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mercredi, 22 septembre 2021

Sandrine Rousseau, c’est les Soviets plus les éoliennes ! Tous président !

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On rit sans doute de bon cœur dimanche dernier dans les alcôves du pouvoir macronien, mais aussi, dans les bureaux du Parti socialiste, et peut-être même, chez les adorateurs du gourou « Insoumis ». Le premier tour de l’emphatique « primaire de l’écologie », riche de 106 649 votants, a en effet donné lieu à une divine surprise. Prenant le contrepied des sondages, le scrutin déboucha sur un résultat très serré qui laisse augurer un dénouement plus qu’incertain. Yannick Jadot, le favori, qualifié par la presse de modéré et de réaliste, se trouvera opposé à l’inénarrable Sandrine Rousseau, considérée comme plus radicale et qui le talonne de 3 000 voix.

Ce résultat ne devrait pourtant pas surprendre ceux qui suivent les péripéties du mouvement EELV depuis sa création. En 2011 déjà, Eva Joly, inquisitrice et sèche comme un pasteur luthérien d’antan, l’avait emporté contre le consensuel et télégénique Nicolas Hulot, coqueluche des médias, qui avait tout, en tous cas les sondages, pour prétendre à la magistrature suprême, mais dû rester marchand de gels douches, pour un temps.

Entre opportunistes et fanatiques

Ces épisodes ne font que mettre en exergue les deux grandes factions qui luttent pour dominer la nébuleuse EELV. On compte d’un côté ceux que les journaux qualifient de pragmatiques, des libéraux, favorables à un marché régulé, qui osent s’afficher à une manifestation de soutien à un policier tué et qui aspirent avant tout à « verdir » le système. M. Jadot appartient à ce camp. D’un autre côté, on trouve les gauchistes, habilement surnommés « pastèques » en raison de leur idéal politique profond, la volonté de transformer la société et de faire table rase de tout ce qui a eu le malheur d’exister avant eux. XX Rousseau1 en est ; XY Piolle également. Cette tendance, celle des Verts historiques, est d’ailleurs idéologiquement majoritaire dans le parti et se voit renforcée dans cette primaire à faible participation où les plus politisés se mobilisent davantage et imposent leurs thèmes au plus grand nombre.

Chez les partisans de M. Jadot, il y a, semble-t-il, un intérêt pour une certaine écologie, mais qui a la particularité d’avoir l’échine souple. Les représentants de cette mouvance, longtemps relégués à des entremets sans saveur, ont voulu et pu goûter aux homards, tant sous François Hollande ou Emmanuel Macron. Ces esprits pratiques, à défaut d’être passionnés par l’environnement, sont de brillants arrivistes. Il faut les croire sur un point : ils souhaitent désormais jouer les premiers rôles.

Les amis de XX Rousseau sont d’une tout autre trempe. L’écologie pour eux n’est qu’un prétexte, une porte d’entrée pour mener différents combats. Ces Verts, pâles épigones de Trotski, désirent bouleverser la société de fond en comble, renverser la table et effacer un monde ancien, déjà fatigué. Leur soutien revendiqué à la « pensée » woke, aux thèses des décoloniaux, à un antiracisme racialiste, leur complaisance coupable face à un islam rétrograde et leur adhésion à toutes les théories d’outre-Atlantique visant à nier l’existence des différences sexuelles sont les marques d’un dogmatisme forcené, d’une haine à peine voilée envers le pays qui leur permet d’exprimer leurs opinions.

Un fauteuil pour eux

Ces deux lignes politiques, loin de s’opposer, se recoupent fréquemment dans leur radicalité et possèdent les mêmes impasses programmatiques, qu’il convient de mettre à nue.

La problématique énergétique, éminente à plus d’un titre (économie, géopolitique…), est balayée en un revers de main par les deux candidats. Pour XX Rousseau, grande prêtresse, le nucléaire relève de l’« hérésie » et doit être abandonné dès que possible. Pour Yannick Jadot, ce n’est qu’une question de temps, mais on doit tendre vers le 100 % renouvelables. Ces postures font néanmoins fi d’évidences : le nucléaire n’émet quasiment pas de CO², les énergies renouvelables, pour la plupart d’entre elles, sont intermittentes et ne permettront pas de répondre à la demande des ménages et des entreprises, ou, devront être couplées à des centrales thermiques polluantes.

De fait, on observe dans cette primaire une défaite de la raison, sommée de s’effacer derrière un catéchisme absurde. XX Rousseau, symptomatique de cet obscurantisme d’un nouveau genre, affirmait récemment que le monde « crève de trop de rationalité et de la place occupée par les ingénieurs ». Dans la patrie de Descartes – certainement canceled pour elle, car le philosophe était un « mâle blanc » –, c’est un comble.

La pensée magique a également la part belle chez EELV. Les deux candidats s’opposent farouchement au libre-échange, destructeur pour notre environnement, M. Jadot évoquant même la nécessaire fin d’une « mondialisation néolibérale écocidaire ». Sur ce point, on peut tout à fait les suivre. Là où on commence à se perdre, c’est quand les mêmes déclarent en chœur leur attachement à la construction européenne et leur volonté de la transformer de l’intérieur. N’est-ce pas l’Union européenne qui a permis une accélération formidable du libre-échange critiqué ? Une grande partie de nos partenaires de l’UE n’y sont-ils pas favorables, entravant toute possibilité de changement au sein de cette organisation ? On comprend ici toute la limite des Verts. Péremptoires en façade, mais défenseurs du statu quo dans les faits.

Le sociétalisme, maladie infantile des Verts

Le programme des candidats illustre par ailleurs un certain refus de la complexité du monde et la volonté de traiter certaines thématiques de façon binaire, ce qui peut paraître étonnant pour XX Rousseau, mais logique pour les enfants de soixante-huitards qu’ils sont : les policiers (blancs) sont violents et discriminent au faciès, les migrants sont des victimes et doivent être accueillis sans distinction, le RSA distribué à tous ; on rase gratis et on offre des droits, sans aucune contrepartie.

Une mesure évoquée par XX Rousseau, sans rapport aucun avec l’écologie, comme la majorité de ses propos, livre une image typique de ce que serait une société dirigée par ces Verts. XX Rousseau, pour permettre aux femmes violées de mieux se défendre devant la justice, propose qu’en cas d’affaire de viol, la charge de la preuve repose sur l’accusé et que l’homme (évidemment) incapable de justifier son innocence soit condamné. Cette législation nous ramènerait en 1793, du temps de la loi des suspects, mais pour une juste cause, cela va sans dire.

Et pourtant, les Français sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la préservation de leur cadre naturel. La machine à laver les cerveaux, que ce soit à l’école ou dans les médias, produit inexorablement ses effets. Les faits aussi, soyons honnêtes, peuvent légitimement inquiéter : surpopulation, raréfaction des ressources, montée des eaux, dérèglement climatique… Il ne s’agit pas de nier ces questions, mais de constater que les Verts discutent beaucoup du sociétal, et assez peu de l’environnement, si ce n’est en proposant des solutions fantaisistes, pour des problèmes bien concrets, d’où leur relative marginalisation.

Sandrine Rousseau, fille cachée d’Eva Joly

Avec XX Rousseau et ses saillies doctrinaires, celle-ci est assurée. On peut le déplorer, ces sujets étant trop importants pour être mis de côté ou pis, accaparés par ces individus. EELV prétend sauver la « planète » et changer le climat, mais dédaigne la France, ses terroirs et ses paysages. L’écologie de ces personnes hors-sol, en phase avec celle de leurs électeurs, issus des métropoles, pourrait se résumer à un écoféminisme mâtiné d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Un espace existe pour la naissance d’un grand mouvement, dégagé des marottes des Verts, qui prônerait le respect des identités de notre pays, celle de son peuple, mais aussi de ses paysages, de son patrimoine, de sa faune, de sa flore et de ses coutumes. Une écologie populaire, enracinée dans les territoires et qui serait à proprement parler révolutionnaire.

En 2012, Eva Joly s’était ridiculisée du haut de ses 2,31 %. Qu’adviendra-t-il en 2022 ? Marx, paraphrasant Hegel, assurait que l’histoire se répète deux fois, en tragédie, puis en farce. Il avait tort. L’histoire de ce parti n’a rien de tragique.

1. Sandrine Rousseau ayant fait sienne la proposition d’Éric Piolle de supprimer des documents d’état civil les appellations Monsieur et Madame, trop peu « inclusives », je me permets de leur appliquer cette réforme en remplaçant ces termes par une dénomination chromosomique, scientifique et plus difficilement contestable. Quoi que…

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mardi, 21 septembre 2021

La deuxième guerre du Pacifique

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Renaud Girard

Le 15 septembre 2021, les leaders de l’Australie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ont solennellement annoncé la création de leur nouvelle alliance militaire navale, qu’ils ont baptisé AUkus. En promettant aux Australiens des sous-marins nucléaires d’attaque utilisant de l’uranium hautement enrichi, les Américains
et les Britanniques ont brisé un tabouqui régnait jusque-là dans le petit club des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : toujours garder pour soi sa technologie nucléaire et ses matériaux fissiles. Il s’agit, chez nos alliés anglo-saxons, d’un changement majeur de vision stratégique. Au-delà d’une brèche dans la doctrine de la non prolifération, il signale que la deuxème guerre du Pacifique a commencé. Cette fois, l’adversaire des thalassocraties anglo-saxonnes n’est pas le Japon et sa « sphère asiatique de coprospérité », mais la Chine et sa volonté d’expulser les Américains d’une vaste zone allant du golfe du Bengale à Hawaï. Cette seconde guerre du Pacifique ne se jouera probablement pas à coups de torpilles. Il sera d’abord un conflit de rapports de force, d’intimidations, de cyberattaques. Depuis Sun Tzu, les Chinois préfèrent gagner les guerres sans livrer bataille.

« Les Américains n’ont strictement rien à faire en Asie ; ce sont des intrus », m’avait déjà expliqué, en 2009, d’une voix douce et ferme, le vice-ministre chinois chargé des Minorités, lors d’une dîner à Pékin, consacré au Tibet. C’était l’époque où les relations sino-américaines étaient pourtant encore excellentes.

Depuis, la marine chinoise a doublé de taille et accaparé, en mer de Chine du Sud, une demi-douzaine d’îlots inhabités, qui étaient des terrae nullius en droit maritime international. Violant une promesse que Xi Jinping avait faite publiquement à Barack Obama, la Chine a militarisé ces récifs, préalablement poldérisés. Elle y a construit des aérodromes, dotés de missiles et de bombardiers stratégiques à long rayon d’action. Elle estime que cette mer, plus vaste que la Méditerranée, lui appartient entièrement et qu’elle est fondée à y faire la loi.

Pourtant, la mer de Chine méridionale baigne aussi les rivages du Vietnam, de la Malaisie, de Brunei et des Philippines. La marine américaine ne s’est pas opposée militairement à ces prédations territoriales, mais elle a toujours poursuivi ses patrouilles au cœur de la mer de Chine méridionale, frôlant les îlots accaparés, afin d’y faire respecter le principe de liberté de navigation.

L’Australie va devenir la base avancée du grand jeu naval américain de « containment » de la Chine dans l’Indo-Pacifique. Les Chinois sont-ils aussi surpris qu’ils le disent ? Ont-ils vraiment rêvé d’un non-alignement australien ? En la gorgeant d’argent, ils ont essayé de faire de l’Australie un vassal. Piqués au vif, les Australiens ont fini par réagir. Ils ont même réclamé, en mars 2020, une enquête internationale sur l’origine du Covid-19. Cette demande a brouillé pour longtemps Pékin et Canberra. Les cyberattaques chinoises sur l’Australie ont crû exponentiellement.

Face à une Administration Biden qui a créé l’Aukus et renforcé le Quad (dialogue de sécurité quadrilatéral entre les Américains, les Japonais, les Indiens et les Australiens), les Chinois ont peut-être perdu un set, mais certainement pas le match. Leur calcul est d’attendre patiemment que les Américains se lassent. Comme ils se sont lassés en Indochine en 1975, en Mésopotamie en 2011, en Afghanistan en 2021.

Au lieu de se laisser aller à une colère puérile, la France devrait tirer profit de son éviction brutale d’Australie pour redessiner sa stratégie. Elle devrait revenir à une stricte indépendance gaullienne, cesser de s’aligner systématiquement sur la politique étrangère américaine, monter son budget militaire à 3 % du PIB, construire une industrie de défense européenne dépourvue de tout composant américain (afin de n’être plus soumise aux procédures Itar), vendre ses armes à qui elle veut sans consulter quiconque, reconstruire un service de renseignement extérieur capable de renseigner. Elle doit aussi consolider sa coopération militaire avec les Indiens et moderniser sa marine, afin de sécuriser sa zone économique exclusive de 11 millions de kilomètres carrés, y compris dans le Pacifique.

Mais son intérêt n’est pas d’entrer dans la deuxième guerre du Pacifique. Elle n’en a pas les moyens et c’est trop loin de chez elle. La Méditerranée reste pour la France sa première urgence stratégique.  La Chine ne veut pas conquérir le monde entier, mais seulement devenir le suzerain de l’Asie. Son premier objectif est de reprendre l’île de Formose. Aux Communes, Theresa May a demandé à Boris Johnson si la Grande-Bretagne entrerait en guerre pour défendre Taïwan. Elle n’a obtenu aucune réponse. Piètre départ de course pour Aukus...

Source : Le Figaro 21/09/2021

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lundi, 20 septembre 2021

Alain Finkielkraut : « Ni scrogneugneu, ni peine à jouir »

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On traite Alain Finkielkraut de « réactionnaire » alors qu’il n’est jamais qu’un résistant. Résistant d’un monde qui confond tout, transforme l’anti-racisme en racisme, le féminisme en haine des hommes, l’égalité en inégalité, et va jusqu’à brouiller les codes du langage en voulant nous imposer une « culture woke » qui est une monstruosité de bêtise en incandescence. Enfin, Finkielkraut homme de gauche hier, ne sait plus de quoi on parle aujourd’hui quand on emploie ce terme. Son dernier livre - l'Après littérature, (Stock) - dézingue allègrement toute cette illusion idéologique qui tend à nous faire prendre les vessies pour des lanternes.

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Entretien dans Libération du 17/09/2021

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dimanche, 19 septembre 2021

Mots gaulois et mots arabes, halte aux mensonges !

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De nombreux mythes, véhiculés par les médias du système ou par l’université, tentent de nier qui nous sommes. La France serait un pays d’immigration, les Français de souche n’existeraient pas, les mots arabes seraient plus nombreux que les mots gaulois dans notre langue… C’est sur ce dernier mensonge que nous allons revenir. Pour ceci nous nous baserons sur l’ouvrage du spécialise de la langue gauloise, Jacques Lacroix, Les irréductibles mots gaulois dans la langue française (Lemme ed.)

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Source : le site Polemia

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samedi, 18 septembre 2021

Vous avez dit médecine ?

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Hervé Juvin

Un vent mauvais souffle sur la France. Jamais la parole publique n’a été aussi discréditée. Rarement les Français ont été aussi divisés. Au-delà de la polémique pour ou contre le pass sanitaire, les questions de libertés publiques qu’il suscite et la corruption massive qu’il suggère ; la question posée est celle que j’avais initiée dans L’Avènement du Corps (Gallimard, 2006) : que se passe-t-il dans une société qui fait de la longue vie, sans accident, sans maladie et sans souffrance, son objectif majeur ? Que se passe-t-il dans une société qui a pour modèle de vie d’en profiter à fond, le plus longtemps possible, avant le déluge ?

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vendredi, 17 septembre 2021

Du contrat du siècle au camouflet de l’année

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Philippe Gélie

Joe Biden est sûrement content de son coup. Après avoir mis un genou à terre en Afghanistan, il se relève et marque un point important face à la Chine en embrigadant l’Australie dans sa nouvelle guerre froide. Le « partenariat stratégique », auquel Londres sert de caution européenne, doit encourager le brutal M. Xi à réfléchir à deux fois avant de provoquer l’Amérique ou ses protégés en Asie. Si, au passage, il faut piétiner un autre vieil allié, sur un Vieux Continent passé au second plan des préoccupations stratégiques, quelle importance ? Le coq français n’a qu’à lisser ses plumes, ravaler son orgueil et compter les milliards perdus de la commande annulée. Le « contrat du siècle» a fait place au camouflet de l’année.

On commence à être habitués aux mauvaises manières de Washington, surtout quand son industrie militaire est en jeu. Ce n’est pourtant que le dé- but. La nouvelle alliance, scellée autour de sous-marins à propulsion nucléaire, projette une coopération étendue à toutes les facettes des « guerres du futur », de la cyber défense à l’intelligence artificielle. L’octroi d’une technologie nucléaire – même non militaire au sens strict – à un pays qui s’en était prudemment tenu éloigné jusque-là change les règles du jeu. Il expose la région indo-pacifique à une dangereuse course aux armements. Sans doute poussé par l’agressivité chinoise,  Canberra  s’engage dans le bras de fer sino-américain, au risque d’être obligé de suivre en cas de conflit ouvert. La mise en garde adressée à la Chine est claire : l’Australie devient une plateforme américaine, susceptible d’accueillir bientôt ses missiles à longue portée et ses bombardiers furtifs. Si nécessaire, il ne lui faudra pas longtemps pour devenir elle-même une puissance nucléaire...

La France paie les pots cassés de ces tensions géopolitiques. Au-delà de la « colère » de ses dirigeants, sa réaction dira quelle place elle occupe réellement dans le grand jeu des puissances. Plutôt que de rappeler un ambassadeur ou de sortir de l’Otan, comme le suggère le bouillant Mélenchon, c’est sa capacité de rallier les Européens au projet d’« autonomie stratégique » qui peut faire la différence. L’urgence est là.

Source ; Le Figaro 17/09/2021

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jeudi, 16 septembre 2021

Entretien d'Eric Zemmour au Point

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Eric Zemmour publie La France n’a pas dit son dernier mot. Le Point a voulu savoir ce qui l’anime et le confronter à ses contradictions. Un entretien à la fois cordial et mouvementé.

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Source ; Le Point 16/09/2021

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lundi, 13 septembre 2021

Qu’ils sont drôles, ces écolos !

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Robert Spieler

Boulevard Voltaire consacre un article très amusant aux journées d’été de la secte gaucho-écologiste. Il note que « le jargon progressiste foisonne, les guillemets pleuvent, des petits points s’intercalent, ici des angli- cismes abscons, là-bas des mots surgis de nulle part. » Les “allumé.e.s”, presque “tou. te.s prétendant.e.s” à la présidence de la République, se sont retrouvés à Poitiers, ville dont une allumée d’élite, Léonore Moncond’huy, est maire. C’est elle qui expliquait que « l’avion ne doit plus faire partie des rêves d’enfants ». Dès le premier jour, ce fut un concentré de charabia. Accrochez-vous. Un « boot camp écoféministe » consacré à « l’empouvoirement » des femmes est proposé aux participants. C’est fort, note Boulevard Voltaire : quatre guillemets, un anglicisme et un mot bizarroïde en une seule phrase ! Important : le boot camp se déroula en « mixité choisie ». C’est quoi, ça ? Après une longue enquête, je suis en mesure de révéler qu’il s’agit d’« exclure la présence de personnes qui feraient partie des groupes dominants et/ou oppressifs » . Il y eut aussi un atelier intitulé « Le temps des nouvelles stigmatisations ». Car les pauvrichonnes et les pauvrichons souffrent atrocement des accusations dont certains les accablent : islamogauchisme, séparatisme, racialisme, indigénisme, décolonialisme et autres féminismes anti-hommes. D’autres ateliers sui- virent. Au programme : « déconstructions diverses et variées, résistance face aux dynamique nationalistes, antieuropéennes, racistes, islamophobes, antisémites ou encore virilistes ».

Comme il se doit, le thème de l’écologie ne fut quasiment pas abordé. Le sommet du délire, on le doit à Sandrine Rousseau, candidate à la candidature à la prochaine élection présidentielle avec, important de le préciser, une équipe de campagne “non racisée”. Cette fanatique du “woke”, à la pointe de l’inclusivité et de la diversité, a un programme « en forme de rééducation », pour reprendre la formule de Boulevard Voltaire : « Une formation obligatoire sur l’inclusion et la diversité sera dispensée à toutes les personnes souhaitant ouvrir une entreprise. Elle sera également proposée à tou.tes les salarié.es et aux employeurs. » L’excitée du bulbe a aussi pour projet de « soutenir les mouvements féministes et écoféministes » (écoféministes, c’est quoi, ça ?) et entend défendre les « droits humains » (sic), y compris pour les femmes de porter la burka en France. Autre importante considération, à méditer : « nous prenons, nous utilisons et nous jetons le corps des femmes, le corps des racisés. Nous ne voulons plus ça et c’est ça, la révolution que je vous propose ». Mais le sommet de l’imbécillité la plus crasse a été atteint avec cette considération de Sandrine Rousseau : « S’il y a des Afghans potentiellement terroristes, il vaut mieux les avoir en France pour les surveiller ». Remarquez que le ministre des Affaires étrangères, Le Drian, ne fait guère mieux quand il exprime son souhait de voir les Talibans former un « gouvernement inclusif » en Afghanistan. Pourquoi pas. On attend avec impatience un gouvernement taliban LGBTQIA+...

Source : Rivarol 8/09/2021

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dimanche, 12 septembre 2021

Le pire ennemi de l’Occident, c’est l’Occident lui-même

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Entretien croisé de Pierre Manent et de Pascal Bruckner.

Il y a vingt ans, les tours jumelles du World trade center s’effondraient à new York, et avec elles, nombre d’illusions intellectuelles. le rêve d’une paix perpétuelle, d’une mondialisation heureuse et d’une convergence démocratique laissait place au retour du tragique. Vingt ans plus tard, les talibans sont de nouveau maîtres de l’afghanistan, des régimes autoritaires s’assument et l’islamisme triomphe en plusieurs points du globe. l’Occident a-t-il encore un avenir ?

Entretien mené par Eugénie Bastié pour Le Figaro 11.09.2021

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jeudi, 09 septembre 2021

Afghanistan : une débâcle militaire et idéologique

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Caroline Galacteros

 Beaucoup a été dit sur le retrait désastreux des forces américaines d’Afghanistan, après 20 ans d’une présence massive et dispendieuse qui a échoué à construire, ou même à ébaucher, un État, des institutions, une armée afghane, moins encore à homogénéiser une société civile autour de valeurs et pratiques occidentales avec lesquelles la structure tribale et clanique du pays comme sa géographie cloisonnée sont par essence incompatibles. Le « cimetière des empires » porte décidemment bien son nom.

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Machine Rousseau rend hommage à Jean-Pierre Belmondo

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Jany Leroy Boulevard Voltaire cliquez ici

Lorsque la surréaliste écolo Sandrine Rousseau apprend le décès de Jean-Paul Belmondo et constate les messages qui fusent de toutes parts, une angoisse l’envahit.

Elle ne le connaît pas. Était-ce un écrivain, un danseur, un cultivateur bio, un animateur télé ? Suite à une enquête intensive, la militante EELV apprend qu’il s’agissait d’un grand acteur. Une figure française. Une légende. Ah ! mon Dieu. Il lui faut réagir aux côtés des grands de ce monde. Après quelques déclarations malheureuses, il est temps d’apparaître normale, équilibrée, dans la droite ligne des officiels sérieux qui rendent hommage à ce monument du cinéma français.

« À moi, smartphone ! À moi, Twitter ! Un message bien senti viendra redorer l’image de Martienne que les médias dressent de mooââ. » 140 signes plus tard, le texte suivant tombe sur les écrans :

« Merci Jean-Pierre #Belmondo d’avoir porté haut le cinéma français. Une dernière

cascade en espérant qu’elle n’ait pas été difficile. »

À la lecture de ces lignes, la stupeur gagne les internautes. Ca alors ! Un « Jean-Pierre » Belmondo qui décède le même jour que Jean-Paul. Quelle coïncidence !

La suite confirme, hélas, que Géraldine Rousseau parle bien du Belmondo Jean-Paul disparu à 88 ans. Au QG des écolos, Yannick Jadot se ressert un verre de Champomy™. « Elle nous tuera tous, les uns après les autres. On ne peut pas lutter contre une athlète de ce niveau. »

À l’entrée en matière pétaradante du tweet succède, toutefois, une petite déception. Blandine Rousseau semble savoir que l’acteur se livrait à des cascades. Pour l’homogénéité de l’ensemble, chacun s’attendait plutôt à une confusion avec Rocco Siffredi via la formule « Une dernière galipette en espérant qu’elle n’ait pas été difficile ». Mais ne soyons pas trop exigeant avec Machine Rousseau. Sa communication est encore balbutiante.

Dans un souci de remise à niveau avec la réalité terrestre, la professionnelle du message halluciné s’est enfermée dans un cinéma avec, pour objectif, de prendre connaissance de la filmographie française de ces trente dernières années. Yannick Jadot a prévenu la presse : « Elle se prépare pour le décès de Fernandel. »

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mercredi, 08 septembre 2021

ERIC ZEMMOUR RELAXÉ DES ACCUSATIONS D'INJURE ET DE PROVOCATION À LA HAINE POUR DES PROPOS TENUS EN 2019

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Source C-News cliquez ici

La cour d'appel de Paris a relaxé ce mercredi 8 septembre Eric Zemmour, qui était poursuivi pour injure et provocation à la haine pour des propos sur l'islam et l'immigration prononcés en 2019.

Dans les motivations de son arrêt, dont l'AFP a obtenu lecture, la cour d'appel a jugé qu'«aucun des propos poursuivis ne visent l'ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes».

«Il n'est nullement justifié de propos visant un groupe de personnes dans son ensemble en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée», ajoute la cour, «d'où il suit que les infractions poursuivies ne sont pas constituées».

Lors d'une «convention de la droite» organisée par des proches de Marion Maréchal, le 28 septembre 2019, Eric Zemmour avait prononcé un discours estimant que les immigrés étaient des «colonisateurs» et que la France subissait une «islamisation de la rue». Le voile et la djellaba représentent «les uniformes d'une armée d'occupation», avait-il également avancé.

Il avait été condamné en première instance à 10.000 euros d’amende.

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lundi, 06 septembre 2021

La débâcle afghane

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Les commentateurs racontent – comme souvent – tout et n’importe quoi sur la situation actuelle en Afghanistan. Combien sont allés sur le terrain et connaissent la situation « de l’intérieur » ? Le quotidien Présent a demandé  à Marc Charuel, écrivain, ancien grand reporter pour Valeurs actuelles et correspondant de guerre, de nous livrer son analyse.

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Présent 4/09/2021

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samedi, 04 septembre 2021

Comment rompre avec le déclin français

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Le déclin français est une réalité aux yeux d’une large majorité de Français de souche. Mais une réalité au regard de quoi ? Il ne s’agit pas de céder ici au fameux « hier c’était mieux », ce qui serait l’expression d’une saine nostalgie, mais plutôt de constater que tout ce qui a contribué à constituer ce que nous sommes en termes de culture – notre âme - et de civilisation – nos mœurs - et qui constituent notre ADN, sont aujourd’hui battues en brèche. Autant dire que ce qui nous guette, c’est purement et simplement la disparition d’une France qui n’assume plus son continuum historique. Ivan Rioufol, journaliste et chroniqueur du Figaro en dresse ici le paysage.

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Source : Le Figaro 3/09/2021

 

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jeudi, 02 septembre 2021

La droite, ce grand désert idéologique

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Par Natacha Polony

Une année électorale s’ouvre, et les Français s’aperçoivent que le nombre de candidats à la magistrature suprême est inversement proportionnel à l’appétit des citoyens pour leurs discours et leurs propositions. Une fois de plus Natacha Polony fait preuve d’une redoutable lucidité et dénonce la duperie  des programmes qui n’en sont pas, d’idées qui n’en sont plus.

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Source : Marianne, 2/9/2021

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mercredi, 01 septembre 2021

Un nouveau rousseauisme ?

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Philippe Randa

Les écologistes nous ont habitués à bien des facéties ! A tel point que le commun des mortels se demande même fréquem- ment : « Mais où s’arrêteront-ils ? »

Ainsi, Sandrine Rousseau, candidate à la primaire du parti EELV pour la prochaine échéance présidentielle, a fait fort, trop fort et même excessivement fort dans une déclaration à propos du rapatriement des réfugiés afghans qui posent quelques soucis à la classe politique ces temps derniers ; selon elle, s’« il y a des personnes qui sont dangereuses, qui sont terroristes, ce n’est pas parce qu’ils restent en Afghanistan qu’ils sont moins dangereux... Donc quelque part, le fait de les avoir en France, ça nous permet aussi de les surveiller ».

Dans le mille, Mimine ! En voilà un raisonnement aussi imprévu que nouveau et néanmoins judicieux qui mérite sans doute un premier prix d’humour noir, et même carbonisé !

D’ailleurs, les réseaux sociaux n’ont pas manqué de relayer la dinguerie comme il se doit, propulsant de fait l’Einstein en jupon de la politique verte sinon en tête de la primaire de son parti, du moins en outsider du « Trophée zinzin » 2021.

La France étant une terre d’accueil comme ils sont tant à le répéter, un tel raisonnement pourrait même nous inciter à aller plus loin encore dans le don de notre pays à soulager les tracas de la planète : pourquoi la France ne lancerait-elle pas un appel d’offres à accueillir tous les détraqués de la planète pour mieux les empêcher de nuire... aux autres ?

Après la France « mère des arts, des armes et des lois », selon le poète Joachim du Bellay (Les Regrets, 1558), une France « asile des pleurs, des bombes et de la charia », selon Sandrine Rousseau, vaste pro- gramme !

Force est de constater que les écologistes repoussent sans cesse les limites d’une intelligence qui, à trop forcer sur le vegan comme d’autres sur le gros rouge qui tache, laisse supposer d’inquiétantes mutations de leurs représentants les plus médiatiques... le reste du troupeau n’étant guère en reste, d’ailleurs !

Source : Présent 01 /09/2021

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mardi, 31 août 2021

Présidentielle 2022 : le retour du Polit’circus

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Jean-Pierre Pelaez

Notre vie politique, anesthésiée depuis deux ans par les grandes dissertations sur le Covid, le vaccin et sur la question existentielle du faut-il ne pas vivre pour ne pas avoir 0,19 de chances de mourir si l’on a quatre-vingts ans ?  retrouve des couleurs en cette rentrée, avec le lancement de la campagne présidentielle et le retour du Polit’Circus.

La gauche écolo-foldingue qui parle de tout sauf d’écologie et qui veut accueillir toute la planète en France, terroristes compris, frappe fort. On croyait avec Jadot avoir tout entendu mais dans cette nef, on est toujours dépassé par plus fou que soi et déjà tous les records sont pulvérisés avec Sandrine Rousseau championne de tous les délires intersectionnels, antiracistes, décoloniaux et supragenrés.

La droite mollasse et mollassonne avec Xavier Bertrand en vedette américaine est devenue soudain plus populiste que le peuple le plus populacier, et tient un discours que ne désavouerait pas Marine Le Pen et l’extrême droite, ennemis jurés à qui le chevalier des Hauts de France a récemment barré la toute. Combattant d’une peste noire dont il reprend le discours, ne risque-t-il pas à la fin de se prendre les pieds dans le tapis ?

Et il semble que cette nouvelle pandémie ait gagné du terrain puisque Pécresse elle aussi joue à la Marine, déclarant, le temps d’une campagne, que « la place d’un clandestin est dans un charter » ! Mais les choses s’annoncent mal pour elle : du fait qu’elles s’annoncent bien, les candidats LR affluent, Ciotti, Barnier… Et l’inflation des candidatures pourrait être fatale à cette droite largement majoritaire, si elle ne parvient pas à s’unir. Elle serait une fois de plus la droite la plus bête du monde.

A l’autre bout de l’échiquier, on ne sait si le Parti communiste, dont l’électorat tiendra bientôt dans une cabine téléphonique, présentera un candidat ou bien s’il s’alliera, comme à Paris, au bourgeois honni des Marchais, Duclos ou Thorez, bourgeois devenu aujourd’hui bobo de gauche dont il a repris les grandes thématiques, antiracisme institutionnel, accueil des migrants…

Hidalgo annonce des mesures radicales : alors que depuis le Cap d’Antibes, BHL a lancé un appel urbi et orbi pour résister à la reconquête obscurantiste, la reine des bobos, soucieuse du sort des femmes en Afghanistan, éteindra la Tour Eiffel chaque fois que l’une d’elles sera lapidée. En plus ce sera bon pour la planète, en réduisant les émissions de carbone. Mais les associations féministes ne sont pas encore très mobilisées. Il est vrai qu’avec les fortes chaleurs estivales, elles sont toutes occupées à défendre le port du burkini dans les piscines.

Le dinosaure Mélenchon est toujours là, traversant les siècles et les millénaires, il va certainement proposer d’importer en France le socialisme cubain. Dressé sur ses ergots, il appellera à une révolution pour une France égalitaire où il n’y aura plus ni pauvre ni riche, ni homme ni femme, ni grand ni petit, ni intelligent ni abruti, le tout inscrit dans la constitution d’une République qui se confondra avec lui-même.

Marine Le Pen attend sa revanche, elle a perdu la première manche, elle veut gagner la seconde au cours d’un grand débat télévisé où Macron, tout fier du bilan qu‘il va présenter aux Français dira que si ce n’est pas bien, il promet de faire mieux la prochaine fois…

Et ce n’est pas tout : pour le folklore, il y aura bien un candidat/candidate des travailleuses/ travailleurs et, espérons-le, quelques surprises de dernière minute pour pimenter les débats. Entrez, mesdames et messieurs, entrez, le spectacle commence !

Source : Site Boulevard Voltaire

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lundi, 30 août 2021

Mutation démographique : la fin d’un déni

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Mathieu Bock-Côté

Ils se disent étonnés, surpris, bouleversés, ébaubis. Qui ? Tous ceux qui font semblant de découvrir la grande mutation démographique dans laquelle la France s’est engagée depuis des décennies. Vraiment ? Pourquoi personne ne leur avait rien dit ? Ils veulent bien le croire, désormais, suite à la révélation par Causeur d’une grande étude à partir des données de l’Insee de France Stratégie, un organisme de prospective rattaché au premier ministre et réalisée en 2020, portant sur la proportion de la population d’origine extra-européenne en France. Dans certains quartiers et certaines villes, elle est très clairement majoritaire.

Et le phénomène dépasse largement, désormais, la Seine-Saint-Denis. Des villes comme Rennes et Limoges et bien d’autres sont concernées par cette mutation démographique.

Le parti médiatique est désemparé. Auparavant, il voulait voir dans l’immigration massive un fantasme et ceux qui osaient le contredire d’une manière ou d’une autre étaient accusés de basculer dans le complotisme nauséabond et de relayer une théorie conspirationniste. Ils risquaient l’extrême-droitisation, le bannissement civique. Ils devenaient les parias et les maudits d’une classe politico-médiatique fonctionnant au déni sur ce sujet.

Aujourd’hui, les « dénieurs » prennent acte de cette mutation mais la jugent lumineuse en répétant que « la diversité est une chance pour la France ». Ils accusent évidemment ceux qui s’en inquiètent de vivre dans le passé, de cultiver la nostalgie, d’appartenir au monde d’hier, et de sentir la poussière. Fier rallié à la diversité en marche, c’est avec des trémolos dans la voix que Jean-Luc Mélenchon parlait il y a quelque temps de la créolisation de la France.

Certes, cette grande mutation cause quelques soucis chez ceux qui habitent encore, au moins à temps partiel, le monde réel. François Hollande n’avait-il pas déjà osé parler d’une situation objective de « partition » ethnique ?  La formule est confirmée par les faits et l’étude de France Stratégie parle pudiquement quant à elle de ségrégation résidentielle. Les prénoms d’origine étrangère qui deviennent la norme dans certains quartiers ne témoignent-ils pas d’une forme de sécession, les codes culturels du pays d’origine s’imposant même au-delà d’une génération ? La transformation des territoires perdus de la République en zones perdues de l’identité française n’est-elle pas au cœur de l’actualité depuis des années ? Un islam conquérant n’est-il pas en train d’imposer ses mœurs dans un nombre croissant de quartiers ?

Tout n’est donc pas rose. Mais s’il s’agit de reconnaître quelques ratés à cette mutation, pourquoi ne pas en faire porter la responsabilité à la population historique française ? Tel est le pari des élites diversitaires qui l’accuseront donc de manquer d’enthousiasme pour la « mixité sociale ». Elles insistent : les vrais coupables ne seraient-ils pas ces Français qui goûtent bien peu l’exil culturel dans certains quartiers de leur propre pays et font ce qu’ils peuvent pour continuer de vivre encore dans une France ressemblant culturellement à ce qu’on appelait traditionnellement la France ? Parce qu’ils fuient les quartiers démographiquement modifiés, ne sont-ils pas les premiers responsables de cette France morcelée ? Ceux qu’on appelait hier les « Français de souche » sont les vrais séparatistes, osent-ils affirmer. Évidemment, le parti du « circulez, y a rien à voir » ne désarme pas. Les démographes lyssenkistes répètent que le pourcentage d’étrangers en France ne varie pas, en oubliant de préciser qu’il n’en est ainsi qu’en raison du nombre très élevé de naturalisations et de la législation sur le droit du sol.

Le droit devient étranger aux mœurs, au point même de se définir contre elles et de les assimiler à un système discriminatoire à déconstruire. Beaucoup parleront lyriquement de la France d’aujourd’hui, à laquelle il faudrait s’adapter. Le peuple français historique, lui, devient finalement une composante parmi d’autres de cette nouvelle France. Le fait est là : bien des Français se sentent désormais étrangers là où ils vivent, en leur propre pays, le seul qu’ils aient, car ils n’ont pas de patrie de rechange. Ils s’inquiètent : seront-ils un jour un résidu historique, puisqu’on leur promet un destin de moignon démographique ?

L’assimilation des immigrés est possible seulement si le peuple historique d’un pays impose encore sans ambiguïté sa culture de référence. Il n’en est plus ainsi. Un pays ne saurait être indifférent à la population qui le compose. Et devenir minoritaire chez soi est un drame pour n’importe quel peuple.

Source : Le Figaro 28/08/2021

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samedi, 28 août 2021

Présidentielle 2022 : les intentions de vote en faveur d’Eric Zemmour augmentent

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Valeurs actuelles cliquez ici

Autour d’Eric Zemmour, il y a des rumeurs, un entourage très proactif, des structures qui se montent, des stratégies électorales qui s’aiguisent. Surtout, il y a désormais une dynamique électorale. Il y a quelques semaines, un sondage de l’Ifop positionnait le journaliste légèrement au-dessus de 5% des intentions de vote – avec un potentiel électoral total atteignant les 18%. L’été est passé par là, et à mesure que les Français partaient en vacances, l’hypothèse d’une candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022 est définitivement passée de rumeur à secret de Polichinelle. Si toutefois il fallait encore démontrer ce changement d’envergure, l’Ipsos et l’entourage de Valérie Pécresse s’en sont chargés, ce vendredi 27 août. Dès la fin de matinée ont fuité sur les réseaux sociaux des extraits d’une enquête d’opinion réalisée par le célèbre institut, à la demande de l’entourage de la présidente de la région Île-de-France. Si l’enquête s’intéresse essentiellement au potentiel électoral de Valérie Pécresse, elle a également le mérite… de systématiquement faire figurer Eric Zemmour au rang des candidats potentiels.

Eric Zemmour imperturbable, quelle que soit la concurrence

Le sondage, mené du 20 au 22 août auprès de 2 000 personnes, imagine quatre hypothèses. Selon les informations du Point, le tronc commun est toujours le même : sont systématiquement testés un candidat d’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS), Emmanuel Macron (LREM), Nicolas Dupond-Aignan (DLF), Marine Le Pen (RN)… et Eric Zemmour. A ceux-là, l’Ipsos oppose successivement Valérie Pécresse (14%, 3ème place), Xavier Bertrand (15%, 3ème place), Laurent Wauquiez (10,5%, 4ème place derrière Yannick Jadot), et Michel Barnier (11%, 3ème ex aequo avec Yannick Yadot). En ce qui concerne Eric Zemmour, il est notable que quel que soit le candidat de droite qui lui serait opposé, il est systématiquement donné à 7% des intentions de vote. Un chiffre en hausse par rapport aux précédentes enquêtes consacrées au polémiste – 5,5% pour l’Ifop en juin 2021.

« La dynamique existe »

Si l’enquête était destinée à évaluer les chances de Valérie Pécresse – qui, soit dit en passant, talonne désormais de très près son rival des Hauts-de-France – c’est bien pour son « facteur Zemmour » qu’elle a fuité, vendredi, s’attirant immédiatement une foultitude de commentaires. Si le principal concerné n’a, comme à son habitude, pas daigné commenter, son entourage s’est empressé de diffuser l’information. « Éric Zemmour c’est 7 % sans être candidat, c’est +2 points en quelques semaines c’est des milliers de Français qui se mobilisent partout pour lui, c’est le candidat dont a besoin pour 2022. La dynamique existe ! », s’enthousiasme Stanislas Rigault, président de « Génération Z ». « Zemmour n’est même pas candidat et il est déjà à 7%, imaginez après une déclaration de candidature ! », abonde également Samuel Lafont, qui gère une partie de la communication numérique du putatif candidat. La « Z wave » [la vague Zemmour, ndlr], expression chère aux amateurs du polémiste, s’annoncerait-elle bel et bien ? D’ici au premier tour de l’élection présidentielle, programmé pour le 10 avril 2022, Eric Zemmour et son entourage ont en tout cas largement le temps d’amplifier le phénomène.

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jeudi, 26 août 2021

Paysage politique à l’aube de la présidentielle

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Le politologue Pascal Perrineau estime que le Covid-19 va « provoquer un brouillage profond chez les électeurs, qui auront du mal à entrer » dans l’élection présidentielle. Il pense qu’une troisième force peut s’immiscer dans le duel entre Macron et Le Pen. « Elle est plutôt à droite, selon moi. »

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 Source : Les Echos, 26/08/2021

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mercredi, 25 août 2021

Drame afghan : les nouveaux enjeux

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Spécialiste des conflits, auteur de nombreux ouvrages sur la stratégie, Gérard Chaliand connaît bien l’Afghanistan. Il fut l’un des premiers Occidentaux à s’y rendre après l’invasion soviétique de 1979. De 2004 à 2011, il y a passé près d’un an au total, enseignant à Kaboul et parcourant le pays.

Entretien mené par Jean-Dominique Merchet pour le quotidien l’Opinion.

Comment réagissez-vous à ce qui se passe en Afghanistan et aux polémiques en France sur l’accueil des réfugiés ?

Il y a quelque chose d’obscène dans notre façon provinciale de voir la réalité du monde. On nous parle d’une pression migratoire extraordinaire ou de menace terroriste. On vend de l’angoisse avant le moindre signe de quelque chose de concret ! Ce que l’on voit à l’aéroport de Kaboul, c’est qu’il n’est possible de sortir d’Afghanistan que si les talibans y consentent. Ils contrôlent les routes qui permettent de quitter le pays. Or, ils n’ont pas la volonté de laisser partir la population, parce qu’ils ont à la fois des comptes à régler et le besoin de personnels qualifiés.

Mais êtes-vous surpris par les images de l’aéroport de Kaboul ?

C’est une débâcle américaine, un effondrement. On pouvait estimer normal que les Américains partent, mais pas dans ces conditions confondantes de médiocrité.

L’Afghanistan est plongé dans une guerre civile depuis 1978. Celle-ci a pris des formes différentes, mais sans jamais cesser. Comment expliquez-vous cela ?

Les études sérieuses insistent sur la disparité régionale, tribale, religieuse du pays, renforcée par son caractère montagneux. Il est très difficile de tenir ensemble une telle mosaïque et l’Etat n’a jamais su imposer son pouvoir, sauf par la coercition. C’est une société de type anarchique, avec des montagnards têtus et isolés qui s’affrontent. Au risque de déplaire et sans a priori idéologique, je dirais que, depuis 1978, il y a eu un moment où les choses semblaient aller dans le bon sens. Lorsque les Soviétiques sont partis en février 1989 – en bon ordre, eux – ils ont laissé derrière eux le régime de Najibullah. Ancien communiste, celui-ci avait abandonné le marxisme-léninisme et tentait quelque chose d’ouvert, en se préoccupant des déshérités. Il contrôlait la quasi-totalité des villes et une grande part des campagnes. Mais les Pakistanais et les Américains se sont acharnés contre lui, puis la disparition de l’URSS l’a privé de son principal soutien et le régime est tombé en avril 1992. J’étais surpris de voir la photo de Najibullah chez les Afghans et lorsque je les interrogeais, ils me disaient : « Ce n’était pas un régime corrompu... »

Comment expliquez-vous également la résilience des talibans ?

Par le Pakistan, qui est le vainqueur absolu des événements récents ! Certes, les talibans bénéficient toujours d’une base sociale chez les Pachtounes (le premier groupe ethnique du pays, NDLR). Après 2001, les talibans ont été repris en main par les services secrets pakistanais (ISI), qui ont formé une nouvelle génération de militants, dans les madrasas (écoles religieuses) de la tendance déobandie, une forme roide du sunnisme. Les Pakistanais considèrent l’Afghanistan comme leur « arrière stratégique » face à leur ennemi, l’Inde. Ils ont joué double jeu avec les Américains et le masque est tombé en 2011, lorsque l’on a découvert que Ben Laden était réfugié au Pakistan.

Si l’on s’intéresse au « Grand Jeu » des puissances autour de l’Afghanistan, que peut-on dire, à part la victoire du Pakistan ?

Pour l’Inde, qui avait beaucoup investi en Afghanistan, c’est un grave échec de voir gagner son ennemi pakistanais. L’autre grand vainqueur est la Chine. C’est un succès considérable, qui ne lui coûte rien. En termes d’images, elle tire bénéfice du chaos provoqué par l’incapacité des Etats-Unis d’organiser un retrait en bon ordre. La Chine n’a rien contre le régime taliban : elle veut simplement qu’ils empêchent les militants ouïgours d’agir à partir de l’Afghanistan. Elle souhaite aussi exploiter les richesses notamment en minerais. Comme la Chine, la Russie veut un Afghanistan aussi peu agressif que possible en Asie centrale. D’ailleurs, les Russes appuient les talibans depuis quatre ou cinq ans, à la fois pour gêner les Américains et combattre des groupes islamistes radicaux, comme Daech. Vu d’Iran, il y aura la préoccupation du sort de la minorité hazara, de confession chiite. Et toujours le trafic de drogue, qui va continuer. Quant à la Turquie, elle se méfie surtout d’un afflux de réfugiés.

Et pour les Etats-Unis ? Les conséquences d’une telle affaire dépassent forcément l’Afghanistan ?

On a le sentiment, à tort ou à raison, que l’hégémonie américaine vient de prendre un coup sérieux. Comme au Vietnam, le plus fort vient de subir une humiliation par le plus faible... Toutefois, le théâtre principal est désormais l’Indopacifique, face à la Chine. A Taïwan, on peut s’inquiéter du manque de sérieux des Américains.

Et l’Europe ?

Elle n’a aucun poids et ne compte plus. En Afghanistan, nous avons été les alliés secondaires des Etats-Unis. En France, nous nous racontons des histoires sur notre importance, alors que notre déclassement se prolonge et se creuse.

Source :L’Opinion du 25/08/2021

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mardi, 24 août 2021

L’Afghanistan en otage

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Editorial de Michel Onfray

Le 14 juin dernier, le président américain Joe Biden ordonnait le retrait définitif de ses troupes d'Afghanistan, au terme de 20 années d'enlisement. Après la récente prise de pouvoir des Talibans, le président Macron a cru bon de faire une allocution officielle. Quelles leçons pour les souverainistes ?

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lundi, 23 août 2021

La drôle de campagne présidentielle

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Stéphane Dupont

On ne pourra pas leur reprocher de s’économiser. Les Français ne sont pas tous encore rentrés de vacances, mais les candidats – déclarés ou non – à la présidentielle ne ménagent pas leur peine pour faire parler d’eux.

Ce week-end, dans le « JDD », Xavier Bertrand s’en est pris vertement à Emmanuel Macron sur l’islamisme, après s’être affiché avec son épouse dans « Paris Match ». Sa rivale, Valérie Pécresse, se confie quant à elle longuement au « Point ». Et Laurent Wauquiez devrait dire d’ici à la fin de la semaine et sa traditionnelle ascension du mont Mézenc s’il se lance, lui aussi, dans la course.

A gauche, Arnaud Montebourg a, lui, fait savoir, il y a quelques jours, qu’il serait sur la ligne de départ le 4 septembre. Les écologistes ont mis en branle leur primaire lors de leurs Journées d’été qui se sont achevées samedi à Poitiers. Jean-Luc Mélenchon fera sa grande rentrée le week-end prochain, pendant qu’Anne Hidalgo sera l’invitée vedette de l’université d’été du PS à Blois. La maire de Paris a profité des JO de Tokyo pour parfaire sa stature internationale et ne cache plus son envie d’en découdre.

Emmanuel Macron n’est pas en reste. Déjà en campagne pour sa réélection, en première ligne dès qu’il en a l’occasion, comme  cette semaine sur l’Afghanistan ou les feux de forêts, le chef de l’Etat multiplie les prises de parole, occupe le terrain, ne laisse pas le moindre espace à ses – nombreux – adversaires. Mais toute cette agitation ne semble rencontrer aucun écho dans l’opinion, ne susciter qu’une indifférence polie. Comme si ce début de campagne tournait à vide. « Les électeurs n’ont pas la tête à la présidentielle, constate le politologue Pascal Perrineau. Les Français sont confinés démocratiquement. L’épidémie de Covid-19 brouille tout. » La situation sanitaire monopolise en tout cas toute l’attention, comme c’est le cas depuis un an et demi déjà. Ce qui s’est traduit notamment par des taux d’abstention record aux élections municipales, puis départementales et régionales.

Et nul ne sait combien de temps tout cela peut durer. Encore un bon moment probablement, vu la virulence du fameux variant Delta et une possible nouvelle mutation du virus. Peut-être même jusqu’à la toute dernière ligne droite de la présidentielle.
La campagne de 2017 avait été inédite avec son lot de rebondissements et la victoire in fine d’un outsider. Celle de 2022 pourrait bien être tout aussi atypique.

Source : Les Echos, 23/08/2021

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vendredi, 20 août 2021

Un sympathique article dans Présent d'hier sur Synthèse nationale et sur les Cahiers d'Histoire du nationalisme

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Echec de l’Occident en Afghanistan

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A en croire Hubert Védrine, dans cet entretien à l’hebdomadaire Marianne, « nous avons menti à ces peuples en danger ». Après vingt ans d’Otan en Afghanistan, la perspective d’une guerre réapparaît. L’ancien ministre des Affaires étrangères, homme lucide s’il en est, décrypte ici cet échec.

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Source : Marianne 20/08/2021

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jeudi, 19 août 2021

Tribune libre : Une belle défense de la langue française

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Christophe Clavé

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.

Supprimer le mot « mademoiselle » est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.

Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.

Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.

Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible.

Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.

L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots.

Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.

Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.

Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté.

 Article paru sur FB en 2020

Christophe Clavé est Président d'une société d'investissement et de conseil, auteur de Les Voies de la Stratégie aux éditions ESKA. Il habite Lausanne.

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mercredi, 18 août 2021

Rome : sortie du nouveau numéro de la revue Nova Historica dirigée par Massimo Magliaro

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mardi, 17 août 2021

L’Europe paiera l’inconséquence des États-Unis

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Renaud Girard

Vingt ans après qu’elle eut commencé une guerre contre eux, l’Amérique a donc rendu aux talibans l’Afghanistan. Elle aurait préféré qu’il y eût un délai de carence et qu’elle ne fût pas obligée de revivre, à Kaboul, les scènes de chaos de l’évacuation de Saïgon en 1975.

Plus Biden et Blinken s’expriment dans les médias pour tenter de justifier leur abandon précipité d’un allié, plus ils s’enfoncent, plus ils se ridiculisent, plus ils soulignent la honte américaine. Car l’histoire retiendra la date du 15 août 2021 et cette reprise de Kaboul par les talibans comme le premier grand revers géopolitique des États-Unis au XXIe siècle. Quant aux interventions de Pompeo, l’ancien secrétaire d’État de Trump, qui se permet de critiquer l’Administration présente et s’indigne que les talibans n’aient pas été obligés de respecter toutes les clauses de l’accord qu’il avait négocié avec eux en 2020, elles sont pathétiques. Mais on sent surtout, chez les responsables américains, la volonté de faire le dos rond, en attendant que les médias optent pour un autre festin. Car ils savent que, finalement, ce sera l’Europe – et non l’Amérique – qui paiera le prix fort de leur inconséquence.

Car la politique américaine en Afghanistan, depuis quarante ans, est marquée par une grande inconséquence stratégique. Après l’invasion soviétique du pays au tout début des années 1980, l’Amérique – alors dirigée par le républicain Reagan – y a vu une occasion de venger son humiliation du Vietnam. Armés par l’URSS, les Vietnamiens du Nord communistes s’étaient livrés en 1975 au même petit jeu que les talibans aujourd’hui. Ils avaient, à Paris, signé un accord de paix avec les Américains en janvier 1973, qu’ils n’avaient ensuite pas respecté.

Après s’être aperçue que les Soviétiques laïques faisaient face à une forte résistance dans les campagnes afghanes islamiques, l’Administration Reagan décida d’armer ces résistants, qu’elle appelait « freedom fighters » et qui se qualifiaient eux-mêmes de moudjahidins. Mais au lieu de distribuer ces armes à des mouvements qu’elle aurait choisis elle-même, l’Amérique commit l’erreur de sous-traiter cette tâche à l’ISI, le tout-puissant service de renseignement pakistanais. L’ISI, commandé par un général islamiste, décida de fournir les armes et l’argent américains aux mouvements les plus férocement islamistes et de boycotter les mouvements plus modérés comme celui du célèbre commandant Massoud.

Néanmoins, la stratégie américaine globale fonctionna, et l’Armée rouge quitta l’Afghanistan en avril 1989. A ce moment-là, le président afghan protégé des Russes, le Dr Najibullah, proposa à Washington une transition paisible en faveur du roi Zaher. Washington commit l’erreur de ne pas saisir cette main tendue, et, trois ans plus tard, le chaos s’installa à Kaboul, où les milices de moudjahidins s’entretuèrent.

En 1996, les talibans conquirent l’Afghanistan, mirent fin aux brigandages, mais instaurèrent un émirat islamique d’un autre âge, qui supprima l’école pour les filles. À la demande de l’ONU, le chef de l’émirat, le très redouté mollah Omar, interdit la culture du pavot. En échange, il demande des aides agricoles. Le pavot sera effectivement éradiqué mais les aides promises n’arriveront jamais. Après les attentats du 11 septembre  2001, les Américains renoncèrent à parler directement aux talibans, pour sous-traiter à nouveau la négociation à l’ISI... Durant quarante ans, l’Amérique fut la victime consentante du double jeu pakistanais.

Kaboul tombe le 13 novembre 2001 aux mains de l’Alliance du Nord, soutenue par l’Amérique. Les commandos américains éliminent les combattants arabes internationalistes. Mais Washington néglige d’exiger du Pakistan le démantèlement des talibans.

Au lieu de quitter le pays, l’Amérique se lance alors dans une ambitieuse politique de « reconstruction, démocratisation, développement » de l’Afghanistan. Elle y consacre davantage de milliards de dollars que d’experts compétents. Les dollars coulent à flots, sans irriguer convenablement le pays. La corruption vérole le gouvernement. Mais a émergé une jeunesse éprise de modernité et croyant en la démocratie. Et sans crier gare, virant à 180 degrés, l’Amérique va laisser tomber cette jeunesse.

Son crédit international sera durablement entamé. Déjà, le nouveau président iranien a déclaré que cette défaite américaine représentait une occasion rêvée pour instaurer la « paix » dans la région. À Kaboul, c’est désormais l’ambassadeur russe qui négocie avec les talibans.

Mais ce sera, à deux égards, aux Européens de payer le prix fort.
À court terme, l’Europe aura à gérer un gigantesque problème de réfugiés. À moyen terme, la victoire talibane agira comme un élixir de force pour tous les mouvements de Frères musulmans qui ont secrètement juré la perte de la civilisation occidentale.

Source : Le Figaro 17/08/2021

 

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samedi, 14 août 2021

Rapport du GIEC sur le climat : et si on passait à autre chose !

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Benoît Rittaud *

Le sixième rapport du Giec sur l’état climatique de la planète a commencé à être publié. Il a pour écrin médiatique les réentes inondations d’ici et les nouveaux incendies de là-bas car, comme on le sait, les pluies diluviennes n’existaient pas avant l’invention des 4 x 4 et les feux de forêt étaient inconnus avant les Trente Glorieuses.

Le résumé de 40 pages redit ce que le Giec répète en boucle depuis longtemps, y compris ses prospectives tout en conditionnels et en probabilités. L’humour involontaire s’y glisse lorsque n’est « pas exclue » l’éventualité que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à 2300. (L’horizon maximal prévisible atteint péniblement le dixième, ordre de grandeur comparable à celui du dernier siècle écoulé.) La principale évolution dans le discours est sans doute que doubler la quantité atmosphérique de gaz à effet de serre ferait gagner à la planète entre 2,5 et 4 °C, sans exclure les valeurs entre 2 et 5 °C. Jusque-là, le Giec disait entre 1,5 et 4,5 °C... Cette nouvelle bande-annonce hollywoodienne sur le thème du déluge et des flammes de l’enfer signale donc l’épuisement de la franchise. On devine le scénario de ce sixième opus dès la séquence prégénérique. Les débats vont désigner les méchants habituels que sont les multinationales (sans foi ni loi), le consumérisme (débridé), les politiciens (qui ne pensent qu’à leur réélection) ou encore la démographie (galopante, chez les autres cela va de soi). L’optimisme réglementaire rappellera qu’il n’est pas trop tard pour agir, et que le drame se nouera à Glasgow en novembre lors de la COP26. tel sera le nouveau rendez-vous de la dernière chance, tout comme Paris l’avait été en 2015.

En attendant, entre alarmistes inquiets et sceptiques de l’apocalypse les lignes resteront les mêmes. symbole de cette situation figée : un tableau du Giec indique que l’évo- lution de la température globale d’ici à 2040 ne dépendra que très peu de l’évolution de nos émissions. Pour avancer, tournons-nous ailleurs et observons deux informations essentielles apportées par la triste expérience des confinements de 2020. La première : le quasi-arrêt de vastes secteurs économiques à l’échelle mondiale n’a eu aucun effet mesurable sur la courbe du CO2 atmosphérique. Les immenses restrictions que nous avons subies, inimaginables il y a moins de deux ans, sont dérisoires en regard des objectifs de réduction des émissions. La seconde : le colossal trou d’air économique de l’an dernier est déjà pratiquement surmonté. La sobriété imposée par les événements ne s’est donc nullement révélée un horizon dont le corps social aurait « enfin compris » le caractère prétendument joyeux et désirable. L’alternative n’est donc pas pour ou contre ce que le consensus factice sur le climat appelle la science, mais pour ou contre le réel. Celui-ci nous invite à prendre acte que l’énormité des exigences des politiques climatiques restera à jamais bien au-delà du seuil de la douleur économiquement et socialement supportable. Une politique raisonnable devrait donc se focaliser sur l’adaptation. Prendre son parapluie et non prétendre arrêter la pluie. Or, le parapluie, c’est le développement. Certes, celui-ci fait souvent de gros dégâts, mais c’est grâce à lui que l’humanité n’a jamais été aussi bien équipée face aux catastrophes naturelles. C’est aussi grâce à lui que les pays les plus vulnérables, qui sont aussi les plus pauvres, réduiront les effets des aléas météorologiques à des niveaux acceptables.

Plus concrètement, partisans du développement et alarmistes du climat devraient se retrouver sur certains points tels que le nucléaire, car, même si on l’ignore souvent, les centrales nucléaires n’émettent pas de CO2. Enfin, la France devrait rappeler plus souvent qu’à la toise de l’environnement notre pays fait très belle figure. Avant d’exiger quelque chose de nous, la plupart de nos partenaires devraient d’abord balayer devant leur porte.

Ce n’est malheureusement pas le Giec qui nous le dira. Prisonnière de ses discours passés, la bureaucratie climatique semble condamnée aux redites et aux vieilles lunes.

Propos recueillis par Judith Waintraub

Source : Figaro Magazine, 14/08/2021

(*) Benoît Rittaud est enseignant-chercheur en mathématiques et président de l’Association des climato-réalistes. Dernier ouvrage : Géocratia, Ed. du Toucan, 416 p., 10 €

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La « communauté catholique », vraiment ?

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Mathieu Bock-Côté

L’assassinat du père Olivier Maire a bouleversé la France, qui n’a pu s’empêcher d’y voir un écho du sort réservé au père Hamel, il y a cinq ans. Le scénario diffère cette fois, certes. Nous ne sommes pas devant un islamiste égorgeur comme il y en a tant, mais devant un immigré clandestin, qui n’aurait pas dû être en France, qui l’an passé avait incendié la cathédrale de Nantes, et qui cette année a décidé d’égorger le prêtre qui l’accueillait chez lui par charité chrétienne. Les ratiocinations psychiatrisantes qui accompagnent le commentaire lorsque vient le temps de parler de l’auteur de ce meurtre ne sauraient faire oublier que nous sommes témoins, de manière caricaturale, d’une faillite de l’État régalien, devenu incapable d’assumer sa fonction première, croulant sous la pression du gouvernement des juges, des groupes de pression immigrationnistes et de l’humanitarisme médiatique, qui le condamnent à l’impuissance quand vient le temps de se défendre.
Pourtant, quelque chose de plus et, pourrait-on dire, d’encore plus triste, s’est révélé dans cette histoire. Au moment de présenter leurs condoléances, ils furent nombreux, parmi les politiques, à se dire bouleversés pour la communauté catholique française. Cette formule biscornue qui tournait en boucle et se voulait pleine d’empathie était révélatrice de la segmentation de la communauté nationale, où l’assassinat d’un homme est d’abord censé heurter sa communauté particulière, et seulement ensuite l’ensemble de la nation, comme si le langage politique avait intériorisé les paramètres du multiculturalisme anglo-saxon. La France, dans cette perspective, n’est plus d’abord composée de Français participant au destin national, à travers un pacte politique noué dans l’histoire et la culture, mais d’un assemblage de communautés enfermées dans leur expérience du monde, qu’elle soit ethnique, religieuse ou même sexuelle. Le langage de la diversité masque la désagrégation du peuple français. Il y a peut-être même pire. Le catholicisme, selon ce que l’histoire enseignait jusqu’à récemment, n’était pas une communauté religieuse parmi d’autres en France, mais la matrice existentielle du pays, qui a structuré le rapport au politique et à la culture, aux mœurs et à l’architecture, et qui, encore aujourd’hui, codifie l’univers rituel de l’immense majorité des Français. La référence, dès lors, à une «communauté catholique», qui représenterait une nuance identitaire parmi d’autres d’un pays bariolé, témoigne d’une rétrogradation symbolique majeure du catholicisme ou, si on préfère, de son dénoyautage culturel. Longtemps combattu au nom d’une conception quelque peu étroite de la laïcité, le catholicisme est réintroduit dans la communauté nationale à condition de ne plus en être considéré comme l’un des fondements.

On ne le nomme que pour l’exclure de sa fonction identitaire historique. On a entendu parler, ces dernières années, de manière assez fréquente, de «catho-laïcité». La formule suscite souvent un agacement allant jusqu’à la méfiance : comment faire tenir ensemble au point d’en constituer une synthèse deux concepts représentant des visions du monde s’étant ardemment combattues depuis la Révolution ? Pourtant, dans une époque marquée par l’affrontement des civilisations sur le territoire même de l’Europe occidentale, ce qui semblait hier disjoint et conflictuel trouve à s’assembler de manière inédite et féconde, en découvrant le monde commun qu’elles avaient en partage et qui remonte à la surface devant le visage hostile de l’altérité conquérante. La question de l’islamisme, notamment, est venue troubler les anciennes polarisation et révéler les limites d’affrontements aujourd’hui éculés.

De même, la gauche républicaine et la droite patriote et conservatrice ont aujourd’hui bien plus en commun que ne le laissent croire leurs univers symboliques respectifs, même si certains atavismes les empêchent d’en prendre pleinement conscience.

On en revient dès lors à la manière d’aborder un crime abject n’ayant rien d’un malheureux fait divers, qui heurte intimement les Français et tous ceux qui aiment la France, et qui devrait être nommé de cette manière, sans conjuguer le chagrin qu’il suscite avec une logique communautariste. Quelle que soit leur religion, et qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas ou qu’ils le scrutent dans l’espoir incertain d’y repérer une trace du divin, c’est d’abord en tant que Français qu’ils sont heurtés, et la classe politique devrait avoir le souci de se faire la gardienne de ce primat de la conscience nationale, qui seule peut faire tenir ensemble des hommes et des femmes qui finiront sans cela par vivre face à face, selon la formule désormais convenue. Si la classe politique elle-même renonce à cette tâche, pourtant fondamentale, si elle capitule devant les fous qui ont concassé au marteau-piqueur de la déconstruction la réalité intime de la nation, elle se rendra malgré elle complice de ces derniers.

Source : Le Figaro 14/08/2021

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