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jeudi, 30 avril 2020

REVUE DE PRESSE : « Nous entrons dans une nouvelle guerre froide qui pourrait marquer notre sortie de l’histoire »

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La pandémie révèle des évolutions profondes du système international que les Occidentaux ont souvent été tentés d’ignorer, analyse le haut fonctionnaire Pierre-Henri d’Argenson. Seules une politique de puissance et une vision réaliste des enjeux mondiaux permettront selon lui à l’Europe d’éviter la marginalisation stratégique.

Par Pierre-Henri d'Argenson
 
Il est rare que l’on puisse tirer les enseignements d’une crise lorsque l’on est au milieu de celle-ci. Les grands bouleversements intervenus depuis la fin de la guerre froide n’ont ainsi pas toujours été déchiffrables au moment où ils se sont produits, sans doute parce qu’ils appartenaient à une ère de transition accouchant d’un monde nouveau qui se présente aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, sous une lumière crue. La pandémie, en effet, agit comme un révélateur de tendances certes perçues par notre intellect, mais qui n’avaient pas suffisamment frappé notre imagination pour modifier nos représentations du monde. Or désormais le monde est nu, et nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner nos coupables pudeurs pour regarder la vérité géopolitique qu’il nous donne à voir, et les conséquences que nous devrons rapidement en tirer pour y survivre en hommes libres.
 
Nous ne croirons plus à l’article de la doxa mondialiste qui prétend que tout le monde est chez soi partout.

Examinons les faits. Trois choses absolument frappantes se sont produites durant la crise. La première, c’est qu’aux premières alertes, chacun est rentré chez soi, dans son pays. Du jour au lendemain, les touristes sont passés du statut d’heureux voyageurs nomades à celui d’étrangers indésirables, parfois objets de comportements hostiles de la part des populations locales. La mondialisation heureuse venait de tomber le masque. Les citoyens du monde se sont évaporés. Le touriste, l’étudiant, l’homme d’affaires sont redevenus, chez les autres, ce qu’ils ont toujours été : des étrangers. Bien sûr, lorsque la crise sera passée, la circulation des biens et des personnes reprendra son cours, mais nous ne croirons plus, en particulier nous les Européens à qui l’on a enjoint de « s’ouvrir » toujours plus, à l’article fondateur de la doxa mondialiste qui prétendait que tout le monde est chez soi partout.

Le deuxième fait frappant est la quasi-absence de solidarité internationale dans la crise. Le virus, pas plus aujourd’hui que dans le passé, n’a été traité comme un ennemi commun de l’humanité. Chaque État a mis en œuvre sa stratégie propre, sans se coordonner avec les autres, sans faire appel aux organisations régionales et sans trêve des ambitions géopolitiques. Lorsque des aides ont été consenties, c’est avec des arrière-pensées si voyantes que leurs bénéfices pour l’amitié entre les peuples en ont été annulés. Cette compartimentation nationale de la lutte contre le virus oblige les élites européennes à admettre ce qu’elles récusent depuis des décennies: la nation reste la brique fondamentale de la société mondiale.

La Chine est le seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté de détrôner les États-Unis et l’Occident de leur place de leader mondial

Le troisième fait marquant est la cristallisation des tensions géopolitiques entre la Chine et l’Occident, qui dessinent les contours d’une nouvelle guerre froide structurée par l’axe Chine-États-Unis. Privé de son antagonisme idéologique, le monde issu de la chute de l’URSS avait restauré les clivages civilisationnels dans un monde multipolaire dominé par les États-Unis. La nouveauté, mise en lumière par la crise actuelle, est l’émergence de la Chine comme seul « challenger » ayant à la fois la capacité et la volonté affichée de détrôner les États-Unis, et l’Occident au sens large, de leur place de leader mondial. C’est donc autour de ce clivage que les relations internationales vont désormais s’organiser. La grande politique des alliances, tombée en désuétude avec la prolifération des organisations internationales et l’illusion d’un grand marché global post-national, est appelée à revenir au premier plan. L’Europe est la plus mal armée pour y prendre sa part compte tenu du déclin organisé de sa culture stratégique et de sa réticence à accepter que l’interconnexion croissante des sociétés humaines, envisagée seulement comme un facteur de paix, puisse aussi nourrir les guerres informationnelles, les clivages identitaires et les agressions commerciales. L’idée de «doux commerce» répandue par les courants libéraux depuis le XIXe siècle a vécu.

L'Europe est aujourd'hui devenue la zone tampon de l'affrontement entre la Chine et les Etats-Unis

Dans l’affrontement titanesque qui s’annonce entre les États-Unis, puissance menacée, et la Chine, puissance ascendante, affrontement porteur d’un risque de guerre comme l’a montré Graham Allison dans son ouvrage Vers la guerre (Odile Jacob, 2019), l’Europe se trouve, comme elle l’a été durant la guerre froide, le centre des enjeux. Un coup d’œil à la carte des flux économiques mondiaux permet de comprendre que, loin d’être périphérique, l’Europe est aujourd’hui devenue la zone tampon de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Cela peut expliquer que le «pivot» annoncé par Barack Obama vers la zone indo-pacifique n’ait pas eu l’envergure annoncée, contrairement au projet de «nouvelle route de la Soie» poursuivi par la Chine, avec pour but la domination du continent eurasiatique. L’exposition médiatique des ambitions chinoises oblige les dirigeants occidentaux à affronter les réalités désagréables jusque-là repoussées sous le tapis. C’est notamment le cas de l’Europe: si elle poursuit sa trajectoire, sans révision de son modèle économique de transfert à l’Asie de son industrie, d’ouverture commerciale asymétrique et de financement à crédit de sa consommation par l’épargne chinoise, l’Européen de 2030 (plutôt celui du Sud, dont le Français) travaillera à bas coût pour un groupe chinois, sera surveillé par des technologies chinoises et des logiciels américains, consommera encore plus de sous-culture américaine, n’aura plus qu’un accès payant à la santé, et aura perdu sa liberté. La crise grecque de 2010, qui a vu ce pays traité comme un pays en développement, en donne un avant-goût. Le coronavirus arrache tous les masques.

L’Europe doit se recentrer sur son marché intérieur.

Dans cette nouvelle configuration, que peut, que doit faire l’Europe pour conserver la maîtrise de son destin ? Trois actions me paraissent urgentes et déterminantes. La première est de recentrer l’Europe sur son marché intérieur. Cela concerne tout d’abord la demande, qui doit être orientée, par la voie dirigiste si besoin, vers les circuits courts et la production locale. Il serait aberrant que nos vastes plans de relance soient, comme après 2008, absorbés par des importations ne créant aucune valeur ajoutée sur le sol français et européen. Cela suppose de se doter de protections tarifaires et normatives actuellement vidées de leur portée par les accords de libre commerce peu réciprocitaires négociés par la Commission européenne et d’une politique de soutien à l’industrie impossible dans le cadre européen actuel, qui a au contraire montré, en ouvrant, en pleine pandémie, de nouveaux chapitres de l’élargissement à l’Albanie et à la Macédoine du Nord, en signant un traité de libre-échange avec le Vietnam, ou encore en sanctionnant les aides d’État, que sa vision des choses était diamétralement inverse. Cette réorientation sera toutefois sans effet si la politique d’offre ne suit pas, et son principal frein, en France, est le niveau excessif des prélèvements obligatoires, qui pèsent sur une partie de plus en plus restreinte et asphyxiée de la population et du tissu productif. Il serait intéressant de demander aux paysans chinois ce qu’ils ont pensé de l’appel du ministre de l’agriculture français pour trouver 200 000 volontaires pour les travaux des champs, en remplacement des travailleurs saisonniers, dans un pays qui compte près de 2 millions de bénéficiaires du RSA.

La seconde action concerne la maîtrise des frontières physiques, et la crise a justement montré qu’elle était parfaitement réalisable. Il n’est nul besoin d’insister sur la déstabilisation des sociétés européennes induite par des décennies d’immigration incontrôlée et instrumentalisée par de nombreux États, la Turquie en dernier lieu. Si rien n’est fait, il faut s’attendre à l’installation d’un état de fracturation permanente au sein d’une Europe connaissant successivement le destin de l’Autriche-Hongrie, de la Yougoslavie puis du Liban, débouchant sur une partition politique croissante, notamment avec les pays de l’Est. Aucune politique de puissance n’est possible lorsque l’on est miné par des dissensions internes irréconciliables, l’histoire montrant que l’éclatement était invariablement au bout du chemin.
 
Si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe

La troisième action consiste à ressouder le bloc de l’Ouest sur une base plus équilibrée avec les États-Unis, mais non tournée contre la Russie. La paix n’a jamais été possible sans une conscience claire des rapports de force sur la scène internationale et la volonté de les assumer. S’affaiblir, c’est inciter l’adversaire à frapper. Or l’Ouest apparaît plus divisé que jamais, ce qui est sa principale faiblesse. Il y a là un enjeu civilisationnel qui n’est pas correctement perçu par l’Europe et les États-Unis, alors qu’il l’est, grand paradoxe, de ses rivaux. La balle est bien sûr largement dans le camp des États-Unis, dont le traitement de l’Europe comme marche de l’Empire assignée à l’absorption des charges russes et moyen-orientales pouvait se justifier tant qu’ils étaient la seule superpuissance. Mais comme pour l’empire romain, la désagrégation des marches ne peut qu’annoncer la chute de l’empire lui-même. Un effondrement européen laisserait en tout cas les États-Unis très exposés au géant chinois et à ses obligés. Passer d’une logique de protectorat à une stratégie d’alliance implique, il est vrai, une révolution de la pensée stratégique américaine, dont le renoncement avec ses alliés au privilège d’extraterritorialité de son droit, véritable tribut qui mine ses relations bilatérales (comment apprécier un allié ayant infligé aux entreprises françaises plus de 13 milliards de dollars d’amendes sur ce fondement depuis 2010 ?). Mais si les États-Unis veulent conserver leur leadership, il leur faudra faire des concessions à l’Europe. Autrement, cette dernière ira chercher son intérêt dans d’improbables compromissions tactiques avec ses pires concurrents.

Cette crise nous offre peut-être une occasion d’échapper à la décomposition poursuivie depuis quelques décennies

La crise du coronavirus, en dépit des nombreux appels à l’émergence d’un « monde d’après », ne changera pas, dans l’immédiat, la physionomie des relations internationales et de nos modes de vie. En revanche, au-delà du drame humain dont elle est porteuse, elle offre peut-être une occasion à la France et à l’Europe, en abrogeant pour de bon le récit de la mondialisation heureuse et en les plaçant devant la brutalité du monde, d’échapper à la trajectoire de décomposition poursuivie avec assiduité depuis maintenant quelques décennies. Mais son enseignement le plus « disruptif », et certainement le plus subversif pour les dirigeants actuels, est d’avoir prouvé que la volonté politique pouvait, en quelques jours, rendre possible ce que l’on prétendait impossible, de la même manière qu’on jugeait inenvisageable il y a peu le départ d’un membre majeur de l’Union européenne. Le niveau de tolérance pour l’immobilisme risque donc, après le déconfinement, de dangereusement se réduire.

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mercredi, 29 avril 2020

Thomas Joly, président du Parti de la France, répond aux questions de Riposte laïque

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Source Riposte laïque cliquez là

Avant d’aborder les questions politiques, une question personnelle : comment se passe, pour vous, le confinement, et comment le vivez-vous ?

Thomas Joly : Je suis chez moi depuis bientôt deux mois avec femme, enfants et animaux de compagnie, je n’ai travaillé que quelques jours de ci de là. J’ai la chance d’habiter une maison assez spacieuse et d’avoir un jardin, ce qui me rend sûrement cette séquestration arbitraire plus supportable que pour quelqu’un coincé tout seul dans un appartement. Donc je le vis plutôt bien même si j’estime que ce confinement est une aberration et qu’il ne réglera rien.

Riposte Laïque : Quel est votre regard sur la situation ahurissante que connaît notre pays, depuis deux mois, et surtout depuis un confinement qui doit durer jusqu’au 11 mai ?

Thomas Joly : La gestion de cette crise sanitaire a révélé, une fois encore, la nullité affligeante des petits bureaucrates émasculés qui sont aux manettes.

Loin d’être la solution, le confinement général fait partie du problème. Il révèle l’impuissance du pouvoir qui tente ainsi de camoufler sa gestion initiale chaotique et idéologique de la crise (comme par exemple son refus de fermer les frontières quand il était encore temps), son imprécision en matière sanitaire, les carences lourdes de conséquences de notre économie nationale en matière industrielle dues aux délocalisations et à la doxa mondialiste, la situation dramatique de notre système hospitalier et, plus généralement, la tiers-mondisation de l’État, le confinement retarde l’immunité collective, impose un contrôle de masse de type soviétique et ruine le pays (effondrement de 8 % du PIB).

Riposte Laïque : Sur la gestion de ce dossier, qu’avez-vous pensé de l’attitude de l’opposition de gauche de Macron, et de celle du camp patriote, ou nationaliste, notamment le Rassemblement national, qui a demandé, dès le début, des mesures que le gouvernement a prises bien plus tard ?

Thomas Joly : Comme souvent, j’ai trouvé l’opposition bien mièvre et peu combative (RN compris). Les opposants au gouvernement qui ont accès aux médias sont soigneusement choisis, à gauche comme à droite, pour jouer un rôle de contradicteur de façade, mais en aucun cas ils ne doivent remettre en cause un Système pourri jusqu’à la moelle. Sous peine de se voir exclu des médias d’État.

De son côté le Parti de la France a dénoncé sans aucune ambiguïté ce confinement de type totalitaire, en particulier pour les petits Blancs, car dans les nombreuses enclaves afro-islamiques, la racaille le brave, depuis le début, dans une impunité quasi totale.

Riposte Laïque : Quel est votre regard sur l’attitude de ce gouvernement, face aux émeutes des quartiers islamisés, et à la pratique du ramadan ?

Thomas Joly : Comme d’habitude, alors que le gouvernement a donné des consignes aux forces de l’ordre pour traquer les Gaulois dans les forêts, sur les plages, dans les montagnes, dans les champs, dans les parcs, etc., parfois à l’aide de drones, d’autres consignes ont été données pour ne surtout pas intervenir dans les banlieues afro-musulmanes qui ont pris pour prétexte, pour s’enflammer une nouvelle fois, l’interpellation musclée d’une racaille par la BAC à Villeneuve-La-Garenne.

Le ramadan a également fait l’objet de directives de complaisance, le préfet des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Barbe, est venu rassurer les musulmans de Marseille au micro d’une radio communautaire locale. Il a expliqué que la police n’interviendra pas pour empêcher les voisins de se visiter pour fêter, nuitamment et bruyamment, la rupture du (faux) jeûne. Alors même que le moindre barbecue de Français repéré par des policiers ou gendarmes zélés fait l’objet d’une amende…

Il y a d’ailleurs eu, jusqu’alors, plus de 950 000 amendes distribuées, selon Castaner, aux contrevenants au confinement républicain. Je serai curieux de connaître les territoires où ont été dressés les procès-verbaux ainsi que les origines ethniques des personnes verbalisées. Sachant que le tarif est de 135 € par contravention, je vous laisse faire le calcul de ce que ce racket, qui ressemble étrangement à celui des automobilistes, va rapporter à l’État…

Riposte Laïque : Édouard Philippe a présenté son plan de déconfinement, ce mardi 28 avril. Que demande le Parti de la France ?

Thomas Joly : Comme prévu, l’intervention d’Édouard Philippe a été longue, verbeuse et confuse. La réouverture prématurée des écoles va conduire à des contraintes insupportables et surtout inapplicables. Et tout le reste est du même acabit. Le confinement fut une improvisation, le déconfinement sera hasardeux.

Le Parti de la France demande  depuis le 14 avril :

1 – De procéder rapidement à la mise a disposition de masques de protection pour l’ensemble des Français, masques produits par des entreprises françaises, au besoin par réquisition d’entreprises compétentes ;

2 – De recourir à un usage massif de tests ;

3 – De permettre sur l’ensemble du territoire, y compris en médecine de ville, le traitement par chloroquine de tous les cas avérés au moment de l’apparition des premiers symptômes ;

4 – De procéder à un contrôle drastique et permanent de nos frontières nationales.

Dès lors, rien ne justifiera plus le maintien de la chape de plomb que le régime a abattu sur la Nation.

Le Parti de la France appelle les Français à la responsabilité individuelle et collective. Le port du masque doit être généralisé et les mesures barrières et de distanciation plus respectées que jamais. L’interdiction des grands rassemblements doit être maintenue pour un temps. Mais le confinement général, lui, doit cesser, la vie économique et sociale reprendre, les commerces être rouverts.

Riposte Laïque : Tout le monde parle du jour d’après. Dans le contexte actuel, comment voyez-vous les choses après le déconfinement ?

Thomas Joly : Je crains que le « retour à la normale » prenne énormément de temps. D’une part parce pour l’instant, nous ne sommes toujours pas débarrassés de ce virus aux origines mystérieuses et aux inquiétantes mutations. D’autre part parce que nos gouvernants ont pris goût au contrôle totalitaire des Français. Je crains que, sous le prétexte fallacieux de la « santé publique », l’État pérennise un grand nombre de mesures liberticides ; l’occasion est trop belle, et les Français toujours si naïfs…

Riposte Laïque : Le Parti de la France a-t-il quelques projets à l’étude, dans ce contexte fort difficile ?

Thomas Joly : Le Parti de la France reprendra les activités militantes de terrain dès que ce sera possible. Le grand meeting contre la colonisation migratoire et islamique qui devait avoir lieu le 18 avril prochain est reporté en septembre. La date sera annoncée sous peu.

Tous les 15 jours environ, j’enregistre une vidéo où je réponds aux questions des internautes, j’invite les lecteurs de Riposte Laïque à y participer.

Le Parti de la France réagit également à l’actualité quotidiennement par l’intermédiaire de communiqués, d’articles ou de tweets.

Le site du PdF cliquez ici

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La révolution est dans l’assiette

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Par Périco Légasse*

Aors que l’agriculture paysanne se met en ordre de bataille pour maintenir et renforcer les circuits courts malgré le confinement, que des élus, des associations de consommateurs, des citoyens engagés se démènent pour développer des réseaux de proximité, notamment avec l’installation de drives paysans, permettant aux Français d’accéder à des aliments de qualité tout en soutenant les producteurs émérites durant cette période de crise, une autre France, souvent la même à l’heure de la débâcle, se précipite vers les fast-foods ayant rouvert leur vente à emporter. Files interminables, malgré l’attente, pour arracher un petit paquet de merde saturé de sucres et de gras insalubres. Les scènes font frémir en ce sens que, quoi qu’il arrive, les addictions de masse vers la mal- bouffe semblent inscrites dans certains gènes sociétaux.

Tout continue donc comme avant... Les plus pessimistes considèrent en effet qu’au-delà des promesses politiques et des serments philosophiques, une fois l’ouragan calmé et quelques gestes symboliques concédés en guise de B.A., les vieux réflexes reprendront vite le dessus. Ni Wall Street ni les Gafam ne se laisseront si facilement déposséder des outils du profit néolibéral globalisé. Comptons sur leurs séides et leurs satrapes pour veiller au grain.

Il n’y a pourtant pas d’alternative – pour le coup, la formule est à reprendre dans une approche humaniste – si l’on veut sauver cette planète. Il faut repenser notre façon de consommer ou nous courons au chaos. Considérons que les dégâts collatéraux de cette pandémie ne sont qu’une première et gentille alerte au vu de la prochaine épreuve. Tous les indicateurs signalent que l’acte alimentaire est au cœur de cette révolution salvatrice.

Soulèvement alimentaire

Dans son ouvrage Pour une révolution délicieuse, le cuisinier Olivier Roellinger décrypte l’ampleur du fléau et en appelle à une sorte de soulèvement alimentaire si nos gouvernants se dérobent. Conscient de la tragédie en cours face à une pandémie d’obésité qui concerne 35 % des enfants et avec un Français sur deux en surpoids, et les risques corollaires de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de dépressions, le chef de Cancale se lamente que la France soit le pays où les enseignes de fast-foods réalisent leurs meilleurs scores financiers, que l’agriculture intensive représente, dans le monde, 30 % des gaz à effet de serre, que 75 % de la biodiversité ait disparu en Europe en cinquante ans, que chaque jour, un agriculteur se suicide dans notre pays, que 95 % des prises de poissons soient réalisées par 5 % des pêcheurs, que 30 % des terres arables soient asphyxiées par des intrants chimiques trop violents, que les valeurs nutritives des légumes et des fruits aient chuté de plus de 60 % en quarante ans, etc.

Après cet impitoyable inventaire et pour éviter le chaos, Olivier Roellinger propose la création d’un cercle vertueux, consenti et partagé, une initiative citoyenne solidaire qui permettrait au consomateur de reprendre son destin alimentaire en main en s’émancipant, autant que faire se peut et là où la solution existe, de tout ce que les lobbies industriels et distributeurs, avec leurs alliés de la finance, ont installé depuis des décennies pour aliéner le marché.

Les ravages économiques et sociaux du Covid-19 sont en train d’éveiller les consciences, encore faut-il savoir saisir la balle au bond. Il y a donc urgence à réunir de nouveaux états généraux de l’alimentation en évitant les mensonges et les duperies de ceux de 2017, et d’obtenir du pouvoir, avec le soutien de toutes les énergies concernées, de véritables mesures et résolutions nous permettant de sortir de l’impasse. La vraie révolution commence dans l’assiette.

Périco Légasse est critique gastronomique à Marianne. Il est un ardent défenseur d’une France enracinée, des paysans et des produits du terroir. Il anime une émission sur Public Sénat : Manger, c'est voter.

Source : Marianne 30/04/2020

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Macron demande l’annulation de la dette de l’Afrique !

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par Bernard Lugan*

Le président Macron appelle à effacer la dette africaine, étape selon lui « indispensable pour aider le continent africain à travers la crise du coronavirus ». Les PME, les TPE, les professions libérales et les commerçants français qui vont, eux, devoir rembourser  les emprunts qu’ils vont être contraints de faire pour tenter de survivre, apprécieront !

Trois remarques :

1) Si une telle mesure était réellement prise pour aider l’Afrique à lutter contre la pandémie, l’on pourrait la juger comme légitime. Mais, au moment où cette unilatérale proposition présidentielle était faite, et fort heureusement, le continent africain était quasiment épargné par le coronavirus.

2) Depuis des décennies, les pays "riches" ne cessent de consentir à l’Afrique des allègements et des suppressions de dette. Au début des années 2000, les PPTE (Pays pauvres très endettés) ont ainsi bénéficié de considérables remises par les créanciers bilatéraux. Or, à peine sauvés du gouffre de l’endettement, ils y ont replongé...

3) En plus des remises de dette, l’Afrique engloutit année après année, des sommes colossales versées au titre de l'APD (Aide pour le Développement). De 1960 à 2018, le continent a ainsi reçu en dons, au seul titre de l'APD, près de 2000 milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35 milliards de dollars par an.

En dollars constants, le continent a donc reçu plusieurs dizaines de fois plus que l’Europe du lendemain de la guerre avec le plan Marshall. Or, ces prêts, ces allègements de dette, ces aides et ces dons n’ont servi à rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son immobilisme. En effet, en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien, sa part de la valeur ajoutée mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2% dont les 9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du Sud et l’Egypte…

L’annulation de la dette proposée par le président Macron ne changera donc rien à cet état des lieux. D'autant plus que la Chine, prédatrice souriante, est désormais à la manœuvre. Mue par le seul moteur du profit, elle endette chaque jour un peu plus le continent à travers des prêts généreusement octroyés.

Ces derniers font replonger les pays bénéficiaires dans la spirale de l’endettement dont ils commençaient tout juste à sortir après les considérables allègements consentis dans les années 2000 aux PPTE par les Occidentaux. Comme ces prêts ne pourront jamais être remboursés, Pékin va mettre la main sur les grandes infrastructures données en garantie par ses débiteurs. Ainsi en Zambie où le gouvernement, après avoir été contraint de céder à la Chine la ZNBC, la société radio-télévision, s’est vu contraint d’engager des discussions de cession concernant l’aéroport de Lusaka et la ZESCO, la société  nationale d’électricité.

Morale de l’histoire : quand la Chine endette l’Afrique, la France propose de renoncer à sa propre créance…

* Lugan est un spécialiste reconnu de l'Afrique et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.

Source : le blog de Bernard Lugan cliquez ici

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samedi, 25 avril 2020

Le pouvoir en France et en l'Allemagne face au coronavirus

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Johann Chapoutot*, professeur d'histoire à la Sorbonne est un spécialiste de l'Allemagne dont il enseigne l'histoire de 1806 à nos jours. Il a aussi renouvelé l'étude du nazisme en l'abordant sous l'angle culturel, un aspect que la plupart des historiens ont passé sous silence, réduisant le nazisme à l'archétype du Mal.

Homme de gauche, Johann Chapoutot s'est livré pour le site Mediapart à une comparaison entre l'attitude du pouvoir en l'Allemagne et en France face au coronavirus. En un mot comme en cent, le pouvoir en Allemagne s'adresse à des adultes quand l'Etat français n'a de cesse de nous infantiliser .

(*) On lira avec intérêt, La loi du sang (Gallimard, 2015) La révolution culturelle nazie (Gallimard, 2014), Comprendre le nazisme (Tallandier, 2018).

Lire l'entretien ICI

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RAMADAN 2020, OU L'AN I DE LA CHARIA EN FRANCE.

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Olivier Piacentini

Cela fait des années que nous voyons venir la chose, des années que nous l'annonçons, mettons en garde les populations. Et voila que les prophéties des oiseaux de malheurs et des vilains racistes et islamophobes que nous sommes, deviennent réalité. La France est en passe de devenir sous nos yeux un califat islamique, le ramadan de cette année si particulière le révèle au grand jour.

La preuve ? A Marseille, le préfet vient de concéder officiellement aux musulmans des assouplissements aux règles du confinement pendant le ramadan. Dans le Calvados, des policiers ont révélé une note confidentielle de la préfecture leur intimant de n'intervenir dans les quartiers islamisés qu'en cas d'atteintes graves aux personnes ou aux biens. Et les mêmes policiers de supputer que le Calvados pourrait ne pas être le seul département concerné par ce type de directive.

Qu'est ce que tout cela signifie concrètement ? Si demain, des personnes attrapent le coronavirus à Marseille, la cause pourrait en être les dérogations accordées à l'Islam. Merci Monsieur le préfet, merci messieurs Macron, Philippe, Castaner. Dans le Calvados, les braves gens qui supportent déjà le confinement, les amendes pour oubli d'attestation, ou pour des paniers de courses pas assez remplis, devront également endurer les tapages nocturnes des fidèles, l'agitation au bas de leur immeuble, les actes de vandalisme jugés mineurs sur leur véhicule ou leur logement, ou toutes autres nuisances. Si vous êtes dans ce cas, inutile d'appeler le 17, ni le 22 à Asnières, personne ne viendra : on vous dira de mettre des boules quies, et de prendre votre mal en patience, c'est Monsieur le Préfet qui l'ordonne. Les forces de l'ordre sont mobilisées pour cerner la mémé qui promène son chien, ou encore les plagistes ou les randonneurs de haute montagne poursuivis par des hélicos : aux grands maux les grands remèdes... Ou mieux encore, les quinze fidèles qui assistaient à une messe en l'église Saint Nicolas du Chardonnet, qui ont suscité l'ire du gouvernement et des médias. Mais pas les musulmans qui fêtent ramadan dans le bruit et ne respectent pas le voisinage.

Après l'affaire Mila, cette jeune lesbienne menacée de mort sur les réseaux sociaux pour avoir blasphémé, puis ensuite vertement tancée par mesdames Belloubet et Royal en personne, abandonnée à son sort par la gauche et les associations LGBT, le ramadan 2020 marque donc l'an I de la soumission officielle de la République à l'Islam. L'Islam a donc acquis un statut spécial dans notre république soit disant laïque, neutre, mais qui en réalité se couche devant plus fort qu'elle : les lois de la République, qui exigent de respecter le confinement, la tranquillité du voisinage, l'intégrité des biens et des personnes, doivent donc s'incliner devant la tradition du ramadan.

C'est la première fois que c'est exprimé officiellement par des représentants de l'État. Et avec effusion en plus : Castaner a exprimé ses vœux sincères de bon ramadan à tous nos compatriotes musulmans, après avoir ignoré superbement les fêtes de Pâques. La soumission dans la joie et la bonne humeur, en quelques sorte...

Source cliquez ici

 
 

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Tandis que les banlieues s’embrasent sous l’œil bienveillant de Castaner, des Français inoffensifs sont verbalisés

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Source Medias Presse info cliquez là

Alors que le confinement emprisonne les honnêtes citoyens chez eux, détruit leur outil de travail lorsqu’ils sont commerçants, artisans, petits entrepreneurs, dans les banlieues, le confinement, la racaille s’en balance.

Pire, ces no-go-zones s’embrasent, les violences ne cessent de croître, notamment depuis l’accident d’un motard de 30 ans, multi-récidiviste, qui s’est blessé après avoir percuté un véhicule de Police à Villeneuve-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine. Depuis, ceux que peu de journalistes ose dénommer selon leur comportement, des « racailles », narguent et agressent chaque nuit les forces de police et les pompiers, avec des tirs de cocktails Molotov et de projectiles par des lance-roquettes.

Mais pour le ministre de l’Intérieur venu des sombres salles de jeu, Castaner, « ces tensions ne sont pas d’un niveau de gravité exceptionnelle (…) Les causes sont nombreuses, notamment le confinement (…) ». Il faut dire que le gouvernement, via les media aux ordres, minimise largement ces faits, avant tout parce que l’État a depuis longtemps abandonné ces quartiers non pas populaires mais d’immigration aux trafics de drogue et aux caïds.

Par contre, si l’État excuse toutes ces violences en banlieue, non pas quartiers populaires mais d’immigration, il prend sa revanche sur les vrais Français populaires, tous des Gilets Jaunes en puissance qu’il faut mater, et envoie manu-militari sa police sanctionner sans trêve les honnêtes citoyens du monde rural ou les confinés des villes normales. Ainsi une petite vieille, pas riche du tout, a été verbalisée pour avoir été se promener sur un quai d’une petite ville de Bretagne. Et un cavalier parti se promener avec son cheval s’est pris une amende sur un sentier de terre, les gendarmes du petit despote Macron ne pouvant concevoir le cheval comme un honnête moyen de déplacement pour sortir en confinement. 

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Entretien avec Pierre Manent dans Le Figaro (24 avril 2020)

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Disciple de Raymond Aron, dont il fut l’assistant au Collège de France, le philosophe, auteur de remarquables travaux sur le libéralisme et l’État- nation, analyse la crise inédite que nous vivons et le rapport à la politique qu’elle révèle. Pour lui, nous subissons un retour des « traits les moins aimables de notre État ». Le confinement, mesure « primitive » et « brutale », est une suspension inédite de nos libertés. Il s’accompagne d’une prise de conscience collective des conséquences de l’abandon de l’idée d’indépendance nationale depuis des décennies.

L’auteur de La Cité de l’homme voit dans la crise actuelle « la fin du bovarysme européen » et la confirmation de l’hégémonie allemande dans une Union délitée. C’est moins le libéralisme qui est remis en cause que l’idée d’un ordre humain réduit à la seule gestion des flux, juge Pierre Manent.

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vendredi, 24 avril 2020

Banlieues : au diable la tiédeur !

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Par Etienne Defay

Depuis l’accident ayant causé une fracture ouverte à un multirécidiviste à Villeneuve-la- Garenne, les banlieues s’embrasent à nouveau. Le feu ultra communicant touche une liste non négligeable de communes dans le 92 et le 93. Montreuil, Aulnay-sous-Bois, Villeneuve-la-Garenne, Nanterre, Gennevilliers, Asnières, Meudon, Clichy, Rueil-Malmaison, Saint-Denis, Clichy-sous-Bois, Drancy, Neuilly-sur-Marne, Montreuil, La Cour- neuve, Bobigny, Bondy, Villepinte, Fontenay-sous-Bois, Orly, Champigny, Boissy-Saint-Léger... Toute la litanie des cloaques, pardon des territoires perdus de la République, pardon à nouveau, des territoires en reconquête républicaine comme le dirait Christophe Castaner, se dévide sous les yeux impuissants des policiers, hallucinés des patriotes, sous le regard veule des politiques et biaisé des journalistes.

Alors que notre pays traverse la plus importante crise depuis la Seconde Guerre mondiale, alors que tous font preuve d’abnégation héroïque pour la surmonter, que nos personnels soignants en première ligne tombent comme des mouches, l’insupporta- ble cohorte de sauterelles s’abat dans les champs de nos renoncements. En première ligne, les politiques. Elus locaux compromis avec la racaille par électoralisme, maires compromissionnaires qui pour assurer la paix sociale, délèguent leurs pouvoirs régaliens à des grands frères de cité qui sont occasionnellement dealers ou corrompus. Ministres aux vaines rodomontades, accrochés à la menace d’un karcher qu’ils promettaient et que plus personne n’attend jusqu’au préfet de police Lallement qui roulait des mécaniques devant des familles pari- siennes en vacances ou qui sortait les blindés devant une poignée de Gilets jaunes mais qui s’aplatit devant la racaille comme écrasé sous le poids de sa casquette.

En seconde ligne les journalistes, triste cortège de faux-semblants et de vrais couards. Tel France Inter titrant sur le terroriste de Romans-sur-Isère qu’il « supportait mal le confinement » et inventant du même coup le « terroriste claustrophobe », l’heure était à la diminution et à l’excuse : un commissariat flambe à Strasbourg ? « Tensions » pour France Bleue, jusqu’aux planqués de Rue 89 qui nous expliquaient benoîtement que « non, mais ce n’était pas le commissariat qui était visé mais bien le bâtiment limitrophe » alors que tous les documents relatifs à cette attaque démontrent le contraire. La cause de ces émeutes ? La faim pour un élu local repris en boucle par la majorité de nos médias. Quand le sujet n’est pas tout bonnement écarté ou nié par la plupart des journalistes, il est minoré, amendé, excusé, osons le dire, absous. Comme un dommage collatéral inévitable, comme si leur sacro-sainte république était habituée à avoir la tunique couverte d’accrocs et son indigence étalée sur la place publique plus sûrement qu’une lèpre.

Et que serait ce triste panthéon sans les habituels gauchistes de salon et d’amphis bourgeois ? Ces tristes révolutionnaires qui canonisent la racaille et la population des banlieues quand elle sert leurs rêves de cerisiers qui fleurissent ? Tous ces bourgeois confits dans les duplex germanopratins qui ne voient la banlieue que comme une source d’expériences sociologiques ? Osent-ils en sortir et prendre le parti des forces de l’ordre, ils seront traités de bounty, de nègres de maison ou de traîtres. Les Abdoulaye Kant, Linda Kebbab, Noam Anouar sont hais par ces idéologues ratés parce qu’ils ont osé s’extraire de leurs quartiers pour croire en autre chose que la victimisation qu’on leur proposait. Cette crise sanitaire est le dernier avertissement. Au diable les tièdes, il est temps de réagir tant que cela demeure encore possible.

Source : Présent 23/04/2020

 

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mercredi, 22 avril 2020

Sortie prochaine du n°3 de la Revue d'Histoire européenne

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L'émission "Synthèse" avec Guillaume Fiquet, rédacteur en chef de la Revue d'Histoire européenne cliquez ici

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mardi, 21 avril 2020

Un carcan français

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Par Vincent Trémolet de Villers

C’est un mal diffus, fuyant, insaisissable. Il peut par sa seule présence décourager les conquérants, ensabler les bâtisseurs. Il frappe les plus beaux esprits comme les intelligences médiocres et peut tout dérégler au nom des règles. Un virus? Non, un tour d’esprit qui fait confondre directve et direction, commission et décision, procédure et discernement. Celui qui en est frappé se réfugiera dans le maquis du règlement. Avec lui, le verbe se fait norme et la vie mouvante, imprévisible, doit entrer de gré ou de force dans l’immense étagère de l’administration des choses. Dans les instants paisibles où «la plupart des choses du monde se font par elles-mêmes» (Montaigne), il règne en maître rassurant, mais «quand les blés sont sous la grêle», que le moment exige agilité et rapidité, il dévoile sa pesanteur, son incurie. On peut l’appeler esprit de système, poison administratif, fanatisme bureaucratique, perfectionnisme excessif... Qu’importe!

C’est lui qui, depuis le début de la crise sanitaire qui nous frappe, ralentit, désordonne, décourage. C’est lui qui grippe la gigantesque machinerie de l’État. C’est lui qui explique qu’avec 56% de dépenses publiques, une pression fiscale écrasante, des mères de famille en soient réduites à coudre des surblouses pour un hôpital qui en manque, que des élus locaux devancent les autorités dans la commande de masques, que des cliniques privées parfaitement équipées soient d’abord restées vides, quand l’hôpital public était submergé. C’est lui qui paralyse, de certification en validation, la chaîne de commandement. Reconnaissons-le, celui qui s’affranchit, de la base au sommet, de ce carcan de précautions prend des risques. Ses audaces peuvent être punies par la funeste combinaison : campagne médiatique - procédure judiciaire.

La partie est extraordinairement difficile : bien présomptueux qui accable ceux qui nous gouvernent. Mais serait-ce trop demander à cet État qui peine à réunir des masques et des tests qu’il cesse d’être à ce point sourcilleux dans les détails, satisfait dans l’expression ? Puisque aujourd’hui tout l’entrave, qu’il laisse faire ces Français innombrables qui conservent dans l’adversité, et les soignants en sont la plus belle preuve, leur ingéniosité et leur courage.

Source : Le Figaro 21/04/2020

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lundi, 20 avril 2020

Du discrédit de la parole publique

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Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

Alors que l'Allemagne entreprend aujourd'hui, méthodiquement et franchement, son déconfinement, les représentants du meilleur système du monde, celui de l'Hexagone, s'exprimaient hier sur les ondes du service public. La longueur de leur communication n'a d'égal que le nombre de questions sans véritables réponses.

Humainement, on peut les plaindre de leur douleur, visible en ce moment, dans leur rôle de ministres, c'est-à-dire serviteurs, d'un État aussi lourd, aussi centralisé, aussi coûteux et en même temps aussi impuissant, hésitant et cafouilleux.

Mais, autant nous souffrons tous de cet étatisme, autant nos bons esprits faiseurs d'opinion suggèrent d'en guérir les maux par un surcroît d'étatisme.

Cette conférence de presse conjointe du Premier ministre et du ministre de la Santé présentait, sur tous les points, le mérite d'une certaine franchise, celle de sa propre obscurité. Les deux intervenants associés dans cette entreprise s'enlisaient en effet dans les nouveaux méandres de la parole publique.

Ils y étalaient donc à l'envi leurs propres incertitudes.

Deux heures pour lâcher, ce 19 avril, à peu près trois informations : la première pour annoncer que nous pourrons, c'est une bonne nouvelle, aller visiter ceux de nos aînés séjournant, dépendants, contraints, en fin de vie, dans des maisons de retraite ; la deuxième qu'il sera bientôt obligatoire de porter un masque dans les transports en commun et d'installer du gel dans les magasins – à condition de pouvoir se procurer masques et gels, idem pour les tests – sans garantie du gouvernement ; et enfin, confirmation, on ne sait toujours rien, après un mois de confinement et une semaine de tâtonnement, de ce qu'il en sera vraiment de la vie scolaire des enfants et de leurs vacances d'été.

Pour le reste, débrouillez-vous dans le brouillard braves gens, mais attention aux gendarmes.

Une seule chose semble certaine : les bistrots seront totalement fermés et les écoles en partie ouvertes. Cette dernière décision, arrêtée en fait parce qu'il se révèle urgent de laisser les parents travailler, se veut prise en principe au nom de l'égalité des chances. Le discours présidentiel du 13 avril a fixé la doctrine sur ce point. Reste aux syndicats et aux bureaucrates de l'Éducation nationale de s'accorder sur sa mise en œuvre. Ils n'y sont pas encore parvenus.

Ainsi, la parole publique ne souffre pas seulement de l'incertitude propre au sujet.

Comment accepter un propos toujours si imprécis, sur la disponibilité des masques, ou des tests, nous contraignant de croire, par ailleurs à l'omnicompétence de notre bureaucratie ?

Comment se fier, pensera-t-on, à des experts qui se contredisent ?

Comment croire en un président de leur comité, si péremptoire face aux médias, le Delfraissy, obligé de reconnaître les larges pans de son ignorance quand il est auditionné par les Sénateurs le 15 avril ?

Le discrédit s'abat, plus encore, et de plus en plus massivement, depuis les authentiques mensonges proférés face à la crise.

Le 24 janvier, deux victimes du virus chinois étaient confirmées en France, sur des patients hospitalisés à Paris et Bordeaux. Ce jour-là, encore ministre de la santé, Agnès Buzyn déclare :
• 1° que "le risque d’importation depuis Wuhan est pratiquement nul";
• 2° que "le risque de propagation est très faible";
• 3° que "notre système de santé est bien préparé".

Trois affirmations totalement démenties par les faits

Le 17 mars, la même Buzyn affirme au Monde que, dès le mois de janvier, elle avait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus. Autrement dit, si on la croit : d’une part le Gouvernement, informé du danger, n’aurait pas agi ; d’autre part, elle-même aurait sciemment cherché à tromper l'opinion.

Le 27 janvier, le professeur Jérôme Salomon directeur général de la santé ose affirmer que "nous bénéficions en France d’un test rapide qui va être disponible de plus en plus largement sur le territoire dans les prochains jours".

Le 23 février, Olivier Véran, qui vient de succéder à Agnès Buzyn, annonce : "dans les hôpitaux de Paris, nous allons pouvoir être largement en mesure de répondre aux demandes, quelles qu’elles soient, de réalisation de tests".

Que vaut donc aujourd'hui, au pays de Voltaire et des servantes de Molière, la parole publique ?

Le 11 mai approche, et ce jour-là, devant le désastre, l'opinion et la rue, artificiellement endormies jusque-là, se réveilleront et pourront demander des comptes.

Le règne du mensonge appartient toujours, certes hors concours, aux héritiers de l'empire du communisme. Mais si nous ne voulons pas évoluer vers l'ombre mortifère du totalitarisme, il faut prendre conscience du danger, ici et maintenant, de la post vérité officielle.

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Revue de presse : Chronique d’une catastrophe prévue mais à laquelle on n’a su – ou voulu - se préparer…

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Il y a quatorze ans, en 2006, en pleine épidémie de grippe aviaire (virus H5N1), l’hebdomadaire Valeurs actuelles, dans son numéro du 3 mars, publiait, sous le titre : « Le coût d’une pandémie », un article prémonitoire de la journaliste Anaïs Guilbaud. Nous vous en livrons les meilleurs passages…

S.N. 

« (…) Le 11 février (2006 - NDLR), les ministres des Finances du G-8 réunis à Moscou ont insisté sur le coût d’une éventuelle épidémie de grippe aviaire – se transmettant d’homme à homme à une très grande échelle après mutation du virus – sur l’économie mondiale. Différentes estimations plus ou moins catastrophistes ont été faites, notamment aux Etats-Unis, au Canada et en Asie. Toutefois, les incertitudes quant à la virulence et à la contagiosité du virus une fois qu’il aura muté empêchent de déterminer de manière précise le nombre de personnes susceptibles de contracter la maladie, voire d’en mourir, et les impacts économiques qui pourraient en résulter.

Deux types d’effets sont déjà envisageables, hormis les pertes de production de volaille et d’exportation.

En cas de pandémie, l’impact le plus immédiat ne serait pas lié aux décès ou maladies mais aux efforts des individus pour éviter l’infection. S’ensuivrait une sévère baisse de la demande dans le secteur des services, et en premier lieu le tourisme, les transports et l’hôtellerie, comme en témoigne l’expérience du SRAS (en 2003 – NDLR). Quelques jours après la confirmation de la présence du virus H5N1 dans le delta du Danube, les voyagistes et hôteliers roumains constataient déjà des manques à gagner de plusieurs millions d’euros.

En plus des coûts immédiats, l’impact de la maladie sur la population active pourrait entraîner une baisse importante de la production à l’échelle mondiale. Selon l’Oxford Economic Forecasting (OEF), cette baisse serait d’environ 0,5%, soit 200 milliards de dollars, pour chaque 1% de la population rendu inactif à cause de la pandémie. Au total, d’après les calculs de l’OMS basés sur les travaux de l’OEF, une pandémie de grippe aviaire pourrait entraîner 800 milliards de dollars de perte, soit une baisse de 2% du PIB mondial annuel. L’OEF estime qu’un tel phénomène pourrait causer à plus long terme un repli de 4 à 5% du PIB mondial, soit 1 500 à 2 000 milliards de dollars.

La répartition des coûts d’une pandémie serait néanmoins très inégale. A priori, les pays dont l’économie est très dépendante du tourisme et les pays les plus ouverts au commerce international seraient les plus affectés par une baisse de la demande liée à la maladie.

Autres victimes majeures potentielles, les Etats dont les systèmes de santé humaine et animale sont les moins développés.

Selon la Banque mondiale, les pertes s’élèveraient à 550 milliards de dollars pour les seuls pays riches, dont 100 à 200 milliards pour les Etats-Unis. A noter que ces calculs ne prennent en compte que les décès, les hospitalisations, l’absentéisme et les pertes qui en découlent. Ils écartent d’autres conséquences économiques probables, comme la baisse de la consommation, qui seront sûrement les plus importantes en raison de la peur des consommateurs et des mesures de restriction prises par les autorités pour limiter les échanges.

Le poids de la méfiance humaine, les phénomènes de panique, notamment s’ils sont relayés par les médias, pourraient avoir des effets plus dévastateurs et des conséquences à plus long terme que le virus lui-même.

Les entreprises auront un rôle clé à jouer pour limiter les impacts négatifs d’une pandémie sur l’économie et la société. Elles doivent dès maintenant prendre des dispositions pour limiter les risques de propagation au sein du personnel, en identifiant les personnes à risque et en réant un environnement de travail plus salubre.

Dans les secteurs les plus touchés, comme le tourisme, elles devront tenter de mobiliser des financements pour survivre à un repli sévère de la demande et à une chute de la trésorerie pendant une période de six mois à deux ans. (…) Selon une étude d’analystes financiers canadiens, la répercussion d’une pandémie de grippe aviaire sur l’économie mondiale serait comparable à la grande dépression des années 1930, entraînant un nombre record de faillites dans tous les secteurs de l’économie. En bonne logique, seules les industries pharmaceutiques et des télécommunications seraient alors susceptibles de connaître un développement important. »

Le site de Valeurs actuelles cliquez ici

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vendredi, 17 avril 2020

Il y a 45 ans les Khmers rouges prenaient Phnom Penh sous les applaudissements de la gauche

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Il y a 45 ans les Khmers rouges prenaient Phnom Penh sous les applaudissements de la gauche et allaient massacrer près de la moitié de sa population…

C’est le 17 avril 1975 que la capitale du Cambodge tomba aux mains des maquisards du Front uni national du Kampuchéa (FUNK). L’entrée de l’armée révolutionnaire fut acclamée par des dizaines de milliers d’intellectuels, de journalistes, de politiciens et de philosophes occidentaux qui se réjouissaient de la chute du gouvernement Lon Nol.

Après avoir célébré la chute de Dien Bien Phu et l’abandon de l’Algérie aux terroristes du FLN, les intellectuels et journalistes français vont une fois de plus se distinguer dans l’innommable.

Dès cet instant, le Cambodge bascule dans les ténèbres d’un enfer pensé, analysé, planifié et exécuté par l’Angkar – organisation socialo-marxiste – dominée par les Khmers rouges.

Reconnus et soutenus par l’Internationale socialiste, les « maîtres » du « Kampuchéa démocratique » vont transformer et contrôler la société cambodgienne, saper la mémoire collective et couper la population de son Histoire. Ce processus a conduit à évacuer toutes les villes, à créer un collectivisme absolu et à éradiquer toute trace du passé (monastères bouddhistes, école, livres et journaux).

Cette répression ne visait pas des groupes raciaux ou des minorités ethniques spécifiques, mais des couches sociales et tous les opposants politiques, réels ou supposés. Le démographe Marek Sliwinski a démontré scientifiquement que c’est un quart de la population (7,2 millions d’habitants en 1974) qui a été exterminé et presque 42 % de ceux qui vivaient ou étaient réfugiés à Phnom Penh avant le 17 avril 1975.

C’est ainsi que cet ancien protectorat français (depuis 1863) va sombrer dans l’horreur…

La France du Second Empire y avait établit sa protection sur le Royaume, jusque-là vassal du Siam (Thaïlande). Le Cambodge fut intégré en 1887 à l’Indochine française lors de la création de cette dernière. En novembre 1949, le système de protectorat laissa la place à un statut d’État associé de l’Union française, toujours au sein de la Fédération indochinoise. En 1953, pendant la guerre d’Indochine, le roi Norodom Sihanouk proclama l’indépendance du pays, que les accords de Genève réaffirmèrent l’année suivante tout en conservant son amitié à la France.

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Source contre-info cliquez ici

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Notre système de santé est défaillant

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« L’austérité se paye aujourd’hui en morts, dans nos hôpitaux », affirmait doctement Arnaud Montebourg il y a quelques jours dans Libération. Pourtant, la France est l’un des pays qui dépense le plus pour la santé. En 2018, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a atteint 203,5 milliards d’euros, soit 3 037 euros par habitant, représentant 8,6 % du PIB, selon la Drees. La facture s’alourdit à 260 milliards d’euros si l’on ajoute les soins de longue durée, les indemnités journalières, le fonctionnement de la recherche... Bref, tout ce qui constitue la dépense courante de santé (DCS), agrégat plus large, utilisé pour les comparaisons internationales.

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mercredi, 15 avril 2020

Tiers-mondisation de la France ?

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Jean-Gilles Malliarakis

Toujours persuadé, au fond, que ce pays reste la cinquième ou la sixième puissance mondiale et devrait se comporter comme telle, Éric Zemmour s'exclamait ce 13 avril sur CNEws, dans son émission Face à l'Info : "Si on n’est toujours pas capables de produire suffisamment de masques, cela veut vraiment dire que l’on est un pays du tiers-monde".

Cette terrible question était formulée le 14 avril, avant même l'intervention présidentielle. Fidèle admirateur des institutions de la cinquième république, un peu contrarié cependant par les faits du demi-siècle écoulé depuis 1970, notre brillant polémiste en attendait manifestement un caractère providentiel.

Or, il plaidait pour la fin du confinement la plus rapide possible. Le processus avait déjà été enclenché dans l'Europe du nord, en Autriche comme dans la majorité des Länder allemands notamment, en Tchéquie et même dans les deux pays les plus touchés, l'Italie et l'Espagne. Ainsi, la date choisie par le gouvernement de Paris pour amorcer la délivrance des Français pouvait servir d'indicateur quant au problème évoqué plus haut : sommes-nous devenus, oui ou non, un pays du tiers-monde ? Le lecteur peut, dès lors, considérer que poser cette question revient à y répondre.

Bien des traits de l'évolution de notre société, de notre bureaucratie et de la classe politique ne laissent pas de nous conforter dans le sentiment de déclassement, de déclin et, à certains égards, de déchéance. Ne nous égarons pas, cependant, dans la délectation morose du sentiment de décadence : nous ne sommes pas en présence d'une fatalité collective, mais d'un renoncement de la part de nos dirigeants.

Mais il n'est pas de pays du tiers-monde qui se respecte sans des médias servilement aux ordres du pouvoir et des affairistes de connivence.

Les noms viennent trop facilement à l'esprit pour que quiconque puisse douter de cette situation au sein comme au voisinage de l'État central parisien. Et la servilité de certains commentaires convenus a confirmé la consistance de ce qui a cessé d'être une rumeur pour devenir une certitude.

Ainsi put-on entendre, au lendemain du discours tristounet du 13 avril, l'ironique festival suivant sur BFM :

Ruth Elkrief : "Une date, un ton, l'humilité, l'empathie. Une allocution très carrée, très précise. Il y a une manière d'être beaucoup plus proche des Français. Et il y a un horizon. [... ] Il rappelle que nous sommes tous des êtres humains fragiles."

Apolline de Malherbe : "C'était un ton extrêmement humble, assez naturel. Il était assez franc, assez vrai. Ensuite, l'humilité pour lui-même et sur l'avenir. On a le sentiment du Paul Valéry qui dit que les civilisations sont mortelles. C'est une étape extrêmement importante."

Anna Cabana : "Dans la tonalité, l'espoir renaît. Dans ses précédentes allocutions, il était très tragédien. Là, il nous parle de jours heureux à venir. C'est du lyrisme souriant."

Thierry Arnaud : "On a bien compris que sa manière à lui de se réinventer, c'est vraiment de lutter contre les inégalités."

Alain Duhamel : "C'est son meilleur discours depuis le début, le plus humain. Un discours plus modeste, précis. Il y avait un ton, des réponses, un calendrier."

Bruce Toussaint : "Merci Monsieur le ministre de nous avoir réservé vos premières réactions après le discours du président de la République."

Ainsi va ce pays, ainsi va une partie du monde, celle qui s'agenouille devant l'Empire du capitalo-communisme chinois.

On félicite ce régime abominable pour son efficacité. On le remercie déjà pour son aide humanitaire. Bientôt on sollicitera ses financements. Car on accepte, jour après jour, de dépendre de l'aide de la dictature de Pékin. Nos technocrates la jugent indispensable sinon pour enterrer dignement nos morts, du moins pour combler le coût, évalué à 120 milliards d'euros, 15 milliards par jour, de la prolongation des mesures trop tardives, consécutives aux dégâts sanitaires, occasionnés par les mensonges des obligés du camarade Xi Jin-Ping.

L'Insolent cliquez ici

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mardi, 14 avril 2020

Dans un entretien publié aujourd'hui sur le site de Valeurs actuelles, Jean-Marie Le Pen réagit à l'intervention de Macron

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Extrait de l'entretien de Jean-Marie Le Pen pour Valeurs Actuelles à paraitre aujourd'hui :

VA : Le Président de la République a-t-il amorcé cette « révolution personnelle » dans son allocution télévisée ?

JMLP: Je l’ai au contraire jugé extrêmement décevant, et pour tout dire égal à lui-même. Dans sa bouche, le confinement ressemble à une solution de résignation noyée dans une interminable marée de précisions mineures. Rien ne porte la marque d’un chef d’Etat dans un pays en crise. De plus, il m’a fait l’effet d’être enfermé dans une grande solitude, ne parvenant ni à mobiliser ni à rassurer. La litanie des remerciements sert à boucher les trous dans un raisonnement qui élude plusieurs questions cruciales, notamment au final qui paiera la facture des chocs économiques et sociaux à venir ?

Source Valeurs actuelles cliquez ici

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Nouvelles du front

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Jarente de Senac

Bonne nouvelle. Alors que la piste ouverte par le professeur Didier Raoult à Marseille n’est pas confirmée, des médecins généralistes du Nord de la France –Denis Gastaldi, Jean- Jacques Erbstein et Olivia Vansteenberghe – à la suite de nombreux échanges sur fessebouc -, ont  finis par se mettre d’accord sur un traitement qui a confirmé son efficacité à partir du moment où le patient  était en début de contamination et non pas en voie de réanimation.  Car ici on est dans la médecine de ville et non à l’hôpital. C’est en associant trois médicament autres que la chloroquine, à laquelle d’ailleurs ils n’ont pas accès, l’azythromycine, deux gélules d’Effizinc et du Singular qu’ils ont constaté une nette amélioration de l’état de leurs patients contaminés. Le docteur Denis Gastaldi, lui-même touché par le Coronomachin, s’est auto-prescrit le protocole qui l’a sorti d’affaire. Les trois conseils médicaux entourant Macron et qui ont flingué Didier Raoult, feraient bien d’écouter aussi les tâcherons de la médecine de ville.

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A ce stade ce n’est plus un scandale, c’est de l’irresponsabilité et on aimerait pouvoir désigner les coupables : l’Europe n’a plus la maîtrise de ses médicaments vu qu’elle a délocalisé une grande partie de son industrie pharmaceutique en Chine et en Inde. Il aura fallu la crise du covid-19 pour mettre en lumière notre grande fragilité en la matière. Le médicament c’est comme l’arme nucléaire, géostratégique. Et comme tel, cela relève des pouvoirs régaliens de l’Etat. Les responsables ce sont tout à la fois les gouvernants qui ont autorisé les industriels à délocaliser, et les industriels désireux d’enrichir leurs actionnaires au nom de ce capitalisme financier qui est en train de décimer la planète.

À l’Académie nationale de pharmacie de France, cela fait dix ans que l’on tire les sonnettes d’alarme pour alerter sur la perte de souveraineté engendrée par une dépendance excessive à la Chine et à l’Inde. Dans les années 1980, l’Europe conserve encore une industrie pharmaceutique puissante. Quelque 80 % des principes actifs sont produits chez nous, et 20 % à l’étranger. Trente ans plus tard, les chiffres sont inversés. « Le grand basculement a commencé dans les années 1990, puis s’est accéléré au début des années 2000, quand les entreprises ont décidé de délocaliser massivement pour des raisons de coût de main-d’œuvre et de règles environnementales. »

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Vive la crise s’écrie le patronat français ! La crise sanitaire a généré une crise économique et donc une crise sociale. L’Etat a ouvert les cordons de la bourse mais, s’époumone le Medef, faudra bien rembourser. L’Etat nous dit « pas d’augmentation des impôts », et le Medef en appelle à la reprise du travail. Geoffroy Roux de Bézieux a ainsi déclaré au « Figaro » qu’il « faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire ». La secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher acquiesce. Mais le problème n’est pas que dans les grosses entités industrielles et commerciales qui ont les moyens de tenir le coup. Il est au niveau  des PME/PMI qui constituent l’ossature vitale du pays avec quelque 8 millions d’artisans. Ce sont eux les plus fragiles, ceux qui risquent fort de déposer le bilan faute de trésorerie. Tous ces artisans qui disposent d’un savoir-faire unique et précieux, mais aussi tous ces bars, bistrots et restaurants qui constituent l’essence même de la vie sociale de la nation. Que dire également de nos agriculteurs qui nous nourrissent et qui, eux aussi, faute de trésorerie, mettront la clé sous la porte ! Enfin, il va bien falloir aussi repenser notre système de santé et arrêter de mettre à la tête des hôpitaux des comptables, de décourager les étudiants en médecine avec des quotas iniques. Ce que nous vivons aujourd’hui et ce qui remonte à la surface, c’est bien l’impuissance d’un pouvoir politique réduit à une gestion budgétaire de la nation. En un mot, l’Etat libéral. Ce sont les petits, médecins, infirmiers, aides-soignants, chauffeurs, caissières, paysans, pêcheurs qui donnent des leçons de vie à ces énarques bouffis qui peuplent ces ministères sans âme où ne règnent que les statistiques. Debout les damnés de la terre !

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L’effarant « guide des parents confinés »

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Dans sa logique intrusive (et d’orientation idéologique de la population), le gouvernement – via le secrétariat d’Etat de Marlène Schiappa – a pondu un « Guide des parents confinés50 astuces de pro ». Marlène Schiappa, adepte de la sorcellerie  et auteur de livres pornographiques, se permet d’écrire une préface et de donner des conseils aux parents…Le contenu des « astuces » est bien sûr à la hauteur…

Après une page « mon enfant fait son coming-out », qui renvoie vers un site proposant des supports « qui donnent une image positive des personnes LGBT » à partir de 10 ans, on tombe sur la page « Se méfier de la désinformation », signée par le super commissaire politique  Frédéric Potier, président de la DILCRAH (un énième organisme de traque des propos politiquement incorrects, mais public cette fois, au budget de 100 millions d’euros par an ! Tant pis pour les hôpitaux). Il est chargé de mettre au pas les Français pas assez cosmopolites, par la terreur judiciaire.

Cet horrible individu a le culot de dire aux parents de se « méfier des tentatives de désinformation, des théories du complot, qui prolifèrent sur internet et les réseaux sociaux. » On rappellera que des représentants du gouvernement avaient par exemple déclaré, dans le genre complotiste débile, soupçonner la Russie d’être derrière les Gilets jaunes… Frédéric Potier demande pour finir de « privilégier les sites institutionnels » quand on veut surfer et chercher l’information. Il en donne quatre : vous allez voir, c’est fabuleux. Celui de la Dilcrah, celui d’un obscur « observatoire du conspirationnisme » financé par la « Fondation pour la Mémoire de la Shoah », celui du « Mémorial de la Shoah » et enfin celui du « Musée d’art et d’histoire du judaïsme » ! Vous ne voyez pas le rapport ? Attention, se poser la question c’est peut-être déjà de l’antisémitisme ! En tout cas, ce jeune Potier semble avoir une idée assez précise des bottes qu’il veut lécher pour la suite de sa carrière de préfet.

En tournant cette grotesque page, déjà stupéfait, on tombe sur « l’astuce » suivante : « Comment transmettre le féminisme »… C’est bien vu de parler du féminisme comme s’il s’agissait d’une maladie vénérienne qu’on transmet, mais en réalité cet article – signé par la « Présidente commission lutte contre les stéréotypes du HCE » (c’est écrit ainsi) – est bien sûr favorable à cette idéologie subversive et contre-nature.

Nous finirons – davantage serait au-dessus nos forces – sur la page suivante : « Qu’est-ce qu’on regarde à la télé ? ». Le président de Canal+ y est invité à étaler ses recommandations : « citons « l’Info du Vrai » d’Yves Calvi qui décrypte [sic] l’information quotidienne et Cyril Hanouna qui sera présent en direct de chez lui tous les jours sur C8 dans TPMP pour un vrai moment de divertissement pour toute la famille. [sic] »

Voilà qui illustre bien les collusions entre les pouvoirs politique et médiatique ainsi que celui des lobbys, le tout aux frais du contribuable.

Source site contre-info.com

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samedi, 11 avril 2020

Jean-Marie Le Pen : « Cette espèce de grève générale volontaire me paraît suicidaire »

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Source Causeur  cliquez ici

Il y a quelques jours, une méchante rumeur a couru au sujet de Jean-Marie Le Pen : il aurait été infecté par le Covid-19. Démentant ce bruit malveillant, le fondateur du Front national répond aux questions de Causeur. Confinement, causes de la pandémie, monde d’après : le Menhir, 92 ans, bon pied bon oeil, déplore notre impréparation et notre sujétion à la Chine mais récuse tout parallèle avec la guerre de 40. Entretien.

Jean-Marie Le Pen bonjour. Je commencerai par une question des plus simples : comment allez-vous en ces temps de pandémie ?

Jean-Marie Le Pen. Une fake news a annoncé que j’avais été touché par le coronavirus mais le cadavre bouge encore ! (rires) C’est inexact, je suis comme tout le monde obligé de rester chez moi mais cela ne me prive pas et me débarrasse d’un certain nombre de fâcheux.

Enfant, vous avez vécu la débâcle de 1940. Comme Emmanuel Macron, dressez-vous un parallèle entre cette guerre bien réelle et la « guerre sanitaire » en cours ?

Non, il n’y a rien de comparable. À part le terme de guerre, je ne vois aucune comparaison raisonnable entre la situation créée par la pandémie et un conflit de la dimension de la Seconde guerre mondiale ou peut-être de la future.

Vous avez traversé la guerre de 1940 puis sparticipé à l’expédition de Suez en 56. Face à la mort qui rôde, les Français et Européens ont-ils perdu le sens du tragique ?

Oui. Je trouve d’ailleurs leur réaction assez étonnante et disproportionnée. Dans ce domaine, les médias jouent un rôle d’accélération qui n’est pas toujours souhaitable. On affole un peu les gens alors que ce n’est pas la première fois qu’il y a une pandémie. Il y en eût de plus meurtrières que celle-ci – encore qu’on n’en connaisse pas les dimensions ni la durée. Il est probable qu’étendue à l’Afrique, à l’Amérique du sud et à un certain nombre d’autres continents, elle deviendra plus meurtrière encore.

Justement, plus de la moitié de l’humanité se trouve actuellement confinée. Faute de vaccin et de traitement, le confinement décidé par le gouvernement français est-il un moindre mal ?

La stratégie de confinement a ses limites, en particulier ses limites temporelles. Ce qu’on est capable de faire pendant trois semaines ne peut pas être imposé à l’ensemble des pays du monde, ou même à certains d’entre eux, pendant deux ans ou plus. L’affrontement avec le virus est donc probablement inéluctable. Je considère donc la formule de contingentement comme un recul devant les responsabilités de front. Reste que cette pandémie a eu un mérite : elle a révélé un certain nombre de choses qui n’étaient pas perçues par les Français. La première, c’est sans doute que notre organisation sanitaire et hospitalière n’était pas à la hauteur des risques courus par notre civilisation. Ensuite, la crise a révélé notre formidable sujétion à l’égard de la Chine communiste. Quand on apprend que la Chine fabrique les médicaments, les pièces de rechange et le reste, on se dit que le monde ne peut pas s’arrêter et se mettre aux ordres d’une puissance étrangère. C’est le reflux de l’idée nationale qui est responsable des risques pris.

La mondialisation n’est-elle pas également un des remèdes à la crise sanitaire dont la résolution nécessiterait une certaine solidarité internationale et européenne ?

Je ne crois pas du tout à la solidarité internationale et européenne dans cette circonstance, ni d’ailleurs dans la plupart des autres. Le danger qui nous menace va exiger de nous une concentration de nos moyens nationaux et un retour psychologique et affectif vers la mère patrie. Les Français devront se serrer les coudes en même temps que la ceinture. Nous ne ferons pas l’économie de l’affrontement avec le virus. Ce n’est pas la première fois que nos peuples sont confrontés à des problèmes de cette nature. Il y a notamment eu la grippe espagnole après la Première guerre mondiale qui a fait entre cinquante et cent millions de morts. Aujourd’hui, compte tenu de l’augmentation de la population mondiale, de la circulation des personnes et des produits, la possibilité de contagion est très grande. Nous sommes menacés d’un déferlement migratoire formidable quand les économies auront été appauvries et que la misère règnera sur le monde. La déferlante migratoire sera très aggravée alors que notre législation est une législation de portes ouvertes.

Qu’auriez-vous fait à la place du président de la République Emmanuel Macron ?

C’est très difficile de se mettre à sa place car il dispose d’éléments d’information que je n’ai pas. A priori, le confinement n’est pas projetable dans la durée. C’est évidemment une mesure provisoire mais si on n’a pas trouvé de formule de fond pour la remplacer, elle ne servira à rien. Quand on démontera cette opération, les risques seront considérables. D’autant que ni l’opinion ni les observateurs ne se rendent compte de ce que sera la situation d’après.

À quoi pensez-vous ? L’effondrement économique ?

Il faut partir d’un chiffre : la population mondiale est passée de deux à huit milliards d’habitants en l’espace de cinquante ans. Les problèmes sanitaires et les mesures qui les entourent vont provoquer une catastrophe économique et donc sociale. Les mouvements de migration, déjà très importants et redoutables, qui se sont produits dans le monde, vont s’aggraver très lourdement. Or, personne n’envisage cette situation-là ni ne propose les solutions qui nous permettraient de conserver notre indépendance nationale et notre sécurité personnelle. On lutte avec les moyens médicaux qui sont à notre disposition mais le confinement ne me paraît pas forcément la seule solution possible. En tout cas, elle n’est pas durable.

Une autre politique sanitaire aurait consisté à laisser filer la maladie deux mois pour atteindre une immunité de groupe, au risque d’une hécatombe chez les plus âgés. Auriez-vous consenti à sacrifier des dizaines de milliers de vies ?

Cela ne présente pas en ces termes. Mais on n’aurait pu ne pas confiner. Cette espèce de grève générale volontaire me paraît suicidaire. Je sais que nos salles d’opération rencontrent de grandes difficultés, en particulier s’agissant des pathologies pulmonaires. On manque d’instruments et on s’aperçoit de la faiblesse de notre organisation sanitaire bien que nous proclamions être le pays le mieux équipé du monde. C’est piteux !

Même la communauté scientifique se divise quant aux solutions à adopter. Que pensez-vous du débat sur l’usage de la chloroquine qu’a déclenché le Pr Raoult ?

Dans la situation actuelle, tous les moyens doivent être explorés pour essayer d’endiguer la pandémie. La querelle que l’on fait au Pr Raoult me paraît dérisoire. Lui au moins propose une solution. Le décret qui a été pris pour limiter l’usage de la chloroquine me paraît absolument scandaleux et insultant. Alors que tout le monde sait que ce médicament peut avoir son efficacité dans les premiers jours de la maladie, le décret affirme qu’on ne pourra l’utiliser qu’en phase terminale. C’est se foutre du monde.

La semaine a été riche en rebondissements internationaux et européens. Alors que l’Allemagne et les Pays-Bas refusaient l’émission de corona-bonds, l’Eurogroupe a adopté le Mécanisme européen de solidarité. Y êtes-vous opposé ?

Je constate une fois de plus que l’Europe est un leurre. Ce sont des assemblages de mots, d’ambitions et d’organisations diverses qui n’ont pas ce qui fait l’histoire, c’est-à-dire la force. L’Europe n’a pas la force ni la volonté d’agir comme tel. Si la moitié des Européens est pour et la moitié contre, cela veut dire que l’Europe est totalement impuissante. D’ailleurs, elle s’est révélée comme telle dans ces circonstances comme dans d’autres.

Pour clore cet entretien, j’aimerais comprendre pourquoi vous avez lancé un appel à la Banque de France afin de « sanctuariser l’or des Français ».

J’essaie de jouer mon rôle d’anticipation. Si gouverner c’est prévoir, il est essentiel de se demander ce qui va se produire demain et surtout après-demain pour essayer de prendre les mesures qui empêcheraient le malheur. Or, comme je sais que l’un des atouts de la France est son stock d’or, par conséquent que la tentation sera grande pour le pouvoir de s’en servir, je dis que les Français doivent être attachés à la défense de leur bas de laine. Ne laissons pas toucher à ce trésor de guerre qui se valorise chaque jour à mesure que la situation se dégrade sur le plan économique et politique.

Aujourd’hui que notre monnaie (l’euro) n’est plus nationale ni indexée sur l’or, que craignez-vous ? La ruine des petits épargnants ?

Bien sûr. C’est même pour les défendre que je lance l’alerte sur la disposition de notre stock d’or qui devait être conservé sans esprit de recul.

Propos recueillis par Daoud Boughezala

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Revue de presse : « Non, la France ne traverse pas la plus grande crise sanitaire de son histoire »

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Il est nécessaire de s’appuyer sur l’histoire pour prendre du recul sur la période que nous vivons, considère l’historien Olivier Faure. Plutôt que de céder à la panique, il faut selon lui demeurer vigilants, notamment dans la défense de nos libertés, et se souvenir que les grandes épidémies n’ont pas toujours eu les conséquences attendues.

Olivier Faure Le Figaro cliquez ici

L’historien et le citoyen ne font qu’un et, comme le disait Lucien Febvre, ils doivent participer à la manœuvre avec leurs compétences. Si le citoyen doit être ému par ce qui nous arrive, l’historien doit être rigoureux. Il est d’abord là pour comparer avec le passé. Si cela peut paraître indécent il faut bien, pour le faire, utiliser des chiffres, aussi froids et inhumains fussent-ils. À ce jour le coronavirus a fait plus de 10.000 morts en France. C’est évidemment 10.000 de trop mais il faut savoir qu’ils représentent moins de 2 % des 580.000 décès annuels. Même en Italie où la maladie est la plus grave, le taux de létalité (nombre de décès sur nombre de cas) est de 10 %, bien loin des épidémies anciennes.

Pour poursuivre cette macabre comparaison chiffrée dans le temps, il faut se souvenir que la canicule de 2003 fit 15.000 victimes. Si l’on remonte dans le temps les comparaisons sont encore plus éclairantes. Il faut se souvenir que dans les années 1880 la tuberculose tuait chaque année environ 100 000 personnes dans une France de moins de 40 millions d’habitants et que le choléra tua deux fois en une seule année (1832 et 1854) plus de 200.000 des 30 millions de Français de l’époque. Je n’ose même pas faire référence à la peste qui faucha peut-être le tiers de la population européenne au milieu du XIVe siècle et sévit régulièrement jusqu’en 1720, année où elle tua 100.000 Provençaux, soit le quart de la population locale. Si la peste fut en partie (en partie seulement) responsable de la stagnation de la population et des économies européennes de l’Ancien Régime, ni le choléra, ni la tuberculose n’empêchèrent en rien les gigantesques mutations économiques et sociales que connut notre pays au XIXe siècle.

C'était méconnaître l'histoire que de penser que nous avions fini avec les  épidémies

Rien ne permet donc de dire, comme les 59 réanimateurs, qui sont des professionnels compétents et dévoués auxquels il faut rendre hommage, « qu’avec l’épidémie due au SARS-COV2 la France traverse aujourd’hui la plus grande crise sanitaire de son histoire » (Le Monde du 28 mars 2020) sauf à faire commencer l’histoire en 1960. Qu’ils l’aient dit par totale ignorance de l’histoire de la médecine, ou consciemment pour mobiliser les gens, l’initiative est critiquable : dramatiser risque de semer la peur et celle-ci est mauvaise conseillère. Dans ce domaine comme dans les autres, il faut se souvenir de ce que disait F. D. Roosevelt dans sa campagne de 1932 : « S’il y a une chose dont nous devons avoir peur, c’est de la peur elle-même. » C’était aussi méconnaître l’histoire que de penser que nous avions fini avec les épidémies. Comme les précédentes, l’extension des relations commerciales et humaines explique la diffusion du virus: le bacille de la peste était arrivé en Occident grâce à la légère augmentation du commerce entre les échelles du Levant et les ports italiens: fin XVe début XVIe siècle, la syphilis se diffusa à la fois par la découverte de l’Amérique et les guerres d’Italie ; au début du XIXe siècle, le vibrio cholerae quitta sa niche écologique indienne pour s’introduire en Europe par la conquête anglaise et la mise en place du circuit du coton, produit en Inde, transformé au Royaume-Uni et revendu partiellement sous forme de tissus aux Indes.

Interdit par tant d’ignorance et d’imprévoyance, l’historien s’abstiendra, dans les circonstances dramatiques actuelles, d’ironiser sur notre médecine ultra performante et technicienne et nos gouvernants chantres de l’ouverture au vaste monde d’être réduits à puiser dans tout l’arsenal traditionnel des mesures de protection issues de la peste (confinement, fermeture des frontières) ou de la tuberculose (isolement, mesures d’hygiène simples où éternuer dans son coude rappelle l’obligation faite aux tuberculeux d’expectorer dans des crachoirs). Moins encore aujourd’hui qu’hier, le confinement parfait n’existe. Depuis la mi-mars, le nombre de cas repérés a continué à s’accroître jusqu’à ces derniers jours mais il est vrai que les tests se sont multipliés. Le confinement a sans doute ralenti l’épidémie, toutefois son but essentiel n’était pas là mais dans la volonté d’étaler et de lisser le nombre de cas graves reçus dans les hôpitaux pour éviter une explosion du système et des journées épouvantablement meurtrières. Il y a en grande partie réussi, mais en mettant à jour les insuffisances d’un système hospitalier rendu exsangue par des réductions budgétaires constantes et une médecine préventive (dépistage, éducation sanitaire) historiquement faible dans notre pays où la rétribution à l’acte, l’avance des frais et le ticket modérateur privilégient forcément la multiplication des actes au détriment du suivi.

Nous vivons dans un système dérégulé qui permet justement cette disproportion entre les causes et les conséquences

Sans remettre en cause le principe du confinement, rien n’interdit cependant de s’interroger sur ses conséquences possibles actuelles et futures. Faute de compétences, je passe rapidement sur les conséquences économiques. Les économistes se trompant régulièrement et prédisant une crise de 1929 tous les dix ans peinent à convaincre. Dans l’absolu deux mois de paralysie de l’activité économique ne devraient pas conduire le monde à une crise durable et profonde. Hélas nous ne vivons pas dans l’absolu mais dans un système dérégulé qui permet justement cette disproportion entre les causes et les conséquences. Si crise durable il y a, elle ne sera pas la conséquence mécanique du confinement mais bien le révélateur des limites et des folies d’un système économique dérégulé, mondialisé, où le seul dogme qui règne (mauvais comme tous les dogmes) est, au moins en Europe l’équilibre budgétaire. Aux optimistes qui nous prédisent la fin du néolibéralisme sous les coups du coronavirus on peut opposer, non pas de simples prédictions contraires mais simplement la force de la logique libérale et la puissance de ceux qui la soutiennent.

Je serai plus disert sur les conséquences politiques et sociales du confinement. Michel Foucault aurait-il eu raison ? Nos sociétés démocratiques et libérales nourriraient-elles le secret désir de contrôler, de surveiller leurs populations d’une manière absolue ? Comme je fus l’un des premiers historiens à montrer les limites de l’efficacité sociale des analyses du célèbre philosophe, je ne peux pas passer pour foucaldien. Et pourtant. Il a fallu cette seule épidémie, dont je viens de relativiser l’ampleur, pour qu’en quelques jours, la population soit confinée, le gouvernement doté de pouvoirs absolus et sans contrôle, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel étant devenus, comme l’Assemblée nationale, des chambres d’enregistrement tétanisées par l’urgence. Certes, le confinement doit sauver des vies, argument aujourd’hui imparable tant nous sommes, depuis longtemps, non plus à l’époque du « bio-pouvoir » décrit et dénoncé par Foucault, mais l’âge de la « biolégitimité » définie par Didier Fassin. Dans le premier cadre, la biopolitique vise à contrôler les populations pour qu’elles fournissent un grand nombre de soldats, d’ouvriers, de paysans sans cesse plus nombreux et plus efficaces parce qu’en bonne santé. Dans la biolégitimité, il faut protéger la vie à tout prix, sans calcul « sordide ». Personne ne peut être contre et c’est blasphémer que de signaler qu’il s’agit de sauver la vie biologique, ce que le philosophe Giorgio Agamben (Le Monde du 28 mars 2020) appelle la vie « nue », parfois défendue au prix du sacrifice des autres attributions de la vie (la liberté, la sociabilité).

Cette crise révèle une fois de plus la collusion de l'hygiène et de la morale

C’est donc pour sauver la vie biologique que nous voilà contraints de nous déplacer avec des laissez-passer que, Dieu merci, nous rédigeons encore nous-mêmes. Par chance aussi, au moins dans les campagnes, la Gendarmerie adopte en la matière sa doctrine qui consiste, sauf pour les infractions routières, à arbitrer plutôt qu’à sanctionner, à gérer les illégalités plutôt qu’à les combattre (Michel Foucault) même si l’on constate quelques dérives arbitraires comme celle de juger ce qui est de première nécessité ou pas, d’introduire des limites de distance que le décret ne prévoit pas. Derrière cela se révèle une fois de plus la collusion de l’hygiène et de la morale. En ces temps difficiles où la liberté est restreinte, il serait aussi interdit de se faire plaisir parce que d’autres souffriraient - comme si cela changeait quelque chose. Dans cet éloge du masochisme chrétien viennent se loger les stigmatisations plus morales qu’hygiéniques, des cyclistes, joggeurs et marcheurs impénitents, qui seraient des irresponsables postillonnant le virus et étendant l’épidémie même s’ils mènent leur activité seuls dans les bois ou les rues désertes. Certes, ils ne sont pas encore les boucs émissaires classiques des temps d’épidémies, comme le furent les juifs lors des pestes mais la logique est la même.

Fort heureusement peu de gens reprennent cette antienne et globalement ce qui me frappe, aussi bien en ville (Lyon) qu’à la campagne (confins de la Loire, du Rhône et de la Saône et Loire), c’est le respect des consignes, la rareté des protestations. Bref, on devrait se réjouir du civisme de ces Français si souvent vilipendés pour leur indiscipline soi-disant atavique. Le gouvernement ferait bien - mais en est-il capable ? - de féliciter les citoyens pour leurs sacrifices, de faire preuve de compassion pour les plus fragiles, par l’âge ou le psychisme, de promettre des récompenses plutôt que de revenir sur le Code du travail. Sur le terrain, heureusement certains politiques - sans doute de tout bord - prennent des nouvelles de leurs électeurs ou mandants. Plutôt que de suspecter des arrière-pensées politiques, on peut y voir le signe de leur profonde humanité. Malgré ses errements de départ (les élections le dimanche, le confinement le mardi), le gouvernement multiplie les contradictions et les provocations. Au tout début du confinement (18 mars) le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré que les personnes qui travaillent « en extérieur - chantiers du bâtiment et travaux publics notamment - doivent poursuivre leurs activités. » Le lendemain, sa collègue du Travail, Muriel Pénicaud, qui a fait voter de lourdes mesures de dérogation au Code du Travail (la loi des 60 heures) et a refusé d’en fixer le terme, a dénoncé le lendemain le syndicat des artisans du bâtiment en ces termes : « Quand un syndicat patronal dit aux entreprises: arrêtez d’aller bosser, arrêtez vos chantiers, ça c’est de la désertion. »

Nos dirigeants s'inscrivent dans la vieille tradition française de considérer le peuple comme un mineur irresponsable

On nous l’avait dit, nous sommes en guerre et pour la gagner, il faut un seul chef à qui on obéit aveuglément et il faut aussi combattre les ennemis de l’extérieur et à cet égard tous les Français sont par définition suspects. Nos dirigeants actuels reprennent en la radicalisant la vieille tradition française dans laquelle le pouvoir central considère le peuple, au mieux comme un mineur irresponsable, au pire comme un ennemi. Lorsque le 6 avril, le ministre italien de la Santé disait aux Italiens qu’il fallait maintenir le confinement « pour ne pas gâcher les sacrifices consentis », son collègue français de l’Intérieur, dont les pouvoirs ont singulièrement crû depuis le 16 mars, affirmait martialement qu’il fallait « combattre le relâchement », comme si celui-ci existait vraiment, comme si ces mauvais citoyens ne pouvaient que se laisser aller à de mauvais penchants. Désertion, relâchement, ces termes ont décidément de fâcheux échos.

Olivier Faure est historien de la santé et professeur d’histoire contemporaine à l’université Lyon III Jean Moulin. Il a notamment publié Les Français et leur médecine au XIXe siècle (Belin, 1993).

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vendredi, 10 avril 2020

Après l’Eurogroupe, l’Union européenne est la nouvelle victime du coronavirus !

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Bernard Monot

En dépit de la gesticulation médiatique des dirigeants européens pour tenter de nous faire croire que l’Europe a toujours un bel avenir, la preuve est faite que leurs désaccords sont trop profonds, explique Bernard Monot, ancien député européen et stratégiste économique. Tribune.

Tout comme le Conseil européen du 26 mars dernier, la réunion de la dernière chance entre les 27 ministres des Finances de l’Union européenne dite « Eurogroupe » pour préparer des solutions ambitieuses et communes, n’est parvenue à aucun accord sur les moyens de sortir des crises multiples : sanitaire, économique et de confiance. C’est une impasse totale. Pourtant depuis le début de la catastrophe sanitaire du Covid-19, les gesticulations médiatiques des dirigeants de l’UE, pour tenter de faire croire aux peuples européens qu’il existe une « souveraineté européenne », ne marchent plus.

Au nom d’une fausse solidarité, les eurofédéralistes espéraient encore une fuite en avant grâce à de nouveaux instruments de dettes financés à terme par un impôt européen sur les états-membres : des euro-bonds rebaptisés pour l’occasion « corona-bonds » ; le « Mécanisme européen de stabilité », MES ; un plan d’urgence pour le chômage partiel « SURE » de 100 milliards d'euros ; un fonds de solidarité paneuropéen de 240 milliards d'euros. Cependant, la chancelière Angela Merkel, adepte du tout fédéralisme et de l’austérité, veut « plus d’Europe » mais en même temps l’Allemagne refuse de mutualiser les dettes publiques dans la zone euro, notamment celles de l’Italie. Soyons réalistes avec ces divisions européistes constatées lors des négociations de cet Eurogroupe, « l’eurodivergence » financière entre les pays du nord (Allemagne, Hollande,...) et les pays du sud (Italie, Espagne, Portugal, France...) est à son comble.
 
Le patriotisme économique, une solution crédible

Une seule prise de conscience générale, quel que soit le détonateur, la crise économique mondiale va être très profonde, probablement même une dépression. La Banque de France vient d’ailleurs d’annoncer un recul de 6 % annualisé du PIB sur le 1er trimestre alors que notre pays n’a été confiné que 15 jours en mars. Politiquement, les citoyens européens sont en train d’assister au début de la dislocation institutionnelle de l’UE. Mais en France contrairement à l’Italie, le risque subsiste que Bruno Le Maire, notre ministre de l’Economie, actionne seul, le funeste « Mécanisme européen de stabilité ». Ce déclenchement de « l’usine à gaz » du MES, est inutile et très coercitif budgétairement. Pire, cela constituerait un coup d’état financier de l’Union européenne contre la France, avec la complicité du gouvernement.

Les Français doivent refuser le MES et se tourner vers des solutions crédibles de patriotisme économique. Comme en temps de guerre, l’urgence est de survivre, maintenant, pour qu’il y ait un avenir, après. Y aura-t-il une dissolution définitive de l’Union européenne ?  C’est encore trop tôt pour l’affirmer catégoriquement. Faut-il déprimer ? Non au contraire.  Afin d’éviter le sort de la miséreuse Grèce, cette destruction créatrice va être une formidable opportunité de transformation. Chaque nation va reprendre son indépendance et agir efficacement dans l’intérêt général de ses citoyens et recréer une vraie prospérité en Europe. Les patriotes de tous les pays, vont pouvoir rebâtir ensemble un nouvel ordre pour les européens. Il faut trancher le nœud gordien de la tragique Union européenne. Aussi pour mettre les emplois, les entreprises et l’épargne des Français à l’abri de la pandémie financière et bancaire qui vient, les amoureux de la France doivent présenter rapidement un plan alternatif comme « bouclier anti-banqueroute ».

Valeurs actuelles cliquez ici.

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Quand la science sert de cache-sexe*

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Par Eric Zemmour

La science a pris le pouvoir. Le Président n’a pas un mais deux conseils scientifiques pour l’en- tourer. Le premier ministre ne prononce plus une phrase sans citer le patron de l’OMS. Le ministre de la Santé avoue qu’il consulte les médecins avant de prendre ses décisions. La science dirige les moindres pas de la politique, qui est fière de son assujettissement. C’est le triomphe du saint-simonisme qui, dès le 19e siècle, prophétisait le remplacement du « gouvernement des hommes » par le « gouvernement des choses ». Mais voilà, la science n’est pas la vérité ; elle est, comme le dit fort pertinemment Henri Guaino, une méthode pour accéder à la vérité. L’histoire des sciences est pleine de bruit et de fureur, comme toute histoire humaine. Les querelles de doctrines et d’ego ne sont pas moins fiévreuses que dans la politique, les affaires, l’administration, l’armée, la justice, la littérature, l’art, le journalisme, etc.

Depuis le début de cette épidémie, les médecins se déchirent et disent tout et son contraire. Untel parle de « grippette », puis prend des accents apocalyptiques. Un autre tient le confinement généralisé pour une méthode du Moyen Âge, puis s’y rallie. La soi-disant autorité suprême, l’OMS, est une vraie girouette. Un jour contre les masques pour tous, puis pour ; un jour contre les tests pour tous, puis pour. Ce n’est pas parce qu’elle s’occupe de santé que l’OMS n’est pas une organisation internationale comme les autres, avec ses luttes d’influence, en particulier entre Chinois et Américains.

En France, il en est de même. On sait désormais que le Pr Raoult s’est fait de nombreux ennemis et que cela influence beaucoup de jugements négatifs de ses pairs sur le traitement qu’il propose. On sait aussi qu’au sein des conseils scientifiques, les lois de la science sont bien souvent écartées au profit des vieux principes de la courtisanerie. On avait pu l’observer lors des prétendues consultations de conseils scientifiques à propos de la PMA. Le pouvoir veut organiser les municipales ? La science dira que ce n’est pas dangereux. Il y a pénurie de masques ? La science dira que le masque n’est pas indispensable. On n’a pas de tests ? La science dira que le test pour tous est une hérésie.
Le pouvoir politique est à la fois le maître de ces manipulations et sa victime. Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Olivier Véran essaient de dissimuler sous l’auguste manteau de la science la litanie de leurs carences, échecs, injonctions contradictoires. L’ennui, c’est que cela se voit. Personne n’est dupe. Les scientifiques étant mis sur le pavois, le peuple s’empare de leurs querelles et fait de l’un d’entre eux, le Pr Raoult, son héros. L’affrontement du peuple contre les élites, de la Province contre Paris, se déplace sur le terrain scientifique et médical. Raoult devient malgré lui « gilet jaune » d’honneur. Comme si, avec son allure de druide, ce savant chercheur était le nouvel opposant au « système » d’un peuple qui cherche désespérément une force d’alternance politique qu’il enrage de ne pas trouver.

(*) le titre est de la rédaction

Source : Figaro Magazine 11/04/2020

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mercredi, 08 avril 2020

De mieux en mieux : Macron félicite le 9-3 pour sa discipline !

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Olivier Piacentini

En visite le 7 avril dans un hôpital de Pantin, Macron a félicité le département de Seine Saint Denis, pour… son respect admirable du confinement ! Oui, vous avez bien lu, il tresse les louanges du 93 pour sa discipline. Alors même qu'un attroupement totalement illégal s'est formé autour de lui avant qu'il ne pénètre dans l'enceinte de l'hôpital ! Pourtant tout le personnel hospitalier du département témoigne de l'afflux massif de malades, à cause du total irrespect du confinement. Et ensuite il lui faut subir des agressions à longueur de journée venant de racailles et d'abrutis, les mêmes qui cranent en se regroupant en bas des barres d'immeubles, et qui, une fois contaminés, hurlent qu'il faut les sauver en priorité…

Discipliné, le 93 ? Demandez aux policiers, qui s'y font cracher dessus quand ils demandent de présenter l'attestation, qui se font caillasser par des bandes de racailles encore aujourd'hui, et se trouvent en situation de faiblesse face aux meutes sauvages qui veulent maintenir leurs trafics coute que coute…

Mais peu importe, pour le président, le 93 a droit à un satisfecit. Mais peut être que le mérite du département se trouve ailleurs, à ses yeux : 24 % de voix au premier tour, 79 % au deuxième tour, le 93 est un bon client, qui mérite bien quelques entorses avec la vérité, non ?

Riposte laïque cliquez là

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mardi, 07 avril 2020

Rebâtir une industrie française

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Par Laurence Daziano*

Cette épidémie entraîne une crise économique mondiale inédite car elle combine à la fois un choc d’offre (la production est stoppée) et un choc de demande (le confinement empêche de consommer). Nous ne sommes ni dans la crise de 1929 (crise monétaire) ni dans celle de 2008 (crise financière) : les remèdes qui avaient servi à juguler ces deux crises ne sont pas les réponses adaptées. Les conséquences économiques, industrielles, sociales ou politiques sont encore inconnues dans leur ampleur, de même que le temps nécessaire pour les résorber et les traces qu’elles laisseront sur la société. Les réponses apportées pour répondre à cette crise doivent être fortes et originales, notamment pour soutenir puis reconstruire notre tissu industriel dans la nouvelle compétition mondiale qui s’ouvre.

Si la mondialisation a démontré certaines limites, elle ne sera fondamentalement pas remise en cause. Elle a permis de sortir de la pauvreté la moitié de l’humanité, de baisser la mortalité infantile de 50 % depuis 1990 et a soutenu le pouvoir d’achat des Occidentaux grâce à la production manufacturière au moindre coût. Dans ce cadre, la France doit s’employer à rebâtir son industrie. Maintenir un tissu industriel sur le territoire et préserver une souveraneté dans des industries stratégiques sont devenus un impératif économique.

Il faut rebâtir le cadre d’intervention dans lequel notre industrie évolue. L’Etat doit y jouer un rôle d’orientation et de financement des  filières stratégiques. Les grands fleurons industriels français sont nés dans le giron public, de Saint- Gobain, héritière de la Manufacture royale des glaces, à nos grandes entreprises énergétiques. Un « MITI » français pourrait regrouper, comme au Japon, l’industrie et la recherche dans un ministère unique pour faciliter le pilotage. Une Agence de la reconstruction industrielle (ARI) serait créée et financée par une quote-part de la CSG. Elle aurait pour mission d’investir dans les programmes de recherche. Le MITI aurait la tutelle de l’Agence des participations de l’Etat qui prendrait une participation de 10 à 15 % au capital de toutes les industries stratégiques françaises, notamment les industries pharmaceutiques et numériques. Les investissements initiaux seraient remboursés, à terme, par les dividendes générés et la création de valeur. Un chef de file serait désigné dans chacune des filières, par exemple Orange dans le numérique ou EDF dans les énergies. Enfin, des seuils minimaux de localisation des productions stratégiques seraient fixés sur le territoire national, afin de garantir notre souveraineté industrielle.

La politique industrielle de la France ne devra céder ni à la crainte de l’intervention de l’Etat, ni aux dogmes de la concurrence, mais trouver sa propre voie. Comme l’écrivait John Maynard Keynes, « la difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes ».

(*) Laurence Daziano, maître de conférences en économie à Sciences Po, est membre du Conseil scientifique de la Fondapol.

Source : Les Echos 7/04/202

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dimanche, 05 avril 2020

Coronavirus : des conséquences de premières grandeur

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Entretien avec Alain de Benoist

Breizh-info.com : Tout d’abord, que vous inspire la direction du gouvernement, qui semble ne pas vraiment savoir où donner de la tête depuis le début de cette pandémie ? Michel Onfray évoque une fin possible de régime en conséquence, y croyez-vous alors que les cotes d’opinion d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe n’ont jamais été aussi hautes ?

Alain de Benoist : Michel Onfray a dit, avec plus de talent que je n’en ai, tout ce qu’il y avait à dire sur la désastreuse gestion de la crise sanitaire actuelle par l’équipe d’Emmanuel Macron. J’avais écrit il y a quelques années que c’est dans le cas d’exception que l’on pourrait prendre la pleine mesure du personnage. On sait maintenant ce qu’il en est. Un homme d’État décide, ordonne, réquisitionne. Macron s’en remet au conseil des « experts » qui, comme d’habitude, ne sont pas d’accord entre eux. Il redécouvre les vertus de la « souveraineté nationale et européenne », mais c’est après avoir multiplié les réformes libérales qui ont favorisé les délocalisations et la dépendance aux importations. Il salue et remercie ceux qui se battent et qui se dévouent, mais nul n’a oublié qu’avant l’arrivée du Covid-19, il s’était refusé à entendre leurs revendications.

En témoigne l’état lamentable de nos services de santé, à qui l’on a imposé des objectifs de rentabilité à courte vue, et dont on mesure aujourd’hui le délabrement : masques et tests de dépistage manquants, lits supprimés, personnel soignant au bord du collapsus, services hospitaliers saturés. On a voulu inclure dans la logique du marché un secteur qui est par définition hors marché. On a systématiquement affaibli et détruit les services publics. Nous en payons le prix. Et ce n’est qu’un début, car le confinement va encore durer des semaines, sinon des mois. Nous ne sommes pas à la fin du début, et encore moins au début de la fin.

Je ne crois pas un instant à la montée de la cote de popularité d’Emmanuel Macron. Dans un premier temps, comme il est de règle, tout le monde s’est serré les coudes. Mais quand on en sera arrivé au « jour d’après », et que le moment sera venu de rendre des comptes, le jugement du peuple sera impitoyable. Si, comme je le crois, toute cette affaire débouche sur une crise sociale de première ampleur, le mouvement des Gilets jaunes apparaîtra plus que jamais comme une répétition générale. On voit bien d’ailleurs dès maintenant que c’est pour les classes populaires et les classes moyennes que le confinement est le plus difficile à vivre.

Breizh-info.com : La figure du Professeur Raoult, qui a émergé récemment, ne vous apparaît-elle pas comme un besoin pour les médias, une fois de plus, de dresser des icônes (d’un côté, l’icône gouvernementale, de l’autre l’icône un peu rebelle ?) à proposer à nos concitoyens. N’est-on pas finalement en plein cœur de la société du spectacle dans cette crise ?

Alain de Benoist : Le professeur Raoult est apparemment le seul qui ait commencé à obtenir des résultats dans la lutte contre l’épidémie. Au lieu de lui en tenir gré, on l’a présenté comme un rigolo et comme l’« idole des conspirationnistes » ! On annonce maintenant des recherches « plus approfondies » qui ont surtout pour objet de mettre au point un médicament qu’on présentera comme « bien meilleur » que la chloroquine et qui aura surtout pour avantage de coûter (et donc de rapporter) beaucoup plus cher. Société du spectacle ? Nous avons plutôt affaire ici à une guerre des egos et à une querelle de gros sous.

Breizh-info.com :  Il y a un mois vous nous évoquiez votre scepticisme eu égard à la fermeture des frontières. L’êtes-vous toujours alors que l’intégralité des États ont pris ces mesures ?

Alain de Benoist : Je suis bien sûr partisan de la fermeture et du contrôle des frontières. J’ai seulement voulu dire qu’il est techniquement presque impossible d’empêcher quiconque d’entrer ou de sortir d’un pays, et qu’une frontière fermée n’est pas une frontière étanche. La preuve en est que le coronavirus fait aujourd’hui des ravages dans tous les pays, y compris ceux qui ont été les premiers à fermer leurs frontières.

Breizh-info.com : L’Union européenne n’est-elle pas en train de définitivement se suicider du fait de cette crise sans précédent ? Il semblerait en effet que ce soit chacun pour soi désormais…

Alain de Benoist : Elle ne s’est pas suicidée pour la simple raison qu’elle était déjà morte. L’un des mérites de la crise a seulement été de permettre à tout le monde de voir son cadavre. Devant l’épidémie, les dirigeants de la Commission européenne sont apparus en état de sidération. Ils vont maintenant débloquer de l’argent qu’ils distribueront par « hélicoptère », après avoir fait fonctionner un peu plus la planche à billets. Mais concrètement, rien n’a suivi. Ce n’est pas l’Europe qui est venue au secours de l’Italie, mais la Chine, la Russie et Cuba. Revanche posthume de Fidel Castro !

Breizh-info.com : Quelles conséquences économiques voyez-vous à l’horizon, dans les mois, années à venir… Le fait que l’on ne puisse plus acheter de l’or, que les États fassent tourner la planche à billets, est-ce que cela devrait nous inquiéter ?

Alain de Benoist : Je m’attends à une crise économique qui aura au moins l’ampleur de celle de 1929. Elle durera beaucoup plus longtemps que l’épidémie actuelle, fera beaucoup plus de dégâts et tuera beaucoup plus de monde. Si elle se double d’une crise financière planétaire, on assistera à un tsunami : crise économique, et donc sociale, crise financière, crise sanitaire, crise écologique, crise migratoire. J’avais publié en 2011 un livre intitulé Au bord du gouffre. Il me semble que nous y sommes.

Mais il faut s’attendre aussi à des conséquences politiques et géopolitiques de première grandeur. Le développement de l’épidémie dans un pays comme les États-Unis, dont le système de santé, organisé bien sûr sur le mode libéral, est l’un des moins performants du monde, est appelé à jouer un rôle décisif et mérite d’être suivi de très près (l’épicentre mondial de l’épidémie se trouve aujourd’hui à New York). Les États-Unis risquent de s’en sortir beaucoup plus affaiblis que la Russie et la Chine, qui sont leurs deux seuls rivaux du moment. Encore une fois, nous n’en sommes qu’au commencement.

Source : le site Breizh-info

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samedi, 04 avril 2020

Les soignants de l’hôpital Lariboisière escortés par des vigiles

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Par Franck Deletraz

L’épidémie de coronavirus accaparant l’actualité médiatique  depuis maintenant plusieurs semaines, d’aucuns pourraient croire que l’ensauvagement de notre pays a connu comme un « ralentissement » ces derniers temps. Or, non seulement il n’en est rien, mais les agressions ciblant les soignants, supposés être en possession de médicaments et de matériel médical, ont littéralement explosé. Au point que, à l’hôpital Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris, la direction s’est vue obligée de recruter des agents de sécurité pour escorter son personnel jusqu’aux gares et aux stations de métro alentour.

Il faut dire que l’hôpital Lariboisière est situé à deux pas de la gare du Nord, haut lieu du trafic de stupéfiants dans la capitale, et que le quartier a été au fil du temps complètement abandonné à la pègre ethnique et aux drogués. Ici, inutile pour la police de chercher à faire respecter le confinement : c’est l’émeute assurée... Aussi, on n’aura pas été étonné d’y voir grimper en flèche durant ces dernières semaines les agressions verbales et physiques contre les médecins, infirmières et autres personnels soignants de l’hôpital. Drogués et autres petites frappes tentent notamment de leur extir- per de l’argent, d’autres vont même jusqu’à fouiller leurs sacs pour en vérifier le continu et voir s’ils peuvent y trouver des médicaments ou encore des masques à revendre... Interviewée par BFMTV, qui a eu l’heureuse idée de consacrer mercredi un reportage à ces agressions honteuses, une soignante de l’hôpital racontait ainsi : « Avant [le confinement] il y avait toujours du monde, maintenant, on se sent vraiment seul. Et c’est vrai qu’on est facilement abordés pour avoir de l’argent ou des choses comme ça. On ne se sent pas en sécurité. »

Convoyés jusqu’à la gare et au métro !

Et médecins et infirmières sont loin d’être les seuls dans ce cas puisque c’est l’Ordre des pharmaciens qui alertait l’Etat face à la très forte hausse des agressions qu’il a enregistrée depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Aussi, pour protéger son personnel et tenter de le rassurer, la direction de l’hôpital Lariboisière s’est vue contrainte de recruter des agents de sécurité pour l’escorter jusqu’aux gares et aux stations de métro alentour. Un déplacement qui – on croit rêver ! – a tout du convoi de pionniers de l’Ouest escorté par la cavalerie : c’est ainsi que les gardes du corps accompagnent les soignants qui le demandent jusqu’aux transports toutes les vingt minutes, entre 18 et 22 heures ! Une situation intolérable. D’autant plus que, comme le confiait l’un des agents de sécurité à BFMTV, ces soignants, qui donnent tout depuis des semaines pour sauver des vies, au risque de perdre la leur, « ne sont pas venus au travail pour subir ce genre de choses après leur service » !

source Présent 03/04/2020

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vendredi, 03 avril 2020

La foire aux vanités politiques

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Par Ivanne Trippenbach

Jupiter convoque les animaux. Le singe, l’éléphant, l’ours et la baleine viennent apporter leur pierre, chacun critiquant les autres pour tirer comiquement la couverture à soi. Jean de La Fontaine, dans sa fable La Besace, taquine ainsi les vanités : « Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes/On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain. »

Dans la crise sanitaire, la besace des responsables politiques semble pleine. Chacun y puise les clés qui valident les thèses qu’il porte — c’est le piquant de la politique. Quitte, par- fois, à faire prospérer des explications un peu trop simples. Un virus circule ? Fermons les frontières. Des entreprises délocalisent ? Nationalisons-les. L’hôpital public souffre du manque de lits de réanimation ? Abandonnons la discipline budgétaire. L’adversaire est, pour tous, tout trouvé : le libéralisme et la mondialisation.

Solutions. Peu esquissent des solutions, en revanche, à l’inertie de l’Etat, à l’insuffisante coopération entre le public et le privé, au gaspillage des dépenses de santé ou au besoin d’attractivité pour développer la recherche... Le Parti socialiste se fait discret sur les stocks stratégiques de masques, qui ont fondu depuis 2013. Les Républicains, comme pour faire oublier les 20 milliards d’euros qu’ils proposaient d’économiser en 2017 sur la santé, prennent leur distance avec une rigueur de gestion qui caractérise pourtant l’Allemagne dans la guerre sanitaire. Le Rassemblement national réclame du « made in France », mais ne dit pas non aux innovations étrangères qui permettent d’espérer un vaccin.

Dans la réflexion sur l’indépendance stratégique, Emmanuel Macron opte pour l’approche par la souveraineté. « Nous devons rebâtir la souverai- neté nationale [...], produire davantage en France, sur notre sol », a-t-il déclaré mercredi dans une usine de masques à Angers. « L’Europe de la souveraineté » qui, écrivait-il dans Révolution en 2016, « régule le libre-échange et civilise la mondialisation », semble à présent poussée hors de la scène...

Source : L’Opinion 3/04/2020

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Avant la fin du bal

6a00d8341c715453ef025d9b427c37200c-320wi.jpgJean-Gilles Malliarakis

L'Insolent cliquez ici

Les explications du Premier ministre Édouard Philippe, ce 1er avril devant les parlementaires, nous rappellent opportunément un joli proverbe lorrain. C'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens.

Aujourd'hui l'heure commande les sauvegardes collectives, les actes concrets, et pour ceux de l'arrière, confinés et patients, à la discipline nationale, au soutien moral des premières lignes. Demain sans doute, nonobstant la mémoire courte de nos compatriotes, on se souviendra, autant que des erreurs de gestion de certains responsables, du mauvais goût des diviseurs habituels, qui auraient anticipé les malheurs du pays à leur seul avantage et surtout à contretemps, l'heure des bilans civiques.

Celle-ci viendra, n'en doutons pas.

Dans un État centralisé et un régime présidentiel plébiscitaire comme le nôtre, c'est probablement au chef d'orchestre que l'on pensera en premier. À l'évidence, il se trouvera comptable du manque de masques, de la pénurie de respirateurs et surtout de l'inertie bavarde et incohérente des premières semaines, et par conséquent de beaucoup de souffrances inutiles subies par nos compatriotes et nos familles.

Dans plusieurs pays on apprend que les dirigeants ont eux-mêmes, pour premier réflexe, renoncé à tout ou partie de leur traitement en vue de venir en aide aux plus pauvres des citoyens. Les chefs de plus grandes entreprises privées françaises ont, à leur manière, manifesté une attitude analogue en programmant une réduction de leurs rémunérations réinvesties au bénéfice de la reconstruction à l'évidence douloureuse qui s'imposera.

Je l'oubliais, encore une fois, pardonnez-moi : ce qu'on appelle solidarité, c'est un réflexe d'abord spirituel. Depuis Basile de Césarée les chrétiens l'appellent du nom, aujourd'hui dénigré, de charité. Ça existe, à vrai dire, dans d'autres religions, sous d'autres formes, sous d'autres noms. Même le mégalomane Erdogan, que votre chroniqueur n'apprécie guère, dans le message qu'il a adressé le 30 mars à ses électeurs, a su se montrer, sur ce point, bon musulman. Puisque l'aumône est un des piliers de l'islam le président turc a jugé utile d'annoncer, lançant un fonds de soutien pour les plus pauvres, qu'il renonce à 7 mois de traitement. Ses adversaires d'en face, chrétiens orthodoxes, les ministres grecs ont tous accepté de diminuer de moitié leur salaire. Et à Bruxelles, Madame von der Leyen, excellente catholique qui n'ignore pas non plus que les Walkyrie de Wagner sont des infirmières, a su transformer les locaux de la commission européenne à en hôpital de fortune.

Au contraire, il semble bien, qu'à ce jour, ni la haute administration, ni la plupart des hommes de l'État ou des médias, n'aient même songé à feindre un quelconque esprit de sacrifice. Leurs brillants communicateurs, omniprésents depuis des semaines sur le front de la parlotte, ne savent-ils pas que l'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ? Que fait donc, que diable, Mademoiselle Sibeth, porte parole de notre gouvernement ?

Dans notre république laïque, on devrait le savoir, personne n'est appelé officiellement à faire de sacrifice, c'est l'État qui paye, c'est l'emprunt qui finance et c'est le peuple qui remboursera.

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jeudi, 02 avril 2020

A la fin, est-ce qu’on va se faire avoir ?

 

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Par Natacha Polony

La sortie de confinement, ça n’est visiblement pas pour tout de suite. Avec un gouvernement qui peine à formuler clairement ce que tout le monde a pourtant bien compris, ça ressemblerait même à l’horizon qui recule au fur et à mesure qu’on avance. Et pourtant, une question est dans toutes les têtes : à quoi ressemblera le supposé « jour d’après » ? La formule reprise par un président qui cite désormais les lms catastrophe américains vous a des airs de grand chambardement. On a compris, promis juré. Comme dans un scénario hollywoodien, un avenir radieux s’offre à nous. Il faudrait vraiment avoir mauvais esprit pour en douter.

Etonnant, donc, que de nombreux citoyens aient du mal à croire en cette soudaine conversion collective. Tel Paul sur le chemin de Damas, on voit des politiques, des experts et des commentateurs nous expliquer que, enfin, l’Etat providence est de retour, de même qu’un Etat stratège, soucieux du bien commun. Et, puisque ce monde est merveilleux, les dividendes seront contrôlés. D’ailleurs, on l’a demandé poliment aux grandes entreprises. L’Union européenne – qui a réagi avec célérité, précision et efficacité, « n’en déplaisent aux souverainistes », nous disent ces visionnaires de l’avenir – assurera l’entrée dans une ère nouvelle. Et pour preuve ultime que nous avons toutes les raisons de nous réjouir, Alain Minc lui-même, dans le Figaro, a rme que les dirigeants ne répètent pas les mêmes erreurs qu’en 1929 et que nous avons toutes les raisons d’être optimistes. Ô joie !

Doucher les ardeurs

Nous nous garderons donc de nous alarmer de voir l’Union européenne occupée, pendant cette crise, à valider définitivement un accord de libre-échange avec le Vietnam dans la droite ligne de ceux qui ont été massivement rejetés par les citoyens européens ; de même que nous ne nous demanderons pas pourquoi l’urgence était de faire avancer l’adhésion de la Madécoine et de l’Albanie à la même Union européenne. Nous ne nous inquiéterons pas des aménagements du droit du travail qui, certes, semblent un légitime accompagnement de l’implication courageuse de beau- coup de salariés pour participer à la survie de leur entreprise, mais qui ressemblent aussi au monde rêvé par les dérégulateurs de tous poils.

Chacun y va de son couplet sur la nécessité de changer de modèle, mais le souvenir de la crise financière de 2008 et du triomphe de l’ordolibéralisme a de quoi doucher les ardeurs. Dans le « monde d’après », est-il prévu de respecter la volonté des peuples ? Est-il prévu d’approfondir la démocratie pour remettre les citoyens et le bien commun au cœur du système ? Est-il prévu de rendre à l’Etat le rôle qui est le sien, celui de proteger en régulant ? On attend avec impatience de voir ça !

Source : Marianne 2/04/2020

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