samedi, 08 février 2025
Face à l’immigration, la révolution
Yves Thréard
Doualemn ne serait donc pas coupable d’infraction au droit des étrangers, mais victime de notre systè- me juridico-administratif ! Le tribunal de Melun vient de lui accorder 1 200 euros d’indemnité pour mauvais traitement. L’influenceur algérien entré irrégulièrement sur notre territoire par deux fois, condamné à six reprises pour au total 11 ans de prison et auteur de propos violents sur les réseaux sociaux va aussi bénéficier d’une autorisation provisoire de séjour. Ne manquent plus que les excuses de la République pour toutes les erreurs de procédure qui l’ont frappé. Ainsi va la France.
Treize ans après Leonarda, la jeune Kosovare expulsée qui avait ridiculisé François Hollande en direct à la télévision, rien n’a changé. Au pays des droits de l’homme, la lutte contre l’immigration illégale reste une injustice. En évoquer même l’impérieuse nécessité alors que les trois quarts de la population partagent un « sentiment de submersion» relève de la xénophobie. L’arme au pied, la gauche, qui a toujours eu honte d’être réaliste, dégaine immédiatement la « reductio ad hitlerum ». Ce fut encore le cas jeudi à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la révision des conditions d’obtention du droit du sol à Mayotte. Décision bien timide et insuffisante aux yeux de la députée mahoraise Estelle Youssouffa. Elle estime que ce droit devrait être purement et simplement supprimé dans l’archipel, où près de 70% des accouchements le sont de femmes comoriennes.
Après son éprouvant marathon budgétaire et obligé par les circonstances, François Bayrou doit reprendre le sujet à son compte : pourquoi ne pas envisager la remise en question du droit du sol dans tout le pays et s’interroger sur « ce que c’est qu’être français » ? On se souvient des polémiques entourant le dé- bat sur l’identité française ouvert par Nicolas Sarkozy en 2009. Qu’en serait-il aujourd’hui ? La ministre d’État Élisabeth Borne a déjà exprimé son refus de s’engager sur ce terrain. Passé l’effet d’annonce, il est donc à craindre que l’af- faire n’aille pas au-delà des mots.
Face à l’immigration, la France doit pourtant remettre le droit à l’endroit et l’État à sa juste place. Une révolution qui ne peut attendre.
Source : Le Figaro 8/02/2025
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