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samedi, 04 mars 2023

PARUTION DU NOUVEAU NUMÉRO (N°77) DE LA REVUE "RÉFLÉCHIR ET AGIR"

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Sabotage politique

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Jacques-Olivier Martin

La souveraineté et l’indépendance énergétique tiennent à peu de chose. Il aura suffi, il y a douze ans, d’un petit marchandage politique sur fond d’élection présidentielle pour briser quatre décennies d’une stratégie nucléaire qui ont permis à la France, pays sans gaz ni pétrole, de se doter d’une électricité abondante et décarbonnée. Quel gâchis ! En s’engageant à réduire la part du nucléaire de 75% à 50% de la production d’électricité d’ici à 2025, François Hollande, otage des Verts, a préféré la lutte des classes écolo au pragmatisme énergétique, quitte à sacrifier cette filière d’excellence. Quel avenir pour le nucléaire français, pour EDF, pour Areva, pour les réacteurs de nouvelle génération, pour les prix et les volumes d’électricité ? Autant de questions alors restées sans réponses. Et pour cause : « On s’est mis d’accord sur un marqueur politique, de manière à marquer les esprits. (...) Et après, vogue la galère!», a résumé Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie du président socialiste, devant la commission d’enquête de l’Assemblée qui planche actuellement sur «les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ».

Et quelle galère, en effet! Pendant deux quinquennats, notre pays est resté prisonnier de cet accord idéologique «de coin de table». Avec les dégâts que l’on sait : la fermeture de Fessenheim, les atermoiements coupables sur l’avenir du parc nucléaire, et la chute d’EDF, privé d’une stratégie claire, de ses revenus, captés par l’État pour faire face à la flambée des prix de l’électricité, et aux prises avec des réacteurs vieillissants. Aujourd’hui, le chef de l’État n’a de cesse de vouloir s’ériger en chantre de la relance de l’atome civil et de l’indépendance électrique retrouvée. L’intention est louable, mais, soyons lucides : si la souveraineté énergétique peut se briser sur « un coin de table » politique, elle ne se reconstruit pas avec de belles promesses ou d’un coup de baguette magique. Pour l’heure, Emmanuel Macron, bien long à rompre avec la ligne Hollande, est aux yeux des Français le président qui a fermé deux réacteurs nucléaires remis à neuf!  

Source : Le Figaro 4/3/2023

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mercredi, 01 mars 2023

« Ce que j’ai reçu de la France »

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Un texte de Bruno Gollnisch publié sur le site de Renaissance catholique cliquez ici

Lorsque Jean-Pierre Maugendre m’a proposé de m’exprimer devant vous, honneur qui m’avait déjà été donné dans le passé, et auquel je suis très sensible, mais honneur redoutable, je suis resté quelques instants perplexe devant le thème qu’il avait choisi : décrire ce que j’avais reçu de la France.

Mettez-vous à ma place : Ce que moi j’ai reçu de la France ? Mais tant de choses ! Et par quel bout commencer ? Et me pardonnera-t-on le narcissisme que m’impose le sujet, consistant à parler de mon cas personnel, alors que chacun d’entre nous a son parcours qui lui est propre, et n’est pas moins riche ?

Héritier d’une incomparable civilisation

Par le seul fait de ma naissance, la France m’a fait héritier du legs d’une incomparable civilisation, fleuron de la civilisation occidentale. Ayant consacré une bonne partie de ma vie à l’étude et à l’enseignement des langues et  civilisations de l’Extrême-Orient, je n’en suis que plus à l’aise pour dire qu’elles comportent certes des œuvres admirables, autant de la matière que de l’esprit, réflexions philosophiques et spirituelles, art dans tous les domaines, porcelaines, architecture, temples, jardins, etc. mais que la nôtre les surpasse encore tant par son extraordinaire diversité selon les époques et les régions, que par sa profusion au profit du plus grand nombre et dans tous les domaines : Lettres, philosophie, sciences, médecine, droit, architecture, beaux-arts, musique, jardins, etc… Comme en témoigne le moindre de nos villages, dans ce qui est aujourd’hui en train de devenir le désert français, avec son église, ses calvaires, son château ou son manoir, son lavoir ou ses halles, ses fermes, ses demeures cossues ou modestes, mais toujours agencées, selon un miracle d’harmonie propre à chacune de nos régions.

J’y suis partout chez moi, puisque je suis français.

« France, mère des arts, des armes et des lois » disait déjà Joachim du Bellay, et de poursuivre : « tu m’as longtemps nourri du lait de ta mamelle ».

Une langue merveilleuse

Mais c’est aussi une langue admirable, par sa précision, sa concision, sa clarté, son héritage de littérature, de théâtre, de réflexion philosophique de toute nature, de poésie…  et surtout, ce qui est paradoxalement plus perceptible à l’oreille pour des étrangers qui ne la parlent pas que pour nous-mêmes, son extraordinaire mélodie.

Je ne partage pas, loin s’en faut, toutes les opinions de l’économiste et écrivain François Rachline, ni celles de l’Institut Montaigne devant lequel il s’exprimait lors d’un intéressant colloque sur le thème « Qu’est-ce qu’être français ? ». Mais comment ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il s’exclame : «  Quel autre pays a pu inciter tant d’écrivains à adopter sa langue pour s’exprimer, du Cubain José Maria de Heredia au Tchèque Milan Kundera en passant par l’Américain Julien Green, l’Italien Gabriel d’Annunzio, l’Autrichien Rainer Maria Rilke, l’Irlandais Samuel Beckett, le Roumain Eugène Ionesco, l’Albanais Ismaïl Kadaré ou l’Égyptien Edmond Jabès ? »

Oui, c’est un héritage prodigieux, même s’il n’est pas très facile à appréhender, comme bien des générations qui ont transpiré sur les exercices de grammaire, les conjugaisons, les dictées, les rédactions, les dissertations, peuvent en témoigner. « Ce qui n’est pas clair n’est pas français », écrivit Rivarol… Je pense à ma classe de terminale au lycée Janson de Sailly, où se trouvait aussi Olivier Duhamel, déjà d’une gauche arrogante et bourgeoise. Notre professeur de philosophie M. Boulay prévenait que dans une copie l’expression « en général » qui ne serait pas suivie un peu plus loin de : « mais en particulier » ne serait dès lors qu’un alibi de l’approximation de la pensée, et serait frappée de 5 points de moins. Le sujet de notre première dissertation était : « Regret, remords, repentir » ; et débrouillez-vous avec ça. On apprenait à réfléchir au sens des mots ! Je ne sais lequel de ces trois termes occupe aujourd’hui la conscience de Duhamel…

Le sujet de la deuxième dissertation consistait à commenter le premier des aphorismes d’Hippocrate « ars longa, vita brevis », : « L’art est long ; la vie est brève ».  Je n’ai connu que plus tard le texte complet :

Ars longa,
Vita brevis
Occasio praeceps
Experimentum periculosum
Judicium difficile

Approximativement : L’art est long ; la vie est brève, l’occasion fugitive, l’expérimentation dangereuse, le jugement difficile. En somme : un résumé de la condition humaine.

Oui, la vie humaine est brève, et l’art, c’est-à-dire, comme l’exprime mieux le mot grec tekhné, non seulement le legs des artistes, mais tous les savoir-faire, tous les acquis de la science et des techniques, en un mot : la civilisation, sont le fruit, le prolongement continu, de plusieurs vies de travail. En France, c’est le fruit du labeur de près de deux milliards d’êtres humains qui, depuis l’aube des temps historiques, y ont vécu, travaillé, aimé, souffert, et parfois sont morts pour elle. « Les morts gouvernent les vivants » écrivait Auguste Comte. Et cet héritage nous est donné d’emblée. Voilà pourquoi le patriotisme bien compris est une forme de la piété filiale, comme se plaisait à le rappeler le regretté Jean Madiran.

L’esprit d’un peuple

Ce que j’ai reçu de la France aussi, c’est l’esprit véritable de son peuple. Je pense en particulier au petit peuple de Paris de mon enfance, qui a presque disparu, travailleur, enjoué souvent, râleur parfois, gouailleur, impertinent à l’égard des puissants, et fidèle en amitié. Voici ce que disait il y a 450 ans Montaigne du peuple de France : « C’est un bon peuple, guerrier et généreux, capable pourtant d’obéissance et discipline, et de servir à quelque bon usage, s’il y est bien guidé. » Bien guidé, c’est tout le problème…

De la France, en principe fille aînée de l’Église – mais qui donne beaucoup de soucis à sa mère – j’ai aussi reçu le don fragile et précieux de la foi, héritage de la cohorte de saints, de martyrs, de religieux et de religieuses, de missionnaires de toutes vocations ; et quand j’y songe, je repense surtout à mes aumôniers de lycée ou de scoutisme, et dans ma petite enfance, à mes deux bonnes grands-mères qui en furent les canaux, non exclusifs, mais privilégiés.

Plus particulièrement la France, dans mon cas personnel, m’a offert un enseignement de grande qualité, qui ne fut perturbé au niveau supérieur que par le désordre, produit par la violence haineuse des révolutionnaires gauchistes (ma première année de faculté, c’était à Nanterre en 1967-68 !). Études de sciences politiques, de langues étrangères, et de droit ; de ce droit qui est (ou plutôt qui était) en France admirable de logique et de clarté. Dans quel autre pays, muni du seul certificat national de fin d’enseignement secondaire pouvait-on s’orienter librement vers la formation de son choix presque sans autre formalité ? Et sans avoir à débourser de sommes considérables ?

Lorsque fut venu pour moi le temps de la servir sous ses drapeaux, la France a fait confiance au tout jeune homme que j’étais en en faisant un officier de marine qui eut la chance de connaître en un court laps de temps embarquements divers et missions passionnantes.

A l’issue, la France m’a offert un séjour d’études au Japon de 18 mois comme boursier du ministère des affaires étrangères. Elle m’a ensuite incorporé dans son corps enseignant, et confié la direction d’une faculté où l’on enseignait 25 langues et civilisations étrangères à plus de 2000 étudiants…

Elle a aussi fait de moi un avocat et plus tard un élu, même si ce fut au prix d’âpres combats contre la dictature de plus en plus prégnante, morale, physique, professionnelle, médiatique, de la pensée unique.

Autre chose : lorsque moi-même, puis ma pauvre épouse, fûmes atteints dans notre santé, la France nous a soignés presque gratuitement. Je le mentionne, car il n’y a pas beaucoup de pays où c’est le cas. Moi qui dans ma jeunesse, fort de ma bonne santé, pestais contre les abus de la sécurité sociale, lorsque parvenu à l’âge mûr et fatigué par une vie trop trépidante, je dus subir un quadruple pontage coronarien, suivi d’une hospitalisation de trois semaines, et d’une longue rééducation, je me souviens de ma stupéfaction, quand à la sortie de l’hôpital on me présenta la facture, assez considérable, tout en me précisant que la seule chose que j’avais à payer… c’était la location de la télévision.

Oh, bien sûr, rien de tout cela n’allait forcément de soi ; et ce que j’ai reçu comportait parfois une part d’épreuves, de persécutions, et parfois même de fiel et d’amertume. Et je me suis parfois identifié à du Bellay que j’ai cité à l’instant lorsqu’il dit encore à la France qu’il interpelle :

Je remplis de ton nom les antres et les bois (…)
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle !
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

France que mon cœur aimer doit

Car je ne me résous pas à faire miennes les fureurs destructrices de l’esprit révolutionnaire, non plus que les affreux symptômes de décadence maquillés en individualisme libéral et en avancées sociétales, comme ils disent…

Mais je ne demande pas le bénéfice d’inventaire. J’accepte tout, je ferai le tri plus tard. Je prends tout de cette France qui sut se faire aimer par des étrangers comme  ma pauvre Setsuko, qui connaissait les mérites de chacun de nos rois, ou comme Savorgnan de Brazza, venu d’Italie, enseigne de vaisseau à titre étranger, qui explore l’Afrique équatoriale et l’acquiert à la France, ou le lieutenant d’origine polonaise Guillaume Kostrowitky dit Guillaume Apollinaire, engagé volontaire, mort en 1918 des suites de ses blessures, dont la poésie m’évoque le souvenir de mon grand-père maternel, jeune héros de la Grande Guerre…

Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour, Ô Lou, ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleurs

Car la France m’a donné de vives illustrations de l’Honneur, au singulier, toujours préférable au pluriel. Elle m’a appris que même les échecs pouvaient être glorieux : Jeanne brûlée vive à Rouen, Jean Le Bon à Poitiers, Camerone, Bazeilles, les Cadets de Saumur, Dien Bien Phu…

Et je fais miens en conclusion les vers de Charles d’Orléans, prisonnier 25 ans des Anglais après le désastre d’Azincourt, regardant au loin depuis Douvres les côtes de notre pays :

Si commençai de cœur à soupirer,
Combien certes que grand bien me faisoit
De voir France que mon cœur aimer doit.

France que mon cœur aimer doit … 

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Au-delà de la fatalité du mal, le vide de sens

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Bien que très différents, les drames vécus et causés par Pierre Palmade et l’assassinat de la professeur de Saint-Jean-de-Luz questionnent notre humanité, affirme l’historien et essayiste, Pierre Vermeren. Si, de tout temps et en tout lieu, le mal a existé, ni l’économie de marché ni l’État de droit n’offrent un idéal permettant de lutter contre les afflictions de l’âme.

Lire la suite ICI 

Source : Le Figaro 28/2/2023

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mardi, 28 février 2023

Pourvou que ça doure

6a00d8341c715453ef02b75173779b200b-320wi.jpegJean-Gilles Malliarakis

L'Insolent cliquez ici

Ce 27 février, on me pardonnera, j'espère, de me montrer sceptique, et même grincheux, alors que de "bonnes" nouvelles sont supposées nous consoler du lot quotidien des mauvaises. Le Figaro annonce pourtant à ses lecteurs, sous la signature de Marie Visot "qu'en 2022, la France n'a jamais été aussi attractive pour les investisseurs étrangers".

À en croire en effet les statistiques officielles, les projets auraient"permis la création ou le maintien de 58 810 emplois". Une telle évaluation vient de Business France, cet organisme d'État, au sigle particulièrement flatteur pour notre langue, créé en 2015 par la fusion d'Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux.

Le chiffrage ne distingue hélas même pas entre les emplois créés et ceux qui, nonobstant le rachat par un groupe dont le siège social et l'encadrement dirigeant se situeront désormais hors de France, ont été "maintenus". Combien de brevets, de technologies, de savoir-faire, de marques partiront sans retour ?

La propagande gouvernementale s'empare avec délices de cette apparence de succès. On peut donc lire un peu plus loin, citons le journal : "L'an dernier, ce sont 1 725 projets qui ont été recensés sur le territoire, selon le bilan annuel de Business France, l'agence publique en charge de l'attractivité. Cela représente une augmentation de 7 % par rapport à l'année précédente. L'année 2021 avait d'ailleurs déjà été très bonne (après une période compliquée sous l'effet de la crise sanitaire en 2020), permettant aux investissements internationaux de revenir au-delà de leur niveau d'avant-crise."

"Ces nouveaux investissements en 2022 ont permis, poursuit l'article, de créer ou de maintenir 58 810 emplois, « soit une augmentation record de 31 % par rapport à l'année précédente », précise l'étude. En moyenne, 33 décisions d'investissement ont été prises par semaine en 2022. Bref, la France atteint son plus haut niveau d'attractivité historique. « Les investisseurs ont désormais bien à l'esprit le package de réformes du précédent quinquennat, sur la fiscalité et le marché du travail, ils font état d'une meilleure résilience de la France à la crise que nombre de ses voisins, et apprécient l'avance prise par le pays pour investir dans la transition énergétique », souligne Laurent Saint-Martin, le directeur général de Business France.

Épatant n'est-ce pas ?

Tout semble aller très bien Madame la Marquise. Et la direction de Business France a fait montre de vigilance, qui s'interroge :

"Cela lui permet-il [à la France] de se maintenir comme premier pays d'accueil des investissements internationaux en Europe ? Il faut attendre le traditionnel rapport EY sur le sujet, publié mi-mai à l'occasion du prochain sommet Choose France, pour avoir la réponse. « Mais il se pourrait que nous conservions cette place », dit-on dans les rangs de l'exécutif."

« Il faut maintenant que tout cela dure… », reconnaît Laurent Saint-Martin.

Pourv (o) u que ça d (o) ure disait Madame Mère au temps de l'Empire. Ça n'a pas duré. Il s'agissait alors de choses tangibles, de victoires militaires considérables ; pas d'un triomphalisme mal placé contemplant des statistiques biaisées.

"Choose France" dites-vous, toujours en l'honneur du 350e anniversaire de Molière.

Mais pourquoi ce "choix" de la France ne semble-t-il pas intéresser des investisseurs français ? Sans doute ces derniers se montrent-ils plus conscients que quiconque des handicaps créés par l'État lui-même, par le fiscalisme, par la bureaucratie, par le centralisme, par la gréviculture, le tout ayant encore été aggravé par six années de "en même temps" et de "quoiqu'il en coûte", après des années de socialisme rampant. Les jeunes créateurs, les entrepreneurs, mais aussi un nombre grandissant d'actifs de toutes catégories, de toutes compétences, vont chercher fortune à l'étranger...

Désolé, par conséquent, de ne pas pouvoir partager l'enthousiasme macronien du Figaro.

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samedi, 25 février 2023

Malaise à la ferme

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Yves Thréard

Derrière des paysages bucoliques, l’agriculture française souffre de plus en plus. Quelques chiffres suffisent à planter le décor, à traduire le malaise qui court les campagnes. En moins de dix ans, notre balance commerciale agricole est passée d’un excédent de 6 milliards d’euros à un déficit de 300 millions. Aujourd’hui, notre pays achète un poulet sur deux à l’étranger, importe 40% de ses légumes et 60% de ses fruits. C’est dire si l’excellence française donnée en spectacle au Salon de l’agriculture, grand-messe annuelle qui s’ouvre ce matin, n’est qu’une façade trompeuse. Elle est loin de garantir l’indépendance alimentaire que la crise sanitaire a plus que jamais mise au goût du jour.

Bien sûr, le réchauffement climatique n’est pas hors de cause. L’année 2022 en a été une criante illustration : il assèche les sols, détruit les cultures, dérègle les saisons, rend incertaines les récoltes et les conditions d’élevage. Mais cet inquiétant phénomène ne sévit pas qu’en France et n’explique pas tout. Il y a aussi, et surtout, la tyrannie des contraintes écologiques, plus violente dans notre pays qu’ailleurs.

Si le recours abusif à certains produits phytosanitaires doit être dénoncé, le jusqu’au-boutisme des règles et diktats imposés aux agriculteurs est blâmable. Il répond à une idéologie plus verte que verte, qui contamine élus et bureaucrates, de Bruxelles à Paris. Pire, même la constitution de réserves d’eau donne lieu à des batailles rangées. Agri-bashing et écoterrorisme font des ravages. Résultat, les champs sont désertés et les métiers agricoles n’attirent plus. En quarante ans, le nombre de paysans est passé de 1,6 million à moins de 400000, dont près de la moitié ne seront plus en exercice en 2030. Est-il besoin d’ajouter, à l’heure du débat sur la réforme des retraites, que la pénibilité est une notion inconnue à la ferme ?

Attendu ce matin porte de Versailles, Emmanuel Macron a promis qu’une grande loi d’orientation serait présentée cet été. Mais les agriculteurs réclament moins un énième texte qu’un changement d’état d’esprit dans le pays.

Source : Le Figaro 25/2/2023

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vendredi, 24 février 2023

Ukraine : un an d’escroquerie intellectuelle

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Si l’on passe sur le fait qu’il est difficile dans le contexte actuel de ne pas en mettre une louche sur Vladimir Poutine comme y consent Natacha Polony, « autocrate assassin dans sa logique délirante », il n’en reste pas moins vrai que dans ce qu’on appelle l’Occident – Etats-Unis-Europe – on ne veut entendre qu’une seule voix : Poutine incarne le mal ! Alors que la réalité est bien évidemment tout autre comme nous l’explique fort justement la directrice de la rédaction de Marianne.  

Lire la suite ICI

Source : Marianne, 2/2/2023

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dimanche, 19 février 2023

Une passion française

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Le désir farouche des bourgeois français de faire travailler davantage le populo est tout à fait fascinant. Ce n'est pas un banal calcul économique mais bien une véritable passion qui travaille le corps et l'esprit de la bourgeoisie depuis des lustres. Il faut que les ploucs, qui sont par nature des feignasses, travaillent davantage, plus longtemps. C'est ainsi, c'est une injonction, une incantation, c'est un mantra. Et peu importe que cela ne leur rapporte rien personnellement et que cela ne fasse qu'engraisser un peu plus les exilés fiscaux, les fonds d'investissements et les nababs de l'oligarchie libérale-mondialiste qu'ils rêvent secrètement de devenir en pensant n'être pour le moment que de vagues cousins éloignés de ces êtres d'élite et d'exception. Mais cela reste la famille !

Il ne s'agit pas tant d'argent que de pouvoir, de rapports de force, de « morale », la leur. La réforme des retraites, c'est la poursuite de la lutte des classes par d'autres moyens. Le peuple doit marner, c'est son rôle, sa fonction. Les milliardaires n'ont jamais été aussi nombreux et aussi riches, croulant sous des fortunes qui ont depuis longtemps dépassées la plus abjecte indécence, pendant que les salaires sont au plus bas et que l'inflation ronge chaque jour un peu plus le pouvoir d'achat, mais peu importe, l'ennemi c'est le facteur, le cheminot, l'agent EDF, l'ouvrier, l'infirmier... Au boulot, au boulot, sinon cette belle économie, juste et équilibrée, risque de s'effondrer ! Vous imaginez le drame ?

Et ce n'est pas l'incohérence complète du projet – entre chômage de masse, inactivité forcée des plus de 50 ans, immigration incontrôlée, milliards distribués à l'Ukraine et à l'Afrique... - qui gêne ces prétendus grands réalistes et « pragmatiques » puisqu'il s'agit avant tout d'un combat idéologique. C'est la revanche des descendants des Maîtres des forges et des propriétaires miniers privés du travail des enfants et de la semaine de 7 jours sans repos. Et ce n'est qu'un début ! A grands coups « d'efforts collectifs », de « lutte contre les avantages indus » et de « valeur travail », le 19e siècle est devant nous ! Ceux qui sont – ou pensent être – du bon côté du manche, du bon côté du système, s'en réjouiront sans doute, mais pour combien de temps ? Peut-être jusqu'au moment où leurs enfants ou petits-enfants, déclassés et paupérisés, viendront leur demander des comptes, réclameront des explications, voudront savoir pourquoi, au nom de mesquines jalousies et de mépris de classe, ils ont sabordé et détruit un système bâti dans le sang et la sueur, arraché à la cupidité et au froid calcul marchand, et qui, sans être parfait, apportait un peu de justice et d'équité à un monde qui ne peut être supportable que si l'on brise l'avidité féroce et sans limite des prédateurs, qui seront toujours plus néfastes et dangereux que les « parasites » au SMIC ou au RSA, exclus de facto de la société, du pouvoir décisionnel et de la vie publique, dont ils se servent comme de faciles boucs-émissaires.

Source : ICI

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vendredi, 17 février 2023

« La CAF doit cesser de promouvoir l’idéologie trans ! »

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Dans une lettre ouverte au ministère de la Santé, 80 signataires professionnels de santé mais aussi des intellectuels et des universitaires, parmi lesquels Elisabeth Badinter, Jean-François Braunstein, Caroline Eliacheff, etc., demandent au ministre François Braun de faire cesser cette désinformation.

Nous tenons à alerter M. le ministre de la Santé, François Braun, de la diffusion par un organisme dont il a la tutelle – la Caisse nationale d’allocations familiales – d’un texte dont la subjectivité et la dangerosité nous ont interpellés.

La page du magazine Vies des familles du site internet caf.fr intitulée « Mon enfant est transgenre. Comment bien l’accompagner ? » , mise en ligne le 25 janvier 2023, présente la théorie de l’affirmation du genre comme un fait avéré. Or, non seulement cette théorie ne repose sur aucun fondement scientifique, mais en outre elle rejette une donnée biologique, scientifique, incontestable : l’espèce humaine est constituée de deux sexes, mâle et femelle, et de deux genres, le féminin et le masculin. À ce titre,  la phrase du premier paragraphe « Et le genre n’a rien à voir avec la sexualité » ne peut que laisser perplexe. Avec quoi le genre aurait-il à voir, alors ?

D’autre part, les seules références, les seules paroles exposées sont celles de deux militantes des droits des personnes transgenres. Jamais il n’est fait référence à de véritables spécialistes de l’enfance et de l’adolescence, psychologues, médecins ou biologistes.

Jamais il n’est fait mention d’un soutien psychologique que des professionnels pourraient apporter aux enfants et aux parents, conformément aux recommandations de l’Académie de médecine : « (...) une grande prudence médicale doit être de mise chez l’enfant et l’adolescent, compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles. (...)

Aussi, face à une demande de soins pour ce motif, est-il essentiel d’assurer, dans un premier temps, un accompagnement médical et psychologique de ces enfants ou adolescents, mais aussi de leurs parents, d’autant qu’il n’existe aucun test permettant de distinguer une dysphorie de genre “structurelle” d’une dysphorie transitoire de l’adolescence. »

Jamais il n’est fait état des causes et vecteurs de diffusion de cette mode délétère. Or, via les réseaux sociaux, ce sont pour l’essentiel des « vlogueurs » et blogueurs militants trans-activistes qui propagent cette vague de « conversions » socialement destructrice.

Par des allégations mensongères, ces « influenceurs » induisent des enfants et des adolescents fragiles à s’engager dans de longues et coûteuses thérapies physiologiquement et psychologiquement invalidantes. Et irréversibles. Compte tenu de ces remarques, nous demandons au ministre :  - de faire retirer sans délai du site internet de la CAF cette page de désinformation dont les lacunes et la partialité déshonorent l’organisme émetteur et par conséquence votre ministère ; - compte tenu de la gravité du problème de santé publique que représente la multiplication instrumentalisée des demandes d’inversion de sexe chez les préadolescents et les adolescents, d’engager la rédaction d’une nouvelle page d’information, sous l’égide de véritables spécialistes – psychologues, médecins, biologistes... – en tenant compte des prudentes recommandations de l’Académie de médecine. Cette page d’information alerterait les familles sur les manipulations mentales dont sont victimes les jeunes par le biais des réseaux sociaux et proposerait des aides préventives que ces professionnels seraient à même d’apporter aux parents et aux enfants.

La liste complète des signataires est à retrouver sur lefigaro.fr

Source : Figaro 17/2/2023

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jeudi, 16 février 2023

La retraite par répartition : merci Vichy !

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Jarente de Senac

A l’heure même de la discussion sur le régime des retraites - les Français demeurant majoritairement pour le système par répartition -, où la gauche ferraille contre le gouvernement – principalement sur un départ à 64 ans et non plus 60 ans, ce qui n’est d’ailleurs plus le cas depuis longtemps – il est de bon ton de rappeler que nous devons ce régime au gouvernement du maréchal Pétain, rebaptisé alors Etat français. Et ce n’est pas la seule révolution apportée par Vichy et validée illico par le Conseil national de la résistance (CNR) à la Libération.  

Dès juillet 1940, le Maréchal va légiférer à son gré, assisté par un gouvernement de techniciens apolitiques pour beaucoup issus des milieux bancaires. D’où le foisonnement législatif que connaît la France en quatre ans : 16 786 lois et décrets promulgués entre 1940 et 1944. De l’accouchement sous X à la fête des Mères en passant par le certificat prénuptial, l'Ordre des médecins, les Régions, la carte d'identité etc., toutes ces mesures et bien d’autres nous viennent du régime de Vichy (*)

Chose surprenante, ces changements issus des quatre années noires de l’Occupation vont pour beaucoup entrer dans nos mœurs... L'un des plus grands chantiers de Vichy concerne la retraite des vieux travailleurs. Pétain reprend une revendication de la gauche : la mise en place d'une Allocation aux vieux travailleurs salariés, ceux qui étaient jusque-là exclus de la pension de retraite instaurée en 1930. « Je tiens les promesses, même celles des autres lorsque ces promesses sont fondées sur la justice », annonce-t-il à la radio le 15 mars 1941 en présentant la réforme préparée par son secrétaire d'État au Travail, René Belin, un dirigeant de la CGT (Confédération Générale du Travail) rallié à Vichy, assisté de ses collaborateurs, Pierre Laroque et Alexandre Parodi qui basculeront dans la Résistance.

Le décret du 14 mars 1941 du régime de Vichy va créer non seulement l’AVTS (« Allocation pour les Vieux Travailleurs Salariés »), une réforme qui viendra préfigurer la mise en place du « minimum vieillesse », mais également un système de « retraite par répartition », remplaçant le système de « retraite par capitalisation », pour les assurés du commerce et de l’industrie et les professions agricoles dans le cadre de la Révolution nationale.

La « retraite par capitalisation » reposait sur le dogme individualiste de la responsabilité personnelle : chacun doit cotiser pour lui-même. Cette forme de retraite est donc individuelle à l’inverse du système de « retraite par répartition » qui assure une solidarité intergénérationnelle comme voulue par le maréchal Pétain. A partir de 1941 en France « les cotisations ne donneront plus lieu à un placement, mais seront utilisées au fur et à mesure de leurs rentrées dans les caisses pour le service des pensions ». Auparavant, le régime par capitalisation était en vigueur depuis 1930 mais malgré les 7 millions de salariés qui capitalisaient, le régime n’arrivait pas à verser des pensions décentes…

(*) voir à ce sujet, Cécile Desprairies, L’Héritage de Vichy : ces 100 mesures toujours en vigueur, Armand Colin, 2012) ?

 

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Fin des voitures thermiques : des scrupules bien tardifs

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Mardi 14/2, le Parlement européen se prononçait à Strasbourg sur l’une des mesures emblématiques du paquet climat visant à la neutralité carbone en 2050 : l'interdiction à la vente des véhicules neufs (voitures ou camionnettes) dotés de moteur essence ou diesel à horizon 2035. Une disposition loin de faire l’unanimité : 340 voix pour mais 279 contre, dont celles du Parti populaire européen (PPE, droite), le plus important dans l’hémicycle.

La lutte contre le réchauffement climatique ne ferait-elle plus consensus ? Ou ne s'apercevrait-on que maintenant des conséquences d’une telle réglementation sur l’industrie automobile du Vieux Continent et ses 12,5 millions d’emplois ? A fortiori dans un contexte de guerre commerciale et technologique accrue avec les Etats-Unis et la Chine. Découvrirait-on aussi la révolution culturelle et économique qu’elle suppose pour les populations ? Même questionnement un peu tardif des élus sur les véhicules électriques : ne se tire- t-on pas une balle dans le pied alors que l’on ne dispose pas des métaux nécessaires à l’élaboration de leurs batteries ? Que ne s’est-on posé la question plus tôt? Que n’a-t-on écouté les appels à la vigilance des industriels plutôt que de les taxer de lobbying ?

Fixer un cap est une chose. S'assurer que derrière, l’intendance suit, en est une autre. La ville de Lyon vient d'en prendre conscience en faisant - un peu - marche arrière sur le sujet des zones automobiles à faible émission (ZFE). « L’auto est toujours le moyen de transport numéro un », a tweeté Christian Lindner, le ministre libéral des Finances allemand, ajoutant que « la route continuera d’être un mode de transport clé. Une politique contre la voiture ne peut évidemment pas être dans l'intérêt du peuple ». Un appel à teinter les grands principes de davantage de pragmatisme.

Olivier Baccuzat – L’Opinion 15/2/2023

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mardi, 14 février 2023

Les bombes tuent, les sanctions aussi

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Renaud Girard dans son éditorial de ce mardi 14/2 nous rappelle que si les bombes tuent les sanctions ne sont pas moins mortelles. Et de citer en exemple le cas de la Syrie ou de l’Irak soumis aux embargos américains. L’Amérique tue de deux manières, en envoyant ses soldats qui en général après avoir pris une raclée (Vietnam), s’évaporent après avoir détruit tout un pays (Afghanistan, Irak) ou par le jeu des sanctions économiques comme c’est le cas en Syrie. Inutile de préciser ici, que les sanctions à l’égard de la Russie ne pénalisent au final que les Européens littéralement lobotomisés depuis longue date, les Allemands en tête.

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Source : Le Figaro 14/2/2023

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lundi, 13 février 2023

A propos du débat sur les retraites

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Ce débat sur les retraites, comme l’estime Pierre-Henri Tavoillot* président du Collège de philosophie, dans le Figaro (12/2) est tout à la fois hyper compassionnel et ultra technique. Il s’entretient ici avec Eugénie Bastié, et nous explique pourquoi.

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(*) Pierre-Henri Tavoillot est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués comme La Guerre des générations aura-t-elle lieu ? (Calmann-Lévy, 2017) et récemment, Comment gouverner un peuple-roi ? Traité d’art politique (Odile Jacob, 2019).

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samedi, 11 février 2023

Le nouveau numéro de la Revue d'Histoire européenne est en kiosque

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vendredi, 10 février 2023

Il n’est pas possible de sortir tout de suite des énergies fossiles

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Brice Lalonde*

Le groupe aiche des objectifs très ambitieux en matière d’énergies renouvelables. Il vise d’intégrer le top 5 mondial des acteurs du secteur, il met beaucoup d’argent sur la table pour développer des projets dans l’éolien et le solaire et veut être neutre en carbone assez vite. Je ne suis pas administrateur de TotalEnergies, mais je trouve que la stratégie menée par Patrick Pouyanné va dans le bon sens.

On ne le dit pas assez, mais c’est une chance pour la France de disposer d’une telle entreprise. C’est une des dernières grandes majors de l’énergie au sein de l’Union européenne, qui essaie de mettre en œuvre la transition énergétique, au point d’en être devenu un de ses meilleurs agents. Avec Sunpower, par exemple, elle maîtrise aujourd’hui l’intégralité de la chaîne du solaire, de la fabrication des cellules à la construction des centrales.

TotalEnergies est une société pétrolière qui est de plus en plus gazière et qui investit massivement dans les énergies renouvelables, sans oublier pour autant son obligation de fournir du pétrole à ceux qui en ont encore besoin, et ils sont nombreux, à l’instar des automobilistes français. Le seul regret que l’on puisse avoir est que TotalEnergies ne se soit pas engagée dans le nucléaire, qui est absolument clé pour limiter l’empreinte carbone.

En tout cas, il ne faut pas se focaliser uniquement sur les énergies renouvelables, qui sont aujourd’hui devenues le marqueur pour dire ce qui est bien ou pas. On est dans la surenchère tout le temps, ce qui risque de mener à des déceptions. Les renouvelables sont auréolés de la vertu d’être des énergies qui consomment assez peu de capital. Mais arrêtons de croire qu’elles apportent des solutions à tout. Leur intermittence pose question tout comme leur intégration au réseau, et le solaire a une empreinte carbone supérieure au nucléaire. Désolé de le dire, mais personne ne sait faire fonctionner un système électrique composé uniquement de renouvelables. Il n’est pas possible non plus de sortir tout de suite des énergies fossiles, comme certains le prétendent. Ce n’est pas sérieux. Dans une négociation internationale, on peut dire aux pays riches d’aller plus vite dans la décarbonation. Mais comment dire aux pays pauvres qu’ils n’ont plus droit au gaz et au pétrole ? C’est totalement injuste.

Malgré tout, l’objectif numéro un est de réduire les émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique. La priorité immédiate est donc de sortir du charbon. Si on peut le remplacer par du nucléaire, c’est bien, mais c’est long à construire, et il faut mettre en place des normes de sûreté.

Le gaz, c’est plus facile, et en plus il s’agit d’une énergie abondante. En remplaçant toutes les centrales charbon par des centrales gaz, une grande partie du problème serait résolue, à condition toutefois d’arrêter les fuites de méthane. C’est un objectif très important, et les grandes compagnies, comme TotalEnergies, ont pris des engagements en ce sens.

(*) Brice Lalonde, ancien ministre, est président de l’Association Equilibre des énergies.

Source : La Croix 9/2/2023

 

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mardi, 07 février 2023

UN GRAND ENTRETIEN AVEC REYNALD SECHER À PROPOS DU FILM "VAINCRE OU MOURIR" PUBLIÉ SUR LE SITE EUROLIBERTÉS

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Spécialiste de la résistance face au totalitarisme, Reynald Secher est connu du grand public pour ses ouvrages dont “Le génocide franco-français : La Vendée-Vengé” (1986), ses bandes dessinées et ses films historiques. Ses travaux portent principalement sur la guerre de Vendée. Il est lauréat de nombreux prix notamment le prix Combourg 2012 pour son livre “Vendée. Du génocide au mémoricide” (2011) et pour l’ensemble de son œuvre. Il a participé au film Vaincre ou mourir.

(Propos recueillis par Philippe Randa)

« Nous sommes, il faut le souligner,
dans un régime totalitaire, voire dictatorial.
La pensée doit être unique
et malheur à celui qui pense différemment »

Le film « Vaincre ou mourir » semble déchaîner les passions idéologiques et politiques… Vous n’allez pas me dire que cela vous étonne ?

Rien ne m’étonne plus. J’ai connu une situation similaire en 1986 lors de la parution de mon livre Le génocide franco-français, la Vendée Vengé, puis en 2000 lors de la publication des bandes dessinées Histoire de Bretagne par le journal Ouest France. Même méthode, même violence, même intensité. C’est un tsunami de haine gratuite à coup d’injures, d’arguments fallacieux, de délires en tout genre. En réalité, la gauche n’accepte pas que l’on puisse aller sur le terrain culturel dont elle se considère le propriétaire exclusif. Tout lui est permis. Nous sommes dans la logique révolutionnaire résumée par cet incroyable slogan : la liberté, celle définie par la gauche bien sûr, ou la mort ! En clair, ceux qui ne sont pas dans la pensée unique doivent être éliminés. Qu’importe les méthodes ou les moyens : tout est permis pour tuer l’autre, l’indésirable. Les critiques s’inscrivent dans cette logique et par conséquent, il n’y a aucune limite dans leurs propos. Par ailleurs, certains critiques ont raison : l’honneur est une valeur de droite ce qui sous-entend que le déshonneur est une valeur de gauche. Nous venons d’en faire de nouveau le constat.

Ce film est tout de même l’occasion d’ouvrir un débat entre historiens sur le martyr de la Vendée, qui s’est passé il y a plus de deux siècles… Or, ce sont surtout des politiques ou des journalistes qui s’expriment sur le sujet, comment l’expliquez-vous ?

C’est la mode du moment. Regardez ce qui s’est passé avec la Covid : les spécialistes ont été systématiquement écartés : Macron est ainsi devenu par la grâce des circonstances professeur en médecine, grand expert de la santé et du virus, les médecins généralistes bien-pensants ont été bombardés sur les plateaux comme les sachants, les journalistes se sont auto-proclamés savants… En la circonstance, pour les mêmes raisons, nous vivons une situation similaire. Nous sommes, il faut le souligner, dans un régime totalitaire, voire dictatorial. La pensée doit être unique et malheur à celui qui pense différemment.

Ces idéologues veulent nous faire taire coûte que coûte et, pour reprendre une expression révolutionnaire, nous éliminer de la surface de la France. S’ils avaient un peu de culture et d’imagination, il leur suffirait de persuader le président de la république de réactiver les lois prises en 1793 à l’encontre de la Vendée, lois qui n’ont jamais été abrogées. Ils peuvent ainsi exterminer les Vendéens, nationaliser leurs biens, repeupler leur territoire avec de bons idéologues, et même changer le nom de la Vendée pour celui de Département Vengé.

Ce film aurait dû être l’occasion de réfléchir sereinement sur ce qui s’est passé en Vendée en 1793-1794. Rappelons-le, ces événements ont eu lieu il y a 200 ans.

Non seulement nous avons le recul de l’histoire, mais, de surcroît, nous connaissons les conséquences régionales, nationales et internationales de la politique d’extermination et d’anéantissement de la Vendée, matrice de tous les totalitarismes et des systèmes génocidaires du XXe siècle. Mais… les idéologues qui maîtrisent l’enseignement, la recherche, les médias, empêchent toute analyse, toute étude qui pourrait remettre en question les fondements de leur idéologie. Nous sommes toujours en révolution, il faut bien en avoir conscience, d’où le discours de Macron, énarque, sur la non-identité française, le wokisme en vogue, la lutte ouverte et permanente à l’encontre de l’Église et des valeurs dites traditionnelles.
La Vendée est le crime des crimes de la Révolution, et il y en a eu beaucoup d’autres. Je prépare avec Monsieur le professeur Guillaume Bernard, un livre argumenté et référencé sur la question.

Ce qui paraît incroyable est que ce crime ait été caché si longtemps, car il n’a été découvert qu’en 1985, et encore que très partiellement.

Par ailleurs, ce n’est qu’en 2011, comme je l’ai énoncé dans mon livre intitulé Vendée du génocide au mémoricide (Le Cerf), que j’ai pu découvrir par le plus grand des hasards l’intégralité du système d’extermination et d’anéantissement de la Vendée, système qui a duré dix-huit mois.

Le scandale ne réside ni dans mes livres, ni dans le film Vaincre ou mourir, mais dans le fait que l’on ait pu commettre de tels crimes au nom de l’intérêt supérieur de la nation, et que l’on ait tué les Vendéens non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais tout simplement parce qu’ils étaient. Ce premier scandale se double d’un autre tout aussi dramatique : non seulement ces idéologues nient les faits, mais, pire, ils seraient prêts à renouveler ce crime de masse.

Que l’on en dise du bien, que l’on en dise du mal, le « scandale » organisé autour de Vaincre ou mourir participe finalement à son succès… car le succès est indéniable, n’est-ce pas ?

Le chiffre de la première semaine de projection est là : 100 000 spectateurs. C’est incroyable d’autant que les grands medias ont refusé de nous recevoir tout en donnant la parole à nos adversaires. Ce succès est dû à la qualité intrinsèque du film, de l’homme qu’est Charette, considéré comme un héros par les Vendéens au sens grec du terme, mais également au nom même du Puy du Fou, associé à celui des Villiers, gage de qualité et de véracité du thème abordé, ou plus exactement sous-entendu, c’est-à-dire celui du génocide de la Vendée.

Nous pouvons nous étonner de la réactivité des spectateurs. Je pense qu’elle est due à la violence de la campagne menée par les médias, les arguments avancés, les méthodes retenues, les contre-vérités évidentes, l’anathème généralisé… Comme disait en son temps Talleyrand, expert en la matière, tout ce qui est excessif est insignifiant. Désormais, le public est habitué à ce genre de manipulation : la crise de la Covid les a vaccinés. Le jeu de mot est facile, je le reconnais, mais il correspond à la réalité de la situation. Et puis, le confinement a libéré la parole, resserré les liens familiaux et amicaux, allumé des contre-feux notamment médiatiques, d’où l’explosion des réseaux d’information parallèle qui ont joué pleinement leur rôle.

Entre autres, on peut citer pêle-mêle Cnews, TV liberté, radio Courtoisie et j’en passe. Un grand merci à tous.

Pour commander les livres et les films de Reynald Secher : reynaldsechereditions

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lundi, 06 février 2023

Un grand entretien avec André Posokhow, auteur de deux livres fondamentaux sur les chiffres et le coût de l'immigration, publié dans Lectures françaises de ce mois

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I-Moyenne-45248-n-789-janvier-2023-immigration-l-epreuve-des-chiffres-l-heure-des-comptes-entretien-avec-andre-posokhow.net.jpgEntretien avec André Posokhow, auteur de Immigration l’épreuve des chiffres et Immigration l’heure des comptes édités chez Synthèse nationale (propos recueillis par Lectures françaises)

Pour commander ce numéro : cliquez ici

 

Pourquoi avoir écrit ce livre sur l’immigration et ses chiffrages après les diverses études qui ont été réalisées précédemment par le regretté Pierre Milloz, une équipe de Lille dirigée par Xavier Chojnicki, Gérard Pince, Jean Paul Gourevitch et Polémia en 2015 et quelques autres ?

C’est un domaine éminemment évolutif avec une progression sensible des chiffres de l’immigration régulière comme de l’asile ou de ce qu’il est possible de subodorer des arrivées irrégulières. Cette progression prend de plus en plus l’allure d’un raz-de-marée qui ne peut manquer d’influencer aussi bien les données démographiques que celles des dépenses et du coût net qu’il entraine. Or, sauf dans le cas de Jean-Paul Gourevitch qui actualise périodiquement ses ouvrages sur ce thème, les autres travaux reposent sur des bases chiffrées qui datent au moins de 10 ans. J’ai donc souhaité présenter mes propres versions de l’actualisation du flux et du stock immigrés en termes humains et du résultat net de cette immigration en termes de finances publiques.

Pourquoi deux tomes ?

Le premier tome : « immigration, l’épreuve des chiffres » n’a qu’un objectif démographique qui est en premier lieu de chiffrer et détailler les flux nets annuels d’arrivées d’immigrés en France qu’ils soient réguliers ou irréguliers ainsi que la présence immigrée en France c’est-à-dire les stocks. Je pense en effet qu’au vu de l’évolution du phénomène de ces dernières années les chiffres qui sont cités, par exemple 400 000 entrées annuelles sont très souvent variables selon les personnes, approximatifs et pas toujours suffisamment documentés.

Le deuxième tome souhaite sortir de la problématique habituelle du coût de l’ immigration qui est un éternel champ de bataille, qu’il soit ou non établi sur la base d’un raisonnement économique ou scientifique. Il se fonde sur une méthode comptable simple qui consiste à présenter une sorte de compte de résultat annuel de l’immigration en termes de finances publiques.

Sans trop nous étendre sur la méthodologie quels ont été vos choix essentiels en la matière ?

L’année de référence que j’ai choisie est 2019 qui m’a semblé la plus caractéristique. En effet les années 2020 et 2021 ont été du point de vue démographique, largement polluées par la pandémie et le confinement. De plus ce tome ayant largement été écrit en 2021 la documentation concernant ces deux années n’apparaissait pas complète.

Les populations concernées dans mes travaux ont été les immigrés qu’ils soient étrangers ou naturalisés et les descendants directs de ces immigrés appelés première génération.

Ont été présentés d’une manière distincte les flux et les stocks des immigrés originaires de pays tiers et ceux originaires de pays européens, hormis la France. Pour faire court les pays tiers sont composés des pays du continent africain, des pays asiatiques et de ceux du continent américain et de l’océan Pacifique. Les pays européens sont ceux de notre continent au sens large.

Le domaine de mes calculs a été celui des finances publiques : étatique, social, collectivités territoriales.

La source documentaire principale des travaux a été l’INSEE ( Institut national des statistiques et des sciences économiques).

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vendredi, 03 février 2023

Un grand entretien avec Michel Maffesoli sur le site Kernews

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Michel Maffesoli : « Quand une élite est en déperdition, elle pratique la stratégie de la peur. »

Source Kernews cliquez ici

Professeur émérite à la Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France, Michel Maffesoli est l’auteur de plus de 40 livres, traduits dans une quinzaine de langues. Ancien élève de Gilbert Durand et de Julien Freund, Michel Maffesoli a développé un travail autour de la question du lien social communautaire, de la prévalence de l’imaginaire et de la vie quotidienne dans les sociétés contemporaines, contribuant ainsi à l’approche du paradigme postmoderne.

Nos peurs peuvent-elles être instrumentalisées ? Oui, répond Michel Maffesoli qui montre comment une élite centrée sur les anciennes valeurs productivistes et individualistes invente sans discontinuer de nouveaux dangers, dans le but de normaliser et contraindre les comportements individuels.

Kernews : Votre livre sur le mythe de Dionysos, thème sur lequel vous avez travaillé avec Julien Freund à la fin des années 70, est récemment paru en Livre de Poche. Vous évoquez cette divinité de la fête, de la folie et de la démesure. Or cela semble être en contradiction avec la société actuelle où, au nom du principe de précaution et du refus du plaisir, on nous incite à rester chez nous, à ne pas sortir tard le soir, à ne pas boire d’alcool… Cette tendance n’est-elle pas en contradiction avec le parallèle que vous faites avec Dionysos ?

Michel Maffesoli : Vous avez rappelé ce que je devais à Julien Freund, que j’ai connu lors de mes études, et mon autre maître est le philosophe Gilbert Durand. C’est avec eux que j’ai publié ma thèse d’État, « La violence totalitaire », qui a été publiée aux PUF en 1979. Je montrais ce que vous venez de dire. Il y a des moments où il y a une espèce d’hygiénisation, de pasteurisation, avec le fameux risque zéro, comme ne pas boire et ne pas fumer,. C'était ce que j’appelais le totalitarisme doux. Dans la société officielle, celle du pouvoir, on voit dominer ce risque zéro et l'on vient d’ailleurs de le constater au cours de ces trois dernières années. En même temps, dans ce que j’appelle la société officieuse, représentée par les jeunes générations et le peuple qui ne se reconnaît plus dans ses élites, je considère que la figure dionysiaque est une figure qui va prendre de plus en plus d’importance. Il y a deux mots importants : le pouvoir institué et la puissance instituante. Le pouvoir institué repose sur cette idée d’hygiénisation à tous crins, alors que la puissance instituante est en train de réinvestir, de mon point de vue, la figure dionysiaque, c’est-à-dire le plaisir et la fête. Bacchus fédérateur est en train de renaître.

Vous évoquez des tribus et des soulèvements. Ce qui est intéressant, lorsque l’on parle d’un soulèvement, c’est cette notion de peuple qui, dans sa globalité, va se révolter, alors que vous faites allusion à des soulèvements…

Je voulais prendre le contre-pied de l’historien américain Hobsbawn qui avait écrit « L’ère des révolutions ». Il montrait comment de 1789 à 1868, avec plusieurs ponctuations, nos sociétés étaient pensées en termes de révolutions pour atteindre la société parfaite. On était dans la tradition marxiste en quelque sorte qui a marqué cette tendance des révolutions, sur le thème que demain on rasera gratis, c’est-à-dire les lendemains qui chantent. Quand j’évoque « L’ère des soulèvements », c’est parce qu’il n’y a plus de partis ou de syndicats, ce que l’on appelait dans ma jeunesse l’avant-gardisme, qui pensent pour le peuple. Finalement, le peuple était un peu débile et il fallait lui donner une conscience révolutionnaire. C’est quelque chose qui est totalement en train de changer. Ce n’est pas une révolution future à atteindre et c’est une multiplicité de soulèvements, qui peuvent prendre des formes très diverses. Vous évoquez les multiples tribus constituant la postmodernité : cela pouvait être, en restant dans l’actualité, les Gilets jaunes, le Convoi de la liberté, mais aussi les grands rassemblements juvéniles, comme les rave parties, ces rassemblements musicaux illégaux, qui de mon point de vue traduisent le fait que l’on ne se reconnaît plus dans les valeurs officielles de la société de consommation, notamment le pouvoir d’achat ou la prédominance de l’économie. Les soulèvements n’en sont qu’à leurs débuts. Je ne veux pas jouer au prophète, mais nous allons, dans les mois qui viennent, assister à de multiples soulèvements à partir de prétextes. Cela peut être la réforme des retraites, mais l’abstentionnisme électoral est aussi une forme de soulèvement. La société est comme un lac étale : l’eau ne bouge pas, mais en dessous il y a des fourmillements et, de temps en temps, ce grouillement se manifeste au travers de grandes bulles, avec des métastases qui sont très fortes, mais qui en même temps cessent rapidement. Voilà ce que j’appelle des soulèvements, car le peuple ne se sent plus représenté. On n’est plus dans l’idéal démocratique, et, de mon point de vue, il y aura de plus en plus de soulèvements.

Ces micro-soulèvements ne servent-ils pas les intérêts de l’élite, puisqu'il s'agit de mouvements très nombreux mais minoritaires, associant des gens qui convergent unis pour le temps d’un combat, mais qui se disputeront lors d’un autre conflit sur lequel ils ne seront pas d’accord ?

Ce que vous dites n’est pas faux, à bien des égards. Effectivement, ces petits soulèvements ne sont pas unifiés, ils ne répondent pas aux organisations politiques ou aux organisations syndicales. Il y a une vraie faillite dans ce domaine. On voit bien que les syndicats ne représentent pas plus de 7 ou 8 % de la classe ouvrière. En même temps -  je fais exprès d’employer ce mot -  on observe qu’il y a toujours ce bouillonnement, ou ce fourmillement, dans les périodes intermédiaires. On ne peut pas jouer au prophète mais, à bien des égards, la multiplicité des soulèvements fait qu’à terme on peut assister à un vrai changement civilisationnel. Nous sommes à la fin d’une époque. C’est la fin de la modernité, qui a commencé au XVIIe siècle et, dans ce moment intermédiaire, il y a une multiplicité de soulèvements. Cela va peut-être aboutir à une société tout à fait différente de celle que nous connaissons actuellement et les jeunes générations portent ce changement sociétal.

Peut-on déceler les prémices de ce changement à travers ce qui circule sur la future disparition de la propriété privée, en ce qui concerne l’automobile ou le logement, mais pas seulement ? On entend beaucoup parler de l’ère de la location…

Encore une fois, on ne peut donner que des indices, ce qui signifie index, celui qui pointe. Dans mes recherches, j’ai travaillé sur les valeurs dionysiaques, l’importance des tribus ou le nomadisme. Ce que l’on observe, dans ce changement d’époque, c’est cette volonté de ne plus perdre sa vie à la gagner, c’est de faire de sa vie une œuvre d’art…

Comme la grande démission en ce moment…

C’est un élément qui n’est pas négligeable. Je pense au turn-over des cadres. Nous avons fait pour le MEDEF une étude qui indiquait que ce départ massif des cadres n’était pas lié à des avantages de salaire, mais parce que, dans telle ou telle entreprise, c’était fun ou cool… Donc, de manière humoristique, je peux dire qu’il faut apprendre à savoir gérer le fun et le cool ! C’est cela le changement qui est en jeu. Ce n’est plus le je, mais le nous. Ce n’est plus le rationalisme, mais l’émotionnel. Ce n’est plus le progressisme, quelque chose qui renvoie la jouissance à plus tard, mais le présentéisme, c’est-à-dire la conquête du présent. Voilà ce qui est en jeu actuellement. On peut repérer tout cela dans notre vie quotidienne. C’est en train de s’esquisser, mais il est difficile, à bien des égards, de faire de la systématisation. On ne peut faire que de la description.

Dans ce constat, il y a la volonté de gouverner par la peur. C’est d’ailleurs le titre de votre dernier livre : « Le temps des peurs ». Peut-on avoir un débat apaisé sur cette question sans se faire traiter de conspirationniste ou de complotiste ?

En gros, on va qualifier de complotistes tous ceux qui ne pensent pas droit ! Mais c’est de tout temps. La seule formule que j’essaie d’élaborer, c’est une loi sociologique, c’est que l’anomique d’aujourd’hui est toujours le canonique de demain. Clairement, ce qui est un peu hors-la-loi, l’anomique, va devenir le canon, c’est-à-dire la loi. C’est un peu cela qui me semble être en jeu actuellement. Bien sûr, il y a cette stratégie de la peur et ce n’est pas la première fois que cela se produit. Tous les historiens ont démontré que quand une époque s’achève, quand une élite est en déperdition, elle pratique la stratégie de la peur. C’est ce qui s’est passé autour de cette psycho-pandémie que nous avons connue. C’était une manière de faire peur pour demander la soumission : je te protège et tu dois te soumettre. En même temps, ceux qui maintiennent cette stratégie de la peur sont aussi des apeurés. Ils ont peur, ils pressentent que leur pouvoir est en train de s’achever. On peut s’attendre à ce que la multiplicité des soulèvements fera que les apeurants vont être de plus en plus apeurés. J’utilise la formule de Vilfredo Pareto, on est dans un moment de circulation des élites. C’est ce qui est en train de se passer actuellement.

Vous dites clairement que les élites ont peur, mais qu’elles ne craignent pas les peurs qu’elles distillent au sein de la population, comme si elles savaient que celles-ci sont fictives. Mais elles doivent en créer, sous peine de perdre leur pouvoir…

C’est exactement cela. Soyons clairs, ils n’en sont pas conscients. Donc, je préfère dire qu’ils pressentent, c’est-à-dire que c’est un sentiment diffus qui n’est pas très clair. On voit bien, au sein de la classe politique - gauche et droite confondues - que nous sommes dans un moment où la société du spectacle prévaut. C’est le simulacre, donc le mensonge. Alors, on ne croit plus en la parole publique. La théâtralisation de ce qui est en jeu actuellement dans les débats politiques montre bien que nombreux sont ceux qui savent que c’est le mensonge qui prévaut. En attendant qu’un autre discours s’élabore, en attendant qu’une autre structuration de la société se fasse, il y a effectivement des soulèvements. Pour moi, la stratégie de la peur est, dans le sens fort du terme, l’indice que les élites sont finies et qu’il va y avoir une circulation. Dans les élites, je parle des politiques, des journalistes et des experts. C’est-à-dire ceux qui ont le pouvoir de dire et le pouvoir de faire. Ces gens pressentent que leur grande valeur est en train de s’achever, comme cela arrive à d’autres époques. Et c’est ce qui est en jeu actuellement.

Ce terme de circulation des élites implique qu’il y aurait un flux, avec des entrants et des sortants. Or, pour le moment, tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a plus d’élites…

En effet, on va assister à un type de société qui ne fonctionnera plus sur ce qui nous a été familier en France, c’est-à-dire une structure jacobine, la verticalité du pouvoir. Ce que Jacques Lacan appelait la loi du père, le sachant, l’homme politique qui est censé savoir ce qui est bien pour les autres… C’est quelque chose qui est en train de se terminer. Actuellement, il y a une tendance à l’horizontalité, ce que l’on appelle la loi des frères. C’est ce qui est en train de se passer sur les réseaux sociaux, avec une autre manière de penser la politique, non pas dans sa verticalité, mais dans sa proxémie, c’est-à-dire le proche. Je suis attentif au développement des associations, des voisinages ou des quartiers, pour redonner au politique ce qui, à l’époque, était son sens initial, c’est-à-dire la vie de la cité. Platon rappelle que seul celui qui savait gérer sa maison pouvait gérer la maison commune. Maintenant, les politiques sont totalement abstraits, ils ne savent pas ce qu’est la vie quotidienne. Donc, d’une certaine manière, dans le fourmillement des réseaux sociaux et des discussions, on observe une autre manière d’être ensemble qui est en train de s’élaborer. On doit rejouer la politique au niveau du proche.

 Ainsi, les gens vont réapprendre à vivre en tribus…

J’ai évoqué cela en jouant sur l’euphonie des termes : le lieu fait lien. N’oublions pas que tout au long de la modernité, ce qui a prévalu, c’était l’histoire, c’est-à-dire demain, un peu plus tard, le report de jouissance. Actuellement, c’est plutôt l’espace qui prévaut. Marx disait que l’esprit de la ville rend libre, donc il fallait se déraciner. Mon hypothèse est inverse, c’est ce que j’appelle l’enracinement dynamique. La plante humaine, comme toute plante, se souvient qu’elle a besoin de racines pour croître. C’est ma grande hypothèse. C’est ce que l’on appelle le localisme, à travers différentes modulations, et c’est pour cela que la classe politique emploie de plus en plus le mot territoire, le terroir, donc l’espace. Voilà ce que nous avons à penser, cette conquête du présent dans un territoire que je partage avec d’autres.

On a sans doute ce besoin de racines. Toutefois, aujourd’hui, on rejette nos racines intellectuelles au nom de l’égalitarisme…

Pas forcément. On assiste au retour des traditions de diverses manières, face au progressisme destructeur, le déracinement marxien en est l’expression, puisqu’il fallait se déraciner. Au contraire, j’observe un retour de la tradition et du sacré. J’ai même consacré un livre à cette thématique. On revient vers les traditions ancestrales. Tradition, c’est tradere : ce qui m’a été donné je le transporte, je le donne à nouveau. C’est un peu cela qui est en jeu. On ne peut plus fonctionner sur une conception simple de l’éducation, je sais et je te tire, c’est quelque chose qui a fait son temps. Quelque chose d’autre est en gestation, c’est l’initiation, à savoir faire ressortir le trésor qui est en tout un chacun. L’éducation a bien marché, il n’y a pas lieu de cracher dans la soupe, mais cela ne marche plus. J’ai fait mon cours dans mon amphithéâtre à la Sorbonne pendant 30 ans et, lors de la dernière décennie, j’avais mes doctorants avec leur ordinateur qui pouvait poliment me dire que je faisais une erreur, car le texte que je citais n’était pas de 1823, mais de 1826… Ils pouvaient donc contester le savoir vertical que nous avions l’habitude d’imposer. C’est tout simplement la conséquence de toutes ces formes de cultures diverses qui nous emmènent vers le partage, c’est quelque chose de riche, on sort évidemment de tout ce qui est imposé.

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« Le temps des peurs » de Michel Maffesoli est publié aux Éditions du Cerf.

 

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jeudi, 02 février 2023

Retraites : de quoi parle-t-on ?

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L’urgence, pour Natacha Polony, c’est de rassembler la nation, de valoriser le travail et la production. En un mot de recréer de la richesse et de la mieux répartir. Trop de sujets sont, par ailleurs, laissés à l’écart par le gouvernement et nos politiques comme le libre-échange, la dérégulation ou encore la politique familiale. Mais à en croire Sandrine Rousseau, l’écolo foldingue, il faut revendiquer le droit à la paresse parce que c’est CO2 compatible !

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mercredi, 01 février 2023

Atlantisme et trahison

gaucherand.jpgLe 30 novembre 2022 une déclaration conjointe d’intention était signée à Washington entre M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées de la République française et Lloyd Austin, Secrétaire à la Défense des Etats-Unis. Une lecture attentive des cinq feuillets de la déclaration permet de conclure à l’abandon de la souveraineté de notre nation par la signature du ministre des Armées, révélateur d’une indéniable servilité d’une France vassalisée et consentante, presque fière de l’être d’un maître aussi puissant, flattée d’en retenir l’attention. Une bonne analyse du contre-amiral Claude Gaucherand.

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mardi, 31 janvier 2023

L’Europe est-elle sortie de l’Historie ?

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Dans cette pertinente chronique, Renaud Girard, éditorialiste au Figaro nous démontre, preuves à l’appui, ce que nous ne cessons de dénoncer, à savoir la sortie de l’Histoire de ce que l’on appelle l’Europe. Disparition toute géopolitique s’entend, puisque sur tous les terrains diplomatiques, ce sont bel et bien les Américains qui mènent la danse et parlent pour nous. Triste vassalité d’une Europe qui, si elle s’érigeait en puissance, serait l’une des premières au monde. Où nous mène cette « disparition » de l’Europe, telle est la question !

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Source : Le Figaro 31/1/2023

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dimanche, 29 janvier 2023

La vraie fausse arrestation de Greta Thunberg et les médias de grand chemin

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Depuis sa percée médiatique en 2018, Greta Thunberg s’est hissée en égérie de la lutte contre le réchauffement climatique. La jeune Suédoise, souvent considérée comme une marionnette d’intérêts qui la dépassent, s’est illustrée à de nombreuses reprises dont la plus récente remonte au 17 janvier 2023.

Source EuroLibertés cliquez là

En ce mardi 17 janvier, l’activiste de 20 ans prenait part à un sit-in à l’ouest de l’Allemagne pour s’opposer à l’extension d’une mine à ciel ouvert de charbon. Situé dans le village de Lützerath, le site a vu se constituer, depuis près de deux ans, une ZAD. Une équipe de Reuters couvre l’événement. Soudain, voilà Thunberg, prise par les pieds et les mains par deux policiers et conduite un peu plus loin avec, sur son visage, une expression à mi-chemin entre le sourire narquois et une profonde sérénité.

Quelques secondes plus tard, revoilà notre héroïne remise sur pied par ces mêmes policiers se prêtant volontiers à une séance de photo. Tout sourire, elle semble parfaitement au courant qu’elle ne risque rien en présence des caméras. Finalement, tout le petit groupe est arrêté en même temps, et elle sera remise en liberté suite à un contrôle d’identité ayant pris quelques heures. Néanmoins, les sourires et la « douceur » de la maréchaussée lors de la manœuvre ont très vite amené une question : est-ce que cette arrestation ne serait pas une mise en scène ?

Retour en arrière

Pour tenter de répondre à cette question, revenons quelques jours en arrière. Le samedi 14 janvier, la police allemande procède à une évacuation musclée de la ZAD qui, depuis deux ans, donne du fil à retordre aux autorités locales. Le collectif Lützerath vit ! évoque des blessures pour des dizaines de ses militants, dont une vingtaine a dû être hospitalisée. Côté police, ce sont près de soixante-dix blessés, et cent-cinquante zadistes sont poursuivis pour des motifs variés. Des chiffres éloquents sur la violence des affrontements dont Greta Thunberg s’est d’ailleurs fait le relais sur sa page Twitter en diffusant des vidéos de la charge des policiers.

Notons le contraste entre cette violence, abondamment dénoncée par les opposants à la mine de charbon, et l’interpellation complaisante de Greta Thunberg. Sa notoriété, couplée à la présence des caméras, sont deux éléments qui expliquent la douceur de cette arrestation où la police peut montrer qu’elle agit avec tact et délicatesse. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué la police locale, en précisant avoir laissé les journalistes faire leur travail en réponse aux critiques reçues auparavant. Cette potentielle mise en scène aurait donc pu être l’occasion pour la police allemande de redorer son blason.

Ajoutons qu’au moment où Greta est venue sur les lieux, la situation était pratiquement pacifiée. Le risque d’échauffourée était nettement moindre que celui du samedi 14 janvier, et il s’agissait d’une prise de risque minime.

Mise en scène ?

Dans leurs déclarations diverses, journalistes et policiers étaient tous formels, la présence de Greta Thunberg n’était pas connue à l’avance. C’est l’un des éléments principaux qui rendrait impossible la mise en scène.

Cependant, celle-ci est loin d’être improbable puisque, comme le note Le Monde, Greta Thunberg faisait partie des organisateurs de la manifestation du 14 janvier. Il était donc possible et même probable qu’une organisatrice vienne participer à un moment ou à un autre à la manifestation.

Retour sur les écrans

Mais quel aurait été l’intérêt, pour Greta, d’une telle mise en scène ? Tout d’abord, il s’agirait de remettre un coup de projecteur sur une jeune fille que les tribulations n’ont pas permis de rendre visible dans le paysage de manière solide. Depuis un an, le phénomène Greta semble s’essouffler et cette arrestation a remis la lumière sur cette jeune Suédoise qui ferait trembler les grands. Ces grands, elle devait d’ailleurs les côtoyer au prochain forum de Davos qui se tenait quelques jours après l’arrestation. En outre, elle se drape d’une image de dissidente et permet à son combat d’être rangé dans la liste des combats qui vous font connaître les cellules de garde à vue.

D’ailleurs, elle n’a pas manqué de noter dans un tweet suite à son interpellation que celle-ci marquait la « criminalisation » de la lutte contre le changement climatique. Très vite, médias et politiques ont loué le courage de cette petite, confrontée à la police pour ses idées.

Pour finir, reposons la question : cette arrestation était-elle une mise en scène ? Des démentis ont été faits, par la police et par la presse. Dans tous les cas, il s’agit d’une opération de com rondement menée par celle qui, en quelques années, est devenue le visage de l’écologie mondialiste. Bien joué.

Article paru sur le site de l’OJIM

NDLR SN : sur Cretta Turnberg cliquez ici

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Dans Rivarol de cette semaine : un grand article sur le n°24 des Cahiers d'Histoire du nationalisme consacré au 50e anniversaire de la création du Front national

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Robert Spieler Rivarol cliquez ici

La sortie du vingt-quatrième titre de la collection "Les Cahiers d'histoire du nationalisme", édité par Synthèse nationale, correspond au cinquantième anniversaire de la création du Front national au cours de l'automne 1972. Le titre de l'ouvrage est:"Le Front national. Avoir eu tellement raison". Le livre propose une chronologie fort intéressante et dépeint aussi quelques événements marquants tels, entre autres, la campagne présidentielle de 1974, l' "invention" des Fêtes des Bleu Blanc Rouge par Michel Collinot, le  lancement de National Hebdo, l'entrée de députés FN à l'Assemblée nationale, et le "coup de tonnerre" du 21 avril 2002 avec la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la Présidentielle, mais aussi les différentes crises qui ont jalonné, du Parti des Forces nouvelles, en 1973, jusqu'à celle des Patriotes de Florian Philippot en 2017, l'histoire du Front.

Les débuts de l'aventure du Front national

L'aventure du Front national débute les 10 et 11 juin 1972 quand se tient dans les salons du Grand Hôtel, à Paris, le deuxième congrès d'Ordre Nouveau. Les délégués décident à une large majorité la participation du mouvement aux élections législatives de 1973, au sein d'une structure élargie nommée "Front national". La présidence du FN est proposée à Jean-Marie Le Pen, ancien député de Paris (1956-1962), retiré de la vie politique au lendemain de la campagne présidentielle de Tixier-Vignancour. Le Pen était alors directeur d'une société d'éditions de disques historiques appréciés, allant des chants de l'armée israélienne à ceux de la Waffen-SS. Le 5 octobre 1972 est créé le "Front national pour l'unité française" dont Le Pen et élu président et  François Brigneau vice-président. Dans son premier comité directeur, on trouve des nationalistes issus d'Ordre nouveau et du mensuel Militant de Pierre Bousquet, des nationaux, dont Jean-Marie Le Pen et Roger Holeindre, mais aussi des centristes antigaullistes issus du mouvement de Georges Bidault. Le 7 novembre 1972, le Palais de la Mutualité à Paris est bondé pour le premier meeting du Front national.

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samedi, 28 janvier 2023

Callac nous concerne tous, l’exemple de la politique éducative du Gouvernement

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Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste 

Source Polémia cliquez ici

Callac, paisible commune bretonne, était au cœur d’un débat d’ampleur nationale ces derniers mois. Un projet d’accueil de migrants voulu par la Mairie et un fonds de dotation parisien a rencontré une farouche opposition populaire. Et si ce projet a heureusement était annulé suite à une belle mobilisation, les leçons de cette affaire restent de première importance. En voici un nouvel exemple avec une analyse de Claude Meunier-Berthelot.

Polémia

Que tous les Français prennent très au sérieux et à leur compte l’affaire de Callac, car nous sommes tous concernés par la programmation de la submersion migratoire dans nos campagnes : un cancer généralisé avant la « muerte » !

Le sujet n’est pas sorti subitement du chapeau de Macron, il s’agit d’un projet mûri et préparé de longue date et notamment en matière scolaire.

Le scénario s’est déroulé en trois temps :

  • Fermeture des classes rurales

  • Signature de « conventions ruralité »

  • Constitution de « territoires éducatifs ruraux » (TER)

1 – Fermeture des classes rurales

Ces dernières décennies, les communes rurales avaient organisé des regroupements pédagogiques inter-communaux pour gérer leurs effectifs le plus rationnellement possible, regroupements consistant  en ce que les élèves de tous les niveaux soient regroupés dans une même école ou bien par niveau sur différentes écoles de communes limitrophes, ce qui aboutissait dans tous les cas, à une moyenne de 23 élèves par classe.

A partir de 2014, sur décision préfectorale, une multitude de classes ont été fermées en milieu rural sous le prétexte que leur effectif était inférieur à 26 – au total, 808 fermetures à la rentrée 2019 – selon le principal syndicat du primaire, le SNUIpp-FSU – quand les postes supprimés ont été attribués aux REP* pour mettre en œuvre les dédoublements pour les élèves issus de l’immigration et aboutir à 12 élèves par classe !

2-  Signature de « conventions ruralité »

De façon concomitante, ont été instaurées des « conventions ruralité », accords conclus entre l’Etat et les collectivités territoriales afin d’établir un schéma territorial pluri-annuel d’évolution de l’organisation scolaire en zone rurale dans le but, non seulement d’une restructuration de l’offre scolaire avec une mise en réseaux des établissements scolaires, mais également en vue d’une amélioration de l’offre scolaire  et pour ce faire, les élus locaux ont dû accepter d’engager une démarche de travail avec l’Éducation nationale et entre eux.

Le 8/3/2018, le site du gouvernement titre « l’Education engagée en faveur d’une École rurale de qualité ».

Le 16/01/2019, invité de France-Info, JM. Blanquer déclare « développer une stratégie pour un rebond du monde rural, son but étant de LE RENDRE ATTRACTIF AFIN QUE DES FAMILLES S’Y INSTALLENT », mentionnant qu’un minimum de 2000 créations de postes par an serait nécessaire et 2300 postes créés dans cette optique dès la rentrée 2019.

Le 23/01/2019, sur LCI, au micro de JP Pernaud, avec son cynisme habituel, JM. Blanquer déclarait : « beaucoup de communes rurales craignent la suppression des classes…une crainte non fondée…ajoutant « si l’on se réfère à la nouvelle politique gouvernementale... » et …ce rebond passe par le développement des « conventions ruralité »

Un grand nombre d’écoles communales ont ainsi disparu au profit de réseaux, ce qui désespère non seulement les élus, mais aussi les populations rurales.

Cependant, le problème encore plus crucial est celui de savoir au profit de qui se fait cette « restructuration » et cette « amélioration de l’offre éducative » » (sic)

Sur le site du gouvernement du 8 mars 2018, le ministre mentionne le développement des classes bi-langues, l’enseignement du latin et du grec, l’implantation du dispositif « plus de maîtres que de classes » et cerise sur le gâteau, « la revitalisation de plus 2500 places à la rentrée 2018 des « internats d’excellence » en milieu rural.

Or, il faut savoir que tous ces dispositifs sont réservés uniquement aux élèves issus de l’immigration dans le cadre de la refondation de l’éducation prioritaire dans les REP et REP+ , refondation basée sur la recherche de l’excellence et qui a abouti à la création, par JM Blanquer, de « 200 cités de haute qualité éducative » bénéficiant à 1 million d’élèves issus de l’immigration, cités éducatives « sans mixité sociale » – entendez interdits à nos enfants- quand pour eux,  l’École, basée sur des activités et non des cours,  devient un simple lieu de vie, en conséquence de quoi, aucun de ces dispositifs ne se justifierait.

3 – Territoires éducatifs ruraux

Ces « conventions ruralité » ont abouti à la création de TER (territoires éducatifs ruraux) dont l’expérimentation a été lancée en janvier 2021 sur 23 territoires . A ce jour, ce dispositif concerne 88 collèges soit 26000 collégiens et 659 écoles, soit 20 000 élèves du primaire.

La réponse du ministre de l’Éducation nationale Pap N’Diaye à la question que lui posait un sénateur à ce sujet et publiée au JO du 24/11/2022 est éloquente :

« Ce dispositif entend renforcer l’accompagnement des élèves dans les TER, à l’instar des « cités éducatives » en zone urbaine…

« …Doté de plus de 100 millions d’euros pour prendre les mesures visant à augmenter le niveau général des élèves, encourager leur ambition et leur mobilité.

« … les projets portés par chacun des TER s’appuient en priorité sur des outils et dispositifs existants (ndlr. uniquement dans les REP et REP+) à savoir :

  • Stages de réussite,

  • École ouverte,

  • Devoirs faits,

  • Plan bibliothèque d’école,

  • Cordées de la réussite

  • Plan internats d’excellence.

Jamais aucun de ces dispositifs n’a été déployé dans l’École publique de nos enfants et ne le sera pas. Ces TER ne sont pas faits pour eux.

Dans le magazine du groupe « Caisse des dépôts », un éditorial du directeur général Eric Lombard, précise que « pour aider les élus des petites villes à accueillir de nouveaux arrivants et à revitaliser les petites communes, la caisse des dépôts participe activement au programme « petites villes de demain » lancé par le ministère de la cohésion des territoires en octobre 2020 »

La banque des territoires accompagne ainsi plus de 1600 communes rurales de moins de moins de 20 000 habitants

But : entre autres, rénover les écoles rurales !

La suppression des écoles communales a donc pour effet de pousser les populations autochtones vers les villes pour assurer la scolarisation de leurs enfants et les populations immigrées sont poussées à s’installer en milieu rural grâce, notamment, à ces dispositifs scolaires taillés sur mesure, « du cousu main » comme le disait à ce sujet Claude Allègre.

Voilà la politique du grand remplacement du ministre de l’Education en milieu rural : à la fois quantitatif et qualitatif : rien n’est trop beau pour les populations issues de l’immigration.

C’est le dispositif concocté par le gouvernement pour assurer la transition démographique de Monsieur Macron, c’est la politique qui avait été envisagée pour Callac, mais c’est aussi la politique voulue et préparée par le gouvernement sur tout le territoire français.

Callac s’est battu vaillamment avec l’aide d’associations valeureuses et a gagné.

Que cela soit, comme le souhaite et l’a écrit dans son livre Bernard Germain, « la mère des batailles » et que nous sachions, nous aussi, nous battre en connaissance de cause, car nous sommes tous concernés.

Notes :

* REP – Réseaux d’Education Prioritaire

Cf. ouvrages :

  • « Callac, la mère des batailles » –  186 p.  – Bernard Germain – Synthèse Edition

  • « C’est l’identité française qu’on assassine » – Claude Meunier-Berthelot 148 p.  Editions des trianons

  • « Blanquer le cynique » 182 p. -y (p.152 à 165) – Claude Meunier-Berthelot – Editions des trianons.

En vente dans toutes les libraires et sur le site de la « Librairie française ».

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vendredi, 27 janvier 2023

Coupable incurie

Yves Thréard

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Si certaines réformes, comme celle des retraites, sont délicates à conduire, car elles rencontrent une vive opposition dans l’opinion, d’autres paraissent beaucoup plus simples, tant elles sont attendues. Ainsi en va-t-il de l’immigration en France. Régulière ou pas, elle a encore battu des records l’année dernière, sans même compter l’exode forcé des Ukrainiens. Depuis des décennies, le sujet ne cesse d’inquiéter. Pourtant, rien ne change, tout empire : les camps de fortune se multiplient, les tensions dans certains quartiers ou territoires montent dangereusement et les liens avec l’augmentation de la délinquance sont manifestes.

Dans ce contexte, il y a fort à parier que le projet de loi asile et immigration que doit présenter le gouvernement au printemps sera encore un coup d’épée dans l’eau. Il illustre, jusqu’à la caricature, l’incapacité des gouvernants à prendre le taureau par les cornes. Pour ne pas fâcher les gardiens de la bien-pensance, la prétention d’expulser davantage les clandestins sera compensée par la régularisation d’autres, dans les métiers en mal de main-d’œuvre. On peut déjà faire le bilan de l’opération...

Les explications ne manquent pas pour mas- quer cette coupable incurie. On connaît la petite musique sur la France terre d’asile, ouverte à tous les damnés de la planète. Au passage, les candidats à l’immigration connaissent aussi la générosité du modèle français. L’autre refrain consiste à tout mettre sur le dos de l’Union européenne, où il est impossible de s’entendre sur une politique commune. Pour l’affichage, une énième réunion des ministres de l’Intérieur a d’ailleurs eu lieu ce jeudi à Stockholm.

Même si elle n’a pas la même histoire, la France devrait s’inspirer du Danemark pour retrouver le chemin de la raison. Depuis vingt ans, ce pays a décidé de réduire drastiquement les flux migratoires et d’appliquer une politique exigeante d’intégration. Alors qu’il est aujourd’hui gouverné à gauche, membre de l’Union européenne et intégré à l’espace Schengen, quelle est donc sa recette? Ni plus ni moins que la volonté et le courage politique. A bon entendeur….

Le Figaro brosse un bref état des lieux ICI

Source : Figaro 27/1/2023

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jeudi, 26 janvier 2023

Valeurs actuelles de cette semaine revient sur Callac : à ne pas manquer !

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5,90 euros, chez votre marchand de journaux.

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Il y a plus urgent que les retraites

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Une fois de plus, Natacha Polony met les pieds dans le plat et avance avec juste raison que la réforme des retraites ne relève d’aucune urgence. Pas plus, hier, que les catastrophiques 35 heures. Juste une posture politique d’un gouvernement qui veut se la jouer « social ». Personne n’en veut et tout le monde est dans la rue. Tout ça pour une réforme qui de toute manière sera remise en cause. Non l’urgence n’est pas là. L’urgence c’est bel et bien de sauver ce qui nous reste d’industrie et notre patrimoine énergétique et d’en finir avec une soi-disant entente franco-allemande alors que les Allemands ne cessent de nous tirer dans les pattes ! Sans parler du monstre européen. Allez, camarade, encore un effort.

Lire la suite ICI

Source : Marianne, 26/1/2023

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mardi, 24 janvier 2023

Ubu architecte

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Laurence de Charette

Il fut un temps où la politique consistait à dessiner l’avenir de son pays, à tenter de bâtir le meilleur monde possible pour ses contemporains. On a, certes, maintes fois regretté la « démagogie » de quelques candidats, peu avares de belles promesses et de paroles caressantes. Mais voilà qu’un autre fléau sévit : à l’opportunisme semble désormais avoir succédé le blâme; à la cajolerie, la morale. Le politique postmoderne ne flatte plus, il tance ; il prend des airs de proviseur, il explique à l’homme ordinaire ce qu’il doit faire et comment le faire ; et, au besoin, pourquoi il a tort de penser ce qu’il pense. Derrière les sigles, les ravages de la bureaucratie.

Le DPE illustre parfaitement cette nouvelle manière de gouvernement. Depuis le 1er  janvier, les logements classés « G + », au titre de ce « diagnostic de performance énergétique », sont interdits à la location. Les « G » subiront bientôt le même sort, puis les « F », et ainsi de suite. Comprenez par là que les malheureux propriétaires de « passoires thermiques », menacés du sceau de l’infamie, sont sommés de lancer, quels que soient les obstacles, des travaux qui leur permettraient, peut-être, de réduire leur consommation d’énergie pour re- monter le cours de l’alphabet - quoi qu’il leur en coûte. Nombre d’entre eux vendront sous la pression. Les autres renonceront à louer leur bien. Les professionnels ont évidemment déjà compris, eux, toute la perversion d’un système ubuesque et injuste qui pourrait mener, in fine, à la diminution de l’offre de logements. Bis repetita ! Les DPE sont les cousins germains des ZFE, ces « zones à faibles émissions » imaginées pour bouter les véhicules les moins « propres », et leurs conducteurs, hors des agglomérations – quelle que soit la nécessité qui préside à leurs déplacements.

Par nature, la norme produit toujours plus de normes (aux diagnostiqueurs, il faut, par exemple, ajouter des formateurs de diagnostiqueurs, puis des contrôleurs de diagnostiqueurs... ), jusqu’à l’asphyxie, qui saisira ses victimes bien avant qu’elle ne sauve la planè- te. Le dogme écolo, qui a remplacé la pensée - la raison voudrait, elle, que l’on se hâte de développer le nucléaire avant toute chose ! -, piétine ce qu’il reste de liberté aux classes moyennes et de délicatesse dans l’art de vivre à la française, où trouvent encore leur place vieilles pierres et antiques guimbardes.

Source : Le Figaro 24/1/2023

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Le nouveau numéro de Terre & peuple magazine (n°94) est sorti

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Pour le commander cliquez ici

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lundi, 23 janvier 2023

Les Avatars du mondialisme

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Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

Du 16 au 20 janvier s'est déroulée à Davos, pour sa 52e édition, la réunion annuelle du Forum mondialiste bien connu. S'y confrontent, ou plutôt s'y côtoient, les grandes tendances de l'économie et de la politique mondiales. On ne doit certes pas surestimer l'influence institutionnelle directe de ces rencontres, puisqu'aucune décision concrète n'y est prise. Ces rendez-vous en effet ont été avant tout conçus par Klaus Schwab, leur promoteur, selon le paradigme défini par Francis Blanche : celui du gala annuel organisé au profit des organisateurs de gala.

En expert, Jacques Attali n'hésite pas à saluer Davos comme "une opération commerciale très efficace où il faut payer très cher pour participer" (1). L'entreprise salarie 550 personnes. Dans ce domaine comme dans bien d'autres, l'initiative privée se révèle plus efficace que les États.

En l'occurence le fondateur orchestre sa propre renommée par l'invocation d'une idéologie et de quelques slogans, souvent insupportables de prétention, comme la "grande réinitialisation", à laquelle on peut accorder n'importe quelle signification. Désormais il prétend théoriser la "quatrième révolution industrielle".

En revanche, il faut lui reconnaître un mérite, celui de mettre en évidence la marche des projets mondialistes, et aussi certaines dérives des États. Car contrairement à des conférences comme celles du Groupe de Bilderberg ou de la Commission Trilatérale dont les inspirateurs misent sur leur parfum de secret, celles de Davos font connaître la teneur des interventions, y compris des couacs.

Les cailloux dans l'omelette s'y révèlent en effet, au moins aussi clairement, que les hymnes à la joie.

La tribune de Davos permet ainsi d'évoquer sans fard les dangers qui pèsent sur l'Europe et l'affaiblissement de nos diplomaties divisées et contradictoires. On mesure une fois de plus combien "sans les armes" l'action purement subventionnaire du Vieux Continent reste une musique sans instrument, une douce impuissance.

Toujours documenté sur les petites choses de la vie, l'inlassable souverainiste Asselineau, s'étrangle quant lui sur son compte Twitter à l'idée que "les fans du Nouvel Ordre Mondial le sont aussi du plus vieux métier du monde". Alerté par la lecture du Daily Mail (2) notre vertueux jacobin commente : "La prostitution, [dont il ne passe pas pour appartenir à sa clientèle], n'étant rien d'autre qu'un trafic d'êtres humains et la marchandisation du corps des femmes, il est somme toute logique que cette activité se développe à merveille dans l'atmosphère mafieuse du World Economic Forum et de son parrain Klaus Schwab." Laissons ici aux écolo-extrémistes le soin de hurler contre les déplacements en jets privés des centaines de richissimes participants.

C'est pourtant dans un tel contexte que l'insubmersible Henry Kissinger, aujourd’hui âgé de 99 ans, est intervenu en visioconférence ce 17 janvier.

L'ancien secrétaire d’État américain reconnaît le caractère jetable de ses prises de position antérieures : "Avant cette guerre, concède-t-il, j’étais opposé à l’intégration de l’Ukraine au sein de l’OTAN parce que je craignais que cela ne provoque exactement le processus qu’on voit maintenant. Mais aujourd'hui il se dit favorable à l’adhésion de Kiev à l’OTAN car "maintenant que ce processus a atteint ce niveau, une Ukraine neutre n’aurait plus de sens". Lauréat du prix Nobel de la paix de 1973, époque où il avait négocié la reconnaissance de la Chine maoïste et la chute de Saïgon, il s'était toujours fait l'apologiste des concessions aux forces totalitaires.

C'est aussi dans ce cadre que s'est produite, par exemple, le 29 janvier 2009, l'esclandre du dirigeant islamiste turc Erdogan, alors premier ministre face à Shimon Peres. De ce jour, on a pu commencer à prendre conscience, sur la scène internationale, de cette dérive ottomane et islamiste ce que votre chroniqueur s'est efforcé d'archiver et d'analyser depuis des années (3).

Au contraire les actes quotidiens du même gouvernement passent trop souvent inaperçus : le 16 janvier à Istanbul il dénonçait le refus de l'opposition, notamment kémaliste, mais aussi kurde et du centre-droit, de modifier la constitution laïque du pays pour permettre, au nom de la protection des valeurs familiales [dit-il], la généralisation du port du voile. Qui s'en soucie en France, alors que les réseaux pro-Erdogan agissent dans notre pays ? Seule la Suède, ces jours-ci, proteste contre le blocage par Ankara de sa candidature à l'OTAN.

Depuis 2017, la dictature chinoise vient faire l'éloge de l'exportation systématique, dans les supermarchés de l'occident de sa camelote fabriquée à vil prix en sous-payant une main d'œuvre systématiquement surexploitée. Xi Jinping appelle cela libre échange.

Or, cette année le vice-Premier ministre chinois Liu He est venu, 6 ans plus tard, la voix de son maître, chanter le même refrain. Le couplet qu'il ajoute pour 2023 prétend nous convaincre que tout allait reprendre comme avant. Circulez il n'y a rien à voir, pas de crise immobilière, pas de ralentissement de la croissance, pas de contestation du régime communiste, pas d'écrasement de Hong Kong et des chrétiens, pas de sinisation forcée au Xin Jiang et au Tibet.

Si décriée soit-elle à l'interne, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et probablement même sous la pression constante des critiques dont l'Eurocratie reste l'objet en démocratie, a été conduite à lui répondre très clairement.

Non, la destruction de l'industrie européenne par la sous-traitance esclavagiste chinoise, le pillage des technologies, l'espionnage pseudo-universaitaire et la contrefaçon, cela n'est plus tolérable.

En ce sens le forum de Davos ne me semble pas complètement inutile. Autre chose bien sûr demeure l'idéologie orwellienne développée impunément par Klaus Schwab.

À suivre par conséquent.

(1) cf. "Klaus Schwab, le Forum de Davos, c'est lui... Cet obscur ingénieur, à l'ego surdimensionné, a eu l'idée en 1971 de réunir universitaires et managers dans la station suisse. Une idée lucrative." in Le Point du 20 janvier 2016

(2) Cliquez ici

(3) cf. "La question turque et l'Europe" par JG Malliarakis, livre que l'on peut commander directement sur le site de l'éditeur cliquez ici.

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