communauté participe d’une dérive liberticide ».

Absence de réaction des pouvoirs publics

Une dérive tellement grave qu’elle a d’ailleurs, fort heureusement, suscité l’indignation d’un certain nombre de personnalités depuis jeudi soir. A commencer bien sûr par Sylviane Agacinski elle-même, qui a affirmé comprendre la difficulté de l’université de Bordeaux à « résister à des groupes qui excluent toute critique, y compris celles inspirées par le respect des personnes », et a déploré « une forme de terreur intellectuelle qui affecte gravement l’état du débat public ». Mais aussi l’ancien magistrat Philippe Bilger qui, s’indignant face à cette « honte », a demandé sur Twitter : « Jusqu’où va aller ce terrorisme ? » Tout comme l’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy qui, apportant son soutien à la philosophe, s’est lui aussi demandé sur Twitter : « Sommes- nous encore en démocratie ? Incroyable qu’une intellectuelle reconnue soit empêchée de s’exprimer dans une université, au seul motif qu’elle est engagée depuis longtemps contre la marchandisation du corps » ! Mais aussi le CoRP, le collectif pour l’abolition de la maternité de substitution (GPA), auquel participe Sylviane Agacinski, qui a très justement observé que cette atteinte à la liberté d’expression « justifierait une réaction des pouvoirs publics pour garantir cette liberté, notamment au sein de l’université ». Car, a-t-il ajouté, « les associations en question, en voulant par tous les moyens réduire au silence celles et ceux qui ne pensent pas comme elles, utilisent des méthodes qui relèvent d’une forme de violence politique propre aux mouvements totalitaires »

Source : Présent 26/10/2019

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vendredi, 25 octobre 2019

L’injustice en marche !

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Emmanuel Macron a déclaré hier :

“Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire”.

On le comprend ! Il a déjà tellement d’affaires à gérer ! François Bayrou, Sylvie Goulard, Marielle De Sarnez, De Rugy, Françoise Nyssen, Laura Flessel, etc…

La dernière (?) concerne le scandale révélé par une note interne du ministère de la Justice indiquant que celui-ci envisage de maintenir ou supprimer des postes de juges en fonction des résultats électoraux de La République en marche aux prochaines municipales !

La chancellerie a sollicité une réunion avec un conseiller du Premier ministre et les experts des élections municipales du parti macronien pour connaître les villes potentielles « cibles électorales » et ainsi « différer les annonces » de la réforme de la carte judiciaire.

Le ministre Belloubet a tranquillement assumé l’existence de cette note, et en justifie la teneur par le fait que toute réforme doit « faire l’objet d’une acceptabilité ».

Mais les pays où les pouvoirs sont concentrés de façon exorbitante sont bien évidemment la Pologne, la Hongrie, la Russie…

Source: Le Salon Beige

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mardi, 22 octobre 2019

Yvette Tabu: La restitution à l’Afrique de collections d’art africain conservées en Europe n’est pas une bonne idée.

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par Pierre-Alain Depauw

En Belgique comme en France, au milieu des discours de repentance, il est de plus en plus fréquent d’entendre des voix de quelques excités africains – pourtant peu soucieux de retourner chez eux servir leur pays d’origine – réclamer la restitution de collections d’art africain exposées dans nos musées à la suite de notre passé colonial.

De passage à Bruxelles, Madame Yvette Tabu, commissaire générale de la Culture et des Arts à Kinshasa, a rapidement répondu aux questions de journalistes à ce sujet, démontrant le caractère grotesque de ces revendications.

En effet, Yvette Tabu a souligné que le Musée de Kinshasa ne peut exposer que 12.000 pièces alors qu’il en possède déjà plus de 50.000. “Il ne faudrait pas que l’on rapatrie des objets que nous serions incapables de conserver dans des conditions idéales”, a-t-elle sagement conclu.

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lundi, 21 octobre 2019

Vegans, écolos et multinationales, même combat !

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Savez-vous quels sont les plus fervents partisans des vegans, c’est-à-dire ces militants écologistes qui ne consomment aucun aliment provenant des animaux et dont certains attaquent les boucheries ? Leurs soutiens s’appellent Bill Gates (Microsoft), Richard Branson (Virgin) et Jack Welch (ancien PDG de General Motors.) Curieux, non ? Ils ne se sont pas convertis au véganisme mais sont partisans de l’accroissement de leur propre empire financier.

Ce sont les principaux investisseurs de l’entreprise Memphis Meat, une société qui produit de la viande artificiel- le destinée à prendre le relais de la viande animale, de telle façon que ceux que les vegans auront convaincus aient une alternative à un régime carné avec une prétendue viande, fabriquée en laboratoire. Il y a gros à gagner ! Car ces « viandes » seront brevetées et les royalties tomberont dans l’escarcelle des actionnaires, les déjà richissimes Gates, Branson, Welch et bien d’autres.

Le plus important groupe alimentaire américain, Cargill, a également investi dans Memphis Meat. Avec l’appui du lobby FAIRR (Farm Animal Investment Risk & Return) Cargill est arrivé à mobiliser 40 investisseurs, représentant ensemble la gestion de 1,25 billions de dollars afin d’influencer les multinationales de l’alimentaire pour les inciter à trou- ver des alternatives à la viande. Parmi ces groupes, nous pouvons citer Nestlé, Kraft Heinz, Unilever, Tesco, Walmart. On comprend mieux que certains mouvements écologistes soient subventionnés par ces sociétés qui prétendent faire un geste « désintéressé » pour la planète. Et nul ne se demande qui finance les voyages internationaux et le train de vie de la jeune Greta Thunberg...

Quand les écologistes vegans – ils le sont presque tous – auront convaincu les braves gens de renoncer à la viande pour le bien de la planète que l’élevage mettrait en péril et pour leur santé menacée par le rumsteck, ces sociétés leur vendront leur fausse viande, avec la complicité des gouvernements qui se veulent plus verts que vert. Les écologistes sincères et naïfs – il y en a, bien sûr – qui pourfendent le capitalisme, combattent les Gafa et luttent contre les multinationales s’apercevront peut-être un jour qu’ils travaillaient pour elles.

Source Le bulletin de Bernard Noël

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On a assassiné une Jeanne d’Arc kurde !

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Michel Bickel dans Boulevard Voltaire

Et personne ne réagit, en France en particulier. Ou, du moins, plutôt discrètement.

Pourtant, cet assassinat a eu lieu le 12 octobre, il y a tout juste une semaine. Il est odieux, monstrueux : Havrin Khalaf, 35 ans, kurde, a été exécutée avec son chauffeur, probablement par des sous-traitants du régime turc, si l’on en croit un article du Monde du 14 octobre, à savoir des islamistes qui combattaient auparavant les Syriens, et qui nettoient maintenant les lignes kurdes avec sauvagerie (terroristes du même bois que certains de nos compatriotes qui prétendent au rapatriement).

Cet acte est certainement un crime de guerre prémédité car Havrin Khalaf était co-présidente du parti Avenir de la Syrie. Elle luttait pour la cause des femmes, la démocratie et la paix. Il doit interpeller les États dits libres, démocratiques et dits modernes.

Alors qu’on aurait dû assister à une pluie de condamnations gouvernementales, des associations, des femmes qui ont accès aux médias en France, pas ou peu de mots, pas de cris d’orfraie… Où sont les voix ? Les hommages ? Les protestations, les sanctions ? Pour condamner l’assassinat d’une Jeanne d’Arc, en terre syrienne, essayant uniquement avec fermeté et sens de la négociation, sans armes, ni armure, de construire depuis 2014 (année de création d’Avenir de la Syrie) un État réunissant Arabes, Turkmènes, Kurdes, musulmans, chrétiens, yézidis…

Havrin Khalaf, violée, lapidée avant d’être achevée, mérite beaucoup plus que quelques articles ici et là.

On n’a pas entendu notre gouvernement sur ce sujet, lui qui est si friand de communication.

Pourtant, c’est une femme, une cause qu’on assassine, un étendard, un idéal.

Des questions doivent être posées.

Un président peut-il être fier d’un assassinat lié à sa guerre ?

Des footballeurs, qui devraient peut-être avoir une certaine réserve, sont-ils fiers de saluer militairement leur armée, lorsqu’elle est complice d’un cruel féminicide ?

Que vaut un journal turc qui écrit « À la suite d’une opération réussie, la secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, liée au parti politique terroriste PYD, a été mise hors d’état de nuire » (le quotidien turc islamo-nationaliste Yeni Şafak) ?
Les tribunaux, qui existent à cette latitude, puisque les Kurdes y détiennent de nombreux djihadistes, n’existent pas pour cette combattante de la liberté ? Pas de rapatriement ?
Peut-on siéger à l’OTAN, où le Général pensait que nous n’avions pas notre place, à côté d’un tel régime ?

Madame Havrin Khalaf œuvrait pour mettre la femme à sa place dans une société à construire, en luttant pour la parité et contre le patriarcat.

En 2019, une « Jeanne d’Arc » kurde est assassinée presque dans la plus grande indifférence : cela en dit beaucoup sur le délitement des démocraties et leurs lâchetés pour soutenir les vrais combattants de la liberté, ou les abandonner au pire moment.

Mais des graines sont toujours semées. En Afghanistan, le fils du commandant Massoud, Ahmad, vient de se lancer en politique. Havrin Khalaf, elle aussi, a semé. Puissent les consciences occidentales se réveiller, enfin, pour faire face aux loups (Serge Reggiani) !

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dimanche, 20 octobre 2019

La race n'est pas raciste

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Tomislav Sunic

Les Anciens, c’est à dire nos ancêtres greco-germano-gallo- slavo-illyro-romains, étaient fort conscients des causes héréditaires de la décadence quoiqu’ils attribuassent à cette notion des noms fort variés. La notion de décadence, ainsi que sa réalité existent depuis toujours alors que sa dénomination actuelle ne s’implante solidement dans la langue française qu’au XVIIIème siècle, dans les écrits de Montesquieu. Plus tard, vers la fin du XIXème siècle, les poètes dits « décadents », en France, étaient même bien vus et bien lus dans les milieux littéraires traditionalistes, ceux que l’on désigne aujourd’hui, de façon commode, comme les milieux « d’extrême droite ». Par la suite, ces poètes et écrivains décadents du XIXème siècle nous ont beaucoup marqués, malgré leurs mœurs souvent débridées, métissées, alcoolisées et narcotisées, c’est-à-dire malgré leur train de vie décadent.

Lire la suite ICI

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samedi, 19 octobre 2019

Sortie le 23 octobre d'un n° hors-série à ne pas manquer de Valeurs actuelles consacré à l'Algérie française

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Chez votre marchand de journaux 

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vendredi, 11 octobre 2019

L'Etat meurtrier ou le démantèlement d'EDF

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Une fois de plus nos cranes d’œuf et les gaziers qui nous gouvernent veulent tuer l’un des fleurons de l’industrie française : EDF, entreprise intégralement payée par les Français et qui fait partie de leur patrimoine. Au même titre d’ailleurs que les autoroutes, bradés par un certain François Bayrou, alors ministre, au secteur privé.  Le projet « Hercule » porte bien mal son nom. Il vise à casser en deux EDF et lui ôterait ainsi toute force pour résister à la concurrence. Ce triste sort ne serait en fait que l’ultime étape d’un processus de démantèlement entamé depuis une vingtaine d’années, au cours desquelles se sont enchainées les fautes de gestion et les faiblesses des gouvernement successifs. La France vit un drame depuis Giscard : l’irresponsabilité de son personnel politique.

Marianne dévoile le scandale

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mercredi, 09 octobre 2019

Catastrophe économique et écologique, risque pour la santé: l'appel de Fabien Bouglé pour arrêter les éoliennes

eoliennes.jpgCe scandale est dénoncé par Fabien Bouglé, qui publie une enquête sur ce sujet.

Fabien Bouglé estime que les éoliennes n’aident pas à la transition écologique et en plus coûtent cher aux contribuables“On a une électricité excédentaire. C’est-à-dire qu’on produit plus d’électricité que nos besoins.

On produit une électricité subventionnée qui coûtent à peu près 100 milliards d’euros selon la Cour des comptes pour une électricité qu’on va revendre au cours du brut à 45 euros le mégawattheure. Donc on finance à fonds perdus, une électricité dont on n’a pas besoin“.

Il affirme aussi que, aujourd’hui, la France est l’un des pays les plus vertueux en ce qui concerne l’énergie décarbonée et d’émission de gaz à effet de serre.

“90% de notre électricité entre le nucléaire et l’hydraulique est non-émettrice de gaz à effet de serre. Et comme on veut remplacer cette électricité par celle des éoliennes qui sont par essence intermittentes, ça conduit à compenser le moment où les éoliennes ne peuvent pas fonctionner par de l’électricité d’origine fossile comme le gaz, le charbon, ou le pétrole”.

Il dénonce un gaspillage d’argent public qui ne permet d’ailleurs pas de financer des projets de recherche sur des alternatives beaucoup plus crédibles.

“J’en appelle à Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie à l’heure où on va ouvrir la convention citoyenne pour le climat, arrêtez les éoliennes !”

Outre l’aspect économique, les éoliennes seraient nocives pour la santé“Il y a eu une étude de la NASA dans les années 80 qui a montré que les infrasons, qui sont faut-il le rappeler une arme de guerre, conduisent à des problèmes de santé grave. Un biologiste allemand qui vient de sortir un livre en juillet 2019 sur les impacts moléculaires des infrasons qui sont diffusés jusqu’à 20km des éoliennes”.

Sans compter que les éoliennes polluent nos paysages.

Source: Le Salon Beige

Rappelons aussi le livre d'Alban d'Arguant sur les éoliennes :

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Bulletin de commande

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Plus aucun intervenant public ne dit réellement ce qu’il pense

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Entretien d’Eugénie Bastié avec Richard Malka*

Le Figaro. - Des voix réclament qu’on bannisse des médias des personnalités soit condamnées par la justice pour provocation à la haine, soit mises en cause après des déclarations publiques. Assiste-t-on à une judiciarisation du débat d’idées ?

Ce n’est pas la judiciarisation qui est inquiétante, mais le triste renoncement à la culture du débat. La polémique est l’oxygène de nos sociétés. C’est un droit reconnu par les tribunaux et obtenu après des siècles de douloureuses luttes et de maturation démocratique. La libre expression des idées gênantes est une nécessité, parce que ces idées sont présentes dans l’esprit de chacun de nous. À défaut de pouvoir en débattre, nous les ruminons, elles métastasent, se répandent d’autant plus facilement qu’il n’existe plus de moyens techniques pour les endiguer, deviennent séduisantes par goût de la transgression et de l’interdit, alimentent le complotisme et créent des martyrs et des héros de la pensée « non officielle », là ou le débat démontrerait l’inanité et la pathologie de leurs thèses. Nos sociétés ne survivront pas si nous n’acceptons pas l’expression des idées qui nous blessent. C’est un impératif collectif qui nous dépasse.

N’y a-t-il pas une tendance à vouloir restreindre le champ des propos jugés légitimes et autorisés ?

Jamais, dans notre histoire, la justice n’a été aussi protectrice de la liberté d’opinion des journalistes et des intellectuels, et, par un effet paradoxal, ce sont main- tenant journalistes et intellectuels qui ré- clament des excommunications médiatiques. Mieux, on voudrait transformer des juges, qui n’ont pas le pouvoir de prononcer des interdictions professionneles, en directeurs de publication des médias. Ainsi, certains voudraient qu’une condamnation pour des propos passés interdise de s’exprimer pour le futur, ce qui porte un nom : la censure. Une telle règle, qui n’existe dans aucun code, ni même charte déontologique, entraînerait une multiplication exponentielle des poursuites de tous contre tous afin d’obtenir le Graal permettant d’écarter tel ou tel adversaire du débat public. Elle influerait sur les décisions des juges qui n’oseraient plus condamner et déresponsabiliserait les dirigeants de médias. Quand comprendrons-nous qu’interdire une personne d’expression, c’est laisser croire à un grand nombre qu’elle détient une vérité interdite ?

Qu’en est-il des sanctions non judiciaires ?

Le danger pour la vie des idées, c’est précisément le transfert de la responsabilité de sanctionner à des autorités administratives composées de personnes nommées par le pouvoir politique. Celles-ci, très respectables, privilégieront toujours l’air du temps, les pétitions et la sensibilité de leur entourage plutôt que les problématiques extrêmement complexes de la liberté d’expression qui n’est pas leur culture. Je ne crois pas que l’avenir des chaînes de télévision ou de radio soit de s’adresser uniquement au centre droit et au centre gauche, et encore, pas sur tous les sujets ni sur tous les tons.

Les partisans de cette surveillance affirment que « les mots tuent ». N’ont-ils pas raison d’établir un continuum entre la parole et les actes ?

Cela me semble indiscutable. Au commencement, il y a toujours le verbe. Sans remonter à la propagande nazie, Radio Mille Collines a méticuleusement préparé les esprits au génocide rwandais et on ne se réveille pas Mohamed Merah allant tuer des enfants juifs de 4 ans sans lavage de cerveau préalable. Avant, il y a, partout, les mêmes discours victimaires : « Vous êtes humiliés, bafoués, méprisés, exploités... Il est temps de réagir en exterminant vos ennemis. » Cette rhétorique primaire fait des ravages dans les têtes avant de se transformer en actes. Pour autant, je ne veux pas l’interdire - ce qui serait impossible -, mais la déconstruire.

En définitive, qu’est-ce qu’un délit d’opinion ? En existe-t-il aujourd’hui dans notre droit ?

Théoriquement, non, l’opinion et les jugements de valeur sont libres, protégés par la Cour européenne des droits de l’homme, nos lois et nos tribunaux, et cela s’étend expressément aux idées « qui heurtent ou qui choquent ». Aux États-Unis, cette liberté est quasi absolue, protégée par le premier amendement de la Constitution. On peut y défiler avec des croix gammées. Et une loi prohibant le négationnisme serait inimaginable. Ce choix consiste à parier sur le bon sens du peuple censé être effaré par la violence de propos extrêmes, alors qu’il pourrait être séduit par un discours délétère mais lissé sur la forme ou codifié pour éviter les foudres de la loi.

Sous nos latitudes, bien plus traumatisées par les crimes du nazisme, ce système juridique serait culturellement inacceptable et la liberté d’expression est plus encadrée. Le délit d’incitation à la haine et à la discrimination est un délit d’opinion. Dire que les Juifs sont responsables de tous les malheurs du monde ou que les musulmans vont exterminer les « Français » relève de l’opinion, mais aussi des tribunaux, en raison du nécessaire maintien de la paix publique.

Il y a donc des opinions interdites. N’est ce pas-là une boîte de Pandore pour la liberté d’expression ?

La jurisprudence de la Cour de cassation a évolué en 2017 dans un sens libéral. Pour que le délit d’incitation à la haine ou à la discrimination soit retenu, il est mainte- nant exigé une « exhortation » à la haine ou à la discrimination, ce qui explique qu’un groupe de rap qualifiant la France de «pays de nazillons puants et de petits Gaulois de souche, racistes et assassins » ait été relaxé. De même pour Alain Soral et un dessin représentant une caisse enregistreuse marquant 6 millions à côté du camp d’Auschwitz en ironisant sur la « Shoah business ». De même pour Christine Boutin dénonçant l’homosexualité comme « une abomination ». Ces propos sont écœurants, mais on ne peut pas interdire tout ce qui nous choque si ce n’est en renonçant au débat. L’interdiction d’une opinion, la plus monstrueuse soit- elle, est toujours un aveu de faiblesse de la démocratie, elle dit que nous ne croyons pas en nos capacités de conviction et à la maturité du peuple. Plus nous interdisons, plus nous avouons avoir perdu la foi et être incapables de protéger nos valeurs autrement qu’en bannissant de la cité le point de vue adverse. Les délits d’opinion doivent rester exceptionnels, réservés à l’insupportable - d’où l’exigence d’une véritable exhortation – et à l’incontestable, car, sur nombre de sujets, ce que l’un estimera légitime sera nauséabond pour l’autre. Qui détient la vérité ?

Vous êtes l’avocat de Charlie Hebdo. Diriez-vous que, près de cinq ans après la tuerie, la liberté d’expression a régressé en France ?

Vu le journal dans lequel je m’exprime, permettez-moi de citer la fameuse réplique de Figaro : « Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tien- ne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. »

Deux cent cinquante ans plus tard, malgré une révolution, la proclamation de la liberté d’expression comme un des droits les plus précieux de l’homme, la grande loi protectrice de 1881, et un siècle de plus pour que la justice se transforme en ultime garant et non en censeur de cette liberté, nous sommes revenus à l’état décrit par Beaumarchais par l’effet de l’irrépressible besoin des hommes d’interdire les opinions qui ne sont pas les leurs, par peur du doute et amour des certitudes. Si seulement c’était l’inverse ! Les tabous ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de Beaumarchais, mais la liste des interdits s’allonge chaque jour : les religions, les communautés, le sexe, le genre, le climat, l’humour noir, tout y passe jusqu’aux pièces du théâtre antique accusées d’être racistes. On doit parler avec des pincettes géantes sur un tel nombre de sujets que plus aucun in- tervenant public ne dit réellement ce qu’il pense. Le double discours devient la norme par peur du lynchage. C’est un mouvement profond et d’ampleur. Ce qui a changé, c’est que l’État ou la justice n’y sont plus pour rien, c’est nous-mêmes qui dressons la liste.

(*) Richard Malka est l’avocat au barreau de Paris qui a notamment défendu « Charlie Hebdo », est un ardent partisan de la liberté d’expression. 

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mardi, 08 octobre 2019

Les effarantes dérives de l’Aide médicale de l’Etat

ame.jpgChargée pendant onze années de la facturation des soins à la direction financière d’un hôpital public, Véronique Prudhomme publie La Vérité sur l’AME, un livre dans lequel elle dénonce les dysfonctionnement du système.

C’est un patient venu d’Afrique du Nord, monté dans l’avion avec un drain thoracique. Il se présente aux urgences muni d’un courrier d’un médecin de son pays demandant à ses confrères français de lui prodiguer un traitement chirurgical précis. L'hom­me n'en est pas à son premier traitement dans l'Hexagone: il bénéficie de l'aide médicale de l'État (AME) pendant un an, tout en continuant à résider à l'étran­ger. Alors qu'il n'est pas clandes­ tin, ce qui est pourtant la condi­tion pour être éligible à l'AME.

Vrais ou faux touristes, étran­gers fortunés, fraudeurs en bande organisée, Véronique Prudhom­me en a vu passer, des res­quilleurs, en onze ans à la direc­tion financière d'un hôpital public d'Île de-France, chargée de la facturation des soins... «  Té­moin de tant de dévoiements et de dysfonctionnements », elle décrit dans un livre, La vérité sur l'AME, « un système extrême­ment permissif ».

Venu tout spécialement se faire opérer à Paris en neurochirurgie, cet autre étranger a naturelle­ment enchaîné avec le service de rééducation fonctionnelle d'un grand hôpital de l'AP-HP, où il séjourne - et progresse - « depuis plus d'un an ». Il « est aujourd'hui entré dans une durée déraisonna­ble d'hospitalisation en rééduca­tion, observe le chef de service. Mais il répète que si on entrepre­nait de le transférer vers un hôpital de son pays, où pourtant les soins de rééducation sont relativement développés, il « préférerait se jeter dans Seine ». Quelle solution à cette « équation médicale, sociale et psychologique complexe, de plus en plus fréquente ? interroge-il. « L'obtention de l'AME et la gratuité qui en découle rendent encore plus improbable son acceptation de poursuivre dans son pays ses soins de rééducation, qui devraient se prolonger sur de nombreuses années en ambulatoire » Dans l'hô­pital où travaille ce professeur de médecine, « près d'un tiers des lits de rééducation » sont occupés « à l'année » par ce type de pa­tients. Ce qui entraine, fait-il remarquer, « une perte de chances pour tous ceux qui, en attente de rééducation, ont contribué toute leur vie au système par le paiement de cotisations sociales ».

Le cas le plus fréquent, témoigne Véronique Prudhomme, est celui du patient qui, arrivé avec un visa touristique, attend que sa durée de séjour autorisée expire pour devenir illégal et obtenir l’AME. D’autres étrangers semblent « tomber malade dans l’avion », et, entrant par les urgences d’un hôpital public, s’affranchissent sans scrupule de l’étape du règlement. « Qu’ils aient une couverture maladie, par le biais de l'AME ou non, ne fait pas de différence pour ceux-là, explique l'auteur. Ils viennent re­cevoir des soins, de façon prémé­ditée ou non , et peu leur importe que la facture soit impayée ou payée par le dispositif. En revanche, le service financier de l'éta­blissement concerné est particuliè­rement demandeur d'obtenir une AME pour ces patients, afin d'as­surer le paiement des frais de santé engagés... » Elle a ainsi vu « arriver des personnes de tous les coins de la planète, notamment des pays du Golfe », la plupart du temps accompagnés d'un interprète qui connaît parfaitement le système... Une liste d'interprètes « que l'on avait l'habitude de voir au guichet avec des patients, jamais les mê­mes », deux ou trois adresses autour de l'hôpital, qui reve­naient en boucle, voilà « la preuve d’une organisation bien rodée ».  

Créances irrécouvrables

« Recruté sur l'application Whats­ App, l'interprète organise à dis­tance le voyage, tel un super ma­jordome, trouve un logement et coordonne les déplacements en taxi, détaille-t-elle. Au guichet, il se présente comme un ami du pa­tienf malencontreuseme tombé malade durant ses vacances.» À l'un de ces « interprètes », qu'elle commence à bien connaître, elle demande s'il a « donné les tarifs de l'établissement » à son « ami » du jour: « Eh non!, s'exclame-t­ il. Il vient en France, je m'occupe de tout et il n'a rien à payer, c'est gratuit, ici ! »

Le coût de l'AME, insiste l'auteur, n'est que l'un des paramètres pour considérer le coût des soins délivrés aux étrangers sur le sol français. Il faut, par exemple, y ajouter les « non facfurables ». Ainsi ce Géorgien pris en charge aux urgences: « La discussion avec lui était impossible.» Où envoyer la facture? Du coup, elle n'a jamais été émise. Ou encore ce vendeur de rue : hospitalisé en juin, il n'a obte­nu son AME qu'en août... « Ces soins non facturés et ces créances irrécouvrables, souligne-t-elle, ne s'invitentjamais au débat sur l'AME et aux études de son bilan financier.» Son établissement, d'environ cinq cents lits, «  a facturé en 2016 et 2017 entre 320 000 et 400 000 euros de soins à l'AME ». Quant aux créances irrécouvrables, elles représentent « un peu plus de 500 000 euros chaque année ».  

Stéphane Kovacs pour Le Figaro

La vérité sur l’AME, Véronique Prudhom­me, Editions Viasocial, 200 p., 18 €.

11:29 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 28 septembre 2019

Emannuel Macron pas étranger au scandale de la vente d’Alstom aux Américains

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La vente à l’Américain General Electric d’Alstom relève du scandale d’Etat. Tous les protagonistes se sont goinfrés. Il aura fallu le livre d’un cadre d’Alstom, Frédéric Pierrucci, littéralement pris en otage par la justice américaine et emprisonné dans des conditions dantesques, pour que le grand public comprenne que le PDG d’Alstom, Patrick Kron, avait bradé un fleuron industriel français pour s’épargner de fâcheux ennuis. Mais il n’était pas seul décisionnaire. Les personnages de ce vaudeville pathétique où la France a perdu gros ont tous la caractéristique d’y avoir largement gagné. Et d’avoir pu se féliciter des choix du ministre de l’Economie de l’époque, un certain… Emmanuel Macron. Et c’est ça qui nous gouverne aujourd’hui.

L’hebdomadaire Marianne a enquêté. Edifiant.

20:24 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 26 septembre 2019

Immigration : la lucidité… en attendant les actes

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Par Natacha Polony

Il y a parfois de très mauvaises raisons d’énoncer des vérités. Doit-on pour autant s’interdire d’affirmer qu’elles sont des vérités ? Certainement pas. De même que « l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu », l’instrumentalisation politicienne d’un débat permet au tacticien de rencontrer subrepticement les aspirations des citoyens. A ceci près que cette instrumentalisation forcément grossière souille la matière à laquelle elle s’attaque, pour la plus grande joie de ceux qui ne voulaient surtout pas de ce débat.

Ainsi, Emmanuel Macron a parlé d’immigration. Et il l’a fait en des termes que nul ne devrait lui reprocher. Oui, « il faut regarder ce sujet en face », et, en e et, « les bourgeois ne croisent pas l’immigration, ce sont les territoires les plus pauvres qui en sont le réceptacle ». Marianne, depuis sa création, en 1997, se bat pour qu’il soit possible d’adopter une position lucide sur le sujet sans être immédiatement accusé de « faire le jeu » du Rassemblement national. Réflexe pavlovien qui n’a pas manqué, une fois de plus. Immédiatement, le discours d’Emmanuel Macron a suscité les réactions habituelles : nez bouchés, airs outragés. Un problème ? Il n’y a pas de problème. Des fraudes à l’aide médicale de l’Etat ? Où donc ? Les habituels factcheckeurs se sont empressés de démonter l’exemple stupide cité par Stanislas Guerini et quelques autres sur les « prothèses mammaires », mais pas un n’a repris l’enquête du Figaro, en 2013, sur ces patients géorgiens et tchétchènes atteints de tuberculose résistante et débarquant avec une précision confondante à la Pitié-Salpêtrière...

L’opposition facile entre de supposés « humanistes » (ce superbe mot devenu le plus creux de la langue française), surtout occupés à se donner bonne conscience, et des « populistes » trop heureux qu’on leur fasse cadeau du peuple et de ses préoccupations cache mal les réalités. La première est que cette question migratoire traverse tous les pays européens, et pas seulement parce que des partis peu recommandables manipuleraient des citoyens enclins à la xénophobie. Du Danemark à l’Italie en passant par l’Allemagne ou l’Espagne se pose la question d’une culture européenne et de sa perpétuation. Deuxième point, non moins essentiel : un système généreux et universel ne peut être maintenu que si l’on contrôle de façon stricte tous les abus. Et, dans cette optique, les dispositions voulues par Emmanuel Macron n’ont rien de scandaleux. Ceux qui mêlent volontairement les termes « réfugié » et « migrant », pour effacer toute frontière entre le droit d’asile, imprescriptible, et les migrations économiques, sont les fossoyeurs de l’idée même d’asile politique. « C’est un fantasme, personne n’est pour l’abolition des frontières », entend-on claironner. Mais transformer en « réfugiés » tous ceux qui rêvent légitimement d’une vie meilleure revient à cela. Et c’est le troisième point : l’immense hypocrisie de tous les débats autour de l’immigration vient du fait qu’ils occultent un élément fondamental, à savoir que l’immense majorité des êtres humains qui risquent la torture ou la mort en Libye ou en Méditerranée auraient préféré vivre correctement parmi les leurs. Le droit de vivre et travailler au pays, slogan de la gauche des années 70, doit s’appliquer aux habitants de l’Afrique autant qu’aux paysans du Larzac. Et cela passe par une redéfinition complète du commerce mondial qui empêcherait la destruction des cultures vivrières au profit d’une agriculture intensive contrôlée par les lobbies semenciers, ou l’appropriation des terres par des multinationales européennes ou américaines – et désormais chinoises – avec la bénédiction de dictateurs locaux. Comme souvent, les impératifs humanitaires et écologiques ne peuvent faire abstraction de la question du modèle économique.

Enfin, les députés LREM qui ont joué les grandes âmes ont eu raison sur un point. Ils ont publié une tribune rappelant au président la question principale, celle de l’intégration, qui, visiblement, n’entre que très peu dans le logiciel macronien. A ceci près que l’intégration ne saurait être uniquement économique. Elle passe par la certitude, pour celui qui accueille comme pour celui qui est accueilli, qu’embrasser un nouveau pays revient à embrasser son mode de vie, ses valeurs, sa mémoire. L’individualisme contemporain, assis sur le règne du droit et du marché, est en train de fracturer les sociétés européennes et de faire de l’immigration un problème puisqu’elle devient facteur de désagrégation culturelle. Emmanuel Macron a, certes, cité le concept d’insécurité culturelle dans son discours, mais à aucun moment il n’a donné l’impression d’y apporter un début de réponse.

Le modèle européen, centré sur la dignité humaine et la liberté individuelle, est fragilisé par des bouleversements dont les flux migratoires ne sont qu’une dimension parmi d’autres. Affronter cette réalité est très bien. Le faire sans arrière-pensée électorale, à un autre moment qu’en pleine contestation sociale, est encore mieux.

Source : Marianne 27/09/2019

10:00 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 25 septembre 2019

La mascarade Greta Thunberg

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Par Franck Deletraz

Insultant et donc inadmissible par son ton, insupportable par sa mise en scène pleurnicharde, et totalement inepte sur le fond, le violent discours prononcé lundi par la Suédoise Greta Thunberg à la tribune de l’ONU, en offrant le spectacle consternant de dirigeants de la planète à la tête chenue écoutant sagement avant de l’applaudir en chœur la ridicule leçon d’une écolière de 16 ans, restera peut-être dans les annales de l’organisation internationale comme le symbole de l’inversion des valeurs qui caractérise, hélas, notre époque. Culpabilisation, accusations, menaces : tout y est passé, sans même susciter la moindre réaction d’agacement de la part d’un auditoire visiblement béat d’admiration devant cette gamine insolente. Question : pendant combien de temps encore allons-nous devoir supporter les états d’âme et les invectives de cette marionnette du GIEC ?

Greta, à la limite de l’hystérie

Pour détendre un peu l’atmosphère, et aussi nous faire rire, on aurait aimé que cette brave Greta nous raconte encore une fois comment sa venue très médiatisée aux Etats-Unis à bord d’un voilier zéro carbone, censé polluer moins, avait en réalité produit davantage de CO2 que si elle et son entourage avaient pris l’avion. Mais la nouvelle égérie des écolos était là pour tout autre chose. Particulièrement agressive, elle n’a pas hésité à réprimander les dirigeants de la planète pour leur pseudo inaction contre le prétendu « réchauffement climatique ». En effet, a-t-elle déclaré, « vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. [...] Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ! » Et Thunberg de menacer alors : « Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. [...] Je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. »

La France visée par une plainte

Une menace que la Suédoise et ses petits camarades en culottes courtes n’ont pas tardé à mettre à exécution puisque, dans la foulée, on apprenait que 16 jeunes, dont Greta Thunberg, conseillés par le cabinet international d’avocats Hausfeld et avec la bénédiction de l’Unicef, venaient de déposer une plainte auprès du Comité des droits de l’enfant de l’ONU contre la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie, pour... violation et non-respect de la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant ! Une information que le président de la République, invité mardi matin sur Europe 1, s’est, hélas, abaissé à commenter en expliquant que si « toutes les mobilisations de notre jeunesse ou des moins jeunes sont utiles », « il faut qu’elles se concentrent maintenant sur ceux qui sont le plus loin, ceux qui essaient de bloquer ». Or, a-t-il ajouté, « je n’ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd’hui, sont en train de bloquer ». Et le chef de l’Etat, après avoir appelé les jeunes à agir concrètement sur le terrain, de lancer alors en direction de la harpie suédoise : « Là, des positions très radicales, c’est de nature à antagoniser nos sociétés. »

Source : Présent 25/9/2019

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mardi, 24 septembre 2019

Violences faites aux femmes. La démagogie législative : une comédie sinistre et dangereuse

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Par Xavier Eman

Depuis maintenant de (trop) longues années, la mode est à l’inflation législative. Au fil du temps, des aléas de l’actualité et des soubresauts médiatiques, les nouveaux textes de lois circonstanciels et catégoriels s’accumulent, s’entassent les uns sur les autres, constituant peu à peu un gigantesque maquis juridique, aussi inextricable qu’étouffant.

En effet, désormais, chaque groupe d’individus, chaque ensemble d’intérêts, chaque minorité, chaque église, chaque boutique, chaque lobby veut – et exige ! – sa propre petite loi personnelle de protection. Ainsi des homos, des Noirs, des juifs, des musulmans, des handicapés, des nains, des trans, des immigrés, des asexués, des myopes… Une soif de « législation » communautariste et infra-identitaires que les gouvernements successifs s’empressent d’épancher, soucieux de ne contrarier aucune composante, ni même micro-composante, de leur précieux cheptel électoral.

Or, outre le fait que cette tendance est totalement contraire à l’esprit originel de ce qu’est la Loi – qui est un texte de portée générale visant à assurer le « Bien commun »  de l’ensemble de la population qui lui est soumise –, cette incontinence législative se révèle par-dessus le marché totalement inefficace et impuissante dans les faits.

Ainsi, jamais il n’y a eu autant de textes répressifs en France et pourtant jamais le peuple français dans son ensemble et son incarnation qu’est le « Français moyen » n’ont été aussi peu et mal protégés dans leur vie quotidienne. Inquisition partout, sécurité nulle part.

La soumission du législateur à l’émotion du moment, aux tumultes des faits divers et aux pressions des coteries les plus diverses ne produit au final qu’une interminable série de « lois-gadgets » parfaitement inutiles autant qu’inapplicables. On pourra penser ici à la loi visant prétendument le « harcèlement de rue » (comme si, avant elle, celui-ci était légal et autorisé…) ou le grotesque délire sarkozyste concernant « l’interdiction des regroupements dans les halls d’immeubles »…

Aujourd’hui c’est au tour des « violences faites aux femmes » d’être le nouveau sujet choisi pour nourrir la frénésie législative.

Il me semble pourtant qu’il est déjà interdit de tabasser ou de trucider les gens. Et ce qu’il s’agisse de son conjoint, son employé, son camarade de classe ou un quidam dans la rue. Cette loi immémoriale – et somme toute assez raisonnable –, l’État contemporain est incapable de la faire appliquer et respecter. C’est pourquoi, on voit assez mal par quel étonnant miracle il appliquerait plus efficacement des lois spécifiquement consacrées au « féminicide » et à la « violence conjugale ».

Cet État, totalement incapable d’assurer la sécurité minimale de ses citoyens dans l’espace public, prétend aujourd’hui s’immiscer dans la sphère privée pour faire y régner – là par contre – une impitoyable « tolérance zéro »… C’est une démagogie qui serait risible si elle ne contenait des éléments supplémentaires de totalitarisme.

L’arsenal juridique actuel est très largement suffisant pour régler l’ensemble des problèmes de violence qui touchent notre société et punir ceux qui méritent de l’être. Il pourrait même être très largement dégraissé. Ce qui manque, ce n’est pas un énième texte à vocation publicitaire – qui restera d’ailleurs lettre-morte – c’est le courage et la force politique d’appliquer le droit le plus simple et le plus basique, en s’attaquant aux vrais problèmes et aux vrais coupables. Tout le reste n’est qu’agitation médiatique et gesticulation dérisoire…

Source : site Breizh info

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samedi, 14 septembre 2019

Hymne de France-Albanie, un couac qui aurait été évité… par des militaires !

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Thierry Decruzy, Polémia cliquez ici 

A force de tirer sur les budgets, de vouloir faire des économies, de n’écouter que les technocrates, on en arrive à l’incident diplomatique et le Président de la République se trouve obligé d’intervenir, sans éviter l’humiliation. La musique n’est pas une simple affaire d’argent...

France-Albanie au Stade de France, samedi 7 septembre. Dans la cérémonie d’ouverture du match la sono fait entendre l’hymne de l’Andorre, stupeur sur la pelouse où les joueurs sont alignés et dans les gradins où attendent les supporters. Stupeur doublée de scandale quand le présentateur du Stade de France, ancien animateur radio, confond dans ses excuses l’Albanie avec l’Arménie !

La France ridiculisée

L’organisation et la Fédération française de football sont ridiculisées. 80 000 spectateurs plus les télévisions du monde entier, l’ambassadeur d’Albanie, les représentants du football européen… le scandale est immense. Le match va débuter avec sept minutes de retard. Ils se sont tous confondus en excuses, président de la Fédération, sélectionneur de l’équipe de France… Le Premier ministre albanais parle de « gaffe scandaleuse », obligeant le Président de la République lui-même à présenter les excuses de la France.

Les ministres et les médias savent très bien donner des leçons sur la prétendue homophobie des supporters, les uns comme les autres sont incapables d’assurer une prestation internationale.

Se défausser sur un lampiste

Ce que les médias se gardent bien de dire, c’est que l’incompétence n’est pas celle du technicien qui se serait trompé de nom de fichier — faut toujours accuser un lampiste –, il n’est pas censé connaitre les hymnes et n’a pas à écouter les fichiers-sons qui lui sont fournis. Et d’ailleurs, distinguer l’hymne de l’Albanie de celui de la Principauté d’Andore, même à “Question pour un champion” ils n’auraient pas osé !

La responsabilité de cette erreur colossale incombe aux plus hautes instances de la FFF qui ont accepté la dégradation du cérémonial. En effet, ces prestations étaient traditionnellement fournies par des orchestres militaires, des musiciens professionnels connaissant parfaitement les hymnes et donc incapables de commettre de telles bévues. Sauf que dans la logique financière actuelle, les orchestres militaires facturent leurs prestations. Pour les technocrates, une simple bande-son libre de droits fait largement l’affaire. Et tout le monde sait que les journalistes n’aiment pas la musique militaire. On peut constater le lamentable résultat et ses conséquences internationales en matière d’image de marque pour la France et sa diplomatie.

Remplacer des musiciens par un enregistrement

La prestation d’un orchestre est un spectacle apprécié du public. En juin 2017, la musique de la Garde républicaine avait mis le feu au Stade de France pour l’ouverture du match France-Angleterre avec une chanson en hommage aux victimes de l’attentat de Manchester. Ces musiciens savent s’adapter, ils préparent une mise en scène et exécutent une chorégraphie dans une tenue irréprochable, ce service a un coût. Sa contrepartie se traduit par une qualité et une émotion qu’un enregistrement envoyé dans les circuits de sonorisation ne peut transmettre, surtout pas avec une inversion de fichier, mais ce sont des critères qui n’entrent pas dans les calculs des technocrates.

Il ne faudrait pas trop les pousser dans cette voie pour que ces individus nous proposent de mettre en place des matchs virtuels sur écrans géants. Dame ! terminés les cachets stratosphériques des joueurs, leurs déclarations jugées racistes et l’homophobie des supporters…

Nul doute qu’un “crâne d’œuf” du ministère des Sports a déjà conçu une nouvelle nomenclature performante pour gérer des hymnes nationaux enregistrés et libres de droits, jusqu’à la prochaine erreur du technicien. Qui pourrait leur dire que la musique n’est pas une affaire de techniciens, mais d’artistes ?

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jeudi, 12 septembre 2019

Ordre Nouveau : retour sur une épopée militante

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Grégoire Gambier Polémia cliquez ici

Cinquante ans après, ils sont de retour : les anciens d’Ordre Nouveau (ON) proposent un recueil de souvenirs, mais aussi d’analyses et de documents avec pour objectif d’expliquer la réalité de leur engagement et témoigner pour les générations à venir. L’ouvrage aurait pu tourner à l’évocation nostalgique si caractéristique des anciens combattants, entre souvenirs de « cogne » contre les « bolches » et de soirées plus ou moins arrosées à « refaire le monde » : il n’en est rien. Certes, l’ouvrage en contient, mais il va bien au-delà. Les quelque vingt-cinq témoignages recueillis par André Chanclu et Jacques Mayadoux donnent à voir ce qu’est la vie militante, pour ceux qui l’ignoreraient, et les ressorts du combat « national », pour ceux qui pourraient en trahir les idéaux, ou l’ont toujours plus ou moins sournoisement méprisé. Appuyé par une dizaine de contributions de personnalités extérieures au mouvement, parmi lesquels Philippe Conrad, Jean-Yves Le Gallou, Bernard Lugan ou encore Eric Delcroix et Pierre Vial, ce livre se révèle bien plus important – et pertinent – qu’une énième étude sur « l’extrême droite » pondue par un spécialiste auto-proclamé du sujet, généralement de gauche. Car il décrit la réalité du militantisme : une vie consacrée à son idéal, et les indéfectibles amitiés qui se forgent dans les combats menés en commun – surtout lorsqu’ils ont été perdus.

Résister à la déferlante gauchiste

Créé en décembre 1969, à partir du noyau dur du GUD, continuateur du mouvement Occident dissous en octobre 1968, ON connaîtra une existence aussi mouvementée que brève, étant lui-même dissous le 28 juin 1973, à la suite de l’attaque, la semaine précédente, de son meeting à la Mutualité et de son local, par des milliers de nervis gauchistes.

Il faut rappeler le contexte de l’époque. Aux lendemains de Mai 68, l’extrême gauche jouit de l’impunité acquise par tout vainqueur – fut-ce d’un pitoyable carnaval d’étudiants, enfants gâtés des Trente Glorieuses. La culture, l’éducation, la rue sont à eux. Marxistes-léninistes, « maos » et trotskistes de toutes obédiences entendent imposer par la force du nombre les acquis de la « Révolution » de Mai, et sa continuation. Rares sont ceux qui osent relever la tête, et plus encore se battre pour défendre, au-delà de leurs opinions, leur « être au monde » – seuls contre tous, ou au mieux un contre dix, cent ou mille. Ils ne seront sans doute jamais plus qu’une poignée – 1500 peut-être. On comprend dès lors que les militants d’ON seront souvent très jeunes, s’éveillant au militantisme dès 15 ou 16 ans, et compteront dans leurs rangs une forte proportion de travailleurs, ainsi que quelques femmes de tête dont certaines témoignent dans cet ouvrage (Catherine Barnay, Françoise Monestier, Véronique Péan, Marie-Thérèse Philippe) – tant il est vrai que le « sexe faible » n’est pas le dernier à avoir « des couilles » en situation dégradée…

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mardi, 10 septembre 2019

L’Afrique du Sud : état des lieux

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Par Bernard Lugan

En Afrique du Sud, pays de Nelson Mandela, des Noirs massacrent d'autres Noirs. Qui plus est, des Noirs immigrés, des frères migrants venus de pays ayant jadis soutenu leur lutte contre le régime blanc... Comme en 2016, un peu partout, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les étrangers noirs, qu'ils soient Malawites, Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou Nigérians, sont ainsi de nouveau pris pour cible, lynchés, brûlés vifs, cependant que leurs pauvres biens sont systématiquement pillés par des foules ayant échappé à tout contrôle policier. Voilà de quoi déstabiliser ces cocus idéologiques qui, croyant au mythe-guimauve de la « nation arc-en-ciel », prétendaient que les maux du pays découlant de la domination blanche, une fois la majorité noire au pouvoir, les fontaines de la démocratie laisseraient couler le lait et le miel de la fraternité... 

 La réalité est évidemment autre car ces tueries xénophobes illustrent l’échec de la « Nouvelle Afrique du Sud » dont les dirigeants ont dilapidé le colossal héritage reçu de l’ancien régime blanc. Résultat :

- Le revenu de la tranche la plus démunie de la population noire est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994 ;

- 17 millions de Noirs vivent essentiellement des prestations sociales et 14 millions ne survivent que grâce au versement d’une allocation (Social Grant) qui leur assure le minimum vital ;

- Le taux réel de chômage est de près de 35%, et celui des jeunes âgés de 15 à 34 ans de plus de 50%.

 En 25 années de pouvoir, l'ANC - le parti de Nelson Mandela -, a donc transformé la prospère Afrique du Sud en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences, réalité en partie masquée par les derniers secteurs ultraperformants  encore tenus par des Blancs. Un naufrage économique qui tient en trois points :

1) La production minière nécessite une énorme modernisation et donc de gros investissements ; or, la main d’œuvre noire revendiquant des salaires plombant la compétitivité,  les investisseurs ont délocalisé.

2) Les cadres blancs continuent à quitter le pays, chassés par la discrimination inversée, l’incroyable insécurité et le surfiscalisme.

3) Le secteur agricole, le seul à être excédentaire a été littéralement assassiné par la décision de spoliation des fermiers blancs.

Dans ce pays où un abîme s'est creusé entre une infime minorité de profiteurs noirs et des millions de chômeurs, d’assistés et de travailleurs sous-payés qui paralysent le pays avec de continuels mouvements de revendication, l’abyssal échec économique et social de l’ANC a donc débouché sur des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail des plus pauvres. Au pied du mur, acculé par le bilan de ses détournements et de son incompétence, l’Etat-parti ANC n’a désormais plus que trois options :

1) Chercher à redresser l’économie en empruntant une voie libérale, mais il provoquera alors une révolution.

2) Accuser le bouc-émissaire blanc en tentant de faire croire que la situation est un héritage de l’apartheid et en nationalisant les mines et la terre. La « poule aux œufs d’or » sera alors définitivement  tuée, comme au Zimbabwe, et le pays sombrera encore davantage  dans la misère.

3) Recourir à la « planche à billets », ce qui, comme au Zimbabwe, provoquera d’abord l’inflation, puis une hyperinflation et la ruine totale du pays.

Source : L’Afrique réelle

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dimanche, 08 septembre 2019

La mondialisation est avide d’énergie

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Selon Jean-Marc Jancovici, l'économie tout entière des pays occidentaux est fondée sur une énergie abondante et à bas prix. Il s'agit pour majeure partie d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui représentent à elles seules 80 % de la consommation mondiale. Pétrole et gaz viennent, ou sont en voie, d'atteindre leur pic de production et vont donc inexorablement décroître pour des raisons physiques. Le PIB étant lié à la quantité d'énergie disponible et non l'inverse, la croissance, pour l'Union européenne entre autres, ne repartira pas comme annoncé si l'on ne fait rien, et au mieux stagnera voire enchaînera des récessions, prémices de crises sociales à venir.

Lire la suite ICI

Jean-Marc Jancovici est polytechnicien, ingénieur, chef d’entreprise, et enseignant, spécialiste des problèmes liés à l’énergie. Dernier ouvrage, Dormez tranquille jusqu'en 2100, Odile Jacob, 2015, poche

04:50 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 07 septembre 2019

Cette justice française qui donne le permis de tuer

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Par Eric Zemmour

C’est un puzzle. Le puzzle d’une certaine conception de lajustice, d’une certaine philosophie de la vie en société. Un jour, des militants identitaires sont condamnés à six mois de prison pour avoir voulu bloquer (pacifiquement) la frontière entre la France et l'Italie. Quelque temps plus tard, un Afghan tue au couteau dans les rues de Villeurbanne. On apprend alors que ce brave homme avait obtenu le droit d'asile, non parce qu'il était menacé personnellement, mais parce que son pays était en guerre. Il avait été rejeté d'Allemagne. d'Italie et de Norvège. Mais la France doit toujours faire mieux que les autres. La Cour nationale du droit d’asile peut être fière d’elle : il était urgent de protéger cet Afghan du risque d'être tué dans son pays pour lui permettre de tuer dans le nôtre.

Dans l’ancien monde, les jeunes gens qui défendaient leur frontière contre les envahisseurs étaient des héros. Nos monuments aux morts en sont pleins. Aujourd'hui, on les insulte, on les traite de racistes et on les met en prison. Et le Conseil constitutionnel lui-même bénit celui qui ouvre les frontières, le passeur qui transgresse la loi française, met en danger ses compatriotes, au nom du concept fumeux de « fraternité ». Dans l’ancien monde, les fous se prenaient pour Napoléon et posaient leur main sur le ventre : dans le nouveau, ils crient«Allah Ak- bar » et plantent un couteau dans le ventre des passants.

Dans l’ancien monde, l’Etat avait pour mission de protéger les citoyens français à n’importe quel prix. C’était sa légitimité. D'ailleurs, la justice rend ses jugements au nom du peuple français. Aujourd'hui, l’essentiel pour l’Etat est d’éviter tout « amalgame ». De protéger l’étranger des persécutions imaginaires des Français. De protéger l'islam de toute « stigmatisation » même si nos compatriotes sont massacrés en son nom. La justice devrait - ce serait plus clair - rendre désormais ses jugements au nom de l'Humanité. Ou au nom d'Allah ? Dans le monde ancien, le droit d'asile, c’était Hugo à Guernesey ou Soljénitsyne dans le Vermont. Aujourd'hui, c’est un réservoir inépuisable de combattants d’Allah. Dans le monde ancien, on renvoyait les délinquants étrangers et les déboutés du droit d’asile dans leur pays. Dans le monde nouveau, on adopte des lois pour éviter à ces pauvres petits les affres de la « double peine ».

Le renversement de perspective est sidérant. Dans les années 70, les membres du Syndicat de la magistrature distribuaient à la sortie de leur école la fameuse « harangue de Baudot » qui enjoignait de juger avec partialité, de privilégier le pauvre contre le riche, la femme contre l’homme,! l’enfant contre le père, l’ouvrier contre le patron, l'immigré contre le Français. Cinquante ans plus tard, ils peuvent regarder avec une légitime fierté l'œuvre accomplie.

Source : Le Figaro magazine, 6/9/2019

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vendredi, 06 septembre 2019

Les moteurs des populismes restent forts dans la plupart des pays

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Par Henri Wallard *

Une nouvelle étude réalisée par Ipsos dans 27 pays montre que le sentiment que le « système » est cassé reste majoritaire (54 %) et que le fait qu’il avantage les riches et les puissants est largement partagé (70 %). Ces résultats confirment que certains moteurs des forces dites « populistes » restent globalement actifs même si leur importance respective peut varier selon des particularités nationales : enjeux sociaux et économiques (peur du chômage et des inégalités), confiance érodée dans les dirigeants et institutions, sentiment de déclassement et d’abandon, crainte ou rejet de l’immigration, voire peur du terrorisme. Plusieurs évolutions se dégagent.

En premier lieu, le changement politique peut améliorer la perception du « système ». L’idée que « the society is broken » a reculé entre 2016 et 2019 dans des pays qui ont vu un change- ment politique majeur : Corée du Sud (–29 %) et Italie (–19 %) mais aussi en Espagne (–9 %) et en France (–6 %). En revanche, il a augmenté au Royaume- Uni (+7 %) en liaison avec le Brexit. Même si l’alternance politique ne per- met pas de venir à bout de toutes les cri- tiques dont le « système » fait l’objet ; le changement reste un puissant levier d’amélioration des perceptions.

Deuxième enseignement majeur de cette étude : alors que, dans de nom- breux pays, la reprise économique semble s’être affirmée entre 2016 et 2019, le sentiment que « l’économie avantage les riches et les puissants » n’a reculé dans presque aucun de la trentaine de peuples interrogés. La dynamique intervenue juste après des changements politiques est également illustrative. Ainsi l’Italie a connu une baisse spectaculaire de ce sentiment entre 2016 et 2018 (–19 %) puis une forte remontée en 2019 (+16 %). En 2019, près des trois quarts des Italiens comme des Français pensent que le système avantage les riches et les puissants. A 69 %, l’Allemagne n’est pas loin derrière. Ainsi l’inquiétude sociale peut s’estomper à l’occasion d’un changement politique associé à des forces populistes sans pour autant rester stable durablement.

Troisième enseignement : l’idée que l’on a besoin « d’un leader fort, capable de contourner/briser les règles », si nécessaire, reste très répandue dans de nombreux pays et particulièrement forte en France (77 %), qui est en tête des pays interrogés et a pratiquement retrouvé le niveau de 2016 après une baisse de 19 % entre 2016 et 2017. En Suède, cette appétence pour un leader fort progresse de 23 %, en 2016, à 36 % en 2019. Seules l’Allemagne, l’Espagne et la Serbie se situent en dessous du seuil de 33 %.

Ces résultats peuvent éclairer les traductions politiques potentielles de ces tendances d’opinion à court et moyen terme. Les moteurs des partis dits populistes restent forts dans les appréciations liées aux aspects sociaux, institutionnels et relatifs aux inégalités. Conjugués aux préoccupations liées à l’immigration variables selon les pays et leurs histoires, il n’y a guère de doute que la progression de ces forces reste complètement à l’ordre du jour, pour peu qu’elles soient incarnées par une offre politique nationale crédible.

(*) président d’Ipsos Public Affairs

Source : Les Echos 06/09/2019

09:49 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 05 septembre 2019

Les institutions contre les peuples

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Par Natacha Polony

L’époque est au rocambolesque. Au politiquement décoiffant. A la franche brutalité. Des majorités qui valsent, des alliances qui explosent et d’autres qui sortent comme un lapin du chapeau. On est en Italie... ou au Royaume-Uni. Et l’on parle « coup de force » ou « coup d’Etat », « coup de théâtre » ou « coup de Jarnac ». La vieille démocratie parlementaire voit un Boris Johnson museler sa représentation nationale, et le pays des combinazioni en invente une, improbable et branlante, pour empêcher un Matteo Salvini de recourir aux urnes. Dans les deux cas, les commentateurs avisés sont priés de considérer que deux populistes dangereux ont voulu violer les institutions pour poursuivre leurs sombres menées. Or la situation est bien plus dangereuse que cela.

L’abus du terme « populiste » pour désigner à peu près tout ce qui contrevient à la bienséance idéologique, tout ce qui prétend remettre en cause l’ordre économique imposé, nit par brouiller totalement les cartes en mêlant dans un même opprobre les démagogues simplistes et irresponsables et les opposants au néolibéralisme dans ses formes les plus hégémoniques. Pourtant, ce qui se joue en Grande-Bretagne comme en Italie, à travers des figures repoussoirs, est majeur : c’est la confrontation inédite entre deux légitimités, celle des institutions et celle du peuple en tant que communauté politique. Boris Johnson se réclamant du référendum face à une Chambre des communes paralysée depuis trois ans, Matteo Salvini espérant des élections pour transformer des sondages en voix face à des députés sociaux-démocrates et cinq étoiles prêts à nouer une alliance aux objectifs inverses de ceux poursuivis par le même Mouvement cinq étoiles et qui l’avait conduit à former un gouvernement avec la Ligue... Dans les deux cas, on trouve l’idée que les élus instrumentaliseraient les institutions pour contrer la volonté des citoyens. Un soupçon qui ressemble fort à celui qui fracture aujourd’hui le paysage politique français et que la crise des « gilets jaunes » a mis en pleine lumière.

Se contenter d’en appeler à la démocratie représentative comme seul régime authentiquement démocratique ne peut plus su re, puisque ces phénomènes démontrent de diverses manières qu’elle connaît une crise majeure. Si le principe même de la représentation est remis en cause par des citoyens, que ce soit à travers la revendication d’une démocratie directe plus ou moins fantasmée ou le vote pour un chef démagogue se présentant comme une émanation de la volonté populaire, ce n’est pas seulement, comme aiment à le répéter certains brillants analystes, à cause de l’hypernarcissisme d’une époque biberonnée aux réseaux sociaux, à l’obscurantisme et à l’expression du moi. C’est essentiellement parce que la démocratie représentative apparaît à beaucoup comme incapable désormais de traduire la volonté populaire, et donc de se montrer véritablement démocratique.

De façon caricaturale, les épisodes italien et britannique illustrent ce qui arrive quand le divorce entre représentants et représentés vire à la foire d’empoigne. Bien sûr, le Parlement britannique a été élu par le peuple deux ans après le référendum, et ce même référendum n’impliquait nullement une sortie sans accord. Mais, dès le départ, certains avaient décidé qu’il fallait à tout prix revenir sur le vote du peuple britannique, et repousser indéfiniment un éventuel Brexit. Bien sûr, Matteo Salvini polarise la vie politique italienne en instrumentalisant sans vergogne la crise migratoire. Mais la critique des politiques néolibérales menées par l’Union européenne, qui était la base de l’accord entre la Ligue et le Mouvement cinq étoiles, quels que soient les dangers d’une telle alliance, aurait dû être menée par tous ceux qui, aujourd’hui, s’indignent que des « populistes » séduisent le peuple.

La démocratie représentative ne fonctionne que quand les représentants représentent. C’est-à-dire quand ils respectent la volonté des représentés. Force est de constater que ce n’est plus le cas depuis que la vague de dérégulation du capitalisme a convaincu les politiques de se soumettre aux dogmes économiques et que l’affaiblissement des classes moyennes concentre les pouvoirs et les mandatures dans les mains des plus favorisés. « Les peuples contre la démocratie » est devenu le slogan de ceux qui font mine de s’inquiéter. Il est le résultat de décennies de démocratie contre les peuples, ou d’une instrumentalisation des institutions démocratiques pour limiter la mauvaise habitude des peuples de ne pas comprendre les merveilles du libre-échange, de l’OMC et de la division mondiale du travail. Le résultat est là : des démocraties au bord de l’implosion, impuissantes à offrir un débouché politique aux colères et aux aspirations des peuples.

Source : Marianne 05/09/2019

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Tout ça va très mal finir

Par Alain Sanders

alain-sanders 2.jpgD’un côté, l’entre-soi des puissants comme on a pu le mesurer lors du dernier G7. Biarritz en « zone rouge ». Aéroports et gares fermés, zones d’exclusion maritime, rues et avenues coupées ou interdites, habitants contraints à une sorte de couvre- feu... Ce qui a fait dire à un journal du matin (pourtant très Macron-compatible) : « Cette démonstration de puissance prouve, paradoxalement, la faiblesse des États qui ne peuvent plus organiser ces rencontres internationales ailleurs que derrière des barrières anti-émeutes. » C’est vrai : leur problème, c’est le peuple.

De l’autre, pendant que les puissants se claquemurent derrière leurs polices et se gobergent à l’abri du vulgus pecum, les pékins de base abandonnés à toutes les ra- cailles. Au point, par exemple, qu’un maire, incapable de juguler les délinquants qui faisaient régner la terreur dans un immeuble de sa ville, a choisi d’évacuer les résidents pour les reloger ailleurs. Et de laisser la place libre aux voyous ! On ne peut pas mettre des milliers de policiers et de gendarmes pour le pince-fesses de Biarritz et en trouver cinquante pour protéger les sans-dents...

Nous pourrions multiplier les exemples de ce genre ad libitum. Mais cantonnons-nous, pour illustrer notre propos, à cette Bretagne, qui vote si mal et va s’en mordre les doigts, mais qui reste chère à notre cœur.

Ainsi, à Brest, une rixe dans les quartiers de Kerourien et de Pontenezen (il n’y a plus que les quartiers qui portent des noms bretons dans le coin...) a-t-elle vu s’affronter des dizaines de « jeunes ». Façon 9-3. Armés de bâtons, mais pas seulement : une fusillade, façon Marseille pour le coup, a blessé deux lascars. Quelques-uns ont été arrêtés. Et remis dans la nature aussitôt (il n’y a que les jeunes identitaires qui se prennent six mois ferme...). Tous, dont certains originaires – si on peut dire – de Quimper, sont « connus des services de police et de la justice » selon l’expression consacrée.

Commentaire du maire de Brest, François Cuillandre, une véritable engeance, par ailleurs favorable à une législation laxiste sur le cannabis : « Ce sont des affrontements classiques (sic) entre des bandes rivales. » Des bandes de quoi ? Un policier brestois ne cache pas son écœurement : « On peut dire que ça fait plaisir de bosser avec des élus à plat ventre devant la délinquance... »

Quand les racailles de Brest (qui va finir par ressembler à Nantes) ne s’entretuent pas, elles font cramer des voitures. Dans la nuit du 28 au 29 août dernier, des voitures, un camping-car, un scooter sont partis en fumée. Dans le quartier de Bellevue, mais dans d’autres encore dont les noms nous parlent d’une Bretagne qui n’existe plus (i’sont où les chouans, i’sont où ) : Lanredec, Kérinou, Lambézellec. Trois hommes d’origine albanaise, donc pas vraiment apparentés à Cadoudal, ont été arrêtés.

Certains se rassureront, face à ces « faits divers » contre lesquels les cogneurs de Castaner et de l’abominable Nuñez ne font rien (mais on va les activer lors des manifs contre la PMA et la GPA), en se disant que cela se passe dans les villes affligées de quartiers ethniques. Ils ont tort.

A Plouguin, un bourg de 2000 âmes du Finistère Nord, le traditionnel Pardon a été attaqué par une cinquantaine de racailles, des gens « extérieurs à la commune » selon les témoignages des victimes. Badauds insultés, jeunes filles molestées, voitures dégradées, un arbre coupé à la hache (!), etc. Dans le Léon, on parle désormais d’une « tribalisation » de la région à cause de banlieues « à fortes populations extra-européennes ». Et les maires des communes rurales font profil bas.

Mais le principal n’est-il pas que Brigitte Macron (je ne voudrais pas faire mon Bolsonaro, mais elle ressemble de plus en plus à Danielle Mitterrand) puisse aller, sous puissante escorte, se promener dans les rues d’Espelette et d’ailleurs avec ses copines nanties ?

A Villeurbanne, « promenade » aussi, mais à coups de couteau, d’un Afghan musulman et demandeur d’asile. Là, encore, un simple « fait divers ». La preuve, c’est que le lendemain de ce « fait divers », Le Journal du Dimanche a fait sa une sur Macron, portrait à l’appui, sans référence à l’attentat terroriste de Villeurbanne. Comme Le Parisien Dimanche qui, lui, a réservé sa une à Brigitte Macron, là encore avec portrait en majesté, et avec comme accroche pour les articles intérieurs un surréaliste : « Comment s’habillent les ados pour cette rentrée. » Tout ça va très mal finir...

Source : Présent 05/09/2019

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SUR BOULEVARD VOLTAIRE, NICOLAS GAUTHIER REND, À SA FAÇON, HOMMAGE À LIONEL PAYET

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Lionel Payet : un spadassin du lepénisme nous a quittés…

Nicolas Gauthier Boulevard Voltaire cliquez ici

Lionel Payet vient d’être rappelé en haut lieu, suite à une longue maladie, pour reprendre l’expression consacrée. Le nom de cet homme, aussi l’un de mes vieux amis, fortuitement, n’a que rarement eu les honneurs des gazettes : mais, tout homme de l’ombre qu’il fut, il n’en était pas moins l’une des historiques chevilles ouvrières d’un groupuscule tenu pour exotique à la fin des années soixante-dix, plus connu sous le nom de Front national.

Il est vrai qu’en cette époque hardie autant qu’hasardeuse, l’état-major du parti, militants y compris, tenait dans un trois pièces parisien, sis au 8 de la rue Bernoulli. Autant dire qu’on n’adhérait pas chez les lepénistes pour y faire carrière.

Par nos soins contacté, le Menhir se souvient : « Je viens d’apprendre la mort de Lionel. Je connaissais l’homme, je le respectais, je l’aimais. Il fut de ceux sans lequel tout cela n’aurait jamais été possible. » Et il est vrai qu’au siècle dernier, il fallait être un peu fou pour y croire.

Lionel Payet, de par ses origines ultramarines – il était de souche réunionnaise –, pratiquait un patriotisme à la fois vétilleux et inclusif. Certes opposé à l’immigration de masse, jamais il ne sombra dans les ornières identitaires. Pour lui, être Français consistait avant tout à aimer la France ; on a connu plus mauvais viatique. D’ailleurs, ceci expliquant probablement cela, son maître en politique n’était autre que le défunt Roland Gaucher.

Là, une parenthèse s’impose. Roland Gaucher, lui aussi aux origines du Front national, était une personnalité hors normes. Venu du trotskisme, il suit tout naturellement Marcel Déat au RNP, durant les années troubles de la guerre, avant de mettre sa connaissance du communisme et de ses réseaux au service de journaux tels que Minute. À titre d’exemple, c’est lui qui révèle le passé de travailleur volontaire de Georges Marchais dans les usines Messerschmitt. De ce passé de gauche, Roland Gaucher gardera toujours une sorte de fibre sociale et ouvriériste, fibre qu’il transmettra à Lionel Payet, sans avoir trop besoin de le forcer.

Ainsi, à la chute du mur de Berlin, en 1989, ils ne sont pas si nombreux, ces frontistes, à comprendre que les cartes sont rebattues et qu’il faut d’urgence changer de logiciel politique. Ce qui se vérifiera un an plus tard, lors de l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein : au bureau politique du Front national, Jean-Marie Le Pen, hostile à l’équipée néocoloniale qui se prépare, ne trouve que deux appuis de poids, celui de Roger Holeindre et celui de Roland Gaucher.

De son côté, Lionel Payet, qui, en tant qu’ingénieur de Thomson, multiplie les voyages à Bagdad, ne peut qu’approuver cette position allant à l’encontre de ces « fondamentaux », souvent fondés sur une indéniable paresse intellectuelle, régissant alors cette droite tenue pour camper à la droite de la droite.

Pareillement, et ce, en tant que bras droit de Roland Gaucher à la tête de National Hebdo, le défunt hebdomadaire lepéniste qu’on sait, il contribue à éviter que le parti ne sombre dans cette éternelle course à l’échalote qu’était déjà la fameuse « union des droites ». Et quand, à l’occasion de l’élection présidentielle de 1995, le politologue Pascal Perrineau évoque la naissance du « gaucho-lepénisme », le Front national étant devenu le premier parti ouvrier de France, Lionel Payet ne peut qu’exulter. En 1998, il sera encore l’un des gardes rouges les plus motivés dans la chasse aux mégrétistes et leur dérive droitière.

Bref, l’homme était précurseur en termes de populisme. Et si l’actuel Rassemblement national est devenu ce qu’il est, c’est également à un Lionel Payet qu’on le doit, malgré son fichu caractère, sa tignasse hirsute qui nous faisait dire à nous, ses amis, qu’il était aussi un peu ébouriffé de l’intérieur.

Quand on lui demandait de politiquement se définir, il répondait immanquablement être « gauchiste, tendance Roland ». Les deux compères sont désormais réunis, tout là-haut.

Gardez-nous une petite place au chaud, camarades ! Même si le plus tard sera évidemment le mieux…

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NDLR : Lionel sera enterré vendredi 6 septembre dans le Trégor. La cérémonie religieuse sera à 14 h 30 en l'Eglise Notre-Dame de La Clarté à Perros-Guirec.

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mercredi, 04 septembre 2019

L’Europe doit se tourner vers l’Oural pour tracer son avenir

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Par Edouard Tétreau *

’Europe, de l’Atlantique à l’Oural. » Après les succès éclatants de sa diplomatie lors du sommet du G7 à Biarritz, Emmanuel Macron va-t-il mettre en œuvre la vision du général de Gaulle pour L’Europe, cinquante ans après sa mort ? L’Europe, cet immense territoire de 720 millions d’habitants, allant de Brest jusqu’aux montagnes de l’Oural, partageant depuis des siècles une communauté de destins souvent contrariés par les guerres et les rivalités internes.

Or aujourd’hui, ce ne sont pas les rivalités internes qui menacent la grande Europe, mais bien les deux puissances dévorantes du XXIe siècle : à l’est, la Chine de Xi Jinping, ses routes de la soie et sa capacité infinie à acheter terres, ports, ressources naturelles ; à l’ouest, les Etats-Unis de Donald Trump, et leur impérialisme numérique, juridque, monétaire et militaire éprouvé. Un drôle d’allié, qui ne cesse d’insulter ou de faire chanter ses partenaires.

La vocation de l’Europe est-elle de se laisser dominer par les Etats-Unis aujourd’hui, et piller par la Chine demain, ou bien de choisir une troisième voie : celle de l’autonomie stratégique ? Alors que la Grande-Bretagne de Boris Johnson nous tourne le dos pour s’aligner sur l’agenda américain, c’est vers l’est que nous devons désormais orienter nos initiatives stratégiques. L’Union européenne va perdre la Grande-Bretagne, ses 66 millions d’habitants, son PIB de 2,8 trillions de dollars, son budget militaire de 50 milliards de dollars, ses 215 têtes nucléaires ? La belle affaire. En faisant de l’Ukraine, de la Biélorussie, de la Géorgie, du Kazakhstan et de la Russie des partenaires stratégiques privilégiés, l’Europe continentale pourrait « gagner » 270 millions d’habitants supplémentaires générant un PIB de 2,4 trillions de dollars, possédant des ressources naturelles et énergétiques en abondance. Et 6.500 têtes nucléaires pour la seule Russie.

Comment réussir un tel rapprochement avec un Etat dont les mauvaises manières et la dangerosité sont constamment éprouvées ? Entre les thés au polonium en plein centre de Londres, les robinets de fake news sur les réseaux sociaux, la mise en œuvre de la doctrine Guerassimov pour saper les démocraties occidentales, la guerre hybride en Ukraine, le financement de quasiment tous les partis d’extrême droite européenne, la liste des exactions de la Russie en Europe est longue.

Avec un pouvoir russe fragilisé par son économie moribonde et sa contestation interne, le moment est venu de mettre un terme à cette délinquance, et de créer les conditions d’un New Deal. Nous avons les mêmes préoccupations existentielles : l’islamisme radical et les bombes démographiques latentes autour de la mer Caspienne et de la mer Noire et au sud de la Méditerrannée ; la rivalité sino-américaine pour le leadership mondial au XXIe siècle ; des démographies vieillissantes et donc des économies en croissance structurellement faibles.

A l’instar de la Communauté européenne qui s’est construite d’abord autour du charbon et de l’acier, le rapprochement entre la Russie et l’Europe pourrait démarrer par la mutualisation de ressources et de compétences clefs. Les énergies fossiles et nucléaires (le charbon allemand, le nucléaire français, le gaz russe) sont un premier domaine à explorer. Le numérique, où l’Europe se laisse quotidiennement piller et vassaliser par les infrastructures et plates-formes américaines aujourd’hui, demain chinoises, sera un autre chantier prioritaire. On souligne que la Russie possède un moteur de recherche efficace et indépendant (Yandex), mais qu’il lui manque un écosystème à la française d’entrepreneurs du numérique, d’écoles 42, de Station F, capables de générer de l’emploi et de la richesse. Les seuls hacking, bots, trolls et fake news les veilles d’élections en Europe n’aideront pas durablement ce grand pays, le plus vaste de la Terre, à sortir ses habitants de leur pauvreté (PIB par habitant équivalent à celui du Venezuela ou de Cuba).

Militairement, tout peut être envi- sagé : des exercices communs, et une remise en cause de la présence incongrue de la France dans l’Otan. Diplomatquement, les erreurs funestes de la diplomatie sarkozyste (courir derrière l’Amérique au moment où elle faisait son pivot vers l’Asie ; détruire l’Etat libyen pour favoriser la dispersion de son arsenal en Afrique, et les vagues migratoires) pourront être corrigées là où nos intérêts sont communs : en Afrique (Libye), au Levant (Syrie) et au Proche-Orient (Iran).

L’univers des possibles de la coopération franco-russe et russo-européenne est vaste. Elle réussira à trois conditions : 1) se donner des clauses de revoyure régulières pour évaluer la sincérité des engagements ; 2) convaincre les pays scandinaves et d’Europe de l’Est du bien-fondé de ce mouvement stratégique vers ce voisin envahissant ; 3) trouver les termes d’une paix durable en Ukraine, ce pays-frontière entre l’Europe catholique et la Russie orthodoxe, et qui doit le rester.

La dérive de nos alliés traditionnels anglo-américains, que l’on espère provisoire, nous oblige à préparer ce pivot vers l’Eurasie. Mais sans naïveté, et sans sacrifier nos alliés du nord et de l’est de l’Europe. La partie d’échecs entamée à Brégançon par le président Macron ne fait que commencer.

(*) Conseiller de dirigeants d’entreprises, fondateur et associé-gérant de Mediafin.

Source : Les Echos 04/09/2019

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De quelle justice parle-t-on ? *

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Par  Hannibal

Autre vérité à cours forcé, les “migrants” sont de pauvres réfugiés qu’il est un devoir d’accueillir et dont la sécurité, François l’a dit au Vatican, « l’emporte sur celle des nations ». Juges et procureurs français, pourtant souvent inscrits au syndicat de la magistrature, gauchiste ou maçons, appliquent les maximes de l’internationale cléricale. Deux jugements l’ont montré la semaine dernière. Le premier, daté du 29 août a été rendu par le tribunal correctionnel de Gap. En avril 2018, des militants de Génération identitaire avaient matérialisé la frontière franco-italienne au col de l’Echelle, pour protester contre le trafic de migrants que les forces de l’ordre laissaient faire. Deux de ses dirigeants sont condamnés à six mois de prison ferme et privés de leurs droits civiques et familiaux pour cinq ans, Génération identitaire étant frappée d’une amende de 75 000 euros. Les juges ont suivi les réquisitions du procureur qui leur reprochait d’avoir « créé une confusion avec la fonction publique ». Dire ce que n’osent plus dire les gendarmes est un délit grave, en quelque sorte. On gardera en mémoire que le fait de tendre une banderole, seul fait retenu par l’accusation, suffit à encourir la prison ferme.

Le second jugement montre qu’il existe, dans les institutions françaises, une cohérence anti-nationale fondée sur la vérité à cours forcé exprimée par François. Jusqu’au plus haut niveau. La Cour de cassation a cassé en effet la condamnation de Cédric Herrou à 4 mois de prison avec sursis prononcée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Cédric Herrou est ce militant immigrationniste qui aide des immigrés hors-la-loi venant d’Italie à pénétrer en France, il va les chercher et leur fait passer la frontière. Même théâtre d’opération, même question, mais Herrou est d’un côté, Génération identitaire de l’autre. L’un aide à l’invasion, les autres défendent le territoire national. Eh bien, les plus hautes juridictions françaises ont choisi leur camp. La condamnation des uns, le blanchiment de l’autre le disent clairement.

Le déroulé de l’affaire Hérou encore plus. Après leur condamnation, Herrou et ses camarades invasionnistes avaient déposé un recours devant le Conseil constitutionnel, qui a satisfait à leur demande. Il a reconnu, en se fondant sur les préambules de 1946 et 1958, un « principe de fraternité » d’où découlerait « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ». Cette décision pro-invasion a modifié la loi dite « asile-immigration » du 10 septembre 2018, et la Cour de cassation s’est appuyée sur le texte ainsi modifié.

Cependant, elle qui doit juger en droit a violé la nouvelle loi. Celle-ci en effet exclut « l’ aide à l’ entrée des migrants » du bénéfice du « principe de fraternité ». Or Herrou a bien aidé les migrants à entrer. L’avocat général de la Cour de cassation avait donc requis une cassation partielle excluant le cas Herrou, et les juges ont imposé une cassation générale : la décision est ouvertement politique. Le Conseil constitutionnel et la cour suivent la même idéologie, sinon les mêmes consignes.

(*) le titre est de la rédaction

Source Rivarol 4/9/2019

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mardi, 03 septembre 2019

Attaque à Villeurbanne : le droit d’asile en France est inopérant

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Après qu’un Afghan détenteur d’un titre de séjour en France a tué une personne et blessé huit autres à Villeurbanne, l’ancien préfet Michel Aubouin déplore l’inefficacité de l’administration française dans la gestion et la régulation de l’immigration en France.

Entretien à lire ICI

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