lundi, 24 avril 2023
Les élites et le peuple vivent des réalités imperméables
Michel Maffesoli, sociologue et professeur émérite à la Sorbonne décrypte les causes de la crise démocratique actuelle en France. Nous sommes dans un monde que l’on pourrait qualifier de l’entre-deux. Le vieux monde disparaît là où un autre émerge dont on ne discerne pas encore les contours. D’où ce décalage entre le peuple et la grisaille d’une élite en voie de perdition. Mais ce n’est pas une raison pour désespérer.
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Source : Le Figaro 20/4/2023
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jeudi, 20 avril 2023
Macronisme et Poutinisme
Fallait oser… Emmanuel Todd l’a fait en comparant le régime de Poutine à celui de Macron. Deux Etats autoritaires. Sauf que celui de Macron est aux mains d’une bureaucratie qui nie la voix du peuple, alors qu’en Russie c’est la voix du peuple qui soutient Poutine. Paradoxal ? Pas vraiment, nous explique Emmanuel Todd dans cette chronique forcément rebelle.Va-t-il finir au trou ?
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Source : Marianne 20/4/2023
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mardi, 18 avril 2023
Immigration : le parler vrai
La liberté d’expression, on le sait, est devenue aujourd’hui un bien rare, et c’est davantage encore le cas, peut-être, de la vérité. Mais de temps à autre, quand même, on tombe sur de belles pépites.
Ce fut le cas par exemple le 1er avril dernier dans Répliques, l’émission hebdomadaire d’Alain Finkielkraut, le samedi matin sur France Culture. Ce samedi-là, il était question de l’immigration, avec deux invités dont Pierre Brochand, un haut fonctionnaire aujourd’hui à la retraite. Brochand dirigea la DGSE de 2002 à 2008.
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lundi, 17 avril 2023
La France entière devrait demander pardon à Jean-Marie Le Pen
Cyrano Riposte laïque cliquez ici
Jean-Marie Le Pen a de nouveau été hospitalisé, suite à des problèmes cardiaques. Il va sur ses quatre-vingt-quinze ans, et il n’est pas éternel. Certes, il a promis de vivre jusqu’à cent ans, pour “les emmerder tous”. C’est tout ce qu’on lui souhaite, car, si l’homme est diminué physiquement, il demeure d’une lucidité exceptionnelle pour son âge.
Il n’est pas un homme politique qui n’ait été, depuis plus de soixante ans, combattu avec autant d’acharnement par l’ensemble du système, que certains appelleront “appareil d’État”, d’autres “État profond”. Cet homme a été calomnié tout au long de sa vie, traqué par les juges, sali par les médias, harcelé par les gauchistes, racketté par le fisc.
Tout a été permis contre lui : des attentats, des insultes, des contre-manifestations à chacune de ses initiatives, des agressions de ses militants, des coups tordus (Carpentras) et surtout des comparaisons historiques des plus crapuleuses. Aux yeux de ses détracteurs, il n’avait qu’un tort : il aimait trop la France, et pour cela, il dénonçait le péril immigrationniste. Cela lui a valu les qualificatifs infamants de “F comme fasciste, et N comme nazi”, sans oublier bien sûr le coup du racisme.
Pourtant, il suffit de voir dans quel état est notre France, en 2023, après quarante ans de trahisons, pour comprendre à quel point, sur l’immigration, mais aussi tant d’autres sujets, il a été un visionnaire. Il suffit de réécouter ce débat de 1989 entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie pour comprendre qui avait tort, et qui avait raison. Clin d’œil de l’histoire, Bernard Tapie, avant sa mort, a été sauvagement agressé par ces immigrés qu’il a passé sa vie à imposer aux Français. Et il n’a jamais fait la moindre auto-critique, continuant jusqu’au bout à soutenir Macron et une politique immigrationniste mortifère pour la France.
Plutôt que de discuter sur le fond de ses idées, la gauche, mais aussi la droite molle, la fausse droite, ont choisi de diaboliser le fondateur du Front national. Pourtant, même un Lionel Jospin a admis que tout cela c’était du théâtre, et qu’il n’y a jamais eu le moindre danger fasciste en France. Mais le cinéma continue contre sa fille Marine, et contre Éric Zemmour.
Il a tellement affolé le système que, quand il a été présent au deuxième tour de la présidentielle, en 2002, on a vu le vrai visage de la fausse démocratie qui prétend fixer les règles de ce pays au peuple. Toutes les règles ont été transgressées, et le débat entre les deux tours a été supprimé, tant Chirac était convaincu de se faire laminer. Au nom de l’antifascisme, naturellement. Et personne n’a été indigné de ce véritable coup de force contre les règles de la démocratie, et du viol du vote des Français.
Personne ne prétend que l’homme était parfait, et heureusement, sinon il ne serait pas humain. Certains, dans notre camp, ne lui pardonnent pas d’avoir laissé son parti à sa fille qui, sur nombre de sujets, paraît très éloignée de ses valeurs. D’autres lui reprochent certaines provocations – montées en épingle par les journalistes – inutiles et contre-productives. Mais sans Jean-Marie Le Pen, Éric Zemmour aurait-il fait la campagne qu’il a faite ? Sans Jean-Marie Le Pen, sa fille aurait-elle atteint le deuxième tour, à deux reprises ? Sans Jean-Marie Le Pen, y aurait-il Marion ? Sans Jean-Marie Le Pen, des milliers de jeunes, malgré la propagande, redresseraient-ils la tête en se disant fiers d’être français ?
Tous ceux qui l’ont insulté, calomnié, sali et qui ne lui arrivaient pas à la cheville, devraient, tant qu’il est encore vivant, lui présenter des excuses. La France entière devrait lui demander pardon.
Il a été, seul contre tous, la voix du peuple de France, face aux Giscard, Chirac, Mitterrand, qu’il a tous enterrés, dont l’action a consisté à détruire notre merveilleux pays. Il a été un vrai chef de la cause patriotique.
Pour tout cela, longue vie à Jean-Marie Le Pen.
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Les leçons du voyage de Macron en Chine
Pierre Lelouche, ancien député, ex-conseiller diplomatique et ex-président de l’Assemblée parlementaire de l‘Otan, réagit aux propos tenus par Emanuel Macron lors de son voyage en Chine le 9 avril dernier. S’imaginer peser sur la diplomatie de Xi-Jipping en jouant Monsieur bons offices à l’égard de la Russie tout en prônant un désengagement vis-à-vis de l’influence des Etats-Unis et en avouant ne pas être concernés par Taïwan, était un leurre qui a suscité une bronca générale de la part de nos alliés (les vrais comme les faux).
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Source : Le Figaro 17/04/2023
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dimanche, 16 avril 2023
Statue de saint Michel: « Le gouvernement des juges contre l’âme de la France »
Philippe de Villiers
Source : Le Figaro du 12 avril 2023 cliquez là
TRIBUNE – La statue des Sables-d’Olonne, installée en 2018 sur une place publique, devra être démontée au nom de la laïcité, a confirmé le Conseil d’État vendredi dernier. Cette décision a inspiré à l’ancien ministre, écrivain et fondateur du Puy du Fou, une tribune enflammée contre la mauvaise compréhension de la laïcité et pour la préservation de notre histoire et de notre culture.
Le Conseil d’État aura pris son temps. Et choisi son moment. Pour rendre son arrêt. Pour terrasser le dragon. Le vendredi saint. C’est une coïncidence mais elle est symbolique. La statue de saint Michel doit être déboulonnée. Personne n’oserait déboulonner le Conseil d’État. Pour la statue, les choses sont plus simples. Le prévôt du Paradis n’avait rien à faire là. Il faut rendre la place aux trottinettes. Le saint patron des parachutistes a perdu la bataille contre le sacro-saint « état de droit », qui pèse des œufs de mouche dans des balances de toiles d’araignées, pendant que la cité s’effondre. La portée métaphorique de cet apologue donne un signal faible – un de plus, sur le naufrage de nos affections. C’est la défaite des âmes simples, la défaite du petit peuple, attaché à sa statue, la défaite d’un imaginaire hors d’âge contre l’arsenal glaçant des principes qui appellent à broyer le dépôt millénaire.
C’est le suicide assisté d’une nation aux murs porteurs chancelants, descellés, où la loi devient un instrument qui sert à tuer les âmes, les corps, les images et piétés populaires. Nous sommes là face à un nouveau dragon: l’état de droit. C’est lui qui désengendre et qui désaffilie. C’est le même état de droit dont a profité un migrant illégal pour brûler une cathédrale, à Nantes, puis pour assassiner un prêtre à Saint-Laurent-sur-Sèvre. C’est le même état de droit qui désarme nos pouvoirs publics lorsque la police arrête les black blocs et que la justice les relâche. C’est la même balance, mue par les mêmes ardeurs normatives de nos cinq cours suprêmes qui impose cet état de non-droit, et remplace nos statues par des idoles. Où était l’état de droit à Stains, lorsque le conseil municipal a donné à une rue de la ville le nom de Fatima, la femme du prophète Mahomet? Et quand un criminel récidiviste, Jean-Marc Rouillan, a été invité à pérorer à l’université de Bordeaux, là où Mme Agacinski a été interdite de chaire?
La célèbre formule de François Mitterrand résume tout : « Les juges ont eu la peau de l’Ancien Régime. Ils auront la peau du nouveau. » Dans sa prophétie, Mitterrand avait juste oublié les cours européennes. Mais, pour le reste, c’était bien vu. Je repense souvent à un épisode marquant de la vie du jeune Louis XIV. Il vient tout juste d’être sacré. Il apprend que le Parlement est en train de siéger, toutes Chambres réunies, aux fins d’enregistrer quelque édit séditieux. Son esprit vif lui donne à capter le ressort symbolique de cette impertinence: la robe rêve de déposer son roi à l’anglaise. C’est un coup de force. Il interrompt sa partie de chasse à Fontainebleau, galope à francs étriers et fait irruption dans l’assemblée des chaperons d’hermine. Il a gardé ses bottes et son justaucorps inapproprié. Il fait claquer son fouet de veneur et s’exclame : « Messieurs, je ne veux plus que vous persistiez à exciter les troubles dans mon État. »
Le Roi-Soleil avait anticipé le glissement futur, quand les parlements feraient basculer l’état de droit des légistes. La justice doit demeurer dans son lit de justice, elle doit rester à sa place. Elle est une autorité, pas un pouvoir. La seule cour suprême, c’est le peuple. Or, il s’est exprimé aux Sables-d’Olonne et il a plébiscité saint Michel. Dont acte. Un jour où le garde des Sceaux Jean Foyer cherchait à convaincre le Général de ratifier la Convention européenne des droits de l’homme, il s’entendit répondre vertement : « Cher ministre, apprenez qu’il y a d’abord la France… ensuite l’État… enfin le droit. » Cette hiérarchie a été, hélas, subvertie. Il faut se méfier des juges quand ils prennent le pouvoir. Leur tropisme à refaire une humanité au nom de la loi de leur for intime, faisait dire à Royer-Collard: «Les Révolutions commencent toujours avec les juristes, elles se terminent toujours sans eux.»
J’entends l’anathème murmuré du grand chœur laïc: l’état de droit n’est que l’expression protectrice de la laïcité. Comme si ladite laïcité, du reste inventée par le christianisme, pouvait s’accommoder du vide culturel et spirituel. Sauf à remplacer le chêne de Saint Louis par un figuier sec, sans racines ni ramages! La laïcité, multidéculturée, est devenue sélective. Pourquoi n’est-elle pas invoquée par le ministre de l’Éducation pour sanctuariser l’école face à la présence intempestive et au discours du transgenrisme et du transhumanisme, quand on apprend aux enfants à entrer dans un monde de l’illimitation, où il n’y aura plus de distinction entre l’homme et la femme, entre la mort et la vie, entre l’animal et l’homme? Voici venir la nouvelle religion: elle remplace la finitude par l’hubris sans fin.Ce sont les grands laïcs du récit national qui allèrent rechercher les voix de Jeanne, de sainte Marguerite, de sainte Catherine et puis de ce fameux saint Michel, aujourd’hui euthanasié. Au nom d’une laïcité amoureuse et non pas militante et mortifère. Leur sagesse leur donnait à penser que la France n’est rien sans l’esprit d’enfance
Il suffirait pourtant de se retourner pour trouver la réponse. Nous avons derrière nous de grandes figures d’historien qui nous ont laissé une belle parabole française, nous invitant à pratiquer la fréquentation de nos aide-mémoire de pierre ou de chair. C’étaient des républicains. Au lendemain de la défaite de Sedan, en 1870, tous les Jules – Quicherat, Michelet, Ferry – ont constaté avec effroi que la France avait perdu son ciment et n’avait plus de fédérateur. Depuis la Révolution, on avait évacué le sacré. Ils s’avisèrent de la nécessité de créer un saint-chrême de substitution, pour fédérer, unir les petits Français et faire naître à nouveau des têtes épiques. À la recherche d’une sacralité d’incarnation, ils convoquèrent la bergère de Domrémy, après celle de Nanterre, ils allèrent chercher Saint Louis à la Sorbonne ; ils appelèrent à eux la colombe et son rameau d’olivier au baptistère de Reims. Ce sont les historiens républicains, voyant l’unité française suspendue au-dessus du vide, qui exhumèrent Jeanne d’Arc, le plus pur chef-d’œuvre que le génie allégorique ait jamais déposé dans notre littérature.
L’Église catholique suivra le mouvement, avec trente ans de retard pour béatifier puis canoniser l’héroïne. Ce sont les grands laïcs du récit national qui allèrent rechercher les voix de Jeanne, de sainte Marguerite, de sainte Catherine et puis de ce fameux saint Michel, aujourd’hui euthanasié. Au nom d’une laïcité amoureuse et non pas militante et mortifère. Leur sagesse leur donnait à penser que la France n’est rien sans l’esprit d’enfance. Il n’y a pas d’unité de destin sans l’unité des cœurs. Il n’y a pas d’unité des cœurs sans lien amoureux, sans un peuple amoureux. Amoureux de quoi ? De nos héritages, sublimes, puissants et féconds. Si on ne donne pas à aimer nos figures, nos œuvres, nos saints, les jeunes âmes regarderont ailleurs, là où il y a foison d’autres modèles ou contre-modèles. Malraux a tout dit en une phrase : « Toute civilisation s’adosse à une religion. » Si nous récusons le lien de chrétienté intime entre la France et nos civilités ancestrales, nous allons mourir.
La laïcité ne peut pas s’entendre de la même manière en 1905 et en 2023. L’antichristianisme était un luxe en terre d’abondance. Détruire la chrétienté face à l’islam conquérant, c’est une folie. Les musulmans nous regardent avec sidération : eux aussi, ils ont saint Michel dans leur patrimoine, bien vivant à la sourate II du Coran, où il participe à la pesée des actions. Bientôt, faudra-t-il attendre que saint Michel nous revienne par la porte des mosquées, par les prières des quartiers, par les nouveaux Français qui, eux, respectent leur religion, le sacré de leur civilisation et nous voient choir ? Le principe de l’équivalence des religions conduit à une impasse. L’antériorité de la conversion de la France au christianisme lui donne ce que René Rémond a appelé « un droit d’aînesse sur les autres nations chrétiennes », et a fortiori une primogéniture sur la terre même du baptême de Clovis par rapport à toute autre religion. Il ne peut pas y avoir d’équidistance juridique ou morale. Question de survie…
Il ne s’agit pas seulement d’un enjeu patrimonial, mais d’un enjeu vital. Notre culture tient à toute une France des hautes nefs immémoriales qui porte chaque Français vers le sacré. Il y a, dans nos patries charnelles, un souffle, un mystère français. Nous entendons souvent Jean-Luc Mélenchon se féliciter de ce que le peuple français est un peuple politique. Cela est vrai. Mais c’est pour une raison majeure qui court dans la trame de nos songes et irrigue nos enchantements et nos révoltes. Le peuple français est plus encore que cela, un peuple métapolitique et même un peuple métaphysique. Il est l’héritier des héritiers de toutes les questions de la vie et de la transcendance, depuis Hippocrate, Platon, David, Tacite, saint Augustin d’Hippone et Blaise Pascal. Il veut comprendre, il veut tout comprendre. Il vit au cœur de cette Europe qui fut et demeure le continent de la vie interrogée. C’est là qu’est son génie, selon la prosopopée de Péguy : « “C’est embêtant, dit Dieu, quand il n’y aura plus de ces Français, il y a des choses que je fais, il n’y aura plus personne pour les comprendre.” » Aujourd’hui, notre pays est pris en tenaille entre deux forces, le wokisme et l’islamisme. Elles se détestent mais elles s’entendent. La division du travail est impressionnante : le wokisme emploie son industrie à déciviliser et l’islamisme se donne pour mission de reciviliser. Les idiots utiles accompagnent le mouvement
La preuve? Elle est sous nos yeux distraits. Le secret d’un peuple se résume à ce qu’il a laissé, ce qu’il a dessiné, ce qu’il a érigé. Rome fut dans le Forum. La Grèce fut contenue dans le Parthénon. S’il est vrai que, dans l’histoire des hommes, celle d’un peuple peut tenir tout entière dans une œuvre particulière, alors la cathédrale résume la France. En elle, c’est la lumière qui tient la pierre. Saint Michel domine, surplombe le haut lieu le plus populaire de la France, le mont Saint-Michel. En 1429, il y eut deux îlots de résistance à l’occupation étrangère: Domrémy et Saint-Michel-au-Mont – c’était son nom. L’île, entourée d’eau, n’a jamais cédé au ressac. Le glaive de saint Michel reste brandi au-dessus des mers et des tempêtes, symbole entre tous. Il s’agit tout autant de notre temporel que de notre spirituel. Si on veut vivre en France, il faut accepter nos civilités: elles viennent toutes des charités évangéliques. Désolée pour la libre-pensée et la Ligue des droits de l’homme. Je les invite à remonter le courant jusqu’à la source d’eau vive.
Aujourd’hui, notre pays est pris en tenaille entre deux forces, le wokisme et l’islamisme. Elles se détestent mais elles s’entendent. La division du travail est impressionnante: le wokisme emploie son industrie à déciviliser et l’islamisme se donne pour mission de reciviliser. Les idiots utiles accompagnent le mouvement, ils sont les fils spirituels de Robespierre qui prétendait, à partir de la table rase, éradiquer l’ancienne religion pour en imposer une nouvelle, et fabriquer un homme nouveau. Craignons que le jeune Français, dépouillé de sa mémoire affective, n’ait à vivre l’incantation démiurgique du socialiste Jaurès : « Nous avons interrompu la vieille chanson qui berçait la misère humaine et la misère humaine s’est réveillée avec des cris. » Au milieu des cris – cris de détresse et de désarroi -, il faut tendre l’oreille, pour percevoir l’étrange mélopée du cri qui vient: c’est un cri d’appel, celui d’une jeune espérance française.
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samedi, 15 avril 2023
La victoire et le malaise
Vincent Trémolet de Villers
C’est une victoire politique indiscutable et pourtant elle a un goût amer. Peut-être parce que la sage décision du Conseil constitutionnel ne dissipera pas le malaise qui traverse le pays. Elle ne fera malheureusement pas disparaître les cortèges, les casseurs, les banderoles syndicales. La défiance est là et ne va pas s’évaporer par enchantement. Et puis quel gâchis collectif ! On est pris d’une sorte de vertige quand on mesure tout ce que ce psychodrame laisse derrière lui. La remise en cause de l’autorité légitime, d’abord. Le président largement élu conspué dans les manifestations, les ministres pris de nervosité, les députés sous la menace. Le Conseil constitutionnel protégé de murs antiémeutes, tristes signes d’une fébrilité d’État. Tout démocrate sincère devrait s’inquiéter de ce vacillement. Comment les opposants à Emmanuel Macron ne voient-ils pas qu’ils peuvent être, demain, pour d’autres ré- formes, d’autres lois, à leur tour pris en tenailles entre l’activisme de l’extrême gauche et une hostilité temporaire de l’opinion? Si la France est ingouvernable, tout le monde, et les Français d’abord, sera perdant.
A ce tourment en répond un autre en miroir : comment croire que la seule élection permet de gouverner durablement et sereinement contre deux tiers de la population ? On trouve dans une part de nos élites une suf- fisance qui, non contente de contraster avec l’état déplorable du pays, finira par décourager les plus fidèles soutiens. La morgue du sachant chargé de faire accepter à un peuple un peu « arriéré » des évolutions inéluctables hérisse désormais la plupart de nos concitoyens. Les Français voient bien que l’affaissement généralisé vient moins de leur réticence supposée à la « réforme » que d’une impuissance de plus en plus sidérante de la performance publique. École, santé, sécurité : impôts partout, service nulle part. La faille qui provoque toutes les secousses est là.
Après les retraites, pour apaiser les Français, il faudra leur donner beaucoup de preuves concrètes sur ces sujets majoritaires, sinon, Emmanuel Macron sera contraint, par les urnes, de leur rendre la parole.
Source : Le Figaro 15/04/2023
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jeudi, 13 avril 2023
Bernard Germain à Breizh info : « La première et la plus importante conclusion que je tire du combat de Callac est que lorsqu’on se bat on peut gagner »
Un grand entretien avec Bernard Germain, porte-parole de la Coordination Partout Callac, publié par Breizh Info cliquez ici
Le calme est revenu à Callac, commune des Côtes d’Armor qui s’est retrouvée, malgré elle, au centre de l’attention médiatique, du fait des tentatives d’y imposer à la population un accueil massif de migrants, sans consultation préalable de citoyens qui sont apparus très divisés sur la question, et avec une grosse partie franchement hostile.
Mais l’abandon du Projet Horizon n’a d’ailleurs pas empêché l’Etat d’imposer, en douce, des migrants dans la commune, puisque plusieurs familles (d’Afrique noire et du Moyen-Orient) sont arrivées depuis et occupent une habitation du centre de la commune. Ce qui n’est pas sans susciter incompréhension et interrogation dans le bourg.
Le combat contre l’implantation de migrants à Callac est résumé, en long, en large et en travers, par Bernard Germain dans un livre « Callac, mère de toutes les batailles », où celui qui a été l’un des acteurs de la contestation offre son point de vue et des informations, fournies, sur les évènements qui ont plongé cette petite commune du Centre-Bretagne dans un climat de tensions jamais connues sans doute, depuis la période de la Seconde guerre mondiale.
Nous l’avons interrogé sur son action et sur son livre, paru aux éditions Synthèse nationale (à commander ici).
Breizh-info.com : Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bernard Germain : J’étais ingénieur logiciel. Aujourd’hui je suis retraité et je vis dans les Côtes d’Armor.
Je suis quelqu’un qui vient de la gauche. En 1981 j’ai voté Mitterrand et adhéré au PS. Je les ai quittés après le virage de la rigueur en 1983. Je n’avais pas voté pour cela.
J’ai ensuite partagé ma vie entre activités professionnelles et syndicalisme. S’agissant de mon activité de syndicaliste, j’ai été un responsable national de la Fédération FO des télécoms et à ce titre j’ai été l’un des négociateurs de la Convention Collective de Branche des Télécommunications (CCNT) pour ma Fédération. J’ai également été administrateur FO à la Sécurité Sociale pendant près de 20 ans dont 10 comme vice-président de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Yvelines.
Sur le plan politique, je n’ai eu aucune activité dans un parti depuis mon départ du PS. J’ai repris une carte politique récemment en adhérant à Reconquête lors de sa création, pour deux raisons : tout d’abord parce qu’Eric Zemmour m’est apparu comme un « politicien » honnête qui dit la vérité, et d’autre part parce que je pense que l’existence de la France telle que je l’ai connue est aujourd’hui gravement menacée, notamment du fait d’une immigration totalement incontrôlée.
Breizh-info.com : Avec quelques mois de recul sur la bataille de Callac, quelles sont les conclusions que vous en tirez ? Diriez vous que ce qui a fait le succès de la mobilisation, c’est surtout l’enracinement local d’une partie des opposants qui de facto, ne sont pas apparus comme “hors sol” dans la contestation comme cela peut parfois être le cas dans les manifestations contre l’immigration ?
Bernard Germain : La première et la plus importante conclusion que je tire du combat de Callac est que lorsqu’on se bat on peut gagner. Nous en avons fait la démonstration.
Indiscutablement, l’enracinement local des opposants a pesé lourd dans la balance. Cela a permis de discuter régulièrement avec la population et grandement aidé à la mobilisation car les gens comprenaient la justesse de notre combat puisqu’ils voyaient qu’ils allaient être directement touchés.
Maintenant, la présence de personnes « extérieures » lors des manifestations était normale. Le combat de Callac n’était pas seulement le combat de ce village, mais la mobilisation contre une politique nationale. Callac était le laboratoire de la mise œuvre de cette politique.
Breizh-info.com : Malgré l’abandon du projet Horizon, le projet Viltaïs semble lui mené tambour battant, y compris à Callac, puisque l’on y voit depuis quelques semaines plusieurs nouvelles (et nombreuses) familles. Envisagez vous de nouvelles mobilisations locales avec votre collectif ?
Bernard Germain : Callac a marqué un tournant dans la stratégie du gouvernement pour imposer sa « transition démographique ». Ils se sont rendus compte qu’un projet massif comme ils prévoyaient de le faire à Callac avec le projet Horizon, cela ne marche pas. Notamment parce qu’il reposait sur l’équipe municipale locale, qui s’est révélée incapable de résister à la pression et qui a craqué politiquement.
Le gouvernement en a tiré la leçon. Maintenant, ce sont les préfets qui pilotent avec des associations comme Viltaïs auxquelles ils sous-traitent la mise en œuvre moyennant d’abondantes subventions.
Second point important, il n’est plus question d’arrivées massives dans les villages mais de saupoudrage. Une famille par-ci, deux ou trois par là.
C’est beaucoup plus difficile de s’y opposer d’autant que tout est fait en secret et qu’on apprend l’arrivée des migrants à la dernière minute.
A Callac, deux familles sont arrivées ainsi dernièrement. L’Association « Les Amis de Callac et ses environs » a repris la mobilisation. Tracts et pétitions sont réapparus. L’affaire n’est nullement terminée.
Breizh-info.com : Quel est l’objectif de l’association « Callac Partout » ? Quelles actions avez vous mené ? A Saint-Brevin les Pins, une large partie de la population (beaucoup de résidences secondaires) que nous avons interrogée n’avait pas l’air hostile à l’accueil de migrants, comment l’expliquez-vous ?
Bernard Germain : La coordination « Partout Callac » a pour objectif d’aider tous ceux qui sont confrontés à l’arrivée de migrants dans leur localité et leur faire profiter de notre expérience pour mener le combat.
Nous avons d’ailleurs créé un site internet (www.partoutcallac.fr). Ceux qui le consulteront y trouveront des informations et des conseils pour mener l’action. Ils peuvent également nous contacter.
J’ajoute que j’ai également écrit un livre relatant le combat mené. Il s’appelle « Callac la mère des batailles » et peut être commandé chez www.synthese-editions.com.
Quant à St-Brévin, c’est comme partout. La plupart des gens au départ ne croit pas à la réalité des futurs problèmes que nous dénonçons. Et les discours incessants des médias immigrationnistes ne cessent de les intoxiquer. Donc, lorsqu’ils ont la preuve que ce que disions était vrai … il est souvent trop tard. Les immigrés que le préfet impose sont là. C’est pour cela qu’il faut mener le combat en amont, même si certaines personnes sont crédules et croient sur parole les médias.
Breizh-info.com : Ne pensez-vous pas que le fait de mettre trop en avant des organisations politiques (à Callac, on a beaucoup vu Reconquête) peut s’avérer contre productif, notamment dans des communes rurales où la politique politicienne relève encore très souvent du domaine privé, à peine familial, et de celui des urnes ? (on a vu à Callac la fracture que pouvait engendrer le sujet, y compris dans les familles…)
Bernard Germain : J’étais le porte-parole du Comité d’Organisation, c’est à dire la structure qui regroupait l’Association « les amis de Callac et ses environs » et tous les partis politique et organisations qui menaient le combat.
Je n’ai jamais mis en avant que j’étais à Reconquête. Je parlais au nom du comité, donc de tout le monde. Il aurait été malhonnête de faire croire qu’il n’y avait que Reconquête. Étaient avec nous le Parti de la France, les Patriotes, Riposte Laïque, Résistance Républicaine, La ligue du Midi, Les Frères dissidents, entre autres.
D’ailleurs, pour faire partie du Comité d’Organisation nous ne demandions qu’une chose : être d’accord le mot d’ordre « Non au projet Horizon, Callac doit rester Callac ».
Tous ceux qui étaient d’accord avec cela étaient les bienvenus. On est donc très loin d’une appropriation du combat par Reconquête, même s’il est indéniable que Reconquête a été le principal acteur de tout cela.
En ce qui concerne les fractures au sein de la population, c’est Macron qui les a imposées.
Callac vivait tranquille. Mais Callac s’est retrouvé au milieu d’une mêlée découlant d’une politique nationale.
Le débat était inévitable au sein de la population. Certains étaient pour. D’autres, beaucoup plus nombreux, étaient contre. Il était inévitable que des fractures apparaissent.
Nous avons défendu Callac et cela a déplu à certaines personnes. C’est la vie.
Breizh-info.com : Un mot, pour conclure, sur les plaintes qui visent plusieurs organisateurs des manifestations callacoises, dont vous même, de la part notamment du quotidien Le Poher, qui a subi des menaces ces derniers mois ?
Bernard Germain : Le Poher est un petit journal gauchiste qui tire à quelques milliers d’exemplaires. Ils se sont crus obligés d’écrire des articles sur notre combat afin de le discréditer, employant à cette occasion une argumentation odieuse contre nous, allant jusqu’à faire la comparaison avec le combat des résistants contre les nazis.
J’ai donc répondu dans un article à ces attaques insupportables.
Mais ces gens ne supportent pas qu’on réponde. Eux ont le droit de nous insulter et de nous traîner dans la boue, mais ils exigent en retour notre silence.
Comme ma réponse ne leur a pas plu, ils ont décidé de me traîner au tribunal, ainsi que Christine Tasin la responsable du site Résistance Républicaine. L’audience était prévue le 3 avril mais a été reportée.
De plus, ils ont mis en scène toute une campagne de victimisation en déclarant recevoir des menaces de mort et même une alerte à la bombe. Le tout généreusement relayé par les médias nationaux et par les élus de gauche de Bretagne et autres associations pro-immigration.
L’objectif était à l’évidence d’accréditer l’idée qu’il existerait des violences d’extrême droite et que la France serait menacée de l’instauration du fascisme.
Je m’étonne, avec les moyens dont elle dispose, que la police n’ait toujours pas identifié les coupables.
Ce qui est sûr c’est que nous ne sommes nullement mêlés à cela. D’ailleurs nous désapprouvons ces méthodes.
Notre combat est politique, à visage découvert et « à la loyale ».
Propos recueillis par YV
20:49 Publié dans Bernard Germain, Callac 22, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mercredi, 12 avril 2023
"Anima" le dernier ouvrage de Michel Onfray
Notre philosophe qui à l’image de Lucky Luke écrit plus vite que son ombre nous gratifie d’un nouvel ouvrage intitulé Anima dans lequel il décrit les métamorphoses de l’âme occidentale, depuis ses origines jusqu’à un futur qu’il pressent inhumain, où l’homme aura perdu ce sens de l’humanité qui le distingue de l’animal. « Je regarde cette vague nihiliste nous arriver dessus, alors que, sur la plage, on voit arriver au loin le mur d’eau qui va s’abattre sur nous. Après le raz-de-marée, la mer redeviendra étale. Notre civilisation disparaît pendant qu’une autre se profile, l’Histoire a horreur du vide », constate notre philosophe.
Michel Onfray répond ici aux questions de Jean-René Van der Plaetsen du Figaro Magazine.
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mardi, 11 avril 2023
60 millions de consommateurs
En matière d’immigration, la grande différence entre l’Allemagne et la France est que l’Allemagne mise sur l’emploi en formant ses immigrés pour l’industrie alors que la France a opté pour l’abandon de la production au profit de la consommation. En France, les immigrés sont d’abord des consommateurs et n’occupent en général que des emplois tertiaires peu qualifiés. 80% des immigrés sont inactifs. Pierre Vermeren démontre ces deux logiques implacables.
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Source : Causeur
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dimanche, 09 avril 2023
Statue de saint Michel : le Conseil d’État retoque la ville des Sables-d’Olonne
Iris Bridier Boulevard Voltaire cliquez ici
Les laïcards de la Libre Pensée peuvent jubiler, en ce Vendredi saint. C'est ce jour que le Conseil d'État a choisi pour rendre son jugement. Et comme Ponce Pilate il y a 2.000 ans, il s’en lave les mains. Yannick Moreau, le maire des Sables-d’Olonne, vient d’annoncer que, « pressé d’en finir, le Conseil d’État n’admet pas notre pourvoi en cassation et condamne définitivement notre statue ». Les arguments de la ville tentant de prouver que la statue « revêt une pluralité de significations, notamment artistiques et militaires, qu’elle est étroitement liée à l’histoire du quartier et que sa présence est particulièrement discrète » ont donc été jugés nuls et non avenus. Ainsi, cette modeste représentation de l’archange Michel, patrimoine inoffensif, à peine visible sous son magnolia, est condamnée au terme d’un long combat. Contre la volonté des Sablais qui s’étaient exprimés à 94 % pour son maintien, elle doit être déboulonnée.
Abasourdi par ce rejet, l’édile ne mâche pas ses mots : « En tant qu’élu engagé, je suis sidéré, révolté. Cela me paraissait impossible, lointain, aberrant. Et pourtant, la tempête « woke » s’est abattue sur les Sables-d’Olonne. Nous y sommes, la France de 2023 déboulonne ses statues. Pauvre France. Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est le grand effacement qui partout menace. » Il fustige cette décision qui fera de nombreuses victimes : « Victime, la ville des Sables-d’Olonne, sommée demain d’écarter et de cacher la figure emblématique de l’un de ses quartiers. Victimes, les parachutistes, privés demain de leur figure tutélaire, symbole du combat pour la paix. Victimes, les enfants du quartier Saint-Michel, qui ne pourront plus comme leurs aînés, de génération en génération, lever un œil complice vers la figure familière qui veillait sur la vie du quartier. »
Dénonçant la culture de l’effacement et « les quelques ayatollahs qui ont remporté ce procès absurde », Yannick Moreau annonce respecter la décision de la juridiction administrative mais prédit : « La France qu’ils nous préparent, c’est une France où le lundi de Pâques ne sera plus férié, où les fêtes de fin d’année remplaceront la fête de Noël, où l’écriture inclusive sera enseignée, où le blason de la ville des Sables-d’Olonne et sa Vierge, protectrice de nos marins, devra être effacée de nos frontispices et de nos lieux publics. »
Si la statue est condamnée à être déplacée, Yannick Moreau s’engage à trouver une solution pour qu’elle reste devant l’église Saint-Michel. La Vendée est une terre de combat qui, comme le roseau lorsque le vent se lève, plie mais ne rompt pas. Dans son communiqué empreint d'un souffle épique, le maire conclut : « Ils auront leur déboulonnage mais n’auront jamais nos cœurs ! Nos cœurs vendéens entrelaçant dans un même élan le progrès et la tradition, les racines et les ailes d’un peuple qui, bien qu’écrasé sous les sabots de Westermann, a su trouver en lui la force de se relever et de faire naître les plus belles aventures humaines du XXe siècle, tout à la fois enracinées et lancées à la conquête des océans et du monde. Nos cœurs vendéens battant à l’unisson pour le Puy du Fou et le Vendée Globe. Vive saint Michel ! Vivent les saints Michel de Vendée et de France ! Vive la Vendée ! Et Vive la France ! »
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vendredi, 07 avril 2023
Crise existentielle
Vincent Trémolet de Villers
La France bégaye. Chaque semaine, les mêmes cortèges, les mêmes blocages et désormais les mêmes violences. La grève, la grève toujours recommencée. Les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, aidés par une partie de la presse de gauche, ciblent la police au moment où celle-ci reçoit des pluies de pierres, de boulons et d’acide. La crise sociale tourne en boucle et la politique est emportée dans un inquiétant processus d’autodestruction. Le président un jour se retrouve dans Pif Gadget, un autre annonce une loi sur la mort ; le gouvernement avance comme un canard sans tête pendant qu’une ministre prend la pose dans Playboy dans une version kitsch du narcissisme guidant le peuple. Comme l’Assemblée est ingouvernable, on projette des conventions citoyennes, ce simulacre de démocratie, sur tout et n’importe quoi. Pendant ce temps, le pays, comme abandonné, assiste à l’effondrement de son école, au délitement de l’hôpital, à l’explosion des prix, à l’extension de la délinquance ordinaire, aux effets en cascade de l’immigration subie.
Laurent Berger se trompe, ce n’est pas une crise démocratique qui frappe la France - les élections ont eu lieu, les institutions tiennent, les procédures sont respectées -, mais un mal beaucoup plus profond. Ce qui tourmente le corps social n’est pas institutionnel, mais, à certains aspects, existentiel. Cette question de l’âge de départ ne fut au fond que le déclencheur d’une défiance collective dans laquelle bouillonnent depuis longtemps le sentiment de dépossession, la crainte de l’affaissement, le ras-le-bol aussi de ceux que l’on prélève pour remplir le puits sans fond des transferts sociaux. Quand les syndicats auront rangé les calicots, que la loi sera promulguée et appliquée, il serait illusoire de chercher l’apaisement dans l’aide sociale et les diversions sociétales. Puisque la fabrique de la loi est de plus en plus difficile, on pourrait conseiller à ceux qui nous gouvernent de se concentrer sur leur mission première. Dans un pays où il faut six mois pour refaire une carte identité ou pour remplacer un professeur manquant, ce souci modeste du service public sera préférable à tous les discours grandiloquents.
Source : Le Figaro 7/4/2023
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mercredi, 05 avril 2023
La face cachée d’Humza Yousaf, le nouveau Premier ministre musulman de l’Écosse.
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mardi, 04 avril 2023
Dresseur de tigre
Philippe Gélie
En 2018, lors de son premier voyage présidentiel en Chine, Emmanuel Macron avait, tout feu tout flamme, proposé de jouer les médiateurs entre Xi Jinping et... le dalaï-lama. Nul ne l’avait sollicité et l’on sait ce qu’il en est advenu : rien. Cinq ans plus tard, c’est un chef de l’État nettement plus émoussé qui se lance dans un exercice diplomatique de haute voltige : établir, avec le meilleur allié de Vladimir Poutine et pire ennemi de Joe Biden, des relations équilibrées permettant à l’Europe et à la France de tirer leur épingle du jeu. Un jeu international de plus en plus brutal, dans lequel le Vieux Continent cherche à exister entre le bras de fer sino-américain et l’alliance « sans limite » russo-chinoise, attisés par la guerre en Ukraine.
Il a fallu trente ans à nos dirigeants pour sortir doucement du rêve d’un alignement des puissances dans l’orbite libérale et capitaliste de l’astre américain. Les règles du commerce mondial allaient normaliser la Chine comme l’irruption du capitalisme allait démocratiser la Russie. Raté. Nous voilà avec deux mastodontes décidés à s’associer pour instaurer un nouvel ordre mondial débarrassé des diktats moraux et politiques des Occidentaux. Un ordre international « à bas coût », selon la formule du sinologue François Godement, dans lequel les gros dévorent les petits. Dans la posture du dresseur, il est douteux qu’Emmanuel Macron, même flanqué de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, impressionne beaucoup le tigre.
Le Français court au-devant de désillusions avec son homologue chinois tout juste revenu de Moscou. Soucieux d’affichage dans la cour des grands, le président pourrait tirer gloriole d’un coup de fil de Xi à Zelensky, du refus réaffirmé de livrer des armes à Moscou ou d’un simple engagement en faveur de la paix en Ukraine. Pour le reste, ce sera un cocktail d’endiguement là où Pékin menace nos intérêts et de coopération là où elle reste possible. L’empereur rouge veut amadouer l’UE pour ne pas se priver de son marché au moment où il subit déjà des sanctions américaines. Mais il ne déviera pas de sa trajectoire, qui vise à asseoir la domination de son modèle autocratique à travers le monde. Les Européens espèrent tout au plus en freiner la course.
Source : Le Figaro 4/4/2023
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samedi, 01 avril 2023
Danger imminent
Frédéric Michel *
L’homme est âgé, cheveux blancs, visage émacié, bouche grand ouverte. L’expression du regard souligne la violence du moment. Il est transporté manu militari par des policiers casqués. Le cliché illustre l’une des dernières manifestations en France contre la réforme des retraites. Il a suscité nombre de messages d’indignation. Et aussi, heureusement, quelques questions sur son authenticité. Car tout est « vraisemblablement » faux.
C’est un fait : la preuve en images n’existe plus. Le doute est là. Tout le temps. Sur tous les sujets. Des plus graves (guerre en Ukraine, changement climatique, vaccination) aux plus insignifiants, ceux de notre quotidien. Mais pour un cliché repéré et dénoncé sur les réseaux sociaux, combien passeront sous les radars ? Combien viendront nourrir la bête de la désinformation, du complotisme et autres dérives constatées sur les réseaux sociaux ? Si le détournement d’une photo par le biais du numérique n’est pas nouveau, le phénomène explose. On parle ici d’intelligence artificielle (IA) générative, celle qui, à partir des informations qu’on lui donne, peut créer des images convaincantes pour appuyer n’importe quel discours. Avec une facilité déconcertante.
Et rien ne va vraiment s’arranger. Car avec l’IA (intelligence artificielle), tout va très vite, trop vite. Comment encadrer et réguler son développement ? Le temps long du législateur n’est pas le sien, mais on sent bien qu’il y a urgence. Lundi, c’est Europol qui avertit que les criminels sont prêts à en tirer parti pour commettre fraudes et cybercrimes. Mercredi, ce sont des centaines d’experts mondiaux qui signent un appel à « une pause de six mois » dans la recherche. Et ce vendredi, c’est l’Italie qui décide de bloquer le robot conversationnel ChatGPT pour non-respect des données personnelles. Soulignant que ce service « expose les mineurs à des réponses absolument inadaptées ». Alors que le danger mériterait une règle de droit planétaire, ces initiatives éparses auront du mal à calmer les ardeurs des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple), tous lancés dans une course effrénée pour dominer un marché qui va bouleverser l’économie mondiale.
(*) Frédéric Michel est rédacteur en chef au Parisien
Source : Parisien 1/4/2023
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vendredi, 31 mars 2023
Gabriele Adinolfi : « Le refus d’extradition des militants d’extrême gauche de la part de la France est cohérent »
Source Breizh info cliquez ici
En 2019, dix ex-terroristes italiens d’extrême gauche installés en France étaient interpellés dans le cadre d’une opération de police conjointe aux deux pays. Condamnés à des peines allant de onze ans de réclusion à la prison à vie pour plusieurs crimes (dont moins trois assassinats) commis durant les « années de plomb » entre 1969 e 1981, ils ont vécu sans être inquiétés pendant quarante ans. Mardi 28 mars, la cours de Cassation française a confirmé le refus de la justice française de procéder à leur extradition.
Giorgio Pietrostefani, Enzo Calvitti, Narciso Manenti, Giovanni Alimonti, Roberta Cappelli, Marina Petrella, Sergio Tornaghi, Maurizio Di Marzio, Raffaele Venturo et Luigi Bergamin resteront en liberté. Une décision qui a eu un vif retentissement dans la péninsule.
Nous avons interrogé Gabriele Adinolfi, fondeur du mouvement Terza Posizione, auteur et animateur de centres d’études, à l’origine du projet Lansquenets d’Europe. Fugitif pendant vingt ans, il a raconté son histoire dans Années de plomb et semelles de vent, aux éditions Les Bouquins de Synthèse nationale.
Breizh-info.com : Cette décision, qui va à l’encontre des propos d’Emmanuel Macron qui déclarait au lendemain de l’arrestation que “ces personnes, impliquées dans des crimes de sang, méritent d’être jugées en Italie”, serait motivée par le respect de leur vie privée et familiale et par leur droit à un procès équitable. Un revirement ?
Gabriele Adinolfi : Rien d’étrange, on parle ici de Justice. Dans les années dites de plomb, les autorités italiennes ont été, à bien des égards, responsables de la naissance et de la croissance de ce phénomène. Or, quand elles ont décidé d’y mettre un terme, elles ont introduit des mesures violant les droits des accusés. J’en résume quelques-unes : l’augmentation automatique d’un tiers de la peine pour tout crime qualifié de terrorisme (que l’on m’a appliquée pour ma pièce d’identité !) a créé une discrimination qui n’était pas acceptée par le droit international sans l’introduction simultanée du statut spécial de prisonnier politique, ce que l’Italie a toujours refusé de faire. De plus, la loi des repentis permettait à quiconque d’obtenir de fortes réductions de peine s’il accusait quelqu’un d’autre, sans qu’il y ait besoin que ces accusations soient prouvées. Cela a conduit à la condamnation de nombreux innocents.
Le cas du présentateur de télévision Enzo Tortora, faussement accusé de crimes mafieux, avait fait sensation. Les droits n’étaient pas non plus garantis aux personnes jugées par contumace. Enfin, des délits associatifs (comme la simple appartenance à un mouvement) étaient prévus, délits absents de nombreuses législations. Plusieurs pays ont refusé d’extrader des accusés italiens de ces années, non seulement la France, mais aussi l’Espagne, la Suisse, la Suède, l’Angleterre, l’Autriche. Et cela concerne aussi les inculpés nationalistes. La Cour de cassation n’a fait que poursuivre de manière cohérente ce qui avait été précédemment établi. Le scandale aurait été si elle avait fait le contraire. Le scandale, c’est le cas de Cesare Battisti, une personne absolument ignominieuse. La violation de la Doctrine Mitterrand par Sarkozy, puis l’annulation de la grâce présidentielle de Lula au Brésil pour l’extrader 41 ans après les crimes – sans plus de prescription ! – ça c’est l’anomalie juridique, pas celle dont nous parlons.
Breizh-info.com : La doctrine Mitterrand a protégé de nombreux activistes italiens responsables de violences politiques. La France leur offrait hospitalité et sécurité, à condition qu’ils aient renoncé à la lutte armée et qu’ils n’aient pas commis de crimes de sang. Mais pour un certain nombre d’entre eux, ces crimes de sang sont avérés. Comment comprendre la politique du Président socialiste ? Quel était le dessous des cartes selon vous ?
Gabriele Adinolfi : La Doctrine Mitterrand a pratiquement mis fin au phénomène terroriste. Le sanctuaire rouge des Italiens en France était né au temps de Chaban-Delmas, c’est-à-dire sous Pompidou et s’est poursuivi sous Giscard d’Estaing. Le Réseau Curiel avait aussi bénéficié de la protection de De Gaulle. Il me semble que la décision de Mitterrand était très sage. On ne pouvait pas non plus s’attendre à ce que l’Élysée aide politiquement l’Italie étant donné que durant ces années-là, nos deux pays étaient pratiquement en guerre en Libye et en Tunisie. Je ne sais pas si l’un des dix accusés dont nous parlons a commis des crimes après la mise en œuvre de la doctrine Mitterrand, mais celle-ci a certainement contribué à le faire renoncer à poursuivre les activités criminelles.
Breizh-info.com : Alberto Di Cataldo, fils du maréchal assassiné à Milan par les Brigades Rouges en 1978 a déclaré : “plus de 47 ans se sont écoulés, la peine en elle-même ne m’intéresse plus vraiment. La vraie partie n’est pas l’extradition mais savoir si ces dix personnes collaboreront pour comprendre ce qu’il s’est passé durant cette période.” Pensez-vous que la lumière sera faite sur des affaires qui ont composé les années de plomb ? Ou que la vérité est à jamais enterrée ?
Gabriele Adinolfi : Je le comprends mais il n’y a pas grand chose à découvrir. Je dirais que tout est connu sur la période, même sur ce que les autorités font semblant d’ignorer pour ne pas admettre d’importantes responsabilités. Je parle des massacres dans les places, dans les trains et dans les gares. Quiconque peut se documenter en croisant les sources avec les déclarations des protagonistes.
Le problème est que pour aller au fond des choses, il faudrait faire deux actions égales et opposées. La première est de reconstruire les scénarios nationaux et internationaux de manière critique, c’est-à-dire sans suivre un schéma banal (du type Gladio ou guerre froide) et se faire sa propre idée. La seconde est de constamment la remettre en question. Parce que si d’un côté, bien des choses n’étaient pas dues au hasard ou spontanées, tout n’était pas, non plus, manipulé et contrôlé à distance. Et il n’est pas certain non plus que les choses se soient toujours déroulées comme les manipulateurs ou même les réalisateurs le souhaitaient.
De plus, la vérité est toujours comme dans le film Rashomon : chaque protagoniste en a une vision différente.
Ce que Di Cataldo doit savoir, c’est que les responsabilités furent collectives et découlent de la carence morale et idéale de toute une classe dirigeante qui pense s’acquitter historiquement en séparant ses responsabilités de celles de ceux qui ont pratiqué la lutte armée. Mais elle est tout aussi responsable.
Propos recueillis pas Audrey D’Aguanno
Le livre dans lequel Gabriele Adinolfi raconte ses années de cavale en France et ailleurs cliquez ici
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jeudi, 30 mars 2023
Nucléaire, automobile : Allemagne-France, 2-0
Nos amis Allemands ? Et ta sœur ! Le drame de l’Union européenne est là. Elle a été conçue, nous dit Natacha Polony, pour créer une concurrence farouche dans un grand marché dérégulé. Les pays les plus pragmatiques ont choisi de protéger coûte que coûte leur propre économique. D’autres ont préféré le lyrisme et l’idéologie. L’Europe et la France ne feront qu’y perdre.
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Source : Marianne 30/3/2023
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mercredi, 29 mars 2023
LE NOUVEAU NUMÉRO (n°41) DE LIVR'ARBITRES EST SORTI
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mardi, 28 mars 2023
Palmarès de la délinquance en France
Le ministère de l’Intérieur a dressé la cartographie sur une année pleine – 2022 - de la délinquance tous azimuts dans les villes de France et de Navarre. Un tableau édifiant où se mêlent évidemment les méfaits de l’immigration et du trafic de drogue, les deux étant souvent liés. On le savait, mais c’est encore lieux en le disant, toutes les villes de France, celle des rats comme elle des champs, sont touchées par le phénomène. Le plus inquiétant dans cette affaire, c’est la banalisation de cette violence dont celle émanant des Blak Bloc, par exemple, vire à l’anecdotique. Le Figaro s’en est fait l’écho. Voici le tableau qu’il nous livre. Terrifiant.
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Source : Le Figaro 28/3/2023
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Technique et politique
Vincent Tremolet de Villers
C’est une tension qui, depuis le premier jour de l’élection d’Emmanuel Macron, oppose le sentiment de supériorité de la technocratie à l’assurance matoise de la politique. La première a des chiffres, la seconde, des lettres, et l’une et l’autre se renvoient un égal mépris. Esprit de géométrie contre esprit de finesse.
Élisabeth Borne, assurément, appartient à la première catégorie. Aux effets de l’éloquence, aux plaisirs de la rhétorique, aux clairs- obscurs des combinaisons, elle préfère la rigueur du raisonnement, la force de l’expertise, l’exactitude du résultat. L’administration des choses, plutôt que le gouvernement des homme.
Le problème est que les jours troublés que nous traversons imposent un cheval de politique pour une alouette de maîtrise technique. Il s’agit de connaître son canton dans les moindres détails plutôt que des rapports indigestes, les ruelles des villages plus que les grandes avenues du pouvoir. S’ajoute une autre difficulté : le macronisme, dans les représentations collectives, s’apparente à un cabinet de conseil plus qu’à un gouvernement. Ce préjugé tenace frappe en priorité ceux qui, par leur apparence, leur attitude ou leur sémantique désincarnée - les « territoires », les « quartiers », la « ruralité » -, pourraient le renforcer.
Notre première ministre en est, elle aussi, la victime. C’est en partie injuste. Élisabeth Borne a montré, de son enfance éprouvée jus- qu’au mur d’hostilité de l’Assemblée, qu’elle ne craignait pas les vents contraires. Mais, dans la vie publique, les perceptions sont tenaces.
Voici donc que le chef de l’État lui demande de ne plus faire autre chose que de la politique. C’est-à-dire entraîner les gens par la détermination, le rapport de force, le charisme, l’énergie. Dans un climat irrespirable, elle doit trouver une majorité déjà introuvable au mois de juillet en des temps plus sereins. Pour ne rien arranger, Élisabeth Borne a une sensibilité de gauche, quand les appuis qui lui sont indispensables se trouvent sur sa droite. L’équation qu’elle doit résoudre est insoluble. Face à cette cruelle vérité politique, les mathématiques ne sont d’aucun secours.
Source : Le Figaro 28/3/2023
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dimanche, 26 mars 2023
De l’ivresse révolutionnaire à la fascination du chaos
Mathieu Bock-Côté
Dans La Steppe rouge, son premier livre, Joseph Kessel méditait sur une vérité simple, mais que le grand récit de la modernité peine à assumer : la passion révolutionnaire défigure l’homme. Elle réduit à néant le travail de la civilisation qui le modère, le calme, le civilise, autrement dit, pour réveiller la brute en lui et sa fascination normalement refoulée pour le chaos. C’est le parfum envoûtant de la poudre qui dérègle les sens. Il y mettait notamment en scène un homme que l’on pourrait dire honnête, partisan affiché de l’ordre et de la stabilité, mais qui, se laissant gagner par l’ivresse propre à ces temps troubles, se retourne en son contraire, et se laisse alors aller à ses tentations destructrices
Roger Caillois, de son côté, dans Instincts et société, parlait du « vertige » qui peut s’emparer d’une société découvrant que tout ce qu’elle tenait pour acquis peut s’effondrer. Pour Roger Caillois, le vertige s’empare d’une société quand resurgissent au cœur de la cité les forces associées au tumulte, au chaos. Caillois s’est notamment intéressé aux états limites qui poussent une société à contempler de manière presque hypnotisée la possibilité de sa montée aux extrêmes. Il savait que les hommes ne sont pas insensibles au « goût inavoué et comme sensuel du néant ». Une part de l’homme, et certainement pas sa plus raisonnable, rêve de manière plus ou moins avouée d’une grande déflagration pour se distraire de sa propre vie et la transformer en théâtre. Dans les temps troubles, les éléments antisociaux remontent à la surface de la cité, et rêvent de s’en emparer, ce qu’avait noté très justement Louis Pauwels dans son très beau roman Les Orphelins. « L’histoire est comme un sac de billes ; les secousses attirent à la surface les billes de fond ».
On l’aura compris, nous n’en sommes pas là dans la France de 2023, et la violence est encore essentiellement le fait de groupuscules d’extrême gauche, souvent venus de l’étranger, et se donnant pour mission de radicaliser les tensions sociales déjà présentes dans le pays. Leur stratégie repose sur une conviction inébranlable : derrière l’ordre social «ordinaire» se cacherait un ordre fasciste inavoué. On pourrait toutefois l’amener à se dévoiler en incendiant la société, en confrontant les forces de l’ordre, pour les conduire à une violence répressive telle que le commun des mortels, normalement zombifié par les avantages matériels de la société bourgeoise, découvrirait soudainement sa « vraie nature », et pourrait dès lors basculer dans un scénario révolutionnaire. Les milices d’ultra-gauche ont pour objectif de créer un environnement social où la violence devient contagieuse, et où l’homme ordinaire devient le personnage mentionné de Kessel.
Ce qui nous amène à prendre la présente situation en sens inverse. Guglielmo Ferrero fut à sa manière un des grands historiens-philosophes du dernier siècle, et s’est posé, dans Pouvoir, les génies invisibles de la cité, probablement son chef-d’œuvre, une question simple, mais vitale : que se passe-t-il quand le pouvoir prend peur ? Que se passe-t-il lorsque dans une communauté politique, le pouvoir commence à voir dans le peuple une masse grouillante et irrationnelle, presque une bête à dompter, et sent qu’à tout moment, le plancher pourrait s’ouvrir sous ses pieds, qu’à tout moment, il pourrait tomber ?
Que se passe-t-il quand le pouvoir comprend qu’il ne contrôle plus vraiment la société, que celle-ci lui échappe, et le rejette comme un corps étranger ? Que se passe-t-il quand le pouvoir sent qu’une légitimité alternative prend forme dans le corps social, et pourrait entraîner, au terme de troubles sociaux, non pas un remplacement dans la classe dirigeante, mais un remplacement de la classe dirigeante, qui se prépare dans les marges de la société autorisée à donner une nouvelle orientation globale à la société ? Le pouvoir peut alors devenir violent. Il lui faudrait alors conjuguer la prudence et la fermeté, et comprendre les ressorts profonds de la colère populaire. Il ne sait plus comment faire et préfère alors plastronner ou s’agiter.
À moins que cela ne soit plus possible. Gustave Le Bon nous l’avait pourtant appris : la psychologie des foules est celle des affects inflammables. On ne peut éventuellement la calmer qu’à travers des concessions à forte charge symboliques, pouvant conduire le quidam exalté à renouer avec la vie ordinaire. Si je me suis permis ces quelques considérations glanées chez des auteurs souvent oubliés, c’est avec le simple souci de rappeler qu’il existe chez les commentateurs comme chez les citoyens ordinaires, une telle chose que l’hypnose du chaos, et que ceux qui nous y conduisent ou s’y jettent, oublient qu’une société s’abîme plus facilement qu’elle ne se reconstruit. Le pourrissement de la vie sociale porte toujours en creux la possibilité du pire.
Source : Le Figaro 25/3/2023
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vendredi, 24 mars 2023
Le nouveau numéro (n°201) de la revue Eléments est sorti
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La grande déglingue
Vincent Trémolet de Villers
Derrière la fumée et les poubelles en flammes, derrière les saccages et les agressions des casseurs d’extrême gauche, derrière nos policiers valeureux qui, une fois encore, ont contenu une violence destructrice, les rues des villes de France - encore une fois arpentées par des foules importantes et paisibles - laissent un paysage désolé. Immondices, cendres et gravats. L’image éloquente d’un champ de ruines politique et so- cial. La grande déglingue.
Une réforme modeste fondée sur un constat démographique implacable a fait basculer la France dans une crise existentielle où tout vacille: le gouvernement, l’Assemblée, la rue. Cette disproportion ne peut être attribuée à la seule impopularité du président, aux maladresses de ses ministres, à l’esprit «réfractaire» des Gaulois, à la rage révolutionnaire de La France insoumise. C’est un malaise beaucoup plus profond qui remonte à la surface. Celui d’un pays hanté par son déclin économique, sa fragmentation culturelle, son vieillissement. Celui d’une démocratie uniquement négative où la fonction suprême revient au candidat qui peut éviter l’élection de Marine Le Pen. Celui d’une société atomisée où le destin collectif a laissé place au cocon, où les métropoles ont tout pris aux campagnes, où l’endettement est devenu mécanique, où l’on a sacrifié la fierté nationale pour l’horizon individuel du canapé et du potager. Un pays fatigué de sa puissance qui donne l’impression, lui aussi, de vouloir prendre sa retraite...
Dans l’immédiat, Emmanuel Macron, plus solé que jamais, doit résoudre, conjointement, une crise sociale qui s’installe et se durcit et une crise politique qui le désarme. Le problème est que la première pousse aux concessions aux forces syndicales, notamment la CFDT, qui s’apparentent à la gauche, tandis que la seconde ne peut se résoudre que par la composition d’une majorité. Elle impose de convaincre un nombre suffisant de députés venus de la droite. Chaque initiative dans un sens doit immédiatement être contrebalancée dans le sens contraire : c’est l’immobilité perpétuelle. Le « en même temps » n’était pas une martingale, mais un piège. Il se referme sous nos yeux. Et pourtant, la France doit en sortir.
Source : Le Figaro 24/3/2023
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jeudi, 23 mars 2023
Chou blanc
Yves Thréard
Comme il était exclu qu’Emmanuel Macron retire sa réforme des retraites, il ne fallait pas attendre grand-chose de son intervention télévisée. Le texte adopté par 49.3, qu’il veut voir entrer en application avant la fin de l’année, sera certes assorti de quelques mesures « sociales » d’accompagnement. C’est donc l’état d’esprit du président qu’il était intéressant de scruter ce mercredi, lors de son entretien avec deux journalistes. Sans surprise, le chef de l’État a été égal à lui-même. Pas dos au mur, mais droit dans ses bottes. Il reconnaît n’avoir pas réussi à convaincre, mais il n’a pas de regrets puisqu’il n’avait pas d’autre choix que d’allonger l’âge légal de départ à la retraite, compte tenu de l’évolution démographique. Dans ces conditions, certains penseront qu’il n’a rien dit - ce qui est presque vrai -, mais qu’il aurait peut-être pu le dire autrement - ce qui n’est pas complètement faux non plus. Avec plus d’empathie, moins d’arrogance.
Comment envisage-t-il l’avenir immédiat ? Le propos ne manque pas d’aplomb. Le temps où Emmanuel Macron promettait de se réinventer paraît bien loin. C’est à Élisabeth Borne, confirmée sans surprise dans sa fonction, qu’il demande de « changer de méthode ». À elle de jouer pour élargir la majorité avec des femmes et des hommes « de bonne volonté » et de « co-construire » un agenda parlementaire avec les forces des deux chambres. Comme il est permis de douter de la longévité de la première ministre à Matignon, on voit mal comment l’exécutif va pouvoir rapidement rebondir. Bien que le président s’en défende, le risque d’immobilisme est grand.
Déjà, le projet de loi asile et immigration de Gérald Darmanin va être détricoté pour être remplacé par, on ne sait trop quoi. Et les ambitions sur l’école, la santé et l’écologie, une nouvelle fois répétées, ressemblent de plus en plus à des mots vides de toute réalité.
Comme prévu, le président a fait chou blanc. Comme prévu, entre les opposants à la réforme et l’exécutif, le face-à-face continue. Et, comme prévu, la porte de sortie, forcément étroite, reste à trouver.
Source Le Figaro 23/3/2023
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mercredi, 22 mars 2023
Les vrais chiffres et le vrai coût de l'immigration en France
L'hebdomadaire Rivarol a accordé, dans l'une de ces récentes livraisons (n°3557 - 15 mars 2023 cliquez là) un grand entretien à notre Ami André Posokhow, auteur, entre autres, de deux ouvrages non-conformistes sur les chiffres et le coût de l'immigration en France. Nous reproduisons ici cet entretien :
Les vrais chiffres de l’immigration font débat depuis des années. Avec le travail colossal d’André Posokhow nous disposons enfin d’éléments actualisés sur un phénomène démographique et économique qui échappe aux gouvernements depuis 50 ans qui font tout pour les cacher aux Français. Dans deux fort volumes, l’auteur donne les chiffres les plus précis possibles de la présence étrangère en France en 2019.
Dans les années 1990, les travaux de Pierre Milloz ( alors membre du conseil scientifique du Front National) et de Jean-Paul Gourévitch avaient apporté des données importantes sur les chiffres de l’immigration en France. Dans les années 2000, on pourrait encore citer ceux de Michèle Tribalat ou de Polémia. Mais depuis dix ans, il semble qu’aucune étude de fond n'ait été faite avant la vôtre. Comment expliquer ce manque ?
Votre question mérite d’être nuancée. Effectivement Pierre Milloz, malheureusement disparu l’année dernière, a eu l’immense mérite d’être apparu comme le pionnier de l’estimation du coût d’immigration dans les années 90. Dans les années 2000 le relais a été pris par Maurice Allais (notre premier Prix Nobel d’économie), Jean-Yves le Gallou et les études de Jean-Paul Gourevitch, alors à leur démarrage. Entre 2010 et 2015 les principales contributions ont été celles de Contribuables Associés établies par Jean-Paul Gourevitch, une équipe du nord de la France (Chonicki), le livre remarquable, malheureusement un peu oublié, de l’économiste Gérard Pince et l’étude de Polémia qui aboutissait à un coût annuel d’environ 85Md€
Depuis 2015, Jean-Paul Gourevitch a poursuivi la publication d’études et de nombreux livres dédiés à cette thématique. Je voudrais souligner ses apports considérables sur plusieurs thèmes comme l’expatriation des Français, le coût de la fraude des transports et surtout, j’y reviendrai, sur l’économie informelle.
Il a estimé récemment le coût annuel de l’immigration à environ une quarantaine de Md€. Mon point de vue est, sur ce point, sensiblement différent et j’estime que la charge de l’invasion migratoire est considérablement plus lourde pour les finances publiques françaises.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle André Posokhow. C’est un nom « russe blanc ». Je suis né à Cahors dans le Lot où je participe à la lutte contre l’invasion éolienne. Je suis diplômé de Sciences-po Paris à une époque où cette école respectable n’avait pas sombré dans le lisier gauchiste et woquiste. Professionnellement, je fus à la tête d’un cabinet de commissariat aux comptes. Je suis officier supérieur de réserve et breveté parachutiste.
Pourquoi deux tomes ?
Le premier tome : « immigration, l’épreuve des chiffres » n’a qu’un objectif démographique de chiffrer et détailler les flux nets annuels d’arrivées d’immigrés en France qu’ils soient réguliers ou irréguliers ainsi que la présence immigrée en France c’est-à-dire les stocks. Je pense en effet qu’au vu de l’évolution du phénomène de ces dernières années les chiffres qui sont cités, par exemple 400 000 entrées annuelles sont très souvent variables selon les personnes, approximatifs et pas toujours suffisamment documentés.
Le deuxième tome souhaite sortir de la controverse habituelle du coût de l’ immigration qui est un éternel champ de bataille et un sac d’embrouilles, qu’il soit ou non établi sur la base d’un raisonnement économique ou scientifique. Il se fonde sur une méthode comptable simple qui consiste à présenter une sorte de compte de résultat d’exploitation annuel de l’immigration en termes de finances publiques. Et, j’aboutis à des chiffres beaucoup plus importants
09:29 Publié dans André Posokhow, Livres, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 21 mars 2023
Quelques jours avant la tenue du 5e congrès du Parti de la France, Thomas Joly, son président, répond aux questions de Pierre Cassen sur le site Riposte laïque
Source : Riposte laïque cliquez ici
Le Parti de la France va organiser ce week-end son cinquième congrès. L’occasion de rencontrer son président, Thomas Joly, et d’évoquer avec lui la situation française et mondiale…Thomas Joly : Concernant les retraites, le Parti de la France propose 3 axes simples :
– Créer un voire deux millions d’emplois en relocalisant, en réindustrialisant, en appliquant un protectionnisme salvateur et la préférence nationale (gain : 26 milliards de cotisation).- Mettre fin à la fraude sociale pratiquée par les étrangers (ex : faux retraités centenaires algériens) et ne plus leur accorder le minimum vieillesse (économie : 2 milliards).
– Relancer la natalité des familles françaises et mettre fin immédiatement à l’immigration dite « de travail » mais surtout de parasitage social.
09:04 Publié dans Combat nationaliste et identitaire, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
vendredi, 17 mars 2023
Lancement du nouveau Présent hebdo : un message de Xavier Eman, son rédacteur en chef
Chers lecteurs,
Au lendemain de la cessation de parution du quotidien « Présent », nous avons voulu reprendre le flambeau en lançant un grand hebdomadaire papier catholique, identitaire et social, le « NPH » pour Nouveau Présent Hebdo.
Hélas, malgré nos efforts et le soutien de centaines d’entre vous qui nous ont démontré leur attachement et leur enthousiasme en souscrivant des abonnements à la suite de la publication de notre numéro 0, nous ne sommes pas parvenus à rassembler les moyens minimums nécessaires pour faire aboutir cet ambitieux projet.
C’est pour cela que, bien évidemment, aucun chèque d’abonnement n’a été encaissé et ne le sera.
Cependant, malgré notre déception et les difficultés rencontrées, nous ne nous résignons pas à voir disparaître «l’esprit Présent », si indispensable au combat national à l’heure où se multiplient les menaces qui planent sur notre culture et notre nation.
C’est pourquoi nous repartons au feu, sous une forme plus modeste, celle d’une page internet qui sera bientôt complétée par des numéros papiers thématiques, sur le modèle des « hors-séries » qui accompagnaient feu notre cher quotidien.
En attendant, vous pouvez d’ors et déjà retrouver sur cette page la plupart des plumes de Présent auxquelles vous étiez attachés, accompagnées par de nouvelles venues.
La mise en ligne de cette page internet est une première étape dans, nous l’espérons, une nouvelle grande aventure éditoriale.
Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien, de votre fidélité, de vos contributions, de vos critiques aussi, afin de mener à bien, ensemble, ce grand projet qui consiste à nourrir l’esprit de résistance de notre peuple, devenir le porte-voix des oubliés et des méprisés, bousculer les convenances et les conventions de l’entre-soi médiatique, relayer les initiatives qui s’opposent à notre disparition programmée, défendre le droit des autochtones, des catholiques, des Français.
C’est à cette tâche immense, reprenant le flambeau de nos anciens, qu’a décidé de s’atteler la rédaction du Nouveau Présent. Nous y parviendrons avec vous, grâce à vous.
Xavier Eman
Rédacteur en chef
Accédez au site, cliquez ici
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mardi, 14 mars 2023
Revue de presse. Marion Maréchal : « Nous voulons grand-remplacer la droite »
Entretien avec Charles Sapin Le Point cliquez ici
ENTRETIEN. La vice-présidente du parti d’Éric Zemmour prédit l’avènement d’un nouveau clivage : « droite civilisationnelle » contre « gauche de la déconstruction ».
Qu'importe la déception de la dernière présidentielle, les déboires des législatives… L'ancienne députée FN du Vaucluse, qui a rallié Éric Zemmour il y a un an, presque jour pour jour, croit en l'avenir du parti de l'essayiste, Reconquête !Vice-présidente du mouvement en charge de la formation, elle annonce au Point le lancement d'une école des cadres le mois prochain. Au sein de laquelle elle entend préparer ses troupes au clivage politique qu'elle croit voir venir, opposant une « droite civilisationnelle » et une « gauche de la déconstruction », incarnée selon elle aujourd'hui par la Nupes. Un affrontement qu'elle ne cache pas vouloir mener lors des prochaines élections européennes.
Le Point : Vous êtes vice-présidente en charge de la formation au sein de Reconquête ! Où en est votre école des cadres ?
Marion Maréchal : Cette école va être lancée en avril. Elle constitue l'une des priorités du mouvement pour faire émerger la prochaine génération de responsables politiques de droite. Des moyens importants sont mis au service de ce projet qui répond à une double ambition. Former les mille cadres qui font Reconquête ! pour les mettre au niveau en vue des échéances électorales à venir et les accompagner dans l'implantation locale du parti. Mais aussi détailler, préciser, harmoniser et définir le socle idéologique commun de notre mouvement. L'école dispensera une formation complète, à la fois philosophique, doctrinale et militante. Nous organiserons également des colloques avec des experts pour réfléchir aux grands enjeux de société. Le premier aura lieu sur la question de la légalisation de l'euthanasie samedi prochain. Cette école transmettra les marqueurs politiques qui font notre singularité comme le primat civilisationnel dans notre combat. Dire que la grande question historique, vitale, à laquelle nous sommes confrontés est celle de la sauvegarde de l'identité française, qui implique d'aborder les sujets de la démographie, de l'islamisation et de l'immigration. Moi qui suis une femme, mère de deux petites filles, je sais que le jour où l'islam sera majoritaire en France, les premières victimes seront nous, les femmes, et en premier lieu mes filles, puisque c'est sur leur génération que pèse cette menace.
Hormis la lutte contre l'immigration, quels seront les enseignements prodigués ?
La lutte contre le grand endoctrinement est un autre grand marqueur. L'école ne doit être le lieu d'aucune politisation, ni le terrain de jeu des lobbys. Nous voulons décortiquer la menace idéologique de la théorie du genre, du wokisme, des lobbys LGBT et dénoncer les moyens d'influence qu'ils ont auprès des plus jeunes et les soutiens dont ils bénéficient de la part des pouvoirs publics. Ce sont des sujets difficiles à manipuler, « politiquement incorrects ». Nous allons nous en emparer quand tous, à droite, ont déserté. Il y a un troisième marqueur, qui est la défense de la valeur travail face à l'assistanat et à l'enfer fiscal. Les soi-disant libéraux à la tête de notre pays passent leur temps à alimenter l'étatisme réglementaire et à distribuer des chèques en pagaille. Ils ne remettent en rien en cause le poids d'un État providence ruiné par l'immigration au détriment de l'État régalien et stratège. Notre mouvement a l'ambition d'être une boussole idéologique de la droite, en installant une nouvelle offre politique, la droite civilisationnelle, qui est la réponse la plus adaptée au nouvel adversaire qu'est la gauche de la déconstruction, aujourd'hui incarnée par la coalition de la Nupes.
Depuis la présidentielle, votre formation se veut le chantre d'une « droite civilisationnelle ». N'est-ce pas se tromper de clivage ? Retraites, pouvoir d'achat, mondialisation… La principale ligne de fracture en France se révèle encore et toujours sociale. Pas identitair.
Je ne suis pas d'accord. La question de l'identité fait partie des sujets de préoccupation majeurs et le sera de plus en plus dans les années à venir. Les questions économiques peuvent être fluctuantes, cycliques. Pas les conséquences culturelles et sécuritaires de l'immigration. Regardez la multiplication des viols et d'agressions commises par des personnes ciblées par des obligations de quitter le territoire (OQTF), l'aggravation est terrifiante. La démographie est irréversible, pas la notation des marchés financiers. Nous considérons que la question civilisationnelle est déterminante parce qu'elle détermine toutes les autres. Ne croyez pas qu'un pays peut réussir économiquement s'il est plombé de l'intérieur par une immigration nombreuse et mal intégrée avec un taux de chômage élevé, une violence endémique, une défiance générale entre citoyens alimentés par le communautarisme. Regardez au Danemark, ils ont compris que s'ils voulaient sauver leur État providence, ils devaient réduire l'immigration. C'est ainsi qu'ils ont justifié leur politique. La spécificité d'Éric Zemmour, la force de Reconquête ! est de ne pas arrêter ses positions en fonction de sondages. Lorsque nous défendons des idées, c'est parce qu'on y croit. Non parce qu'elles sont majoritaires.
En répondant pied à pied au mouvement woke, à ce que vous qualifiez de « gauche de la déconstruction », vous faites de Jean-Luc Mélenchon et de sa Nupes vos principaux adversaires. Il ne vous a pas échappé qu'ils ne sont pourtant ni l'un ni l'autre au pouvoir…
Cela va bien au-delà de la personne de Jean-Luc Mélenchon. Ils seront bientôt les principaux adversaires. C'est la trajectoire en cours. Je suis convaincue que la grande opposition politique, demain, se fera entre une droite civilisationnelle au sens large et cette gauche de la déconstruction. Entre nous et cet anti-humanisme de gauche qui déconstruit le peuple par l'immigration, la culture par le multiculturalisme, l'histoire par le déboulonnage des statues, la biologie par la négation des sexes féminin et masculin, la langue par l'écriture inclusive… D'autres dérives viennent, avec la déconstruction de la place de l'homme dans la nature par l'idéologie antispéciste. Tous ces sujets qui paraissent des coquetteries intellectuelles aujourd'hui seront des grands sujets idéologiques demain. Cette gauche qui les porte, relativement marginale il y a encore quelques années, est en train de devenir extrêmement puissante et a d'ores et déjà une traduction électorale. Le socle du centre, tel que nous l'avons connu en France, régnant sur les élections, va s'amoindrir pour des raisons générationnelles et sociologiques. Nous allons assister à une polarisation de la vie politique, sur le modèle américain d'une certaine manière. Parce que la vie et le quotidien des Français sont difficiles à tous les niveaux, il paraît logique qu'il y ait un durcissement de la vie politique. On le voit d'ores et déjà dans la dialectique et la rhétorique de la gauche. La réponse devra être à la hauteur. Loin du centre mou du parti Les Républicains, l'autre parti du « en même temps ».
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L’IVG dans la Constitution, une bien mauvaise idée
Cédant à l’air du temps, Emmanuel Macron veut inscrire la possibilité pour les femmes d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Pour la philosophe Chantal Delsol, les postmodernes occidentaux sont hantés par le « retour en arrière » au point qu’ils ne tolèrent plus la liberté de pensée et la diversité d’opinion sur des questions sociétales. Chantal Delsol pose les bonnes questions dans un pays où le mainstream devient proprement totalitaire.
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Source : Le Figaro 13/3/2023
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vendredi, 10 mars 2023
4 mois de prison requis contre Pierre Cassen pour humour islamophobe
Pierre Cassen lors des BBR de Synthèse nationale en 2019
Hector Poupon Riposte laïque cliquez ici
La première affaire occupera le tribunal pendant plus de trois heures. La vidéo incriminée avait pour titre : “Et si Castex remplaçait l’application STOP COVID par une application STOP ISLAM ?“ cliquez ici.
Elle était publiée sous la rubrique “Humour et dérision”, détail d’importance qui n’a jamais été mentionné à l’audience cliquez là.
L’avocat de Pierre Cassen, maître Frédéric Pichon, plaide pour la nullité de la procédure, du fait du délai de prescription et de l’absence de faits justifiant l’interruption de cette dernière. Ce à quoi la procureur répond que la loi a changé et qu’il existe des dispositions dérogatoires pour les « infractions graves » dont la provocation à la haine en ligne fait partie. Pour elle, il n’y a donc aucune difficulté à poursuivre.
L’examen au fond de l’affaire peut alors commencer.
La présidente du tribunal fait la lecture des conclusions des enquêtes de police menées auprès de Pierre Cassen et de Guy Sebag. Il faut rappeler qu’à l’origine des poursuites, c’est SOS Racisme qui s’est permis de faire un signalement au parquet. Ce dernier a alors décidé de poursuivre et de diligenter les enquêtes.
Puis, la vidéo incriminée est visionnée sur grand écran dans la salle d’audience.
Les huit étudiants stagiaires qui avaient choisi d’assister à l’audience en ont eu pour leur déplacement, en ce jour de grève. Je n’avais jamais vu cette vidéo et j’ai eu le sentiment d’être le seul à contenir mon rire en la regardant. Ayant vécu le cynisme de la mise en place de l’application STOP COVID, je dois dire que cette vidéo m’a bien plu. Serai-je un jour poursuivi pour délit d’acquiescement ?
Pierre Cassen est invité à venir à la barre pour répondre à l’interrogatoire de la présidente du tribunal. On lui demande d’abord d’exposer son parcours. Il explique qu’il est entré en combat contre l’islamisation de la France depuis plus de vingt ans et notamment contre les signes religieux qui compliquaient la vie de nombreux établissements scolaires. Il a ainsi pu travailler avec des hommes politiques et contribué au vote de la loi contre le voile à l’école. Il évoque également la campagne victorieuse menée contre le port du voile intégral, appelée la burqa, en 2009. Il dit ensuite être très fier d’avoir pu travailler avec des personnes, nées dans l’islam et qui ont fait l’objet de persécutions suite à leur conversion au christianisme ou à leur apostasie.
11:24 Publié dans Combat nationaliste et identitaire, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |