mercredi, 16 mars 2022
La facture arrive
Gaëtan de Capèle
Il est toujours hasardeux, en économie, de se risquer à l’art de la prévision. Souvenons-nous, c’était il y a quelques mois à peine : la crise sanitaire surmontée, on nous promettait que les choses rentreraient dans l’ordre sans tarder. La croissance reviendrait et la flambée des prix, alimentée par des goulots d’étranglement bientôt résorbés, s’estomperait rapidement. On pouvait rêver... jusqu’à ce que surgisse le cygne noir de la guerre en Ukraine. Le scénario féerique d’une reprise sans accroc fait désormais place au spectre de la stagflation : un ralentissement de la croissance et un emballement de la machine inflationniste. Le pire n’est jamais certain, mais, aujourd’hui, tout le monde se trouve pris à la gorge. Les entreprises, qui voient leurs coûts exploser au rythme des prix de l’énergie et des matières premières. Les ménages, qui en subissent le contrecoup en faisant le plein de leur voiture ou en remplissant leur Caddie. Les revendications salariales se généralisent. Des mouvements sociaux commencent à poindre. Bienvenue en terra incognita. Confronté à cette situation à un mois d’une élection présidentielle placée sous le signe du pouvoir d’achat, le gouvernement fait ce qu’il sait faire de mieux : des chèques en bois. Près de 26 milliards d’euros pour alléger la seule facture énergétique, en attendant le « plan de résilience » et une revalorisation cet été des salaires des fonctionnaires. La France ne disposant d’aucune marge de manœuvre budgétaire, cette débauche d’argent public vient instantanément gonfler un endettement déjà hors de contrôle. À ceux qui s’inquiètent de l’inexorable dérive des comptes nationaux, on oppose une réponse désarmante : il suffira de récolter les fruits de la croissance pour boucher les trous. L’irruption de l’inflation et le ralentissement attendu de l’activité rendent ce calcul plus que douteux. La perspective d’une hausse des taux d’intérêt, déjà enclenchée aux États-Unis, assombrit encore l’avenir de ceux qui, comme nous, croulent sous les dettes. Après des années d’un argent magique dont nous n’avons rien fait, la facture arrive.
Source :Le Figaro 16/03/2022
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mardi, 15 mars 2022
† JEAN-PIERRE RONDEAU, FRANÇAIS D’ALGÉRIE
Philippe Randa
L’engagement politique nuit souvent à une belle carrière professionnelle, entend-on souvent : « Ah ! s’il n’avait pas de telles idées ! »… Enfin, pas les idées de la « bien-pensance », bien sûr, qui, pour certains, sont plutôt gage de « coup de pouce citoyen » pour « faire de bons coups » surtout entre coquins.
Oui, mais… le talent, la droiture, la conviction, l’engagement, la fidélité, la camaraderie, toutes ces sortes de choses démentent parfois de telles affirmations…
La preuve par Jean-Pierre Rondeau que les suites d’une longue maladie, comme on dit pudiquement, ont fini par emporter à 79 ans.
Président, puis président d’honneur des Anciens du lycée Lamoricière d’Oran, il a été de ces pieds-noirs qui s’étranglaient d’une juste indignation depuis qu’ils avaient appris, législation française oblige, qu’ils seraient « nés à l’étranger ». On le serait à moins quand on a témoigné comme lui qu’« aujourd’hui, notre histoire est de plus en plus trafiquée. Demain, nos enfants oublieront, si ce n’est déjà fait ou s’ils l’ont jamais su, pourquoi et comment nous sommes partis, victimes d’un nettoyage ethnique non reconnu pour nous ».
Ces mots sont extraits de la préface d’Aspects véritables de la rébellion algérienne suivi d’Algérie médicale, livre de documents sur les crimes et horreurs du FLN, véritable outil de réinformation quant aux risques à venir, en provenance de certains mouvements islamistes, qu’il a bien voulu présenter pour l’édition que j’en fis, à sa demande, aux éditions Dualpha, il y a… 21 ans : « Publie ces documents, c’est important », m’avait-il dit alors.
Je l’avais fait autant par intérêt historique que pour lui faire plaisir : une bonne action étant parfois récompensée, ce livre lancera ma collection « Vérités pour l’Histoire » où des dizaines d’autres livres sur l’Algérie française et l’OAS suivront. Merci, Jean-Pierre !
Oui, Jean-Pierre Rondeau ne renia jamais ses origines, son passé militant, ses convictions, ses engagements comme administrateur de plusieurs associations pieds-noirs… et n’en fit pas moins une brillante carrière, politique comme maire adjoint des Pavillons-sous-Bois (93) et surtout professionnelle dans la gestion de patrimoine ; rappelons qu’il fut (entre autres) PDG fondateur en 1994 de MEGARA Finance SA, président fondateur en 2005 de La Compagnie des CGPI (ex-CIF-CGPC) et l’administrateur de la Chambre des propriétaires…
Jusqu’à ses derniers mois, il publiait une lettre de réflexions sur le patrimoine et j’avais été particulièrement frappé par cet avis sur la crise économique : « La Covid n’est qu’un révélateur et un accélérateur de la débauche des Etats (endettement), des banques centrales, de la dérégulation des marchés, de l’inversion des critères d’appréciation et de la création des bulles »… et plus encore par cette (funeste) prédiction : « Oui, la fiscalité va s’alourdir, de même que les prélèvements sociaux, alors que les contreparties sociales et de santé et les services de proximité vont continuer à être réduits. Les retraites et pensions de réversion vont être rognées au nom de slogans démagogiques (partage entre générations, par ex.), alors qu’il s’agit de combler les gaspillages de l’Etat. »
Funeste présage sur une France que, malgré toutes les épreuves qu’elle imposa au natif d’Oran qu’il resta jusqu’à son dernier souffle, malgré toutes les trahisons politiques successives de nos dirigeants, malgré la rage qui était la sienne et l’écœurement, qui prenait chez lui la place de la révolte, pour nos élites politico-médiatico-moralistes, Jean-Pierre Rondeau aima toujours. Passionnément.
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lundi, 14 mars 2022
ESPAGNE : LA DROITE NATIONALE ENTRE POUR LA PREMIÈRE FOIS DANS UN GOUVERNEMENT RÉGIONAL
Xavier Eman Présent cliquez ici
C’est une petite révolution dans le paysage politique ibérique. Le parti nationaliste espagnol Vox va en effet faire pour la première fois son entrée dans un gouvernement régional, dirigé par la droite en Castille-et-Léon (centre), ont annoncé jeudi 10 mars cette formation et le Parti Populaire (PP, droite).
«Nous sommes parvenus à un accord de législature avec Vox (…) qui va permettre l’entrée en fonction d’un gouvernement stable et solide», a déclaré sur Twitter le président sortant de cette région, Alfonso Fernandez Mañueco (PP), qui va pouvoir être reconduit dans ses fonctions grâce à cet accord.
Vox a indiqué de son côté qu’il détiendrait la vice-présidence du gouvernement de cette région proche de Madrid, qui dispose, comme les autres régions d’Espagne, de très larges compétences dans ce pays très décentralisé.
Lors d’un scrutin anticipé en février en Castille-et-Léon, remporté par le Parti Populaire (PP) mais sans majorité absolue, Vox avait totalisé 17,6% des suffrages et 13 sièges de députés régionaux sur 81 (contre un seul au dernier suffrage).
Le parti socialiste au pouvoir en Espagne a évidemment immédiatement dénoncé, des trémolos scandalisés dans la voix, l’entrée de Vox au sein de ce gouvernement régional, qualifiant l’accord avec le PP de «pacte de la honte»
Il ne reste plus qu’à espérer que cette expérience « d’union des droites » soit plus probante et efficace que celles, par exemple, qu’a pu connaître l’Italie et qui ont abouti à des fiascos tant pratique qu’idéologique.
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dimanche, 13 mars 2022
L’Europe piégée par l’Allemagne
Dans un contexte de tensions géopolitiques entre la Russie et les États-Unis, le choix allemand de sortir du nucléaire risque de se traduire par une forte hausse des prix payés par les consommateurs européens. Frédéric Paya, dans Valeurs actuelles dresse un état des lieu.
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vendredi, 11 mars 2022
Le bon sens d’Andreï Makine
L’académicien franco-russe, prix Goncourt 1995, s’afflige de voir l’Ukraine transformée en « chaudron guerrier ». Il se défend d’être pro-Kremlin et regrette « une vision manichéenne qui empêche tout débat et toute compréhension de cette tragédie ». Pour l’écrivain, un cessez-le-feu nécessite la prise en compte du point de vue russe. Il affirme que -à tort ou à raison- le bombardement de Belgrade par l’Otan en 1999 sans feu vert des Nations unies a été vécu par les Russes et leurs dirigeants comme « une humiliation et un exemple à retenir ». L’homme de lettres déplore de même que l’Union européenne n’ait pas condamné le bataillon Azov, qui, selon lui, revendique une idéologie néonazie et fournit ainsi un prétexte à la propagande du Kremlin et à ses amalgames. « L’Europe est un Titanic qui sombre et d’un pont à l’autre, on se bat », se désole Andreï Makine.
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Source : Le Figaro 11/03/2022
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L’Europe au cœur du conflit
La guerre déclarée par les Russes à l’Ukraine a déclenché une réprobation quasi planétaire et un lot inédit de sanctions économiques destinées à mettre la Russie de Poutine à genoux. Les Européens sont évidemment les premiers visés pour la bonne raison que nos économies dépendent en partie du gaz et du pétrole russe. Le Nouvel économiste dresse un premier état des lieux.
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jeudi, 10 mars 2022
Patriotisme, souveraineté, nation
Natacha Polony, dans la dernière livraison de Marianne, pose la question de savoir que ce qui vaut pour l’Ukraine vaut-il également pour la France ? Histoire de nous préciser avec justesse ce qu’implique les notions de patriotisme, de souveraineté et le recours nécessaire à la nation. En ces temps de confusion politique et mentale, une petite explication de texte ne fait pas de mal.
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Les russes boucs émissaires universels
Etienne Defay
L’invasion militaire de l’Ukraine par les forces armées russes a provoqué une mobilisation internationale inégalée depuis des décennies. Pour certains, la situation a des allures de guerre froide ressuscitée avec le retour de lz menace des chars russes qui « sur ordre du Kremlin peuvent franchir le Rhin » pur reprendre la chanson du chateur antisoviétique Jean-Pax Méfret.
Mais la situation est loin d’être comparable. Seule l’Ukraine est concernée et l’empire soviétique, du moins l’emprise de la Russie sur les pays de l’Est, se réduit comme peau de chagrin. Autre différence profonde, l’omniprésence des réseaux sociaux permet à l’opinion publique de suivre cette guerre en temps réel. En suivant les bons canaux et les bons réseaux, on peut suivre cette guerre comme on le ferait d’une série américaine. Las. Les injonctions émotionnelles ont pris le pas sur le recul et la raison. Entre les traditionnels va-t-en- guerre du centre-gauche qui préconisent une guerre totale face à la Russie comme ils avaient incité à intervenir en Libye avec le succès qu’on leur connaît et les ministres bien à l’abri derrière un studio de radio annonçant à qui voulait l’entendre que nous mènerions une guerre économique, force est de constater que la raison a déserté.
On soutient l’Ukraine comme on a boycotté les JO de Pékin, marché pour le climat, milité pour les trois doses de vaccins, lutté contre le retour des heures sombres et la menace fasciste. En bref, on a besoin de cause pour maintenir un pouvoir en place. Cette cause, aujourd’hui c’est le bouc émissaire, à l’ instar des lapidations publiques où chacun pouvait apporter sa pierre à l’exécution, il fait bon de se montrer en train de persécuter du Russe. Ainsi, chez nos voisins belges, on coupe les bourses des étudiants russes. A Toulouse, on pousse le directeur d’un théâtre à la démission en voulant le forcer à prendre position. On déprogramme le Bolchoï, on menace les restaurants russes, on lance des cocktails molotov contre leurs institutions. Au nom des droits de l’homme, on exclut la Russie de la Coupe du monde de football devant se jouer au... Qatar ! Il n’est venu à l’idée de personne que le simple fait de jouer au Qatar était une gifle administrée à ces mêmes droits de l’homme. Mais ce n’est pas tout, les chats russes sont privés de compétition internationale et les athlètes handicapés de ce pays privés de Jeux paralympiques. Au nom du bien évidemment.
Dans ce contexte, la commission européenne par la voix d’Ursula von der Leyden a interdit sur le territoire européen la chaîne RT et le média Sputnik. En cause ? Le fait qu’ils seraient un vecteur de la propagande russe. Passons sur le fait qu’en matière de propagande, le service public français n’a rien à envier au Kremlin pour nous interroger sur les motivations.
Comment reprocher à un pays son régime autoritaire en prenant des décisions de censeurs ? Comment ne pas s’interroger sur ces dizaines de journalistes professionnels sans emploi du jour au lendemain et marqués à vie du sceau de la trahison ? « J’ai perdu 90 % de mes revenus, globalement mes confrères de la presse mainstream me recommandent de changer de carrière » confie, abattu, l’un d’entre eux. Il est à l’évidence plus facile de martyriser des journalistes et des athlètes handicapés qu’affronter l’armée russe. Il est plus facile d’appeler les Français à se priver de chauffage depuis une station de ski huppée que de se retrouver face à un char...
Source : Présent 10/03/2022
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Sanctions économiques : l’Europe va en payer la note
Jean Terrien, dans le dernier numéro de Rivarol nous livre une analyse lucide des conséquences engendrées par les sanctions économiques contre la Russie. En un mot comme en cent, ce sont bel et bien les Européens qui vont en faire les frais, pour ne pas dire en régler la facture. Et certainement pas les Américains qui disposent des ressources énergétiques nécessaires (gaz et pétrole). Une fois de plus l’Europe va payer cher sa vassalité envers cette Amérique qui cherche à imposer un modèle économique destiné à tuer les peuples, araser les cultures et réduire l’homme à n’être qu’un simple consommateur.
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Source : Rivarol 9/03/2022
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mercredi, 09 mars 2022
Le prix de la guerre
Gaëtan de Capèle
Quel sera le prix à payer pour stopper la folie expansionniste de Vladimir Poutine ? Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine, et alors que l’escalade des sanctions n’est pas achevée, on commence à mesurer les répercutions du conflit. Elles prennent la forme d’un choc énergétique géant, qui fait qui fait craindre le retour de la stagflation, ce monstre économique combinant flambée des prix et faible croissance, douloureusement expérimenté dans les années 1970. La première partie de l’équation est déjà sur la table : la hausse vertigineuse des cours du pétrole et du gaz prend particuliers et entreprises à la gorge. Mais l’État veille : à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles, il en épongera une partie. Comme il a épongé la crise des « gilets jaunes », puis la crise sanitaire, puis l’augmentation des prix de l’électricité. L’art de la politique étant de faire des choix, libre au gouvernement de se donner pour mission de protéger les Français contre tout, y compris l’inflation. Mais, dans la situation financière calamiteuse du pays, écrasé sous 2 800 milliards de dettes, il a en retour le devoir d’expliciter comment seont financées ces dépenses exponentielles qui nous mènent au bord du gouffre. Non pas en faisant miroiter les frutis d’une croissance hypothétique, mais en précisant à travers quelles économies et surtout quelles réformes. Cette obligation vaut pour tous les candidats à la présidentielle, aussi prodigues les uns que les autres.
À côté de ces mesures de court terme, le cataclysme ukrainien impose une réflexion de fond sur la politique énergétique européenne. L’Allemagne démontre ce qu’il en coûte de renoncer à sa souveraineté par idéologie, pour confier son approvisionnement à la Russie de Poutine. L’abandon du nucléaire par Berlin fut une faute économique et politique impardonnable. Après s’être imprudemment engagée sur le même chemin, la France a fini, in extremis, par reprendre ses esprits. Il était temps : la guerre en Ukraine nous confirme que le grand basculement sans garde-fous vers le tout-renouvelable est un piège mortel.
Source : Le Figaro 9/03/2022
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lundi, 07 mars 2022
L’Europe, un continent de profiteurs
Pendant des décennies, sa défense a été soutenue par l'Amérique. Sur le plan économique, l'Europe s’est appuyée sur les innovations venues d’ailleurs pour suivre ses rivaux. La décision de Poutine d’entrer en guerre a fait naître un sentiment d’unité parmi un ensemble de gouvernements rivaux qui se chamaillent plus souvent au sein d’une union imparfaite. Le Nouvel Economiste dresse ici un état des lieux qui prête à réfléchir. L’Europe a encore du chemin à parcourir.
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samedi, 05 mars 2022
Ben… il est passé où le covid ?
Thierry Bouclier
Il a disparu de l’actualité aussi vite qu’il était apparu. Après avoir tenu la tête d’affiche pendant deux longues années, le Covid s’est éclipsé. Progressivement au cours du mois de janvier et des premiers jours de février, puis complètement à partir de l’offensive russe en Ukraine. Mais pourquoi n’en parle-t-on plus ? La réponse se veut aussi logique qu’évidente : tout simplement parce que l’épidémie est sur le point de se terminer. CQFD ! Or, il n’en est rien pour l’instant. « On peut débattre de tout, sauf des chiffres », nous a enseigné le gouvernement. Alors parlons chiffres. Du 1er mars au 31 décembre 2020, le Covid aurait fait, selon les statistiques officielles, 64 632 décès, soit 211,11 morts quotidiens. Du 1er janvier au 31 décembre 2021, le nombre de victimes s’élèverait à 59 109, soit 161,94 par jour. Et du 1er janvier au 28 février 2022, 14 626 morts (7 190 en janvier et 7 436 en février), soit 247,89 morts par jour. En d’autres termes, plus personne ne parle du Covid à un moment où celui-ci n’a jamais causé autant de décès. Cette si- tuation paradoxale contient deux enseignements.
Le premier démontre l’inutilité du pass vaccinal et de la « vaccination » elle-même. Avec ou sans pass, avec une population « vaccinée » ou non, la moyenne des décès quotidiens reste relativement stable, avec même une augmentation depuis deux mois. 138 367 décès depuis le 1er mars 2020, soit 189,54 par jour. Malgré un virus actuel nettement moins virulent que ceux d’origine, et le fait que les services de santé ont remédié à leur impréparation du printemps 2020, le nombre de décès ne diminue pas. Le virus existe et il conti- nuera peut-être longtemps d’exister. « Le vaccin empêche les formes graves » claironnent, à l’unisson, le gouvernement et les médias depuis l’été dernier. C’est entendu ! Les malades meurent toujours autant, mais ils ont la satisfaction de mourir... sans forme grave.
Le second enseignement est que ce virus, bien réel et qui cause des morts, a pris une place disproportionnée dans nos vies uniquement parce que cela a été voulu. Et il suffit de ne plus en parler pour que chacun pense qu’il a disparu, alors qu’il est toujours là dans les mêmes proportions. Pendant pratiquement deux ans, la stratégie gouvernementale, relayée par les médias, a été celle de la psychose et de la terreur. A chaque instant, les Français devaient avoir peur de mourir du Covid. Du lundi au dimanche, matin, midi et soir, il a donc fait, sans relâche, la une de l’actualité. Reportages dans les hôpitaux. Chiffres alarmistes. Images boulever- santes. Commentaires catastrophistes. Statistiques mortifères. Rien n’a man- qué à l’entreprise de sidération.
Et subitement, la stratégie a changé. Il faut désormais rassurer. Apercevoir la fin du tunnel. Tourner la page. Et parvenir à la conclusion : le gouvernement a vaincu le virus. Grâce à sa politique et aux efforts de chacun, et malgré la résistance de quelques non vaccinés, il en est venu à bout. Les mesures de restriction vont pouvoir être levées et les Français vont retrouver leur vie d’avant.
Emmanuel Macron a gagné la guerre dont il avait parlé dans sa première allocution télévisée du printemps 2020. Au président sortant, la patrie reconnaissante ! Mais un nouveau danger a surgi. Il vient de Russie. A une nouvelle menace doit correspondre une nouvelle peur qui va maintenant occuper l’ esprit des Français. Mais que ces derniers se rassurent. Comme pour le Covid, Emmanuel Macron est là pour les protéger. Une protection qui doit durer. D’où la nécessité de sa réélection !
Source : Présent 3/03/2022
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Le bilan Macron: un carnage pour la France !
Patrick Jardin Riposte laïque cliquez là
Ça y est, le poudré s’est enfin et malheureusement déclaré candidat à la présidentielle. Évidemment tout le monde s’en doutait, mais chacun à la fois le redoutait et espérait que dans une lueur de bon sens il renonce au dernier moment. C’est donc l’heure, au moment où il veut se soumettre au vote des Français, de faire le bilan. Ce bilan est lourd, très lourd car malheureusement pour la France et les Français, en cinq ans il a pratiquement tout raté !
Je commencerai par un sujet qui me tient particulièrement à cœur :
• L’immigration légale et illégale. Si son niais de prédécesseur avait déjà bien chargé la barque, lui a laissé 2 250 000 immigrés, sans compter les illégaux, pénétrer sur notre sol, sans se soucier ni de savoir d’où ils venaient, ni quelles étaient leurs formations. Sans savoir ce que nous allions faire de tous ces gens qui, au passage, ne fuient pas leur pays, mais viennent uniquement chercher chez nous les largesses de nos aides sociales, permettant ainsi d’assécher ces caisses sociales qui ne peuvent plus intervenir pour les véritables Français de souche, sans jamais renvoyer chez eux ces tristes sires !
• La violence qui est exponentielle et qui rend notre pays en véritable coupe-gorge. Malheureusement cette violence est directement la conséquence de l’immigration. Ces gens ne connaissent pas nos mœurs et nos coutumes, et pour un oui ou pour un non, n’hésitent pas à égorger, décapiter, violer (est-ce la conséquence de leur venue sans leurs femmes ?). Bref Macron a transformé la France en véritable Bronx où il devient impossible de se promener passer 21 heures !
• La dette : Hollandouille avait déjà creusé le fossé. Sous Macron, c’est devenue abyssal. Jugez plutôt, 875 MILLIARDS ! Je ne sais pas comment nos enfants vont s’y prendre pour rembourser, mais je suis certain que si nous ne trouvons pas un moyen de passer l’ardoise magique, ils seront condamnés à travailler toute leur vie pour boucher le trou créé par cet inconscient. Et si par malheur il venait à être réélu, il a déjà indiqué qu’il aiderait les entreprises impactées par la guerre en Ukraine. Avec quel argent ? Avec celui qui viendra inexorablement grossir les 875 milliards !
• La réforme des retraites qu’il s’était engagé à faire a été mise sous le chapeau de façon à refiler la patate chaude au suivant ;
• La suppression de nos libertés et la censure : durant ce quinquennat on nous a empêchés non seulement d’aller et venir selon nos envies, mais en plus ce quinquennat a été le quinquennat de la censure par la presse aux ordres du pouvoir, qui le lui rend bien en l’abreuvant d’argent frais !
• La justice : La justice de notre pays est devenue complètement POURRIE et je suis bien placé pour en parler, moi qui suis le procès des attentats de Paris, et qui ai déposé une plainte contre l’immonde (l’affaire devrait être plaidée lorsque tout le monde aura oublié, dans un an !) ;
• L’armée : Notre armée ne représente plus rien. Elle est sous-motorisée, sous-armée et en cas d’agression, en 48 heures, l’affaire serait réglée. D’où le départ suite à une énième réduction de crédit du général de Villiers ;
• L’enseignement : Là c’est une véritable catastrophe. Vous retrouvez en secondaire des élèves qui ne savent ni compter ni écrire une lettre sans faire de fautes toutes les deux phrases, et lisent avec beaucoup de difficulté. Nos écoles supérieures qui dans le temps étaient parmi les mieux classées traînent désormais dans les profondeurs des classements internationaux !
• Le pouvoir d’achat des Français : qui chute lamentablement et surtout celui de ceux qui ont en charge de donner à manger aux Français. Au premier rang, les agriculteurs, les marins pêcheurs, alors qu’on n’hésite pas à faire rentrer en France des produits étrangers qui pour la plupart ne valent rien ! Le coût de l’essence composé à 90 % de taxes en tous genres et que vous laissez filer sans vous y intéresser !
• La police qui n’ose plus mettre un pied dans les quartiers islamisés où règne le marché de la drogue et qui se fait incendier sans pouvoir répliquer ;
• Rabaissement de la France. À chacun de vos voyages vous n’avez pas hésité à critiquer la France et les Français en les rabaissant comme s’ils étaient responsables de tous les maux de la terre et dont vous êtes pourtant le Président.
• Rabaissement de la fonction présidentielle. Un vrai Président doit savoir tenir son rang et en se rendant coupable de danser avec des jeunes torse nu (pour la plupart africains) bras dessus bras dessous, qui vous enlaçaient par la taille, vous avez ridiculisé votre fonction !
• Face à TOUS les autres chefs d’État, vous passez pour une bille. Vous avez voulu courtiser Trump, qui n’a pas hésité à vous ridiculiser en vous époussetant, vous étiez aux ordres de la grosse Merkel, et maintenant vous continuez à vous ridiculiser en nous annonçant que suite à votre discussion avec Poutine, vous avez réussi à lui faire admettre d’épargner les civils. Dans la nuit, celui-ci, je ne sais pas si c’est pour vous ridiculiser, a doublé les bombardements. En réalité vous ne maîtrisez RIEN, et par votre action, vous avez contribué à ce que la France ne représente plus rien dans le monde. En politique étrangère, tout le monde désormais se fout de la position de la France qui doit être tombée au 8e rang mondial. C’est une honte !
• VENTE D’ALSTOM. Là vous avez réussi une rare performance : vous avez vendu ce fleuron de l’industrie française et l’avez douteusement laissé partir… pour la racheter 2 ans après, le double du prix que vous l’aviez vendu, mais amputé d’un bon tiers de ses activités. Espérons qu’une enquête sera diligentée pour cette infamie !
• Enfin j’ai gardé le meilleur pour la fin : votre gestion CATASTROPHIQUE de la crise sanitaire. Il est vrai que pour cela vous n’avez pas été aidé par les branquignoles que vous avez nommés en tant que ministres : entre la connasse qui ne savait pas mettre un masque et qui disait que cela ne servait à rien, avant de se dédire complètement la semaine suivante, le jeune cadre paraissant dynamique qui se dit médecin, mais qui n’a jamais dû exercer de sa vie, et votre Premier sinistre avec sa tronche de croque-mort, c’était à celui qui allait être le plus con, et qui prendrait la plus bête des décisions, comme l’interdiction de prendre un café debout tout en l’autorisant assis !
ENFIN ET C’EST INADMISSIBLE, vous avez dressé les Français vaccinés contre les non vaccinés, que vous n’avez d’ailleurs pas hésité à exclure de la nation tout en voulant continuer à les emmerder ! J’espère simplement que ces 25 % ne vous apporteront pas leurs voix puisque vous avez décidé de les exclure !
Monsieur le Président, j’ai bien compris que vous n’en avez rien à foutre de la France et des Français, qui j’espère, vous le rendront bien. Vous avez conduit la France d’échec en échec, c’est d’ailleurs peut-être la raison de votre déclaration tardive, et par écrit, n’osant peut-être pas le faire les yeux dans les yeux avec les Français. Je sais que ce qui vous motive, c’est une Europe fédérale, qu’évidemment vous dirigeriez, mais voilà, en France, il y a des patriotes, dont je fais partie, qui ne veulent pas de cette solution et qui tiennent par-dessus tout à leur pays.
LA France à ses mœurs et coutumes, et surtout à son indépendance. C’est pour cela, malgré les sondages bidonnés qui vous positionnent à 29 % (je pense que c’est de la simple propagande), que j’espère que les Français ne vous apporteront pas leurs voix car « si un homme te trompe une fois honte à lui, s’il te trompe deux fois, honte à toi ».
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vendredi, 04 mars 2022
Poutine réveille les ambitions européistes
Ivan Rioufol
L’Union européenne cherche à imposer son pouvoir supranational en tirant profit du conflit russo-ukrainien. Elle voit, dans la déraison de Vladimir Poutine, l’opportunité de se présenter en rempart pour pour les démocraties et en puissance guerrière. L’UE a débloqué 450 millions d’euros, puisés dans le fonds « Facilité européenne pour la paix » (sic), pour offrir des armes létales à l’Ukraine envahie. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a interdit la diffusion sur l’Europe des chaînes russes RT et Sputnik. Elle a choisi d’accélérer l’adhésion à l’Union du pays agressé: «Ils sont des nôtres », a-t-elle répondu au président Volodymyr Zelensky qui demandait l’intégration de l’Ukraine « sans délai ». Emmanuel Macron, président pour six mois de l’Europe, entend mener sa campagne, ouverte de facto, sur le thème de l’« Europe souveraine ». Mais les dirigeants décident dans leur entre-soi.
Il y a une indécence chez les européistes, partisans de l’unification, à forcer l’histoire sur le dos d’une crise. « Notre Europe doit (...) devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine (...). Notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape », a déclaré mercredi soir le chef de l’État dans une dramaturgie guerrière dont il se veut le héros. Cependant, la « révolution européenne » annoncée par la macronie n’est pas celle à laquelle les Français aspirent. Ils l’auraient fait savoir. Il est anormal que ce soit l’Europe qui décide de sanctionner des télévisions accusées de « propagande ». En France, ce rôle aurait dû revenir à l’Arcom (ex-CSA), qui régule les autorisations de diffusion. Il est certes rassurant d’observer l’UE, défiée par la démentielle violence russe, se rendre compte de son angélisme. Mais ce réveil n’autorise pas le coup de force institutionnel.
Légitime est l’émotion suscitée, dimanche, par la menace proférée par Poutine de frappes nucléaires. Cependant, les puissants ne peuvent se laisser aller à la panique. Il est heureux que l’Europe du « soft power » et du désarmement veuille prouver sa résistance face à Moscou. Toutefois les dirigeants laissent voir parfois leur manque de discernement. Entendre Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, rappeler au « dictateur » que « l’Otan est une alliance nucléaire » est une manière puérile de se placer mimétiquement sur le terrain de la montée aux extrêmes. Il est possible que Poutine bluffe avec la mise en alerte de sa force de dissuasion, après avoir menacé l’Occident de « conséquences auxquelles vous n’avez jamais été confrontés dans votre histoire ». Mais les autocrates paranos font souvent ce qu’ils disent. En finir avec l’« apaisement » n’oblige pas à attiser les braises.
La posture des boutefeux anti-Poutine masque leur lâcheté. Leur démonstration de force ne peut faire oublier leur « esprit munichois », c’est-à-dire leur capitulation, dès qu’il s’agit de combattre l’islam radical et sa conquête de l’Europe. C’est la même UE, ardente contre la Russie orthodoxe, qui s’est soumise au monde islamique et à ses exigences, notamment au Kosovo. Jamais Bruxelles n’a fait preuve d’intransigeance contre des États musulmans déstabilisateurs des démocraties occidentales. La décision des instances internationales du football (UEFA, Fifa), lundi, d’exclure la Russie de la Coupe du monde 2022 au Qatar vient rappeler que ce dernier pays finance l’islamisme exporté. Poutine doit être tenu pour responsable de l’agression insensée contre l’Ukraine. Mais les pyromanes sont aussi à Paris, Bruxelles, Washington, etc. Au bout du compte, le monde chrétien déchiré s’affaiblit.
Dramatisation
« La guerre en Europe est là, sous nos yeux », dit Macron. Elle est, pour l’instant, entre la Russie et l’Ukraine, démocratie naissante
et encore imparfaite. Ces pays frères se déchirent à propos d’une possible extension des bases militaires de l’Otan. Depuis la chute de l’URSS, en 1991, l’Alliance atlantique s’est installée, à leurs demandes, dans douze anciens pays communistes alentour de la Russie. Or celle-ci refuse, à ses portes, la perspective d’une nouvelle présence américaine armée, conformément à des engagements oraux qui auraient été pris à l’époque. Les termes du contentieux sont donc délimités, même si Poutine a commis la faute de provoquer le monde libre. Pourtant, ce conflit local est prêt à prendre une envergure internationale, voire apocalyptique, si rien ne vient calmer les surenchères hystériques entre un paria humilié par ceux qu’il appelle « les Puissants » et une UE ectoplasmique soucieuse de démontrer qu’elle sait être méchante. Il est curieux, à ce stade, de noter les mêmes mécanismes manichéens observés durant la crise du Covid : celui qui cherche à prendre une distance pour analyser le conflit ukrainien et ses causes prend le risque de subir le même flot d’injures des mêmes lyncheurs qui ne supportaient pas non plus une approche critique de la politique hygiéniste. C’est d’ailleurs le drapeau ukrainien qui est apparu un temps sur l’application gouvernementale Tous Anti Covid, en signe de solidarité...
Macron se comporte lui-même davantage en homme de guerre qu’en négociateur de paix. Le chef de l’État, président de l’UE, doit être soutenu dans son dialogue jamais rompu avec Poutine. Mais il dissimule mal sa tentation d’instrumentaliser la crise pour consolider, en guise de campagne électorale, son image de président protecteur d’un virus puis d’un despote. Quoi de plus commodes que des états d’exception toujours renouvelés autour d’une union nationale ? Ces situations confortent le chef et rendent les débats inaudibles. Or rien n’obligeait Macron à nationaliser ce conflit local en diffusant, lundi, un « message aux armées » dans lequel il explique : « Je sais pouvoir compter sur vous. » C’est dans ce contexte belliqueux que Bruno Le Maire s’est cru autorisé, mardi, à rappeler la détermination de l’Europe à « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie (...) et provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Le ministre de l’Économie a reconnu par la suite que «le terme de guerre était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade ». Mais ce dernier mot n’a pas été repris par Macron.
Changement d’époque
« Ces événements (...) sont le signal d’un changement d’époque », assure Macron, qui veut croire à sa vision mondialiste et européiste. Or, avec l’Ukraine, c’est le réveil d’un peuple et d’une nation qui s’observe.
Source : Le Figaro 4/03/2022
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jeudi, 03 mars 2022
Poutine n’aura aucune limite
Eric Zemmour était invité par la rédaction du Parisien à rencontrer un panel de Français qui l’ont interrogé sur des thèmes liés à l’actualité et plus précisément sur son attitude vis-à-vis de Vladimir Poutine. Le candidat à l’élection présidentielle répond sans filtre et surtout sans langue de bois.
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Source : Parisien 3/2/2022
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mardi, 01 mars 2022
Les grand mots ronflants sur la paix universelle n’ont jamais rien produit
Chantal Delsol*
Même si les Occidentaux n’ont aucune velléité belliqueuse, ils doivent tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine et s’armer pour préparer les guerres futures, explique la philosophe. « Nous allons devoir comprendre que notre pacifisme ne s’est pas étendu à la terre entière », argumente-t-elle.
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Source. Le Figaro 1er mars 2022
(*) Chantal Delsol est philosophe, elle a été l’élève de Julien Freund, et a mené une longue carrière universitaire au sein de l’université de Marne-la-Vallée. Elle collabore également à de nombreux journaux dont Valeurs actuelles et Le Figaro.
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lundi, 28 février 2022
Ukraine : le chassé-croisé des patriotes
Mathieu Bock-Côté
Il aura suffi de quelques heures à peine pour que la crise ukrainienne s’invite dans les conflits qui traversent la vie politique française, pour les radicaliser, à un moment où l’élection présidentielle révèle aux yeux de tous la passion bien française pour la guerre civile idéologique. Au centre de cette querelle, qui n’est pas nouvelle, mais qui prend une vigueur inédite, se trouve le rapport à la Russie comme révélateur historique et politique.
De manière schématique, on le sait, « les souverainistes » cherchaient à tenir compte de la vision russe du monde dans leur réflexion sur la civilisation européenne. Certains le faisaient par un antiaméricanisme pavlovien, et d’autres, par fascination trouble pour un pouvoir fort censé incarner l’exact contraire de la supposée décadence occidentale. Mais la plupart avaient surtout la conviction que la géographie condamne les peuples partageant un même continent à tenir compte de leurs intérêts mutuels.
De l’autre côté du débat, certains « européistes » et autres libéraux plus ou moins mondialistes, ne cachant pas leur aversion envers le fait national, ou du moins le jugeant dépassé à l’échelle de l’histoire, étaient d’une franche hostilité à l’endroit de la Russie, jugée retardataire, et condamnée à reproduire des schèmes autoritaires inscrits d’une manière ou d’une autre dans la psyché nationale la plus profonde. Mais le cœur de leur position ne variait pas : la souveraineté nationale était périmée, et s’y accrocher relevait d’une mentalité déphasée.
Pour peu qu’on dégage cette querelle de la passion française de la guerre civile idéologique, on y verra un clivage entre deux conceptions de la nation, une ancrée dans la conscience de la diversité profonde du monde, qui s’accompagne de la diversité inévitable des régimes, et une autre qui se construit dans la mise en scène de valeurs universellement valables, qu’il faudrait promouvoir partout, quelles que soient les circonstances. On aurait tort de condamner ces positions à l’étanchéité idéologique, dans la mesure où chacune dévoile une part légitime de la conscience historique occidentale.
C’est en ayant ce clivage à l’esprit qu’on comprendra la polémique des derniers jours, où les partisans du camp «libéral» ont cherché à jeter l’opprobre sur ceux du camp «national» en les présentant comme les valets de la Russie, qu’ils préféreraient à leur propre patrie. Plus encore, on jugerait désormais du patriotisme des uns et des autres en fonction de leur volonté de pousser toujours plus loin les sanctions contre la Russie, au point même d’envisager des frappes militaires contre lui. Ceux qui souhaiteraient éviter la montée aux extrêmes, et éviter un embrasement généralisé, seraient en fait des défaitistes, des «munichois» de 2022. L’appel aux armes serait désormais la marque du patriotisme.
On y verra une tentative explicite d’inverser les pôles du patriotisme. Surgit ici l’extrême centre, où se retrouvent plusieurs néoconservateurs à l’américaine qui multiplient les rodomontades médiatiques et en appellent même, à demi-mot, ou de manière tout à fait explicite, à faire la guerre à la Russie. Cette querelle n’est pas sans faire penser à celle qui a traversé les milieux conservateurs américains, début 2003, au moment de l’invasion de l’Irak, quand ceux qui s’y opposèrent furent traités de «unpatriotic conservatives». Vingt ans plus tard, elle nous rappelle les dangers du fanatisme idéologique, quel qu’il soit.
Il faut pourtant rappeler une chose simple : à peu près tout le monde a été sidéré par l’invasion russe. Ce scénario n’était jamais sérieusement envisagé. La saine raison voudrait qu’on cherche moins à punir ceux qui, encore hier, divergeaient dans l’analyse de la situation russe qu’on demande à ceux qui prétendent gouverner de quelle manière ils entendent réagir. Depuis, chacun, dans la classe politique, a su laisser de côté sa théorie pour répondre au caractère exceptionnel des événements, et tous condamnent sans hésitation l’offensive russe.
Chose certaine, l’offensive de Poutine repose sur une analyse cruelle, mais perspicace du monde occidental : il est trop affaissé, trop dévitalisé, trop inhibé par ce qu’il croit être la part sombre de sa propre histoire pour réagir. Les États-Unis entendent désormais projeter leur puissance vers l’Orient, alors que l’Europe ne se sent plus mentalement capable d’imaginer une politique de puissance, ce qui la condamne à être dominée chez elle, ou du moins, paralysée dans ses frontières. Il ne serait pas interdit de souhaiter que les différentes familles politiques, au-delà de leurs chamailleries idéologiques ritualisées, cherchent à répondre à cette question de portée historique. Que les solutions diffèrent pour sortir de la crise est inévitable et relève des lois ordinaires de la vie politique.
Source : Le Figaro 26 /02 /2022
08:09 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
samedi, 26 février 2022
La victoire de la droite est possible !
Entretien de Robert Spieler avec Bruno Mégret dans le dernier numéro de Rivarol. Rappelons pour mémoire que Bruno Mégret fut longtemps le numéro deux du Front national avant de fonder en 1999 le Mouvement national républicain (MNR). Il nous livre ici en toute liberté son point de vue sur la campagne présidentielle où il a fait le choix de soutenir Eric Zemmour.
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jeudi, 24 février 2022
Éric Zemmour : « Cette élection est notre dernière chance »
01:00 Publié dans Présidentielle 2022, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Ukraine, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, implications et compromissions !
Jean-Loup Izambert et Claude Janvier.
Auteurs du livre "Le virus et le président", IS édition. Extrait du chapitre 8.
Emmanuel Macron, à propos de la crise ukrainienne, joue à cache-tampon entre Joe Biden et Vladimir Poutine ! Magistrale poudre aux yeux juste destinée à ce que vous votiez prochainement pour lui en avril ou l'un de ses complices. 5 ans de règne sans dialogues, sans partages, - sauf avec ses amis et relations - et sans compassions. Vous croyez que l'on exagère ? Lisez ce texte documenté issu du chapitre 8 de notre livre "Le virus et le président", IS édition, et faites vous votre propre opinion.
« Nous sommes en guerre ». En écoutant Emmanuel Macron prononcer ces mots à six reprises avec un ton martial lors de son allocution du 16 mars 2020, nous étions inquiets.
Car en effet, un énarque-bancarisé en costard-cravate qui parlotte sur la guerre, ça fout le trouille.
Ça fout la trouille pour la simple raison qu'un tel chef des armées, constitutionnellement parlant, élevé au biberon de l'ENA et poudré-finance « pour plaire un peu comme une prostituée » – c'est lui qui l'a dit (1) – dans les allées de la Rothschild ne peut que nous la faire perdre.
Surtout celle contre la "pandémie"; du SRAS-CoV-2. Du reste, celle-ci était déjà perdue d'avance pour cause de bousillage du budget de la Santé depuis des décennies. Donc, pas de gros soucis. Il restait juste à compter les morts, dont la plupart auraient pu ne pas mourir sur ce champ de bataille du déshonneur.
Nous avons pensé qu'il allait vous parler enfin du bilan de la guerre contre l'Afghanistan de 2001 à 2014 avec l'OTAN. Pas vous ? Non, c'est vrai, vous êtes complètement désinformés sur le sujet et vous vous contentez de payer les aventures militaires de l'Élysée contre les peuples.
L'Afghanistan, c'est loin, et officiellement terminé depuis décembre 2014. Interloqués nous fûmes. « Guerre », « ennemi invisible », « première ligne », « combat »… Nous nous sommes dit : « Tiens, il va enfin nous parler des guerres françaises en Afrique ». L'Afrique, c'est plus proche que l'Afghanistan, et la France y entretient sa vieille tradition de massacres afin de sauver régulièrement des dictateurs corrompus qui permettent à ses sociétés transnationales de piller les richesses.
Tenez, par exemple, la République démocratique du Congo (RDC), l'un des pays les moins développés du monde à force de Françafrique, détient près de la moitié des ressources globales en cobalt et assure 60 % de la production mondiale. La réglementation de cette industrie y est pratiquement inexistante, les institutions très faibles, en grande partie en raison de son histoire d'exploitation étrangère depuis la période coloniale. Le cobalt entrant dans la fabrication des batteries Lithium-ion, la décision de certains constructeurs automobiles de privilégier la voiture électrique a entraîné une augmentation considérable de la demande.
Derrière les publicités en quadrichromie des villes silencieuses et propres de ces constructeurs se cache une autre réalité, beaucoup moins belle : l'extraction du cobalt se fait dans des mines artisanales congolaises dans des conditions souvent déplorables. « Généralement, des travailleurs – y compris des enfants – creusent avec un équipement de base dans des tunnels dangereux. Alors que le risque mortel d'effondrement est permanent, ils gagnent à peine assez pour se nourrir », indique Alexander Lefteris Papadovassilakis, chercheur au Centre de Politique de Sécurité de Genève. (2) Idem pour le lithium (Bolivie, Chili, Argentine), le nickel et le graphite destinés aux producteurs des mêmes batteries, dont l'extraction dans des conditions souvent inhumaines met de plus en péril l'équilibre écologique des pays d'où ils sont extraits en détruisant des sites naturels. Pratiquement pas de Code du Travail, peu ou pas de réglementation, surexploitation…
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lundi, 21 février 2022
Mali : les éthers idéologiques expliquent l’éviction de la France
Bernard Lugan
Le vendredi 18 février 2022, la junte militaire au pouvoir à Bamako a exigé que le départ des forces de « Barkhane » se fasse immédiatement, et non pas par étapes, comme l’avait annoncé le président Macron. Comment en sommes-nous arrivés à une telle situation et à une telle rupture ?
Comme je ne cesse de le dire et de l’écrire depuis des années, notamment dans mon livre Les Guerres du Sahel des origines à nos jours, au Mali, les décideurs français ont additionné les erreurs découlant d’une fausse analyse consistant à voir le conflit à travers le prisme de l’islamisme. Or, ici, l’islamisme est d’abord la surinfection de plaies ethno-raciales millénaires qu’aucune intervention militaire étrangère n’était par définition en mesure de refermer.
De plus, au moment où de plus en plus d’Africains rejettent la démocratie à l’occidentale, la France s’arc-boute tout au contraire sur cette idéologie vue en Afrique comme une forme de néocolonialisme. Plus que jamais, les dirigeants français auraient donc été inspirés de méditer cette profonde réflexion que le Gouverneur général de l’AOF fit en 1953 : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte »… En un mot, le retour au réel africain et non l’incantation aux idéologies plaquées.
Voilà la grande explication de ce nouvel échec français en Afrique. Sans même parler du refus bétonné de simplement s’interroger sur les arguments de la junte malienne. Immédiatement clouée au pilori par Paris qui ne lui laissa aucune marge de manœuvre, cette dernière fut automatiquement acculée à une fuite en avant maximaliste afin de ne pas perdre la face. Les petits marquis qui font la politique africaine de la France devraient pourtant savoir qu’en Afrique, la priorité des priorités lorsque l’on entre en contentieux, est de ne jamais faire perdre la face à son interlocuteur. Mais cela ne s’apprend pas à Science-Po…
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samedi, 19 février 2022
Pourquoi la Russie rêve de prendre d’assaut l’ordre européen
Fiodor Loukianov et Thomas Gomart
Le président du Conseil pour la politique étrangère et de défense russe et le directeur de l’Institut français des relations internationales ont accepté de décrypter ensemble la « guerre politique » qui fait rage entre la Russie et l’Occident, ainsi que la crise ukrainienne. L’intellectuel russe, considéré comme influent au kremlin, affirme que la Russie n’envahira pas l’Ukraine car il s’agit d’un « grand bluff » de Poutine pour forcer une révision du statu quo en Europe. Mais il campe le cheminement intellectuel et stratégique d’une russie à la fois forte et désinhibée qui a bien l’intention de « réviser l’ordre de sécurité européen » qui lui a été imposé en 1991 alors qu’elle était en position de faiblesse. Loukianov dit noir sur blanc que l’idée de Moscou est de rétablir en Europe, « sans rideau de fer ni accessoires d’une confrontation stupide», « une ligne de division » « soft » mais « claire » «entre deux sphères de sécurité» avec «une zone tampon possible que devrait constituer l’Ukraine». Il affirme que l’option d’une finlandisation pourrait être négociée « avec toutes les garanties de sécurité » si Kiev en acceptait le principe. notant que la Russie est incapable de faire face à son histoire soviétique et au désir de ses voisins « d’échapper au tragique » et à la sphère d’influence russe, Thomas Gomart constate, lui, le « défi stratégique et conceptuel » qui se pose à l’Occident. La Russie dispose d’un « instrument militaire agile », qui a « changé la donne », et elle est prête à utiliser la force militaire si nécessaire, note-t-il.
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Source : Le Figaro 18/02/2022
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mardi, 15 février 2022
Biden en Ukraine : courage, fuyons !
Renaud Girard
Joe Biden continue à innover dans la grande stratégie. Il en est à sa troisième innovation stratégique sur l’arène internationale.
La première fut, en Afghanistan, son concept de retrait précipité sans nécessité. La seconde fut, avec l’Aukus, l’humiliation sans nécessité d’un allié serviable. La troisième est, aujourd’hui, l’hystérie sans nécessité face à des manœuvres militaires russes, cantonnées aux territoires de la Russie et de la Biélorussie.
Le président a ordonné le retrait d’Ukraine du personnel diplomatique et militaire américain, invoquant le risque imminent d’une invasion russe. Poutine a dit qu’il n’y en aurait pas. Mais Joe Biden y croit tellement qu’il a averti ses alliés que le déferlement des chars russes sur le sol gelé des grandes plaines ukrainiennes pourrait commencer à l’aube du mercredi 16 février 2022. Quelle précision dans le renseignement ! Depuis l’Irak de 2003 et ses prétendues armes de destruction massive, la CIA a dû faire beaucoup de progrès.
Biden aime l’Ukraine, où son fils a naguère trouvé un emploi fort bien rémunéré. C’est une nation jeune et sympathique. Le pays est issu de la désintégration de l’URSS, décidée par le Russe Eltsine, l’Ukrainien Kravtchouk, le Biélorusse Chouchkevitch, lors d’un dîner très arrosé, tenu en catimini le 8 décembre 1991, dans un pavillon de chasse de la forêt de Belovej (sud- ouest de la Biélorussie). La population ukrainienne est plus digne d’éloge que les oligarques tirant depuis trente ans les ficelles du pouvoir à Kiev. Elle a longuement manifesté son attachement à l’Europe durant l’hiver 2013-2014 ; elle a courageusement envoyé ses enfants se battre au Donbass, en août 2014, puis en janvier 2015, contre un ennemi beaucoup plus fort. Les oligarques, faisant de la corruption un système, ont hélas pourri la démocratie ukrainienne jusqu’à la moelle.
Si Biden aime, à raison, les Ukrainiens, pourquoi a-t-il décidé de faire partir tous les citoyens américains d’Ukraine ? Parce qu’il ne saurait, face au méchant ours russe, faire courir les mêmes risques aux diplomates et conseillers militaires américains qu’aux 3 millions d’Ukrainiens qui habitent Kiev ?
Les fonctionnaires américains, qui sont payés pour ça, ne devraient-ils pas au contraire rester auprès de leurs amis ukrainiens, dans cette phase que Washington décrit comme particulièrement dangereuse ? Voit-on les « barbares » russes pénétrer dans les enceintes diplomatiques pour y violer les femmes américaines et assassiner leurs compagnons ? Allons, allons, un peu de sérieux M. Biden. Reprenez- vous. En faisant fuir les investisseurs, vous avez déjà beaucoup pénalisé l’économie ukrainienne. Êtes-vous si sûr que votre hystérie réussira à obliger les Allemands à renoncer au gaz russe pour acheter du gaz de schiste américain ?
M. le président des États-Unis, vous n’avez pas jugé la situation avec suffisamment de sang-froid. Certes manœuvres militaires il y a. Mais y a-t-il eu, depuis l’automne, le moindre incident frontalier ou naval entre les Russes et les Ukrainiens ou entre les Russes et les pays de l’Otan ? Non.
Quand vous dites que M. Poutine n’est pas un tendre, vous avez raison. Mais cet ancien officier du KGB est-il un acteur géopolitique irrationnel ? Je ne le crois pas. Or quel serait son intérêt à envahir l’Ukraine ? Avoir à gérer une guérilla en plein cœur de l’Europe ? Il a connu l’échec soviétique en Afghanistan ; il n’a aucune envie de plonger l’Armée rouge dans un nouveau bourbier.
Quand il s’adresse à nous, Occidentaux, Vladimir Poutine est indéniablement rude sur la forme. Il n’hésite pas à laisser ses cybercorsaires infiltrer nos infrastructures. Mais, quand on l’écoute sans hystérie, on s’aperçoit qu’il n’a pas tort sur tout. Est-il vrai que les Occidentaux ont, après la décision de Moscou de retirer ses troupes d’Allemagne de l’Est, pris des engagements devant Gorbatchev de ne pas étendre l’Otan vers l’est ? D’après le témoignage de Jack Matlock, le dernier ambassadeur américain en URSS, c’est vrai.
On reproche à Poutine d’avoir, en août 2008, aidé militairement le séparatisme ossète en Géorgie. C’est exact. Mais l’Otan n’a-t-elle pas, en mars 1999, aidé militairement le séparatisme kosovar en Serbie ? En géopoliticien classique, Poutine est obsédé par la sécurité du territoire russe. Nous préférerions que sa priorité soit d’établir un État de droit en Russie. Mais il a 69 ans, et nous ne le changerons pas. Il ne veut pas d’une intégration de l’Ukraine dans l’Otan. Cette demande est-elle aussi scandaleuse qu’on le dit ? Posons-nous une seule question : comment réagirait Washington si la Russie entrait en alliance militaire avec le Mexique, et y installaitdes missiles braqués sur les infrastructures américaines ?
Source : Le Figaro 15/2/2022
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samedi, 12 février 2022
« Avec Zemmour, Jean-Marie Le Pen est candidat une sixième fois » déclare au Point Lorrain de Saint Affrique, proche conseiller du fondateur du FN, qui apporte son soutien à Eric Zemmour
Source Le Point cliquez ici
Son nom est indissociable des Le Pen et il est le témoin clé de leur saga politico-familiale. À Saint-Cloud, au bureau de Jean-Marie Le Pen, et au domicile de celui-ci à Rueil-Malmaison, on croise souvent la silhouette longiligne de Lorrain de Saint Affrique. Celui-ci a été conseiller en communication du leader frontiste de 1984 à 1994 et conseiller régional FN du Languedoc-Roussillon de 1992 à 1998. Exclu du mouvement en 1994 après avoir accusé Bruno Mégret de « protéger des néonazis et des admirateurs de l'Allemagne hitlérienne », il le retrouve cette année parmi les soutiens d'Éric Zemmour.
En effet, Lorrain de Saint Affrique a décidé de franchir le pas. Il vient d'adhérer au mouvement Reconquête ! et souhaite se présenter aux prochaines législatives sous l'étiquette zemmouriste. Celui que Marine Le Pen qualifie de « pique-assiette » estime que la candidate « préside un mouvement qu'elle n'aime pas », mais qu'elle peut malgré tout « surprendre au second tour », comme Éric Zemmour. Selon lui, les mentalités ont changé depuis 2002, où Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour. Le « plafond de verre s'est lézardé ».
Le Point : On vous a vu au premier rang du meeting d'Éric Zemmour, à Villepinte. En même temps, vous êtes très proche de Jean-Marie Le Pen, qui, lui, va voter pour Marine Le Pen. Où vous situez-vous aujourd'hui ?
Lorrain de Saint Affrique : J'échange régulièrement avec Éric Zemmour, que je connais depuis l'époque où il était journaliste au Quotidien de Paris. Rien de nouveau. Il dit tout haut ce que je pense. J'ai adhéré à son mouvement Reconquête ! il y a quelques semaines. C'est la première fois que je reprends confiance en la carte d'un parti depuis mon exclusion « perpétuelle » du FN en 1994. Et j'envisage désormais d'obtenir une investiture Reconquête ! par les voies régulières de cette formation, aux législatives.
Vous êtes d'accord avec lui à 100 % ?
Je le trouve peut-être un peu trop classique, un peu trop techno sur les questions économiques et énergétiques. Fait défaut aussi à ce jour une réflexion audible sur le sujet du « great reset », cette conception mondialiste en marche et invasive de l'avenir de l'humanité sans humain. Philippe de Villiers, qui appuie Zemmour, aborde bien ce sujet central dans son dernier livre.
Le Zemmour de 2022 est-il le Jean-Marie Le Pen des années 1980 ?
Il est même le Jean-Marie Le Pen de 1972, date à laquelle a été créé le Front national ! Son slogan de l'époque était « Avant qu'il ne soit trop tard ». Il y a une continuité d'esprit, de vision, d'alerte. Le Pen a été candidat à cinq reprises à la présidentielle. Avec le surgissement Zemmour et son impact, il a, je pense, l'impression d'être candidat une sixième fois.
Zemmour a pourtant confié n'avoir jamais voté pour lui…
Eric Zemmour a un attachement affectif, culturel, historique aussi… très fort pour Jean-Marie Le Pen. L'écriture l'a rapproché de lui. Lorsqu'il était journaliste sur Paris Première, je lui avais demandé : « Pourquoi n'invites-tu pas plus souvent Jean-Marie Le Pen ? » Il avait répondu : « Pour faire de la bonne télé, il faut de la contradiction. Or, je suis trop d'accord sur l'analyse avec Le Pen »…
Il y a encore quelque temps, Jean-Marie Le Pen émettait de sérieux doutes sur les chances de réussite d'Éric Zemmour.
C'était avant le meeting de Villepinte. Il a été impressionné par son discours qu'il aurait probablement pu prononcer lui-même. Zemmour avait été mauvais à la Convention de la droite. Force est de reconnaître qu'il y a eu une métamorphose depuis. Il a montré qu'il a compris la fonction présidentielle.
Cette campagne me rappelle celle de 2002.
L'économie est-elle le seul point de divergence entre Marine Le Pen et Éric Zemmour ?
Un peu moins depuis que Marine Le Pen s'est déjugée ces jours-ci sur les retraites. Il faut s'accrocher pour la comprendre. Par souci électoral, elle abandonne les uns après les autres ses marqueurs de gauche. Au fond, je pense qu'elle préside un mouvement qu'elle n'aime pas et qu'elle aime de moins en moins, de semaine en semaine.
Jean-Marie Le Pen disait qu'étant née en 1968, « l'ombre maléfique de Mai 68 » planait sur elle…
Le premier des marinologues, c'est son père. Il sait sans doute de quoi il parle…
Cette élection présidentielle semble illisible. On peine à en deviner l'issue. C'est votre cas aussi ?
Cette campagne me rappelle celle de 2002. Est-ce que Macron sera porté ou plombé par son entrée en campagne ? Mon intuition est qu'il sera plombé. Aucun candidat pourrait ne pas dépasser 20 %. Zemmour n'est pas Jean-Marie Le Pen : le plafond de verre qui existait il y a vingt ans s'est lézardé. Les mentalités ont changé. Dès lors, il peut très bien surprendre au second tour. Mais j'ajoute que Marine aussi.
L'image de Zemmour dans les enquêtes d'opinion est exécrable. Contrairement à celle de Marine Le Pen, qui s'améliore nettement.
C'est vrai. Mais, comme disait Jean-Marie Le Pen, un Front national gentil n'intéresse personne. Marine Le Pen joue le second tour. Elle néglige par choix assumé de mobiliser son électorat pour le premier. Lionel Jospin a fait ça en 2002. On a vu le résultat… Et puis, comme les révolutions, les élections sont créatives.
Marion, c’est une Marine sans défauts.
Derrière Éric Zemmour se retrouvent désormais tous ceux qui ont quitté le Front national de Jean-Marie Le Pen parce qu'ils le trouvaient trop extrémiste. Reconquête ! ne serait-il pas un regroupement de traîtres ?
L'actualité de la traîtrise, c'est le ralliement d'Éric Woerth à Macron. Pas celle de Mégret à Zemmour.
On spécule beaucoup sur le rôle de Marion Maréchal dans cette élection ? Ne surestime-t-on pas son influence ?
Personne n'est capable de prévoir ce qu'elle va faire. Marine Le Pen et ses proches ont alimenté un piège dans lequel elle est en partie tombée. Elle a moins contrôlé l'agenda d'expression de sa pensée. Mais enfin, elle a tout de même dit qu'elle ne voterait pas pour Marine Le Pen au premier tour ! Je pense que son potentiel d'influence est réel. Elle est une clé de voûte possible de « l'union des droites ». Elle peut libérer de préventions résiduelles les électeurs conservateurs qui ne se retrouveront pas dans la candidature de Valérie Pécresse, sur le chemin du ralliement sans crainte à l'option Zemmour. N'oubliez pas ce que dit Jean-Marie Le Pen : Marion, c'est une Marine sans défauts.
Où en sont les relations entre Jean-Marie Le Pen et sa petite-fille ?
Il a été impressionné par sa mandature (elle a été députée du Vaucluse entre 2012 et 2017, NDLR), mais troublé de découvrir à la télévision des nouvelles concernant sa propre famille. Marion aime profondément son grand-père tout en étant très indépendante, structurellement indépendante.
Zemmouristes et marinistes sont-ils irréconciliables ?
Il y a, certes, des incompatibilités entre certaines personnalités de l'un et de l'autre camp. Mais au niveau des électeurs, les Français, il n'y a aucune difficulté. Le souffle du peuple souverain…
Zemmour prône « l'union des droites ». N'est-ce pas plutôt l'union des nationalistes ou de l'extrême droite ?
François Mitterrand disait que dans l'extrême droite, il y a toujours de la droite… Et il savait de quoi il parlait, venant de cette famille-là en son temps. Les parenthèses ouvertes sont hautement discutables, mais quand il les referme sur « les forces de l'esprit », je sais qu'il fait partie de mes références.
Valérie Pécresse ? La dame de fer est déjà attaquée par la rouille, ça grince, écoutez bien… Pas besoin d’avoir l’oreille fine.
Que vous inspire la campagne des autres candidats ? Pécresse ?
Vous êtes sûrs qu'elle est en campagne ? La dame de fer est déjà attaquée par la rouille, ça grince, écoutez bien… Pas besoin d'avoir l'oreille fine.
Et à gauche ?
Adrien Quatennens, le jeune député de La France insoumise, est une des révélations de cette mandature finissante, si terne. Le macronisme aura déteint sur presque tout le monde.
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jeudi, 10 février 2022
"Le procès de Jupiter" commenté dans la presse francilienne
Source : La Gazette du Val d'Oise cliquez ici
Dans « Le Procès de Jupiter », son septième livre, l'écrivain Charles-Henri d'Elloy se livre à un « portrait à charge contre celui qui incarnait un espoir et qui l'a ruiné ».
Il ne votera pas pour lui, c’est une évidence. Charles-Henri d’Elloy avait déjà écrit sur Emmanuel Macron dans son livre Les Enfants de Maastricht, esquissant une description du personnage « plutôt mesurée et indulgente ».
Cinq ans plus tard, le jugement est tout autre.
« Rien de tel qu’un espoir déçu pour entamer un procès à charge contre celui qui incarnait cet espoir et qui l’a ruiné », dit l’auteur ( ...).
Le Procès de Jupiter, son septième ouvrage (après ses « Chroniques radioactives » en trois tomes et le « Petit abécédaire d’un Français incorrect »), ou 145 pages de réquisitoire contre
« l'ex-banquier, qui pourrait tout aussi bien être appelé Ponce Pilate, le groupie de Kiddy Smile, la tête à claques, le président du ''en même temps'', le planqué »...
En France, « il y a 66 millions de procureurs » : Charles-Henri d’Elloy a décidé d’être l’un d’entre eux.
Une idée de livre née quand il a entendu le président de la République déclarer il y a un an, qu’en France, « il y a 66 millions de procureurs », alors qu’il avait commencé à coucher sur le papier, depuis deux ans, tous les griefs qu’il pouvait reprocher au chef de l’État.
Un procès à charge et « sans appel » en quinze chapitres, dans lequel il accuse le président d’avoir versé dans « la négation de la culture française », lui reprochant notamment sa phrase : « il n’y a pas de culture française ».
Il qualifie de « haute trahison » ses propos sur la colonisation, qu’il avait tenus en 2017, durant un voyage en Algérie, parlant de « crime contre l’humanité ».
La colonisation, « un phénomène naturel [qui] n’est pas à blâmer », estime Charles-Henri d’Elloy, qui dénonce aussi « l’atteinte à la démocratie et aux libertés publiques ».
Il revient notamment sur la crise des gilets jaunes, « un élan populaire au début bon enfant [qui] a vite tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre ».
Un phénomène social pour lequel l’auteur a eu de la sympathie. Un mouvement d’une « France populaire malheureusement infiltrée par des professionnels de l’agit-prop, dont les fameux Black-blocs » et que le président a tenté de « discréditer en faisant passer ces Français exaspérés pour des factieux, voire d’affreux antisémites ».
Le Grand débat national : un « grand bla-bla »
Une crise qui a aboutit au Grand débat national, qualifiée de
« grand bla-bla : ces réunions rassemblaient dans les préaux d'écoles et des gymnases, des élus locaux bien choisis à qui le président déblatérait son catéchisme du "en même temps" pour faire plaisir à tout le monde sans vraiment prendre de décisions substantielles concrètes. Ce qui devait être un grand débat s'est transformé en une démonstration des capacités de Jupiter à faire un monologue, manches de chemise relevées, durant plusieurs heures pour assener tout et son contraire, en nous donnant le privilège d'assister à l'apparition des saintes auréoles formées par la transpiration présidentielle. Le grand débat n'a été qu'un grand bla-bla télévisé pour flatter quelques notables ravis de recevoir les postillons jupitériens ».
Charles-Henri d’Elloy donne juste crédit (une fois n’est pas coutume) au président d’avoir touché juste avec cette phrase qui à son avis résumait tout :
« Nous leur parlons de la fin du monde et eux nous parlent de la fin du mois ».
La gestion de la crise sanitaire est également épinglée. L’auteur reproche tout particulièrement au chef de l’État d’avoir « instillé la peur chez tous les Français ».
« Un souverain mépris du peuple »
« Un souverain mépris du peuple », c’est aussi ce que lui inspire l’« arrogance verbale » du président, qui prend corps à ses yeux dans des phrases sur « les gens qui ne sont rien », « trouver du travail en traversant la rue » ou celle prononcée à l’étranger, au Danemak sur les « Gaulois réfractaires au changement ».
Avant de conclure par « la grande déchéance » que représente à ses yeux cette photo prise aux Antilles d’un président avec « deux éphèbes à la peau de bronze, l’un torse nu et faisant un doigt d’honneur » ou encore l’épisode des « turlupins du Net », Mc Fly et Carlito à l’Elysée.
Avec une plume féroce, l’auteur endosse le rôle de l’accusateur public contre « celui qui se prend pour Jupiter, pour le maître des horloges, pour le premier de cordée, pour le président du monde d’après ».
Des mots « dont la portée sera infiniment moins puissante que les maux imputés à la présidence de l’accusé ». Et souligne-t-il, Emmanuel Macron « ne manque pas d’avocats dans la sphère politique, économique, mais aussi médiatique ».
Avant de conclure son pamphlet par l’élection à venir et de citer notamment Marion Maréchal, le général de Villiers, Florian Philippot ou Éric Zemmour parmi « les personnalités les plus en vue ayant suscité un enthousiasme ces derniers temps ».
« Faudrait-il à la France un Donald Trump ou un Vladimir Poutine, c'est-à-dire un chef d'État qui défende les intérêts de son pays et se moque de ce que l'on pense de lui à l'étranger, inexorable aux oukazes moraux de la caste globaliste ? »
Verdict les 10 et 24 avril concernant l’avenir d’un président pas encore candidat et qui demeure toujours le favori dans les sondages.
Le Procès de Jupiter, de Charles-Henri d’Elloy, est disponible aux éditions Synthèse nationale BP 80135 – 22301 Lannion Pdc. www.synthese-editions.com, 20 €.
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mardi, 08 février 2022
Attaques anti-cathos tradis de Marine Le Pen : la réponse de Bernard Antony
Bernard Antony, président de Chrétienté-Solidarité, directeur de la revue Reconquête, communique :
Dans son entretien du vendredi 4 février au Figaro, Marine Le Pen, pour la 3° fois candidate à la présidence de la République, a été interrogée sur son concurrent Éric Zemmour.
Les médias ont largement relevé dans ses dires les deux phrases que voici :
« Je retrouve chez Éric Zemmour toute une série de chapelles qui, dans l’histoire du Front National, sont venues puis reparties, remplies de personnages sulfureux. Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis » (sic !).
Très responsablement, quelques jours auparavant, le 3 janvier, nous réaffirmions d’une part notre choix de voter pour Éric Zemmour au premier tour de ce scrutin si déterminant.
Et simultanément, nous rappelions que si le résultat du vote la plaçait en deuxième position derrière le si politiquement nuisible Emmanuel Macron, alors nous voterions pour Marine au deuxième tour.
Nous avons donc été abasourdis par ces phrases.
Sur le fond d’abord, comment a-t-elle pu se laisser aller à commettre la grossière perfidie, d’ailleurs objectivement auto-destructrice, de lancer contre Zemmour le pitoyable propos, aussi politiquement cyanuré que totalement mensonger et absurde, de l’existence de « quelques nazis » dans le parti zemmourien !
Procédé archi-usé depuis les années 1950 des rengaines diffamatoires contre les patriotes (et notamment contre elle !) de tout le conglomérat des partis et groupes marxistes-léninistes !
Comme si dans le parti d’Éric Zemmour toute la diversité des sensibilités militantes n’était pas unanime pour refuser, avec ce dernier, toute éventuelle présence de « quelques nazis », qui d’ailleurs ne pourraient être que des provocateurs infiltrés, selon les usages de la barbouzerie de la police politique tels qu’utilisés jadis contre le Front National.
Présence qui, une fois détectée, serait rendue aussitôt tout à fait impossible, aussi bien par les nombreux militants français juifs patriotes dans le parti zemmourien que par ceux du catholicisme de conviction, tous unis dans la même répulsion idéologique à l’égard de la monstruosité nazie heureusement vaincue et pour l’abomination du communisme, hélas toujours vivant.
Mais, avant d’évoquer dans sa trilogie dénonciatrice la chapelle des « nazis », Marine a donc nommé d’abord la chapelle des « catholiques traditionalistes ». C’est décidément chez elle une vieille obsession de nature complotiste dont on pouvait penser qu’elle s’en était libérée, alors qu’elle l’avait déjà amplement manifestée en avril 2006 dans son livre « À contre-flots » dans lequel on pouvait hélas déjà constater qu’elle était de moins en moins à contre-courant dans l’ordre appelé aujourd’hui « sociétal ».
Étant donné quelques fantasmagoriques assertions nous concernant, nous nous vîmes alors dans l’obligation de publier un petit livre titré « Devoir de réponse », auquel elle ne répliqua pas.
Nous pensions qu’avec les années cela méritait d’être mis aux oubliettes.
Mais alors qu’elle est candidate au plus haut poste de l’État, voilà qu’elle a aussi cru bon d’user contre son concurrent Zemmour de sa vigilance laïcarde contre la chapelle des « catholiques traditionalistes » !
Chose tout bonnement stupéfiante !
Nous nous épargnerons ici de commenter sa deuxième assertion selon laquelle il y aurait encore, chez Zemmour, une chapelle de « païens ». Les lecteurs du Figaro se sont probablement demandé ce qu’elle peut bien désigner sous ce vocable ?
Ces ahurissantes et stupides allégations évoquées pour un grand entretien dans cet important quotidien, largement répercutées et commentées à profusion dans les médias, n’aideront sans doute pas les catholiques de conviction à lui pardonner ses positions d’approbation, moins surréalistes mais tragiquement plus contestables, sur les lois « sociétales ».
Tout comme, surtout, ses propos bien décevants, politiquement corrects, sur l’islam et l’islamisme entre lesquels elle s’obstine à ne pas voir que, s’il y a des différences de degrés, il n’y a pas de différence de nature.
En conclusion, nous pensons que les quelques amis que nous avons toujours au Rassemblement National feront bien de s’employer très vite à effacer l’irresponsable triptyque d’amalgame des catholiques traditionalistes, de païens et de quelques nazis.
Pour vaincre Emmanuel Macron, ce qui doit rester l’objectif premier des deux concurrents patriotes non macronisés, il faudra nécessairement au second tour que l’un des deux appelle à voter pour l’autre.
Et le résultat final pourrait se jouer à quelques milliers de voix !
Perdre cela de vue serait suicidaire !
Pour notre part, au-dessus des légitimes divergences, nous ne l’oublions pas.
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dimanche, 06 février 2022
MACRON JUGÉ… ET CONDAMNÉ SANS APPEL
Lu dans la quotidien Présent de vendredi dernier :
IL Y A CINQ ANS, même ceux qui n’aimaient pas ses idées ne pouvaient s’empêcher d’espérer qu’un tout jeune président comme lui, qui avait une certaine allure et qui ne venait pas directement du marigot des partis politiques, pourrait peut-être réserver une bonne surprise.
Dans l’histoire française moderne, nous avons eu quelques cas de cette nature où le pouvoir ou les circonstances ont transcendé ceux qui l’incarnaient. Mais même les mieux disposés n’ont pas tenu plus de quelques mois, voire quelques semaines. Très vite Macron a confirmé, au-delà de ce que l’on pouvait craindre, qu’il était habité par une vision dont la France, le peuple français, étaient exclus.
A l’heure où sont écrites ces lignes, notre Jupiter, qui préside actuellement l’Union européenne, outre la France, n’a toujours pas confirmé sa candidature à un second quinquennat. S’il était réélu – par défaut, en quelque sorte, à voir les sondages –, cette nouvelle séquence pourrait se révéler tragique car les Français supporteraient-ils cinq années de plus, analogues à celles que nous venons de subir ?
Cela paraît difficile à imaginer. Mais les révolutions se révèlent souvent pires que les guerres, comme nous l’ont appris nos bons maîtres. C’est pourquoi il faut tout faire pour ne pas en reprendre pour cinq ans, et par exemple lire et faire lire ce Procès de Jupiter. Charles-Henri d’Elloy y dresse en effet un tableau assez complet et détaillé des turpitudes du président sortant, classées par chapitres : la négation de la culture française, la haute trahison, l’atteinte aux libertés, au droit d’expression, les dissolutions d’organisations patriotiques, le mépris des Français, les mensonges assumés, la chute organisée de l’influence française dans le monde, la promotion du cosmopolitisme, etc. Tout cela, on le sait, bien évidemment. Parfois on en avait oublié certains détails, certaines péripéties, d’autant que la droitisation globale des Français pousse actuelle- ment Macron (comme Pécresse, voire comme le candidat commu- niste) à tenir des propos aux antipodes de sa politique passée et sans doute de ses intimes convictions.
Alors, pour déstabiliser le discours macronien d’un proche ou apporter la contradiction dans une réunion électorale, il n’est pas inutile de passer en revue ces thèmes, grâce à cette pertinente synthèse (nationale).
Francis Bergeron
Charles-Henri d’Elloy, Le Procès de Jupiter, Synthèse Editions, 150 pages, 20,00 €
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samedi, 05 février 2022
Illusoire diplomatie macronienne
Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici
Pour les mêmes raisons qu'Erdogan, Macron prend le relais de sa proposition de médiation dans la crise ukrainienne. Candidat à sa réélection dès ce printemps, alors que son homologue turc le sera en 2023, désireux, comme lui, de faire passer au second plan le désastre monétaire résultant de sa formule de mars 2020 "quoi qu'il en coûte", le chef de l'État français imagine camoufler ses échecs derrière un succès diplomatique. Tout porte à croire pourtant qu'il sera traité par Moscou à peine plus poliment que le despote d'Ankara. (1)
Nous devons donc mesurer la nocivité de cette conception, actuellement répandue à Paris, d'une puissance d'intermédiation. Son vrai nom ne la réduit pas seulement à l'impuissance, mais aussi à l'ignorance. Depuis la réforme Haby de 1975, on a rapidement liquidé en France l'enseignement de l'histoire et de la géographie, dont un minimum de connaissance pourrait éclairer nos élites dirigeantes.
C'est ainsi qu'aux fonctions qu'il exerce, un Macron devrait savoir mais ne sait sans doute pas, que depuis 1945 et les conférences de Yalta et Potsdam, Américains et Russes n'ont pas besoin de médiation européenne pour évoquer le sort du monde. Au moins nos alliés et amis manifestent-ils la politesse de nous consulter et de nous prévenir. Leurs interlocuteurs de l'est, formés à l'école de la brutalité sans limite, ignorent ces élémentaires prévenances.
Macron et ses conseillers vivent dès lors, avec un demi-siècle de retard, dans l'illusion postgaullienne d'une "autonomie stratégique de l'Europe", marquée par la sortie de l'OTAN. Or, cette idée anachronique, bien ancrée dans l'esprit de nombre de nos compatriotes, se révèle une lourde erreur dans la situation d'aujourd'hui. Elle va elle-même à l'encontre de son objectif affiché, tout en ne renforçant que le nouveau bloc de l'Est.
Se disant lui-même militant gaulliste depuis l'âge de 14 ans, Michel Barnier tenta de l'expliquer à certains de ses interlocuteurs en novembre dernier. Il sollicitait alors, au total sans grand succès, le soutien de son parti pour l'investiture de la campagne présidentielle. Il rappelait que si l'on souhaite une défense européenne, elle ne saurait se concevoir en rupture avec une alliance à laquelle adhèrent 21 États-Membres de l'Union européenne sur 27. Depuis lors, la Suède et la Finlande, traditionnellement neutres pourtant, ont clairement manifesté leur rapprochement avec le camp atlantique. Et cette évolution elle-même doit autant au travail du secrétaire général norvégien Jens Stoltenberg, qu'aux provocations, menaces et agressions multipliées par le maître du Kremlin depuis son discours de rupture prononcé à Munich en 2007.
Macron vient à vrai dire de concocter une réforme majeure, discrète et profondément dommageable (2). Il envisage désormais une politique étrangère conçue exclusivement par des technocrates. Se voulant gestionnaires, ils ne rêvant qu'au "doux commerce" auquel croyait, certes, au XVIIIe siècle, un Montesquieu quoiqu'ils tournent le dos, par ailleurs, à la séparation des pouvoirs, son idée centrale. Si ce prétentieux pense-petit avait seulement pris connaissance des travaux de Levi-Strauss, il saurait pourtant que, depuis des temps immémoriaux, "les échanges commerciaux représentent des guerres potentielles pacifiquement résolues, et les guerres sont issues de transactions malheureuses."
En novembre 2019, dans un entretien publié par The Economist Macron croyait pouvoir diagnostiquer un "état de mort cérébrale" de l'OTAN. Il caricaturait et dénaturait la critique du président américain Donald Trump lequel avait simplement déploré, dès 2017, son "obsolescence". Nuance essentielle. Les événements d'Afghanistan en août 2021, aussi bien les conditions du retrait des Occidentaux, que la restauration du régime des talibans, ont permis une prise de conscience, en dépit des désaccords interalliés reconnus publiquement par le président américain Joe Biden lui-même (3).
En effet, en 2022 du fait de la crise ukrainienne l'OTAN semble gagner à nouveau du terrain. De nombreux alliés, notamment en Europe orientale, dans les États baltes, en Pologne, ou en Roumanie, mais aussi au premier rang la Grande Bretagne, s'apprêtent à dresser des barrières ; l'Espagne a envoyé une frégate en mer Noire, les Pays-Bas ont promis deux chasseurs F35 en Bulgarie tout en mettant d'autres unités en état d'alerte et les États-Unis ont déclaré qu'ils déployaient 3 000 soldats pour renforcer la défense de l'Europe. Quant à la France, elle s'est, quand même, déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie.
La décision de Vladimir Poutine d'aligner face à ses frères ennemis plus de 106 000 soldats ainsi que les pressions qu'il exerce contre l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie ont redonné des couleurs à l'alliance des Occidentaux.
Au-delà même des développements de la crise en Ukraine, l'année qui vient verra ainsi la définition nécessaire d'une nouvelle stratégie pour la prochaine décennie, mais également le choix d'un successeur l'homme qui réussira. Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général.
Avec la consolidation d'un sentiment national ukrainien, face à la Russie poutinienne et à sa réhabilitation historique du stalinisme ce sera peut-être une des conséquences des menaces que fulminent ce régime et son lugubre ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Puisse-t-elle dissiper aussi les illusions macroniennes.
Notes
(1) cf. L'Insolent du 2 février "Faut-il féliciter Erdogan ?"
(2) On lira à ce sujet la tribune de protestation publiée par 150 jeunes diplomates "Que sera une diplomatie sans diplomates, dans un monde de plus en plus imprévisible et complexe ?" publiée dans Le Monde en date du 8 novembre 2021.
(3) cf. l'article d'Olivier Bault publié dans Présent daté de ce 3 février "Dans la crise ukrainienne, l’OTAN ne parle pas d’une seule voix"
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mardi, 01 février 2022
Le nouveau Livr'arbitres est sorti
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Parution du nouveau numéro de la revue Eléments
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