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samedi, 20 mars 2021

Le Souverainisme Gallois, pas plus Identitaire que sa Version Écossaise

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Rémy Tremblay

Les récents sondages effectués dans le Pays de Galles, au nord-ouest de l’Angleterre, démontrent qu’il y aurait un engouement pour l’indépendance. Ils seraient aujourd’hui 40%, particulièrement les jeunes (cliquez ici), à s’affirmer en faveur d’un tel projet, alors que l’option souverainiste a longtemps stagné sous la barre du 10%. Le contexte y est pour beaucoup; nombreux sont les Gallois qui soulèvent de nombreux griefs face à la gestion pandémique de Boris Johnson et d’ailleurs les travaillistes gallois n’hésitent pas à utiliser cette vague séparatiste pour tenter de négocier un « fédéralisme renouvelé. »

En tant que tel, le projet de souveraineté est officiellement porté par le Plaid Cymru d’Adam Price, parti dont le programme n’est pas sans rappeler celui des socio-démocrates du Scottish National Party (SNP) ou du Parti québécois (PQ). À l’origine ce parti fondé en 1925 faisait de la défense des traditions et de l’ethnie galloises le point central de son programme, une démarche “volkish” qui le rapprocha idéologiquement d’autres mouvements anticonformistes de l’avant-guerre. Toutefois, il s’est converti dans les années 60 dans la défense d’une souveraineté civique vidée de tout substance. Le parti annonce d’entrée de jeu son adhésion au multi-culturalisme en faisant une profession de foi, qui, bien qu’historiquement pas tout à fait vraie, est sans ambiguïté : « L’idée du Pays de Galles comme une communauté de communautés, unies dans sa diversité, a toujours été au cœur de la mission du Plaid Cymru. » (LIEN).

Exactement comme c’est le cas dans cette constellation séparatiste qui comprend les Écossais, les Catalans, les Basques, les Québécois, les Bretons et tant d’autres.

Ce n’est pas nécessairement que ces peuples ont renié leurs racines ou ne tiennent pas à leur identité, mais plutôt que les élites indépendantistes rejettent toute forme de nationalisme pour adopter une approche mièvre dictée par la rectitude politique. La souveraineté peut donc avancer sans risque de se faire diaboliser. Mais le remède est parfois pire que le mal qu’on veut curer : en renonçant à définir le peuple qu’ont dit représenté, en le limitant à une expression purement géographique, on porte un projet vide. L’indépendance est un projet visant à permettre à un peuple, doté de caractéristiques qui lui sont propres, et non à un territoire, qui n’est sans le peuple qui l’habite qu’une parcelle de terre, au rang de nation souveraine.

Sans cette prise de conscience, tout rêve souverainiste reste un simple projet de bureaucrate qui espère éviter de dédoubler sa paperasse à deux administrations.

Mais il y aussi le terme souveraineté que ni le SNL, ni le PQ, ni même le Plaid ne définissent réellement. On fait l’impasse sur le « peuple » mais également sur la « souveraineté » comme telle. Car dans les faits, comme l’a fort bien souligné Pierre Hillard, ce que proposent souvent les souverainistes actuels c’est de simplement faire sauter l’administration nationale pour se placer directement sous tutelle des organismes internationaux. Sur ce point il n’a pas tout à fait tort : le SNL et le Plaid sont partisans d’une Union européenne forte et le Parti québécois n’envisage pas de se libérer de la tutelle mondialiste actuelle; il aimerait juste qu’un siège à l’OTAN, à l’ONU et au FMI soit marqué d’un fleurdelysée. La souveraineté en ce sens n’est qu’une déformation sémantique : on recherche dans les faits une gestion plus localisée du mondialisme.

Pour en revenir au Pays de Galles, il est peu probable qu’un référendum soit tenu sur la question à brève échéance. Lorsque la poussière retombera après la pandémie, la balloune indépendantiste risque de se dessouffler, à moins bien sûr que le Plaid ne redonne un moteur à sa cause en lui insufflant un sens profond.

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vendredi, 19 mars 2021

Le “budget genré”, étape vers le “budget racisé” ? »

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La philosophe, Bérénice Levet, analyse la portée de l’adoption par la mairie de Lyon d’un « budget genré », l’influence de la théorie du genre et la question de son lien avec le décolonialisme.

A lire ICI

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jeudi, 18 mars 2021

Troisième partie de l'entretien avec Franck Buleux sur Pierre Poujade publié sur Metainfos

Ni capitalisme, ni marxisme, une troisième voie. 2.jpg

Entretien publié sur le site Metainfos cliquez ici

Propos recueillis par Michel Lhomme

Permettez-moi d’inaugurer avec vous un « troisième poujadisme », je le situerai avec l’arrivée de De Gaulle en 58, que fait alors Pierre Poujade ? Anti-gaulliste dans ses écrits et ses publications, il soutiendra pourtant toujours De Gaulle et les gaullistes me semble-t-il au second tour de chaque élection ? N’est-il alors que l’idiot utile du Général ? Que fera-t-il par exemple en 68 et après en 81 ? Deviendra-t-il pompidolien, giscardien, mitterrandien, « droitard », « gauchard » ce que j’appelle personnellement la « drauche » en somme ? En quel sens Poujade est-il vraiment de « droite » ?

Oui, comme je l’ai rappelé précédemment, à partir du 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle au suffrage universel direct face à l’opposant socialiste Mitterrand (55 % contre 45 %, ce qui est loin d’être le plébiscite attendu et souhaité par un homme qui se pensait être réélu, sans campagne, dès le premier tour…) Poujade fait partie de la majorité présidentielle… jusqu’à son décès, ou presque et c’est un tour de force car la majorité présidentielle évolue, de droite à gauche puis de gauche à droite. En effet, sa disparition en 2003 lui aura permis de soutenir Chevènement en 2002 (seule erreur de casting présidentiel depuis le second tour de 1965) mais il appela, évidemment, à « barrer la route » à Le Pen au second tour. Un peu impardonnable car, lui, Poujade, que l’on avait traité de « nazi » ne pouvait pas ne pas savoir que la méthode dite de reductio ad hitlerum ne pouvait que nuire à la personne ainsi décriée. Fallait-il que l’inimitié de Poujade envers Le Pen soit si immense ?!…

Pour être plus sérieux (car le second tour de la présidentielle de 2002 relève plus de l’hystérie collective que de la réflexion politique et de l’expression électorale libre et démocratique – certains mairies avaient même installé des pédiluves pour se « purifier » avant de voter forcément contre Le Pen), après 1965, Poujade se convertit au « gaullisme de droite », privilégiant ainsi les contacts avec le futur président (et Premier ministre) Georges Pompidou et ses proches. Au décès de ce dernier, en avril 1974, il mena une campagne active (c’est lui qui l’écrit) en faveur de Valéry Giscard d’Estaing en diffusant, auprès des travailleurs indépendants, une missive de soutien au candidat des républicains indépendants (RI). Poujade, d’ailleurs, n’hésite pas à faire passer le message post-électoral suivant : sans son action (épistolaire) auprès des commerçants et des artisans, et compte tenu du faible écart de voix entre les deux belligérants, les socialo-communistes auraient pris le pouvoir en 1974, ce qui d’ailleurs ne l’empêcha pas, déçu par les droites, de soutenir l’élection de François Mitterrand dès le premier tour de 1981 et de participer à sa réélection en 1988 (sous l’égide du slogan « branché » ou « bléca » : « Tonton, laisse pas béton » comme le demandait la pétition de soutien lancée par le chanteur Renaud à cette époque). Poujade avait d’ailleurs coutume d’indiquer qu’il choisissait toujours le vainqueur, tel un « Madame Irma » de la politique…

Ces choix électoraux lui permirent d’obtenir quelques prébendes dans différents cercles, comme le Conseil économique et social (CES, devenu le Conseil économique, social et environnemental, CESE, en 2008). Il représenta aussi les intérêts français en Roumanie où il rencontra certains de nos amis qui s’y étaient installés.

Quand datez-vous la fin du poujadisme proprement dit ? N’est-ce pas alors la fin de la défense des commerçants absorbés par les super et les hyper ? Que peut-on dire de Gérard Nicoud et quels liens idéologiques ou personnels entretenait-il avec Pierre Poujade ?

Politiquement, Poujade a un sursaut « droitiste » en 1979 lorsqu’il participe avec Philippe Malaud, ancien ministre et dirigeant du CNIP, et le maire de Nice, giscardien en passe de devenir chiraquien, lui aussi ancien ministre, Jacques Médecin, à une liste « divers droite » teintée de corporatisme aux premières élections européennes au suffrage universel direct, intitulée, Union de défense interprofessionnelle pour une France indépendante dans une Europe solidaire. La liste plafonne à 1.4 % des exprimés et n’a pas d’élu (il faut mobiliser 5 % des suffrages au minimum pour entrer au Parlement européen, selon le mode de scrutin français), devançant de peu la liste de l’Eurodroite emmenée par maître Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui obtient 1.3 % des suffrages exprimés. Il est vrai que Poujade et Tixier n’ont jamais pratiqué l’union (ou très peu lors de quelques votes au Parlement en 1956), même lorsque cela aurait pu être le cas en 1956, puisque Tixier était député non inscrit, (candidat du Rassemblement national français qu’il a fondé) élu des Basses-Pyrénées (devenues Pyrénées-Atlantiques), notamment contre une liste poujadiste.

Ensuite, Poujade fut candidat sur la liste emmenée par Gérard Nicoud lors des deuxièmes élections européennes en 1984. Le score obtenu fut piètre, seulement 0.7 % des suffrages exprimés. Peut-être permit-il à la liste communiste de devancer de quelques dixièmes de points celle de Le Pen (11.2 % contre 10.9 %) compte tenu de l’amertume de Poujade contre celui qu’il avait lancé dans le bain politique en 1956. En effet, Poujade n’hésitait jamais, lors de ces entretiens, à indiquer tout le regret qu’il avait d’avoir « créer Le Pen » (sic) en l’envoyant siéger, à 27 ans, à l’Assemblée nationale. Le mythe du créateur face à sa créature est éternel…

Poujade aida donc la CID-UNATI (Confédération intersyndicale de défense et Union nationale d’action des travailleurs indépendants) dirigée par Gérard Nicoud à s’imposer dans le paysage des commerçants de France dans les années 1970 et le début des années 1980 puis s’éloigna de toute implication publique après l’échec de la liste UTILE (Union des travailleurs indépendants pour la liberté d’entreprendre) en 1984.

Il est vrai que les grandes surfaces avait déjà pris le dessus au niveau financier et qu’il était difficile de soutenir, à partir de la décennie 1970, l’interdiction de s’installer de magasins permettant aux Français de conserver un certain pouvoir d’achat, entre deux crises pétrolières (1973 et 1979) et la poussée inexorable, à compter de cette époque, du nombre de chômeurs, qui atteint rapidement le million. L’ « ère Auchan » laisse peu de place à la défense du commerce de proximité : il y a des enjeux financiers, des constructions de zones industrielles, des dessous-de-table versés aux élus, des négociations fondées sur le besoin d’emplois à préserver dans tel ou tel bassin de vie…

Vous comprendrez facilement que mon intérêt pour Poujade nous ramène à la fois à la jacquerie populaire quasi-insurrectionnelle des Gilets Jaunes réprimée avec une violence inouïe, à la dictature sanitaire avec son confinement, la fermeture des commerces « non essentiels », la mort en cours des centres villes, la fin des artisans, comment dans l’état où se trouve actuellement le petit commerce expliquer l’oubli de Pierre Poujade en 2021 ? Peut-on considérer le poujadisme comme une forme de populisme ratée ? Comment expliquer que dans la France de 2021 aucune force politique, y compris à droite, ne prenne réellement la défense du commerce ?

Par rapport à ce que je viens d’indiquer, la défense du commerce a laissé la place à d’autres intérêts. Toutefois, nous l’avons vu, il y a des résistances, des souhaits de retourner vers une société à taille humaine. La défense du commerce manque de pugnacité, cette action devrait se caractériser, selon moi, par une volonté plus large de protection d’un paysage identitaire français. Plus que la défense du commerce, c’est la protection de nos régions qui devrait inclure cela. Sur l’affiche officielle de François Mitterrand, imaginée et conçue par le publiciste Jacques Séguéla, « l’homme à la Rolex à 50 ans » en 1981, il y avait un village et un clocher. Que sont devenus ces symboles, car ce n’était que des symboles. La droite française, surtout quand on voit ses scores dans la plupart des métropoles, serait bien inspirée de s’intégrer dans un projet régional français qui permettrait le maintien d’une certaine jeunesse (pas les « jeunes » des médias, les autres) au cœur de leurs territoires. « Vivre et travailler au pays » était un slogan de la CFDT, syndicat proche des socialistes, dans les années 1970, il serait probablement temps de le réinventer. La CFDT n’a probablement pas déposé le slogan auprès de l’INPI, s’agissant à l’époque, plus prosaïquement, de soutenir chevelus et crasseux du Larzac plutôt que l’enracinement des Français. Le poujadisme, c’est aussi cet esprit, celui du respect des territoires que reprend d’ailleurs de manière très opportuniste quand on connaît le pouvoir de nuisance qu’a exercé dans les coulisses de manière très efficace notre premier ministre actuel Jean Castex (ancien bras droit du bordelais Juppé et principal artisan du sabordement de Fillon en 2017). Bien évidemment, le respect des territoires c’est aussi leur développement, notamment avec le maintien des services publics de base mais nous ne sommes pas en train de rédiger un programme même si le slogan « La Corrèze avant le Zambèze » peut être porteur d’avenir.

Dans un entretien sur Pierre Poujade, nous ne pouvons ne pas évoquer les rapports de Pierre Poujade avec son député le plus célèbre, Jean-Marie Le Pen, pouvez-vous nous rappeler brièvement la rencontre Poujade/Le Pen, le rôle de député poujadiste exercé par Jean-Marie, et ensuite, les rapports soutien ou absence de soutien de Poujade au lepénisme ?

Dans le tome 1 de ses Mémoires, paru en 2018 chez les courageuses éditions Muller, Jean-Marie Le Pen nous fait vivre son retour au sein de la mère-patrie après l’Indochine où il a combattu comme volontaire, son envie – avec Jean-Maurice Demarquet, un autre jeune revenu d’Indochine avec une passion pour la vie de la cité et qui deviendra pharmacien – de faire de la politique. C’est le président des anciens d’Indochine, l’auteur Roger Delpey, déjà connu pour son livre Soldats de la boue qui va d’abord le présenter au gaulliste de droite, le commissaire de police Jean Dides (qui deviendra député poujadiste de l’est parisien, fief communiste) puis au leader commerçant. Poujade a besoin de candidats valables, qui savent parler au peuple d’une tribune et nous sommes déjà en décembre 1955. Le Pen, futur député du premier secteur de Paris, et Demarquet, futur député poujadiste du Finistère, participent à des rassemblements populaires et sont conquis par cet homme jeune (Poujade a 35 ans) et dynamique. Les Bretons sont conquis par l’éloquence du Midi et c’est lors du meeting de Rennes qu’ils acceptent la proposition de Poujade de candidater sous ses couleurs. La trahison des élites leur sert de « maison commune » dans l’espoir d’une contre-révolution nationale et populaire que le co-fondateur du FN n’hésite pas à comparer avec l’élection de Trump aux États-Unis en 2016.

Un an après l’élection des jeunes gens ambitieux et fougueux, les liens entre Poujade et le tribun Le Pen sont déjà irrémédiablement rompus. Le Pen se fait remarquer à l’Assemblée, ses diatribes contre Mendès lui valent le même traitement qu’à l’encontre de Poujade, la diabolisation est lancée, elle n’aura jamais de cesse. Demarquet quitte, lui aussi, l’UFF et s’opposera violemment à Le Pen en septembre 1985 dans le quotidien Le Monde, probablement faute d’avoir été retenu parmi les candidats éligibles des Bouches-du-Rhône pour les législatives de mars 1986… Il n’y aura pas de retour, Le Pen conteste la mainmise de Poujade sur l’Union et le peu de professionnalisme des cadres historiques du mouvement, leur absence de volonté politique, en quelque sorte. Poujade ne soutiendra jamais Le Pen, même lors de « l’effet Le Pen » à partir de 1984. Au contraire, il regrettera de lui avoir mis le pied à l’étrier en 1955, après ce rassemblement de Rennes, où il lui offrit la tête de liste dans un secteur parisien, celui de la rive gauche. Avec 8 % des suffrages exprimés, face notamment à l’indépendant de droite (CNIP) Édouard Frédéric-Dupont (député des « loges », c’est-à-dire des concierges du VIIe arrondissement de Paris des années 1930 aux années 1990…) et au communiste Roger Garaudy, dont la figure finira au pilori, y compris chez les siens, la proportionnelle permit l’élection de Le Pen à Paris (où il sera réélu en 1958, puis battu en 1962 par le gaulliste de gauche René Capitant avant de revenir se faire élire dans la capitale en 1986, jusqu’à la dissolution et le changement de mode de scrutin de 1988).  

Il aura manqué les ouvriers à Poujade et les boutiquiers à Le Pen (lors de la poussée du FN dans les années 1980 et au-delà). Certains regretteront cette impossibilité de réunir l’usine et la boutique, distinction toujours vivifiée par la lutte des classes, si chère au PCF avant qu’il ne devienne (électoralement parlant) moribond.

Pour terminer, j’aimerai revenir sur un point particulier, à savoir une présence très forte du poujadisme dans l’Algérie française d’avant l’indépendance ? De quelle manière ce créolisme politique a-t-il pu influencer les évènements de la guerre d’Algérie ? Pourquoi le 13 mai 58, le Général Salan crie-t-il « Vive de Gaulle » et pas « Vive Poujade » ? L’OAS était-elle poujadiste ?

À partir de 1954, Poujade a en effet, vous avez raison de le souligner, une popularité très importante en Algérie. L’UDCA algérienne naît en mai 1954 et le premier congrès national de l’Union a lieu dans la « ville blanche » en novembre de cette même année, tout un symbole ! Les renseignements généraux (RG) estiment que 80 % des commerçants algérois suivent les consignes de Poujade. L’absence d’élections législatives en 1956 casse le thermomètre et ne permet pas à l’UFF d’envoyer des députés représentant les départements algériens malgré la forte présence militante. Bien évidemment, le maintien des départements algériens dans l’Union française est l’axe principal du combat poujadiste même si Poujade reviendra sur cet aspect lors de ses autobiographies vingt ans plus tard, privilégiant l’hypothèse d’une Algérie européenne mais indépendante, à la manière de la Rhodésie de 1965 à 1979.

L’émeute populaire du 13 mai 1958, parfois qualifié de « coup d’État » ou de « putsch » contre le gouvernement général (GG) d’Alger, ce « sursaut patriotique » a été préparé sur le terrain par nombre de poujadistes. Pour mémoire, il s’agissait de s’opposer au nouveau gouvernement Pflimlin et de condamner l’exécution par le FLN, en Tunisie, de trois prisonniers français. Après le renversement in absentiadu gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l’Algérie française (Lacoste a quitté Alger pour Paris le 10 mai) un Comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires, européens et arabes, qui comprend de nombreux poujadistes.

Le 14 mai, du balcon du GG, le général Salan, nommé président du Comité, précisa la demande d’un nouveau gouvernement par un sonore « Vive De Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général De Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, le futur « père de la pilule contraceptive » en fait aussi partie.

Même si les poujadistes étaient en nombre, ce que les putschistes souhaitaient, c’était l’arrivée du « Général ». Comment pouvez-vous penser un seul instant qu’un « Général » (Salan) allait appeler un modeste papetier du Quercy ?

Je vous passe les querelles entre gaullistes et poujadistes, dont la plupart votent les pleins pouvoirs, à l’Assemblée, au Général en juin 1958. Pierre Poujade est déçu que l’on ne fasse pas appel à ses compétences et se définira rapidement, comme Le Pen, en opposant résolu puisqu’il appellera à voter « non » à la Constitution de la Cinquième République, seuls 17 % des Français (dont la plupart des communistes et certains socialistes) suivront ce refus en septembre 1958.

Quant à l’OAS, pour répondre à votre ultime questionnement, des anciens poujadistes et non des moindres comme l’ancien député de Charente-Maritime, Marcel Bouyer la rejoindra. Pour la petite histoire, ce pâtissier de Royan sera candidat, sans succès, en 1986, lors des élections législatives, pour le Front national. Engagé dans le combat pour l’Algérie maintenue dans la République, il sera réfugié dans l’Espagne franquiste en 1961, puis il revient finalement en France l’année suivante. Il est arrêté et condamné par un tribunal militaire à douze ans de prison. Il est cependant libéré en 1967, à la suite d’une remise de peine décidée par décret.

Plus globalement, le mouvement Poujade, via son journal Fraternité française va soutenir l’OAS sans y participer. Aussi, Fraternité française, sous-titré « La tribune de Pierre Poujade », affirme, à sa une, en juillet 1963 : « Parti OAS » dénonçant, une nouvelle fois, le pouvoir gaulliste et demandant aux « nationaux de ce pays » de « se taire » pour protéger les fugitifs et espérer, encore, non plus un sursaut militaire, mais une victoire politique. L’espérance sera de courte durée. Il est temps, ou presque, pour Poujade de tourner la page et de laisser la place au poujadisme, véritable mouvement d’expression populaire qui fit trembler… et tomber la IVe République.

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mercredi, 17 mars 2021

Le décolonialisme est un projet utopique global

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L’historien et politologue Pierre-André Taguieff qui a forgé le concept d’islamo-gauchime, répond ici aux critiques qui lui sont adressées. L’universitaire explique la rhétorique et les objectifs concrets du mouvement dit « décolonial ». Il vient de publier un livre sur le sujet, Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme chez l’éditeur Hermann.

A lire ICI

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La nef des fous*

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Jean-Michel Salvator

Après un an de pandémie, les réseaux sociaux sont devenus les maîtres des horloges. C’est la première crise majeure dans laquelle ce nouveau média a eu tant d’influence sur l’opinion et les gouvernants. Twitter a profité de la période grâce à Donald Trump qui a comparé le Covid à une grippe saisonnière. Les complotistes étaient aux anges.

En France, les antimasques se sont déchaînés sur Facebook jusqu’à la fin de l’été pour moquer les gestes barrière et crier à la dictature sanitaire. Il y a eu aussi les campagnes anticonfinement menées contre les «enfermistes », qui accusaient le pouvoir de vouloir mettre le pays sous cloche. Puis les antivax ont mis en garde contre l’ARN messager des vaccins Pfizer et Moderna. Ils soutenaient mordicus que cette nouvelle technique menacerait gravement notre génome et nous transformerait en OGM.

Conséquence, l’Union européenne et le gouvernement français ont multiplié les précautions dans les commandes, le calendrier et la politique vaccinale. Depuis janvier, ces mêmes réseaux sociaux tournent casaque et relaient sans discernement que l’AstraZeneca a des effets secondaires comme les thromboses, même si aucun lien de causalité n’a été établi. Et tant pis si 11 millions de Britanniques ont été vaccinés avec ce sérum-là !

Sur les réseaux sociaux, le principe de précaution (par ailleurs légitime) est brandi sans nuance, comme si le vaccin était plus dangereux que le variant. Cette pression relayée par les sites Internet et les chaînes d’info finit par influencer les élus. Les pays du Nord puis l’Allemagne et la France ont suspendu lundi l’AstraZeneca. Il n’est pas certain que cette tyrannie des réseaux sociaux facilite la prise de décision de nos gouvernants, qui s’adaptent. Jean Castex se retrouve sur Twitch et Emmanuel Macron lance un défi à deux youtubeurs, McFly et Carlito, pour faire la com des gestes barrière. Une consécration !

(*) le titre est de notre rédaction

Source : Le Parisien 17/03/2021

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mardi, 16 mars 2021

Ridicules et dégradants

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Paul Vermeulen

La France sans cinémas, c'est une si­tuation désagréable qui n'est pourtant rien à côté du spectacle ridicule, pathétique et dé­ gradant que le« cinéma français» a donné de lui-même vendredi 12 mars lors de la 46ème cé­rmonie des César. Une soirée inénarrable où ce milieu, qui confond art et militantisme sur fond de parisianisme bobo, a montré toute sa mesure culturelle et politique.

Les spectateurs pensaient sans doute avoir déjà vu le pire de l'idéologie régnant dans les milieux du « cinéma français» l'année passée, après la fracas­ sante sortie, digne d'une adolescente attardée, de l'actrice Adle Haenel contre le sacre de Polanski faisant face à des accusations de viol. Elle avait ainsi gagné a place à Hollywood. Après des mois de fermeture des cinémas, les Français pouvaient espérer entendre et voir de quoi reprendre goût pour le grand cran, avoir envie de défendre les acteurs, les actrices, les techniciens ou les intermittents, revoir enfin les salles se remplir. Comment cela pourrait-il être le cas maintenant que la cérémonie est passée?

Présentée par Marina Foïs, niveau adolescente aussi, la soirée s'est transformée en un meeting politique. La cible était, entre autres, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, à laquelle il était demandé par tous les moyens ou presque, y compris scatologiques, d'agir. Les nantis du cinéma, et plus généralement du monde de la culture, dont l'existence n'est pos­ sible, depuis des années, que par la perfusion étatique provenant des impôts de la collectivité nationale, ont multiplié les« performances» et autres sketchs tendance pétomaniaques, avec grossièretés et injures à la clé. La cérémonie des César 2021 fut celle de la honte et de la vulgarité du Paris de la« culture ». Des exemples? La« maîtresse de cérémonie» n'ar­rêtait pas de demander si« la taille, ça compte?». Il y a des cours de récréation où le niveau intellectuel est plus élevé. Sans compter l'irruption de Corinne Masiero, alias Capitaine Marleau à la télévision, nue et ensanglantée pour« soutenir» les intermittents du spectacle, pourtant bénéficiaires d'une seconde « année blanche» qui en fait des personnes en vacances prolongées.

Outre la vulgarité, le gratin du « cinéma français» s'est cru un soir de fête de l'Humanité, les slogans et diatribes fusant au sujet de l'islarno-gauchisme, de la sécurité globale ou du fait de savoir si la culture, la leur, est ou non essentielle dans un pays où une pandémie a déjà tué plus de 80 000 personnes. Mais de cela, ce gratin n'a cure : il vit dans un autre monde, celui où l'argent ruisselle. A aussi été récompensée la « diversité», surtout noire. Reste que le ridicule, lui, semble ne pas payer : l'audience de la cérémonie 2021, bien que retransmise en clair, a été l'une des pires de l'histoire des César. Le film récompensé s'appelle Adieu les cons et c'est en effet ce que le spectateur a envie de dire aux personnes qui ont occupé le petit écran vendredi dernier.

Source : Présent 16/03/2021

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lundi, 15 mars 2021

Avez-vous lu le dernier numéro de Terre & peuple magazine ?

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L’impossible assimilation

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Entretien de Nicolas Gautier avec Alain de Benoist

Le débat sur l’« intégration » des immigrés s’enlise depuis des décennies, ne serait-ce que parce qu’il n’est jamais précisé à quoi il s’agit de s’intégrer : à une nation, à une histoire, à une société, à un marché ? C’est dans ce contexte que certains préfèrent en appeler à l’« assimilation ». Il y a deux mois, le magazine Causeur consacrait tout un dossier à cette notion en titrant, en première page : « Assimilez-vous ! » Ça vous inspire quoi ?

Dans les milieux qui s’inquiètent le plus du flot migratoire, on entend en effet souvent dire que l’assimilation serait la solution miracle : les immigrés deviendraient des « Français comme les autres », et le problème serait résolu. C’est la position défendue avec talent par Causeur, mais aussi par des auteurs comme Vincent Coussedière, qui va faire paraître un Éloge de l’assimilation, ou Raphaël Doan (Le rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours). D’autres objectent que « les immigrés sont inassimilables ». D’autres, encore, refusent l’assimilation parce qu’elle implique nécessairement le métissage. Ces trois positions sont très différentes, et même contradictoires, mais elles ont en commun de considérer que l’assimilation est possible, au moins en théorie, même si certains n’en veulent pas ou considèrent que les immigrés ne jouent pas le jeu.

L’assimilation est un concept de nature universaliste, hérité de la philosophie des Lumières (le mot se trouve déjà chez Diderot). Il présuppose que les hommes sont fondamentalement tous les mêmes. Pour faire disparaître les communautés, il faut donc amener les individus qui les composent à s’en détacher. C’est en quelque sorte un marché que l’on se propose de passer avec les immigrés : devenez des individus, comportez-vous comme nous et vous serez pleinement reconnus comme des égaux, puisqu’à nos yeux l’égalité suppose la mêmeté.

Vous vous souvenez de l’apostrophe de Stanislas de Clermont-Tonnerre, en décembre 1789 : « Il faut tout accorder aux Juifs comme individus, il faut tout refuser aux Juifs comme nation ! » (Les Juifs n’ont pas cédé à ce chantage, sans quoi ils auraient dû renoncer à l’endogamie et il n’y aurait plus de communauté juive aujourd’hui.) Emmanuel Macron ne dit pas autre chose quand il affirme que la citoyenneté française reconnaît « l’individu rationnel libre comme étant au-dessus de tout ». Raphaël Doan est très clair sur ce point : « L’assimilation est la pratique qui consiste à exiger de l’étranger qu’il devienne un semblable […] Pour assimiler, il faut pratiquer l’abstraction des origines. » Autrement dit, qu’il cesse d’être un Autre pour devenir le Même. Pour ce faire, il doit oublier ses origines et se convertir. « Émigrer, c’est changer de généalogie », dit Malika Sorel. C’est plus facile à dire qu’à faire. Car s’assimiler aux « valeurs de la République », cela ne veut rien dire. S’assimiler, c’est adopter une culture et une histoire, une sociabilité, un modèle de relations entre les sexes, des codes vestimentaires et culinaires, des modes de vie et de pensée spécifiques. Or, aujourd’hui, les immigrés sont dans leur majorité porteurs de valeurs qui contredisent à angle droit celles des populations d’accueil. Quand on leur propose de négocier leur intégration, on oublie tout simplement que les valeurs ne sont pas négociables (ce qu’une société dominée par la logique de l’intérêt a le plus grand mal à comprendre).

Et vous, l’assimilation, vous la jugez bonne ou mauvaise ?

Ni bonne ni mauvaise. J’ai plutôt tendance à la croire impossible. La raison principale est qu’on peut assimiler des individus mais qu’on ne peut pas assimiler des communautés, surtout quand celles-ci représentent 20 à 25 % de la population et que celles-ci sont concentrées – « non parce qu’on les a mis dans des ghettos, mais parce que l’être humain cultive naturellement le voisinage de ceux qui vivent comme lui » (Élisabeth Lévy) – sur des territoires qui favorisent l’émergence de contre-sociétés exclusivement basées sur l’entre-soi. C’est surtout vrai dans un pays comme la France, marquée par le jacobinisme, qui n’a cessé de lutter contre les corps intermédiaires pour ramener la vie politique et sociale à un face-à-face entre l’individu et l’État. Colbert avait déjà déployé de grands efforts pour « franciser » les Indiens d’Amérique. Ce fut évidemment un échec.

En France, l’assimilation a connu son apogée sous la IIIe République, à une époque où la colonisation battait son plein à l’initiative des républicains de gauche alors désireux de faire connaître aux « sauvages » les bienfaits du « progrès ». Mais la IIIe République a aussi été une grande éducatrice : dans les écoles, les « hussards noirs » mettaient un point d’honneur à enseigner l’histoire glorieuse du roman national. Nous n’en sommes plus là. Toutes les institutions (Églises, armée, partis et syndicats) qui facilitaient l’intégration et l’assimilation dans le passé sont en crise. L’Église, les familles, les institutions ne transmettent plus rien. L’école elle-même, où les programmes sont dominés par la repentance, n’a plus rien à transmettre, sinon la honte des crimes du passé.

L’assimilation implique qu’il y ait une volonté d’assimiler du côté du pouvoir en place et un désir d’être assimilé du côté des nouveaux arrivants. Or, il n’y a plus ni l’une ni l’autre. En décembre dernier, Emmanuel Macron l’a explicitement déclaré à L’Express : « La notion d’assimilation ne correspond plus à ce que nous voulons faire. » On voit mal, d’autre part, quelle attractivité le modèle culturel français peut encore exercer sur des nouveaux venus qui constatent que les autochtones, qu’ils méprisent souvent, quand ils ne les haïssent pas, sont les premiers à ne vouloir rien savoir de leur histoire et à battre leur coulpe pour se faire pardonner d’exister. Dans ce qu’ils voient, qu’est-ce qui peut les séduire ? Les enthousiasmer ? Les pousser à vouloir participer à l’histoire de notre pays ?

Dernière remarque : dans le modèle assimilationniste, l’assimilation est censée progresser de génération en génération, ce qui peut paraître logique. Or, on s’aperçoit qu’en France, c’est exactement le contraire. Tous les sondages le démontrent : ce sont les immigrés des dernières générations, ceux qui sont nés français et possèdent la nationalité française, qui se sentent le plus étrangers à la France, qui pensent le plus que la charia prime la loi civile et trouvent le plus inacceptable tout « outrage » à leur religion. En août dernier, interrogés sur la proposition « L’islam est-il incompatible avec les valeurs de la société française », 29 % des musulmans répondaient par l’affirmative, tandis chez les moins de 25 ans, cette proportion était de 45 %.

Un tel débat est-il propre à la France ? Aux pays occidentaux ? Ou bien la question de l’intégration par l’assimilation se retrouve-t-elle un peu partout ?

Les pays anglo-saxons, n’ayant pas été marqués par le jacobinisme, sont plus hospitaliers aux communautés. Par ailleurs, aux États-Unis, les immigrés n’ont en général aucune animosité envers le pays dans lequel ils cherchent à entrer. La grande majorité d’entre eux, à qui l’on a inculqué le respect des Pères fondateurs, veulent être américains. Le « patriotisme constitutionnel » fait le reste. En Asie, c’est encore différent. La notion d’assimilation y est inconnue, pour la simple raison que la citoyenneté se confond avec l’appartenance ethnique. Pour les deux milliards d’individus qui vivent dans le nord et le nord-est de l’Asie, en particulier dans la zone d’influence confucéenne, on naît citoyen, on ne le devient pas. C’est la raison pour laquelle la Chine et le Japon refusent de faire appel à l’immigration et ne naturalisent qu’au compte-gouttes (les très rares Européens qui ont obtenu la nationalité japonaise ou chinoise ne seront, de toute façon, jamais considérés comme des Japonais ou des Chinois).

Source : site Boulevard Voltaire

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dimanche, 14 mars 2021

Bistrots !

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Où sont-ils les Dédé, les Fabrice, les Tarik qui venaient, à la sortie du boulot, boire leur demi ou leur anisette au comptoir, discutant avec la patronne et bénéficiant des conseils PMU de Momo qui était particulièrement au courant puisqu'il avait passé la journée à analyser Paris Turf et les pages hippiques du Parisien ? Où est-il Loulou, qui « en avait marre des bougnoules » (« Je dis pas ça pour toi Tarik, toi t'es un copain, je parle en général... ») et qui trouvait « qu'un patron chinois, ça fait chier, mais au moins, ça fait voyager... » ? Où-sont elles ces ombres timides qui n'osaient pas trop parler mais écoutaient et souriaient aux rythme des divers soubresauts de la conversation ? Où sont-ils ces couples illégitimes échangeant des baisers indécents et passionnés sous l'oeil égrillard des habitués ? Où sont-ils ces apprentis écrivains griffonnant, après plusieurs minutes passées dans la contemplation du plafond, quelques mots enragés et définitifs sur leur carnet moleskine ? Où sont-elles ces demi-vielles, à la fois aguicheuses et dédaigneuses, venues s'illusionner quelques moments sur le pouvoir de leurs charmes fanées ? Où sont-ils ces joueurs de belote qui semblaient vouloir se confondre avec un décor de film en noir et blanc?  Où sont-ils ces analystes politiques, ces géopolitologues, ces spécialistes en tout se découvrant une nouvelle spécialité à chaque tournée ? Où sont-ils ces vieillards crevassés et tremblants, terrorisés à l'idée de se retrouver seuls à l'heure de la fermeture ? Ou sont-ils ces hommes mal mariés s'offrant une parenthèse avant l'enfer conjugal? Et où suis-je moi qui aimait tant ce demi-monde, pas toujours brillant mais parfois génial, à la fois accablant et chaleureux, bancal et fatigué, hilarant et tragique, glorieux et misérable, qui ressemblait tant à la vie ?

Source : amoyquechault.over-blog.com

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samedi, 13 mars 2021

Un grand entretien avec Franck Buleux sur son Cahier d'Histoire du nationalisme consacré à Pierre Poujade sur le site Méta infos

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Propos recueillis par Miche Lhomme

Dans votre cahier, vous distinguez en fait deux poujadismes, celui de 53 et celui de 56 ? Abordons si vous le voulez bien d’abord celui de 53 : qu’est-ce qui déclenche la colère de juillet 53 ?

La colère de 1953, c’est d’abord, et avant tout, la conséquence de l’abus de fiscalité pour les travailleurs indépendants, en particulier les artisans et les commerçants ainsi que les méthodes de recouvrement pour mettre en place le calcul et la perception des sommes dues, la « honte » d’être contrôlé sur place (et non seulement sur pièces) par des fonctionnaires méprisants car sous statut étatique. La victoire électorale du poujadisme naît d’abord dans les élections consulaires : chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et chambres d’agriculture. Il y a des listes de « défense des artisans et des commerçants » qui obtiennent la victoire dans ces corps de métiers à travers la France. Puis, ce sont ces élus consulaires, ancrés dans leurs métiers, parfois élus locaux, ancrés dans leurs territoires, qui vont représenter les structures poujadistes, dont la plus emblématique, mais pas l’unique, fut l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), le fer de lance de l’UFF (Union et fraternité française), qui regroupe l’ensemble des structures et qui obtiendra un groupe politique à l’Assemblée nationale entre 1956 et le retour aux affaires de De Gaulle en 1958. Le poujadisme, c’est un cri, celui de la volonté de retrouver une parole face à un État sans mesure, notamment fiscale, une faculté retrouvée de dire « basta ! » (ça suffit !) à l’État profond, un « trumpisme » avant l’heure, comme l’affirme Jean-Marie Le Pen dans ses Mémoires, nous y reviendrons. C’est aussi une ancienne tradition française de contestation du pouvoir fiscal, celle des jacqueries sous l’Ancien Régime. L’impôt doit être consenti pour être considéré comme juste, il y a un moment où ce n’est plus le cas, même si le Parlement vote l’impôt depuis 1790. Alors les gouvernants ont trouvé une parade : seuls 43 % des Français paient l’impôt sur le revenu… et 100 % paient la TVA, mais ne s’en plaignent pas car la consommation fait passer sans douleurs le coût fiscal ! L’impôt indirect est probablement la meilleure réponse à la contestation fiscale mais c’est un autre sujet.

Dans une lutte, il y a toujours un aspect politique évidemment mais en 1953, il s’agissait de faire pression sur les élus nationaux, de les « accompagner », pas de les remplacer. Le slogan « Sortez les sortants ! » va s’imposer peu à peu jusqu’aux élections législatives de janvier (le lendemain du premier janvier !) 1956. Le leitmotiv des poujadistes devient alors la convocation d’une nouvelle Assemblée constituante, comme en 1789. Pour se substituer ou continuer l’esprit révolutionnaire ? Ce débat sera peu abordé mais si de nombreux contre-révolutionnaires rejoindront, entre 1958 et 1965, Poujade comme Jean Silve de Ventavon, Emmanuel Beau de Loménie ou Jacques Ploncard d’Assac, qui offriront leurs plumes acérées à Fraternité française, le journal de Poujade.

Vous évoquez là la dissolution ratée d’Edgar Faure de décembre 1955 et le début de la campagne électorale du « Sortez les Sortants ! » avec la victoire incontestable qui surprend tout le monde de l’UDCA, comment sommes-nous ainsi passés d’un poujadisme catégoriel, professionnel à un poujadisme politique, électoral ? Pourquoi ce succès immédiat dans les urnes et qu’est-ce donc que le poujadisme politique ? Sur quoi s’oppose-t-il et que revendique-t-il ? Ou Poujade n’était-il en fin de compte qu’un arriviste, qu’un opportuniste ? Que diriez-vous du deuxième poujadisme, celui d’après 1956 ?

Le résultat des élections de janvier 1956 fut une surprise : plus de cinquante députés élus, 13 % des suffrages exprimés (en comptant les apparentements) pour les listes Poujade sur l’ensemble (ou presque) du territoire. Presque, car les poujadistes n’avaient pas de listes sur l’ensemble de l’hexagone (en Normandie rurale par exemple, il n’y avait pas de liste UFF-UDCA dans l’Orne et dans la Manche, les deux départements les plus traditionnels du « pays aux Léopards ») et l’Algérie avait été privée d’élections par le pouvoir pour cause d’émeutes potentielles, alors que le poids militant de l’UDCA, notamment grâce au cafetier d’Alger, Joseph Ortiz, y était important en termes de militantisme. Poujade, dès 1954, sent qu’il y a une France qui a besoin d’un discours, disons « de droite », un peu musclé, fondé sur la valeur du travail mais aussi teinté de nationalisme (la France perd sa présence peu à peu dans le monde, l’époque est à la décolonisation et Mendès porte ce fardeau comme s’il correspondait au « sens de l’histoire »), un discours de vérité. Le public est de plus en plus nombreux dans ses rassemblements, y compris dans la capitale où il triomphe au parc des Expositions de la porte de Versailles le 25 janvier 1955 (un an avant la percée électorale), avec une organisation incroyable de cars bondés de militants et de sympathisants venus de toute la France. Comme la nature, la politique a horreur du vide : De Gaulle, un temps revenu en 1947 avec son Rassemblement du peuple français (RPF) a quitté (provisoirement) la scène et il y a un électorat qui refuse le « combat à trois » issu de la Résistance entre communistes, socialistes de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et démocrates-chrétiens du MRP (Mouvement républicain populaire). Certes, depuis 1949, à droite, le Centre national des indépendants (CNI), devenu CNIP (avec le « p » de « paysan », issu du ralliement du Parti paysan) en 1951 vient parfois bousculer le jeu, mais avec une modération de notables issus des provinces françaises. Je pense qu’il y a aussi, dans une frange non négligeable de la population, une envie de sortir de la IVeRépublique, système où les radicaux à tendance socialiste succédaient aux socialistes à tendance radicale, sous l’œil agressif, mais raisonné (sauf lors des violences meurtrières de 1947 qui virent le départ des ministres communistes jusqu’à leur retour… en 1981) du « parti de Moscou ».

Pierre Poujade n’a rien calculé. Il s’est laissé porter par sa popularité naissance, par un certain engouement populaire. Il n’était même pas candidat en janvier 1956, laissant passer son unique chance d’être élu député. En leader national, il se pensait candidat « partout » et il ne fut élu nulle part. Cette erreur politique (que Le Pen, qui l’a donc vécu, ne fera pas en 1986 lors des législatives à la proportionnelle départementale, même mode de scrutin qu’en 1956) lui sera fatale. Son groupe, relativement important (plus de 50 élus), est divisé. Une douzaine de députés seront rapidement invalidés par l’Assemblée nationale elle-même, ainsi juge et partie, pour des raisons d’apparentements électoraux (et un cumul de suffrages) interdits entre des mouvements ayant le même leader (Poujade) et le même programme. Le groupe UFF subira par la suite des tiraillements et des défections, notamment avec le retour annoncé du général De Gaulle qui mettra fin à cette tentation populiste. Les voix (près de 3 millions) qui se sont portés sur les candidats poujadistes fonderont comme neige au soleil pour se rassembler, en 1958, derrière l’Union pour la nouvelle République (UNR). Seuls deux députés (anciens) poujadistes survivront à la curée démocratique, Le Pen réélu à Paris sous l’étiquette du CNIP et un élu picard, passé de Poujade à l’UNR. Les autres abandonneront, pour la quasi-totalité, la vie politique. Poujade sera défait dans le Maine-et-Loire et les autres sortants fidèles au mouvement poujadiste seront largement battus. La Roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole, particulièrement en politique.

Opportuniste, Poujade ?

Dès 1957, il appelle au retour de De Gaulle pour, dit-on, diriger un « grand ministère » au sein d’un gouvernement d’union nationale. Plus tard, lorsqu’il s’avèrera que son opposition au système ne lui apporte que des ennuis financiers comme judiciaires, il abandonnera cette posture politique non féconde. Sa dernière opposition au système, tout en ayant milité contre De Gaulle jusqu’en décembre 1965 (notamment via son journal d’opposition, Fraternité française), sera d’apporter son soutien à Jean Lecanuet au premier tour de la présidentielle du 5 décembre. Mais, entre les deux tours, contrairement à l’ensemble des soutiens de Lecanuet et de Tixier-Vignancour, Poujade opte clairement pour… De Gaulle. Cela faisait plus de 12 ans qu’il se battait contre un système, à la Don Quichotte contre des moulins à vent, probablement estime-t-il qu’il serait plus utile à l’intérieur ? Le 19 décembre 1965, la réélection de De Gaulle marque la fin de l’opposition de Poujade.

En fin de compte, Poujade n’était-il qu’un commerçant en colère, un simple tribun ou un vrai homme politique ? Etait-il d’ailleurs fasciste et antisémite comme le prétendit L’Express ou communiste ? N’y-a-il pas eu de fait un rapprochement entre les poujadistes et les communistes alors très puissants en France à la sortie de la guerre ? De quel côté le cœur des poujadistes balançaient-ils réellement ?

Sur l’option communiste, Poujade a toujours été anti-communiste et ces derniers le lui rendaient bien, de sa jeunesse maréchaliste au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot jusqu’à son rapprochement avec la droite gaulliste puis giscardienne et chiraquienne. L’hypothèse de ce rapprochement tient dans deux éléments : d’abord, le fait qu’un élu communiste de Saint-Céré vienne avertir Poujade, en 1953, de l’arrivée des « polyvalents » dans le bourg et ensuite, le peu d’attaques des communistes contre l’UDCA entre 1953 et 1955. Sur le premier point, l’élu communiste de St-Céré était un artisan forgeron et Poujade était commerçant, le monde de la boutique l’a emporté sur la question de la lutte des classes, entre deux « petits patrons ». Il ne faut pas chercher de fondement politique, le conseil municipal de Saint-Céré, dirigé par un radical, était très composite, Poujade ayant lui-même été élu comme « apparenté au mouvement gaulliste (RPF) ». Sur le second point, le PCF ne voulait pas ostraciser un potentiel électorat populaire (même s’il était composé de « patrons ») et hésitait à décrire le « projet fasciste » de Poujade, qui était, en revanche, dénoncé par les socialistes de Mollet et surtout les radicaux de Mendès-France. Toutefois, lorsque les poujadistes se transforment en réel adversaire politique, l’UDCA devient un ennemi identifié comme issu de l’extrême droite fasciste, raciste et antisémite.

La question fasciste, dix ans à peine après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est délicate à poser. Il est clair que, pour les thuriféraires de Mendès, toute critique visant le liquidateur de l’Indochine, était, par nature, à connotation antisémite. L’attaque contre la politique menée valait attaque ad hominem. L’Express, hebdomadaire fondé à cette époque par les Servan-Schreiber, pour soutenir la politique de Mendès, en rajoutait pour ostraciser Poujade, son épouse (comparée à l’Argentine Éva Perón dans le journal) et ses électeurs. Un Front républicain avait d’ailleurs été mis en place dès janvier 1956 pour interdire toute possibilité à quiconque de nommer un ministre poujadiste dans un gouvernement, qu’il soit de centre-gauche ou de centre-droit. Si le Rubicond était franchi, le responsable politique ne faisait plus partie de « l’arc républicain »… Cela ne vous rappelle pas les élections régionales de 1998 ? Jacques Chirac a dû trop étudier cette période à Sciences-Po… Quand on lit l’ensemble des biographies des députés poujadistes, dont je publie l’exégèse dans mon ouvrage, on a envie d’éclater de rire compte tenu, pour la plupart d’entre eux, de leurs états de service contre l’occupant allemand. Et puis, on se dit qu’il arrivera la même chose à Jean-Marie Le Pen avec ses députés européens en 1984 puis nationaux en 1986. Le but de L’Express, en 1956, était de déclarer « fascistes » des élus ayant obtenu des décorations liées à leur action contre l’occupant. Comme en 1984 avec Michel de Camaret, député FN à l’Assemblée européenne et compagnon de la Libération, par exemple. La violence de la campagne anti-Le Pen, dès 1984, puise sa source dans L’Express de 1956. Une différence notable : Le Pen est un vrai politique, il a su résister à l’opprobre médiatique.

Les électeurs poujadistes sont les Français du zinc (oui, dans les années 1950, les estaminets étaient ouverts et on prenait un « petit noir » au zinc…), ceux qui travaillent et qui ne veulent pas être traités de « colonialistes » chaque jour. N’oubliez pas que nous sommes en pleine période de décolonisation et que l’ethno-masochisme dont souffrent la quasi-totalité de nos élites contemporaines provient de cette période. Je rappelle aussi que nous sommes dans une période centrale, entre le retrait de De Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, à La Boisserie, sa demeure familiale, et son retour après le 13 mai 1958 et dans ce court temps, il y eut la place pour la naissance d’un mouvement populaire de droite.

Poujade aurait-il commis des erreurs politiques et lesquelles ?

L’erreur politique essentielle de Pierre Poujade est de ne pas avoir été candidat en janvier 1956, ce qui lui aurait permis de présider (et de contrôler par sa prestance et ses qualités oratoires) le groupe (comme le fit Le Pen en 1986). Ensuite, seconde erreur politique (vouloir effacer la précédente) sa candidature dans le premier secteur de Paris lors d’une élection partielle un an plus tard : il ne sentait pas cet électorat urbain de la rive gauche de la capitale qui le lui a bien rendu. Il laissait ainsi ses cadres se diviser à l’Assemblée sur l’intervention des troupes françaises à Suez, en Égypte, et le retour aux affaires des gaullistes et ses troupes militantes s’éroder. Les résultats des élections locales, cantonales et partielles, ne furent jamais favorables entre 1956 et 1958. Le Pen l’indique clairement dans la première partie de ses Mémoires, parue en 2018, l’encadrement du mouvement Poujade n’avait pas de culture politique. La faiblesse et l’absence d’homogénéité politique ont fait chavirer, rapidement et définitivement, le navire Poujade.

Plus globalement, je pense que le retour annoncé de De Gaulle que Poujade rencontre dans ses bureaux parisiens, rue de Solferino, dès la fin de 1956, a largement déstabilisé le leader commerçant. Dans l’une de ses autobiographies, parue à la fin des années 1970, lorsque Poujade évoque cette rencontre, on ressent l’impression amère (pour le lecteur) d’un élève reçu par son maître. Dans le même temps, les missi dominici gaullistes (ceux qui attendent le pouvoir) essaient de créer, à l’intérieur du mouvement poujadiste, des dissensions en faveur du retour de « l’homme du 18-Juin ».

Poujade est un commerçant. Ses thuriféraires comme ses ennemis l’ont qualifié de « petit commerçant de Saint-Céré » ou de « papetier de Saint-Céré ». Ils n’avaient pas tort. Face à De Gaulle, « le Général », il avait perdu de sa superbe exercée lors des rassemblements populaires du milieu des années 1950. La croix de Lorraine a vite remplacé, comme épinglette, le coq hardi sur fond de France éternelle sur les rebords des vestes des partisans du changement de République. Une France qui rêvait d’un militaire ne pouvait pas se contenter d’un marchand de papier.

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vendredi, 12 mars 2021

Immigration : à la source de l’aveuglement

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Yvan Rioufol

L’éléphant est là, dans le salon. Pourtant, il reste inconvenant de s’en étonner. Ainsi en est-il de l’immigration  de masse : elle emplit les débats par ses effets, sans être nommée ni remise en question. Les cités de la «diversité» sont en insurrection permanente ? C’est à cause du confinement, de la crise économique, des insuffisances de l’État, etc. Le système scolaire explose ? C’est à cause d’un manque de moyens, de la rigidité de la carte scolaire, d’une incompréhension de l’attente des familles, etc. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est le premier à s’interdire de remonter à la source des désastres. Ils peuvent pourtant conduire au terrorisme, ou à la barbarie. Le 27 février à Reims, un journaliste de L’Union, Christian Lantenois, a été laissé pour mort par un Algérien multirécidiviste, dans le « quartier prioritaire » de la Croix-Rouge. Que faisait ce délinquant en France ? Silence.

Les historiens auront besoin de l’expertise de psychiatres et d’hypnotiseurs, s’ils veulent un jour lever l’énigme de cet envoûtement. Ces spécialistes ne seront pas de trop pour expliquer l’hébétude des dirigeants et des médias : le nouveau peuplement tumultueux les laisse les bras ballants. Or la sacralisation du phénomène est une aberration intellectuelle, pour qui raisonne en termes de bénéfices- risques : les désordres dépassent largement les bienfaits survendus de la « société ouverte ». L’éclatement du pays n’est pas le résultat du seul individualisme né de la société de consommation. La rupture dans la cohésion sociale s’accélère sous le poids d’une contre-société importée. Bien qu’encore minoritaire, celle-ci déséquilibre déjà l’ordre social par son refus, parfois violent, de s’intégrer. Les citoyens financent leur dissolution programmée. Situation absurde.

Le « populisme », épouvantail des élites déracinées, n’est autre que le refus des gens de devenir étrangers dans leur pays. Certains territoires sont gagnés par l’ordre islamique, dans l’indifférence des puissants. Cependant, la sourde résistance populaire n’est pas suffisante pour affronter l’idéologie migratoire. Celle-ci est au cœur de l’aveuglement de tous les gouvernements. Parce qu’ils ne veulent pas suivre Marine Le Pen, ils ne font pas obstacle à cette mer qui monte. « La migration est un droit humain », a même renchéri le pape, lors de sa visite en Irak. En cinq ans, la France a accueilli deux millions d’immigrés supplémentaires. La crise sanitaire a ralenti les flux en 2020. Reste que les entrées régulières ont été de 300 000 personnes, contre plus de 400 000 en 2019. « Tout semble fait aujourd’hui pour que le caractère “exceptionnel” et étonnant de l’immigration comme phénomène social soit banalisé, naturalisé », constate Vincent Coussedière (1).

Évacuer l’éléphant du salon revient donc, préalablement, à libérer le discours officiel de l’emprise subversive des immigrationnistes. Ils ont rendu naturel un phénomène dévastateur par son ampleur. La honte de soi, la déconsidération du passé national, la fascination pour les minorités quérulentes sont autant de poisons lents. Ils ont été inoculés durant des décennies par les destructeurs de l’assimilation, vue comme un nouveau racisme. Ce sont eux et leurs héritiers qu’il s’agit d’identifier afin de combattre leurs idées fausses, avalisées par l’Union européenne et son droit à l’immigration. Ceux qui ont œuvré depuis l’après- guerre à culpabiliser la France, dans le sillage de Jean-Paul Sartre, sont les fossoyeurs de la nation et les attiseurs de possibles guerres civiles. Ils sont responsables du multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme et de l’effacement des indigènes. C’est au prix de leur dénonciation que la France retrouvera la maîtrise de ses frontières.

Monde à l’envers

L’État pusillanime s’est laissé bercer par les slogans avantageux sur l’accueil de l’Autre et son respect. Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, applique cette paresse quand, dans son opposition au RN, il fait le lien, mardi, entre le « localisme » et la xénophobie. D’autres avant lui fustigeaient « la France moisie », dans ce même mépris pour le « plouc » et sa terre familière. Quand l’ancien président, Nicolas Sarkozy, déclare dans Le Figaro : « Les civilisations disparaissent sous l’effet de la consanguinité, pas sous celui de la diversité », il oublie que le métissage peut mener au détissage : si l’entre-soi peut certes devenir asphyxiant, l’ouverture impensée peut conduire à la disparition d’un peuple.

Beaucoup de Français vivent ce moment angoissant, moqués par ceux d’en haut. Or, comme le remarque Coussedière, les gouvernements successifs,  au prétexte de respecter la neutralité en matière de religion, en sont venus à être neutres en matière de mœurs et de culture, abandonnant l’assimilation au profit d’une intégration molle, puis d’une inclusion invitant le « migrant » à exiger de son hôte qu’il se plie à ses différences! Le monde à l’envers.

Il suffit de regarder l’état de certaines universités pour se convaincre du dérèglement des esprits, contaminés par le « diversitisme ». Car la loi des séries ne s’applique pas seulement aux intifadas des cités ; les insurrections s’y multiplient à mesure que les faussaires nient le lien entre l’insécurité et l’immigration. Depuis que la réalité de l’islamo-gauchisme a été contestée par une partie du monde universitaire, elle éclate dans de nombreux secteurs. À l’Institut d’études politiques de Grenoble, deux professeurs ont été traités de « fascistes » par l’Unef locale, au prétexte qu’ils contestaient la pertinence de l’accusation en islamophobie. Désavoués par leurs collègues, ils ont été placés sous protection policière. Mardi, sur CNews chez Pascal Praud, l’un des enseignants, Klaus Kinzler, a crevé l’écran en se présentant comme « un citoyen et un guerrier », décidé à résister à la démolition de la démocratie (voir mon nouveau blog : blogrioufol.com). Qu’attend l’État pour donner l’exemple ?

Résistance

La résistance : le mot que les Français doivent s’approprier. Ils n’ont plus à suivre ceux qui les ont trahis. L’idéologie migratoire, conjuguée à la culpabilisation unilatérale, peut vite conduire au naufrage de la nation. Stefan Zweig : « Aucune vie, aucune brutalité sur terre n’a fait verser autant de sang que la lâcheté humaine. » Le temps presse.

(1)Éloge de l’assimilation, Le Rocher.

Source : Le Figaro 12/03/2021

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jeudi, 11 mars 2021

Vive le nucléaire *

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Gaëtan de Capèle

Faut-il rayer le nucléaire de la carte du monde ? Les écologistes en rêvent depuis la catastrophe de Fukushima. Cet événement, né d’un tsunami et non d’une défaillance de la centrale japonaise, a marqué un tournant dans la guerre entre ati et pro-atome. Le choix radical de l’Allemagne d’y renoncer quasiment du jour au lendemain a galvanisé les procureurs verts. Chez nous, la promesse de fermer Fessenheim, arrachée à François Hollande et exécutée par Emmanuel Macron, leur donne des ailes pour exiger une sortie définitive du nucléaire.

Cette obsession idéologique résiste mal au principe de réalité. Le réchauffement climatique, s’inquiète-t-on, menace l’avenir de la planète. Justement, l’énergie nucléaire, dont les critères de sécurité ont été relevés à des niveaux sans précédent, n’émet quasiment aucun CO2, ce qui nous vaut de figurer parmi les meilleurs élèves. Célébrée pour avoir décidé de s’en passer, l’Allemagne, qui se chauffe et s’éclaire avec des centrales à charbon et au gaz, pollue désormais plus que tout autre en Europe. Où est la logique ?

La France, entend-on, ambitionne de reconquérir sa souveraineté en tous domaines. Forte d’un parc nucléaire unique, elle peut se prévaloir – privilège rare – de son indépendance énergétique. Avec lui, elle dispose d’un outil qui assure une production constante et pilotable. En réduisant sa puissance, elle prend le risque de pénuries l’hiver venu… Où se trouve donc l’intérêt national ?

L’avenir, nous dit-on, réside dans le développement des énergies renouvelables. Peut-être, et nous déployons d’ailleurs de gros efforts pour nous équiper. Mais la route sera longue avant de produire et de stocker suffisamment d’électricité pour faire tourner le pays. À ce jour, personne n’a encore résolu l’équation fondamentale de l’intermittence de ces sources d’énergie, à l’origine de coupures parfois dramatiques, comme récemment au Texas ou en Californie, où l’on paie des factures d’électricité astronomiques. Est- ce vraiment cela le modèle que l’on souhaite proposer aux Français ?

(*) le titre est de nous. Titre original : Principe de réalité

Source : Le Figaro 11/03/2021

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Le nouveau numéro de Livr'arbitres (n°32) consacré à Henry de Montherlant est sorti

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Les Mariannes idéologiques de Marlène schiappa

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Paul Vermeulen

Lundi 8 mars 2021, dans le cadre de la Journée internationale des droits de la femme, Marlène Schiappa, ministre délégué à la Ci- toyenneté, ministère dont personne ne connaît la feuille de route réelle, sinon son caractère de récompense pour bons et loyaux services, auparavant secrétaire d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, « mettait à l’honneur » 109 femmes supposées être de « nouvelles Mariannes » qui, selon elle, représenteraient « la France et sa diversité ». De secrétaire d’Etat à ministre, ce n’est pas rien en République, même si les titres ronflants masquent un vide sidéral. L’ action portée par Schiappa ce 8 mars en est la démonstration.

Le ministre délégué à la citoyenneté organisait donc une exposition dans le but, selon ses mots, de « célébrer » cette « diversité », dans un pays où l’idée de rendre hommage à Pétain, comme général de la Grande Guerre, ou à Charles Maurras donne de l’urticaire à la majorité idéologique au pouvoir. La « diversité », pour les prétendues élites mondialisées, un peu moins cependant en un monde aujourd’ hui désenchanté par le coronavirus, prime donc l’héritage.

Que des femmes du peuple soient choisies et mises à l’honneur en France à l’occasion de cette journée, personne n’y trouvera à redire, au contraire. Cependant, Marlène Schiappa en profite, utilisant et manipulant de ce fait une grande partie de ces 109 femmes, pour pratiquer ce qu’elle fait le mieux : l’idéologie massive.

L’idée ? « Renouveler les visages de la République et de la Citoyenneté » par le biais d’une exposition visant à promouvoir « le sang neuf de la République » (d’aucuns s’étonneront que des manifestations antifas ne se soient pas immédiatement déclenchées face à une telle expression) qui serait « la figure de la France d’aujourd’hui et de demain ». Les portraits sont exposés au Panthéon. Ce sont des femmes de nombreux horizons, policières, infirmières ou aides-soignantes mais aussi pléthore de féministes et de femmes naturalisées. L’exposition va plus loin dans la volonté d’imposer le « réel » quasi sectaire qui anime LREM en exposant aussi, comme symbole de la République française donc, une femme transgenre et une femme noire voilée.

Les critiques ont immédiatement fusé, à l’exemple de la réaction de Lydia Guirous, sur Twitter. Selon elle, « LREM est toujours enlisée dans le relativisme. Marianne [...] ne sera JAMAIS voilée. L’islamisme et ses symboles ne se combattent pas à moitié ! ». Marlène Schiappa a voulu légitimer son choix, elle aussi par un tweet, ce qui est beaucoup reproché à des per- sonnes telles que Donald Trump mais pourtant tout aussi pratiqué : « C’est Fatoumata Kébé, astrophysicienne, formée en France et qui fait la fierté du pays. Elle est aussi un formidable modèle pour des jeunes filles qui voudront se lancer dans les sciences. » Que Marianne et la République, pour le pouvoir en place, s’appellent « Fatoumata » en dit long sur la vision du monde qu’il promeut, sans sembler s’apercevoir que dans le 93, 13 % des « Fatoumata » qui accouchent sont excisées.

Source : Présent 10/03/2021

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lundi, 08 mars 2021

Luttes mémorielles

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Jean-Gilles Malliarakis

Les monstrueux déséquilibres du rapport Stora… comme la panthéonisation de Gisèle Halimi… comme les diverses déclarations scandaleuses du chef de l'État… tout cela s'additionne pour aggraver les tendances systématiques à la culpabilisation de la France.

De tels messages désastreux de repentance, de division et de dénigrement du pays, que lance presque chaque jour la Macronie, avant de se raviser le lendemain, pourraient bien, plus encore que l'impopularité de certaines mesures concrètes, coûter sa réélection en 2022 au vainqueur de l'élection de 2017.

Honneur par conséquent aux rares élus responsables, tel, dernièrement Louis Aliot maire de Perpignan, manifestant le courage de dénoncer clairement les crimes commis en Algérie, avant et après 1962, par les ennemis de la France et de son armée.

On jette souvent la pierre aux observateurs qui osent associer l'immigration illégale et l'insécurité résultant de la violence grandissante de certaines cités, l'islamisme radical et le terrorisme. On a même inventé, pour disqualifier ce double constat statistique, pourtant trivial, de faux concepts tel celui d'islamophobie. Hélas, celui-ci ne fait pas seulement fureur à la section UNEF grenobloise de Sciences Po.

On pourrait et on devrait considérer plus encore un autre lien. Il fonctionne à merveille entre, d'une part les campagnes de mensonges antinationaux, colportés à la fois par les médias, par la parole officielle, et par une partie du corps enseignant et, d'autre part, la haine que leurs discours attisent dans l'esprit de milliers de jeunes issus de l'immigration, à l'endroit de nos compatriotes. Ce phénomène est évidemment amplifié par les modes artificielles qui se disent désormais "décoloniales", "intersectionnelles", et autres barbarismes destructeurs.

Au travers de l'affaire de la liquidation de Boumendjel, on cherche rétrospectivement à exonérer de son caractère sanguinaire et à glorifier la lutte du FLN à l'époque de la bataille d'Alger. On gagnerait plutôt à rappeler simplement les faits.

C'est un gouvernement socialiste, présidé par Guy Mollet qui envoya le contingent en Algérie, pour y rétablir l'ordre. C'est bien la Quatrième république qui avait ainsi fait voter en mars 1956 les pouvoirs spéciaux, avec le blanc-seing du PCF. Le même ministère missionna l'armée pour effectuer, en janvier 1957, des tâches de police dans la Casbah d'Alger. Le ministre de la Justice s'appelait Mitterrand. Il ne semble pas s'être interrogé sur les méthodes d'investigation. Les terroristes mettaient alors la ville à feu et à sang, par des attentats aveugles particulièrement cruels et spectaculaires.

Or, cette dure bataille fut victorieuse pour les Français.

Si l'on souhaite se réconcilier aujourd'hui, avec une Algérie ruinée depuis 1962 par ses dirigeants, du fait de la gestion désastreuse de son indépendance et de la rente du Pétrole que la France avait découvert dans le Sahara, encore faudrait-il que la mafia, corrompue et incapable, issue du FLN, accepte, elle-même de reconnaître les faits criminels commis aussi bien contre les Européens et contre les Musulmans.

Ce mois de mars 2021 va bientôt offrir l'occasion de rappeler au contraire à la mémoire européenne le bicentenaire de ce qui était ressenti comme la juste lutte de chrétiens soumis au joug islamique de l'Empire ottoman.

La date du 25 mars 1821 est en effet considérée comme point de départ de la Guerre d'indépendance grecque, au point qu'elle est commémorée à Athènes comme fête nationale. Le caractère libérateur de ce soulèvement mérite d'être souligné. Fondée sur la loi coranique, la condition de tous les sujets chrétiens de l'Empire restait juridiquement inférieure à celle des musulmans sunnites commandés par les sultans-califes de Constantinople. Cette situation, en dépit de certaines tentatives apparentes ou avortées de réformes, telle le Nizam-i djedid promulgué en 1792 par Sélim III, n'avait pu évoluer depuis la date tragique de 1453 où Mehmet II s'était emparé de la Ville, abandonnée par l'occident.

Depuis le XVIIe siècle dans certaines régions montagneuses comme l'héroïque Souli en Épire, mais aussi dans les îles, ou dans des provinces éloignées comme le Magne au sud du Péloponnèse, et plus librement encore en Diaspora, les populations chrétiennes réfractaires s'organisaient.

De longue date, les provinces roumaines de Moldavie et Valachie jouissaient d'une relative autonomie sous la direction d'une aristocratie grecque de Constantinople.

En 1774, le traité de Kutchuk-Kaïnardji donnait le signal d'une profonde crise de la puissance turque, en recul dans tous les domaines, sauf celui de l'oppression. C'est de cette date que l'on fait partir traditionnellement la question d'Orient.

En 1804, c'est la Serbie orthodoxe qui, la première dans les Balkans, entreprend un soulèvement victorieux. Elle mettra fin en 1813, à une occupation de plus de 300 ans.

À la même époque l'Albanais Ali Tepeleni pacha de Janina, pour conquérir son autonomie n'hésite pas à recourir alternativement, contre le sultan, à l'appui de combattants chrétiens de l'Épire.

C'est donc tout naturellement que la date symbolique choisie pour l'appel à la lutte pour la liberté, fut une fête chrétienne, celle de l'Annonciation, et qu'elle fut lancée par Germanos archevêque de Patras.

Le romantisme européen, toutes nuances confondues, s'est alors investi dans le philhellénisme. Le poète anglais Byron le paya de sa vie en 1824. C'est en soutien à cette cause que Delacroix en 1824 et 1826 peignit ses deux chefs-d’œuvre bien connus, sur les Massacres de Chio et la Grèce expirante sur les ruines de Missolonghi. Appelant en France à se mobiliser aux côtés des Grecs opprimés, ce mouvement avait été largement annoncé dès 1811, au nom d'un christianisme qui n'hésitait pas à se dire conservateur, par Chateaubriand dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem. (1)

Aujourd'hui c'est l'Europe entière qui se révèle captive. Elle ne subit peut-être pas toujours le joug de conquérants visibles. Mais ses dirigeants acceptent et nous imposent des chaînes et des censures de plus en plus repérables. Comment dès lors ne pas saluer tous ceux qui formulent le vœu, éventuellement romantique, de s'en libérer et qui agissent pour s'en affranchir.

(1) On retrouvera ces pages dans le petit recueil publié sous le titre "Le Moment conservateur"

L'Insolent cliquez ici

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Sur la guerre d'Algérie : une exposition à Perpignan

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samedi, 06 mars 2021

Le bilan migratoire et sécuritaire de l’ère Macron

Brice-Hortefeux-soldat-perdu-du-sarkozysme.jpgInterrogé par Le Figaro sur l’avenir des Républicains, Brice Hortefeux, député européen, s’en est pris à Emmanuel Macron et à son désastreux bilan en matière d’immigration. L’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy sait, a priori, de quoi il parle. Edifiant.

Selon L’Obs, Emmanuel Macron serait décidé à parler plus de sécurité et d’immigration. Est-ce trop tard selon vous ?

Le bilan de la politique migratoire est sans appel : cinq ans de présidence Macron, ce sera autour de 2 millions de migrants supplémentaires, soit plus de deux fois la ville de Marseille. Les discours abondants sur la maîtrise des flux sont totalement démentis par la réalité et les chiffres de 2020 (302 204 entrées 415 826 en 2019) sont en trompe-l’œil. Cette baisse est due à l’effet Covid et j’affirme que nous subirons un fort rebond dès la sortie de crise. Les pays sources s’étant ap- pauvris, l’aspiration au départ s’aggravera inéluctablement. J’observe parallèlement que les reconduites d’illégaux se sont effondrées de moitié, sans que rien ne le justifie. Par ailleurs, rien n’est concrètement fait pour restreindre le regroupement familial qui concerne 72 245 personnes. Rien n’est fait non plus pour supprimer l’acquisition automatique de la nationalité française par mariage – 25 200 en 2019 - dont on connaît les dérives. Rien n’est enfin engagé en profondeur pour reconduire les déboutés au droit d’asile dont la Cour des comptes évalue à 5 % seulement la réalité des expulsions. Au total, jamais il n’y a eu autant d’immigrés dans notre pays, à ce jour entre 6 et 7,5 millions. L’État a perdu le contrôle de l’immigration. Quant à la délinquance, les clignotants sont alarmants. Par exemple, en zone gendarmerie, les coups et blessures ont augmenté de 10 % en un an, les homicides et tentatives de 15 % atteignant un pic historique en 2020. Les restrictions sanitaires ont limité plusieurs types de délinquances mais l’observation depuis 2017 montre que les homicides, les coups et blessures volontaires, les cambriolages ont globalement tous augmenté. Surtout, avec 20 policiers blessés en moyenne chaque jour et des refus d’obtempérer toutes les dix minutes, l’autorité de l’État est piétinée. Assez d’« états généraux », de « grands débats », de « conférences citoyennes », de « Ségur » et de « confiance » ânonnée dans 37 textes de loi depuis 2017, galvaudant le mot. Souvenons-nous comment et pourquoi entre 2002 et 2012, la délinquance - toutes zones et toutes catégories confondues – a baissé de 11%.

Source : Le Figaro 06/03/2021

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vendredi, 05 mars 2021

Un dîner clandestin entre journalistes et “experts” médicaux qui démontre qu’ils ne croient pas au coronacircus

Alain Escada, président de Civitas

Pas un jour ne passe sans que, matin, midi et soir, les télévisions du système ne répètent les mots d’ordre officiels concernant le Covid : portez votre masque, restez chez vous sauf pour aller au supermarché, isolez-vous des autres, attendez avec impatience votre tour pour être vacciné, préparez-vous au passeport vaccinal pour pouvoir faire ce qui vous plaît hors de chez vous, ne réfléchissez pas car c’est signe de complotisme...

Mais voilà que le Canard enchaîné signale un pataquès dans ce concert multi-télévisuel. Le 24 février, la police fait une descente dans un restaurant ouvert clandestinement. Il est bientôt minuit et les policiers découvrent une intéressante brochette d’une vingtaine de convives : des journalistes de BFMTV, mais aussi “des cadors de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et un gradé de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, tous consultants santé de la chaîne !“.

Cela rejoint d’autres informations précédentes sur des restaurants ouverts clandestinement dans lesquels ont été identifiés des magistrats, des gendarmes et des policiers. Sans oublier les fêtes dans des commissariats dans des conditions interdites au commun des Français.

Mais le cas signalé par le Canard enchaîné est bien plus significatif. Ce n’est plus simplement un privilège que s’accordent des fonctionnaires du régime, de façon très proche de ce qui se passait autrefois en Union Soviétique.

Non, cette fois, c’est vraiment la démonstration que les gens qui se succèdent à la télévision pour nous effrayer ne croient pas aux histoires qu’ils nous racontent.

Comment interpréter autrement ce gueuleton partagé entre des journalistes de BFMTV, des “experts” du monde médical et un gradé des pompiers, tous habitués à nous faire la leçon sur la nécessité de suivre bien docilement les consignes gouvernementales pour échapper à une apocalypse épidémique

S’ils croyaient à ce qu’ils disent à la télévision, s’ils croyaient au bien-fondé de mettre les populations en cage, de porter une muselière, de conserver des distances, de laisser les restaurants fermés, s’ils croyaient la vaccination indispensable à toute reprise d’une vie normale, s’ils partageaient la peur qu’ils insufflent parmi la population, ils n’auraient pas pris le risque de participer à un tel dîner clandestin.

Il faut exiger que les noms de ces convives télégéniques, verbalisés par la police, soient rendus publics.

Et surtout, il faut largement partager cette information qui démontre que le plat que nous servent jour après jour les médias est une mascarade.

Une mascarade dont l’objectif réel est de mettre en place l’ensemble des rouages d’une tyrannie mondialiste.

L’heure est à la dissidence. Cassons nos télévisions et brisons nos chaînes ! Insurgeons-nous !

Site de Civitas cliquez ici

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Dissolution de Génération Identitaire. Le décret démoli point par point par un avocat

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Source Breizh-info cliquez ici

La dissolution de Génération Identitaire a été validée en conseil des ministres cette semaine. Les services juridiques de l’ONG travaillent déjà à un recours devant le Conseil d’Etat pour faire invalider cette dissolution, qui apparait en effet comme surprenante eu égard du contenu très léger du décret annonçant la dissolution.

Sur Twitter, Pierre Gentillet, Avocat, et président @CerclePouchkine, a démoli point par point le décret. « Cela fait 3 fois que je relis le décret de dissolution de Génération Identitaire. Je n’ai jamais lu un texte aussi creux et aussi peu rigoureux juridiquement A ce niveau-là, même un gamin de CM2 peut faire du droit » indique-t-il.

Il déroule ensuite : Premier grief du décret (6° du L212-1 du CSI) : la provocation à la discrimination, la haine ou la violence. « Le décret indique que « les militants se revendiquent de Charles Martel ou de la reconquista ». Se référer à des personnages historiques, mêmes violentes serait donc un délit ? » s’interroge l’avocat qui rappelle que « sur la base de ce même raisonnement, faut-il dissoudre la France Insoumise puisqu’ils citent en permanence les révolutionnaires, tels Hébert ou Robespierre, qui ont massacré des dizaines de milliers de personnes ? Ridicule »

Et de poursuivre : « On reproche à Génération ID de faire le lien entre immigration et délinquance. Selon le Ministère de l’Intérieur, en 2019 : 63% des violences sexuelles commises en Ile-de-France l’ont été par des étrangers Question : faut-il dissoudre le Ministère de l’Intérieur? Ridicule. »

Puis « Fin du deuxième paragraphe et là on attend des sommets de bêtise juridique. Il est reproché à Génération Identitaire d’avoir reçu des dons de la part du terroriste de ChristChurch ( !). Cela prouverait que l’association incite bien à la haine et à la discrimination. Absurdité juridique totale. En quoi le don d’une personne extérieure au mouvement, sans aucun rôle, peut-il entrainer une quelconque responsabilité pour Génération Identitaire ? C’est un pur raisonnement totalitaire »

A noter que sur ce point, un article des Antifas de Libération Pierro Plottu et Maxime Macé a évoqué le fait que Breton Tarrant aurait été un membre bienfaiteur de Génération Identitaire, ce que leur aurait indiqué un de leur contact, Bruno Dalles, ancien directeur du service de renseignement financier Tracfin. Problème, il se trouve pléthore de sites internet qui, à partir d’un certain montant de dons, font de vous automatiquement un membre bienfaiteur. Ce « titre » attribué à Brenton Tarrant ne l’a donc pas été par Génération Identitaire mais bien par le niveau du don que ce dernier a adressé à GI. Sur le site Assothèque, on peut lire que sont membres bienfaiteurs d’une association « ceux qui ont accepté, afin de soutenir financièrement l’association, d’acquitter une cotisation d’un montant supérieur à celui dû par les membres « actifs », ou, plus simplement, les personnes qui adressent régulièrement des dons à l’association. Dans ce dernier cas, le titre de membre bienfaiteur est souvent honorifique ; il ne confère pas de droit particulier ». Ainsi si vous donnez 1000 euros sur le site internet de la République en Marche, vous serez aussi considéré comme membre bienfaiteur, sans que le parti politique n’ait fait quoi que ce soit.

Voici quelques exemples de sites sur lesquels vous pouvez devenir membres bienfaiteurs via un gros don, sans l’accord particulier de l’association en question : cliquez là ou encore ici, ou encore ici ou encore ici sur le site du Printemps écologique, amusez vous à taper « membre bienfaiteur association » sur google et vous y trouverez de nombreux sites qui proposent ce type d’adhésion.

Pierre Gentillet poursuit ensuite sur le 2ème grief : de milice privé. « Pour mémoire, la jurisprudence exige classiquement plusieurs conditions : 1) Présence de grades, uniformes et discipline 2)développement de stratégies paramilitaires, 3) détention ou l’accès à des armes 4)Trouble causé à l’ordre public » indique-t-il avant de poursuivre : « Aucun de ces points n’est repris par le ministère pour identifier ce que le droit appelle milice. Ceux qui ont rédigé ce décret n’ont jamais lu une loi ou un jugement de leur vie c’est impossible »

Et d’évoquer : « La dimension guerrière serait un élément (à raccrocher au 1) on suppose.. ?) démontré par les slogans de Génération Identitaire tels que : « l’avant-garde de la jeunesse debout » ou « entrer en guerre contre tous ceux qui veulent nous arracher à nos racines ». Avant de s’interroger : « Du coup, la dimension guerrière de Lutte ouvrière (le poing levé à toutes les manifestations) est avérée je pense ? On voit bien qu’on nage dans le n’importe quoi et que le ministère ne sait pas distinguer le sens propre du sens figuré. Retour au CP »

Et l’avocat de conclure : « Enfin il est reproché à Génération Identitaire leurs actions à la frontière, réalisées sans violence et de courte durée (donc sans efficacité réelle). Génération Identitaire n’arrête pas, bien évidemment, à elle-seule l’immigration illégale : elle n’est qu’un lanceur d’alerte ! Si l’on reprend les 4 critères, nécessaires pour qualifier l’existence d’une milice, que j’évoquais précédemment : où sont-ils? Où sont les armes de Génération Identitaire? Où est le trouble à l’ordre public? Les stratégies paramilitaires? Bref, aucun effort de rigueur »

Conclusion de l’avocat : « je n’ai jamais lu un décret aussi indigent, aussi partial, aussi militant même, aussi peu rigoureux. Si le Conseil d’Etat valide le décret de dissolution, je ne vois vraiment pas à quoi il servira à l’avenir de faire des études de droit pour devenir juriste »

De quoi émettre un gros doute sur l’honnêteté des personnes qui ont prononcé la dissolution de Génération Identitaire, dissolution qui ressemble plus à un coup de tyrannie politique qu’à une véritable décision juridique cohérente et en conformité avec le droit français.

 

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jeudi, 04 mars 2021

Le grand leurre

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Gaëtan de Capèle

La reconquête de la souveraineté de la France figurera, nous dit-on, au cœur de la prochaine élection présidentielle. Quoi de plus urgent, en effet, dans un monde toujours plus instable, que de retrouver la pleine maîtrise de son destin ? Chacun, de gauche à droite, en fait profession de foi. Pour juger de la capacité des uns et des autres à y parvenir, il existe peu de meilleur révélateur que le débat sur la « dette Covid ».

Certains se font fort de l’annuler d’un trait de plume, au motif qu’elle serait liée à des circonstances exceptionnelles et financée en partie par la Banque centrale européenne. Ils se disqualifient d’entrée de jeu. Passons sur l’impossibilité juridique - les traités l’interdisent - et disons les choses simplement : non seulement il est paradoxal de prétendre restaurer la grandeur de la France en commençant par renier sa signature, mais le déciderait-on que nous n’en aurions pas les moyens. Car, à force de laxisme budgétaire, nous avons perdu depuis longtemps la maîtrise de notre dette. Chaque année depuis un demi-siècle, nous creusons nos déficits et devons emprunter pour payer nos fonctionnaires et nos services publics. Sans nos créanciers, les caisses de l’État seraient vides à partir du mois d’octobre. Eux ne font pas la différence entre la « dette Covid » et celle que nous avons accumulée auparavant. Allons-nous trahir leur confiance ?

Le surplus de dette lié à la pandémie (215 milliards sur un total de 2 700 milliards) nous emmène certes sur des terrains inconnus (l’endettement national atteint 120 % du PIB, soit le double de ce qu’autorisent les traités) mais ne change rien au tableau général. La France vit bien au-dessus de ses moyens et aux crochets non pas de la finance internationale, comme on nous le répète, mais des épargnants du monde entier. Elle retrouvera sa souveraineté le jour où elle reprendra enfin le contrôle de ses dépenses publiques. Certainement pas en leurrant les Français avec des promesses intenables.

Source : Le Figaro 4/03/2021

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mercredi, 03 mars 2021

Quand M. Bastien Lachaud, député de la « France insoumise » tente de faire interdire l’audition de Bernard Lugan par la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale…

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Mardi 2 mars 2021, passant outre à la tentative de censure de la « France insoumise », Bernard Lugan a été longuement auditionné par la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale au sujet de la situation dans la BBS et de la force Barkhane.

Pour l’édification des lecteurs de ce blog, nous donnons copie de la lettre du député Bastien Lachaud, du groupe « France insoumise », adressée à Madame la présidente de la Commission de la Défense pour fins de censure.

Selon Wikipédia, le député Bastien Lachaud a été condamné le 9 décembre 2019 par le tribunal correctionnel de Bobigny à 6000 euros d’amende pour « acte d’intimidation contre l’autorité judiciaire, rébellion et provocation ».

Sa lettre :

« Madame la Présidente, chère collègue,

Je tiens à vous faire part de mon incompréhension de voir la mission d’information sur Barkhane auditionner demain monsieur Bernard Lugan. Je regrette de n’avoir pu vous en faire part plus tôt mais comme vous le savez la modestie des effectifs de mon groupe ainsi que l’usage qui a cours à l’Assemblée de laisser aux rapporteurs une grande latitude dans l’organisation de leurs travaux ne me permettent pas de m’y investir autant que j’aurais souhaité.

Néanmoins je tiens à vous signaler que, selon moi, monsieur Lugan ne devrait pas être auditionné par la mission d’information. Ce polygraphe extrêmement prolixe, auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages, n’est tout simplement pas un spécialiste de la région sahélienne.

En outre, de très nombreux universitaires considèrent, non sans raison, que ses écrits sont, à tout le moins, empreints d’une idéologie politique qui fait de la race ou de l’ethnie le critère prépondérant sinon unique pour la compréhension des relations sociales et de l’organisation des sociétés, en particulier africaines.

Quoique monsieur Lugan ait longtemps professé ses thèses dans les milieux militaires, on pouvait croire que la recherche scientifique contemporaine avait fini par faire reconnaître que le biais intellectuel et politique qui affecte toute sa production était de nature à brouiller la compréhension des sociétés africaines, mais aussi de faire advenir les tensions intercommunautaires par un mécanisme de « prophétie autoréalisatrice » hélas bien connu.

Notre mission d’information doit certes veiller à recueillir une diversité de points de vue académiques afin de proposer, en toute conscience, une reformulation politique des résultats et des défis de l’opération Barkhane. En revanche, cet impératif éthique et méthodologique ne devrait pas bénéficier à la promotion d’une recherche universitaire dévoyée ni à un conservatisme politique extrême dissimulé sous les atours d’une érudition ampoulée.

Si notre commission souhaite l’éclairage d’universitaires reconnus pour compléter celles de messieurs Alain Antil, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Olivier de France et de madame Caroline Roussy, je me permets de suggérer d’entendre plutôt mesdames Niagalé Bagayoko, Johanna Siméant, Marielle Debos, messieurs André Bourgeot et Yvan Guichaoua ou encore pour une réflexion sur l’histoire longue du continent madame Catherine Coquery-Vidrovitch ou messieurs François-Xavier Fauvelle et Jean-François Bayart.

Notre commission pourrait également s'appuyer sur de nombreux jeunes chercheurs, docteurs et doctorants dont la discrétion n'a d’égale que la maîtrise des complexités africaines, et sahéliennes en particulier.

Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ce courrier et vous prie d’agréer, Madame la Présidente, mes meilleures sentiments républicaines.

Bastien Lachaud »

Nous donnons rendez-vous aux lecteurs de ce blog et à tous ceux qui reçoivent ses communiqués, au jeudi 4 mars pour l’annonce d’une robuste riposte aux offensives des « islamo-gauchistes » et de leurs alliés « décoloniaux ».

Source Bernard Lugan cliquez ici

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lundi, 01 mars 2021

Du communisme au libéralisme quelle évolution ?

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Dans Le diable dans la démocratie, tentations totalitaires au cœur des sociétés libres (L’Artilleur) le Polonais Ryszard Antoni Legutko analyse dans cet ouvrage des régimes politiques - démocratie et communisme – que l’on croyait opposés et qui finalement ont de nombreux points communs à travers, notamment, leur culte du progrès, leur volonté d’émancipation de l’homme et donner un sens à l’histoire. L’homme n’est pas un inconnu. Ce professeur de philosophie, membre du PIS (Droit et justice) - le parti au pouvoir en Pologne - a été élu député européen où il co-préside le groupe des Conservateurs et réformistes européens. Il s’entretient ici avec Anne-Laure Debaecker dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

A lire ICI

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dimanche, 28 février 2021

L’ère des sectaires

 

3460602292.jpgYves Thréard

Wokisme, islamo-gauchisme, décolonialisme… Que de formules obscures pour des intentions qui le sont beaucoup moins. Ceux qui les portent en étendard dont de claires ambitions  : ils veulent réécrire l’histoire, gommer les mâles du genre humain, effacer la différence des sexes, crier leur haine du monde occidental. Ils entendent réveiller le peuple des soi-disant damnés de la société pour qu’il prenne conscience des horreurs qu’il subit depuis des siècles. L’heure est à la revanche sur l’ordre judéo-chrétien. Marx est mort, mais ses avatars rôdent, avides d’installer une nouvelle idéologie, tout aussi ravageuse. Discriminés de tous les pays, unissez-vous pour abattre l’homme blanc, au cœur rassi et au casier familial suspect ; il a du sang sur les mains. Du passé, il faut faire table rase; et faire feu sur les résistants qui dénoncent la prise en otage des esprits. Celui qui dit la vérité doit être exécuté : il est immédiatement qualifié de fasciste, de raciste, d’ennemi des masses opprimées. Maintenant, celui-là doit payer sa dette.

Tel est le visage de ce nouveau militantisme qui se propage en Europe et en France. Ses thèses irriguent de plus en plus les milieux politiques, syndicaux, universitaires, intellectuels, sportifs. Elles ont pris d’assautles réseaux sociaux, qu’elles polluent de leurs détestations. Importée des Etats-Unis dans le sillage du mouvement Black Lives Matter, cette vague ne recule devant aucune outrance pour s’imposer. On l’a vue à l’œuvre à Paris, en novembre 2019, quand des manifestants défilant contre l’islamophobie arboraient une étoile jaune ! Émettre une critique, c’est permettre à ses tenants de se poser en victimes. Frédérique Vidal vient d’exprimer son inquiétude face à la montée de l’islamo-gauchisme dans les facultés. Aussitôt, les mandarins de l’enseignement supérieur ont exigé la dé- mission de la traître.

Ainsi sont-ils, ces apôtres de l’antiracisme, de la diversité, de la défense des minorités : des activistes aux pratiques totalitaires. C’est l’ère des sectaires.

Source : Le Figaro 26/02/2021

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samedi, 27 février 2021

Honoré d’ Estienne d’Orves, résistant et monarchiste

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Robert Spieler

Didier Lecerf est historien et militant, depuis sa jeunesse, de la cause identitaire. On lui doit déjà un Cahier d’Histoire du nationalisme, paru aux éditions Synthèse nationale, consacré au Parti des forces nouvelles (PFN), dont il fut un militant actif. Il nous offre aujourd’hui une remarquable biographie du capitaine de frégate Honoré d’Estienne d’Orves, qui fut fusillé par les Allemands le 29 août 1941. Le sous-titre du livre est Des monarchistes dans la Résistance.. Didier Lecerf décrit fort bien la complexité de cette époque quand il cite François de Grossouvre, ancien conseiller de François Mitterrand, qui écrivait : « Avec le même patriotisme et la même bonne foi, on pouvait se trouver entraîné dans un camp ou dans l’autre. J’avais deux amis, officiers de marine en 1940. L’un a rejoint l’amiral Muselier et les Forces navales françaises libres, l’autre a suivi Darlan. Pourquoi ? Ils étaient aussi patriotes l’un que l’autre ».

La jeunesse de d’Estienne d’Orves

Honoré d’Estienne d’Orves est, selon l’auteur, « un homme de la droite catholique, monarchistes et sociale, fidèle à Dieu, à l’Eglise, à sa patrie, à sa famille. » Il naît le 5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson (91). Son père est le comte d’Estienne d’Orves, sa mère est Caroline Elizabeth de Vilmorin. Les d’Estienne sont une vieille famille de marchands et de magistrats d’Aix-en-Provence tandis que les Vilmorin sont une dynastie de scientifiques qui jouent un rôle de pionniers dans l’amélioration des plantes, en particulier des blés. Un lointain ancêtre des Vilmorin n’est autre que... le jeune frère de Jeanne d’Arc, Pierre, ce qui vaudra aux dames Vilmorin d’être invitées au Vatican, aux cérémonies de canonisation de la sainte. Autre célébrité dans la famille Vilmorin : l’écrivain Louise de Vilmorin, la cousine d’Honoré d’Estienne d’Orves, qui fut la fiancée d’Antoine de Saint-Exupéry puis, bien plus tard, la compagne d’André Malraux. Honoré d’Estienne d’Orves est donc un enfant de l’aristocratie d’affaires, très aisée, qui domine la Belle Epoque et que Balzac a décrite dans ses romans. Son enfance et son adolescence se partagent entre hôtels particuliers, appartements spacieux, châteaux, villas ou palaces, entouré de nombreux domestiques. Il fait sa communion solennelle en 1911. Son parrain est un ami de la famille, gendre du général Boulanger, le célèbre commandant Emile Driant, futur héros de Verdun, député chrétien-social et auteur à succès de romans d’anticipation politico-militaires. Il faut absolument lire L’Invasion noire, qui bien avant Jean Raspail prédit l’invasion de l’Europe par des hordes africaines. Lecerf consacre plusieurs pages passionnantes à Driant que l’on peut considérer sans exagérer comme l’égal de Jules Verne. Autre personnalité d’exception dans l’environnement d’Estienne d’Orves : son cousin Georges de Robillard Cosnac, pionnier de l’aviation qui trouvera la mort à l’âge de 28 ans, le 4 mai 1912, aux commandes de son monoplan.

L’instruction d’Estienne d’Orves sera assurée à la fois par un abbé précepteur et par un établissement parisien de renom, Saint-Louis de Gonzague où il passera « sans peine », dit-il, le baccalauréat. Modeste, il note : « C’était en temps de guerre plus facile qu’avant 1914 ». Dans un de ses notules qui font le grand intérêt du livre, Lecerf nous livre quelques chiffres concernant le bac, qui laissent rêveur. En juillet 1917, il n’y a en France que 14 204 candidats sur un total de 700 000 jeunes de 16 ans. Seuls 58 % obtiennent le diplôme, essentiellement des garçons. Les filles ne sont que 734, soit 1,17 % de la classe d’âge ! Autres temps, autres mœurs... D’Estienne d’Orves va intégrer l’Ecole Polytechnique et choisira La Navale. Pendant 10 ans, de 1923 à 1933, il voyagera beaucoup et se trouvera pour l’essentiel loin de la France.

C’est d’abord un milieu « très chrétien » qui s’est senti agressé par la politique anticléricale du pouvoir républicain avant 1914. Fidèle à l’Eglise et au pape, il ne tombe cependant pas « dans un ultramontanisme en contradiction, dit Jean-François Chiappe, avec l’indépendance, un rien gallicane, dont la monarchie et ses plus fermes soutiens ont toujours fait preuve ». Ce milieu, justement parce qu’il est « très chrétien », a aussi un sens aigu du social, et de ce fait est lié aux hommes et aux initiatives du catholicisme social, ce catholicisme social que Didier Lecerf décrit en des pages passionnantes. Henry de Villemorin, le grand- père d’Honoré, s’occupe ainsi activement, avec Albert de Mun, des « Cercles catholiques d’ouvriers », tandis que les parents d’Estienne d’Orves sont membres de la confrérie de la Miséricorde des Pénitents noirs de Nice, sa mère participant assidûment à « l’œuvre de midi », créée pour les “midinettes”, ces jeunes femmes, modistes et couturières, travaillant au début du XXe siècle, dans les maisons de mode et de haute-couture des beaux quartiers parisien qu’il convenait de  protéger des tentations que la morale réprouve.

Le milieu social d’Estienne d’Orves est aussi très royaliste, plutôt légitimiste et, en tout cas, très patriote. Sa grand-mère maternelle, petite-fille de deux généraux vendéens, est ainsi « restée fidèle à la famille de Louis XVI » et refuse « le ralliement aux Orléans ». Les couleurs de la famille ne sont pas celles de la Révolution, sauf si elles s’ornent « du Sacré-Cœur », mais celles de Jeanne d’Arc ou du pape. D’Estienne d’Orves écrira, dans le journal qu’il rédige en prison à destination de ses enfants : « Chez nous, le drapeau tricolore n’était pas admis lorsque nous jouions aux soldats. »

Mais son milieu finit par se rallier à la République, au nom de la pseudo-nécessité d’unir tous les Français face aux périls qui menacent, à l’image de Péguy et d’Albert de Mun, qui s’y rallient en 1892, après la publication par Léon XIII de l’encyclique Au milieu des sollicitudes. Péguy avait écrit : « Celui qui défend la France est toujours celui qui défend le royaume de France. Et celui qui rend une place ne sera jamais qu’un salaud, quand bien même il serait marguillier de sa paroisse ».

LE CATHOLICISME SOCIAL

Le mérite du livre de Didier Lecerf est que l’ouvrage est bien plus qu’une biographie. Il décrit ainsi, dans des notules passionnantes, les origines du catholicisme social, la création des Equipes sociales de Robert Garric, celle de la Ligue patriotique des Françaises, dont Elizabeth, mère d’Honoré, fit partie. L’auteur évoque Albert de Mun, René de La Tour du Pin et Paul Vrignault, initiateurs des cercles catholiques d’ouvriers, qui œuvraient à « faire la guerre à la Révolution ; réconcilier les classes dirigeantes et la classe ouvrière ; établir la paix et l’harmonie sociale ». L’auteur aborde bien sûr l’Affaire Dreyfus et cite le journal d’Estienne d’Orves : « Ce qui a faussé le dreyfusisme, c’est la réaction qui a suivi sa victoire, réaction menée par des gens qui voulaient non pas la justice, mais la destruction de l’idée catholique ».

Au moment où Honoré d’Estienne d’Orves intègre la Royale, en octobre 1923, celle-ci est au début d’un vaste plan de rénovation et de modernisation, qui sera poursuivi avec constance durant près de quinze ans par tous les gouvernements. La flotte de 1939, qui occupe le 4e rang mondial, sera l’une des plus belles de notre histoire, mais aussi, hélas, l’une des plus vaines puisque l’essentiel de ses bâtiments seront, soit coulés à Mers-el-Kébir par les Anglais, le 3 juillet 1940, soit sabordés à Toulon par leurs équipages, le 27 novembre 1942. Les Allemands entrent dans Paris le 14 juin. Joseph Meister, premier homme vacciné contre la rage par Louis Pasteur, désespéré, se suicidera le 24 juin. Que faire ? Pour Estienne d’Orves, il n’existe qu’une voie à suivre : il se doit d’agir conformément à « la tradition de fidélité de sa famille pour la France et la France seule ». Il va entrer en dissidence, non « sans un profond déchirement » et continuer la lutte. Une fois en Angleterre, le capitaine de corvette se voit confier, non pas le commandement d’un navire, mais la direction du 2ème bureau de l’état-major des Forces navales françaises libres. D’Estienne d’Orves, qui s’ennuie quelque peu dans une fonction trop administrative, obtient de De Gaulle l’autorisation d’aller sur le terrain, malgré son inexpérience du renseignement et de la clandestinité. Son objectif : jeter les bases d’un réseau d’espionnage baptisé Nemrod. Arrivé en France, Châteauvieux (c’est son pseudo) s’active. Mais les services de l’Abwehr sont sur sa piste. Le réseau tombera très vite, au bout d’un mois : la faute à un “traître”, Alfred Gaessler, le “radio” du groupe, un Alsacien dont on ne connaîtra jamais les motivations, qui disparaîtra en février 1945, ne laissant aucune trace. D’Estienne d’Orves est arrêté le 22 janvier 1941.

Les membres du réseau seront jugés pour espionnage, à partir du 13 mai, par la cour martiale du Gross Paris. D’Estienne d’Orves, « admirable de dévouement et de sacrifice », dixit son avocat allemand, se désigne comme le seul responsable, acceptant par avance la mort, « aléa du métier d’officier ». Une scène incroyable a lieu au moment où le verdict tombe. Le président allemend de la cour martiale se lève et va serrer la main des condamnés. Sur les vingt accusés ayant comparu, neuf sont condamnés à mort. Les soutiens d’Estienne d’Orves, dont son avocat allemand, mais aussi le gouvernement de Vichy par la voix de Fernand de Brinon et aussi l’amiral Darlan, vont s’activer pour obtenir sa grâce. L’espoir est réel. Hélas, le 22 juin 1941, les forces de l’Axe entrent en URSS. Quel rapport avec le destin d’Honoré d’Estienne d’Orves ?

Le pacte germano-soviétique va voler en éclat et le Parti communiste français, qui collaborait jusque-là allègrement avec les Allemands à la demande de Moscou, dans un esprit « défaitiste révolutionnaire », va entrer en résistance et appeler au sabotage et à la lutte armée. Didier Lecerf consacre des pages passionnantes au Parti communiste français en 1939-1940, un parti « pas très résistant », une « secte de masse », qui tenta, comme on le sait, d’obtenir la reparution de l’Humanité Aux premiers attentats, les Allemands répondent par la politique des otages et de dures représailles. Le 21 août, à Paris, le futur « colonel Fabien » abat l’aspirant Moser, dans le métro, sur le quai de la station Barbès-Rochechouart. Fâcheuse conjonction de dates, le 24 août, Keyser, le président de la cour martiale qui a condamné à mort Estienne d’Orves, est à Berlin pour demander la clémence. Mais Adolf Hitler, par une lettre signée de sa main, confirme, suite à l’assassinat de l’officier allemand, la condamnation à mort pour trois membres du réseau, dont le chef, qui étaient venus directement d’Angleterre. Le 29 août, au petit matin, l’abbé Stock célèbre la messe dans leur cellule. Les condamnés communient puis prennent leur petit déjeuner avec le prêtre. C’est la fin.

RÉSISTANTS ET MARÉCHALISTES ?

Lecerf note, en conclusion de son livre, qu’à l’image de d’Estienne d’Orves, en 1940, les résistants sont souvent issus de la « droite de la droite ». Il cite François de Grossouvre : « C’est la gauche qui a exploité la Résistance, mais ce sont les gens de droite qui l’ont créée ». Il évoque la kyrielle de monarchistes qui entrèrent en résistance : Pierre de Bénouville, Michel de Camaret (futur député européen du FN), le colonel Rémy, Jacques Renouvin, l’écrivain Jacques Perret, François de Grossouvre, sans oublier les anciens du Faisceau de Georges Valois, de la Cagoule et des membres des Croix de Feu et du PSF de La Rocque. Beaucoup firent, du moins au début, preuve de respect et de bienveillance à l’égard du maréchal Pétain. Ce fut le cas d’Estienne d’Orves qui l’évoque six fois dans ses lettres de prison, même s’il exprima une franche hostilité face à certaines décisions du gouvernement, notamment le Statut des Juifs. Ainsi, note Didier Lecerf, à travers Honoré d’Estienne d’Orves, à la fois résistant et maréchaliste critique, c’est toute la complexité, toutes les contradictions de l’époque qui surgissent.

Honoré d’Estienne d’Orves, de Didier Lecerf, collection « Cahiers du nationalisme », 200 pages, 25 euros, port inclus, à l’ordre de : Synthèse nationale, BP 80135 22301 Lannion pdc.

Source : Rivarol 24/02/2021

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Blanc, seul et très malade

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Alain Sanders

Nous avons déjà eu l’occasion, à différentes reprises, de relever ces désormais innombrables publicités (tant à la télé que dans les journaux et les magazines) qui mettent systématiquement en scène un homme noir et une femme blanche (généralement blondasse). Et jamais, sinon très rarement, le contraire. On ne fera croire à personne, et pas à moi en tous les cas, qu’il ne s’agit pas d’une démarche idéologiquement délibérée.

Est-ce à dire que tous les publicitaires sont idéologiquement vérolés et des fourriers du Grand Remplacement ? Ce serait donner beaucoup de crédit à leurs facultés intellectuelles... Reste qu’ils se couchent avec zèle et empressement devant la doxa racialiste. « Les capitalistes finiront par nous vendre la corde pour les pendre », disait Lénine.

Cette propagande racialiste, qui touche aussi les annonces gouvernementales (télé et presse papier là encore), a fini par tout envahir. Un exemple récent qui pourrait paraître anecdotique s’il n’était, tout au contraire, symptomatique de l’effacement progressif – à la sournoise naguère, aujourd’hui totalement assumé – des Blancs (mais pas des Blanches...).

En page « économie » du Parisien donc, un article intitulé : « Gare au poids de l’assurance dans votre endettement ». De quoi s’inquiéter, si j’ai bien compris, mais là n’est pas le sujet. Ce qui l’est, en revanche, c’est que ledit article est illustré, histoire de nous informer mieux, par un dessin parlant (comme on disait jadis). Il représente un couple d’un côté, et un célibataire de l’autre. Le couple ? Classique : un Noir et une Blanche. « En bonne santé », précise-t-on. Le célibataire ? Un Blanc. Pas en bonne santé, lui : « Diabète type 2 et surpoids ». Blanc, seul et très malade, n’en jetez plus la cour est pleine...

Vous pensez que c’est par hasard que l’infographiste et Le Parisien ont fait un tel choix plutôt que l’inverse : deux Blancs en bonne santé et un célibataire noir subclaquant ? T’as qu’à croire...

Il y a déjà quelques années, en 2011, nous avions été quasiment les seuls à dire la nocivité du film Intouchables alors que la France entière lui faisait un triomphe. Derrière les bons sentiments et les scènes lacrymales, on montrait quoi ? Un vieux Blanc acariâtre, tétraplégique, cloué dans un fauteuil roulant, un peu « vieille France » sur les bords, désuet, compassé, encombré d’une famille convenue et convenable. Et qui pour le tirer de là ? Un lascar des quartiers ethniques, un jeune Noir (l’imbuvable Omar Sy) qui sort de prison, pétant de santé, créatif, taquin et virevoltant. On était au-delà du cliché et de plain-pied dans une fable dont la leçon n’échappera qu’à ceux qui ne veulent pas voir : une France en fin de vie, réoxygénée par un Sénégalais un peu filou, mais tellement sympathique (comme le diraient ces boulangères et autres nonos qui font la grève de la faim pour qu’on leur laisse leurs migrants épatants...)

La semaine dernière, sous le titre : « La chasse aux Blancs est ouverte », nous donnions quelques exemples de cette curée déclenchée par Hollywood, Netflix, les BLM, les GAFAM, leur armée d’esclaves leucodermo-masochistes, etc. Eh bien voilà une nouvelle salve épuratrice avec le film de Brenda Chapman, Come Away, proposé par Amazon Prime Vidéo.

Soit donc un couple dans les années 1860 aux Etats-Unis. Un Noir (David Oyelowo), bien sûr, et une Blanche (Angelina Jolie), évidemment... Ils ont trois enfants : David, Peter, Alice. David meurt. Peter se console avec le Pays imaginaire. Alice passe de l’autre côté du miroir. On est là dans le détournement pervers (car pourquoi racialiser ces deux contes sinon ?) de deux histoires emblématiques de la civilisation occidentale en général, et britannique en particulier. Les chefs d’œuvre de J. M. Barrie (Peter Pan) et de Lewis Caroll (Alice au pays des merveilles), un écrivain écossais et un écrivain anglais. Deux Blancs. Dont les héros, Peter et Alice, sont des Blancs. Transformés, par une manip raciale incongrue, en petits mulâtres balancés dans une histoire qui n’est pas, qui n’est plus, la leur...

Ce Come Away (par ailleurs nullissime et sirupeux) a provoqué cette réflexion d’un internaute qui a tout compris : « Bientôt on aura Blanche-Neige en noire et les Schtroumpfs en je ne sais quelle couleur sauf bleue. »

Source : Présent 25/02/2021

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vendredi, 26 février 2021

La démocratie est-elle en danger ?

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Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean-Jaurès et Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne publient respectivement Le Populisme au secours de la démocratie ? et Sommes-nous encore en démocratie ? deux ouvrages qui analysent la crise politique que nous traversons. Elles répondent ici lors d’un débat organisé par Marianne

A lire ICI 

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jeudi, 25 février 2021

S’il était candidat à la présidentielle, je soutiendrais Éric Zemmour

Andre Murawski-869.jpgAndré MURAWSKI

Conseiller régional

Hauts-de-France

Quatorze mois avant l’élection présidentielle de 2022, le paysage politique français présente un aspect particulièrement uniforme, même si des inconnues subsistent en provenance de telle ou telle formation.

Pour faire simple, les politiques conduites dans notre pays dans les domaines économique, social et, depuis quelques années, environnemental, présentent à la fois une grande continuité et une incontestable similitude. En effet, depuis le début des années 1990, ni la droite, ni la gauche institutionnelles ne se distinguent plus sur le plan doctrinal comme ce fut le cas à l’époque où le libéralisme et le marxisme proposaient des offres politiques clairement différenciées.

Jusqu’en 2017, la droite majoritairement représentée par le RPR, devenu l’UMP, puis LR, ainsi que la gauche, représentée elle par le PS, se sont succédé au pouvoir en ne se distinguant que sur certaines nuances. La gauche en matière sociétale ; la droite dans le domaine sécuritaire. Mais l’une comme l’autre ont souscrit au projet de construction européenne et consenti des transferts toujours plus importants de souveraineté y compris en renonçant à appliquer le principe de subsidiarité, pourtant explicitement reconnu par les traités. Inspirée par le projet européen, cette convergence des politiques a abouti, en 2017, à l’élection d’Emmanuel Macron qui a amalgamé les deux sensibilités au détriment du PS et de LR lors des élections législatives de 2017. Aujourd’hui, malgré des ancrages locaux encore solides, le PS comme LR ne semblent pas en position de reprendre l’initiative en 2022, faute de candidats incontournables.

Toujours jusqu’en 2017, le FN, ensuite devenu RN, est passé du statut de parti protestataire à celui de parti d’alternance, disposant seul au fil des ans d’une base électorale suffisante pour proposer une offre politique alternative. Ses espoirs ont toutefois été ruinés, tant par ses adversaires que par ses faiblesses internes. Ainsi, au moyen d’une tactique de diabolisation systématique mobilisant classe politique, représentants des médias, responsables associatifs et intellectuels influents, la gauche et la droite institutionnelles sont parvenues à isoler durablement le FN, condamnant tout accord, décourageant toute alliance et limitant finalement sévèrement son implantation sur le plan local. Mais c’est aussi le manque de professionnalisme qui a pénalisé le FN, entraînant un turnover très important préjudiciable en termes de compétences, une situation financière très préoccupante préjudiciable en termes d’indépendance et de marges de manœuvre, et des affaires judiciaires graves préjudiciables en termes d’image.

En réalité, il existe d’étranges similitudes entre LReM, parti présidentiel, et le RN. Les deux formations politiques soutiennent l’un Emmanuel Macron, l’autre Marine Le Pen, dont un sondage a indiqué qu’ils seront vraisemblablement présents au second tour de l’élection présidentielle, même si le même sondage montrait que les Français ne souhaitent pas cette configuration. Les deux partis rencontrent régulièrement des difficultés avec leurs élus et leurs cadres, et connaissent défections et démissions. Les deux partis sont confrontés à une fuite de leurs adhérents, même si ce phénomène est moins mesurable à LReM qui n’impose pas de cotisation à ses membres. Les deux partis adhèrent au nouvel ordre mondial, depuis le début pour la LReM, de plus en plus pour le RN dont le discours trahit une soumission toujours plus grande au politiquement correct qu’il s’agisse d’immigration, d’identité, de monnaie, de l’Union européenne ou, tout récemment, de dette souveraine. Après la convergence entre les anciennes gauche et droite institutionnelles, il semble donc, toutes proportions gardées, qu’un mouvement de convergence se dessine entre LReM et le RN.

LReM et le RN apparaissent donc aujourd’hui comme deux petits colosses, mais des petits colosses aux pieds d’argile, dont l’effondrement pourrait bien survenir de manière inattendue. Emmanuel Macron pourrait s’effondrer victime de l’impopularité de sa gouvernance, marquée par la casse sociale, la dure répression des Gilets Jaunes et la gestion chaotique de la crise du COVID-19. Marine Le Pen, pour ce qui la concerne, pourrait bien subir le contrecoup du recentrage de son discours, de l’abandon des fondamentaux du FN/RN et d’un manque de convictions nettement décelable, à tel point que le débat qui l’a opposée à Gérald Darmanin a été considéré comme ayant eu lieu « à front renversé ». Les Français qui ne se reconnaissent ni dans Emmanuel Macron, ni dans Marine Le Pen, et qui aspirent à une autre politique, plus protectrice de notre souveraineté nationale, plus respectueuse de nos libertés fondamentales, plus attachée à notre histoire et à notre identité, plus soucieuse de notre indépendance économique et culturelle, ces Français contemplent un espace. Un espace politique inoccupé.

Pour le moment en effet, cet espace politique est vide. Toutefois, il pourrait être rempli. L’histoire de France ne manque pas d’exemples de personnages qui ont répondu à l’appel du pays au moment où la classe politique montrait ses limites. Un récent sondage a révélé qu’un journaliste, Eric Zemmour, avait un réel potentiel.

Que penser d’Eric Zemmour ? Journaliste émérite et débatteur passionné, il a multiplié par 10 l’audience de la chaîne Cnews. Son œuvre d’écrivain, de polémiste, donne la mesure de ses qualités intellectuelles. Son essai « le Suicide français », fruit d’un long travail et de nombreuses réflexions, témoigne de l’étendue de sa culture et de son amour de la France. Son professionnalisme de journaliste engagé, intransigeant, montre la sincérité de ses convictions et les procès qui lui ont été faits ont révélé la force de son caractère. L’homme est intéressant. Son discours séduit. Etrangère à un sérail politique déconsidéré, sa candidature à la présidence de la République pourrait offrir une véritable alternative à nos compatriotes.

Zemmour sera-t-il candidat ? Lui seul peut répondre et il dispose encore d’un peu de temps. Doit-il être candidat ? La situation de la France lui est connue et s’il n’est pas homme à se dérober, il lui appartient de prendre sa décision dans la paix et le secret de sa conscience. Peut-il être candidat ? Je veux croire que si le destin le désignait, si les Français confirmaient le premier sondage et l’amplifiaient, sa candidature ne serait pas seulement possible : Elle serait nécessaire. En réalité, j’ignore si Zemmour sera candidat. Ce que je sais en revanche, c’est que s’il décidait de l’être, je me tiendrais à sa disposition pour lui apporter mon entier soutien, si tel était son désir.

Source Riposte laïque cliquez ici

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Une France anomique

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Luc Rouban est sociologue et directeur de recherches au CNRS. Dans une note intitulée « La République désintégrée » pour le baromètre de la confiance publique du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof) il analyse le regard que portent les Français sur leur propre pays. Et il constate que ce qui gagne notre pays, c’est l’anomie, c’est-à-dire la disparition des valeurs communes à la société française. Autrement dit, tout ce qui fait une nation. Et notre propre modèle culturel depuis que la gauche a sinistré l’instruction publique pour la remplacer par un magma informe que certains n’ont pas hésité à qualifier de « fabrique des crétins ». Et rien n’indique que cette immigration ne s’arrête quand des préfets distribuent des cartes d’identité et des permis de séjour à quiconque arrive d’Afrique, du Pakistan et d’ailleurs, histoire d’en faire un bon Berrichon, Picard ou Breton, etc., comme le suggèrent un peu rapidement et à tort – à notre avis - Eric Zemmour ou Marine Le Pen. L’avenir des Français ne se joue certainement pas dans ces zones de non-droit qui pullulent sur notre territoire. Il n’y a que nos politiques et autres intellectuelles des cavernes pour ne pas le savoir.

Lire l’entretien ICI.

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mercredi, 24 février 2021

Le site Medias-presse-info consacre un article au Cahier d'Histoire du nationalisme n°19 sur les mouvements nationalistes en Belgique de 1945 à 2000

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Source Médias presse info cliquez ici

Hervé Van Laethem a derrière lui déjà plusieurs décennies de militantisme nationaliste en Belgique. Au cours des dernières années, il s’est illustré à la tête du mouvement NATION. Il est également très présent et actif parmi les réseaux établis entre mouvements nationalistes à travers l’Europe. C’est également un fin connaisseur de la géopolitique syrienne qui a été reçu à plusieurs reprises par les autorités de ce pays, y compris par le président Bachar el-Assad.

Il signe chez Synthèse nationale un nouveau tome des Cahiers d’histoire du nationalisme. Le sujet qu’il aborde est généralement méconnu : les mouvements nationalistes en Belgique de 1950 à 2000. C’est que, de l’histoire des mouvements nationalistes en Belgique, les Français ne connaissent généralement (et mal) que le rexisme de Léon Degrelle, ce qui nous renvoie aux années trente, et le Vlaams Belang, parti nationaliste flamand dont les médias retiennent qu’il est un partenaire du Rassemblement National au Parlement européen.

Précisons d’emblée que ce recueil ne prétend pas être exhaustif. Bien au contraire, son auteur avertit en préambule qu’il s’est surtout intéressé aux groupes les plus radicaux.

Ce panorama des mouvements nationalistes de l’après-guerre en Belgique débute avec Jeune Europe, mouvement fondé par Jean Thiriart, Emile Lecerf et le Docteur Paul Teichmann et dont la ligne est passée de l’anti-communisme à une forme de national-bolchévisme (!), ce qui le rend assez inclassable.  On y retrouve ensuite notamment Occident Belgique, Ordre Nouveau Belgique, le Front de la Jeunesse, le Parti des Forces Nouvelles, le VMO, l’Assaut,…

Au-delà d’une présentation de ces mouvements et de quelques autres, l’auteur retient différentes campagnes menées par cette mouvance : les manifestations Touchez pas à nos églises en réponse aux occupations d’églises par des immigrés, les rassemblements Nationalistes contre l’OTAN et quelques autres parfois mouvementées.

Les souvenirs évoqués dans ce livre sont souvent le reflet de l’engagement personnel de l’auteur qui a d’ailleurs enrichi son ouvrage d’une importante série de photos – parfois inédites – et de reproductions d’affiches et de publications de ces mouvements aujourd’hui oubliés par la plupart des Belges.

Les mouvements nationalistes en Belgique de 1950 à 2000, Hervé Van Laethem, Cahiers d’histoire du nationalisme, éditions Synthèse Nationale, 182 pages, 24 euros

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mardi, 23 février 2021

Les leçons du drame de Pau

 

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Camille Galic

Le 2 janvier 2017, Libération publiait un reportage poignant sur des migrants expulsés de Calais et recasés dans le centre d’accueil de Gelos, près de Pau, où un fonctionnaire de l’OFPRA tentait de les convaincre de retourner dans leur pays natal avec un viatique de 2 000 euros pour les Afghans et les Irakiens et de 2 500 pour les Erythréens, Soudanais et Ethiopiens. Ce qui scandalisait et désolait les travailleurs sociaux de l’Isard COS, l’association gestionnaire du lieu, qui redoutaient que « les procédures d’asile que chacun a engagées n’aient pas le temps d’aller à leur terme ». L’article était intitulé : « Les migrants vont nous manquer. » Le 18 février 2021, les militants de l’Isard COS étaient à nouveau en deuil, mais pour une autre raison : Cyril, père de famille de 46 ans et responsable de ce centre d’accueil dépendant de la fondation COS-Alexandre Glasberg était égorgé par un Soudanais furieux d’avoir été débouté du droit d’asile – après avoir été condamné par deux fois pour violences au couteau, sur un autre pensionnaire, puis sur un codétenu.

Selon son site, Isard COS offre 257 places aux demandeurs d’asile et réfugiés auxquels il garantit un « accompagnement global mais adapté à chaque situation familiale ou personnelle », et il leur propose aussi « des hébergements dans différents quartiers de la ville ». On partage la douleur des proches de Cyril – dont l’un déclarait encore la semaine dernière sur France Inter que « les migrants sont des gens magnifiques » – mais on est soulagé de voir que la fureur de son protégé s’est exercée contre lui et non contre un quelconque et innocent habitant des « différents quartiers » où le Soudanais aurait pu être hébergé. Ce « drame absolu d’autant plus épouvantable que la victime s’est engagée toute sa vie professionnelle dans la défense des migrants et de ceux qui postulent à l’asile » (cf. François Bayrou, maire de Pau) servira-t-il de leçon à l’Azuréen Cédric Herrou, qui se vante d’avoir fait venir en France « des milliers de migrants » ? Mais c’est Génération identitaire, coupable de vouloir empêcher ce type de tragédies, que le Pouvoir veut éliminer.

10 millions d’africains (au moins) en france.

En 2011, un rapport officiel évaluait la communauté afro-antillaise en France à trois millions d’individus. En dix ans, ce nombre a plus que triplé en ce qui concerne les seuls Africains, si l’on en croit Emmanuel Macron s’exprimant le 18 février dans le Financial Times en prélude au G7 tenu le lendemain : « J’ai plus de 10 millions de nos concitoyens [donc naturalisés] qui ont des familles de l’autre côté de la Méditerranée. » D’où sa préconisation de faire livrer par l’Europe des doses de vaccins anti-Covid aux soignants africains car « si on laisse s’installer l’idée que des centaines de millions de vaccins sont en train d’être faits dans les pays riches et qu’on ne commence pas dans les pays pauvres, c’est insoutenable ». Cette proposition a du reste scandalisé la très racialiste Ligue de défense noire africaine qui a tweeté aussitôt (orthographe respectée) : « Occupez-vous de la France, le continent africain se porte très bien, vôtre vaccin n’a que pour but de stériliser les africains vous ne parviendrez ja- mais à faire accepté cette abjection même avec vos pantins locaux. »

Source : Présent 23/02/2021

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dimanche, 21 février 2021

Ces dingueries produites par le conformisme

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Ivan Rioufol

Dans la France somnambule, la bêtise gambade. À côté de l’ordre sanitaire qui rêve d’un monde sous cloche, le politiquement correct multiplie ses dingueries. Vendredi dernier, le défenseur des droits, Claire Hédon, proposait d’expérimenter des lieux sans contrôles policiers, afin de ne pas « discriminer » les cités sensibles : une manière de pérenniser des zones de non-droit. Le même jour, France Culture saluait l’initiative d’un centre de théâtre invitant des jeunes «auteurs et autrices» à réécrire cinq pièces de Molière  «afin de le rendre plus accessible» et de le «désacraliser». Le 21 janvier, sur France Culture, un anthropologue liait Babar, l’éléphant de Brunhoff, à une «apologie du colonialisme ». Dans Le Figaro du 6 février, Alain Duault dénonçait la réécriture simplifiée du Club des cinq, et l’initiative de Disney d’interdire aux enfants Les Aristochats, La Belle et le Clochard et Peter Pan, pour cause de « clichés racistes ». À qui le tour ?

Dans cette grande débandade face aux minorités tyranniques, le gouvernement hésite sur l’ampleur à donnerau bicentenaire de la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, contesté pour avoir rétabli l’esclavage dans les colonies. Le pouvoir n’arrive pas davantage à s’opposer  à l’usage de la repoussante « écriture inclusive » et son « point médian » (é·e) en usage dans l’enseignement supérieur, jusqu’au CNRS. À l’université Paris- Nanterre, une chargée de mission « égalité femmes-hommes et non- discrimination » a pour objectif de généraliser cette grammaire idéologique, destinée à lutter contre le patriarcat censé dominer la société. « Nous avons une culture sexiste et violente », affirmait comme une évidence, lundi sur Europe 1, Alexandre Kouchner, enseignant à Sciences Po : un cliché qui ne résiste pourtant pas aux révélations sur la vraie violence sexiste qui fut imposée par l’État islamique aux femmes chrétiennes ou yézidies (1).

Aujourd’hui comme hier, le conformisme est prêt à singer des moutonneries déjantées. L’autre semaine dans Le Figaro, Luc Ferry rappelait comment la « pensée 68 », en lutte contre l’éducation bourgeoise, en était venue à défendre des « rapports pédérastiques entre maîtres et élèves » ! Cette fois, la lutte contre l’oppression du mâle blanc occidental hétérosexuel est prétexte à des révisionnismes historiques, préludes aux chasses à l’homme. Partout, le déconomètre du camp du Bien s’emballe. En Grande-Bretagne, une école a effacé le nom de Winston Churchill car le résistant au nazisme fut aussi un défenseur de l’Empire. Aux États-Unis, c’est Abraham Lincoln et George Washington qui incommodent les idéologues du repenti. « Aujourd’hui, on peut violer pratiquement toutes les lois si on est dans la ligne du politiquement correct », s’alarme l’écrivain américain Thomas Chatterton Williams (L’Opinion, mardi). Cette « morale » réclame la censure.

Le statut de victime autoproclamée justifie des aberrations. La scène médiatique est devenue un forum psychiatrique. S’y étalent sans pudeur les névroses, les ressentiments, les douleurs enfouies. La justice populaire est invitée dans l’urgence à pallier la prudence du droit. Dans les affaires d’inceste et de pédophilie, la foule mateuse et lyncheuse commente les intimités exposées: la présomption de culpabilité du père est la règle. Se dire fragile suffit à condamner le «dominant». Pareillement, le législateur est prêt à réparer l’«injustice» faite aux femmes tributaires de l’homme pour faire un enfant. Si le Sénat a pu s’opposer à l’extension de la procréation médicale assistée (PMA) pour les couples de femmes, le gouvernement entend imposer cette filiation fictive. Derrière elle se profilent les embryons transgéniques et chimériques. Faudra-t-il attendre trente ans pour que des générations effarées dénoncent les lubies contemporaines ?

Limites de la « libération de la parole »

La « libération de la parole » vient justifier ces procès sans preuves. Ils sont lancés par des justiciers obsédés par la revanche et aveuglés par la haine. Pour certains, l’homme est un prédateur sexuel qu’il faut briser. Pour d’autres, il est un colonisateur qu’il faut traquer, y compris sur son sol. Dans les deux cas, des universités, idéologiquement infiltrées, sont devenues les incubateurs de ces luttes des sexes, des races, des civilisations. On est prié d’applaudir aux flots de mots qui débondent depuis le mouvement #MeeToo en 2017. Certes, certaines révélations sur des humiliations perverses faites à des femmes ou à des enfants ont aidé à une prise de conscience sur les aveuglements passés. Acquitté une première fois, Georges Tron, maire de Draveil (Essonne), a été condamné en appel, mercredi soir, à trois ans ferme pour viol sur une employée de mairie, au vu de sa seule emprise hiérarchique, désormais assimilable à une contrainte. Mais qui ose marquer une réserve sur les procédés utilisés par les gendarmes de la Vertu est soupçonné de cautionner le pire. Ainsi fait le terrorisme intellectuel attisé par la meute.

D’ailleurs, cette libération de la parole est plus un slogan qu’une réalité. Les lanceurs d’alerte sur la menace islamiste ou l’immigration de masse en savent quelque chose. Ces deux sujets valent des procès d’intention à ceux qui les abordent. La semaine dernière, c’était un homme de gauche, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes (Yvelines), qui subissait la foudre des censeurs pour avoir décrit le poids des fondamentalistes sur la ville. Depuis, il a dû quitter l’enseignement tandis que le maire, Ali Rabeh, est allé distribuer des tracts politiques au sein du lycée. Cette semaine, c’est le mouvement de droite Génération identitaire qui est menacé de dissolution par le ministre de l’Intérieur. Sa faute : militer contre l’immigration incontrôlée et l’offensive islamiste. Gérald Darmanin, qui cherche à criminaliser la pensée de ce groupuscule, participe à l’interdiction d’une libre expression sur deux sujets qui passionnent l’opinion. Faudrait-il dissoudre le peuple mal-pensant et en élire un autre, comme le suggérait Bertolt Brecht ? La pensée totalitaire n’est plus loin.

Les résistances arrivent

Devant cet effondrement de la raison, les résistances arrivent, heureusement. Pour faire face à l’offensive indigéniste et décoloniale, singulièrement en sciences sociales, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a tenté mardi d’alerter sur l’entrisme de l’islamo- gauchisme. Renaud Camus vient d’être relaxé pour un tweet, au nom de la liberté d’expression. Quant à Cyril Bennasar, il dénonce avec brio « l’arnaque antiraciste » (2) symbolisée par la militante Rokhaya Diallo. Serait-ce le début de la fin ?

Notes

(1) « La Putain du califat », de Sara Daniel et Benoît Kanabus, Grasset.

(2) « L’Arnaque antiraciste expliquée à ma soeur », Mordicus.

Source : Figaro 19/02/2021

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