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mercredi, 22 juin 2022

Hausse des transferts de fonds vers l’étranger

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Arnaud Raffard de Brienne

La situation n’a rien de nouveau, le transfert de fonds des immigrés à destination de leurs familles demeurées dans leurs pays d’origine dépasse, et de loin, la totalité des aides publiques attribuées par les économies occidentales aux pays en perpétuelle voie de développement, renommés du doux euphémisme de « pays à revenus faibles ou intermédiaires » (PRFM). Encore n’évoque-t-on, bien entendu, que les transferts déclarés et légaux qui se seraient élevés, selon le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), à 577 milliards d’euros dans le monde pour l’année 2021. Les transferts informels seraient, quant à eux, estimés à un niveau considérable, sans doute supérieur à ce montant.

Ces transferts de fonds ou remises migratoires représentent, hormis pour la Chine, la plus grande source de financement extérieur pour les pays jadis qualifiés de sous-développés. Ils bénéficient de plus d’une enviable dynamique lorsque l’on mesure les évolutions sur un an, entre 2020 et 2021. Plus 14,1 % vers l’Afrique subsaharienne, 6,9 % vers l’Asie du Sud, 7,6 % à destination du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, 7,8 % vers l’Europe et l’Asie centrale, et même 25,3 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Cette évasion de fonds augmente évidemment à mesure de l’accroissement de l’immigration, pénalisant toujours plus les économies nationales desquelles sont soustraits chaque année des milliards acquis sur place et dépensés ailleurs.

La bonne tenue de cette évasion de ressources pendant la crise sanitaire provient certes d’une louable manifestation de solidarité familiale mais s’explique aussi par les divers plans de relance contracycliques mis en œuvre par la plupart des nations. En clair, un argent public emprunté pour sauvegarder économie et emplois aura permis d’assurer des niveaux de rémunération et de ressources en général de nature à favoriser le maintien de ces remises migratoires. Effet à double détente pour la nation d’accueil : l’évidente perte de richesse liée à ces évasions non fiscales mais de ressources, aggravée d’un passif qu’il conviendra tôt ou tard d’honorer.

Il n’est pas anodin d’observer le lancement par la Banque mondiale d’un groupe de travail international pour l’amélioration des données sur les envois de fonds, qui s’inscrit très officiellement dans le cadre du Pacte mondial sur les migrations (PMM) ou Pacte de Marrakech, appelé officiellement Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Le double objectif tout aussi officiel de ce groupe de travail vise à améliorer les données sur ces flux afin de contribuer à réduire les coûts d’envoi des fonds d’une part et surtout contribuer à une augmentation du volume de transferts d’argent d’autre part.

Etablis à un niveau record en 2021, les transferts de fonds vers les pays d’origine dépassent pourtant déjà largement le montant des investissements directs étrangers (IDE), c’est-à-dire de l’ensemble des mouvements internationaux de capitaux vers des filiales et pour leur création ou destinés à la gestion d’une entreprise étrangère, à des fusions-acquisitions, à des prêts et emprunts intra-groupes, etc. C’est ce record que tient sans doute à pulvériser la Banque mondiale et l’ensemble de la galaxie mondialiste

Source : Présent 22/6/2022

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lundi, 20 juin 2022

Conflit ukrainien. Le petit-fils du général De Gaulle dénonce la soumission de la France à l’OTAN

Source Breizh info cliquez ici

À l’ambassade de Russie en France, le petit-fils du général de Gaulle, Pierre de Gaulle, s’est exprimé sur le conflit ukrainien. Il s’est livré à une vive critique des politiques occidentales sur le dossier, imputant notamment à Paris une « soumission à l’OTAN ».

Le 14 juin, l’ambassade de Russie en France a organisé une réception officielle à l’occasion de la Journée de la Russie. L’événement a réuni de nombreux invités parmi lesquels figuraient des diplomates étrangers, des personnalités culturelles ou encore des représentants d’associations de compatriotes.

Au nombre des intervenants, le petit-fils du général de Gaulle a exprimé son attachement à l’amitié franco-russe, déplorant les multiples facteurs qui, selon lui, pourraient la détériorer.

Les Occidentaux ont laissé faire Zelensky, ses oligarques et les groupes militaires néonazis s’enfermer dans une spirale de guerre.

« Je viens ici pour affirmer haut et fort qu’il est dans l’intérêt de la France de garder de bonnes relations avec la Russie et de dire qu’il faut travailler ensemble en vue d’aider à l’union et à la sécurité de notre continent, ainsi qu’a l’équilibre, au progrès et à la paix du monde entier », a-t-il par exemple déclaré devant son auditoire, avant de livrer son point de vue sur les enjeux relatifs au dossier ukrainien.

« Chacun reconnait aujourd’hui la responsabilité des Etats-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’OTAN qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien. Ce dernier, fort de belles promesses et nourri d’illusions américaines et européennes, a conduit une politique très condamnable à l’égard des populations russophones du Donbass, multipliant discriminations, spoliations, embargos et bombardements », a souligné le descendant de l’instigateur de l’appel du 18 Juin.

Et selon lui, « les Occidentaux ont malheureusement laissé faire Zelensky, ses oligarques et les groupes militaires néonazis s’enfermer dans une spirale de guerre ».

Toujours sur le conflit ukrainien, Pierre de Gaulle a mis en garde sur ce qu’il a estimé correspondre à l’application d’un agenda américain en Europe. « Que veulent les Américains si ce n’est de provoquer une nouvelle confrontation est-ouest dont le seul but est d’affaiblir et de diviser l’Europe pour imposer leurs directives, leur économie et leur système ? », a-t-il par exemple interrogé.

« Je regrette que le gouvernement français se commette dans [une] soumission à l’OTAN et donc à la politique américaine […], l’OTAN absorbe l’Europe», a-t-il déploré, désapprouvant le retour de son pays dans le commandement intégré de l’Alliance atlantique, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

« Depuis les Américains ne parlent plus à la France et ne nous considèrent plus comme une nation forte et indépendante », a-t-il soutenu, en étayant son raisonnement par la récente affaire des sous-marins, à l’origine de frictions entre Washington et Paris.

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samedi, 18 juin 2022

Les extrêmes : une notion à la carte

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Mathieu Bock-Côté

C’est le mot d’ordre de ces élections législatives – à tout le moins celui lancé par la majorité : il faudrait lutter contre les extrêmes. La formule est toutefois bien vague, d’autant qu’elle s’écrit au pluriel et suscite immédiatement quelques questions « stratégiques » : faut-il traiter les extrêmes de la même manière, les mettre sur le même pied, ou doit-on néanmoins se méfier davantagede l’un que de l’autre ? Ces questions ont traversé la présidentielle, mais elles se posent avec une vigueur nouvelle depuis que plusieurs dizaines de milliers d’électeurs sont placés devant un choix au second tour des législatives entre un candidat de la Nupes et un autredu Rassemblement national. Entre deux maux, faut-il s’abstenir ou choisir le moindre ? Mais lequel l’est ?

Il importe de revenir sur les termes. Qu’entend-on par les extrêmes ? Extrême par rapport à quoi ? Par rapport à quelle norme ? Où se trouve la norme politico-idéologique dont il ne faudrait pas s’éloigner, sous peine de sortir du périmètre républicain ? Cette norme, je l’associe au régime diversitaire. J’entends par-là ce régime qui assimile la démocratie à une déconstruction sans cesse radicalisée des normes historiques et culturelles de la civilisation occidentale au nom de la diversité. Il se déploie au croisement de plusieurs doctrines, comme le multiculturalisme, le néoféminisme, la théorie du genre et le sans-frontiérisme mondialisé. Ce régime renverse la conception traditionnelle de la démocratie libérale et nationale : il la combat, même, en l’assimilant au populisme.

Cette norme prétend se confondre avec le progrès, c’est-à-dire avecle mouvement de l’histoire, qu’on ne saurait contenir ou renverser – tout au plus peut-on espérer le ralentir un peu. C’est à cette lumière que le régime diversitaire distingue deux types de péchés idéologiques. Ainsi, on reproche à « l’extrême gauche » d’être trop hardie dans la bonne direction historique : on ne lui reproche pas sa vision des choses, mais son rythme. Elle brusquerait la capacité d’évolution des sociétés et risquerait de provoquer quelques ressacs se retournant contre le progrès. Inversement, « l’extrême droite » voudrait renverser le cours de l’histoire. Elle serait au sens propre « réactionnaire » et, pour peu qu’elle soit résolue, on la soupçonnera même de tendre vers le fascisme.

Dans cette logique, on arrive bien plus rapidement à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche. Quiconque s’oppose à ce que le régime juge être la nouvelle étape du progrès sera tôt ou tard assimilé à la première, surtout s’il s’entête dans son opposition, et cela même s’il vient de la gauche. Une typologie s’impose : est qualifié d’homme de droite respectable celui qui accepte les évolutions du monde sans enthousiasme et qui croit même devoir les faire accepter à son camp. Est jugé appartenir à la droite conservatrice qui les combat tout en se sachant vaincue. Est baptisé « extrême droite » qui espère renverser la tendance, gagner et remporter l’adhésion populaire. L’évolution du lexique fait qu’on l’associe aujourd’hui plutôt au populisme identitaire.

Inversement, il faut aller loin, très loin, pour se faire classer à l’extrême gauche. Les spécialistes rassemblés en colloque peinent à identifier l’extrême gauche.  Au mieux consentent-ils à l’associer
à la violence des antifas ou aux anticapitalistes revendiquant explicitement leur filiation trotskyste. Les spéculations conspirationnistes de Jean-Luc Mélenchon à propos de Mohammed Merah ou son compagnonnage de route avec Jeremy Corbyn ne suffisent pas à le rendre suspect. On se montre toutefois de même réservé quand vient le temps d’associer à l’extrême gauche la mouvance racialiste, décoloniale, indigéniste ou néoféministe. On comprend pourquoi : sur ces questions, la mélenchonie parle le même langage que la macronie, qui célèbre aujourd’hui un Pap Ndiaye. De manière assez fascinante, qui parle le langage de la race, aujourd’hui, pour peu qu’il fasse le procès des « Blancs », sera classé dans la gauche audacieuse. Qui s’y refusera au nom de la nation pourra finir à l’extrême droite. En dernière instance, on jugera « l’extrême gauche » préférable à « l’extrême droite ».

On en revient à notre point de départ : il faut toujours décrypter les slogans et les étiquettes par lesquels un régime entend catégoriser ses adversaires.  Et pour peu qu’on ne se sente pas obligé de reprendre les catégories mises en circulation par la propagande du régime diversitaire, on en conclura que la lutte contre « les extrêmes » ne veut rien dire, sinon qu’elle sert à normaliser les préjugés et les intérêts d’une caste incapable de s’imaginer qu’on n’applaudisse pas le monde qu’elle nous propose.

Source : Le Figaro 18/6/2022

 

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vendredi, 17 juin 2022

Le monde politique est un trompe-l’œil

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Ivan Rioufol*

La politique, laissée aux marchandages des apparatchiks et au manichéisme des faiseurs de peur, est un trompe-l’œil. Ce qui est à voir et entendre est à rechercher dans les silences de la France populaire quand elle refuse le jeu de dupes : il permet à des coucous comme la Nupes et ses bobos-faux-prolos de s’installer dans les nids abandonnés par la droite. Ces Français qui ne votent plus ne sont pas à accabler. Les abstentionnistes n’ont pas abandonné la politique ; c’est la politique qui les a abandonnés. Cela fait des décennies que les élus ne savent plus parler aux gens ni entendre les plaintes de ceux qui voient leur nation se dissoudre dans une identité liquide.

(…) La France est sur un volcan. Les dirigeants avancent comme des somnambules, imperméables aux indignations sourdes des oubliés. La déconnexion du réel est telle, au cœur de l’État, que le gouvernement ne s’est pas contenté de nier les razzias des voyous de Seine-Saint-Denis contre des supporteurs anglais ou espagnols au Stade de France (voir dernier bloc-notes). Les images des caméras de surveillance, qui auraient pu illustrer ces faits, ont elles-mêmes été détruites pour n’avoir pas été réclamées par la Justice dans les délais. Pour sa part, Macron a annoncé le 4 juin son choix de créer un pompeux « Conseil national de la refondation », après avoir admis que les Français étaient « fatigués des réformes qui viennent d’en haut ». Toutefois, ce n’est pas un énième machin, cornaqué par le président qui a lui-même défini les sujets (indépendance, plein emploi, neutralité carbone, égalité des chances, renaissance démocratique), qui résoudra la crise de la démocratie. Celle-ci passe au préalable par l’institution de la proportionnelle, intégrale pourquoi pas, afin de rendre le Parlement représentatif du pays.

(*) Extrait de l’édito d’Ivan Rioufol, Figaro 17/6/2022

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mardi, 14 juin 2022

La croissance mondiale ne rime plus forcément avec celle du commerce mondial

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Au Forum mondial de l’investissement d’Amundi, Pascal Blanqué a estimé que l’Occident allait devoir redécouvrir la vieille économie. Il est convaincu d’une poursuite des politiques monétaire et budgétaire accommodantes. Les banques centrales ne prendront pas le risque d’une récession et d’un effondrement des marchés financiers. Le monde commercial est en voie de se régionaliser et la suprématie du dollar va être remise en question.

Lire la suite ICI

Source : Les echos 13/6/2022

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Réindustrialisation, un mouvement est engagé

cousquer.jpgDavid Cousquer*

Une réindustrialisation de la France est envisageable, même si cela prendra du temps après cinquante ans en sens inverse. Plusieurs signes relètent qu’un mouvement est clairement engagé : en 2021, l’industrie est redevenue une des grandes activités créatrices d’emplois. Parmi les bonnes nouvelles, l’aéronautique est repassée dans le vert et l’automobile aussi, qui investit dans la batterie et le véhicule électriques.

Le pays a enregistré un niveau record de 120 ouvertures nettes d’usines. Pour les relocalisations, la hausse entamée au dernier trimestre 2020 a été très forte – elle baisse cependant d’intensité début 2022. Pour accompagner la réindustrialisation, il faut se positionner sur les filières que l’on souhaite développer à grande échelle, car aujourd’hui l’industrie tricolore est trop centrée sur des productions de niche. Cette lacune est en partie liée au manque de foncier rapidement disponible, pour des projets d’ampleur qui nécessitent 200, voire 400 hectares. Il est important d’anticiper et de pré-aménager de tels espaces, ce qui est une gageure au vu des réglementations (objectif de zéro artiicialisation nette de terres...).

Quand le constructeur taïwanais de semi-conducteurs TSMC a voulu construire une usine, il a choisi les États-Unis et l’Allemagne, notamment pour cette raison ! Parmi les autres freins, je soulignerais la pénurie de compétences. À force de penser que l’industrie n’avait pas d’avenir, on a cessé de former des jeunes. Il existe donc un éventail de mesures à prendre. Les politiques de tous bords en ont pris conscience et s’emparent du sujet.

(*) Fondateur du cabinet Trendeo,  une société de veille et de recherche d'informations en matière d’industries et de stratégies

Sourece : Les Echos, 13/6/2022

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samedi, 11 juin 2022

Un nouveau hors-série de Présent consacré à Céline

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Vendu en kiosques 5,00 €

ou sur le site de Présent cliquez ici

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Dans le dernier numéro de la revue "Politique magazine" : un bel article sur le livre "Jean Picollec l'atypique"

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Politique magazine cliquez ici

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Le spectre d’une crise alimentaire mondiale à venir

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Patrick Parment

L’un des dommages collatéraux de la guerre déclenchée par les Russes en Ukraine est la crise qu’elle provoque au niveau agroalimentaire dans la mesure où tant l’Ukraine que la Russie fournissent à eux seuls 12% des calories commercialisées dans le monde. Evidemment, les médias mainstream tombent à bras raccourci sur la Russie qui serait la grande responsable de ce désastre à venir. Mais le grand responsable, c’est bien ce grand Satan qu’est l’Amérique et qui sème le désordre partout où il passe et sur tout ce qui bouge depuis des décennies. Est-il bien utile de rappeler ici que si Poutine a décidé d’intervenir en Ukraine – pays ô combien sensible à l’âme slave et lié charnellement à la Russie dont elle est l’une des composantes culturelles – c’est bien parce qu’à travers ce pantin de président Volodymyr Zelensky, installé par les Américains, celui-ci n’a pas respecté, entre autres promesses, les accords de Minsk.

Faut-il rappeler aussi que les Américains sont présents en Ukraine depuis plus d’une bonne décennie et qu’à travers ce pays, ils mènent leur guerre contre la Russie qui refuse dans rentrer dans leur petit jeu du mondialisme. Si l’on fouille plus encore, on trouve une guerre qui relève de la géopolitique entre les puissances maritimes et les puissances continentales. L’Amérique, puissance maritime veut conserver envers et contre tous, son leardership sur le monde. Ce qui explique également qu’elle a désigné la Chine, autre puissance continentale, comme ennemi déclaré. Ce qui devrait éveiller quelques souvenirs aux Européens où les Anglais ne manquèrent jamais de fomenter des guerres sur le continent afin d’éviter que n’émerge, face à eux, une puissance continentale. Ce fut le cas, entre autres, avec Napoléon, ce sera le cas avec l’Allemagne en 1914 et rebelote en 1940 avec l’appui massif, cette fois, des Etats-Unis. Il devait en résulter un plan Marshall qui mettra les Européens sous tutelle. C’est malheureusement toujours le cas.

Avec cette guerre, les Américains qui poussent les Européens au crime, n’ont pas mesurer les conséquences d’une telle guerre. Car derrière  ces sombres intentions purement économiques ne l’oublions pas se cache une guerre alimentaire qui va mettre le monde à feu et à sang et dont les Américains n’auront pas la maîtrise. L’Amérique est une ile, c’est tout à la fois sa force et sa faiblesse. Car coupé du trafic maritime, elle perdrait l’essentiel de sa puissance. Ce qui a été le cas de l’Angleterre. Et la perfide Albion en quittant le navire européen, illustre une fois de plus ce propos de Churchill : « Avant de prendre une décision, je regarde toujours à l’Ouest ». A savoir vers Washington !

L’hebdomadaire Le Nouvel économiste (10/6) dresse, dans une version bien-pensante évidemment, un état des lieux pas très joyeux, en cas de crise alimentaire. Instructif.

Lire la suite ICI

Source :Le Nouvel économiste 10/6/2022

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vendredi, 10 juin 2022

Autopsie de la désindustrialisation française

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Le livre de Nicolas Dufourcq est un réquisitoire implacable et minutieux contre, notamment, les décisions politiques, de gauche ou de droite, qui ont conduit à la disparition de la moitié de nos usines, entre 1995 et 2015.

Christine Kerdellant

Certains livres font date. Celui-ci est signé de Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, un HEC qui a créé cinq start-up sur le campus, avant d’intégrer l’ENA. De sa double culture, de sa double expérience comme dirigeant d’entreprise et comme inspecteur des finances, mais surtout de sa fréquentation des patrons de l’industrie et des politiques depuis plus de trois décennies, il a tiré un diagnostic sur les causes de l’effroyable désindustrialisation française.

Après une centaine de pages d’un réquisitoire minutieux, il donne la parole à trente entrepreneurs « survivants », patrons de PME ou de grands groupes, qui livrent leur propre vision de l’enchaînement fatal : Thierry de la Tour d’Artaise, Xavier Fontanet, Laurent Burelle, Bruno Bouygues, Joseph Puzo, Frédéric Sanchez... Des politiques ont pris aussi la plume : Pascal Lamy, Jean-Pierre Chevènement, Renaud Dutreil, Alain Madelin, ou Guillaume Bachelay. Ils voisinent avec des banquiers (Jean-Claude Trichet, François Villeroy de Galhau...), des économistes (Laurence Boone, Patrick Artus, Jean-Marc Daniel, Elie Cohen, Xavier Ragot...), des syndicalistes et des fonctionnaires. L’épilogue est rédigé par Louis Gallois, le premier qui ait réussi à se faire entendre sur le sujet, avec son rapport de 2012 sur la compétitivité.

La société tout entière s’est détournée de l’industrie

On referme le livre sonné, en rage contre le court-termisme des politiques de tout bord, qui ont sévi pendant quarante ans. Et l’on s’en veut de toutes ces fois où, entendant le lamento des patrons sur le « poids des charges », la taxe professionnelle ou de l’ISF, on s’est agacé... Le mal est fait, et le décompte vertigineux : entre 1995 et 2015, la France s’est vidée de la moitié de ses usines. 2,2 millions de jobs se sont évanouis dans la nature ! Ces fermetures, exodes et autres disparitions se sont faits à bas bruit. La désindustrialisation a commencé dans les années 1970, mais elle s’est accélérée à l’aube de l’an 2000. La société tout entière s’est détournée de l’industrie, comme on stigmatise les armées vaincues. Sans comprendre que se jouait notre prospérité collective.

« Pavie a été perdue dans le brouillard d’un matin humide, Austerlitz a été gagnée dans une brume identique, écrit Nicolas Dufourcq. Ce qui distingue les deux batailles est que la seconde a été lue, brillamment, par Napoléon, quand la première est restée indéchiffrable pour les chevaliers français. La bataille industrielle des années qui suivent le déclenchement de la mondialisation après la réunification allemande, l’écrasement de Tiananmen et la chute de l’Union soviétique n’a pas été lue. Nous n’avons cessé de la subir. Pire, nous avons pris des directions opposées à nos intérêts stratégiques. »

Le premier coup est porté après le choc pétrolier de 1974. Le gouvernement décide d’une politique de protection des individus et de stimulation de la consommation. Le parlement, lui, tente de bloquer l’hémorragie des emplois en votant en 1973 la « cause réelle et sérieuse du licenciement » puis en 1975 « l’autorisation administrative préalable ». C’est la lente et fatale rigidification du droit du travail qui commence, et qui durera jusqu’aux assouplissements des lois Sapin, Rebsamen, Macron, El Khomri et les ordonnances Pénicaud. Après l’augmentation des cotisations patronales, jusqu’ici plafonnées dans leur assiette par la notion de « plafond de la Sécurité sociale », et leur déplafonnement dans l’assurance maladie, le coût du travail ne va cesser d’augmenter. L’épisode 1981, avec la cinquième semaine de congés payés, les 39 heures, les lois Auroux, l’IGF, et l’augmentation des charges patronales, poursuit le travail de sape. « Le modèle social français pèse de tout son poids sur les entreprises », écrit Nicolas Dufourq. Pour les PME industrielles, c’est un choc de compétitivité immédiat face aux Allemands, aux Italiens, aux Néerlandais. Et encore : à l’époque, l’économie n’est pas mondialisée.

Tirer les leçons du passé pour ne plus recommencer

Les années 1990 et les années 2000 – avec le moment clé des 35 heures – viennent alourdir le fardeau. Impossible de résumer le déroulé méthodique auquel procède Nicolas Dufourcq, décennie par décennie. Tout y passe : le manque d’anticipation de la déferlante chinoise, la surestimation des difficultés allemandes et la sous-estimation de la transformation de l’Europe de l’Est en plateforme ultracompétitive, l’échec du plan machine-outil, la confiance mise dans les grands groupes pour mener une politique industrielle – alors qu’ils sont presque tous obligés de partir produire à l’étranger pour survivre...

Et l’on charge plus encore les entreprises qui restent, avec la C3S en 1992 ou le déplafonnement de l’ISF par Alain Juppé, qui force les dirigeants à remonter des dividendes pour permettre aux actionnaires familiaux de payer leur impôt. Mais Nicolas Dufourcq montre que la responsabilité est aussi syndicale ou médiatique. Tous coupables ?

Réindustrialiser est encore possible, à condition de tirer les leçons du passé. Depuis 2015, le détricotage a commencé. Ce livre tombe à pic pour que les candidats aux législatives prennent conscience du massacre perpétré, comprennent que l’effondrement de notre PIB par tête, par rapport à l’Allemagne, est la conséquence de ce désastre industriel, et intègrent le message : plus jamais ça.

La désindustrialisation de la France, 1995-2015, par Nicolas Dufourcq, Editions Odile Jacob, 384 p.

Source : Les Echos, 10/6/2022

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jeudi, 09 juin 2022

Sur le climat, on nous enfume !

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Dans un dernier ouvrage à la fois précis et accessible, le physicien François Gervais revient en détail sur la réalité des phénomènes climatiques qui nourrissent le récit catastrophiste entretenu par le Giec et amplifié par les médias, et dénonce un égarement  collectif dont la planète en général et l'Occident en particulier pourraient bien ne pas se relever.

Entretien de François Gervais par Mickaël Fonton de Valeurs actuelles (9/6/2022).

Lire l’entretien ICI

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Ecole, Hôpital, chronique de l’effondrement

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Natacha Polony

Emmanuel Macron, croque-mort en chef, a bien choisi ses deux interventions destinées essentiellement aux médias. L’une sur  l’hôpital, l’autre sur l’école.  Ces deux sujets résument bien le déclassement français. Ils incarnent la destruction de ce qui faisait de la France une grande nation : sa capacité à promettre à ses citoyens une vie meilleure et à les porter au plus haut d'eux-mêmes pour qu'ils soient les futurs acteurs de ce progrès.

Lire la suite ICI

Source :Marianne 9/6/2022

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mercredi, 08 juin 2022

Le livre "Jean Picollec l'atypique" : la presse bretonne en parle...

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Lu dans Le Télégramme de Brest cliquez ici

De la première à la dernière ligne, on est à rebours de ce qu’il est convenu d’appeler le « politiquement correct », Pico - pour ses proches - ayant toujours été « cash » - et n’ayant jamais dérogé à cette règle. Il a édité tous les « mal pensants » comme disait Bernanos, tous les journalistes ou essayistes ostracisés par la plupart des « grands éditeurs ». C’est aussi un bel exemple de la fameuse « méritocratie », morte, hélas, depuis deux ou trois décennies. Son père modeste marin, sur son bateau de six-huit places, assurait la navette du « passage Lanriec » connu des vieux Concarnois.

Brillant élève, Pico rêve de prolonger la tradition maritime familiale, « par le haut », et vise l’École navale. Or en terminale, son lycée le présente au Concours générale d’histoire, et il en sort premier ! On lui offre une bourse et une chambre à la cité universitaire d’Antony, à condition qu’il s’oriente vers des études d’histoire… Il fait ce choix pour des raisons, évidemment, financières. C’est à Antony qu’il va prendre ses premières marques en politique. Elles ne seront jamais de « gauche »… Mais, comme le confie son ami Jean-Clément Texier, il manifestera « un exceptionnel esprit d’ouverture, sans la moindre exclusive idéologique. »

Une synthèse d’une étonnante palette d’écrivains

Il commence, en 1966, sa carrière à la direction du Larousse ; cofonde, en 1972, avec Alain Moreau, les éditions éponymes ; enfin, il crée sa propre maison en décembre 1978, tout en étant conjointement directeur de La Table Ronde. Durant son long parcours d’éditeur, si Pico publie de nombreux romanciers, il va surtout affirmer son anti- conformisme à travers des auteurs qui feront du bruit, sinon scandale, dans le pot de chambre parisien.

De Jean Montaldo à Pierre Péan, d’Ollier Mordrel à Roland Dumas, de Jacques Vergès à Roland Jacquard… Sans parler de « Une enquête de police sur le Canard Enchaîné ». C’était une première qui valut à Pico d’être blacklisté par l’hebdomadaire satirique.

Une des qualités de l’ouvrage, « Jean Picollec l’atypique ! » richement illustré et documenté, est justement d’offrir une synthèse de cette étonnante palette d’écrivains, de comparses, d’amis qui l’accompagnent depuis des lustres.

Reste une énigme. Comment a-t-il pu travailler de façon si efficace, si rigoureuse dans le gigantesque « bordel » qui lui tenait lieu de bureau ? Il y naviguait très à son aise, au fond comme Charles Péguy dans sa célèbre « boutique » que Bernard Grasset qualifiait de foutoir.

couv j picollec site.jpgJean Picollec l'atypique

Philippe Randa

Nombreuses contributions

Préface de Roland Hélie

270 pages

29,00 €

Pour commander ce livre cliquez ici

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mardi, 07 juin 2022

Lu dans Rivarol : Jean Picollec, un éditeur libre et atypique

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Robert Spieler (Rivarol cliquez ici)

"Toujours vivant, toujours indépendant, toujours sur le fil du rasoir": C'est ainsi que Jean Picollec, éditeur hors normes, bien connu dans "nos milieux", se définit. Roland Hélie et Philippe Randa ont eu la riche idée de consacrer un livre, paru aux éditions Synthèse nationale, à ce personnage pittoresque, éditeur ayant publié de nombreux livres non conformistes, breton fier de son identité, engagé dans le combat national breton, français et européen, ami de personnalités tout à fait inattendues de tous bords, ayant fait partie du bureau politique d'Ordre nouveau tout en soutenant la Nouvelle Droite d'Alain de Benoist et fréquentant amicalement aussi bien Jean-Edern Hallier que Vincent Bolloré, le barde Jean Markale ou l'écrivain Yann Queffelec. 

Breton d'abord

Jean Picollec est né le 15 juin 1938 à Port-Lyautey (aujourd'hui Kenitra) au Maroc. Il passera son adolescence à Tanger qui était alors zone internationale, où son père était douanier, comme beaucoup de Bretons. Mais les vraies racines de Jean sont à Concarneau où trois de ses grands-parents sont enterrés, le quatrième ayant été "mangé par les crabes", une expression qui évoque les marins-pêcheurs qui ont péri en mer et dont on n'a pas récupéré le cadavre. Tous les ascendants du futur éditeur sont bretons et, raconte-t-il, "dans la famille,les femmes portaient la coiffe de Pont-Aven" et "sa grand-mère paternelle est morte sans avoir appris le français", sa mère n'ayant quant à elle appris le français qu'en allant à l'école. Jean se souvient des humiliations subies par les petits Bretons (les mêmes que celles subies par les Alsaciens), considérés comme des "ploucs". Il se souvient des panneaux à l'école, où était écrit : "Il est interdit de parler breton et de cracher par terre". Il relève qu'on imposait aux Bretons une civilisation gallo-romaine, alors qu'ils sont des Celtes avec leurs légendes fabuleuses, telles Tristan et Iseult ou Merlin l'enchanteur. Notons qu'un des aspects les plus intéressants du livre se trouve dans les annexes et les notules, nombreux et passionnants, éclairant des biographies, des événements historiques ou tout simplement, racontant des anecdotes. C'est ainsi que Jean Picollec relate l'origine bretonne du mot "baragouiner". Lors de la guerre de 1870, les soldats de l'armée de Bretagne, suspects aux yeux du gouvernement républicain de Gambetta, furent parqués, dans des conditions épouvantables à Conlie, dans la Sarthe, dans des baraquements submergés, pataugeant dans la boue, très mal équipés : un vrai mouroir. Ils crevaient littéralement de faim et de soif, et réclamaient sans cesse aux soldats français du pain (Bara) et du vin (Gwin), leur répétant ces deux mots, dont les Français ne comprenaient pas la signification, d'où l'apparition du mot "baragouiner".

Etudes et croix celtique !

Jean Picollec voulait évidemment être marin et porter le bel uniforme d'officier de la marine. Mais, présenté avec succès au concours général d'histoire, bénéficiant ainsi d'une bourse et d'une chambre en Cité U, à condition de poursuivre des études d'histoire, il abandonna ses ambitions de devenir marin. Son voisin à la Cité était... Lionel Jospin, guère chaleureux avec les autres, et notamment avec lui, raconte Jean. C'est l'époque où il va rencontrer Jean-Marie Le Pen mais aussi Alain Jamet au fameux Bar du Panthéon, alors fief de la corpo de droit. A cette époque, Jean est très conscient du danger soviétique. Il découvre l'extraordinaire livre du transfuge soviétique Victor Kravchenko, J'ai choisi la liberté, qui le renforce dans son anti-communisme. Vient la guerre d'Algérie. Il est bien sûr très hostile aux porteurs de valises, des "traîtres" et a de la sympathie pour les Pieds-Noirs, suivant de près la "semaine des Barricades". En ce début des années 1960, Jean prépare une thèse d'histoire en Sorbonne, consacrée aux mouvements autonomistes bretons de 1939 à 1945. Il rencontre Maurice Bardèche et découvre sa revue Défense de l'Occident dans laquelle paraitront 7/8 articles de sa plume. La liste des collaborateurs, réguliers ou occasionnels de Défense de l'Occident, laisse rêveur. Parmi eux, Jean Anouilh, Marcel Aymé, Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent, Lucien Rebatet, Michel Déon, Robert Poulet, et tant d'autres. Philippe Randa écrit : "De tels noms prestigieux laissent rêveur à une époque où un simple entretien donnés à des journaux dénoncés comme "proches du Front National" suffit à vous attirer l'opprobre médiatique". Picollec va cotoyer François d'Orcival autour d'Europe Action, mais aussi Jean Mabire, Alain de Benoist, Dominique Venner. Il rencontre, au retour de son exil, Olier Mordrel, cofondateur du Parti autonomiste breton, dirigeant de la revue Stur durant la guerre, collaborateur à Radio Paris, condamné à mort par contumace en juin 1946, qui put se réfugier en Argentine pour ne revenir en France qu'en 1972. Mais son engagement politique sera motivé essentiellement par François Duprat qui l'incite à adhérer à Ordre nouveau. Plus tard, en 1979, il tâtera de la démocratie aux côtés de Jean-Edern Hallier. Ils tenteront de présenter, ensemble, une liste appelée "Région Europe" aux élections européennes. Sans grand succès. Jean Picollec témoigne : "Nous ne pûmes même pas nous payer de bulletins de vote". Mais il fallait bien travailler pour nourrir sa famille (il aura deux filles). 

L'aventure de l'édition

Il va rentrer dès février 1966 à la direction générale de Larousse. Il y restera presque six ans. Puis vint l'aventure de la première Maison d'édition, créée par Alain Moreau, qui avait fait carrière dans l'immobilier et avait racheté les éditions à compte d'auteur de la Pensée universelle. Il proposa à Picollec de créer une "vraie" maison d'édition et de se charger de son développement. Ce sera un succès. Il crée la fameuse collection avec "B... comme Barbouzes", "D... comme drogue", S... comme Sanguinetti", s'attaquant dans ce dernier livre à Alexandre Sanguinetti, un des hommes les plus puissants de France, un des responsables de la police parallèle du régime, le Service d'Action Civique (SAC), qui sera ministre et secrétaire général de l'UDR en 1973-1974. Picollec va publier Bokassa 1er, un des premiers livres de Pierre Péan, brillant journaliste d'investigation. Le livre n'est certes pas un panégirique du couronnement de l'empereur Bokassa 1er, tandis que toute la presse parisienne est à plat-ventre et s'émerveille, à commencer par Jean-Pierre Elkabach. 

La collaboration de Picollec avec les éditions Moreau prendra fin en 1978, avec la création de sa propre maison d'édition. Il publiera une douzaine de livres par an, avec deux axes majeurs : l'histoire contemporaine et la Bibliothèque Celtique. La publication du livre Le dossier secret du Canard enchaîné, suscite la fureur du volatile qui alla jusqu'à menacer la maison d'édition (pas Jean Picollec, tout de même !) de mort. Autre livre qui fit du bruit : La guerre des truands de Claude Picant. Son sous-titre : Le who's who des truands français, dans lequel on ne distingue plus très bien le truand et l'homme politique. Roland Gaucher évoquera quant à lui Le Réseau Curiel qu'il décrit comme le "chef du réseau anti-occidental le plus efficace" qui eut des ramifications partout dans le monde. Il sera assassiné le 4 mai 1978 par deux hommes dans les couloirs de son immeuble, une exécution revendiquée par un curieux "commando Delta" et par le Groupe Charles Martel. 

Des livres politiquement peu corrects

Tous ceux qui pénètrent pour la première fois dans le capharnaüm de son bureau sont stupéfaits. Cet homme d'ordre travaille dans le foutoir le plus total. Un de ses auteurs, Bernard Marck raconte : "Chez lui, on marche sur du papier, des épaisseurs de journaux, de lettres, tandis que l'on frôle des murs de manuscrits en équilibre instable." Mais attention, raconte Marck : "Jean sait l'emplacement de chaque lettre, de chaque journal, de chaque manuscrit, de chaque livre reçu". 

Jean Picollec a multiplié l'édition de livres qu'aucun autre éditeur n'aurait osé publier, certains leur paraissant "gênants" pour leur image, à cause des conséquences, notamment politiques. C'est le cas de Bouteflika, une imposture algérienne de Mohamed Benchicou qui lui vaut des poursuites pendant plusieurs années, Bouteflika lui réclamant 100 000 euros pour diffamation. Il sera finalement condamné à... 1 euro. Picollec ose aussi publier un livre objectif de Philippe Chesnay, sur le général Pinochet. L'auteur y pose la question : "Pourquoi, après dix-sept ans d'une dictature présentée comme une des plus impitoyable de notre époque, Pinochet recueillit-il encore 45% des suffrages populaires favorables à son maintien à la tête de l'Etat ?" Pourquoi, à la chute de la dictature, en 1990, le Chili était-il, en matière économique, le "bon élève du continent" ? Ses livres sur la Seconde Guerre mondiale rencontrent eux aussi le succès, notamment celui de Jacques Vergès, "Je défends Barbie", où l'on peut lire la plaidoirie de l'avocat au procès de Klaus Barbie. C'est Jean-Edern Hallier (encore un Breton !) qui avait présenté Picollec au sulfureux avocat  ("un esprit vif, qui n'était ni conventionnel, ni sectaire"). On apprend qu'il fut enterré religieusement ! Quel fascinant personnage ! Il avait totalement disparu durant une dizaine d'années sans qu'on ne sût jamais où il s'était caché. Certains pensent qu'il avait rejoint les Khmers rouges... Autres livres passionnants édités par Jean Picollec : Bucard et le francisme d'Alain Deniel (encore un Breton), Degrelle persiste et signe qui est une longue interview télévisée de Jean-Michel Charlier, la biographie de René Bousquet par son fils Guy (René Bousquet, cet inconnu), ou encore la biographie de l'amiral Bléhaut, ministre du Maréchal, par son fils (Pas de clairon pour l'amiral Bléhaut). Car à sa mort, De Gaulle avait interdit l'usage traditionnel du clairon lors de ses funérailles pour avoir suivi le Maréchal à Siegmaringen. Citons aussi ce livre absolument passionnant de Philippe Randa, le "Dictionnaire commenté de la Collaboration française", sans oublier le Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie de Jean-André Faucher et le Dictionnaire des prénoms d'Alain de Benoist. Mais des plus de 350 ouvrages du catalogue de Jean Picollec, son plus grand succès est celui du célèbre Au nom d'Oussama Ben Laden de Roland Jacquard, paru par un hasard incroyable le 12 septembre 2001, quelques heures seulement après les attentats de New York. Traduit en 26 langues, il connut une très grosse diffusion. Le livre eut même droit à une précommande en langue féringienne, la langue des îles Féroé ! 

Quel homme !

Quel homme, ce Jean Picollec ! Nicolas Gauthier le décrit, "jovial et bonhomme, recevant comme un prince, offrant de généreuses rasades de son whisky breton, un sourire monté sur pattes, une générosité jamais feinte: la marque des Grands". Cet "éditeur hors-pair, découvreur de talents et indépassable en son métier dès lors qu'il s'agit d'exiger de ses auteurs de livrer le meilleur d'eux-mêmes n'hésite pas à mettre, sa noblesse d'âme et de coeur aidant, son imposant carnet d'adresses au service de chacun. Car, poursuit Nicolas Gauthier, "Jean Picollec connaît tout le monde. Hommes et femmes. De droite et de gauche". Le journaliste Jean Bothorel décrit son vieil ami comme "un homme de caractère" et cite Jean Renard : "Un homme de caractère n'a pas bon caractère", ajoutant : "Tous ceux qui ont pratiqué "Pico" conviendront avec moi qu'il a un caractère de cochon". Car ce diable d'homme est aussi, dit Bernard Marck, "un tortionnaire" mais, Dieu merci, un "tortionnaire sympathique", exigeant avec ses auteurs, son terrible crayon à la main, anotant, corrigeant, soulignant, faisant preuve du "redoutable entêtement breton", menant sa maison "comme un capitaine de chalutier prend la mer par tous les temps". Concluons avec cette définition que Bernard Marck donne de Jean Picollec : "un grand homme qui s'ignore"...

Jean Picollec, l'atypique, présenté par Philippe Randa, préface de Roland Hélie, 250 pages,  29,00 €  (plus 5,00 € de port), commande à Synthèse nationale, BP 80135-22301 Lannion PDC ou sur Synthèse éditions cliquez ici

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lundi, 06 juin 2022

La France de Sardou est insolente et, elle, vraiment insoumise

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Thomas Morales *

 Rayer la France de Sardou d’un trait de plume ou la moquer d’une saillie oratoire, c’est méconnaître, à la fois les profondeurs de notre pays et ne pas vouloir entendre ce battement qui traverse les âges. Il résonne à Moulins, à Landerneau, à Monticello ou à Fontainebleau. Ne l’entendez-vous pas? Dans nos belles provinces, mais aussi dans nos cités-dortoirs fracturées, ce cœur si souvent attaqué, meurtri, pleure en silence, crie devant tant d’infamie, souffre des avancées progressistes et des modes ridicules, de la fin d’une époque où la légèreté et le sens des responsabilités guidaient un peuple éclairé. Ce cœur est blessé, trahi un peu plus chaque jour par ses dirigeants, mais il ne rompt pas. Il résiste aux attaques malveillantes et aux salisseurs de mémoire, comme les appelait Michel Audiard.

La France de Sardou n’est pas rance, elle est mélancolique, boulevardière, taquine, champêtre, aventureuse, insolente, persifleuse et, elle, vraiment insoumise. Quand les responsables politiques enferrés dans leurs idéaux du moment comprendront-ils que cette nostalgie fait partie intégrante de l’esprit français ? Elle est consubstantielle à notre dessein national. Ce qui nous vaut encore un peu de considération et d’estime de par le monde. Elle court de Guitry à Blondin, de Reggiani à Johnny, de Boudard  à Éluard, de Rabelais à Fallet, de Proust à Anquetil, de Nestor Burma à Joss Beaumont. Elle en est le moteur et le métronome ; l’horizon et la mélodie ; la force tellurique et l’espoir fugace.  Elle donne le tempo à nos écrivains, le feu à nos chanteurs et la flamme à nos acteurs. Vénérer la France de Sardou, ce n’est  pas faire acte de passéisme, de ringardise ou, pire, d’ostracisme. Au contraire, c’est plonger dans un bain de jouvence et retrouver notre bien le plus essentiel, sans lequel nous serions tous nus devant l’éternel. Je veux parler de cette langue incandescente et de son corollaire, le second degré. La fluidité et ses arpèges ensorceleurs doivent perpétuellement cheminer avec l’impétuosité du créateur et ses humeurs vagabondes. Sardou connaît mieux que quiconque ces courants contraires et la java des mots.

Le compromis est si difficile à trouver dans l’écriture d’une chanson ou d’un roman. Toute forme d’art naît de cette lutte épuisante sur la feuille blanche à inventer son propre style. La France de Sardou en est l’incarnation vibrante. Elle aime secouer nos habitudes, nous faire réagir à l’actualité et nous emporter dans sa geste rieuse. À la manière des grands tubes qui ont jalonné sa carrière, ce mélange d’amertume contenue et de joie gamine, d’envolées lyriques et de repli sur soi, d’amour déçu et de folles étreintes charnelles trace le portrait intime d’un pays qui tangue, mais ne renonce pas à son idéal émancipateur.

La France de Sardou s’inscrit dans un long processus qui prend sa source chez Villon et poursuit sa route au gré des vents mauvais. Vaille que vaille, elle est animée par des valeurs immarcescibles que sont le refus du sérieux, le goût pour la saine provocation, la méfiance naturelle face aux inquisiteurs et cet élan salvateur qu’on nomme la recherche du bonheur. Plus personne aujourd’hui, si ce n’est le candidat communiste à l’élection présidentielle, ne se risque à invoquer ce mot simple, presque désuet, dépourvu de morgue et d’intellect. Éminemment dangereux aux yeux de nos nouveaux activistes.

Cette France-là, populaire et fière de son passé, qui utilise son automobile par nécessité économique et rêve d’une maison individuelle, ne craint ni les ricanements ni les oukases grâce à Michel Sardou, porte-parole, malgré lui, des déclassés de la mondialisation. Et ils sont nombreux à patienter dans ce long purgatoire depuis une trentaine d’années. Comme s’ils étaient fautifs de leurs comportements et inconscients des enjeux actuels. Ils ont le dos large et beaucoup de patience.

Cette France excentrée qui ne pétitionne pas aspire seulement à la quiétude, à la sécurité et à la perpétuation de son modèle culturel. Elle n’a pas vocation à se flageller et à renoncer à ses principes sur l’autel de la bien-pensance. Elle ne cherche pas non plus à cloisonner, à étiqueter ou à déconsidérer l’Autre. Elle est ouverte si on la respecte. Elle croit fermement en ses propres vertus. Elle n’a pas l’impression d’outrager la planète et les bonnes mœurs lorsqu’elle s’offre une côte de bœuf persillée et un flacon de sauvignon, qu’elle soutient ses agriculteurs et ses vignerons en se souciant de la préservation des paysages et des savoir-faire.

Si la France de Sardou semble parfois un tantinet soupe au lait, c’est qu’elle tient à sa liberté d’opinion si douloureusement menacée. On voudrait la bâillonner à coups de règlements et d’intimidations médiatiques. Elle n’a pas décidé d’abdiquer devant quelques matamores en campagne électorale. Elle aime Gabin, Arletty, Blier, Belmondo, Broca, Noiret, Rochefort, Girardot, Cremer, Lonsdale, Sautet, Ronet, Brasseur, Serrault et Michou ; les pieds paquets et le crottin de Chavignol. La France de Sardou, c’est la France des copains, des rires complices, du zinc le matin à la lecture des moralistes le soir venu, du brouhaha des brasseries recouvertes de moleskine rouge aux seins nus des plages varoises, d’un paquebot désossé aux Raquel du samedi, des poèmes d’Hardellet lus sur les bords d’une Loire sauvage aux ailes pointues d’une Peugeot 404 aperçue dans Pierrot le fou, de Godard, de Carlos plongeant dans une piscine chlorée à Eddy chantant sur les fortifs, des dessins ravageurs de Claire Bretécher dans les journaux aux aphorismes de Jean Carmet à la télé. Cette France-là a nourri notre imaginaire et construit notre personnalité. Loin de se figer dans la naphtaline, elle a donné une puissance démultipliée à nos espérances.

Alors, quand l’orage tonne et que les malfaisants viennent grignoter nos dernières parcelles de bonheur, qu’il est doux et réconfortant de communier avec la France de Sardou. J’entrevois un jeune acteur en gabardine toréer sur une route de Normandie, du côté de Tigreville; j’écoute les premières notes des Lacs
du Connemara
, je relis Un taxi mauve, de Michel Déon, dans ma campagne berrichonne et je prie pour que le temps béni de la nostalgie dure encore et encore.

(*)  Auteur, notamment, d’« Éloge de la voiture. Défense d’une espèce en voie de disparition » (Éditions du Rocher, 2018), et de « Ma dernière séance. Marielle, Broca et Belmondo» (Pierre-Guillaume de Roux, 2021). Son nouveau livre, « Et maintenant, voici venir un long hiver... », a été publié en avril aux Éditions Héliopoles.

Source : Le Figaro 6/6/2022

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dimanche, 05 juin 2022

Retraite par répartition : si la gauche savait qui l’a inventée, elle la supprimerait…

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Boulevard Voltaire, 5 juin 2022

Le système de retraite par répartition est un des fleurons de la République, de l’exigence d’égalité et de solidarité de notre démocratie. Il fait partie des acquis sociaux, fruits de la lutte des travailleurs contre l’oppression du grand capital. Issu, historiquement, du programme du Conseil national de la Résistance (intitulé « Les jours heureux »), il est l’un des symboles de la renaissance de la patrie française après l’occupation nazie et la trahison de Vichy. Nos hommes politiques s’en gargarisent, nos bons journalistes, défenseurs nés de la démocratie, se lancent à son propos dans de sublimes tirades.

Tout cela sonne comme du Déroulède… avec un seul défaut : les spécialistes d’histoire sociale contredisent ce récit héroïque. Ils nous affirment, les bougres, que l’architecture du système de retraite a été mise en place par le gouvernement du maréchal Pétain, qui nous a même légué une de ses caractéristiques pérennes : le déficit. Et la principale raison pour laquelle cet odieux système pétainiste a perduré est que les hommes qui agirent après la Libération furent les mêmes qui avaient agi sous l’Occupation.

Par le décret-loi du 14 mars 1941, en effet, le régime de Vichy crée l’allocation en faveur des vieux travailleurs salariés, soit le « minimum vieillesse ». Il instaure en même temps une pension de retraite par répartition pour les assurés du commerce, de l’industrie et des professions agricoles (jusque-là, les caisses sectorielles fonctionnaient plutôt par capitalisation). Cette promulgation a été préparée par René Belin, ministre du Travail, qui sait de quoi il parle puisqu’il a été, durant les années 30… secrétaire général adjoint de la CGT !

Notons, d’ailleurs, que le ministre René Belin est celui qui a mis en place le premier fonds national de chômage, qui a réorganisé l’inspection du travail, qui a fait du 1er mai un jour chômé et payé, et autres épouvantables mesures dictatoriales.

Techniquement, celui qui a préparé le décret-loi du 14 mars 1941 est Pierre Laroque qui, révoqué du ministère du Travail en raison de ses origines juives, deviendra, le 5 octobre 1944, directeur général de la Sécurité sociale et mettra en place notre actuel système de protection sociale par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945.

Les caisses professionnelles ainsi regroupées possédaient des réserves de vingt milliards de francs. Selon les prévisions, la nouvelle caisse pouvait tenir six à sept ans, le temps que les cotisations des assurés permettent de trouver l’équilibre. En fait, le nombre des bénéficiaires s’avéra largement supérieur aux prévisions et les réserves s’épuisèrent en trois ans, ce qui conduisit la Commission administrative des retraites, dès le 4 juillet 1944, à signaler « l’extrême gravité » de la situation et à prédire que, sans action rapide, on arriverait sans délai à « un arrêt de tout le fonctionnement des assurances sociales ». Premier d’une série d’avertissements sur le déficit des retraites, dont nous sommes loin d’avoir vu la fin.

C’est ainsi que, dans les derniers jours de 1944, un projet d’ordonnance est élaboré qui transfère aux entreprises le financement des retraites en instituant un prélèvement spécial de 4 % payé exclusivement par les employeurs : le régime de Vichy nous a aussi légué le principe des « charges sociales employeur ».

Dans le cadre de la cancel culture et de la « lutte antifasciste », ne serait-il pas urgent de mettre à bas ce système de retraite par répartition issu de la « France moisie et pétainiste » et « des heures les plus sombres de notre Histoire » ?

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« Nous sommes des catholiques ordinaires voulant pratiquer la forme extraordinaire »

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Publié par Michel Janva,

Le Salon Beige, le 5 juin 2022 cliquez ici

Adresse de Jean de Tauriers, président de l’association Notre-Dame de Chrétienté,  ce matin 5 juin 2022, avant la messe de Pentecôte :

Chers amis pèlerins,

Quelle joie de vous retrouver aujourd’hui, en ce dimanche de Pentecôte, au pèlerinage de chrétienté ! Quelle joie de fêter avec vous notre quarantième anniversaire !

L’aventure du pèlerinage a traversé les années, les générations se sont succédées depuis 1983. Les anciens ont connu les persécutions puis la paix liturgique sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Les jeunes pèlerins découvrent avec stupeur la dureté glaciale du motu proprio Traditionis Custodes, les réponses de la Congrégation pour le culte divin, avec sa panoplie de restrictions, punitions, précisions bureaucratiques, menaces.

Il suffit de vous regarder, chers pèlerins : cela se voit : vous êtes nostalgiques d’une époque révolue ! C’est évident : vous voulez vivre en marge de l’Eglise dans des ghettos ! Soyons sérieux, la moitié d’entre vous a moins de 20 ans. Vos grands-parents n’ont même pas connu la période avant Vatican II.

Il faudra bien un jour que nos autorités regardent la réalité, celle toute simple qui saute aux yeux. Nous sommes des catholiques ordinaires voulant pratiquer la forme extraordinaire

Pèlerins de chrétienté, vous venez faire une retraite spirituelle de conversion pendant ces 3 jours de Pentecôte. Il s’agit de votre salut éternel et rien dans votre vie n’est plus important. Vous venez prier et vous voulez prier dans la liturgie tridentine, dans la forme traditionnelle d’où votre présence à ce pèlerinage. Vous venez également pour écouter et rencontrer les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes en charge de l’accompagnement spirituel. Vous venez rencontrer la grâce de Dieu pendant ces 3 jours et « crier l’Evangile » comme le demandait Saint Charles de Foucauld. Est-ce si compliqué de le comprendre ?

Les restrictions récentes qui ont empêché certains clercs diocésains de venir au pèlerinage sont désolantes et nous attristent profondément. Nous sommes en union de prières avec tous les interdits de pèlerinage de chrétienté.

Chers pèlerins, vous n’êtes pas responsables de la crise actuelle dans l’Église, de la disparition de la pratique religieuse, des séminaires vides, des catéchismes inconsistants, du relativisme ambiant. Vous n’êtes pas responsables des compromissions avec la morale catholique, du désastre de l’enseignement. Vous n’êtes pas responsables des interdictions des messes publiques, des ordinations, des sacrements et même des interdictions de soutanes que ce soit pour cause de Covid ou Traditionis Custodes.

Vous avez hérité de cette société sans Dieu. Vous devez élever vos enfants et transmettre la foi pour leur salut ce qui engage le vôtre. Comment dans la situation actuelle peut-on vous reprocher de choisir des paroisses, des prêtres, des catéchismes et écoles traditionnels ?

Nous supplions le Saint Père de regarder la vie quotidienne des catholiques. Nous ne sommes pas des théologiens subtils, de grands exégètes des intentions cachées de Vatican II ni des liturgistes raffinés. Nous sommes de simples familles catholiques voulant rester catholiques dans un monde qui ne l’est plus.

Tous les pèlerins, marcheurs et anges gardiens, prieront aux intentions du Saint Père, de nos évêques et de l’Église afin que nous ne soyons pas privés des sacrements et que nos prêtres puissent exercer leurs apostolats dans la paix.

En cette belle fête de Pentecôte, je sais que vous ne manquez pas de cette espérance qui, comme nous le dit Saint Paul, « ne déçoit pas, parce que l’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par le Saint-Esprit ».

Nous avons choisi cette année, si importante pour nous, de célébrer le Sacré Cœur, espoir et salut des nations. Le Sacré Cœur est une dévotion pour notre temps, il est le cœur de Dieu qui se penche sur l’homme, une descente de Dieu pris de compassion pour l’humanité. En 2023, l’année prochaine, nous fêterons le 150 anniversaire de la loi déclarant d’utilité publique la construction du Sacré-Coeur de Montmartre, sanctuaire de l’adoration eucharistique et de la miséricorde divine. Nous fêterons également le 100ème anniversaire de l’achèvement de sa construction en 1923.

Tout n’était pas mieux avant mais nous aimons ce temps où la République encourageait la construction d’églises et mettait Dieu au-dessus des lois humaines.

Nous comprenons mieux combien les mots de Saint Jean-Paul II étaient justes quand il nous disait qu’« une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois ». Comme le Saint Père vient de nous en donner l’exemple avec la consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculée de Marie. Pourquoi les évêques de France ne consacreraient-ils pas l’année prochaine en la fête de l’Assomption leurs diocèses au Sacré Cœur ? Rien ne semble plus urgent.

Je voudrais terminer en vous parlant de votre association, Notre-Dame de Chrétienté, qui organise le pèlerinage de Chartres. Nous avons besoin d’abord de vos prières mais aussi de bras, de cerveaux et de soutiens financiers.

Chers pèlerins marcheurs, je m’adresse d’abord à vous. Pensez à remercier les formidables jeunes (et les moins jeunes d’ailleurs aussi) des différents services Soutiens qui permettent le pèlerinage.

Chers pèlerins de la Direction des Soutiens et des autres services de NDC, pensez, vous aussi, à remercier les pèlerins de leurs prières. Ce sont vos successeurs de demain, soyez de bons sergents recruteurs !

Soutenez Notre-Dame de Chrétienté. Suivez nos activités tout au long de l’année : retraites, formations, récollections, universités. Soyez présents le 8 octobre à la messe d’action de grâce à l’église St Roch dans Paris pour notre quarantième anniversaire. Engagez-vous comme évangélisateur au chapitre Emmaüs. Allez avec eux aux périphéries ! Vous ne serez pas seuls, 20 000 pèlerins prieront avec vous. Avec Saint Charles de Foucauld cet après-midi, prions pour qu’ils sachent toucher les coeurs.

Parmi les nombreuses intentions de cet après-midi, je vous demande de prier pour une maman, grande amie du pèlerinage très malade, pour Gaultier.

Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous, Notre-Dame de Paris, priez pour nous, Notre-Dame de Chartres, priez pour nous !

Jean de Tauriers

23:50 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 04 juin 2022

Le vieux fond monarchiste des Français

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Mathieu Bock-Côté

Les célébrations entourant le jubilé du règne d’Elizabeth II rappellent que la monarchie ne représente pas chez les Anglais qu’un régime politique parmi d’autres, mais un pilier irremplaçable de leur identité nationale – peut-être en est-elle même le noyau -, dans la mesure où elle condense leur histoire et en marque la continuité au fil des siècles dans un pays qui préfère la tradition à la révolution, et qui n’a fait dans son histoire, en 1688, une révolution que l’on dit glorieuse que pour restaurer la tradition. La Grande-Bretagne se méfie de l’abstraction dans la construction de la société et, à travers la monarchie, rappelle que la légitimité politique ne saurait se constituer exclusivement autour d’une idée, mais a souvent besoin de s’incarner, ce qui heurte la modernité, qui tend à désincarner les institutions et les symboles, pour les transformer  en processus censés rationaliser intégralement l’ordre social. D’ailleurs, s’il n’en est plus vraiment ainsi aujourd’hui, longtemps, les Britanniques ont préféré aux droits de l’homme les droits des Anglais, comme si les droits provenaient moins d’un décret universel que d’une tradition donnée, à partir de laquelle une communauté  a fait l’expérience du monde pour mieux l’apprivoiser.

C’est à la lumière de ces considérations qu’il est possible de comprendre l’étonnant enthousiasme de bien des Français par rapport à Elizabeth II, qui va au-delà de sa personne. Ce n’est pas chose audacieuse de dire que les Français entretiennent un rapport ambivalent avec la monarchie. On aime les présenter comme un peuple à la fois monarchiste et régicide. Emmanuel Macron l’avait même affirmé en 2016 : les Français  ne se seraient jamais remis de la mort du roi, l’instabilité politique chronique associée à la succession des régimes et des républiques en témoignant. La formule est convenue mais exacte, et on peut lire l’histoire de France de la Révolution jusqu’à la fin des années 1950 comme une entreprise toujours reprise pour restaurer la monarchie sous la forme républicaine, ce qu’a prétendu faire la Ve République.

Il faut dire que la République elle- même est d’une nature ambivalente en France : elle ne se présente pas seulement comme le meilleur régime possible pour le pays mais comme aussi un idéal d’universalisation absolue de la communauté politique. Un idéal, à terme, qui doit se substituer à celui du peuple historique français. À certains égards, la République n’entend pas mettre
en forme politiquement la France, mais produire une autre France, qui soit autre chose que la France, lumière philosophique pour la terre entière.

Les Français se tournent donc vers la monarchie britannique de manière quelque peu mélancolique. Ils n’entendent évidemment pas restaurer la monarchie en France mais rappeler, par ce détour, que l’histoire de France ne commence pas avec la Révolution. La monarchie devient dès lors le symbole d’une continuité historique française à retrouver, rappelant par ailleurs que l’histoire de la nation ne saurait se confondre exclusivement avec celle de sa marche vers la Révolution, comme si la proclamation de la République, finalement, venait racheter ses fautes et lui offrir une nouvelle naissance, ou du moins, l’occasion d’un recommencement fondamental, conforme au fantasme de la table rase. Confesser sa tendresse pour les grands rois de France revient à confesser sa tendresse pour une histoire qui ne se réduit pas aux processus de démocratisation qui la traverseraient. On ajoutera que c’est justement dans la mesure où elle a été capable de se réapproprier l’ensemble de l’histoire nationale que la République s’est enracinée dans le pays.

On pourrait en tirer quelques leçons philosophiques. Une communauté politique ne saurait jamais se réduire à un simple assemblage de règles et de normes théoriquement valables pour l’ensemble du genre humain. Elle s’incarne dans une histoire particulière. Les principes les plus généraux ne peuvent prendre forme qu’en tenant compte de la psychologie politique de chaque peuple, ce qu’un Jean-Jacques Rousseau avait parfaitement compris, même si cette part de sa philosophie politique est moins connue. L’idéal démocratique ne prend pas la même forme en Grande-Bretagne qu’en France, au Canada qu’au Québec. On pourrait même ajouter que dans  la mesure où la démocratie se standardise, à travers le fantasme d’un État de droit planétarisé, il se dénature, se désubstantialise, se dépolitise, et se retourne finalement contre les peuples, dans la mesure où il n’est plus qu’un fantasme idéologique utilisé pour justifier leur rééducation permanente, pour s’assurer qu’ils deviennent compatibles avec la mondialisation et le régime diversitaire. De manière paradoxale, cette réflexion sur la monarchie britannique nous ramène à une réflexion sur les conditions historiques de la démocratie.

Source :Le Figaro 4/6/2022

 

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La face cachée de la galaxie Borne

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Une fois de plus François Monestier a encore frappé… juste. Cette pure techno qu’est Elisabeth Borne, bombardé Premier ministre, sortie toute raide de Polytechnique, caracole à gauche depuis des années enfermée dans sa bulle et pour qui le « Gaulois » moyen ne veut rien dire vu que la rue n’est pas son terrain de jeu.

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Source :  Présent 3/6/2022

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vendredi, 03 juin 2022

Désindustrialisation : comment nous en sommes arrivés là ?

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Charles Jaigu

Ce pourrait être un grand coup de gueule. Mais ce n’est pas le genre de l’auteur. Pourtant, derrière le constat de ce livre, il y a un sentiment de gâchis  profond dont la part revient en propre à la France, même si tant d’autres pays dits développés ont connu les ravages de la désindustrialisation. Dans ce bilan, Nicolas Dufourcq est juge et partie. Et c’est tant mieux. Il dirige la Banque publique d’investissement depuis sa création en 2013. Ce fut l’une des bonnes initiatives du quinquennat Hollande, et il en fallait quelques-unes pour rattraper un début de mandat catastrophique pour les entreprises. Au-delà du périmètre de la BPI, l’auteur se fait, dans ce livre, historien du présent et de l’économie. Il n’est pas inutile de rappeler que Dufourcq est l’auteur d’un livre intitulé Retour sur la fin de la guerre froide et la réunification allemande (Éd. Odile Jacob), écrit en souvenir de son père, secrétaire général du Quai d’Orsay à cette époque. Or cet événement historique majeur a joué un grand rôle. Il entraîna la prise de conscience par les acteurs de l’économie allemande que la fusion entre deux Allemagnes si dissemblables ne serait pas possible sans de très lourds sacrifices. « Le pays fit un effort de modération salariale monumental quand la France s’y refusa. Au fond, le présent livre raconte cette désynchronisation franco-allemande au moment où il importait le plus, pour la cause industrielle française, mais aussi pour le bon fonctionnement de l’Europe, que les deux pays jouent à l’unisson », nous dit-il de- puis son bureau parisien de la BPI, boulevard Haussmann.

Il y a eu trois grandes défaites françaises depuis cent cinquante ans face à l’Allemagne. En 1870, en 1940, et, plus insidieuse, plus cumulative, entre 1974 et 2014. On connaît les deux premières, dont les grands esprits estimèrent que leurs causes profondes venaient de la destruction de la liberté universitaire par la Révolution (Émile Boutmy), et du mode de recrutement des grandes écoles napoléoniennes (Marc Bloch). La défaite française vers laquelle nous avançons depuis deux générations est la défaite par l’économie. Ceux qui dans l’après-guerre l’ont vue venir avaient prévu que l’économie serait désormais la continuation de la guerre par d’autres moyens et que la France n’y était pas du tout préparée. Ni son patronat, ni son salariat, tous deux biberonnés au protectionnisme. De Gaulle, Monnet, Barre l’avaient compris. Leur clairvoyance n’a pas été suffisante. La France a choisi l’Etat-providence « quoi qu’il en coûte ». Les marges de nos entreprises, donc de leurs capacités d’investisse- ment, ont été sacrifiées. « Les investissements de demain sont les emplois d’après- demain », disait Helmut Schmidt. Nous avons choisi les aides sociales contre les emplois. Ces aides ont été les pompes aspirantes de vagues migratoires sous-qualifiées. Au bout de la route, qui s’étonnera de la force du vote populiste? Car c’est bien de cela qu’il s’agit, à la fin. La désindustrialisation, c’est le vote Le Pen. Et la question migratoire paraît bien secondaire dans ce grand récit d’une décadence, où, comme dans un film noir, l’écheveau des responsabilités conspire au désastre.

C’est pourquoi cette enquête passionnante et douloureuse doit être lue par tous ceux à qui importe encore l’avenir du « site France ». Dufourcq brasse tous les arguments dans l’ordre et le désordre. Il tend aussi le micro à tous ceux qui, de près ou de loin, ont eu maille à partir avec le déclin de l’ambition industrielle française. Lire les récits de ces chefs d’entreprise moyennes vaut le détour. On souffre avec eux. C’est Zola, mais chez les patrons.

Tous insistent sur les variétés des facteurs. Qu’il s’agisse du déclin de l’éducation technique et du mirage des 80% au bac, de la taxation du capital et de sa transmission, de l’effet des 35 heures, de l’agressivité des inspecteurs du travail et de la complaisance des médecins pourvoyeurs d’arrêts maladie, ou des nouvelles directions de l’environnement qui bloquent les projets de construction d’usines. Les éternels bureaucrates transforment le nécessaire encadrement des initiatives privées en une guerre contre les patrons, les professeurs dans les centres d’apprentissage lisent Bour- dieu et pas les manuels techniques; ils apprennent surtout à leurs élèves comment défendre leurs feuilles de salaire et leurs droits aux congés.

Était-il seulement possible d’accompagner les entrepreneurs dans un pays où ils ont toujours été considérés comme la vache à lait du modèle social français ? Partout ailleurs, ce sont les ménages qui assument l’essentiel de la contribution à la solidarité nationale. En France, non. Ajoutez-y l’ouverture des usines à l’est de l’Europe, la fascination des ingénieurs pour la finance et non l’usine, l’émergence des fonds anonymes au détriment du capitalisme familial, et le tour est joué.

Et puis, il y a aussi les histoires qu’on se raconte. Certains ont cru que l’adap- tation du salariat français à la nouvelle donne de la monnaie unique se ferait par la force des choses. Cela n’a pas été le cas. La brutalité du choc avec le mitteltand allemand s’est traduite par les délocalisations massives, loin de la France et sa CGT fossilisée.

De guerre lasse, une grande partie de la droite s’est convaincue que la solution viendrait des services à la personne, et une grande partie de la gauche a rêvé d’une sortie de la condition ouvrière par l’accès aux emplois publics. L’usine c’est sale, c’est dangereux, ça pollue : envoyons-la loin de nous. Ce modèle d’une France tertiarisée, devenue plateforme touristique, ombrelle géante à fonctionnaires, a fini par être notre choix collectif. Un livre sérieux comme celui-ci ne va pas clamer à qui la faute. Nous le dirons pour lui. La gauche au pouvoir est la première coupable, dans toutes ses variations du spectre chromatique - rose, vert, rouge. Bien sûr, i

Il y a eu un socialisme productiviste, et certains le défendent dans ce livre, mais les aggiornamentos ont été tardifs et insuffisants. Nous sommes devenus un pays de fonctionnaires, de chômeurs et de retraités. « Il faudrait répéter sur tous les tons aux Français qu’ils doivent travailler plus s’ils veulent préserver leur modèle social avec un coût du travail toujours élevé et une électricité de plus en plus chère, quant à l’État, il faudrait qu’il en termine avec l’administration gendarme, qu’il relance d’urgence une filière nucléaire qu’il a mise à mal », suggère Dufourcq. On entend ça. Espérons que les réflexions de ce livre aideront au sursaut collectif que tout le monde attend. s

La désindustrialisation de la France, par Nicolas Dufourcq, Ed. Odile Jacob, 384 p., 27,90 €

Source : Figaro 2/06/2022

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jeudi, 02 juin 2022

Qui gagne la guerre de l’énergie ?

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Nos dirigeants européens sont des irresponsables. En obéissant aveuglément aux Américains, ils ont mis en danger tout le volet des ressources énergétique dont l’Europe a besoin car nos économies reposent encore sur le gaz, le pétrole et le charbon dont la Russie nous fournit l’essentiel de nos besoins. De surcroît, hormis la France, un pays comme l’Allemagne, largement dépendant de la Russie, se déleste de l’énergie nucléaire face aux injonctions de ces fous furieux d’écolos qui prospèrent dans le Landerneau politique allemand. Bref, nos dirigeants, et Bruxelles en tout premier lieu, sont en train de mettre en danger les populations européennes. L’article du Monde diplomatique de Mathias Reymond et Pierre Rimbert dresse un état lucide des lieux. Et c’est peu dire qu’il y a tout lieu de s’inquiéter. Car ce sont les Européens qui vont payer la facture du conflit russo-ukrainien où les Américains jouent les pousse-au-crime sans avoir à en subir les conséquences.

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 Source : Monde diplomatique, juin 2022

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mardi, 31 mai 2022

Guerre en Ukraine : quelle voie de sortie ?

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Renaud Girard

Comment arrêter la guerre fratricide en Ukraine, déclenchée il y a trois mois par la Russie ? Il faut se rendre compte que ce conflit a déjà fait au minimum 20000 morts chez les Russes et un chiffre approchant chez les Ukrainiens. Les destructions sont gigantesques et pas seulement à Marioupol. Plus de six millions d’Ukrainiens, principalement des femmes, des enfants et des vieillards, ont quitté leur pays.

Le bilan humain est donc déjà très lourd. On n’en est pas encore aux 100 000 morts provoqués par l’invasion de l’Irak par les Anglo-Saxons il y a dix-neuf ans. Mais c’est un chiffre qu’on pourrait très bien atteindre un jour si le conflit se poursuivait avec la même intensité qu’aujourd’hui.

Économiquement, les perspectives sont également sombres. Elles le sont pour les belligérants, mais aussi pour de nombreuses nations, en Europe et en dehors, qui sont pénalisées par l’interruption de leur commerce avec eux.

L’Ukraine était devenue une superpuissance agricole, capable de nourrir 400 millions de personnes à travers le monde. Aujourd’hui elle a beaucoup de mal à exporter ses céréales. Ses débouchés sur la mer Noire, les ports d’Odessa et de Mykolaïv, subissent le blocus de la flotte russe de Sébastopol. Les exportations se font actuellement, au compte-goutte, par voie ferrée, via la Pologne, ce qui oblige à un pénible transbordement de wagon à wagon. L’écartement des rails n’est pas le même dans l’ancien Empire russe qu’en Europe occidentale. De nombreux pays d’Afrique (Égypte, Algérie, etc.) nourrissaient leurs populations grâce aux céréales ukrainiennes. Ce n’est plus possible. Le renchérissement des produits agricoles va créer des phénomènes  de famine sur le continent noir. Une catastrophe économique se profile également pour la Russie. Elle a perdu des centaines de milliers d’ingénieurs du secteur du high-tech, qui ont fui le pays dès le début de l’«opération militaire spéciale » de Poutine. Elle ne peut plus importer, depuis l’Occident, ou depuis les nations asiatiques alliées des Américains, les puces électroniques et les pièces détachées indispensables au fonctionnement de son industrie. Elle ne peut plus exporter une grande partie de son gaz et de son pétrole à ses clients européens habituels.

En raison des sanctions qu’ils ont adoptées, les pays européens, obligés d’acheter du gaz de schiste américain liquéfié, vont payer des factures énergétiques astronomiques. Ils vont perdre aussi leurs débouchés commerciaux en Russie. Le marché russe représentait le quart des ventes de véhicules Renault.

Avec ses sanctions, l’Union européenne (UE) se tire une balle dans le pied, tout en avantageant commercialement les Américains, qui n’ont jamais entretenu de liens commerciaux importants avec le marché russe. Si les sanctions étaient politiquement efficaces contre les autocraties, cela aurait un sens. Mais l’histoire a prouvé qu’elles ne l’étaient pas. Les sanctions internationales n’ont nullement affaibli les régimes de Castro, Saddam Hussein, Khamenei, ou Kim Jong-un. Elles les ont renforcés. Il n’y a hélas aucune chance aujourd’hui pour que les sanctions fassent plier la Russie.  Comme, en Occident, l’UE est la première pénalisée par cette guerre, elle devrait tout faire pour trouver une voie de sortie. Elle ne pourra pas compter sur ses alliés anglo-saxons. Ils sont indifférents à ce que le conflit se prolonge : il a permis à Boris Johnson de sauver son poste de premier ministre et à Joe Biden d’accroître la vassalisation politique et militaire de ses alliés européens.

L’UE ne pourra pas compter sur la Russie non plus. La seule chose qui importe à Poutine est de sauver son régime. Peu importe que les Russes souffrent, l’important est que l’autocratie survive. Le président russe joue la montre, attendant la lassitude des pays européens et le retour des trumpistes à Washington.

Les Ukrainiens ne prendront pas non plus d’initiative de paix, car ils refusent, de manière compréhensible, de faire des concessions territoriales à l’agresseur, estimant qu’elles ne feraient que renforcer, dans le futur, son appétit.  Il reste une étroite voie de sortie, qui est celle de l’Onu. Elle a été utile dans l’évacuation des soldats ukrainiens piégés dans l’usine Azovstal de Marioupol. La France pourrait saisir le Conseil de sécurité pour qu’un corridor naval strictement civil soit institué, depuis Odessa jusqu’au Bosphore. Asseoir à la même table les Ukrainiens et les Russes pour refaire de la mer Noire un lac de paix est un défi relevable. Lever les sanctions empêchant les Russes d’utiliser les ports européens pour vendre leurs propres céréales ne représente pas un coût politique exorbitant.

Le jour où Russes et Ukrainiens accepteront de parlementer sur des dossiers techniques d’intérêt commun (exportations céréalières, gazoducs, etc.), une lumière apparaîtra au bout du tunnel.

Source : Le Figaro 31/5/2022

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dimanche, 29 mai 2022

La face cachée de Volodymyr Zelensky

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Les médias et les dirigeants occidentaux ne savent plus quels superlatifs utiliser pour chanter les louanges du président ukrainien, tant ils sont fascinés par la « stupéfiante résilience » du comédien miraculeusement transformé en « chef de guerre » et en « sauveur de la démocratie. » Comment ne pas tomber sous le charme de cet improbable Mr. Bean qui, après avoir conquis le public avec ses grimaces et ses extravagances a su en une nuit troquer ses pitreries et ses jeux de mots graveleux contre un T-shirt gris-vert, une barbe d’une semaine et des mots pleins de gravité pour galvaniser ses troupes assaillies par le méchant ours russe ?

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Source : blog de Guy Mettan

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jeudi, 26 mai 2022

Le livre "Jean Picollec l'atypique" honoré d'un article dans Presse Edition

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mardi, 24 mai 2022

Qui est Rima Abdul Malak ?

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Sophie Akl-Chedid

La franco-libanaise Rima Abdul Malak, née dans une famille chrétienne du Kesrouan au nord de Beyrouth, a été nommée vendredi ministre de la Culture dans le cabinet d’Elisabeth Borne. Elle a passé les dix premières années de sa vie à Beyrouth en pleine guerre civile, scolarisée à Notre-Dame de Jamhour, avant d’arriver à Lyon avec sa famille où elle a brillamment poursuivi ses études au lycée international. Parlant couramment l’arabe, le français et l’anglais, elle est diplômée de Sciences Po Lyon et de l’université Lyon II (spécialité monde arabe contemporain) et titulaire d’un DESS Développement et coopération internationale obtenu à la Sorbonne.

Rima Abdul Malak a commencé à travailler auprès d’associations culturelles soutenues par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) dans les territoires occupés palestiniens. A 23 ans, de 2001 à 2005, elle devient directrice de programme de l’association Clowns sans frontières avant de diriger le pôle musique de l’Institut français de 2007 à 2008. Conseillère chargée de la culture et du spectacle vivant à la mairie de Paris, elle fait ses armes politiques à partir de 2008 dans le cabinet de Christophe Girard, alors adjoint à la culture de Bertrand Delanoë. Socialiste, progressiste, travailleuse, sa carrière connaît alors une ascension fulgurante avec sa nomination comme attachée culturelle de l’ambassade de France aux Etats-Unis, de 2014 à 2018. En décembre 2019, conseillère à la culture et à la communication d’Emmanuel Macron, elle a plus particulièrement contribué à la gestion de la crise du Covid dans les milieux artistiques.

Dès sa nomination, le nouveau ministre de la Culture s’est engagé à défendre « la souveraineté culturelle, à investir dans l’éducation artistique et à relever le défi de la transition écologique dans le milieu artistique ». « Je suis résolue à défendre notre souveraineté culturelle pour affirmer la place de la création française, de la langue française, de l’innovation française dans l’océan numérique, et bientôt dans le métavers [programme technologique visant à mettre à portée de tous les internautes l’expérience virtuelle] », a-t-elle déclaré avant de poursuivre sur une note plus inquiétante : « Je suis résolue à me battre pour investir plus massivement que jamais dans l’éducation artistique, dans l’encouragement des pratiques artistiques pour développer l’envie de culture de notre jeunesse et je me réjouis de pouvoir travailler avec Pap Ndiaye [le nouveau ministre woke et indigéniste de l’Education nationale], et de placer la culture dans la politique d’apaisement des mémoires impulsée par Emmanuel Macron. » « Ce n’est ni une politique de repentance ni une politique de déni, c’est une politique de reconnaissance », a-t-elle assuré, sans donner plus de détails.

Gaspard Gantzer, ancien conseiller du président François Hollande, et Jack Lang ne tarissent pas d’éloges à son endroit. Pour Bruno Julliard, ancien premier adjoint du maire de Paris Anne Hidalgo, « elle a une vraie vision d’une politique culturelle, avec des convictions progressistes de gauche ainsi qu’une ambition élevée pour la démocratisation culturelle, qui pour elle ne veut pas dire nivellement par le bas ». Un drôle de pedigree pour relever le niveau socio-éducatif et culturel de la France.

Source :Présent 24/5/2022

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lundi, 23 mai 2022

La nomination de Pap Ndiaye, un tournant idéologique

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Le nouvel hôte de la Rue de Grenelle, qui défend une grille de lecture des rapports sociaux cet article, à travers un prisme racial, représente reprend une « ligne » diamétralement opposée à l’universalisme républicain que soutenait Jean-Michel Blanquer, argumente l’universitaire, Xavier-Laurent Salvador, agrégé de lettres modernes et maître de conférences en langue et littérature médiévales.

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Source : Le Figaro 23/5/2022

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vendredi, 20 mai 2022

Les Français doivent apprendre à préférer les Français aux autres peuple

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Entretien avec Daniel Conversano publié sur Riposte laïque cliquez ici

C’est toujours du bonheur d’écouter, d’entendre et de lire un entretien avec cet esprit libre qu’est Daniel Conversano… surtout quand cet échange est mené par notre contributeur Claude Lefranc…

Je défends l’idée d’une gauche identitaire, proche du projet initial de Riposte Laïque

Riposte Laïque : Vous avez rédigé un livre ZOZ7 de conseils à Z pour l’aider à gagner en 2027. Vous avez sans ambiguïté soutenu Z au 1er tour et fait un choix de raison pour MLP au 2e. Croyez-vous à la faisabilité et pertinence de l’union des droites ?
 
Daniel Conversano : Dans le cadre des prochaines législatives, la nécessité d’un bon résultat du camp luttant contre le Grand Remplacement, notre camp en somme, aurait dû en effet déboucher sur une liste commune entre DLF (Dupont-Aignan), le RN et Reconquête. On ne reconstruit pas un programme entier, un mois et demi seulement après les présidentielles. L’échéance arrive trop vite. En revanche, sur le temps long, je ne vois pas d’avenir dans l’union des droites. Pour moi, c’est une ligne de gauche identitaire qui doit naître dans notre famille politique. Proche de celle qui gouverne au Danemark. Plus proche au fond, de l’esprit initial de Riposte Laïque que de l’idéologie de l’Action française ou celle de l’extrême droite traditionnelle. Cette gauche protectionniste sauvera les idées fortes de la droite… de la droite elle-même, si je puis dire.
 
Livre de Daniel Conversano cliquez ici
 
Avec ZOZ7, j’ai voulu montrer un chemin alternatif à Éric Zemmour, pour la deuxième campagne qu’il mènera dans cinq ans. Ces conseils peuvent être utiles à n’importe quel candidat du camp national.’L’image qu’on donne de soi représente 95% du travail dans une bataille électorale, c’est essentiellement sur ce point qu’il nous faudra évoluer.Sur le fond : insister sur les moyens d’améliorer notre compétitivité économique face à des concurrents comme la Chine, rassurer en montrant que l’humanisme est de notre côté, promettre et susciter l’allégresse, être novateur dans les réformes sociétales, devenir positif dans la définition de l’identité française (« Pro » plutôt qu’ « Anti »), louer le progrès plus encore que ne le fait la gauche.
 
Mais notre progrès, pas le leur !Même si on ne gagne pas l’élection, cet archéofuturisme doctrinal sera le meilleur fer de lance d’une victoire sur un terrain métapolitique et culturel, laquelle nous garantira l’adhésion des votants de demain à l’Européanisme – cette ligne que j’ai défendue tout au long de ce livre. Une victoire et une popularité que les idées fixes de la droite conservatrice ne nous ont jamais permis d’obtenir.Ce qui compte, ce n’est pas d’avoir raison avant les autres, c’est de gagner.Vive Zemmour, Vive la France, et SURTOUT, Vive l’Europe !
 
Riposte Laïque : Pensez-vous que l’approche de Zemmour, Philippe de Villiers et Sarah Knafo de la conjonction du RN et de LR est sociologiquement adéquate en termes de psychologie électorale pour 2027 au vu des résultats de 2022 ?
 
Daniel Conversano : Oui et non. Encore une fois, pour ces législatives, il fallait faire front contre la gauche islamophile et la Macronie, donc associer RN et Reconquête aurait pu limiter la casse. Il n’y avait pas mieux à faire en quelques semaines. Mais je ne crois pas, sur des thèmes bien précis, à l’union des droites quand elle est union des contraires. On pourrait se dire que Marine rassure l’électorat prolétaire, et Zemmour, celui des classes sociales plus élevées. Mais il y a un programme à respecter, pas deux. Soit notre programme est social, soit il est libéral. Soit il avantage les prolétaires, soit il avantage les personnes aisées. Il faut choisir. Un programme économique satisfaisant pour toutes les classes sociales, ça n’existe pas. Zemmour a visé les membres de la droite cultivée plutôt bourgeoise. Ils ne sont pas assez nombreux en France pour qu’on gagne. En 2027, il doit viser la classe moyenne et les petites gens.

Les nationalistes doivent cesser d’être tournés vers le passé

Riposte Laïque : Comment mettre en pratique l’archéo-futurisme de Guillaume Faye ? Quelle est la nécessité de cette approche ? A-t-on déjà utilisé l’archéo-futurisme dans le camp patriote ?
 
Daniel Conversano : Il faut d’abord le définir. L’archéo-futurisme est un réflexe de pensée qui selon Guillaume Faye, devrait animer la droite de demain dans chacun de ses choix idéologiques. C’est l’idée qu’il faut garder du monde d’autrefois le meilleur – par exemple, la stabilité d’une famille hétérosexuelle comme modèle, comme fondement de la société – sans se fermer aux progrès de la science et de la technique. Progrès qu’il faut même encourager, car la recherche du bien-être et la création d’un monde meilleur ne sont pas de mauvais projets en eux-mêmes. L’archéo-futurisme n’a jamais été utilisé, ne serait-ce que doctrinalement par des leaders patriotes, parce qu’il entre en contradiction totale avec l’idéalisation du passé qui constitue la mythologie même du camp national. Le camp national veut « revenir à » un état antérieur de la France. Il veut retrouver le monde d’avant. Toute idée de futurisme et d’ancrage dans les réalités électorales présentes sont mal vues par les nationalistes, qui y voient là un renoncement. Pour finir de vous répondre, l’utilité de l’archéo-futurisme serait de réconcilier les Français avec un camp identitaire enfin tourné vers l’avenir, et qui n’aurait plus cette odeur de vieille chaussette sale qui lui colle à la peau aujourd’hui. L’utilité, c’est donc se rapprocher de la victoire électorale qui nous manque terriblement. C’est le sens même de mon livre : rendre la victoire possible.
 
Est-ce qu’avant, c’était si bien que cela ?Riposte Laïque : Nous avons vu comment les Russes se sont effondrés lors de la chute de l’URSS. Et comment ils ont réussi à se reconstruire psychologiquement, culturellement, politiquement et économiquement.On peut considérer que les Européens de l’ouest sont mentalement effondrés avec les idéologies gauchistes, la culpabilisation-repentance, le consumérisme athée, les français sociologiquement africanisés ou américanisés, la vision décolonialiste et autres outils de manipulation psychologique des foules.La preuve est la faible natalité européenne face à la forte natalité des africains du Maghreb ou des ethnies noires.Un peuple qui ne croit plus en lui ne se projette pas dans le futur donc ne se reproduit pas.Que conseilleriez-vous à un politicien patriote qui voudrait rebâtir son peuple et lui redonner le mental de la France d’avant mai 68 ?
 
Daniel Conversano : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre constat. Il n’y a pas qu’en Europe de l’ouest que le taux de fécondité est bas. Il est très bas également en Russie. Il est bas aussi en Corée du sud et au Japon, qui sont pourtant des pays économiquement dynamiques. Selon moi, les membres des pays développés font moins d’enfants parce qu’il n’est plus utile d’en faire autant qu’avant. Ce n’est un problème que dans la mesure où en France, par exemple, les Blancs doivent cohabiter avec des peuples qui n’ont toujours pas effectué leur transition démographique. Vous parlez de phénomènes qui ne me semblent pas avoir de liens entre eux. Ce n’est pas le consumérisme qui rend les Français gauchistes. Les peuples d’Europe de l’est sont également très consuméristes, ce sont des sociétés où l’apparence, avoir une belle voiture, une maison plus grande que celle du voisin, une belle femme, compte beaucoup, mais ils n’ont simplement pas les moyens de consommer autant que nous, en Europe de l’ouest.Mon conseil pour rebâtir le moral français est d’abord d’en finir avec le masochisme qui règne à droite comme à gauche. Les Français n’ont rien à se reprocher. Mai 68 est le fruit naturel des Trente glorieuses. Plus un peuple est joyeux, plus il s’attache à la liberté, et plus il en réclame. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Je suis sûr que certains de vos lecteurs, comme des membres de mon public, ont vécu mai 68 et n’en ont pas gardé un souvenir effroyable, bien au contraire. La société était extrêmement rigide autrefois. Aujourd’hui, on la trouve trop libertaire et excentrique, mais mon père par exemple, a connu l’école où on frappait sur les doigts des gauchers pour qu’ils utilisent plutôt la main droite. Etait-ce normal ? Etait-ce vraiment si bien que ça ? Il faut parler des problèmes actuels des Français et chercher à les résoudre sans les accuser de quoi que ce soit. Nous sommes victimes du multiculturalisme, victimes du terrorisme, victimes de la propagande d’Etat. Le peuple n’a rien fait de mal si ce n’est, oui, en effet, trop écouter les journalistes et leurs consignes de vote catastrophiques. Je conseillerai à un politicien patriote d’apprendre avant tout aux Français à s’aimer eux-mêmes, à être fiers de leur sang et de leur culture. Zemmour a bien commencé, mais il faut aller plus loin encore. Quand les Français redeviendront fiers de leur identité blanche et de leur être profond, ils voteront mieux.
 
Riposte Laïque : Certains patriotes ont choisi d’aller habiter en Europe de l’est qui a été protégée de la culture mondiale du soft power yankee par le glacis, le temps du communisme.En tant qu’Européen, comment voyez-vous l’évolution des communautés solidaires et résilientes des Européens en Europe de l’est et de l’ouest ?
 
Daniel Conversano : Le communisme est terminé ici depuis plus de 30 ans. Ces peuples auraient donc eu le temps d’emprunter le même chemin que la France, l’Allemagne ou l’Angleterre, pourtant ils ne l’ont pas fait. Je crois que ce qui distingue les Blancs de l’est et ceux de l’ouest dépasse la question politique. L’écart relève de l’anthropologie. Les Européens de l’est ont moins d’empathie, et sont moins sensibles à la souffrance des autres. On ne peut pas les sensibiliser aux thématiques gauchistes, ils sont trop centrés sur leur seule existence pour s’y intéresser. Il n’y a pas assez de place dans leur coeur. Contrairement à ce que vous semblez croire, ils consomment de la culture américaine et peuvent même l’apprécier, mais ils en tirent ce qu’ils y trouvent de bons, ils n’en retiennent pas l’éloge du métissage et de l’homosexualité, qui est très mal vue, par exemple en Roumanie, où je vis présentement. Pourtant, ils regardent les mêmes séries Netflix que nous, ils prennent simplement de la distance vis-à-vis de la société américaine, qu’ils voient comme un autre monde ; néanmoins, ils ont tout de même de l’estime pour les Américains et leur réussite économique. Pour résumer, je dirais que je suis confiant en la capacité des peuples de l’est à résister au remplacement ethnique, car pour en accepter le principe, il faut préférer d’autres peuples au sien et à soi-même, et ce que les Européens de l’est préfèrent à tout le reste et de loin, c’est eux-même. Leur pays, leur famille, et eux-mêmes. La société ici me semble imperméable aux discours égalitaristes et à l’éloge des peuples du tiers-monde, et de tout peuple étranger d’ailleurs.

Le sécessionnisme est interdit, mais s’il s’agit de ne fréquenter au quotidien que les nôtres, d’accord !

Riposte Laïque : Connaissez-vous le projet d’Eric Verhaeghe de sécession ?
 
Daniel Conversano : Je ne connais pas ce projet, mais le sécessionisme est interdit par la loi. À ma connaissance, on ne peut pas se mettre dans un coin de France et décider que c’est notre territoire, puis décider qui entre et qui sort de ce territoire. Maintenant, si on entend par sécessionisme le fait de ne fréquenter au quotidien que des gens qui nous ressemblent et pensent comme nous, alors oui, au fond c’est ce que nous cherchons à faire à travers notre communauté.

Je ne crois pas à un éclatement spectaculaire de la société occidentale

Riposte Laïque : Comment vous situez-vous par rapport aux preppers et survivalistes ou collapsologues comme Piero San Giorgio ? 
 
Daniel Conversano : En tant qu’identitaire blanc, je suis de fait un survivaliste. J’essaie de survivre et de rester qui je suis, face à un régime politique qui me pousse au métissage et à la haine de moi-même et de mes ancêtres. Piero San Giorgio croit plutôt en l’effondrement de la société citadine, il croit aux pénuries alimentaires, en la catastrophe économique, etc. On voit bien que l’inflation est terrible cette année, le prix du carburant a grimpé partout en Europe, même là où je vis, le prix des produits alimentaires courants augmentent sans arrêt, et selon les experts économiques, cela va empirer d’ici à la fin de l’année. Est-ce pour autant un « effondrement » au sens strict ? De ce point de vue, je partage plutôt les analyses du docteur Laurent Alexandre : il n’y aura probablement plus de famine dans les pays développés, car la production alimentaire y est abondante. C’est un exemple parmi d’autres, mais je ne crois pas à un éclatement spectaculaire de la société occidentale. Je crois à une créolisation de la France et des pays de l’ouest de l’Europe, sur un modèle brésilien. Ce n’est pas l’Europe dans laquelle je souhaite vivre, c’est certain, mais c’est mon diagnostic. Les survivalistes offrent des solutions plutôt individuelles, ou disons, groupusculaires, avec un retrait stratégique vers la campagne par exemple (le principe de la base arrière, dite « base autonome durable »). Après tout, il ne faut pas mettre tous les oeufs dans le même panier, et si une partie des patriotes choisit de s’établir loin du bruit des villes, cela pourrait être utile aux autres, notamment en cas de guerre civile. Mais c’est un scénario que j’estime aujourd’hui peu probable.

Les Français doivent apprendre à préférer les Français aux autres peuples

Riposte Laïque : Dans votre entretien du 18 janvier 22  « Zemmour est le meilleur candidat que la France ait eu depuis 40 ans » vous parlez de communauté, identité, solidarité, reconstruction, résilience, race, culture, réseautage, gramscisme, entrisme idéologique et culturel, manipulation mentale, séduction, pédagogie , etc…Les blancs sont victimes du christianisme laïcisé joint à l’idéologie universaliste droitdelhommiste. Chesterton est souvent cité avec « les vertus chrétiennes devenues folles ».Selon vous, comment concrètement agir et s’organiser pour « refaire peuple » quand les Français sont devenus « citoyens du monde », masochistes, xénophiles, étrangers à leur culture et identité ? Donc de fait le produit de la culture de masse mondialisée comme le rappelle « l’Archipel francais » de Jérôme Fourquet.
 
Daniel Conversano : « Refaire un peuple » est un projet qui commence par sa base, par le peuple lui-même, et pour lequel un homme politique seul ne peut pas réussir de miracle. Les Français doivent apprendre à préférer les Français aux autres, à se préférer à tous les autres peuples. L’entraide entre Français de souche et européens identitaires doit également être totale, instinctive, se faire sans aucune arrière pensée. On parle souvent de décadence, mais avant d’être collective, la solution à la décadence est individuelle. Je vois beaucoup de gens autour de moi qui refusent de s’engager dans une relation de couple, ou qui sont en couple depuis 10 ans et ne font pas d’enfants. Personne ne les empêche de faire ce que tous ceux qui nous ont précédé ont fait pour construire notre civilisation : se reproduire. Je ne suis pas de ceux qui pensent que l’élite est responsable de l’ensemble de nos problèmes. Il y a des fléaux contemporains évidents contre lesquels il faut lutter (à chacun de faire son examen de conscience) et qui sont la fainéantise, l’addiction aux réseaux sociaux, la consultation hystérique des faits d’actualité sur lesquels nous n’avons aucune influence, etc. Tout cela fait souffrir et empêche d’avancer sur les bons projets qui de tous temps, ont animé l’esprit des Hommes. S’épanouir, trouver un travail ou une passion rémunératrice, un compagnon/une compagne, devenir un père ou une mère, assumer ses idées dans le vrai monde, les porter, être fier de qui on est. Voilà les objectifs qu’un Européen doit se donner à lui-même. Un leader politique peut rappeler ces évidences, mais pas forcer un peuple entier à faire le nécessaire, ni encore moins le faire à sa place.

Z0Z7 : comment faire gagner Eric Zemmour à la prochaine présidentielle

Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter des avis, informations et réflexions pour compléter cet entretien ? 
 
Daniel Conversano : Je vous remercie pour la qualité et la profondeur de vos questions. J’invite le lecteur curieux à commander mon ouvrage « Z0Z7 : comment faire gagner Eric Zemmour à la prochaine présidentielle » ; j’ai beaucoup travaillé sur ce livre et les solutions que j’y développe tranchent avec ce qui est habituellement proposé par notre camp. Au minimum, c’est un essai qui fera réfléchir les militants patriotes qui le découvriront et qui ne connaissent pas bien mes idées.. Merci encore pour cet entretien !
 
Entretien réalisé par Claude Lefranc

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jeudi, 19 mai 2022

Sortie prochaine du nouveau numéro de la revue Réfléchir & Agir

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lundi, 16 mai 2022

Ukraine : nous marchons vers la guerre comme des somnambules

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L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, Henri Guaino, relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

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Source : Le Figaro 13/5/2022

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Régis Debray-SylvainTesson : faut-il changer le monde ou le contempler ?

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Tout oppose et tout réunit Régis Debray et Sylvain Tesson. Entre eux, ce n’est pas la rose et le réséda, celui qui croit au Ciel et celui qui n’y croit pas. Mais celui qui crut en l’histoire et celui qui fuit dans la géographie. Le normalien et l’alpiniste, l’activiste et l’aventurier, Sartre contre Homère, les maquis d’Amérique du Sud et les steppes d’Asie.

Ce qui les réunit ? Une langue claire et vive, une prose où se mêle sans cesse le vécu et l’analyse, un culte du bon mot et de la saillie. Une forme d’antimodernisme, snobisme des cimes pour l’un, scepticisme de celui qui a tout vécu pour l’autre. Ils ont tous deux frôlé l’abîme, la chute pour Tesson, l’AVC pour Debray. Ils en ont tiré, pour l’un, une forme nouvelle de gravité, pour l’autre, au contraire, un goût renouvelé pour la légèreté. Le 9 mai, lors d’une soirée exceptionnelle, Salle Gaveau, Le Figaro a reçu les deux écrivains. Lors d’un passionnant dialogue, animé par Vincent Trémolet de Villers, ces deux illustres représentants de l’esprit français ont parlé d’histoire et de géographie, de nature et de culture, de politique et de littérature... Voici de larges extraits de leur conversation.

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Source : Le Figaro 16/05/2022

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