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mardi, 14 mars 2023

L’IVG dans la Constitution, une bien mauvaise idée

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Cédant à l’air du temps, Emmanuel Macron veut inscrire la possibilité pour les femmes d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Pour la philosophe Chantal Delsol, les postmodernes occidentaux sont hantés par le « retour en arrière » au point qu’ils ne tolèrent plus la liberté de pensée et la diversité d’opinion sur des questions sociétales. Chantal Delsol pose les bonnes questions dans un pays où le mainstream devient proprement totalitaire.

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Source : Le Figaro 13/3/2023

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vendredi, 10 mars 2023

4 mois de prison requis contre Pierre Cassen pour humour islamophobe

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Pierre Cassen lors des BBR de Synthèse nationale en 2019

Hector Poupon Riposte laïque cliquez ici

La première affaire occupera le tribunal pendant plus de trois heures. La vidéo incriminée avait pour titre : “Et si Castex remplaçait l’application STOP COVID par une application STOP ISLAM ?cliquez ici.

Elle était publiée sous la rubrique “Humour et dérision”, détail d’importance qui n’a jamais été mentionné à l’audience cliquez là.

L’avocat de Pierre Cassen, maître Frédéric Pichon, plaide pour la nullité de la procédure, du fait du délai de prescription et de l’absence de faits justifiant l’interruption de cette dernière. Ce à quoi la procureur répond que la loi a changé et qu’il existe des dispositions dérogatoires pour les « infractions graves » dont la provocation à la haine en ligne fait partie. Pour elle, il n’y a donc aucune difficulté à poursuivre.

L’examen au fond de l’affaire peut alors commencer.

La présidente du tribunal fait la lecture des conclusions des enquêtes de police menées auprès de Pierre Cassen et de Guy Sebag. Il faut rappeler qu’à l’origine des poursuites, c’est SOS Racisme qui s’est permis de faire un signalement au parquet. Ce dernier a alors décidé de poursuivre et de diligenter les enquêtes.

Puis, la vidéo incriminée est visionnée sur grand écran dans la salle d’audience.

Les huit étudiants stagiaires qui avaient choisi d’assister à l’audience en ont eu pour leur déplacement, en ce jour de grève. Je n’avais jamais vu cette vidéo et j’ai eu le sentiment d’être le seul à contenir mon rire en la regardant. Ayant vécu le cynisme de la mise en place de l’application STOP COVID, je dois dire que cette vidéo m’a bien plu. Serai-je un jour poursuivi pour délit d’acquiescement ?

Pierre Cassen est invité à venir à la barre pour répondre à l’interrogatoire de la présidente du tribunal. On lui demande d’abord d’exposer son parcours. Il explique qu’il est entré en combat contre l’islamisation de la France depuis plus de vingt ans et notamment contre les signes religieux qui compliquaient la vie de nombreux établissements scolaires. Il a ainsi pu travailler avec des hommes politiques et contribué au vote de la loi contre le voile à l’école. Il évoque également la campagne victorieuse menée contre le port du voile intégral, appelée la burqa, en 2009. Il dit ensuite être très fier d’avoir pu travailler avec des personnes, nées dans l’islam et qui ont fait l’objet de persécutions suite à leur conversion au christianisme ou à leur apostasie.

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Quand l'Union européenne finance les islamistes

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C’est une enquête qui fera référence et que nos dirigeants politiques devraient lire avec attention. Le Frérisme et ses réseaux de Florence Bergeaud-Blackler est une somme impressionnante dans laquelle l’anthropologue au CNRS décrypte le fonctionnement du mouvement islamiste des Frères musulmans. La chercheuse explore ses racines historiques et ses fondements doctrinaux, mais surtout met en lumière la manière dont il s’est internationalisé, faisant de l’Europe sa terre d’élection. Préférant la duplicité à la confrontation, davantage stratèges que théologiens, les Frères ont su étendre leur emprise sur les institutions européennes par le biais d’une myriade d’associations « antiracistes » et par la subversion des « droits de l’homme ». Leur but final, souligne Florence Bergeaud-Blackler, n’est autre que l’accomplissement de la prophétie califale, c’est-à-dire l’avènement d’une société islamique mondiale, dont l’Europe, pourrait être l’épicentre.

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Source : Le Figaro 9/3/2923

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jeudi, 09 mars 2023

Radio France vient de consacrer une série d'émissions à la vie et à l'engagement de Jean-Marie Le Pen

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La présentation de Radio France :

Dans cette série en sept épisodes, fabriquée à partir d’archives rares et avec le regard d'éminents chercheurs, Philippe Collin analyse la trajectoire de Jean-Marie Le Pen en nous prémunissant contre nos émotions.

Un récit de Philippe Collin, réalisé par Violaine Ballet, Flora Bernard et Juliette Médevielle

Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen et son Front National accèdent au second tour de l’élection présidentielle. Ce soir-là, peu après 20h, le leader de l’extrême droite s’adresse aux Françaises et aux Français. C’est sans doute son meilleur discours, car au lieu d’exclure, comme à son habitude, le candidat Le Pen cherche plutôt à inclure, disons, à sa manière…

Puis il appelle à un redressement national, l’expression est mûrement choisie, Jean-Marie Le Pen est un fin connaisseur de l’histoire de France. Le redressement national, c’était l’obsession de Philippe Pétain, et ce n’est en rien caricatural, c’est Le Pen lui-même qui a choisi cette expression. La suite du discours cherche à nourrir le lien, entre un peuple et un chef. Jean-Marie Le Pen appelle les Français à se regrouper autour de lui pour sauver une patrie en danger, une nation entravée. Enfin, Le Pen résume son programme et définit son identité politique : « Je suis socialement de gauche, économiquement de droite et nationalement de France ».

Au second tour, le 5 mai 2002 au soir, Jean-Marie Le Pen sera largement battu par Jacques Chirac avec 82 % des voix, mais désormais plus rien ne sera comme avant. En avril 2022, vingt ans plus tard, Marine Le Pen, sa fille, était à nouveau au second tour de l’élection présidentielle, avec cette fois 41,5 % des suffrages. Et dans la foulée, en juin, 89 députés du Rassemblement national, sont entrés au Palais-Bourbon. Ils sont tous les héritiers de Jean-Marie Le Pen. Alors, quelle est leur matrice idéologique ? Et qu’incarne Jean-Marie Le Pen dans l’histoire de France ? Il faut sonder son destin pour éclairer notre présent. Or, le péril consisterait à voir dans ce destin, celui du diable. Donc, dans cette série inédite en sept épisodes, fabriquée à partir d’archives rares et accompagnés par de grandes pointures universitaires, historiens et politistes, nous allons analyser la trajectoire de Jean-Marie Le Pen en nous prémunissant contre nos émotions.

Une seule règle, toujours la même, expliquer, faire de l’histoire.

Les épisodes

  • 1er épisode : Le pupille de la nation (1928-1956)
  • 2ème épisode : Le chagrin et le ressentiment (1956-1962)
  • 3ème épisode : L’union fait le Front (1962-1974)
  • 4ème épisode : Le national populisme (1976-1986)
  • 5ème épisode : Le vol noir du corbeau (1987-1998)
  • 6ème épisode : Aux marches du palais (2002-2015
  • 7ème épisode : Une France contre l’autre…

Les intervenants

  • Benjamin Stora, historien, Professeur des universités. Il enseigne l’histoire du Maghreb contemporain (XIXe et XXe siècles), les guerres de décolonisations, et l’histoire de l’immigration maghrébine en Europe, à l’Université Paris 13 et à l’INALCO (Langues Orientales, Paris). Auteur d’un rapport sur les questions mémorielles franco-algériennes remis à Emmanuel Macron en janvier 2021 ; auteur de « France Algérie : les passions douloureuses » (Albin Michel) et de « Les mémoires dangereuses : de l'Algérie coloniale à la France d'aujourd'hui » (Albin Michel)
  • Olivier Dard, historien, Professeur d’Histoire contemporaine en Histoire politique à l’Université Paris IV, spécialiste de l’extrême droite française.
  • Pascal Perrineau, politiste et spécialiste de sociologie électorale, il a été le directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) entre 1992 et 2013. Il est professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po Paris) où il a la charge de plusieurs cours sur le vote, l'analyse des comportements et des attitudes politiques, la science politique et l'extrême droite en France et en Europe. Auteur de « La France au front : essai sur l'avenir du Front national » (Fayard) et de « Le Front National à découvert » avec Nonna Mayer (Presses de Sciences Po)
  • Nonna Mayer, politiste, directrice de recherche émérite au CNRS rattachée au Centre d’études européennes de Sciences Po, spécialiste de l’extrême droite en France. Auteure de « Ces Français qui votent Le Pen » (Flammarion) et de « Le Front national à découvert » avec Pascal Perrineau (Presses de Sciences Po)
  • Fabien Archambault, historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-1 Panthéon Sorbonne, spécialiste de la culture politique au XXe siècle.
  • Valérie Igounet, historienne, chercheuse rattachée à l’Institut d’histoire du temps présent, spécialiste de l’histoire du Front national. Auteure de « Le Front national : de 1972 à nos jours : le parti, les hommes, les idées » (Seuil, 2014)
  • Nicolas Lebourg, historien. Chercheur au Centre d’études politiques de l’Europe latine (CEPEL) à l’université de Montpellier, il est spécialiste de l'extrême droite. Membre de l'Observatoire des radicalités politiques. Auteur de « Dans l'ombre des Le Pen : une histoire des numéros 2 du FN » (Nouveau Monde éditions) et de « François Duprat, l’homme qui inventa le Front national » (Denoël)
  • Cécile Alduy, Professeure associée en littérature et civilisation française à Stanford University, chercheure associée au Cevipof à Sciences Po, elle a étudié tous les discours et les symboliques du Front National ces cinquante dernières années. Auteure de « Ce qu'ils disent vraiment : les politiques pris aux mots » (Seuil) et de « Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste » (Seuil)
  • Abel Mestre, journaliste au service politique du Monde, il a suivi Jean-Marie Le Pen de 2008 à 2015. Co-auteur de « Le système Le Pen : enquête sur les réseaux du Front national » (Denoël)

Pour écouter ces émissions cliquez ici

Emissions à suivre évidemment avec le recul qui s'impose.

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Ukraine-Russie, un an de conflit : l'analyse du général Martinez

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Général (2s) Antoine Martinez

Au Président de la République et à son gouvernement, aux représentants de la nation et au peuple français : 

Un an tout juste après l'agression de l'Ukraine par la Russie et alors que ce conflit semble s'enliser, il faut bien admettre que les risques d'embrasement et de débordement au-delà du territoire ukrainien deviennent très sérieux aujourd'hui du fait du soutien massif de Kiev décidé par l'OTAN, notamment en matière de matériel militaire lourd, qui pourrait conduire les dirigeants russes à considérer cette démarche comme belliqueuse à leur égard. Les pays européens, membres de l'OTAN, traités de ce fait comme co-belligérants seraient donc en première ligne et potentiellement sous la menace directe de frappes de représailles, ce qui déclencherait une phase nouvelle de cette guerre qui deviendrait incontrôlable. Il ne sert à rien de clamer qu'il ne s'agit pas de co-belligérance pour tenter de s'en convaincre. En effet, c'est la guerre et si les Russes considèrent qu'il s'agit de co-belligérance, cette co-belligérance sera considérée comme telle avec ses conséquences. La situation est donc extrêmement grave et préoccupante et la responsabilité des dirigeants européens est immense dans la tournure que pourrait prendre ce conflit, pour l'instant encore, contenu géographiquement.

Les dernières déclarations du Président de la République, engageant la France, lors de la conférence sur la sécurité qui s'est tenue à Munich, ne sont d'ailleurs pas de nature à faire baisser la tension. Refuser d'engager le dialogue avec la Russie qui contrôle à ce stade environ 20 % du territoire ukrainien et pousser à sa défaite d'une part, et laisser croire que l'Ukraine serait en capacité d'imposer ses conditions dans une négociation qui surviendrait après une hypothétique contre-offensive victorieuse d'autre part, relève d'un déni de réalité qui pourrait être catastrophique et dramatique pour l'Ukraine et les pays européens. Il est encore temps d'arrêter le massacre !

C'est pourquoi j'appelle le Président de la République et le gouvernement à un sursaut inspiré par la raison. Avoir servi la France sous l'uniforme pendant une quarantaine d'années m'en donne aujourd'hui le droit, sinon le devoir. Car la politique et la géopolitique se fondent sur des réalités et non sur des fantasmes ou sur l'émotion. Et les réalités internationales en 2023, confirmées s'il en était besoin par ce conflit en Ukraine, sont représentées par les Etats-Unis, la Russie et la Chine, seules puissances en mesure – en fonction de leurs seuls intérêts propres – de peser sur l'issue de cette guerre par procuration, l'Union européenne étant de son côté totalement dépassée car ayant choisi depuis la fin de la Guerre froide d'engranger les dividendes de la paix au détriment de sa défense. Ignorer cette évidence ou refuser de l'admettre peut conduire à des prises de décisions tragiques pour la France et les Français.

C'est pourquoi j'appelle les représentants de la nation, députés et sénateurs, étrangement silencieux sur les décisions partisanes prises par l'exécutif et qui engagent la France dans ce conflit, à exiger un débat au Parlement. La France se devait, en présidant l'Union européenne au cours du premier semestre 2022 – avant même l'agression russe et dans les mois qui l'ont suivie – d'adopter un rôle singulier de puissance d'équilibre, de vrai médiateur donnant à la diplomatie sa raison d'être dans ce conflit qui aurait pu et qui aurait dû être évité ou arrêté. Car cette guerre est un vrai malheur pour l'Europe. En ne faisant pas ce choix et en suivant aveuglément les Etats-Unis, la France a manqué un rendez-vous avec l'Histoire. Les Français pourraient le payer cher.

C'est pourquoi, enfin, j'appelle les Français à prendre conscience des enjeux qui touchent à leur sécurité et donc à leur avenir. Cette prise de conscience doit les conduire à manifester fermement, résolument et massivement leur désaccord à des décisions qui privilégient et alimentent manifestement la poursuite de la guerre et sa propagation jusqu'à l'irréparable au lieu de créer les conditions de son arrêt.

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mercredi, 08 mars 2023

La routine française

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Yves Thréard

Le cortège parisien ne s’était pas ébranlé que Philippe Martinez avait déjà qualifié la journée d’historique. Certes, il y avait du monde dans la rue, ce mardi, mais ce fut le cas à plusieurs reprises depuis janvier, ainsi qu’en 2003 et surtout en 2010, année de manifestations imposantes. En France, une réforme des retraites qui allonge la durée légale du travail fait toujours recette contre elle. À chaque fois, on assiste donc à un spectacle identique, ou presque. La routine d’un pays couleur sépia, qui peine à regarder l’avenir dans les yeux et qui rejoue invariablement la même pièce. Avec cette question, elle aussi immuable : qui, du front syndical ou du pou- voir exécutif, va céder ? L’avantage irait plutôt au second. Un coup de théâtre est possible, mais la réforme devrait, d’une façon ou d’une autre, être adoptée d’ici à la fin du mois de mars. Reste une inconnue : un blocage du pays serait-il alors susceptible de remettre cette décision en cause ?

Quel que soit celui des deux acteurs qui craque, le jet de l’éponge serait pour lui terrible. L’exécutif signerait quasiment son arrêt de mort. Faute d’une autorité suffisante pour conduire d’autres réformes d’envergure, il serait réduit à la gestion des affaires courantes. Les syndicats, quant à eux, essuieraient une énième défaite qui les obligerait sans doute à changer complètement de mode d’action et d’usages pour se faire mieux en- tendre. Il est vrai que d’appeler à «mettre l’économie à genoux» quand les Français ont le regard rivé sur leur pouvoir d’achat n’est peut-être pas le meilleur mot d’ordre !

En attendant de connaître le résultat du bras de fer, le texte contesté est réduit à sa portion congrue. La fin des régimes spéciaux ne serait pas pour tout de suite et les fonctionnaires garderaient leur mode de calcul dérogatoire. Quant aux 13 milliards d’euros d’économies promis, ils ont fondu comme neige au soleil avec tous les aménagements concédés. Si elle passait, la réforme concernerait moins d’un Français sur deux. Pour sauver le système de retraite par répartition, une autre s’imposerait donc bientôt. La routine française, encore et toujours...

Source Le Figaro 8/3/2023

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mardi, 07 mars 2023

Misogynie, faute morale

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Allez un peu de légèreté profonde dans ce monde de brutes. A l’heure du féminisme tous azimuts – y a de la femme partout et à tous les étages – être misogyne serait l’une des facettes du diable. Peut-on détester peinard les femmes ? A priori non, à l’heure du Mee#too. Mais être misogyne est-ce vraiment détester les femmes ? Bref, a contrario, la question de la femme pose celle de l’homme. Jean-Michel Delacomptée a sa petite idée qu’il nous confie dans Causeur de ce mois. Pertinent et drôle comme à l’habitude.

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Source : Causeur, mars 2023

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lundi, 06 mars 2023

Une nouvelle revue non-conformiste : OMERTA

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samedi, 04 mars 2023

PARUTION DU NOUVEAU NUMÉRO (N°77) DE LA REVUE "RÉFLÉCHIR ET AGIR"

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Sabotage politique

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Jacques-Olivier Martin

La souveraineté et l’indépendance énergétique tiennent à peu de chose. Il aura suffi, il y a douze ans, d’un petit marchandage politique sur fond d’élection présidentielle pour briser quatre décennies d’une stratégie nucléaire qui ont permis à la France, pays sans gaz ni pétrole, de se doter d’une électricité abondante et décarbonnée. Quel gâchis ! En s’engageant à réduire la part du nucléaire de 75% à 50% de la production d’électricité d’ici à 2025, François Hollande, otage des Verts, a préféré la lutte des classes écolo au pragmatisme énergétique, quitte à sacrifier cette filière d’excellence. Quel avenir pour le nucléaire français, pour EDF, pour Areva, pour les réacteurs de nouvelle génération, pour les prix et les volumes d’électricité ? Autant de questions alors restées sans réponses. Et pour cause : « On s’est mis d’accord sur un marqueur politique, de manière à marquer les esprits. (...) Et après, vogue la galère!», a résumé Arnaud Montebourg, ministre de l’Économie du président socialiste, devant la commission d’enquête de l’Assemblée qui planche actuellement sur «les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ».

Et quelle galère, en effet! Pendant deux quinquennats, notre pays est resté prisonnier de cet accord idéologique «de coin de table». Avec les dégâts que l’on sait : la fermeture de Fessenheim, les atermoiements coupables sur l’avenir du parc nucléaire, et la chute d’EDF, privé d’une stratégie claire, de ses revenus, captés par l’État pour faire face à la flambée des prix de l’électricité, et aux prises avec des réacteurs vieillissants. Aujourd’hui, le chef de l’État n’a de cesse de vouloir s’ériger en chantre de la relance de l’atome civil et de l’indépendance électrique retrouvée. L’intention est louable, mais, soyons lucides : si la souveraineté énergétique peut se briser sur « un coin de table » politique, elle ne se reconstruit pas avec de belles promesses ou d’un coup de baguette magique. Pour l’heure, Emmanuel Macron, bien long à rompre avec la ligne Hollande, est aux yeux des Français le président qui a fermé deux réacteurs nucléaires remis à neuf!  

Source : Le Figaro 4/3/2023

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mercredi, 01 mars 2023

« Ce que j’ai reçu de la France »

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Un texte de Bruno Gollnisch publié sur le site de Renaissance catholique cliquez ici

Lorsque Jean-Pierre Maugendre m’a proposé de m’exprimer devant vous, honneur qui m’avait déjà été donné dans le passé, et auquel je suis très sensible, mais honneur redoutable, je suis resté quelques instants perplexe devant le thème qu’il avait choisi : décrire ce que j’avais reçu de la France.

Mettez-vous à ma place : Ce que moi j’ai reçu de la France ? Mais tant de choses ! Et par quel bout commencer ? Et me pardonnera-t-on le narcissisme que m’impose le sujet, consistant à parler de mon cas personnel, alors que chacun d’entre nous a son parcours qui lui est propre, et n’est pas moins riche ?

Héritier d’une incomparable civilisation

Par le seul fait de ma naissance, la France m’a fait héritier du legs d’une incomparable civilisation, fleuron de la civilisation occidentale. Ayant consacré une bonne partie de ma vie à l’étude et à l’enseignement des langues et  civilisations de l’Extrême-Orient, je n’en suis que plus à l’aise pour dire qu’elles comportent certes des œuvres admirables, autant de la matière que de l’esprit, réflexions philosophiques et spirituelles, art dans tous les domaines, porcelaines, architecture, temples, jardins, etc. mais que la nôtre les surpasse encore tant par son extraordinaire diversité selon les époques et les régions, que par sa profusion au profit du plus grand nombre et dans tous les domaines : Lettres, philosophie, sciences, médecine, droit, architecture, beaux-arts, musique, jardins, etc… Comme en témoigne le moindre de nos villages, dans ce qui est aujourd’hui en train de devenir le désert français, avec son église, ses calvaires, son château ou son manoir, son lavoir ou ses halles, ses fermes, ses demeures cossues ou modestes, mais toujours agencées, selon un miracle d’harmonie propre à chacune de nos régions.

J’y suis partout chez moi, puisque je suis français.

« France, mère des arts, des armes et des lois » disait déjà Joachim du Bellay, et de poursuivre : « tu m’as longtemps nourri du lait de ta mamelle ».

Une langue merveilleuse

Mais c’est aussi une langue admirable, par sa précision, sa concision, sa clarté, son héritage de littérature, de théâtre, de réflexion philosophique de toute nature, de poésie…  et surtout, ce qui est paradoxalement plus perceptible à l’oreille pour des étrangers qui ne la parlent pas que pour nous-mêmes, son extraordinaire mélodie.

Je ne partage pas, loin s’en faut, toutes les opinions de l’économiste et écrivain François Rachline, ni celles de l’Institut Montaigne devant lequel il s’exprimait lors d’un intéressant colloque sur le thème « Qu’est-ce qu’être français ? ». Mais comment ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il s’exclame : «  Quel autre pays a pu inciter tant d’écrivains à adopter sa langue pour s’exprimer, du Cubain José Maria de Heredia au Tchèque Milan Kundera en passant par l’Américain Julien Green, l’Italien Gabriel d’Annunzio, l’Autrichien Rainer Maria Rilke, l’Irlandais Samuel Beckett, le Roumain Eugène Ionesco, l’Albanais Ismaïl Kadaré ou l’Égyptien Edmond Jabès ? »

Oui, c’est un héritage prodigieux, même s’il n’est pas très facile à appréhender, comme bien des générations qui ont transpiré sur les exercices de grammaire, les conjugaisons, les dictées, les rédactions, les dissertations, peuvent en témoigner. « Ce qui n’est pas clair n’est pas français », écrivit Rivarol… Je pense à ma classe de terminale au lycée Janson de Sailly, où se trouvait aussi Olivier Duhamel, déjà d’une gauche arrogante et bourgeoise. Notre professeur de philosophie M. Boulay prévenait que dans une copie l’expression « en général » qui ne serait pas suivie un peu plus loin de : « mais en particulier » ne serait dès lors qu’un alibi de l’approximation de la pensée, et serait frappée de 5 points de moins. Le sujet de notre première dissertation était : « Regret, remords, repentir » ; et débrouillez-vous avec ça. On apprenait à réfléchir au sens des mots ! Je ne sais lequel de ces trois termes occupe aujourd’hui la conscience de Duhamel…

Le sujet de la deuxième dissertation consistait à commenter le premier des aphorismes d’Hippocrate « ars longa, vita brevis », : « L’art est long ; la vie est brève ».  Je n’ai connu que plus tard le texte complet :

Ars longa,
Vita brevis
Occasio praeceps
Experimentum periculosum
Judicium difficile

Approximativement : L’art est long ; la vie est brève, l’occasion fugitive, l’expérimentation dangereuse, le jugement difficile. En somme : un résumé de la condition humaine.

Oui, la vie humaine est brève, et l’art, c’est-à-dire, comme l’exprime mieux le mot grec tekhné, non seulement le legs des artistes, mais tous les savoir-faire, tous les acquis de la science et des techniques, en un mot : la civilisation, sont le fruit, le prolongement continu, de plusieurs vies de travail. En France, c’est le fruit du labeur de près de deux milliards d’êtres humains qui, depuis l’aube des temps historiques, y ont vécu, travaillé, aimé, souffert, et parfois sont morts pour elle. « Les morts gouvernent les vivants » écrivait Auguste Comte. Et cet héritage nous est donné d’emblée. Voilà pourquoi le patriotisme bien compris est une forme de la piété filiale, comme se plaisait à le rappeler le regretté Jean Madiran.

L’esprit d’un peuple

Ce que j’ai reçu de la France aussi, c’est l’esprit véritable de son peuple. Je pense en particulier au petit peuple de Paris de mon enfance, qui a presque disparu, travailleur, enjoué souvent, râleur parfois, gouailleur, impertinent à l’égard des puissants, et fidèle en amitié. Voici ce que disait il y a 450 ans Montaigne du peuple de France : « C’est un bon peuple, guerrier et généreux, capable pourtant d’obéissance et discipline, et de servir à quelque bon usage, s’il y est bien guidé. » Bien guidé, c’est tout le problème…

De la France, en principe fille aînée de l’Église – mais qui donne beaucoup de soucis à sa mère – j’ai aussi reçu le don fragile et précieux de la foi, héritage de la cohorte de saints, de martyrs, de religieux et de religieuses, de missionnaires de toutes vocations ; et quand j’y songe, je repense surtout à mes aumôniers de lycée ou de scoutisme, et dans ma petite enfance, à mes deux bonnes grands-mères qui en furent les canaux, non exclusifs, mais privilégiés.

Plus particulièrement la France, dans mon cas personnel, m’a offert un enseignement de grande qualité, qui ne fut perturbé au niveau supérieur que par le désordre, produit par la violence haineuse des révolutionnaires gauchistes (ma première année de faculté, c’était à Nanterre en 1967-68 !). Études de sciences politiques, de langues étrangères, et de droit ; de ce droit qui est (ou plutôt qui était) en France admirable de logique et de clarté. Dans quel autre pays, muni du seul certificat national de fin d’enseignement secondaire pouvait-on s’orienter librement vers la formation de son choix presque sans autre formalité ? Et sans avoir à débourser de sommes considérables ?

Lorsque fut venu pour moi le temps de la servir sous ses drapeaux, la France a fait confiance au tout jeune homme que j’étais en en faisant un officier de marine qui eut la chance de connaître en un court laps de temps embarquements divers et missions passionnantes.

A l’issue, la France m’a offert un séjour d’études au Japon de 18 mois comme boursier du ministère des affaires étrangères. Elle m’a ensuite incorporé dans son corps enseignant, et confié la direction d’une faculté où l’on enseignait 25 langues et civilisations étrangères à plus de 2000 étudiants…

Elle a aussi fait de moi un avocat et plus tard un élu, même si ce fut au prix d’âpres combats contre la dictature de plus en plus prégnante, morale, physique, professionnelle, médiatique, de la pensée unique.

Autre chose : lorsque moi-même, puis ma pauvre épouse, fûmes atteints dans notre santé, la France nous a soignés presque gratuitement. Je le mentionne, car il n’y a pas beaucoup de pays où c’est le cas. Moi qui dans ma jeunesse, fort de ma bonne santé, pestais contre les abus de la sécurité sociale, lorsque parvenu à l’âge mûr et fatigué par une vie trop trépidante, je dus subir un quadruple pontage coronarien, suivi d’une hospitalisation de trois semaines, et d’une longue rééducation, je me souviens de ma stupéfaction, quand à la sortie de l’hôpital on me présenta la facture, assez considérable, tout en me précisant que la seule chose que j’avais à payer… c’était la location de la télévision.

Oh, bien sûr, rien de tout cela n’allait forcément de soi ; et ce que j’ai reçu comportait parfois une part d’épreuves, de persécutions, et parfois même de fiel et d’amertume. Et je me suis parfois identifié à du Bellay que j’ai cité à l’instant lorsqu’il dit encore à la France qu’il interpelle :

Je remplis de ton nom les antres et les bois (…)
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle !
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

France que mon cœur aimer doit

Car je ne me résous pas à faire miennes les fureurs destructrices de l’esprit révolutionnaire, non plus que les affreux symptômes de décadence maquillés en individualisme libéral et en avancées sociétales, comme ils disent…

Mais je ne demande pas le bénéfice d’inventaire. J’accepte tout, je ferai le tri plus tard. Je prends tout de cette France qui sut se faire aimer par des étrangers comme  ma pauvre Setsuko, qui connaissait les mérites de chacun de nos rois, ou comme Savorgnan de Brazza, venu d’Italie, enseigne de vaisseau à titre étranger, qui explore l’Afrique équatoriale et l’acquiert à la France, ou le lieutenant d’origine polonaise Guillaume Kostrowitky dit Guillaume Apollinaire, engagé volontaire, mort en 1918 des suites de ses blessures, dont la poésie m’évoque le souvenir de mon grand-père maternel, jeune héros de la Grande Guerre…

Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour, Ô Lou, ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleurs

Car la France m’a donné de vives illustrations de l’Honneur, au singulier, toujours préférable au pluriel. Elle m’a appris que même les échecs pouvaient être glorieux : Jeanne brûlée vive à Rouen, Jean Le Bon à Poitiers, Camerone, Bazeilles, les Cadets de Saumur, Dien Bien Phu…

Et je fais miens en conclusion les vers de Charles d’Orléans, prisonnier 25 ans des Anglais après le désastre d’Azincourt, regardant au loin depuis Douvres les côtes de notre pays :

Si commençai de cœur à soupirer,
Combien certes que grand bien me faisoit
De voir France que mon cœur aimer doit.

France que mon cœur aimer doit … 

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Au-delà de la fatalité du mal, le vide de sens

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Bien que très différents, les drames vécus et causés par Pierre Palmade et l’assassinat de la professeur de Saint-Jean-de-Luz questionnent notre humanité, affirme l’historien et essayiste, Pierre Vermeren. Si, de tout temps et en tout lieu, le mal a existé, ni l’économie de marché ni l’État de droit n’offrent un idéal permettant de lutter contre les afflictions de l’âme.

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Source : Le Figaro 28/2/2023

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mardi, 28 février 2023

Pourvou que ça doure

6a00d8341c715453ef02b75173779b200b-320wi.jpegJean-Gilles Malliarakis

L'Insolent cliquez ici

Ce 27 février, on me pardonnera, j'espère, de me montrer sceptique, et même grincheux, alors que de "bonnes" nouvelles sont supposées nous consoler du lot quotidien des mauvaises. Le Figaro annonce pourtant à ses lecteurs, sous la signature de Marie Visot "qu'en 2022, la France n'a jamais été aussi attractive pour les investisseurs étrangers".

À en croire en effet les statistiques officielles, les projets auraient"permis la création ou le maintien de 58 810 emplois". Une telle évaluation vient de Business France, cet organisme d'État, au sigle particulièrement flatteur pour notre langue, créé en 2015 par la fusion d'Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux.

Le chiffrage ne distingue hélas même pas entre les emplois créés et ceux qui, nonobstant le rachat par un groupe dont le siège social et l'encadrement dirigeant se situeront désormais hors de France, ont été "maintenus". Combien de brevets, de technologies, de savoir-faire, de marques partiront sans retour ?

La propagande gouvernementale s'empare avec délices de cette apparence de succès. On peut donc lire un peu plus loin, citons le journal : "L'an dernier, ce sont 1 725 projets qui ont été recensés sur le territoire, selon le bilan annuel de Business France, l'agence publique en charge de l'attractivité. Cela représente une augmentation de 7 % par rapport à l'année précédente. L'année 2021 avait d'ailleurs déjà été très bonne (après une période compliquée sous l'effet de la crise sanitaire en 2020), permettant aux investissements internationaux de revenir au-delà de leur niveau d'avant-crise."

"Ces nouveaux investissements en 2022 ont permis, poursuit l'article, de créer ou de maintenir 58 810 emplois, « soit une augmentation record de 31 % par rapport à l'année précédente », précise l'étude. En moyenne, 33 décisions d'investissement ont été prises par semaine en 2022. Bref, la France atteint son plus haut niveau d'attractivité historique. « Les investisseurs ont désormais bien à l'esprit le package de réformes du précédent quinquennat, sur la fiscalité et le marché du travail, ils font état d'une meilleure résilience de la France à la crise que nombre de ses voisins, et apprécient l'avance prise par le pays pour investir dans la transition énergétique », souligne Laurent Saint-Martin, le directeur général de Business France.

Épatant n'est-ce pas ?

Tout semble aller très bien Madame la Marquise. Et la direction de Business France a fait montre de vigilance, qui s'interroge :

"Cela lui permet-il [à la France] de se maintenir comme premier pays d'accueil des investissements internationaux en Europe ? Il faut attendre le traditionnel rapport EY sur le sujet, publié mi-mai à l'occasion du prochain sommet Choose France, pour avoir la réponse. « Mais il se pourrait que nous conservions cette place », dit-on dans les rangs de l'exécutif."

« Il faut maintenant que tout cela dure… », reconnaît Laurent Saint-Martin.

Pourv (o) u que ça d (o) ure disait Madame Mère au temps de l'Empire. Ça n'a pas duré. Il s'agissait alors de choses tangibles, de victoires militaires considérables ; pas d'un triomphalisme mal placé contemplant des statistiques biaisées.

"Choose France" dites-vous, toujours en l'honneur du 350e anniversaire de Molière.

Mais pourquoi ce "choix" de la France ne semble-t-il pas intéresser des investisseurs français ? Sans doute ces derniers se montrent-ils plus conscients que quiconque des handicaps créés par l'État lui-même, par le fiscalisme, par la bureaucratie, par le centralisme, par la gréviculture, le tout ayant encore été aggravé par six années de "en même temps" et de "quoiqu'il en coûte", après des années de socialisme rampant. Les jeunes créateurs, les entrepreneurs, mais aussi un nombre grandissant d'actifs de toutes catégories, de toutes compétences, vont chercher fortune à l'étranger...

Désolé, par conséquent, de ne pas pouvoir partager l'enthousiasme macronien du Figaro.

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samedi, 25 février 2023

Malaise à la ferme

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Yves Thréard

Derrière des paysages bucoliques, l’agriculture française souffre de plus en plus. Quelques chiffres suffisent à planter le décor, à traduire le malaise qui court les campagnes. En moins de dix ans, notre balance commerciale agricole est passée d’un excédent de 6 milliards d’euros à un déficit de 300 millions. Aujourd’hui, notre pays achète un poulet sur deux à l’étranger, importe 40% de ses légumes et 60% de ses fruits. C’est dire si l’excellence française donnée en spectacle au Salon de l’agriculture, grand-messe annuelle qui s’ouvre ce matin, n’est qu’une façade trompeuse. Elle est loin de garantir l’indépendance alimentaire que la crise sanitaire a plus que jamais mise au goût du jour.

Bien sûr, le réchauffement climatique n’est pas hors de cause. L’année 2022 en a été une criante illustration : il assèche les sols, détruit les cultures, dérègle les saisons, rend incertaines les récoltes et les conditions d’élevage. Mais cet inquiétant phénomène ne sévit pas qu’en France et n’explique pas tout. Il y a aussi, et surtout, la tyrannie des contraintes écologiques, plus violente dans notre pays qu’ailleurs.

Si le recours abusif à certains produits phytosanitaires doit être dénoncé, le jusqu’au-boutisme des règles et diktats imposés aux agriculteurs est blâmable. Il répond à une idéologie plus verte que verte, qui contamine élus et bureaucrates, de Bruxelles à Paris. Pire, même la constitution de réserves d’eau donne lieu à des batailles rangées. Agri-bashing et écoterrorisme font des ravages. Résultat, les champs sont désertés et les métiers agricoles n’attirent plus. En quarante ans, le nombre de paysans est passé de 1,6 million à moins de 400000, dont près de la moitié ne seront plus en exercice en 2030. Est-il besoin d’ajouter, à l’heure du débat sur la réforme des retraites, que la pénibilité est une notion inconnue à la ferme ?

Attendu ce matin porte de Versailles, Emmanuel Macron a promis qu’une grande loi d’orientation serait présentée cet été. Mais les agriculteurs réclament moins un énième texte qu’un changement d’état d’esprit dans le pays.

Source : Le Figaro 25/2/2023

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vendredi, 24 février 2023

Ukraine : un an d’escroquerie intellectuelle

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Si l’on passe sur le fait qu’il est difficile dans le contexte actuel de ne pas en mettre une louche sur Vladimir Poutine comme y consent Natacha Polony, « autocrate assassin dans sa logique délirante », il n’en reste pas moins vrai que dans ce qu’on appelle l’Occident – Etats-Unis-Europe – on ne veut entendre qu’une seule voix : Poutine incarne le mal ! Alors que la réalité est bien évidemment tout autre comme nous l’explique fort justement la directrice de la rédaction de Marianne.  

Lire la suite ICI

Source : Marianne, 2/2/2023

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dimanche, 19 février 2023

Une passion française

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Le désir farouche des bourgeois français de faire travailler davantage le populo est tout à fait fascinant. Ce n'est pas un banal calcul économique mais bien une véritable passion qui travaille le corps et l'esprit de la bourgeoisie depuis des lustres. Il faut que les ploucs, qui sont par nature des feignasses, travaillent davantage, plus longtemps. C'est ainsi, c'est une injonction, une incantation, c'est un mantra. Et peu importe que cela ne leur rapporte rien personnellement et que cela ne fasse qu'engraisser un peu plus les exilés fiscaux, les fonds d'investissements et les nababs de l'oligarchie libérale-mondialiste qu'ils rêvent secrètement de devenir en pensant n'être pour le moment que de vagues cousins éloignés de ces êtres d'élite et d'exception. Mais cela reste la famille !

Il ne s'agit pas tant d'argent que de pouvoir, de rapports de force, de « morale », la leur. La réforme des retraites, c'est la poursuite de la lutte des classes par d'autres moyens. Le peuple doit marner, c'est son rôle, sa fonction. Les milliardaires n'ont jamais été aussi nombreux et aussi riches, croulant sous des fortunes qui ont depuis longtemps dépassées la plus abjecte indécence, pendant que les salaires sont au plus bas et que l'inflation ronge chaque jour un peu plus le pouvoir d'achat, mais peu importe, l'ennemi c'est le facteur, le cheminot, l'agent EDF, l'ouvrier, l'infirmier... Au boulot, au boulot, sinon cette belle économie, juste et équilibrée, risque de s'effondrer ! Vous imaginez le drame ?

Et ce n'est pas l'incohérence complète du projet – entre chômage de masse, inactivité forcée des plus de 50 ans, immigration incontrôlée, milliards distribués à l'Ukraine et à l'Afrique... - qui gêne ces prétendus grands réalistes et « pragmatiques » puisqu'il s'agit avant tout d'un combat idéologique. C'est la revanche des descendants des Maîtres des forges et des propriétaires miniers privés du travail des enfants et de la semaine de 7 jours sans repos. Et ce n'est qu'un début ! A grands coups « d'efforts collectifs », de « lutte contre les avantages indus » et de « valeur travail », le 19e siècle est devant nous ! Ceux qui sont – ou pensent être – du bon côté du manche, du bon côté du système, s'en réjouiront sans doute, mais pour combien de temps ? Peut-être jusqu'au moment où leurs enfants ou petits-enfants, déclassés et paupérisés, viendront leur demander des comptes, réclameront des explications, voudront savoir pourquoi, au nom de mesquines jalousies et de mépris de classe, ils ont sabordé et détruit un système bâti dans le sang et la sueur, arraché à la cupidité et au froid calcul marchand, et qui, sans être parfait, apportait un peu de justice et d'équité à un monde qui ne peut être supportable que si l'on brise l'avidité féroce et sans limite des prédateurs, qui seront toujours plus néfastes et dangereux que les « parasites » au SMIC ou au RSA, exclus de facto de la société, du pouvoir décisionnel et de la vie publique, dont ils se servent comme de faciles boucs-émissaires.

Source : ICI

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vendredi, 17 février 2023

« La CAF doit cesser de promouvoir l’idéologie trans ! »

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Dans une lettre ouverte au ministère de la Santé, 80 signataires professionnels de santé mais aussi des intellectuels et des universitaires, parmi lesquels Elisabeth Badinter, Jean-François Braunstein, Caroline Eliacheff, etc., demandent au ministre François Braun de faire cesser cette désinformation.

Nous tenons à alerter M. le ministre de la Santé, François Braun, de la diffusion par un organisme dont il a la tutelle – la Caisse nationale d’allocations familiales – d’un texte dont la subjectivité et la dangerosité nous ont interpellés.

La page du magazine Vies des familles du site internet caf.fr intitulée « Mon enfant est transgenre. Comment bien l’accompagner ? » , mise en ligne le 25 janvier 2023, présente la théorie de l’affirmation du genre comme un fait avéré. Or, non seulement cette théorie ne repose sur aucun fondement scientifique, mais en outre elle rejette une donnée biologique, scientifique, incontestable : l’espèce humaine est constituée de deux sexes, mâle et femelle, et de deux genres, le féminin et le masculin. À ce titre,  la phrase du premier paragraphe « Et le genre n’a rien à voir avec la sexualité » ne peut que laisser perplexe. Avec quoi le genre aurait-il à voir, alors ?

D’autre part, les seules références, les seules paroles exposées sont celles de deux militantes des droits des personnes transgenres. Jamais il n’est fait référence à de véritables spécialistes de l’enfance et de l’adolescence, psychologues, médecins ou biologistes.

Jamais il n’est fait mention d’un soutien psychologique que des professionnels pourraient apporter aux enfants et aux parents, conformément aux recommandations de l’Académie de médecine : « (...) une grande prudence médicale doit être de mise chez l’enfant et l’adolescent, compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles. (...)

Aussi, face à une demande de soins pour ce motif, est-il essentiel d’assurer, dans un premier temps, un accompagnement médical et psychologique de ces enfants ou adolescents, mais aussi de leurs parents, d’autant qu’il n’existe aucun test permettant de distinguer une dysphorie de genre “structurelle” d’une dysphorie transitoire de l’adolescence. »

Jamais il n’est fait état des causes et vecteurs de diffusion de cette mode délétère. Or, via les réseaux sociaux, ce sont pour l’essentiel des « vlogueurs » et blogueurs militants trans-activistes qui propagent cette vague de « conversions » socialement destructrice.

Par des allégations mensongères, ces « influenceurs » induisent des enfants et des adolescents fragiles à s’engager dans de longues et coûteuses thérapies physiologiquement et psychologiquement invalidantes. Et irréversibles. Compte tenu de ces remarques, nous demandons au ministre :  - de faire retirer sans délai du site internet de la CAF cette page de désinformation dont les lacunes et la partialité déshonorent l’organisme émetteur et par conséquence votre ministère ; - compte tenu de la gravité du problème de santé publique que représente la multiplication instrumentalisée des demandes d’inversion de sexe chez les préadolescents et les adolescents, d’engager la rédaction d’une nouvelle page d’information, sous l’égide de véritables spécialistes – psychologues, médecins, biologistes... – en tenant compte des prudentes recommandations de l’Académie de médecine. Cette page d’information alerterait les familles sur les manipulations mentales dont sont victimes les jeunes par le biais des réseaux sociaux et proposerait des aides préventives que ces professionnels seraient à même d’apporter aux parents et aux enfants.

La liste complète des signataires est à retrouver sur lefigaro.fr

Source : Figaro 17/2/2023

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jeudi, 16 février 2023

La retraite par répartition : merci Vichy !

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Jarente de Senac

A l’heure même de la discussion sur le régime des retraites - les Français demeurant majoritairement pour le système par répartition -, où la gauche ferraille contre le gouvernement – principalement sur un départ à 64 ans et non plus 60 ans, ce qui n’est d’ailleurs plus le cas depuis longtemps – il est de bon ton de rappeler que nous devons ce régime au gouvernement du maréchal Pétain, rebaptisé alors Etat français. Et ce n’est pas la seule révolution apportée par Vichy et validée illico par le Conseil national de la résistance (CNR) à la Libération.  

Dès juillet 1940, le Maréchal va légiférer à son gré, assisté par un gouvernement de techniciens apolitiques pour beaucoup issus des milieux bancaires. D’où le foisonnement législatif que connaît la France en quatre ans : 16 786 lois et décrets promulgués entre 1940 et 1944. De l’accouchement sous X à la fête des Mères en passant par le certificat prénuptial, l'Ordre des médecins, les Régions, la carte d'identité etc., toutes ces mesures et bien d’autres nous viennent du régime de Vichy (*)

Chose surprenante, ces changements issus des quatre années noires de l’Occupation vont pour beaucoup entrer dans nos mœurs... L'un des plus grands chantiers de Vichy concerne la retraite des vieux travailleurs. Pétain reprend une revendication de la gauche : la mise en place d'une Allocation aux vieux travailleurs salariés, ceux qui étaient jusque-là exclus de la pension de retraite instaurée en 1930. « Je tiens les promesses, même celles des autres lorsque ces promesses sont fondées sur la justice », annonce-t-il à la radio le 15 mars 1941 en présentant la réforme préparée par son secrétaire d'État au Travail, René Belin, un dirigeant de la CGT (Confédération Générale du Travail) rallié à Vichy, assisté de ses collaborateurs, Pierre Laroque et Alexandre Parodi qui basculeront dans la Résistance.

Le décret du 14 mars 1941 du régime de Vichy va créer non seulement l’AVTS (« Allocation pour les Vieux Travailleurs Salariés »), une réforme qui viendra préfigurer la mise en place du « minimum vieillesse », mais également un système de « retraite par répartition », remplaçant le système de « retraite par capitalisation », pour les assurés du commerce et de l’industrie et les professions agricoles dans le cadre de la Révolution nationale.

La « retraite par capitalisation » reposait sur le dogme individualiste de la responsabilité personnelle : chacun doit cotiser pour lui-même. Cette forme de retraite est donc individuelle à l’inverse du système de « retraite par répartition » qui assure une solidarité intergénérationnelle comme voulue par le maréchal Pétain. A partir de 1941 en France « les cotisations ne donneront plus lieu à un placement, mais seront utilisées au fur et à mesure de leurs rentrées dans les caisses pour le service des pensions ». Auparavant, le régime par capitalisation était en vigueur depuis 1930 mais malgré les 7 millions de salariés qui capitalisaient, le régime n’arrivait pas à verser des pensions décentes…

(*) voir à ce sujet, Cécile Desprairies, L’Héritage de Vichy : ces 100 mesures toujours en vigueur, Armand Colin, 2012) ?

 

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Fin des voitures thermiques : des scrupules bien tardifs

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Mardi 14/2, le Parlement européen se prononçait à Strasbourg sur l’une des mesures emblématiques du paquet climat visant à la neutralité carbone en 2050 : l'interdiction à la vente des véhicules neufs (voitures ou camionnettes) dotés de moteur essence ou diesel à horizon 2035. Une disposition loin de faire l’unanimité : 340 voix pour mais 279 contre, dont celles du Parti populaire européen (PPE, droite), le plus important dans l’hémicycle.

La lutte contre le réchauffement climatique ne ferait-elle plus consensus ? Ou ne s'apercevrait-on que maintenant des conséquences d’une telle réglementation sur l’industrie automobile du Vieux Continent et ses 12,5 millions d’emplois ? A fortiori dans un contexte de guerre commerciale et technologique accrue avec les Etats-Unis et la Chine. Découvrirait-on aussi la révolution culturelle et économique qu’elle suppose pour les populations ? Même questionnement un peu tardif des élus sur les véhicules électriques : ne se tire- t-on pas une balle dans le pied alors que l’on ne dispose pas des métaux nécessaires à l’élaboration de leurs batteries ? Que ne s’est-on posé la question plus tôt? Que n’a-t-on écouté les appels à la vigilance des industriels plutôt que de les taxer de lobbying ?

Fixer un cap est une chose. S'assurer que derrière, l’intendance suit, en est une autre. La ville de Lyon vient d'en prendre conscience en faisant - un peu - marche arrière sur le sujet des zones automobiles à faible émission (ZFE). « L’auto est toujours le moyen de transport numéro un », a tweeté Christian Lindner, le ministre libéral des Finances allemand, ajoutant que « la route continuera d’être un mode de transport clé. Une politique contre la voiture ne peut évidemment pas être dans l'intérêt du peuple ». Un appel à teinter les grands principes de davantage de pragmatisme.

Olivier Baccuzat – L’Opinion 15/2/2023

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mardi, 14 février 2023

Les bombes tuent, les sanctions aussi

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Renaud Girard dans son éditorial de ce mardi 14/2 nous rappelle que si les bombes tuent les sanctions ne sont pas moins mortelles. Et de citer en exemple le cas de la Syrie ou de l’Irak soumis aux embargos américains. L’Amérique tue de deux manières, en envoyant ses soldats qui en général après avoir pris une raclée (Vietnam), s’évaporent après avoir détruit tout un pays (Afghanistan, Irak) ou par le jeu des sanctions économiques comme c’est le cas en Syrie. Inutile de préciser ici, que les sanctions à l’égard de la Russie ne pénalisent au final que les Européens littéralement lobotomisés depuis longue date, les Allemands en tête.

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Source : Le Figaro 14/2/2023

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lundi, 13 février 2023

A propos du débat sur les retraites

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Ce débat sur les retraites, comme l’estime Pierre-Henri Tavoillot* président du Collège de philosophie, dans le Figaro (12/2) est tout à la fois hyper compassionnel et ultra technique. Il s’entretient ici avec Eugénie Bastié, et nous explique pourquoi.

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(*) Pierre-Henri Tavoillot est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués comme La Guerre des générations aura-t-elle lieu ? (Calmann-Lévy, 2017) et récemment, Comment gouverner un peuple-roi ? Traité d’art politique (Odile Jacob, 2019).

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samedi, 11 février 2023

Le nouveau numéro de la Revue d'Histoire européenne est en kiosque

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vendredi, 10 février 2023

Il n’est pas possible de sortir tout de suite des énergies fossiles

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Brice Lalonde*

Le groupe aiche des objectifs très ambitieux en matière d’énergies renouvelables. Il vise d’intégrer le top 5 mondial des acteurs du secteur, il met beaucoup d’argent sur la table pour développer des projets dans l’éolien et le solaire et veut être neutre en carbone assez vite. Je ne suis pas administrateur de TotalEnergies, mais je trouve que la stratégie menée par Patrick Pouyanné va dans le bon sens.

On ne le dit pas assez, mais c’est une chance pour la France de disposer d’une telle entreprise. C’est une des dernières grandes majors de l’énergie au sein de l’Union européenne, qui essaie de mettre en œuvre la transition énergétique, au point d’en être devenu un de ses meilleurs agents. Avec Sunpower, par exemple, elle maîtrise aujourd’hui l’intégralité de la chaîne du solaire, de la fabrication des cellules à la construction des centrales.

TotalEnergies est une société pétrolière qui est de plus en plus gazière et qui investit massivement dans les énergies renouvelables, sans oublier pour autant son obligation de fournir du pétrole à ceux qui en ont encore besoin, et ils sont nombreux, à l’instar des automobilistes français. Le seul regret que l’on puisse avoir est que TotalEnergies ne se soit pas engagée dans le nucléaire, qui est absolument clé pour limiter l’empreinte carbone.

En tout cas, il ne faut pas se focaliser uniquement sur les énergies renouvelables, qui sont aujourd’hui devenues le marqueur pour dire ce qui est bien ou pas. On est dans la surenchère tout le temps, ce qui risque de mener à des déceptions. Les renouvelables sont auréolés de la vertu d’être des énergies qui consomment assez peu de capital. Mais arrêtons de croire qu’elles apportent des solutions à tout. Leur intermittence pose question tout comme leur intégration au réseau, et le solaire a une empreinte carbone supérieure au nucléaire. Désolé de le dire, mais personne ne sait faire fonctionner un système électrique composé uniquement de renouvelables. Il n’est pas possible non plus de sortir tout de suite des énergies fossiles, comme certains le prétendent. Ce n’est pas sérieux. Dans une négociation internationale, on peut dire aux pays riches d’aller plus vite dans la décarbonation. Mais comment dire aux pays pauvres qu’ils n’ont plus droit au gaz et au pétrole ? C’est totalement injuste.

Malgré tout, l’objectif numéro un est de réduire les émissions de CO2 pour lutter contre le changement climatique. La priorité immédiate est donc de sortir du charbon. Si on peut le remplacer par du nucléaire, c’est bien, mais c’est long à construire, et il faut mettre en place des normes de sûreté.

Le gaz, c’est plus facile, et en plus il s’agit d’une énergie abondante. En remplaçant toutes les centrales charbon par des centrales gaz, une grande partie du problème serait résolue, à condition toutefois d’arrêter les fuites de méthane. C’est un objectif très important, et les grandes compagnies, comme TotalEnergies, ont pris des engagements en ce sens.

(*) Brice Lalonde, ancien ministre, est président de l’Association Equilibre des énergies.

Source : La Croix 9/2/2023

 

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mardi, 07 février 2023

UN GRAND ENTRETIEN AVEC REYNALD SECHER À PROPOS DU FILM "VAINCRE OU MOURIR" PUBLIÉ SUR LE SITE EUROLIBERTÉS

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Spécialiste de la résistance face au totalitarisme, Reynald Secher est connu du grand public pour ses ouvrages dont “Le génocide franco-français : La Vendée-Vengé” (1986), ses bandes dessinées et ses films historiques. Ses travaux portent principalement sur la guerre de Vendée. Il est lauréat de nombreux prix notamment le prix Combourg 2012 pour son livre “Vendée. Du génocide au mémoricide” (2011) et pour l’ensemble de son œuvre. Il a participé au film Vaincre ou mourir.

(Propos recueillis par Philippe Randa)

« Nous sommes, il faut le souligner,
dans un régime totalitaire, voire dictatorial.
La pensée doit être unique
et malheur à celui qui pense différemment »

Le film « Vaincre ou mourir » semble déchaîner les passions idéologiques et politiques… Vous n’allez pas me dire que cela vous étonne ?

Rien ne m’étonne plus. J’ai connu une situation similaire en 1986 lors de la parution de mon livre Le génocide franco-français, la Vendée Vengé, puis en 2000 lors de la publication des bandes dessinées Histoire de Bretagne par le journal Ouest France. Même méthode, même violence, même intensité. C’est un tsunami de haine gratuite à coup d’injures, d’arguments fallacieux, de délires en tout genre. En réalité, la gauche n’accepte pas que l’on puisse aller sur le terrain culturel dont elle se considère le propriétaire exclusif. Tout lui est permis. Nous sommes dans la logique révolutionnaire résumée par cet incroyable slogan : la liberté, celle définie par la gauche bien sûr, ou la mort ! En clair, ceux qui ne sont pas dans la pensée unique doivent être éliminés. Qu’importe les méthodes ou les moyens : tout est permis pour tuer l’autre, l’indésirable. Les critiques s’inscrivent dans cette logique et par conséquent, il n’y a aucune limite dans leurs propos. Par ailleurs, certains critiques ont raison : l’honneur est une valeur de droite ce qui sous-entend que le déshonneur est une valeur de gauche. Nous venons d’en faire de nouveau le constat.

Ce film est tout de même l’occasion d’ouvrir un débat entre historiens sur le martyr de la Vendée, qui s’est passé il y a plus de deux siècles… Or, ce sont surtout des politiques ou des journalistes qui s’expriment sur le sujet, comment l’expliquez-vous ?

C’est la mode du moment. Regardez ce qui s’est passé avec la Covid : les spécialistes ont été systématiquement écartés : Macron est ainsi devenu par la grâce des circonstances professeur en médecine, grand expert de la santé et du virus, les médecins généralistes bien-pensants ont été bombardés sur les plateaux comme les sachants, les journalistes se sont auto-proclamés savants… En la circonstance, pour les mêmes raisons, nous vivons une situation similaire. Nous sommes, il faut le souligner, dans un régime totalitaire, voire dictatorial. La pensée doit être unique et malheur à celui qui pense différemment.

Ces idéologues veulent nous faire taire coûte que coûte et, pour reprendre une expression révolutionnaire, nous éliminer de la surface de la France. S’ils avaient un peu de culture et d’imagination, il leur suffirait de persuader le président de la république de réactiver les lois prises en 1793 à l’encontre de la Vendée, lois qui n’ont jamais été abrogées. Ils peuvent ainsi exterminer les Vendéens, nationaliser leurs biens, repeupler leur territoire avec de bons idéologues, et même changer le nom de la Vendée pour celui de Département Vengé.

Ce film aurait dû être l’occasion de réfléchir sereinement sur ce qui s’est passé en Vendée en 1793-1794. Rappelons-le, ces événements ont eu lieu il y a 200 ans.

Non seulement nous avons le recul de l’histoire, mais, de surcroît, nous connaissons les conséquences régionales, nationales et internationales de la politique d’extermination et d’anéantissement de la Vendée, matrice de tous les totalitarismes et des systèmes génocidaires du XXe siècle. Mais… les idéologues qui maîtrisent l’enseignement, la recherche, les médias, empêchent toute analyse, toute étude qui pourrait remettre en question les fondements de leur idéologie. Nous sommes toujours en révolution, il faut bien en avoir conscience, d’où le discours de Macron, énarque, sur la non-identité française, le wokisme en vogue, la lutte ouverte et permanente à l’encontre de l’Église et des valeurs dites traditionnelles.
La Vendée est le crime des crimes de la Révolution, et il y en a eu beaucoup d’autres. Je prépare avec Monsieur le professeur Guillaume Bernard, un livre argumenté et référencé sur la question.

Ce qui paraît incroyable est que ce crime ait été caché si longtemps, car il n’a été découvert qu’en 1985, et encore que très partiellement.

Par ailleurs, ce n’est qu’en 2011, comme je l’ai énoncé dans mon livre intitulé Vendée du génocide au mémoricide (Le Cerf), que j’ai pu découvrir par le plus grand des hasards l’intégralité du système d’extermination et d’anéantissement de la Vendée, système qui a duré dix-huit mois.

Le scandale ne réside ni dans mes livres, ni dans le film Vaincre ou mourir, mais dans le fait que l’on ait pu commettre de tels crimes au nom de l’intérêt supérieur de la nation, et que l’on ait tué les Vendéens non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais tout simplement parce qu’ils étaient. Ce premier scandale se double d’un autre tout aussi dramatique : non seulement ces idéologues nient les faits, mais, pire, ils seraient prêts à renouveler ce crime de masse.

Que l’on en dise du bien, que l’on en dise du mal, le « scandale » organisé autour de Vaincre ou mourir participe finalement à son succès… car le succès est indéniable, n’est-ce pas ?

Le chiffre de la première semaine de projection est là : 100 000 spectateurs. C’est incroyable d’autant que les grands medias ont refusé de nous recevoir tout en donnant la parole à nos adversaires. Ce succès est dû à la qualité intrinsèque du film, de l’homme qu’est Charette, considéré comme un héros par les Vendéens au sens grec du terme, mais également au nom même du Puy du Fou, associé à celui des Villiers, gage de qualité et de véracité du thème abordé, ou plus exactement sous-entendu, c’est-à-dire celui du génocide de la Vendée.

Nous pouvons nous étonner de la réactivité des spectateurs. Je pense qu’elle est due à la violence de la campagne menée par les médias, les arguments avancés, les méthodes retenues, les contre-vérités évidentes, l’anathème généralisé… Comme disait en son temps Talleyrand, expert en la matière, tout ce qui est excessif est insignifiant. Désormais, le public est habitué à ce genre de manipulation : la crise de la Covid les a vaccinés. Le jeu de mot est facile, je le reconnais, mais il correspond à la réalité de la situation. Et puis, le confinement a libéré la parole, resserré les liens familiaux et amicaux, allumé des contre-feux notamment médiatiques, d’où l’explosion des réseaux d’information parallèle qui ont joué pleinement leur rôle.

Entre autres, on peut citer pêle-mêle Cnews, TV liberté, radio Courtoisie et j’en passe. Un grand merci à tous.

Pour commander les livres et les films de Reynald Secher : reynaldsechereditions

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lundi, 06 février 2023

Un grand entretien avec André Posokhow, auteur de deux livres fondamentaux sur les chiffres et le coût de l'immigration, publié dans Lectures françaises de ce mois

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I-Moyenne-45248-n-789-janvier-2023-immigration-l-epreuve-des-chiffres-l-heure-des-comptes-entretien-avec-andre-posokhow.net.jpgEntretien avec André Posokhow, auteur de Immigration l’épreuve des chiffres et Immigration l’heure des comptes édités chez Synthèse nationale (propos recueillis par Lectures françaises)

Pour commander ce numéro : cliquez ici

 

Pourquoi avoir écrit ce livre sur l’immigration et ses chiffrages après les diverses études qui ont été réalisées précédemment par le regretté Pierre Milloz, une équipe de Lille dirigée par Xavier Chojnicki, Gérard Pince, Jean Paul Gourevitch et Polémia en 2015 et quelques autres ?

C’est un domaine éminemment évolutif avec une progression sensible des chiffres de l’immigration régulière comme de l’asile ou de ce qu’il est possible de subodorer des arrivées irrégulières. Cette progression prend de plus en plus l’allure d’un raz-de-marée qui ne peut manquer d’influencer aussi bien les données démographiques que celles des dépenses et du coût net qu’il entraine. Or, sauf dans le cas de Jean-Paul Gourevitch qui actualise périodiquement ses ouvrages sur ce thème, les autres travaux reposent sur des bases chiffrées qui datent au moins de 10 ans. J’ai donc souhaité présenter mes propres versions de l’actualisation du flux et du stock immigrés en termes humains et du résultat net de cette immigration en termes de finances publiques.

Pourquoi deux tomes ?

Le premier tome : « immigration, l’épreuve des chiffres » n’a qu’un objectif démographique qui est en premier lieu de chiffrer et détailler les flux nets annuels d’arrivées d’immigrés en France qu’ils soient réguliers ou irréguliers ainsi que la présence immigrée en France c’est-à-dire les stocks. Je pense en effet qu’au vu de l’évolution du phénomène de ces dernières années les chiffres qui sont cités, par exemple 400 000 entrées annuelles sont très souvent variables selon les personnes, approximatifs et pas toujours suffisamment documentés.

Le deuxième tome souhaite sortir de la problématique habituelle du coût de l’ immigration qui est un éternel champ de bataille, qu’il soit ou non établi sur la base d’un raisonnement économique ou scientifique. Il se fonde sur une méthode comptable simple qui consiste à présenter une sorte de compte de résultat annuel de l’immigration en termes de finances publiques.

Sans trop nous étendre sur la méthodologie quels ont été vos choix essentiels en la matière ?

L’année de référence que j’ai choisie est 2019 qui m’a semblé la plus caractéristique. En effet les années 2020 et 2021 ont été du point de vue démographique, largement polluées par la pandémie et le confinement. De plus ce tome ayant largement été écrit en 2021 la documentation concernant ces deux années n’apparaissait pas complète.

Les populations concernées dans mes travaux ont été les immigrés qu’ils soient étrangers ou naturalisés et les descendants directs de ces immigrés appelés première génération.

Ont été présentés d’une manière distincte les flux et les stocks des immigrés originaires de pays tiers et ceux originaires de pays européens, hormis la France. Pour faire court les pays tiers sont composés des pays du continent africain, des pays asiatiques et de ceux du continent américain et de l’océan Pacifique. Les pays européens sont ceux de notre continent au sens large.

Le domaine de mes calculs a été celui des finances publiques : étatique, social, collectivités territoriales.

La source documentaire principale des travaux a été l’INSEE ( Institut national des statistiques et des sciences économiques).

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vendredi, 03 février 2023

Un grand entretien avec Michel Maffesoli sur le site Kernews

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Michel Maffesoli : « Quand une élite est en déperdition, elle pratique la stratégie de la peur. »

Source Kernews cliquez ici

Professeur émérite à la Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France, Michel Maffesoli est l’auteur de plus de 40 livres, traduits dans une quinzaine de langues. Ancien élève de Gilbert Durand et de Julien Freund, Michel Maffesoli a développé un travail autour de la question du lien social communautaire, de la prévalence de l’imaginaire et de la vie quotidienne dans les sociétés contemporaines, contribuant ainsi à l’approche du paradigme postmoderne.

Nos peurs peuvent-elles être instrumentalisées ? Oui, répond Michel Maffesoli qui montre comment une élite centrée sur les anciennes valeurs productivistes et individualistes invente sans discontinuer de nouveaux dangers, dans le but de normaliser et contraindre les comportements individuels.

Kernews : Votre livre sur le mythe de Dionysos, thème sur lequel vous avez travaillé avec Julien Freund à la fin des années 70, est récemment paru en Livre de Poche. Vous évoquez cette divinité de la fête, de la folie et de la démesure. Or cela semble être en contradiction avec la société actuelle où, au nom du principe de précaution et du refus du plaisir, on nous incite à rester chez nous, à ne pas sortir tard le soir, à ne pas boire d’alcool… Cette tendance n’est-elle pas en contradiction avec le parallèle que vous faites avec Dionysos ?

Michel Maffesoli : Vous avez rappelé ce que je devais à Julien Freund, que j’ai connu lors de mes études, et mon autre maître est le philosophe Gilbert Durand. C’est avec eux que j’ai publié ma thèse d’État, « La violence totalitaire », qui a été publiée aux PUF en 1979. Je montrais ce que vous venez de dire. Il y a des moments où il y a une espèce d’hygiénisation, de pasteurisation, avec le fameux risque zéro, comme ne pas boire et ne pas fumer,. C'était ce que j’appelais le totalitarisme doux. Dans la société officielle, celle du pouvoir, on voit dominer ce risque zéro et l'on vient d’ailleurs de le constater au cours de ces trois dernières années. En même temps, dans ce que j’appelle la société officieuse, représentée par les jeunes générations et le peuple qui ne se reconnaît plus dans ses élites, je considère que la figure dionysiaque est une figure qui va prendre de plus en plus d’importance. Il y a deux mots importants : le pouvoir institué et la puissance instituante. Le pouvoir institué repose sur cette idée d’hygiénisation à tous crins, alors que la puissance instituante est en train de réinvestir, de mon point de vue, la figure dionysiaque, c’est-à-dire le plaisir et la fête. Bacchus fédérateur est en train de renaître.

Vous évoquez des tribus et des soulèvements. Ce qui est intéressant, lorsque l’on parle d’un soulèvement, c’est cette notion de peuple qui, dans sa globalité, va se révolter, alors que vous faites allusion à des soulèvements…

Je voulais prendre le contre-pied de l’historien américain Hobsbawn qui avait écrit « L’ère des révolutions ». Il montrait comment de 1789 à 1868, avec plusieurs ponctuations, nos sociétés étaient pensées en termes de révolutions pour atteindre la société parfaite. On était dans la tradition marxiste en quelque sorte qui a marqué cette tendance des révolutions, sur le thème que demain on rasera gratis, c’est-à-dire les lendemains qui chantent. Quand j’évoque « L’ère des soulèvements », c’est parce qu’il n’y a plus de partis ou de syndicats, ce que l’on appelait dans ma jeunesse l’avant-gardisme, qui pensent pour le peuple. Finalement, le peuple était un peu débile et il fallait lui donner une conscience révolutionnaire. C’est quelque chose qui est totalement en train de changer. Ce n’est pas une révolution future à atteindre et c’est une multiplicité de soulèvements, qui peuvent prendre des formes très diverses. Vous évoquez les multiples tribus constituant la postmodernité : cela pouvait être, en restant dans l’actualité, les Gilets jaunes, le Convoi de la liberté, mais aussi les grands rassemblements juvéniles, comme les rave parties, ces rassemblements musicaux illégaux, qui de mon point de vue traduisent le fait que l’on ne se reconnaît plus dans les valeurs officielles de la société de consommation, notamment le pouvoir d’achat ou la prédominance de l’économie. Les soulèvements n’en sont qu’à leurs débuts. Je ne veux pas jouer au prophète, mais nous allons, dans les mois qui viennent, assister à de multiples soulèvements à partir de prétextes. Cela peut être la réforme des retraites, mais l’abstentionnisme électoral est aussi une forme de soulèvement. La société est comme un lac étale : l’eau ne bouge pas, mais en dessous il y a des fourmillements et, de temps en temps, ce grouillement se manifeste au travers de grandes bulles, avec des métastases qui sont très fortes, mais qui en même temps cessent rapidement. Voilà ce que j’appelle des soulèvements, car le peuple ne se sent plus représenté. On n’est plus dans l’idéal démocratique, et, de mon point de vue, il y aura de plus en plus de soulèvements.

Ces micro-soulèvements ne servent-ils pas les intérêts de l’élite, puisqu'il s'agit de mouvements très nombreux mais minoritaires, associant des gens qui convergent unis pour le temps d’un combat, mais qui se disputeront lors d’un autre conflit sur lequel ils ne seront pas d’accord ?

Ce que vous dites n’est pas faux, à bien des égards. Effectivement, ces petits soulèvements ne sont pas unifiés, ils ne répondent pas aux organisations politiques ou aux organisations syndicales. Il y a une vraie faillite dans ce domaine. On voit bien que les syndicats ne représentent pas plus de 7 ou 8 % de la classe ouvrière. En même temps -  je fais exprès d’employer ce mot -  on observe qu’il y a toujours ce bouillonnement, ou ce fourmillement, dans les périodes intermédiaires. On ne peut pas jouer au prophète mais, à bien des égards, la multiplicité des soulèvements fait qu’à terme on peut assister à un vrai changement civilisationnel. Nous sommes à la fin d’une époque. C’est la fin de la modernité, qui a commencé au XVIIe siècle et, dans ce moment intermédiaire, il y a une multiplicité de soulèvements. Cela va peut-être aboutir à une société tout à fait différente de celle que nous connaissons actuellement et les jeunes générations portent ce changement sociétal.

Peut-on déceler les prémices de ce changement à travers ce qui circule sur la future disparition de la propriété privée, en ce qui concerne l’automobile ou le logement, mais pas seulement ? On entend beaucoup parler de l’ère de la location…

Encore une fois, on ne peut donner que des indices, ce qui signifie index, celui qui pointe. Dans mes recherches, j’ai travaillé sur les valeurs dionysiaques, l’importance des tribus ou le nomadisme. Ce que l’on observe, dans ce changement d’époque, c’est cette volonté de ne plus perdre sa vie à la gagner, c’est de faire de sa vie une œuvre d’art…

Comme la grande démission en ce moment…

C’est un élément qui n’est pas négligeable. Je pense au turn-over des cadres. Nous avons fait pour le MEDEF une étude qui indiquait que ce départ massif des cadres n’était pas lié à des avantages de salaire, mais parce que, dans telle ou telle entreprise, c’était fun ou cool… Donc, de manière humoristique, je peux dire qu’il faut apprendre à savoir gérer le fun et le cool ! C’est cela le changement qui est en jeu. Ce n’est plus le je, mais le nous. Ce n’est plus le rationalisme, mais l’émotionnel. Ce n’est plus le progressisme, quelque chose qui renvoie la jouissance à plus tard, mais le présentéisme, c’est-à-dire la conquête du présent. Voilà ce qui est en jeu actuellement. On peut repérer tout cela dans notre vie quotidienne. C’est en train de s’esquisser, mais il est difficile, à bien des égards, de faire de la systématisation. On ne peut faire que de la description.

Dans ce constat, il y a la volonté de gouverner par la peur. C’est d’ailleurs le titre de votre dernier livre : « Le temps des peurs ». Peut-on avoir un débat apaisé sur cette question sans se faire traiter de conspirationniste ou de complotiste ?

En gros, on va qualifier de complotistes tous ceux qui ne pensent pas droit ! Mais c’est de tout temps. La seule formule que j’essaie d’élaborer, c’est une loi sociologique, c’est que l’anomique d’aujourd’hui est toujours le canonique de demain. Clairement, ce qui est un peu hors-la-loi, l’anomique, va devenir le canon, c’est-à-dire la loi. C’est un peu cela qui me semble être en jeu actuellement. Bien sûr, il y a cette stratégie de la peur et ce n’est pas la première fois que cela se produit. Tous les historiens ont démontré que quand une époque s’achève, quand une élite est en déperdition, elle pratique la stratégie de la peur. C’est ce qui s’est passé autour de cette psycho-pandémie que nous avons connue. C’était une manière de faire peur pour demander la soumission : je te protège et tu dois te soumettre. En même temps, ceux qui maintiennent cette stratégie de la peur sont aussi des apeurés. Ils ont peur, ils pressentent que leur pouvoir est en train de s’achever. On peut s’attendre à ce que la multiplicité des soulèvements fera que les apeurants vont être de plus en plus apeurés. J’utilise la formule de Vilfredo Pareto, on est dans un moment de circulation des élites. C’est ce qui est en train de se passer actuellement.

Vous dites clairement que les élites ont peur, mais qu’elles ne craignent pas les peurs qu’elles distillent au sein de la population, comme si elles savaient que celles-ci sont fictives. Mais elles doivent en créer, sous peine de perdre leur pouvoir…

C’est exactement cela. Soyons clairs, ils n’en sont pas conscients. Donc, je préfère dire qu’ils pressentent, c’est-à-dire que c’est un sentiment diffus qui n’est pas très clair. On voit bien, au sein de la classe politique - gauche et droite confondues - que nous sommes dans un moment où la société du spectacle prévaut. C’est le simulacre, donc le mensonge. Alors, on ne croit plus en la parole publique. La théâtralisation de ce qui est en jeu actuellement dans les débats politiques montre bien que nombreux sont ceux qui savent que c’est le mensonge qui prévaut. En attendant qu’un autre discours s’élabore, en attendant qu’une autre structuration de la société se fasse, il y a effectivement des soulèvements. Pour moi, la stratégie de la peur est, dans le sens fort du terme, l’indice que les élites sont finies et qu’il va y avoir une circulation. Dans les élites, je parle des politiques, des journalistes et des experts. C’est-à-dire ceux qui ont le pouvoir de dire et le pouvoir de faire. Ces gens pressentent que leur grande valeur est en train de s’achever, comme cela arrive à d’autres époques. Et c’est ce qui est en jeu actuellement.

Ce terme de circulation des élites implique qu’il y aurait un flux, avec des entrants et des sortants. Or, pour le moment, tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a plus d’élites…

En effet, on va assister à un type de société qui ne fonctionnera plus sur ce qui nous a été familier en France, c’est-à-dire une structure jacobine, la verticalité du pouvoir. Ce que Jacques Lacan appelait la loi du père, le sachant, l’homme politique qui est censé savoir ce qui est bien pour les autres… C’est quelque chose qui est en train de se terminer. Actuellement, il y a une tendance à l’horizontalité, ce que l’on appelle la loi des frères. C’est ce qui est en train de se passer sur les réseaux sociaux, avec une autre manière de penser la politique, non pas dans sa verticalité, mais dans sa proxémie, c’est-à-dire le proche. Je suis attentif au développement des associations, des voisinages ou des quartiers, pour redonner au politique ce qui, à l’époque, était son sens initial, c’est-à-dire la vie de la cité. Platon rappelle que seul celui qui savait gérer sa maison pouvait gérer la maison commune. Maintenant, les politiques sont totalement abstraits, ils ne savent pas ce qu’est la vie quotidienne. Donc, d’une certaine manière, dans le fourmillement des réseaux sociaux et des discussions, on observe une autre manière d’être ensemble qui est en train de s’élaborer. On doit rejouer la politique au niveau du proche.

 Ainsi, les gens vont réapprendre à vivre en tribus…

J’ai évoqué cela en jouant sur l’euphonie des termes : le lieu fait lien. N’oublions pas que tout au long de la modernité, ce qui a prévalu, c’était l’histoire, c’est-à-dire demain, un peu plus tard, le report de jouissance. Actuellement, c’est plutôt l’espace qui prévaut. Marx disait que l’esprit de la ville rend libre, donc il fallait se déraciner. Mon hypothèse est inverse, c’est ce que j’appelle l’enracinement dynamique. La plante humaine, comme toute plante, se souvient qu’elle a besoin de racines pour croître. C’est ma grande hypothèse. C’est ce que l’on appelle le localisme, à travers différentes modulations, et c’est pour cela que la classe politique emploie de plus en plus le mot territoire, le terroir, donc l’espace. Voilà ce que nous avons à penser, cette conquête du présent dans un territoire que je partage avec d’autres.

On a sans doute ce besoin de racines. Toutefois, aujourd’hui, on rejette nos racines intellectuelles au nom de l’égalitarisme…

Pas forcément. On assiste au retour des traditions de diverses manières, face au progressisme destructeur, le déracinement marxien en est l’expression, puisqu’il fallait se déraciner. Au contraire, j’observe un retour de la tradition et du sacré. J’ai même consacré un livre à cette thématique. On revient vers les traditions ancestrales. Tradition, c’est tradere : ce qui m’a été donné je le transporte, je le donne à nouveau. C’est un peu cela qui est en jeu. On ne peut plus fonctionner sur une conception simple de l’éducation, je sais et je te tire, c’est quelque chose qui a fait son temps. Quelque chose d’autre est en gestation, c’est l’initiation, à savoir faire ressortir le trésor qui est en tout un chacun. L’éducation a bien marché, il n’y a pas lieu de cracher dans la soupe, mais cela ne marche plus. J’ai fait mon cours dans mon amphithéâtre à la Sorbonne pendant 30 ans et, lors de la dernière décennie, j’avais mes doctorants avec leur ordinateur qui pouvait poliment me dire que je faisais une erreur, car le texte que je citais n’était pas de 1823, mais de 1826… Ils pouvaient donc contester le savoir vertical que nous avions l’habitude d’imposer. C’est tout simplement la conséquence de toutes ces formes de cultures diverses qui nous emmènent vers le partage, c’est quelque chose de riche, on sort évidemment de tout ce qui est imposé.

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« Le temps des peurs » de Michel Maffesoli est publié aux Éditions du Cerf.

 

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jeudi, 02 février 2023

Retraites : de quoi parle-t-on ?

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L’urgence, pour Natacha Polony, c’est de rassembler la nation, de valoriser le travail et la production. En un mot de recréer de la richesse et de la mieux répartir. Trop de sujets sont, par ailleurs, laissés à l’écart par le gouvernement et nos politiques comme le libre-échange, la dérégulation ou encore la politique familiale. Mais à en croire Sandrine Rousseau, l’écolo foldingue, il faut revendiquer le droit à la paresse parce que c’est CO2 compatible !

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mercredi, 01 février 2023

Atlantisme et trahison

gaucherand.jpgLe 30 novembre 2022 une déclaration conjointe d’intention était signée à Washington entre M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées de la République française et Lloyd Austin, Secrétaire à la Défense des Etats-Unis. Une lecture attentive des cinq feuillets de la déclaration permet de conclure à l’abandon de la souveraineté de notre nation par la signature du ministre des Armées, révélateur d’une indéniable servilité d’une France vassalisée et consentante, presque fière de l’être d’un maître aussi puissant, flattée d’en retenir l’attention. Une bonne analyse du contre-amiral Claude Gaucherand.

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mardi, 31 janvier 2023

L’Europe est-elle sortie de l’Historie ?

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Dans cette pertinente chronique, Renaud Girard, éditorialiste au Figaro nous démontre, preuves à l’appui, ce que nous ne cessons de dénoncer, à savoir la sortie de l’Histoire de ce que l’on appelle l’Europe. Disparition toute géopolitique s’entend, puisque sur tous les terrains diplomatiques, ce sont bel et bien les Américains qui mènent la danse et parlent pour nous. Triste vassalité d’une Europe qui, si elle s’érigeait en puissance, serait l’une des premières au monde. Où nous mène cette « disparition » de l’Europe, telle est la question !

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Source : Le Figaro 31/1/2023

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dimanche, 29 janvier 2023

La vraie fausse arrestation de Greta Thunberg et les médias de grand chemin

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Depuis sa percée médiatique en 2018, Greta Thunberg s’est hissée en égérie de la lutte contre le réchauffement climatique. La jeune Suédoise, souvent considérée comme une marionnette d’intérêts qui la dépassent, s’est illustrée à de nombreuses reprises dont la plus récente remonte au 17 janvier 2023.

Source EuroLibertés cliquez là

En ce mardi 17 janvier, l’activiste de 20 ans prenait part à un sit-in à l’ouest de l’Allemagne pour s’opposer à l’extension d’une mine à ciel ouvert de charbon. Situé dans le village de Lützerath, le site a vu se constituer, depuis près de deux ans, une ZAD. Une équipe de Reuters couvre l’événement. Soudain, voilà Thunberg, prise par les pieds et les mains par deux policiers et conduite un peu plus loin avec, sur son visage, une expression à mi-chemin entre le sourire narquois et une profonde sérénité.

Quelques secondes plus tard, revoilà notre héroïne remise sur pied par ces mêmes policiers se prêtant volontiers à une séance de photo. Tout sourire, elle semble parfaitement au courant qu’elle ne risque rien en présence des caméras. Finalement, tout le petit groupe est arrêté en même temps, et elle sera remise en liberté suite à un contrôle d’identité ayant pris quelques heures. Néanmoins, les sourires et la « douceur » de la maréchaussée lors de la manœuvre ont très vite amené une question : est-ce que cette arrestation ne serait pas une mise en scène ?

Retour en arrière

Pour tenter de répondre à cette question, revenons quelques jours en arrière. Le samedi 14 janvier, la police allemande procède à une évacuation musclée de la ZAD qui, depuis deux ans, donne du fil à retordre aux autorités locales. Le collectif Lützerath vit ! évoque des blessures pour des dizaines de ses militants, dont une vingtaine a dû être hospitalisée. Côté police, ce sont près de soixante-dix blessés, et cent-cinquante zadistes sont poursuivis pour des motifs variés. Des chiffres éloquents sur la violence des affrontements dont Greta Thunberg s’est d’ailleurs fait le relais sur sa page Twitter en diffusant des vidéos de la charge des policiers.

Notons le contraste entre cette violence, abondamment dénoncée par les opposants à la mine de charbon, et l’interpellation complaisante de Greta Thunberg. Sa notoriété, couplée à la présence des caméras, sont deux éléments qui expliquent la douceur de cette arrestation où la police peut montrer qu’elle agit avec tact et délicatesse. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué la police locale, en précisant avoir laissé les journalistes faire leur travail en réponse aux critiques reçues auparavant. Cette potentielle mise en scène aurait donc pu être l’occasion pour la police allemande de redorer son blason.

Ajoutons qu’au moment où Greta est venue sur les lieux, la situation était pratiquement pacifiée. Le risque d’échauffourée était nettement moindre que celui du samedi 14 janvier, et il s’agissait d’une prise de risque minime.

Mise en scène ?

Dans leurs déclarations diverses, journalistes et policiers étaient tous formels, la présence de Greta Thunberg n’était pas connue à l’avance. C’est l’un des éléments principaux qui rendrait impossible la mise en scène.

Cependant, celle-ci est loin d’être improbable puisque, comme le note Le Monde, Greta Thunberg faisait partie des organisateurs de la manifestation du 14 janvier. Il était donc possible et même probable qu’une organisatrice vienne participer à un moment ou à un autre à la manifestation.

Retour sur les écrans

Mais quel aurait été l’intérêt, pour Greta, d’une telle mise en scène ? Tout d’abord, il s’agirait de remettre un coup de projecteur sur une jeune fille que les tribulations n’ont pas permis de rendre visible dans le paysage de manière solide. Depuis un an, le phénomène Greta semble s’essouffler et cette arrestation a remis la lumière sur cette jeune Suédoise qui ferait trembler les grands. Ces grands, elle devait d’ailleurs les côtoyer au prochain forum de Davos qui se tenait quelques jours après l’arrestation. En outre, elle se drape d’une image de dissidente et permet à son combat d’être rangé dans la liste des combats qui vous font connaître les cellules de garde à vue.

D’ailleurs, elle n’a pas manqué de noter dans un tweet suite à son interpellation que celle-ci marquait la « criminalisation » de la lutte contre le changement climatique. Très vite, médias et politiques ont loué le courage de cette petite, confrontée à la police pour ses idées.

Pour finir, reposons la question : cette arrestation était-elle une mise en scène ? Des démentis ont été faits, par la police et par la presse. Dans tous les cas, il s’agit d’une opération de com rondement menée par celle qui, en quelques années, est devenue le visage de l’écologie mondialiste. Bien joué.

Article paru sur le site de l’OJIM

NDLR SN : sur Cretta Turnberg cliquez ici

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