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samedi, 01 mai 2021

Le courage des généraux en retraite, La peur de Florence Parly

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Eric Zemmour

"En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin." On ne pouvait s’empêcher de songer à cette phrase de Chamfort au vu des réactions outragées à la tribune d’une vingtaine de généraux à la retraite publié e la semaine dernière dans Valeurs actuelles. Cette formule de "généraux à la retraite" rappelait irrésistiblement l’apostrophe du général de Gaulle en réponse au putsch d’Alger de 1961, d’autant plus que – hasard ou nécessité inconsciente ? – la parution dans le journal datait du 21 avril, jour anniversaire de ce putsch.

Même si les intentions des auteurs sont pures et que leur texte a été déposé auprès de l’hebdomadaire une semaine avant, on pourrait poursuivre cette comparaison que fait notre inconscient collectif. il y a soixante ans, les putschistes voulaient conserver l’Algérie française tandis que le général de Gaulle prônait l’indépendance de l’Algérie pour que, disait-il à Alain Peyrefitte, "mon village ne s’appelle pas Colombey les deux mosquées". Il y a trois mosquées aujourd’hui autour de Colombey. Et une guérilla permanente enflamme les banlieues françaises islamisées. Ces généraux à la retraite dénoncent le "laxisme" des politiques dans la lutte contre "l’islamisme" et "les hordes de banlieues", pointant "un certain antiracisme" dont les représentants, "partisans haineux et fanatiques", veulent "la guerre raciale". Qui peut sérieusement leur donner tort ? Qui peut nier leur légitime inquiétude, nourrie par un patriotisme sincère ? Quand ils appellent leurs camarades d’active à intervenir "dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national", Jean-Luc Mélenchon veut y voir un appel de "factieux". Quant à Florence Parly, ministre des Armées, elle promet des sanctions tandis que ses services épluchent la liste de noms espérant y trouver un officier qui ne soit pas à la retraite. ses collègues du gouvernement en profitent pour ranimer le jeu de rôle usé avec Marine Le Pen en épouvantail à moineaux.

Tout cela n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Des milliers de civils souhaitent signer cet appel. L’armée n’a jamais été aussi populaire dans le pays. La guérilla dans les banlieues et les crimes du djihadisme font qu’une part croissante de l’opinion considère qu’on ne pourra pas échapper à une intervention de l’armée pour rétablir l’ordre dans ces banlieues islamisées.

Chaque jour, des policiers y sont agressés, caillassés, pris pour cible par des tirs de mortier. Des pompiers, des médecins, des professeurs y sont également attaqués, tandis que des é coles brûlent. L’Etat ne maıt̂rise plus le territoire national et ne fait plus régner l’ordre – ce qui est quand même à l’origine de sa légitimité. Nous revenons lentement mais inexorablement à une situation dé crite par Hobbes : "La guerre de tous contre tous."

Figaro Magazine 2 mai 2024

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Le nouveau numéro de Livr'arbitres (n°33) consacré à Louis-Ferdinand Céline

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vendredi, 30 avril 2021

Etat Macron, Etat spectacle

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L’excellente chronique que nous livre régulièrement Françoise Monestier dans Présent ne rate jamais sa cible. Cette semaine, elle s’en prend à toute la camarilla macroniste qui fort du désamour dont elle jouit au sein du peuple Gaulois, ne trouve rien de mieux que de remettre son destin médiatique entre les mains de ces guignols qui « font peuple » à leurs yeux et dont le plus emblématique est certainement Cyril Hanouna. Un vrai symbole de ces basses cultures que dénonçait déjà Oswald Spengler dans Le Déclin de l’Occident.

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mercredi, 28 avril 2021

Dans Présent d'aujourd'hui, un grand article sur les identitaires français établis au Québec

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Les Français de France » expatriés au Québec

Rémi Tremblay Présent cliquez ici

QUICONQUE fréquente les milieux identitaires québécois, que ce soient les conférences, les manifs, les lancements de livres ou autres événements, ne peut manquer de remarquer la présence de ceux qu’on appelle affectueusement de ce côté de l’Atlantique « les Français de France ». Au premier abord, on ne les distingue pas des militants locaux, jusqu’à ce que résonne cet accent du Vieux Continent que les années ne parviennent jamais à complètement effacer. 

Mais qui sont ces Français et pourquoi ont-ils choisi le Québec ? 

Ces expatriés ont des profils divers et chaque organisation en compte quelques-uns dans ses rangs ; leur présence n’est ni étonnante, ni anecdotique. 

Pour découvrir qui ils sont, j’ai interrogé non seulement certains qui participent aux événements à l’occasion, mais trois qui me semblaient offrir une certaine diversité de parcours. Cédric, plus âgé, qui atterri au Québec il y a de cela 18 ans, s’intéresse à ce qui se passe dans sa terre d’adoption, mais poursuit aussi son implication dans la mère patrie, notamment avec Roland Hélie à Synthèse nationale et avec Gabriele Adinolfi et ses Lansquenets. Sébastien de Crèvecoeur, le plus connu du trio par sa participation à la webtélé Nomos, collectionne quant à lui les diplômes d’études supérieures. Le dernier, Jean Brunaldo, jeune travailleur parti de la région parisienne avec sa copine, milite dans les rangs de l’organisation identitaire Atalante. Ce sont donc trois hommes différents, et ce à tous les points de vue. 

Pourtant, rapidement, on peut dresser des parallèles entre ces destins français, ce que confirment d’ailleurs les autres personnes interrogées en marge. Cédric s’est installé ici pour des raisons d’abord et avant tout pratiques ; l’accès à la propriété, une plus grande liberté, mais aussi, et c’est là un élément que tous m’ont mentionné, pour la sécurité. « Pas de racaille » au Québec, affirme-t-il. Jean, lui aussi, étouffait dans la ville d’Hidalgo et ne se voyait pas élever une famille dans un tel climat d’insécurité. 

Un moindre débat d’idées 

Pour Sébastien, « l’état général de la France quant à son abandon de tout ce qui la caractérisait jusque-là sur le plan civilisationnel, la déliquescence généralisée dans laquelle les Français semblent se complaire rendaient mon séjour de plus en plus difficile. En quelque sorte, j’ai quitté l’Hexagone pour mieux retrouver la France en moi dans une ancienne colonie française. » 

Toutefois, les trois notent une influence américaine palpable de ce côté de l’Atlantique, mais aussi une certaine absence de débats d’idées. Jean explique qu’« on parle moins facilement de politique. Le débat, la discorde en général sont moins bien vécus. » Pour Sébastien, il est clair qu’« un Eric Zemmour serait, par exemple, inimaginable ici » de par cette « gêne » et ce « conformisme » ambiants. 

Pourtant, malgré ce désaveu des Québécois pour la politique, ils ont tenu à continuer à s’impliquer, Cédric particulièrement en Europe où il retourne au moins deux mois chaque année, mais les autres sur leur terre d’adoption et ce bien que, comme l’indique Sébastien, « le mouvement soit bien plus structuré et décomplexé en France qu’au Québec ». Jean note toutefois qu’« il y a moins de concurrence et de rivalité au sein du camp nationaliste » québécois, ce qui permet certaines initiatives qui seraient improbables en France. 

Une autre observation est que le mouvement identitaire est très axé sur la question de l’indépendance. Si cela peut représenter une force en donnant un objectif clair à atteindre, cela eut l’effet pervers d’occulter la question de l’immigration, quoiqu’elle commence à s’imposer d’elle-même, le Canada étant en voie de rattraper la France, comme a pu le constater Jean. 

S’il ne regrette ni son déménagement ni son implication, Jean met les Français en garde : « Il faut toutefois admettre que le Canada et plus particulièrement le Québec ont tendance à être idéalisés depuis l’étranger, surtout en France. […] Les Canadiens français semblent être encore plus éloignés de leurs racines que nous. Ils viennent de traverser une ère très anticléricale : la “Révolution tranquille”, une sorte de Révolution française ou Mai 68 à la sauce nord-américaine, sans violence et sans lutte, qui s’est faite tranquillement. Cette révolution tranquille les a éloignés de leur foi et donc de leur patrimoine. » Même son de cloche chez Sébastien qui ajoute « que le Grand Remplacement est aussi avancé au Québec et au Canada qu’en France en raison du faible nombre d’habitants, alors que cela fait plus de bruit dans cette dernière que dans le premier. » 

Pour ceux qui seraient tentés de traverser l’océan, Jean termine avec un conseil qu’il lance à la blague : « Fuyez Montréal, c’est réellement une île maudite. » 

 

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Un article de Robert Spieler dans Rivarol sur Pierre Poujade et le poujadisme

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Dans l'hebdomadaire Rivarol cliquez ici de la semaine dernière, Robert Spieler consacre un grand article au Cahier d'Histoire du nationalisme (n°20), rédigé par Franck Buleux, sur Pierre Poujade, le poujadisme et l'Union pour la Fraternité française. 

S N 

Pierre Poujade et le poujadisme

Robert Spieler 

Etonnante aventure que celle de Pierre Poujade et du Poujadisme. Les Cahiers d'Histoire du nationalisme, édités par Synthèse nationale, nous offrent, sous la plume de Franck Buleux, un morceau d'histoire de France qui marqua les esprits. L'auteur me permettra une critique qui n'enlève certes rien à l'intérêt de ce livre: une structuration qui laisse à désirer, des redites et un affreux contresens ("L'antigaullisme qui rapproche Poujade de la droite nationale ne fera pas long feu", alors qu'il voulait  dire l'inverse). Le lecteur est en droit de demander aux auteurs quelques efforts de relecture !

Pierre Poujade a vécu dans un environnement de "droite", voire d' "extrême-droite", son père étant membre de l'Action française de Charles Maurras. Pierre Poujade fréquentera le mouvement des jeunes de Jacques Doriot, le chef du Parti Populaire français (P.P.F), avant de devenir, durant l'Occupation, à vingt ans, le plus jeune chef de compagnie d'un mouvement de jeunesse vichyste, axé sur la formation civique et physique, les Compagnons de France. C'est en 1942 qu'il rejoindra, via l'Espagne, les Forces françaises libres au Maroc, après l'invasion de la "zone libre"par les Allemands, en fin 1942. C'est à Rabat qu'il rencontrera sa future femme qui lui donnera cinq enfants (elle décédera en 2016, à l'âge de 94 ans). Du Maroc, il parviendra à rejoindre Alger où il s'engagea dans l'aviation, avant de partir pour l'Angleterre où il servit dans la Royal Air Force. Buleux note que son parcours est celui d'une "jeunesse française", titre du livre de Pierre Péan, consacré à Mitterrand , décoré de la Francisque par le Maréchal, avant de rejoindre la Résistance. Dès son engagement dans l'aviation à Alger, Poujade s'était rapproché des gaullistes. Il rejoindra d'ailleurs le Rassemblement du peuple français (R.P.F.) dès sa fondation par De Gaulle en 1947 et en sera membre jusqu'en 1953, quand le parti sera mis en sommeil par son fondateur. A la Libération, Pierre Poujade s'installera à son compte, comme libraire-papetier dans sa commune natale de Saint-Céré, dans le Lot, d'où son surnom, le "papetier de Saint-Céré". 

Les débuts de l'aventure

En 1953, Poujade fut élu au conseil municipal de Saint-Céré, sans étiquette, sur une liste menée par un radical, se présentant comme "indépendant ex-RPF". Le gaullisme  et son chef étaient alors en pleine traversée du désert. Les élections municipales de 1953 avaient été un échec, notamment par la perte notable de Marseille, emportée par Gaston Defferre. De Gaulle partait bouder à Colombey-les-Deux Eglises, favorisant ainsi l'aventure poujadiste, la nature ayant horreur du vide, comme le note fort justement Franck Buleux. C'est d'ailleurs dès 1953 que Pierre Poujade, "Pierrot", deviendra célèbre. Les "polyvalents" s'abattaient alors sur les petits commerçants et artisans comme la vérole sur le bas clergé. Pierrot va prendre la tête d'un groupe de commerçants qui vont s'opposer physiquement, et parfois de façon véhémente, aux contrôles fiscaux. En novembre 1953, il fonde son propre mouvement syndical, l'Union de défense des commerçants et artisans (U.D.C.A.). C'est la naissance du "mouvement Poujade".

"S'unir ou périr", "contre les pourris de Paris"

Le mouvement va s'étendre très vite. "S'unir ou périr", "contre les pourris de Paris" sont des slogans que Poujade affectionne. Le "mouvement¨Poujade" est d'abord une expression rurale de contestation, qui développera son implantation, après le "monde de la boutique", dans le monde agricole, exploitants comme ouvriers. La contestation va s'élargir dans un registre "dégagiste", avec comme slogan: "Sortez les sortants !". Il est vrai que la répression fiscale était féroce. Le Parlement, en août 1954, vota une loi prévoyant des amendes fiscales et des peines d'emprisonnement de six mois en cas d'infractions et sanctionna le "refus collectif de l'impôt" qui fut étendu au refus individuel. Jusqu'à deux ans de prison  menaçaient ceux qui empêcheraient une opération de contrôle fiscal. Pierre Poujade considéra ces articles de la loi comme une "déclaration de guerre" contre l' U.D.C.A., transformant la contestation fiscale en insurrection. Le temps de l'action politique était arrivé. 

La victoire électorale de 1956

Les élections législatives anticipées de janvier 1956 constituent la première expérience électorale des listes poujadistes Union et Fraternité française (UFF). Durant la campagne, le mouvement dénonce pêle-mêle et en bloc, "les politiciens professionnels","les hommes des trusts et de la banque apatride" (une réminiscence doriotiste?) et "les hauts fonctionnaires domestiqués" qui auraient menés la France et son empire   la faillite", préconisant "la révolte anti-fiscale" et la convocation "des Etats généraux", référence bien sûr à la Révolution française. Tous les candidats s'engagent à démissionner lorsque le "salut de la patrie" sera assuré. Les candidats de l'UFF jurent de respecter le règlement intérieur qui stipule: "Non appartenance à une puissance ou secte occulte. Respect de la parole donnée. Engagement d'être délégué (Poujade refusait d'utiliser le mot 'député) 'non pour se servir, mais pour servir, mener une vie digne et exempte de tout reproche". La profession de foi exprime en toute simplicité et humanité: "Celui qui trahira connaît son châtiment: il sera pendu". Voilà au moins qui a le mérite d'être clair ! Et d'ajouter: "Nous vomissons la politique". 

Résultatde l'élection: Cinquante-deux élus, le minimum étant fixé à trente pour disposer d'un groupe à l'Assemblée, 2,8 millions d'électeurs: un tremblement de terre, favorisé il est vrai, pr la "tentation de Colombey" de De Gaulle et l'absence du RPF. Mais Pierre Poujade avait commis une grave erreur politique, la même qu'avait commise Léon Degrelle, chef du Rex belge qui n'avait pas été candidat aux législatives. Les élus poujadistes étaient dans leur totalité de nouveaux parlementaires et n'avaient aucune expérience politique. L'absence du chef au sein du groupe, c'était l'assurance de querelles internes difficiles à maîtriser. Pierre Poujade tentera de corriger son erreur en tentant, un an plus tard, de conquérir un siège laissé vacant en plein Paris, lui l'homme de la ruralité et le pourfendeur des "pourris de Paris". Ce fut un échec. La "chasse aux poujadistes" va commencer dès le lendemain de l'élection. C'est l'affaire des "apparentements". La loi des apparentements est une règle électorale mise en place en mai 1951 visant à réduire l'influence du Parti communiste et du RPF gaulliste, considérés comme extrémistes. Elle permettait aux différentes listes de passer des accords entre elles avant les élections, de concourir séparément lors du scrutin, tout en additionnant leurs résultats pour l'attribution des sièges. La loi  prévoyait qu'il devait s'agir de listes distinctes, non inféodées au même parti ou au même dirigeant. Considérant que les listes apparentées à celles du mouvement poujadiste étaient en fait liées  par une dévotion commune à Pierre Poujade, L'Assemblée nationale, juge et partie, invalida douze élus poujadistes. Le scandale dans le scandale est que les députés invalidés furnt promptement remplacés par leurs adversaires sans même qu'il y eût de nouvelle élection. C'est aussi simple que cela, la démocratie !  La haine anti-Poujade battait son plein. L'Express, à la pointe du combat contre le chef de l'UDCA, illustrait un article avec un tribun nommé "Poujadolf" à qui l'esprit de Hitler soufflait: "Vas-y mon gars ! Pour moi aussi ils ont rigolé au début". Le sémiologue Roland Barthes, tout en nuances, considère que pour Poujade, "la culture est comme une maladie", référence à cette phrase (faussement) attribuée à Goering: "Quand j'entends le mot culture, je sors mon révolver". Poujade, qui s'en prend à Mendès-France dans ses meetings ("Mendès n'a de Français que le mot ajouté à son nom"), est bien sûr accusé d'antiparlementarisme, d'antisémitisme, de colonialisme et autres joyeusetés. 

Les députés poujadistes

Franck Buleux a eu la bonne idée de présenter l'inventaire exhaustif des cinquante-trois députés inscrits ou apparentés, élus le 2 janvier 1956, acompagné d'une corte biographie. Parmi ceux-ci, il y avait Jean-Marie Le Pen, le benjamin (27 ans) de la législature mais, sans conteste, le plus talentueux. Pierre Poujade avait rencontré Le Pen en septembre 1955; séduit par l'énergie et la faconde de son jeune interlocuteur, il en avait fait aussitôt l'un de ses principaux lieutenants. L'organisation du mouvement était médiocre: Le Pen fut chargé de la réformer et de l'ouvrir à la jeunesse étudiante. Le Pen, qui se définissait encore comme étudiant fut élu à Paris. Les relations avec Poujade, qui regretta par la suite de lui avoir mis le pied à l'étrier, n'allaient pas tarder à tourner au vinaigre. Deux crocodiles dans le même marigot... Autre personnage: Robert Pesquet, chaud partisan de l'Algérie française. Il fut au coeur d'une des affaires les plus rocambolesques de la Vème République, "l'affaire de l'Observatoire", la fausse tentative d'assassinat de Mitterrand, dans laquelle ce dernier fut plongé jusqu'au cou. C'est Pesquet qui convainquit Mitterrand de relancer une carrière politique déclinante, en acceptant d'être la cible d'un faux attentat. Mitterrand se laissa piéger. Dans la nuit du 16 octobre 1959, en rentrant chez lui, au volant de sa "403", Mitterrand est pris en chasse par une "Dauphine" à bord de laquelle ont pris place Pesquet et ses complices. Mitterrand abandonne son véhicule près des grilles du jardin de l'Observatoire et disparaît en courant dans les allées. Sa voiture est alors criblée de balles. L'émotion est immense. La gauche, unanime exprime sa solidarité avec l'ancien Garde des Sceaux. Le lendemain, Pequet va tout raconter à ... Rivarol ! le scandale est immense. Mitterrand devient  la risée de la classe politique et de la presse. Douze ans plus tard, Mitterrand était élu président de la République: cherchez l'erreur...

La fin du poujadisme

Après sa défaite à Paris en janvier 1957, comme le rappelle Jean-Marie Le Pen dans ses Mémoires, Poujade a perdu de son aura médiatique, de sa popularité, son groupe s'est érodé. L'homme providentiel qu'attend la France, ce n'est plus Poujade, c'est De Gaulle, qui prépare son retour aux affaires. Les députés poujadistes vont soutenir De Gaulle, dès le 13 mai, tout en se divisant sur le vote des pleins pouvoirs. L'été 1958 acte la rupture entre Poujade et De Gaulle. Fraternité française, le journal de Poujade, s'en prend avec de plus en plus de virulence au général. Lors du référendum, à l'automne 1958, l'UFF appelle à voter "non", mais la base vote "oui". Les législatines de 1958 seront un désastre: aucun élu sous l'étiquette poujadiste. L'UFF va désormais faire de la défense de l'Algérie française sa principale raison d'être, son credo. L'oeuvre coloniale de la France fait l'objet d'apologie. Les martyrs du gaullisme sont recensés. Fraternité française rend hommage à Robert Brasillach. Mais l'élection présidentielle de 1965 va voir Poujade rentrer dans le Système, tant décrié depuis dix ans. Au premier tour, il se décidera à soutenir le "Kennedillon français" (dixit Mauriac), l'atlantiste Jean Lecanuet, comme le feront au demeurant des hommes de droite tel Jacques Isorni, avocat du Maréchal, qui constate que la campagne de Tixier-Vignancour ne décolle pas. Au second tour,  où Mitterrand, soutenu par le Parti communiste, fait face à De Gaulle, Poujade appelle à voter pour ce dernier. Poujade va rentrer dans le rang. Il soutiendra quelques années plus tard Giscard d'Estaing, dont il dira, décidément doté d'un puissant ego, qu'il "aurait été battu si les Poujadistes avaient été dans l'opposition". Déçu par la politique chiraco-giscardienne, puis barriste, il quittera la majorité en 1977 pour rallier aux élections européennes une liste de droite socio-professionnelle menée par Philippe Malaud, ancien ministre CNIP et le député-maire UDF de Nice, Jacques Médecin. La liste atteint 1,4% des suffrages, devançant celle de l'Eurodroite menée par Jean-Louis Tixier-Vignancour (1,3%). A l'élection présidentielle de 1981, Pierre Poujade soutiendra dès le premier tour François Mitterrand qui le remerciera en le nommant au Conseil économique et social, un "machin" à peu près inutile. Il sera aussi nommé vice-président de la Confédération des syndicats de producteurs de plantes alcooligènes et animera aussi une association visant la promotion de la Roumanie, au travers de tournées en France de lycéens roumains présentant des spectacles folkloriques. On croit rêver... Mais cela faisait déjà longtemps que, selon la jolie formule de Franck Buleux, "Poujade avait quitté le poujadisme..." 

"Pierre Poujade", de Franck Buleux, collection "Cahiers d'Histoire du nationalisme", 200 pages, 29 euros, port inclus, à l'ordre de : Synthèse nationale, BP 80135  22301 Lannion PDC.

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Le nouveau numéro (n°87) de Terre & peuple magazine est sorti

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lundi, 26 avril 2021

La France n’est pas capable de contrôler correctement ses frontières

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Entretien mené par Ronan Planchon

Pour le conseiller d’État honoraire et ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration Patrick Stefanini, le parcours de l’assaillant de Rambouillet est symptomatique des défaillances de l’État et de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

Le Figaro. - Entré illégalement en France depuis la Tunisie en 2009, le chauffeur-livreur coupable de l’attentat de Rambouillet avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié. Il a donc vécu dix ans en situation irrégulière sur le sol français...

Patrick Stefanini. - Autrefois, les séjours irréguliers en France étaient un délit, ce n’est plus le cas. Aussi, le fait pour un étranger d’être entré irrégulièrement en France faisait à lui seul obstacle à la régularisation de sa situation administrative. Nous avons abandonné cette règle, qui était pourtant une règle de bon sens, et c’est une erreur. Pour le reste, on sait que dans certains secteurs de l’économie française, des métiers sont insuffisamment rémunérés et les conditions de travail sont jugées trop difficiles par nos concitoyens. À la fin, ce sont des personnes de nationali té étrangère qui finissent par pour- voir le poste. Si on veut éviter d’avoir à recruter systématiquement des étrangers pour ce type de métier, il faut revaloriser les conditions de travail. Les besoins économiques ne sauraient être un alibi pour ne pas lutter contre l’immigration clandestine.

Le profil du terroriste de Rambouillet rappelle celui de l’assaillant de Samuel Paty. D’ailleurs, selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait lui aussi prémédité son acte...

Nous avons affaire à des gens qui n’adhèrent pas aux valeurs de la République française et qui peuvent être tentés à tout moment de s’en prendre aux personnes incarnant l’État français. D’après ce qu’a dit le procureur antiterroriste, des actes de repérage ont été commis par l’assaillant. Comment le sait- on ? Par des caméras de vidéoprotection ? Si c’est le cas, y a-t-il quelqu’un derrière un écran 24 heures sur 24 pour visionner les images, repérer les comportements suspects et donner l’alerte ? Dans l’immense majorité des communes, il n’y a pas de visionnage en temps réel des images, on se contente de s’en servir a posteriori. Un effort très important doit être fait, sinon on se prive de l’essentiel de l’intérêt de la vidéoprotection.

Le ministère de l’Intérieur a aussitôt annoncé que la sécurité allait être renforcée devant les commissariats. Est-ce suffisant pour endiguer les actes de terrorisme ?

La fonctionnaire de police qui a été assassinée est sortie du commissariat pour recharger son horodateur. Comment se fait-il que ces fonctionnaires ne bénéficient pas, soit d’emplacements de parking à l’intérieur des commissariats, soit de la gratuité du stationnement ? Il faudrait déjà améliorer les conditions de travail. Rappelons-nous aussi que lors de l’attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne en octobre 2020, les policiers n’avaient été protégés que par un sas de protection financé par la région Île-de-France. Là aussi, on peut s’étonner que l’État ne prenne pas toutes les dispositions nécessaires en termes de budget pour financer la sécurisation complète des commissariats.

Quid de la maîtrise des flux migratoires ?

L’État est dans l’incapacité de mettre un policier derrière chaque personne qui pourrait être susceptible de radicalisation islamiste. Il faut traiter le problème en amont et poser en principe que l’Union européenne n’est pas un espace ouvert à tous les vents. Comme tous les grands ensembles continentaux qui se respectent, elle a des frontières extérieures qui doivent être consi- dérablement renforcées. Aujour- d’hui, ce contrôle extérieur n’est pas crédible. Dans un rapport publié en 2019, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes- côtes Frontex rappelle qu’environ 600 millions de personnes pénètrent chaque année à l’intérieur de l’UE, et environ 20 % d’entre eux ne font pas l’objet d’un passage fichier qui permettrait de détecter des antécédents judiciaires ou des facteurs de dangerosité. En matière de circulation des personnes, la France a mis la charrue avant les bœufs en supprimant ses contrôles aux frontières intérieures sans se doter en amont de tous les instruments nécessaires à un contrôle ef- ficace de ses frontières extérieures. Si l’on ne change pas cela, l’Union européenne continuera à être une passoire et nous nous exposerons en permanence à la répétition du type de drame qui s’est produit vendredi.

Y a-t-il des obstacles juridiques qui affaiblissent, voire paralysent, la lutte contre l’islamisme ?

Non seulement la France n’est pas capable de contrôler correctement ses frontières, mais lorsqu’elle est en présence de clandestins, elle ne parvient pas à les éloigner. On connaît la réticence des pays d’origine à délivrer des laissez-passer consulaires, mais ce n’est pas la seule difficulté. Le premier problème, c’est l’extrême complexité du contentieux des étrangers et on peut regretter que le gouvernement ne se soit pas emparé des propositions faites par le Conseil d’État pour le simplifier. Le deuxième point, c’est la « directive retour ». Elle fait obstacle à ce qu’un État membre de l’UE, constatant la situation irrégulière d’un étranger, puisse le renvoyer d’office dans son pays d’origine, et l’oblige à inviter l’étranger à quitter de lui-même de cet État membre. C’est une vision « bisounours » de la maîtrise de l’immigration, et cela participe à l’échec à la lutte contre l’immigration clandestine.

Source : Le Figaro 26/04/2021

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samedi, 24 avril 2021

« Pierre » ou l’importance des prénoms

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Mathieu Bock-Côté

La scène était frappante : à Montpellier, une mère voilée a interpellé Emmanuel Macron pour lui confesser que son fils lui avait demandé si le prénom Pierre était bien réel. On l’aura compris, elle aurait aussi pu parler de Jacques, de Charles, de Daniel. Ou même de Corinne. Sans le vouloir, spontanément, même, elle rappelait que le prénom est bien moins individuel qu’il n’y paraît, et peut être interprété comme un marqueur d’appartenance culturelle, inscrivant celui qui le porte dans un univers de sens, une histoire, et même une tradition. Il y a quelques années à peine, qui osait le rappeler risquait les pires insultes de la part d’éditorialistes s’enroulant dans la toge de la vertu pour expliquer que le prénom n’avait aucune signification collective et qu’il relevait exclusivement de la liberté des parents. Rappeler que le prénom, du simple fait qu’il est choisi, a une dimension sociologique, pouvait même passer pour un « discours haineux ». Certaines banalités ne sont pas bonnes à dire. N’importe quoi, aujourd’hui, peut conduire au tribunal.

Aucun pays ne saurait être absolument indifférent à la population qui le compose et ne saurait se réduire à une simple abstraction administrative ou juridique. Si la France était peuplée d’Irlandais ou de Norvégiens, elle ne serait plus française mais irlandaise ou norvégienne, évidemment. Certains redécouvrent ainsi, avec un étonnement probablement feint, que nous nous retrouvons, dans certaines portions du territoire, devant un authentique phénomène de substitution démographique, en situation de partition ethnoculturelle. La mutation démographique de notre temps, entraînée par l’immigration massive, est généralement niée s’il faut s’en inquiéter, mais reconnue s’il faut la célébrer. L’essentiel est pourtant là : les territoires perdus de la République sont devenus les territoires perdus de l’identité française. Risquons une hypothèse : il n’est pas impossible que les Pierre et Corinne de France ne soient pas exagérément enthousiastes à l’idée d’évoluer dans un environnement urbain qui leur donnera la désagréable impression d’être devenus minoritaires dans leur propre pays – un environnement, qui plus est, où leur sécurité est loin d’être assurée s’ils entendent vivre selon les mœurs françaises.

Se pose évidemment la question du nombre. L’assimilation n’est possible que dans la mesure où on respecte les capacités d’intégration de la société d’accueil. L’immigration massive, à terme, conduit inévitablement au communautarisme. La novlangue est partout : on parle pudiquement de mixité sociale, tout comme on parle de quartiers sensibles et de bandes de « jeunes » avant d’en appeler de manière incandescente aux valeurs républicaines, en se demandant comment rassembler des populations qui vivent aujourd’hui séparées. Mais, concrètement, c’est bien de la possibilité de fondre les populations issues de l’immigration dans le peuple français dont nous parlons. Ce qui pose la question du devoir d’intégration et du désir d’assimilation. Dans quelle mesure les populations qui s’installent en France désirent-elles devenir culturellement françaises ? Des esprits moqueurs ont demandé pourquoi la dame de la vidéo n’avait pas elle-même prénommé son fils Pierre. La question est moins farfelue qu’on a voulu le croire. La meilleure manière de se faire accepter dans un pays consiste encore à en adopter les codes et les références – à envoyer des signaux ostentatoires d’appartenance à sa terre d’accueil. Du prénom, on passe rapidement à la question du voile, puis de l’hallalisation de l’offre alimentaire et de la présence hégémonique des codes de l’islam au cœur de la vie quotidienne.

On retrouve ici une évidence sociologique trop souvent oubliée : c’est en s’intégrant culturellement et en faisant les efforts pour y parvenir que les populations issues de l’immigration pourront profiter pleinement des avantages de la coopération sociale. Inversement, elles risquent de trouver la vie plus compliquée si elles s’autoexcluent culturellement de la société qu’elles ont choisie. À tout le moins, il faudrait peut-être explorer cette piste avant d’expliquer chaque disparité statistique par la présence d’un système discriminatoire, comme le suggèrent un peu rapidement certains commentateurs et journalistes qui n’en finissent plus d’accuser la France d’exclure ceux qui, pour diverses raisons, n’embrassent pas sa culture en s’installant chez elle. Il ne s’agit évidemment pas ici de justifier les injustices lorsqu’elles se présentent, non plus que de contester leur existence, mais de comprendre les dynamiques sociologiques à l’origine de bien des tensions sociales et identitaires et de cesser de culpabiliser de manière outrancière une société d’accueil pourtant fort généreuse avec ceux qui la rejoignent. La lucidité est la condition première de l’action.

Source : Le Figaro 24/04/2021

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vendredi, 23 avril 2021

Corona business

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Faut pas nous prendre pour des billes, car on a bien conscience que derrière la course aux vaccins anti-covid 19 se cachent de puissants intérêts financiers. Les labos s’en mettent plein les poches pour une efficacité souvent contestée. Mais pour faire fructifier leur juteux business, ils ont besoin de puissants relais au sein des gouvernements. Françoise Monestier lève un coin du voile dans un article fort pertinent de Présent (23/04) qui met en cause la macronie et les curieux personnages qui naviguent au sein de la sphère santé. 

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La France sur un volcan

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A tout juste un an de la présidentielle, le jeu des prévisions est difficile. Après les crises sociales – « gilets jaunes », réforme des retraites –, la crise sanitaire, avec son lot de conséquences économiques et sociales, bouleverse encore davantage le pays. Les répercussions de la présidentielle de 2017 se font encore sentir. La droite se cherche un leader, la gauche reste très fragmentée et les écologistes, s’ils ont marqué des points dans l’opinion, peinent à en trouver une traduction politique nationale. Seuls Macron et Marine Le Pen figurent en tête dans tous les sondages. Mais rien n’est joué pour autant.  Pascal Perrineau, longtemps à la tête du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences po) aujourd’hui professeur émérite des universités, et qui observe la vie politique française depuis longtemps, répond ici aux questions posées par Les Echos. Un mot résume tout : désarroi.

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jeudi, 22 avril 2021

Lynchage médiatique et racisme anti-blanc

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Christian Dalsug

Dans une ville tenue par la gauche, le procès de la police, de l'ordre, des Blancs. Dehors, une foule surexcitée qui exige une peine maximum. Et au-delà de cette foule, dans tout le pays, une presse, des po­liticiens, des organisations qui entre­ tiennent le lynchage en distillant une haine féroce. Voilà le tableau. Et son verdict sans surprise : coupable, trois fois coupable. La ville, c'est Minneapolis, dans le Minnesota. Celui qui est au banc des accusés, c'est Derek Chau­vin, policier au commissariat central. Le 25 mai 2020, à la suite d'une tech­nique de maîtrise corporelle très efficace et enseignée dans toutes les écoles de police, Chauvin constate que l'homme qu'il vient d'arrêter est sans connais­sance. Il mourra durant son transfert à l'hôpital. La victime est noire. Le « tueur » est blanc - forcément. Donc, à l'évidence, crime raciste. Simple fait divers qui enflarnrne l'Amérique pour des mois.

George Floyd,la victime, était tout sauf un père de famille exemplaire, un pieux protestant et un citoyen irréprochable qui aurait été la proie désignée et mal­ heureuse d'une brutalité flicarde et naturellement raciste. Cela, c'est le faux Floyd,le Floyd de la propagande, celui des manœuvres, d'un montage, d'une imposture qui a débouché sur une paro­die de justice. Le vrai Floyd ? Un co­losse de 46 ans pesant plus d'un quintal, un dangereux multirécidiviste, un habitué des vols à main armée et des sé­jours en prison, un individu fiché et connu pour sa régulière consommation de drogues « dures ». Le 25 mai 2020, Chauvin a voulu l'immobiliser. La prise dont il s'est servi exigeait le maintien de son genou sur la nuque du suspect durant plu­ sieurs minutes. Ce fut un geste de trop. En apparence, il provo­qua la mort par asphyxie. En réa­lité,l'organisme de Floyd, délabré par de lourds dommages aux mus­cles cardiaques et respiratoires dus aux stupéfiants, fut incapable de supporter une épreuve prévue pour des individus en pleine possession de leurs moyens.

Ce geste de trop, qui n'est pas un geste de criminel, vaudra peut-être à Chauvin 4 0 ans de prison. Mardi après-midi, les jurés l'on déclaré coupable des trois chefs d'accusation retenus contre lui. Verdict dans deux mois. Son défenseur fera appel : le procès aurait dû se tenir dans une autre ville que celle où eurent lieu les faits incriminés. Et les jurés auraient dû être séquestrés pour leur éviter toute pression venue de l'exté­rieur. Or, des pressions, il y en eut, et d'innombrables. Toutes les officines se réclamant de l'antiracisme se muè­ rent subitement en brûlot d'un racisme anti-blanc. Dans une atmosphère tendue, empoisonnée, cette manœuvrese transforma en chantage : Condamnez lourdement Chauvin ou la rue se sou­lèvera et des villes brûleront. Le sort de l'inculpé était donc fixé bien avant la réunion des jurés. Le simulacre dans ce genre de procès semble désormais le prix àpayer pour les nombreux suc­cès de la subversion qui dicte ses prin­cipes et impose sa loi.

Source : Présent 22/04/2021

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mercredi, 21 avril 2021

Il serait temps d’avoir une lecture ethnique de la France

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En visite dans un quartier sensible de Montpellier, Emmanuel Macron a été interpellé par une habitante sur l’augmentation de la concentration de la population d’origine étrangère sur place. La démographe, MichèleTribalat dresse l’état de la situation.

Michèle Tribalat est une ancienne chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Elle étudie les questions de l’immigration en France, de l’intégration et de l’assimilation des immigrés et de leurs enfants. Auteur de plusieurs ouvrages salués par la critique, Michèle Tribalat a notamment publié « Les Yeux grands fermés : l’immigration en France » (Denoël, 2010)  et « Statistiques ethniques, une querelle bien française » (Éd. L’Artilleur, 2016).

A lire ICI

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mardi, 20 avril 2021

Une délinquance exponentielle

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Nos concitoyens sont nombreux – pour ne pas dire majoritaires – à estimer que la violence contre les personnes s’est affranchie de toute limite. C’est l’une des conclusions à laquelle arrive Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop, qui analyse ici le phénomène, estimant que cela sera l’un des enjeux majeurs des futures élections. Il faut bien dire que la réalité ne nous incite guère à l’optimisme et il faut être un sectaire de gauche à la Mélenchon, qui se définit désormais comme un «Maghrébin européen», pour estimer que l’immigration et les migrants – clandestins ou pas – n’y sont pour rien.

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lundi, 19 avril 2021

La geste d’une reine

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Bertrand de Saint-Vincent

Les images des funérailles s’enchaînent dans un alignement tiré au cordeau. Nulle place pour l’amateurisme ou l’inspiration de dernière minutes dans ce ballet dicté par les siècles. Pour ses adieux au prince Philip, la monarchie britannique a sorti le grand jeu. Parade militaire dans les allées du château de Windsor. La famille, réduite aux plus proches - 30 personnes — avance d’un pas égal derrière le Land Rover, dessiné par le duc d’Édimbourg, sur lequel repose son cercueil ; une casquette et un sabre d’officier trônent sur ce dernier.

Sur son passage, les gardes inclinent respectueusement la tête. Émotion et humilité. Les larmes du prince Charles, le collier de la reine, que porta un jour Diana, resplendissant autour du cou de Kate Middleton. Il n’y a pas de hasard. Le soleil se reflète sur la carrosserie de la Bentley bordeaux à bord de laquelle a pris place Elizabeth II; il fait scintiller les décorations épinglées sur les habits noirs des Royals. Le ciel est d’un bleu roi, l’air limpide. La musique d’un requiem sur mesure : trompettes de la Royal Navy, sifflement des pipes de marins, notes de cornemuse du régiment  royal d’Ecosse. Le son du canon et celui des cloches, l’hymne britannique – God Save the Queen – et les chants religieux. Une minute de silence réunit le royaume.

A l’entrée de la chapelle Saint-Georges, l’archevêque de Canterbury accueille la souveraine. Le moindre geste est millimétré. La procession funéraire n’a pas excédé huit minutes. Seule au monde, une vieille dame pénètre dans l’église et s’assoit  dans la stalle qui lui est réservée. Au-dessus de son masque noir, son regard perdu fixe le vide qu’a laissé en elle le départ de son époux.

À la fin de la cérémonie, les caméras suivent un bref échange entre William et Harry. Tout cela ne formerait qu’un tableau magnifique, mais éphémère, si ces images n’étaient reliées entre elles par le lien sacré de la monarchie. C’est ce régime, à l’aura mystérieuse, qui confère à ces gestes leur grandeur et à une nonagénaire sans vrai pouvoir, celui, irritant pour certains, de sublimer le monde.

Source : le Figaro 19/04/2021

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jeudi, 15 avril 2021

Les désaccords d’Evian

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Etienne Defay

C’est l’histoire d'un ven­deur d'eau qui avait oublié que les musulmans de France étaient en plein ramadan. Ce mardi, la personne chargée du compte Twitter de la marque Evian postait un message demandant si tout le monde avait bien bu un litre d'eau aujourd'hui. Il n'en fallait pas plus pour déchaîner les mu­sulmans du réseau social accusant la marque d'islamophobie manifeste. Comment peut-il oser demander si tout le monde a bu aujourd'hui alors que les croyants n'avaient pas le droit de boire ? Devant le torrent d'insultes et de menaces, et plutôt que d'assumer sa question, la marque a présenté ses ex­cuses.On serait presque tenté de penser que Pilate s'était lavé les mains avec de l'eau d'Evian spécialement importée par galère.

Cette affaire est anodine mais elle révèle deux choses : premièrement, la France tout entière est censée se mettre au pas du ramadan. Les entreprises et les citoyens sont priés de s'abstenir de parler 'de nourriture ou d'eau en public de peur d'exciter la susceptibilité de ses ha­bitants musulmans. Deuxièmement, elle démontre la force de frappe de ces mêmes musulmans capables de faire faire demi-tour à n'importe qui. Elle est révélatrice de la peur qui paralyse l’opinion dès qu’il s’agit de cette frange de la population. Un tag sur une mosquée ? Le ministre de l’Intérieur se déplace. Pour les catholiques, il faut au minimum une église qui brûle pour espérer voir un ministre arriver.

A vrai dire, depuis plusieurs mois, le climat est irrespirable. Pas à cause d'une supposée et délirante islamophobie d'Etat comme aime à le prétendre la France Insoumise pour raisons électo­rales évidentes, mais bien à cause de cette montée en puissance d'un isla­misme grimpant maquillé en indigé­nisme. Ne serait-ce que l'annonce de la sortie d'un album de slam interprété par Tariq Ramadan. Un exercice artis­tique douteux qui voit l'ex-meilleur ami musulman de la gauche parisienne déclarer « Vous allez perdre vos pri­vilèges et votre identité. Vous serez sauvagement remplacés ». Tout un programme. Dans ce climat irrespirable ponctué de violences gratuites (qui a parlé de Christophe, 45 ans, égorgé au bas de son immeuble dans le Nord ?), de séparatisme avéré et d'attaques ter­roristes, la France parvient encore à être prise en otage par une supposée islamophobie. Qui parmi les musul­mans dénonce cette supercherie ? Dans le concert de pleureuses, heureusement certaines réactions de bon sens comme Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande mosquée de Paris qui a estime sur RTL qu'il n'y a « pas du tout » un climat anti-musulmans en France.

Il y a quelque chose de fascinant d'ailleurs à voir les journalistes chercher frénétiquement des figures médiatiques de l'islam affmner la paix et la modé­ration sur une antenne ou une chaîne de télévision. Une fois que vous avez invité plusieurs fois l'imam Chal­ghoumi, vous tournez vite en rond. Le débat sur le séparatisme a montré un sursaut français léger, l'affaire des mos­quées de Strasbourg a fait tweeter tout le monde, mais derrière, rien. La conquête se poursuit. La seule chose que demande la France, c'est qu'elle se fasse en douceur.

Source : Présent 15/04/2021

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lundi, 12 avril 2021

Vaccination : pour ou contre ?

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Nos amis du site Nice-Provence.info ont constitué un petit dossier sur la vaccination et en arrivent à la conclusion que cela ne relève pas d'une urgente nécessité tant les interrogations demeurent quant à l'efficacité réelle des différents vaccins. A voir ici

 

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Vers toujours plus de cc diversité

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Franck Delétraz

Cette fois, c'est bien fini : après moult revi­rements et déclarations contradictoires, Macron a donc officiellement annoncé jeudi aux hauts cadres de la fonction publique réunis lors d'une « convention des manageurs de l'Etat » la suppression de la très prestigieuse Ecole nationale de l'adminis­tration créée en 1945 par le général De Gaulle, et son remplacement dès 2022 par un « Institut du Service public ». Une décision censée évidemment répondre aux nombreux contempteurs de cette école qui, non sans raison, lui reprochent sa déconnexion du peuple français, mais dont on aurait tort de croire qu'elle est seulement démagogique. Car, derrière la volonté affi­chée de produire des élites davantage au fait de la réalité quotidienne de nos compatriotes, l'objectif est d'abord et surtout de promouvoir la « diversité »dans les plus hautes sphères de l'administration et de !'Etat.

Si les grands médias présentent aujourd'hui cette décision de Macron comme la conséquence directe de la crise des Gilets jaunes, celle-ci s'inscrit en réalité davantage dans le cadre de la vaste entreprise de subs­titution des élites françaises par des  « jeunes »issus des minorités engagée depuis maintenant des années dans l'ensemble de nos grandes écoles. Entreprise qui puise elle-même sa source dans les écrits nauséabonds du marxiste Bourdieu qui, dès les années 60, dénon­çait la « monopolisation » de ces prestigieux établissements par les «héritiers de la culture dominante». D'ailleurs, le chef de l'Etat lui-même n'a guère tenté de cacher le but ultime de cette suppression puisque, annonçant par la même occasion son remplacement prochain par l'« Institut du Service public »,celui-ci a largement insisté sur le fait que cette nouvelle école de formation des hauts fonctionnaires aura en priorité pour mission de...« sélectionner des profils moins dé terminés socialement ». En clair : davantage de candidats issus de l'immigration et des banlieues ethniques.

« La France a besoin d'une élite »

Une volonté de promouvoir la « diversité »dansles plus hautes sphères de l'administration française qui était déjà présente dans le rapport que lui a remis Frédéric Thiriez en février 2020, mais que le président n'a,semble-t-il, pas osé suivre jusqu'au bout puisque, dans ses conclusions, le chef de la Mission d'information sur la haute fonction publique allait jusqu'àpréconiser le recrutement des hauts fonctionnaires sur la base d'un concours remanié, appliquant notamment la discrimination positive à son entrée...

Bref,quoi qu'il en soit,cette condamnation à mort de !'ENA n'a évidemment pas laissé indifférente l'opposition. Notamment à droite, où Bruno Retailleau a, à juste titre, assimilé la décision du chef de l'Etat à « la politique du bouc émissaire ». En effet, a expliqué le patron des sénateurs LR, en rappelant que la France avait « besoin d'une élite »,« on supprime l'ENA pour ne pas avoir à réformer l'Etat. [...] Le problème, ce n'est pas l'ENA. Le problème, c'est le politique qui doit diriger son administration ».

Source : Présent 10/04/2021

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dimanche, 11 avril 2021

Un nouveau numéro du journal québécois : Le Harfang

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Harfang : Le magazine de la Fédération des Québécois de Souche – Vol. 9 N° 4
 
Prendre du recul pour mieux analyser, comprendre, voir, et surtout se diriger, c’est le rôle du magazine : Le Harfang.
 
Au sommaire :
 
Dans ce numéro, un entretien avec André Gandillon, directeur de la revue française Militant, autour du thème de la refonte de l’économie.
 
Sylvain Gauthier pour sa part, aborde l’épineux sujet de la décroissance.
 
C.E. Boilard remet l’histoire à l’endroit sur l’historique de nos relations avec les divers peuples amérindiens.
 
Nous accueillons également dans nos pages la contribution du prolifique auteur français George Feltin-Tracol.
 
Achat et abonnement : harfang@quebecoisdesouche.info ou quebecoisdesouche.info cliquez ici

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À PROPOS DE LA CHASSE À COURRE

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Tirons sur la chasse !

Article publié dans le n°56 (hiver 2020 2021 - cliquez ici) de la revue Synthèse nationale dans la rubrique "Les pages du marquis".

Jean-Paul Chayrigues de Olmetta

Écrivain, directeur d'émission sur Radio Courtoisie, Président des Amis de Synthèse nationale.

Eh bien oui, je suis un monstre. J'assume ! J'aime la France. Celle des rois et des deux empereurs. J'apprécie les visites dans les autres pays. Enrichissantes... Mais, après chaque pérégrination, quelle joie de retrouver l'Hexagone !

Je ne peux prier que dans la Tradition (que voulez-vous ? Mon éducation sans doute) et suivre la Sainte-Messe qu'en latin.

Je suis fanatique du Grand Opéra appréciant, toutefois, Edith Piaf et Léo Ferré, entre autres. J'ai été élevé par un beau-père éditeur de musique et surtout administrateur de la Réunion des Théâtre lyrique nationaux.

Je déguste le spectacle de la corrida (à laquelle je me suis exercé, à Séville, dans les années soixante...) l'un des symboles forts de l'Espagne triomphante et machiste. En tête, j'ai le souvenir des amours brûlantes du célèbre matador Luis-Miguel Dominguin et de notre B.B. nationale qui n'avait pas encore pensé à sa fondation pour les animaux. Il est tout à son honneur de ne rien renier.

Et voici le bouquet : je suis passionné de chasse à courre ! Horreur, je n'ai aucune explication à cette dépendance ("addiction" en français...).

Régulièrement (accidents ou pas) la vénerie revient sur le devant de la scène médiatique toujours pour exiger sa mort. La Covid met temporairement en recul cette fureur réactivée l'an passé à la suite d'un drame. Une femme, enceinte de six mois, morte à la suite de morsures de chiens (sic).

La triste affaire du chien Curtis

Penchons-nous sur cette histoire éclairante sur le sujet. Un an déjà... Le 3 novembre 2020 les médias annoncent sommairement les conclusions officielles sur la mort d'Élisa Piarski. Son décès avait provoqué beaucoup de tapage... Et pour cause.

10 novembre 2019, Forêt de Retz (Aisne). Tôt le matin, la jeune Élisa part courir avec Curtis, le chien de Christophe Ellul, son compagnon. Au lointain se déploie une chasse à courre avec une meute d'une quarantaine de chiens de grande vénerie (des "Français tricolores"). Il semblerait qu'Élisa ait croisé un promeneur avec un chien. Curtis s'énerve, s'agite et la mord. Apeurée elle appelle son maître et entraîneur (qui le dresse à la discipline du "mordant", interdite par la loi). Arrivé sur place, il constatera la mort de son amie couverte de morsures. Immédiatement, la rumeur devient version officielle : "Elle a été dévorée par des chiens. On connaît les coupables, la meute... Si la chasse à courre était interdite, de telles horreurs ne se produiraient pas !"... Jacques de La Palice, le maître d'équipage incriminé fût jeté en pâture aux "anti-tout" particulièrement remontés contre la chasse de toutes natures. Très digne, il tentait (precdicare deserto) d'expliquer, en vain, que les heures, lieux, traces des chiens ne correspondaient curieusement pas à la triste réalité. Ses chiens n'étaient pas concernés. Que nenni ! "À mort le mosieu du château ! "

Au final, il s'avère qu'après une année d'expertises nombreuses, fiables (et coûteuses) concernant l'ensemble de la meute, le seul coupable est Curtis. Il n'y aura aucune excuse. Que des protestations véhémentes du propriétaire de Curtis. J'imagine bien volontiers sa tristesse : sa compagne et son bébé sont morts et Curtis promis à l'euthanasie. J'espère que le sort de la chasse à courre n'est pas encore joué. Je crois à la résistance des veneurs qui sont mieux préparés pour disserter de la vénerie que les "écolos" revanchards volontairement aveuglés sur le sujet (comme sur bien d'autres).

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vendredi, 09 avril 2021

Le maire d’Alberville pris au piège par la République elle-même

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Comment je suis obligé d’autoriser la construction d’une école islamiste turque

Par Frédéric Burnier Framboret, maire d’Albertville

Le 7 avril, le tribunal administratif de Grenoble m’a condamné à signer un arrêté accordant le permis de construire d’une école privée portée par l’association Confédération islamique Millî Görüs (CIMG). Cette association est celle qui, actuellement, construit la mosquée de Strasbourg et qui fait partie des trois organisations ayant refusé de signer  la charte des principes pour l’islam de France.

Le groupe scolaire envisagé comprendra 16 classes, un réfectoire, une cuisine, un gymnase. La capacité de cet établissement s’élèvera à 400 élèves au total, ce qui représente un quart des 1 200 écoliers de notre commune. Cette nouvelle école, de par son ampleur, aura des conséquences immédiates dramatiques : la fermeture de plusieurs classes, voire à terme d’une école publique, ainsi que la polarisation d’un quartier pour lequel je travaille depuis mon élection en 2017, afin d’y instaurer un vivre ensemble solidaire et harmonieux.

L’intention affichée du CIMG est de créer une école privée, prodiguant un enseignement « hors contrat », sur des bases et des valeurs premières qui ne sont pas celles de notre République. Cette construction d’école s’inscrit dans le projet global de la fédération européenne dépendant du CIMG : construire des écoles après avoir réalisé des mosquées. À Albertville, la mosquée a été achevée en 2014.

Ce projet est envisagé au cœur d’un quartier de 3 000 habitants, classé prioritaire au titre de la politique de la ville. L’État et les collectivités locales financent de nombreuses actions pour le renouvellement urbain du quartier dans le domaine du cadre de vie, de la cohésion sociale et du développement économique. Quatre orientations principales sont privilégiées : la jeunesse, la lutte contre les discriminations, l’égalité femme- homme, la citoyenneté et les valeurs de la République.

Voilà des faits, qui, lorsqu’on les met côte à côte, posent une vraie question sur le fonctionnement et la cohérence des moyens dont disposent nos institutions pour protéger notre République et faire respecter ses principes.

Pour l’élu local que je suis, maire d’une ville de 20 000 habitants située dans le dynamique département de la Savoie, ce projet d’école privée est en contradiction totale avec les objectifs de la convention de renouvellement urbain signée par les collectivités locales avec l’État en 2019. Cette convention prévoit, pour tout projet, l’adhésion aux valeurs de la République et la nécessaire collaboration des établissements scolaires publics. D’ailleurs, le principal groupe scolaire primaire existant est soutenu par des crédits pédagogiques nationaux pour qu’il devienne un des vecteurs d’attractivité du quartier. Un important projet municipal
de réhabilitation de plusieurs millions d’euros, subventionné en partie par l’État, est également en cours pour cet établissement, l’un des plus importants de Savoie.

Donc, d’un côté nous avons une organisation privée, confortée par une décision de justice pour mettre en œuvre un projet démesuré et inadapté au territoire, et qui revendique de par son appartenance ne pas vouloir s’intégrer dans un autre système. La crainte clairement exprimée de ses dirigeants est l’assimilation de la jeunesse turque aux valeurs républicaines de la France ; ils militent en faveur d’une partition territoriale qui polarise la vision de la société entre un « nous » et un « eux ».

J’ai rencontré deux fois le président national du CIMG France, Fatih Sarikir, lors de l’instruction du permis de construire et pendant le recours judiciaire. Celui-ci, défendant son projet démesuré, m’a expliqué la chance qu’avait Albertville d’avoir été choisie pour ce projet, et m’a également promis que ses portes seraient ouvertes pour les services de la ville et les habitants d’Albertville... Un monde inversé en quelque sorte, où le représentant d’un pays étranger devient l’aménageur et l’hôte de la cité laïque et républicaine sur son propre territoire.

De l’autre côté, nous avons l’État français, qui finance des projets ambitieux de réaménagement urbain et d’intégration, mais qui ne donne pas aux maires des moyens législatifs efficaces pour contrer et empêcher ce type d’implantations qui lui sont clairement en opposition et qui mettent en péril les fondements de notre société par l’éducation de nos enfants.

Entre les deux, des élus locaux en première ligne et au plus près des réalités mais démunis en pareille situation. Il est urgent que le Parlement adopte des dispositions législatives adaptées pour permettre aux maires de contrer l’installation d’associations ou des entreprises pilotées par des puissances étrangères qui favorisent une cristallisation identitaire au cœur de nos territoires.

Source : Le Figaro 9/04/2021

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Confinement, vaccins… qui croire ?

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Entretien avec Alain de Benoist

sur le site Breizh-info.com

Breizh-info : Fermeture des écoles, limitation des déplacements, brimades, la folie sanitaire continue en France. En tant qu’observateur avisé de la vie publique dans notre pays, n’êtes-vous pas fasciné par la passivité des citoyens face à des autorités qui, pourtant, font quotidiennement preuve d’incompétence (ou de malhonnêteté) ?

Alain de Benoist : En mars 2020, à l’époque du premier confinement, j’avais écrit qu’on pourrait y voir un test de soumission grandeur nature. La passivité dont vous parlez confirme à première vue mon propos, ce qui ne veut pas dire d’ailleurs qu’elle durera éternellement. Mais quelle est la cause profonde de cette soumission, qui n’est qu’une variante de la vieille thématique de l’esclave amoureux de ses chaînes (la « servitude volontaire » de La Boétie) ? On sait depuis longtemps que le meilleur moyen de faire accepter des restrictions des libertés est de les justifier par la nécessité de garantir la santé ou la sécurité (ou encore par la « menace terroriste »). Mais il me semble qu’il faut aller plus loin.

A la source de cette passivité, je vois d’abord un sentiment d’impuissance. Les citoyens savent très bien qu’on leur impose des règles dont beaucoup sont absurdes, voire grotesques. Ils savent très bien que les pouvoirs publics ont géré cette crise sanitaire d’une façon lamentable. Ils voient bien qu’après avoir cafouillé sur les masques et sur les médicaments, on cafouille sur les vaccins. Ils voient bien que l’Europe a fait la preuve de son inexistence en s’avérant incapable de mettre au point une politique commune, et que notre système de santé est incapable de s’adapter à l’épidémie parce qu’on l’a traité depuis des années comme une entreprise privée, soumise aux règles du zéro stocks et des flux tendus. Ils voient bien également qu’en voulant sauver des vies individuelles par le « distanciel » et le télétravail, on est en train de disloquer le corps social. Ils se sentent exilés (sous le fascisme italien, on appelait confinati ceux qu’on exilait dans des îles lointaines !). Mais ils se sentent surtout impuissants, parce qu’ils sont confrontés tous les jours à des informations totalement contradictoires (auxquelles s’ajoutent encore les affirmations des virologues de comptoir et des épidémiologistes autoproclamés, pour ne rien dire des délires complotistes).

La question que tout le monde se pose et qui rend fou, c’est : qui doit-on croire ? Aux débuts de la pandémie, Macron disait qu’il fallait suivre les avis du « Conseil scientifique », c’est-à-dire considérer leurs recommandations comme des ordres (il semble en être revenu depuis). On a vu alors le mythe de l’expertocratie fondée sur « la science » exploser en direct, puisqu’on a rapidement découvert que « ceux qui savent » ne sont pas d’accord entre eux. Du coup, les gens n’y comprennent plus rien. Tous leurs repères ont disparu. Ils en ont assez, mais ils ne savent pas quoi faire. C’est la raison pour laquelle ils se résignent, jugeant de la situation sous l’horizon de la fatalité. Cela n’aura peut-être qu’un temps, mais pour l’instant on en est là.

Breizh-info : N’est-ce pas la peur, finalement, qui pousse les individus, les uns à côté des autres, à ne pas, à ne plus réagir ? Il semblerait que l’homme occidental ait désormais peur de tout (de mourir, d’agir, de vivre…). Est-ce le signe de quelque chose de potentiellement grave civilisationnellement parlant ?

Alain de Benoist : Il est sûr que dans la société des individus, l’opinion dominante est qu’il n’existe rien de pire que la mort (d’autant plus que pour la majorité de nos contemporains il n’y a rien après). Cette opinion est caractéristique de toutes les époques décadentes, alors qu’à d’autres époques on estime que la servitude ou le déshonneur sont pires que la mort et que certaines causes méritent que l’on donne sa vie pour elles. Parallèlement, la vie est prise comme un absolu sans particularités, ce que les Grecs appelaient zoè, la « vie nue », la simple existence biologique, par opposition à la bios, le mode de vie, la vie pleinement vécue. De nos jours, on se préoccupe beaucoup de l’allongement de l’espérance de vie, c’est-à-dire de sa simple durée, plus rarement de son contenu. Comme le dit l’excellent Byung-Chul Han, « la quête de la vie bonne a cédé la place à l’hystérie de la survie ». Ceux qui veulent le plus survivre sont aussi ceux qui n’ont jamais vécu. Voilà pour l’aspect « civilisationnel ».

Cela dit, il ne faut pas disqualifier la peur, comme le font ceux qui roulent les mécaniques en répétant « même pas peur ! » pour se rassurer. La peur n’est pas seulement le fait des froussards : seuls les inconscients n’ont jamais peur. Les gens courageux ne sont pas ceux qui ne connaissent pas la peur, mais ceux qui la surmontent. Il y a aujourd’hui beaucoup de raisons d’avoir peur : peur du chaos qui s’étend partout, peur de la précarité sociale, peur des faillites et des fermetures de petits commerces qui vont faire suite à la pandémie, peur d’une crise financière mondiale, etc. Les uns ont peur de voir Marine Le Pen arriver au pouvoir, d’autres ont peur des racailles et des « islamo-gauchistes ». Toutes ces peurs ne se valent pas, la grande question restant de savoir si, face à elles, on se résigne ou si l’on résiste. Mais la peur n’est pas toujours un fantasme.

Breizh-info : N’y a-t-il pas un paradoxe en France actuellement avec l’introduction à venir d’un possible droit à l’euthanasie par les mêmes autorités qui sacrifient une population pour sauver un maximum de vieillards ?

Alain de Benoist : On n’aurait pas de mal à vous répondre que les vieillards actuellement hospitalisés en réanimation ne sont pas forcément candidats à l’euthanasie ! C’est un peu comme si vous trouviez paradoxal qu’on cherche à toujours mieux protéger les enfants alors même qu’on autorise l’avortement…

Breizh-info : Comment expliquez-vous par ailleurs que cette peur se soit diffusée au niveau mondial, à tel point que des pays n’ayant rien à voir avec des démocraties occidentales agissent finalement de la même façon ? Toute raison a-t-elle quitté notre planète ou bien est-ce dans l’ordre des choses ?

Alain de Benoist : A des degrés divers, le virus s’est diffusé dans le monde entier. Il est assez logique que les mêmes causes provoquent les mêmes effets. Notons quand même que les pays considérés (et bien souvent dénoncés) comme « illibéraux » sont, dans l’ensemble, ceux qui ont combattu l’épidémie avec le plus d’efficacité. Quand le moment sera venu de dresser un bilan, il y aura peut-être quelques leçons à tirer de ce côté-là.

Breizh info cliquez ici

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jeudi, 08 avril 2021

Je suis assigné à résidence sur mon lieu de vacances !

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Hugues Bouchu

Si l’on vous annonçait du soir au lendemain l’impossibilité de vous rendre chez soi, sous prétexte d’une nouvelle et énième attestation de déplacement, que feriez-vous ? Aussitôt averti, je m’en requiers auprès des services du ministère de la Santé, autrement dit «Corona gouv ».

Car en effet, je me suis déplacé en région pour un séjour familial. Tout était ficelé, en bonne et due forme, avec la confirmation des mêmes services ministériels. Billets de train réservés à une date antérieure aux déclarations du gouvernement, départ prévu avant le confinement national et retour au domicile en date convenue avec « CoronaGouv. »… Tout semblait donc accordé.

Or, à l’appui d’une nouvelle attestation dérogatoire décidée et publiée dans la nuit, plus rien ne m’autorisait  à me déplacer en train sur une longue distance. Je devais prendre mes inquiétudes en patience en élaborant plusieurs sorties de secours.

Je me suis donc à nouveau rapproché des mêmes autorités, mais c’était se confronter aux murs d’une administration policée… Rien n’y faisait, j’aurais dû « anticiper mon retour bien avant la période pascale tolérée par notre président de la République », pour reprendre les termes qui me reprochaient ma situation…

Heureusement que je n’ai pas d’obligation impérieuse, professionnelle ou autre, mais jusqu’à nouvel ordre je suis assigné à résidence sur les lieux de mes vacances…
À une époque, nous étions confrontés à deux zones. L’une occupée, l’autre « libre »… Pour autant, il fallait aussi une autorisation de déplacement délivrée par des autorités au pouvoir. Cela s’appelait un « ausweis »…

Il ne me reste plus qu’à attendre que nos libertés retrouvent leur liberté.

Hugues Bouchu est délégué des Amis franciliens de Synthèse nationale

Source Riposte laïque cliquez ici

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mercredi, 07 avril 2021

Vacciner n’est pas libérer ?

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Paul Vermeulen

L’expression  « tricher n'est pas jouer » s'entendait beaucoup autrefois dans les cours de récréation. Au sujet de la pandémie, le gouvernement triche souvent avec la vérité, les chiffres, la communication, changeant les règles d'un jeu qui, de toutes les façons, n'est pas clair tant les règles en sont incompréhensibles. « Tricher n'est pas jouer»? « Vacciner, n'est pas libérer» non plus, semble-t-il.

Saisi par un octogénaire vivant dans l'un des premiers départements concernés par les mesures de restriction maintenant étendues à tout le pays, le Conseil d'Etat a débouté sa demande. Que voulait-il ? Etre libre de se déplacer car il a reçu ses deux doses de vaccin. Problème réglé ? Non. Malgré les multiples affir­ mations des divers membres du gouvernement, être vacciné contre le coronavirus ne permet pas de se déplacer en France. Dans son ordonnance rendue le vendredi 2 avril, la plus haute juridiction adminis­trative française indique que « les personnes vaccinées peuvent demeurer porteuses du virus et ainsi contri­buer à la diffusion de l'épidémie ». La même ordonnance précise que le vaccin contre le Covid-19 « n'éli­mine pas complètement » le risque de contamination et que cette « atteinte à la liberté individuelle [...] ne peut en l'état, au regard des objectifs poursuivis, être regardée comme disproportionnée en tant qu'elle s'applique aux personnes vaccinées». Olivier Véran a confirmé le rejet de la requête. Etre vacciné ne rend donc pas plus libre.

La France est ainsi devenue le territoire d'Ubu roi. Les personnes vaccinées sont considérées comme ne l'étant pas puisque, à l'opposé de ce que répètent les mantras gouvernementaux, elles ne bénéficient pas d'une amélioration de leur situation quotidienne personnelle. Il n'y aurait pas encore assez de vaccinés, malgré la campagne de propagande d'un exécutif qui affmne le contraire tous les jours.Beaucoup pen­ saient que, une fois vaccinés, une fois franchi le cap de la peur de vaccins dont on ignore beaucoup sinon que les effets secondaires sont nombreux et dangereux, ils pourraient se déplacer librement sous réserve de bien appliquer les gestes barrières. Que nenni ! Vac­ cinés mais (faussement) confinés, comme tout le monde ! Une question vient évidemment à l'esprit : si cela ne permet pas la liberté de déplacement, autre­ ment dit si cela ne protège ni ceux qui sont vaccinés ni les autres, à quoi bon aller se faire vacciner ? Une autre question: pourquoi annoncer une vaccination prochaine des enseignants s'ils ne peuvent pas aller enseigner? Un nouveau mensonge pourrait bien se profiler : le vaccin ne conduira pas forcément à la sortie de la crise sanitaire. Ce que le gouvernement confirme par défaut, selon l'avocat de l'octogénaire, en motivant son refus par le fait que les vaccins« ne fonctionnent pas à 100 %» et qu'il y a« une incertitude sur ces vaccins».Ce sont les mots de deux mémoires communiqués par le ministère de la Santé. La vac­ cination à grande échelle démarrerait-elle avec des vaccins qui ne fonctionnent pas vraiment ?

PS : Le Pdg de Moderna, Stéphane Bancel, Français vivant aux Etats-Unis, figure au baromètre de Forbes où il vient de rentrer parmi les plus riches du monde.

Source : Présent 07/04/2021

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mardi, 06 avril 2021

ERIC ZEMMOUR : UN CANDIDAT PAR-DELÀ LES SONDAGES ET LES AUGURES

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Jacques Bompard, maire d'Orange

Plus l’hypothèse Zemmour s’immisce dans le paysage politique de la future présidentielle, plus les sondages tentent de cerner les contours exacts de cette envie populaire. Au risque de la discréditer ? Nous ne pensons pas. Au contraire, elle s’enracine. De parution en parution, Eric Zemmour continue de grimper sensiblement. Jusqu’à atteindre des scores à deux chiffres que beaucoup de candidats en lice ou en embuscade attendent et espèrent.

En février, il est crédité de 13% d’intentions de vote, tandis qu’un mois plus tard, le voici déjà à 17%. Certes, concernant ce dernier résultat, il est légitime de s’interroger sur la fiabilité des données puisque le contexte testé est totalement biaisé : en l’occurrence, l’absence de Marine Le Pen et de Nicolas Dupont-Aignan sur la ligne de départ. Le politologue Jérôme Sainte-Marie déplore longuement dans un entretien ce cas d’école si éloigné de la réalité.

Peu importe à vrai dire, car ces raisonnements byzantins sont bien obscurs pour l’esprit du lecteur et de l’électeur qui retient un nombre entre 13 et 17 %, en concurrence avec les trios de tête régulièrement testés. Et déjà devant toutes les candidatures de la gauche et de l’extrême-gauche. Car c’est aussi là un enseignement de ces sondages que de révéler l’humeur profonde d’un pays en phase avec le sens des réalités. Et ce, de manière bien plus profonde qu’on ne veut le faire paraître dans les médias entièrement centrés sur des problématiques sociétales tandis que le peuple subit de plein fouet le changement de civilisation sur fond d’insécurité violente et de paupérisation. 

Lire aussi : 13% des Français prêts à voter pour Éric Zemmour en 2022

La France, encore pour un temps majoritaire, qui est gardée à vue de 18 heures à 6 heures du matin, qui respecte la loi et les dérèglements absurdes d’une administration arbitraire, qui prend son mal en patience, espère voir surgir celui qui sera capable de répondre à son silencieux appel et attend de savoir à qui donner sa foi et sa voix.

Cette France ne veut pas vivre dans le cauchemar du « vivre-ensemble » même si elle conserve quelques naïvetés issues de la propagande mitterrandienne. Propagande superficielle dont la jeunesse est depuis longtemps guérie. Moins de 40 ans après « Touche pas à mon pote », la réalité des collèges et lycées, ce sont les rixes entre bandes rivales inter-ethniques où seule la toponymie conserve un accent de la France d’antan. La liste est longue et non exhaustive : un gamin poignardé à Chartres, un autre à Boussy-Saint-Antoine, une jeune fille plantée au ventre à Saint-Chéron, deux blessés graves à Champigny-sur-Marne, ou encore l’assassinat d’une adolescente tabassée et jetée vivante dans la Seine à Argenteuil. Le tout en moins de 6 semaines. La main jaune de Julien Dray et consorts a les doigts brisés comme le faux rêve qu’elle faisait mine de porter ! 

Pendant que caméras et micros du service public sont braqués sur les Traoré et Camélia Jordana, il demeure cette France invisible, ignorée, méprisée, à qui le Système désigne comme seul échappatoire le Rassemblement national, soit un parti normalisé composé d’apparatchiks alimentaires sans formation politique solide, jouisseurs et donc faibles.

La force de l’hypothèse Zemmour réside justement dans la possibilité de rendre le pouvoir de leurs voix à ces 70% de Français qui ne voient dans l’urne que déception, trahison et vanité

Résultat, le jeu démocratique se ferme sur une dialectique progressisme/populisme dans laquelle la seconde alternative est volontairement représentée par une formation médiocre et docile afin de détourner l’électeur. Le RN est au populisme ce que Les Verts sont au progressisme : une caricature de lui-même dont la capacité de séduction doit toujours demeurer en-deçà de sa force de dissuasion électorale. Il ne reste alors pour les Français que la résignation ou la fuite en avant par l’abstention, laquelle n’entame pas la légitimité d’un Système qui a verrouillé le droit à son avantage. 

La force de l’hypothèse Zemmour réside justement dans la possibilité de rendre le pouvoir de leurs voix à ces 70% de Français qui ne voient dans l’urne que déception, trahison et vanité. Les mêmes qui ne veulent pas rejouer le second tour Macron-Le Pen parce qu’ils le savent sans espoir. Le pire étant toujours certain, nul doute que les détestables élites présidant à nos destinées tablent sur cette désaffection du peuple français et sur le renfort de voix allogènes stipendiées et séduites à force de clins d’œil insistants et racoleurs. Souvenez-vous de la danse du ventre d’Emmanuel Macron sur Brut au mois de novembre désavouant la police et l’accusant tacitement de violences racistes. Ou encore l’aplatissement à sens unique sur la question algérienne… Est-il besoin d’aller plus avant pour montrer le cynisme de la trahison ?

Prisonniers de leur incapacité à incarner une droite de combat face à Macron qui occupe les positions du centre libéral, les LR ne représentent aucune alternative

Autre raison de croire en l’hypothèse Zemmour : le champ de ruines des droites sur l’échiquier politique. Cette droite en mal de chef qui espérait le retour de Sarko comme celui du Messie, et qui se retrouve le nez dans le caniveau du fait des ennuis judiciaires de l’ancien président. En effet, des indiscrétions savamment fuitées laissent entendre que Nicolas Sarkozy serait prêt à soutenir Emmanuel Macron en échange d’une indulgence des juges. « Après les juppéistes, ce serait donc au tour des sarkozystes de rejoindre le camp macronien. LR en mourra et ceux qui ne veulent pas de Macron devront se trouver un autre champion », affirme avec justesse Eric Zemmour lui-même, dans Le Figaro magazine du 12 mars. Prisonniers de leur incapacité à incarner une droite de combat face à Macron qui occupe les positions du centre libéral, les LR ne représentent aucune alternative. Le RN ne profite pas de l’aubaine, et navigue à vue entre la tentation de tout abandonner pour une respectabilité illusoire et un positionnement économique, social et sociétal désormais à gauche. Pire, sur les questions essentielles des frontières et de l’islamisme, le message est brouillé par des déclarations favorables à l’Espace Schengen et complaisantes envers l’islam. Cette absence de cohérence déstabilise les derniers électeurs motivés, et laisse le champ libre au surgissement d’une nouvelle figure.

Cette surprise ne doit pas en être vraiment une. Il faut qu’elle soit attendue et comme désirée, car nous n’aimons que ce que nous connaissons. Cet homme à la fois neuf et médiatique ne peut-être qu’Eric Zemmour. Un profil hors parti et même hors politique qui ajoute les vertus de courage et d’intelligence nécessaires à la réussite d’une telle entreprise. 

A ceux qui craignent qu’une candidature d’Eric Zemmour divise le camp national, je leur retourne une simple question : quels sont ceux qui s’en offusquent ? Pour invalider ce doute rhétorique, il suffit de se pencher sur le CV des inquiets, et qu’y voyons-nous ? Non pas la marque des hommes libres, mais celle d’une défense corporatiste et d’intérêts si fragiles que la moindre idée en dehors de la boutique leur fait craindre de les perdre…

Le RN ne profite pas de l’aubaine, et navigue à vue entre la tentation de tout abandonner pour une respectabilité illusoire et un positionnement économique, social et sociétal désormais à gauche

Décidément non, on ne redresse pas un pays avec quelques affidés qui doivent certainement tout à la marque, mais qui en ont oublié l’esprit de service et l’ascèse que réclame le combat pour le Bien commun. Cela n’empêche pas la permanence d’hommes de valeur dans le parti de la Reine, mais ce ne sont pas ceux qu’on entend sur le sujet.

C’est le vide monopolisateur qui maintient faussement le RN en respiration artificielle, mais l’empêche aussi de gagner en émulation et de provoquer les remises en cause salutaires. Ironiquement, Marine Le Pen n’est forte que de sa solitude et c’est là aussi sa profonde faiblesse. Car, comme l’a souvent rappelé Robert Ménard, Marine Le Pen ne pourra jamais gagner seule. La clairvoyance commande de ne pas avoir peur de ce qui avance dans le même sens si l’on possède la force de convertir. Et d’autant que l’arithmétique électorale oblige tout candidat à fédérer au deuxième tour. Encore faut-il pouvoir unir quelques forces, et non se retrouver comme à chaque fois dans la situation de l’éternel défait solitaire. 

Erreur stratégique mais naturelle, Marine Le Pen mène, depuis sa déclaration de candidature très avancée, une campagne de deuxième tour. Que quelques militants se réjouissent de voir leur championne au firmament un an avant l’échéance, cela est bien compréhensible. Cela est plus délicat pour un état-major qui confondrait optimisme et assurance. L’électeur, qui n’est pas le militant, n’aime rien tant que de contredire les pronostics et la forfanterie d’un candidat. C’est pourquoi il est toujours ridicule de prédire un quelconque résultat si tôt, et même quelques jours avant la date fatidique.

Emportée par le triomphalisme des sondages, gonflée par les flatteurs qui vivent à ses dépens, Marine Le Pen espère transformer ses pourcentages en prêts bancaires pour une troisième campagne présidentielle. Or, rien n’est moins certain. Le parti, déficitaire et réduit à peau de chagrin, n’est pas hypothécable avec ses 25 millions d’euros de dettes. Jean-Marie Le Pen a clos les comptes et dissous Cotelec, l’association de financement électoral qui avait prêté 6 millions d’euros pour la campagne de 2017. Quant à l’argent des prêts russes et émiratis, outre qu’il est temps de les rembourser, il faut bien avouer qu’il est dommageable de partir à l’élection pour défendre l’indépendance française avec des fonds intégralement étrangers…

Comme Eric Zemmour, je pense donc qu’il faut sortir de cette « malédiction française » qui veut que la droite soit toujours condamnée à n’être qu’une « ancienne gauche » alors même que le pays n’a jamais été autant en phase avec les revendications et les analyses de la droite du réel

Comme Eric Zemmour, je pense donc qu’il faut sortir de cette « malédiction française » qui veut que la droite soit toujours condamnée à n’être qu’une « ancienne gauche » alors même que le pays n’a jamais été autant en phase avec les revendications et les analyses de la droite du réel. Il n’y a qu’à voir les enquêtes d’opinion sur le travail, sur l’immigration, sur la place de l’islam en France, sur la nécessité de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales, ou sur le sentiment enraciné de déclassement des classes moyennes et populaires. A l’instar du diagnostic révélé par la colère des Gilets Jaunes, jamais le fossé n’a été aussi grand entre les aspirations du peuple de France et sa représentation nationale, laquelle enferrée dans ses barrières idéologiques est incapable de comprendre et de répondre aux attentes de celui-ci.

La nécessité de porter Eric Zemmour jusqu’à la candidature demeure donc entière, et n’a jamais été aussi proche d’aboutir tant des milliers de personnes espèrent déjà en lui. C’est là notre première bataille. Continuons le combat jusqu’à la victoire !

Accès à la pétition : Je signe pour Zemmour

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Les droits de l'homme contre la démocratie

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L’historien et essayiste Jacques Julliard, analyse l’extension illimitée des droits fondamentaux dans notre société. Nous ne sommes plus une république de citoyens mais une république d’individus revendicatifs, s’inquiète l’intellectuel. Une vision consumériste du rapport à la cité imprègne désormais l’ensemble des institutions. Il est urgent de la combattre en restaurant la préoccupation de l’intérêt général.

Source Le Figaro 06/04/2021

A lire ICI

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Les rapports difficiles de l’UE avec la Turquie d’Erdogan

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Anne Rovan s’entretient ici avec Marc Pierini ancien ambassadeur de l’Union européenne en Turquie, aujourd’hui chercheur invité de l’ONG américaine Carnegie Europe. .

Le Figaro : Charles Michel et Ursula von der Leyen rencontrent ce mardi le président Recep Tayyip Erdogan à Ankara. Comment interpréter ce déplacement ?

Marc Pierini : Il est l’expression de l’ADN européen, selon lequel la négociation est toujours meilleure que le conflit ouvert. Cette visite me rappelle celle de l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk, au plus fort de la crise migratoire en 2015. Charles Michel et Ursula von der Leyen vont en Turquie avec un plateau d’argent chargé de présents, comme les émissaires allaient au palais de Topkapi au temps de l’empire. Il y a une crainte absolue de l’UE de voir Erdogan ouvrir ses frontières pour laisser passer les réfugiés. Elle accepte donc d’allouer des milliards supplémentaires dans le cadre de l’accord UE-Turquie, de parler de l’union douanière et des visas, ou encore de cette conférence sur la Méditerranée orientale voulue par la Turquie, et qui aurait pour conséquence de faire asseoir à la table le président de la «République turque de Chypre du Nord » que l’UE ne reconnaît pas.

La Turquie ne s’est-elle pas engagée dans la voie de la désescalade, comme le demandaient les Européens ?

Cette désescalade est surtout tactique. L’UE n’ayant rien cédé sur les frontières maritimes, Erdogan a été contraint de retirer ses bateaux. Mais aucune de ses positions de fond n’a changé. D’autant qu’il lui faut donner des gages aux nationalistes turcs. Ainsi, les discussions avec la Grèce ne progressent pas. La Turquie explique désormais que la solution de deux États séparés à Chypre est la seule viable. Concernant la Libye et l’embargo sur les armes, la position d’Ankara reste parfaitement bipolaire : elle est avec l’Otan quand ça l’arrange, contre l’Otan quand ça l’arrange.

Ce déplacement est-il un cadeau fait à Erdogan ?

Oui, car l’UE offre au président turc la visibilité qui lui est nécessai- re au moment où il durcit la répression interne. Cette faveur électorale est une erreur politique car Erdogan veut exclure la question de l’État de droit du dialogue avec l’Europe. Si c’était effectivement le cas, ce serait un déshonneur pour l’UE. Erdogan a besoin de se présenter comme le rempart indispensable à une Turquie qu’il dit être attaquée de toutes parts, mais, aussi, comme un interlocuteur respecté des Européens. Souvenons- nous qu’il n’y avait aucune référence aux droits de l’Homme dans le communiqué annonçant cette visite, publié dans la foulée de la visioconférence que Michel et von der Leyen avaient eue le 19 mars avec Erdogan. Rappelons-nous aussi que le projet de conclusions du Conseil européen du 25 mars ne prévoyait rien là-dessus non plus. Il a fallu que la Turquie dénonce, les 19 et 20 mars, la Convention d’Istanbul, limoge le gouverneur de la Banque centrale, procède à l’arrestation d’un député du HDP et lance la procédure d’interdiction de ce parti pour que les Vingt-Sept se ravisent et fassent figurer un paragraphe tout à fait modeste sur l’État de droit en Turquie. Les démocraties sont, certes, très mal équipées pour traiter avec une autocratie d’autant plus brutale qu’elle est face à un doute existentiel - les sondages qui ne garantissent pas qu’Erdogan arrive en tête au premier tour de la présidentielle, ni même qu’il soit réélu. Mais comment l’Europe peut-elle accepter de renier à ce point son histoire et ses principes ? Comment peut-elle abandonner les démocrates de Turquie alors même qu’elle soutient ceux de Biélorussie et de Birmanie ?

Quelle est votre explication ?

C’est le jeu constant du Conseil européen de maintenir l’unité. Il y a eu une pression considérable d’Angela Merkel sur ses partenaires car, avec une CDU en difficulté, elle ne peut pas se permettre de terminer son mandat sur une crise avec la Turquie. Elle ne peut pas prendre le risque de voir ce pays ouvrir ses frontières pour laisser passer les réfugiés. Il y a aussi un potentiel de déstabilisation de la société par certains Allemands d’origine tur- que et par tout l’appareil turc en Allemagne. Angela Merkel doit maintenir la paix sociale. Ce même souci prévaut aux Pays-Bas, en Belgique et bien sûr en France, en Alsace notamment.

La nouvelle Administration Biden permettra-t-elle de « clarifier » la position de la Turquie dans l’Otan, comme le souhaite Emmanuel Macron ?

L’arrivée de Biden retire du jeu de cartes d’Erdogan sa complicité personnelle de président à président. Souvenons-nous qu’il pouvait appeler Trump sur son téléphone portable quand celui-ci jouait au golf. Tout ceci n’existe plus avec Biden. La posture de Washington est beaucoup plus vigilante sur les droits de l’homme. Reste à voir comment cela va se traduire. Ce qui est clair, c’est que le déploiement de missiles russes par la Turquie est une ligne rouge beaucoup plus nettement exprimée que sous l’Administration précédente. Au plan militaire, les États-Unis renforcent également leur dispositif en Méditerranée orientale mais aussi leur point d’appui, leur coopération et leurs ventes militaires envers Athènes. Il y a un réel mouvement de vigilance envers Ankara. Les Européens vont-ils à nouveau laisser le problème aux États-Unis ? Je le redoute. Et c’est un faux calcul parce qu’il s’agit de la défense de l’Europe.

Source : Le Figaro 06/04/2021

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lundi, 05 avril 2021

Bernard Lugan revient sur les "décoloniaux"

Auteur de "Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance" (éditions Afrique Réelle cliquez ici), Bernard Lugan revient sur l'idéologie qui a conduit aux scandales de l'Unef, à l'injonction de se mettre à genou et à la haine de soi.

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Boulevard Voltaire cliquez ici

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dimanche, 04 avril 2021

Alexandra Slaby (auteur de "Histoire de l’Irlande de 1912 à nos jours") : « En 1916, les nationalistes révolutionnaires étaient encore très minoritaires »

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Source Breizh-info cliquez ici

Le 1er avril (et ce n’est pas un poisson) est sorti Histoire de l’Irlande, de 1912 à nos jours, édition réactualisée du livre d’Alexandra Slaby, édité dans la collection Texto (Tallandier).

Le lundi de Pâques 1916, une troupe d’insurgés part à l’assaut de la Grande Poste de Dublin et proclame l’Irlande indépendante. Les Britanniques mobilisent 6 000 soldats. À la fin de la semaine, l’insurrection a fait plus de 500 morts et 2 500 blessés. Du projet de Home Rule de 1912, promettant aux Irlandais une autonomie au sein du Royaume-Uni, aux négociations sur le Brexit, de sa genèse révolutionnaire jusqu’à la crise sanitaire, Alexandra Maclennan raconte la destinée singulière de la République d’Irlande. Elle revient sur la formation de son paysage politique, les origines et l’apaisement du conflit nord-irlandais, les scandales institutionnels qui ont ébranlé l’autorité de l’État et de l’Église, les mécanismes d’une prospérité aussi impressionnante que l’austérité qui s’en est suivie, pour conclure sur les toutes récentes révolutions sociétales.

Pour évoquer cet ouvrage, indispensable pour ceux qui souhaitent comprendre les évolutions de l’Irlande au XXe siècle et en ce début 21ème (et qui complètera ceux écrits, sur toute l’histoire de l’Irlande, par Pierre Joannon) nous avons interrogé Alexandra Slaby.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à l’Irlande et à son histoire ?

Alexandra Slaby  : Je suis venue à l’Irlande pendant mes études par un cours de littérature, un cours sur le roman irlandais au XXe siècle. J’étais passionnée par l’univers nouveau que je découvrais à travers la littérature : le rapport au passé, à la terre, à Dieu, à la famille, à la culture, au reste du monde. Et puis j’ai eu l’occasion d’enseigner deux ans à Trinity College Dublin au moment où j’entamais ma thèse de Doctorat sur la politique culturelle irlandaise. J’ai lu tous les débats parlementaires sur la question. J’ai interviewé des ministres et des hauts fonctionnaires. Un autre univers, une autre vie politique structurée par un clivage unique issue de son histoire nationale que j’ai voulu découvrir.

Breizh-info.com : 1912. Home Rule. Point de départ d’un siècle mouvementé pour l’Irlande. Que s’est-il passé ?

Alexandra Slaby  : En 1912, après deux échecs, le projet de loi sur le Home Rule qui proposait de donner à l’Irlande une autonomie législative locale, à savoir son propre parlement, avait été adopté, et il était prévu qu’il entre en vigueur en 1914. Mais les événements du monde en septembre 1914 en ont décidé autrement. De ce report sine die naît l’idée du soulèvement de Pâques 1916 pendant lequel des nationalistes proclament la république irlandaise devant des passants éberlués. La répression britannique de ce soulèvement va accélérer l’accession à l’indépendance de l’Irlande. 

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous que malgré les tensions, très fortes, durant la Première Guerre mondiale, l’on retrouve deux divisions, la 16e nationaliste et catholique, la 36e protestante, plongées ensemble dans la bataille de la Somme ? L’héritage de ces batailles et de ces pertes durant la Première guerre mondiale a-t-il compté, dans les conflits qui ont eu lieu après (il suffit de se promener à Belfast notamment pour se rendre compte de l’attachement mémoriel aux évènements de 1914-18) ?

Alexandra Slaby  : En 1916, les nationalistes révolutionnaires étaient encore très minoritaires. La grande majorité des Irlandais étaient des nationalistes parlementaires : ils croyaient que Westminster allait leur accorder le Home Rule après la guerre, et que l’Irlande deviendrait un Dominion comme l’Afrique du Sud en 1910, ou encore le Canada précédemment. La majorité des Irlandais plaçait ses intérêts entre les mains des Britanniques pour une autonomie, une paix et une prospérité à venir. Ils trouvaient leur compte dans l’appartenance à l’Empire qui leur fournissait un réseau. C’est ainsi qu’on peut comprendre que des Irlandais nationalistes et unionistes d’Irlande du Nord aient combattu ensemble.

A la fin de la guerre, le climat avait changé dans le sud, et les rebelles se sont transformés en héros et en martyr de la répression britannique. Ainsi, les soldats démobilisés rentrant au pays après avoir défendu les intérêts britanniques n’ont pas reçu un bon accueil. La Première guerre mondiale est tombée dans les oubliettes de l’histoire de l’Irlande indépendante. En revanche, en Irlande du Nord, elle a été l’occasion de démonstrations de loyauté à la couronne, l’occasion pour les unionistes de montrer au monde entier qu’ils sont Britanniques et non Irlandais.

Breizh-info.com : 1921. Il y a cent ans, la fin de la guerre d’indépendance Irlande et dans le même temps la création de l’Etat d’Irlande du Nord. Et pendant 35 ans… une île qui reste plutôt (je dis bien plutôt) calme…comparé aux Troubles qui éclatent à la fin des années 60. Comment expliquez vous cette période, puis ce basculement ?

Alexandra Slaby  : L’Irlande indépendante est calme. Ses dirigeants politiques ont maté les dernières expressions de républicanisme violent qui se manifestaient encore sporadiquement avant que l’Irlande ne devienne une république en 1949. Pour les Irlandais du Sud, l’Irlande du Nord est un autre pays, province britannique à majorité unioniste protestante où les nationalistes catholiques sont systématiquement sous-représentés voire discriminés dans tous les domaines de la vie. Mais à partir de 1968 lorsque des marches pour les droits civiques inspirées des marches américaines, mais cette fois-ci pour les droits civiques des nationalistes, dégénèrent en conflits armés à partir de 1968, alors ce sont trente ans de conflits, de provocations, d’attaques terroristes, qui polariser le paysage politique nord-irlandais jusqu’aux accords de paix de 1998. 

Breizh-info.com : Quels sont, selon vous, les personnages majeurs de l’histoire du XXe et du début du XXIe siècle en Irlande ?

Alexandra Slaby  : Michael Collins qui est en couverture de cette nouvelle édition de mon Histoire, Eamon de Valera, Seán Lemass, Charles Haughey, Bertie Ahern, Enda Kenny, Leo Varadkar, Eamon Martin : autant de portraits à découvrir dans les chapitres !

Breizh-info.com : Question d’ouverture : il semblerait que, paradoxalement, les tensions renaissent actuellement fortement là où des observateurs extérieurs, méconnaissants souvent la situation dans le Nord, ne l’avaient pas anticipé : le Brexit et ses conséquences, mais aussi la perspective d’une réunification de l’Irlande, semble semer le doute et la colère au sein des communautés unionistes et loyalistes d’Irlande du Nord. Pensez-vous qu’une période de Troubles puisse se redéclencher, cette fois-ci non pas à l’initiative des républicains et des nationalistes, mais des unionistes, marqués par la peur de disparaitre ?

Alexandra Slaby  : La réunification de l’Irlande est un souhait porté par le Sinn Féin seulement à l’heure actuelle. Ce qui ne manque pas effectivement d’irriter les unionistes qui ont exprimé une fois de plus avec virulence leur insécurité culturelle lors des négociations sur le Brexit. Les unionistes n’ont, pas plus qu’en 1912, le désir d’être administrés par le parlement de Dublin. Même si de l’extérieur la réunification semble être la solution à tous les problèmes, sur le terrain, cette question est loin derrière les problèmes du moment à régler qui sont avant tout ceux d’une reconstruction économique post-Brexit et post-Covid.

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samedi, 03 avril 2021

Parution du nouveau numéro (n°108) de La Lettre des Amitiés franco-espagnoles

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Le nouveau numéro de la Lettre des Amitiés franco-espagnoles, le bulletin du Cercle Franco-Hispanique, fondé le 20 novembre 1984 par Olivier Grimaldi et présidé par Hélène Grimaldi, vient de paraître.

Pour toute information :  

Cercle Franco-Hispanique, BP 17-24 - Théâtre, 08000 Charleville-Mézières

ou par courriel : cfh.grimaldi@free.fr

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vendredi, 02 avril 2021

La musique classique trop « colonialiste »

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Paul Vermeulen

Décidément, la censure racialiste s’exerçant contre les fondements de la civilisation européenne et chrétienne semble ne rien vouloir épargner. D'après The Tele­graph, le « déboulonnage » de la réalité historique de notre passé, qui concernait jusqu'à présent essentiellement des per­sonnalités, statues et noms de rues, s'étend peu à peu à tous les domaines de la vie quotidienne. Le quotidien britannique indiquait en début de semaine que l'université d'Oxford travaille ac­tuellement à réformer et moderniser ses programmes. La musique classique se­rait trop européocentrée et trop blanche. La musique classique serait « colonia­liste ». Et, par conséquent, il en irait de même de son enseignement.

La solution ? Remplacer les cours sur des compositeurs tels que Guillaume de Machaut ou Schubert par de la mu­sique africaine et/ou populaire, sans plus de précisions dans ce dernier cas. Ces préconisations sont justifiées ainsi : « A la suite des manifestations inter­nationales Black Lives Matter, le conseil de la faculté a proposé d'apporter des changements pour améliorer la diversité du programme de premier cycle. » Le but est de « décoloniser » et de remettre en question la supposée « complicité du programme actuel avec la suprématie blanche». Enseigner Mozart ou Beet­hoven serait trop lié à « la période esclavagiste » et imposerait une « hégé­monie blanche ». Ce sont les mots employés.

Ce n'est pas tout : les cours de piano et de direction d'orchestre deviendraient facultatifs. La prochaine étape risque fort d'être l'entrée en scène de cours de rap. Ces projets font l'objet d'un rapport qui insiste fortement sur le fait que l'enseignement serait « trop relié à la période coloniale », les professeurs seraient « trop blancs » et les étudiants non blancs seraient de ce fait discriminés. Une polémique du même ordre avait déjà eu lieu à Oxford en 2018 quand l'une des bibliothèques avait été baptisée du nom de Christopher Cor­rington, ancien gouverneur colonial bri­tannique. Elle a été débaptisée mais la statue de Corrington existe toujours.

Cette censure s'étend donc. Par exem­ple, et sous prétexte de « justice », elle touche aussi l'édition. Là, naissent de nouveaux métiers comme celui de « vé­rificateur » : un métier qui consiste à s'assurer qu'il y a bien des Noirs, des métis, des femmes diverses et des gays dans les romans, en nombre aussi im­portant que d'autres personnes. Cela commence en France. Aux Etats-Unis, le manuscrit est à réécrire, ou bien l'est directement, si apparaissent des « imperfections ». Cette censure donne de véritables crises de délire, à l’exemple des réunions prétendument féministes mais racisés, autrement dit réunissant des femmes selon la couleur de peau. Des réunions réservées aux femmes noires, les autres étant jugées incapables d’avoir une opinion puisque n’ayant pas « la bonne » couleur de peau. La prochaine étape ? Un vaccin contre la peau blanche.

Source : Présent 02/04/2021

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