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vendredi, 21 mai 2021

La France va « prêter » 1,5 milliard d'euros au Soudan

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Xavier Eman

Que la France est généreuse! Surtout avec les autres... Même en temps de crise,même lorsque des dizaines de milliers d'artisans et de petites entreprises sont au bord du précipice financier,même quand elle explique n'avoir plus un sou pour financer les retraites des Français, elle trouve néanmoins des ressources insoupçonnées pour offrir des sommes colossales à l'Afrique.

Cette fois,c'est le Soudan qui bénéficie des mannes somptuaires de l'Etat français. L'annonce d'un « prêt » de1,5 milliard d'euros a en effet été faite par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Un « prêt » dont on peut très légitimement douter du remboursement au regard de l'historique du continent africain en ce domaine.

Mais qui pourrait contester une telle faveur, malgré le contexte économique si délicat, puisqu'il s'agit, selon le ministre macronien, de soutenir « la transition démocratique » du pays. Et pour la démocratie, on le sait, rien n'est trop beau,ni trop cher ! Même dans des contrées où ce concept d'importation étrangère démontre depuis des décennies sa dramatique impéritie.

Selon les mots de Bruno Le Maire,la France va donc mettre la main à la poche pour« soulager le Soudan du fardeau de sa dette le plus tôt possible». Cette déclaration a été faite ans le cadre du Forum des affaires France-Soudan organisé par le Medef, en présence du Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok.

Croulant sous une dette de plus de 50 milliards d'euros,le Soudan cherche actuellement à régler ses arriérés auprès du Fonds monétaire international... en contractant donc de nouvelles dettes auprès d'autres créanciers.Même sans être un économiste chevronné, on peut se montrer dubitatif quant à l'efficacité d'une telle méthode.

Rappelons par ailleurs pour mémoire que le déficit public français s'est creusé de190 milliards d'euros sur les douze mois glissants de février2020 à février2021,portant ainsi notre dette publique officielle à 2 733 milliards d'euros, soit 120 % de notre PIB. Une situation jamais vue depuis19 4 9 et des chiffres étourdissants face auxquels on peine à comprendre comment l'Etat français peut encore se permettre de nouvelles largesses et pour quels bénéfices. Est-ce pour tenter de maintenir une influence de plus en plus chancelante sur un continent qui fut jadis son pré carré ? Est-ce par pure charité dévoyée? Est-ce pour tenter de redorer son image fallacieuse, mais médiatiquement imposée, de nation exploiteuse et colonialiste, éternellement condamnée à payer des créances fantasmées à des pays en (éternel) développement?

Quoiqu'il en soit, ce « prêt », sans doute à très très long terme, appauvrit encore un peu plus la France et n'empêchera même pas les Blacks Lives Matter, la Ligue de défense noire africaine et autres Indigènes de la République de continuer à cracher et même à vomir sur cette si généreuse nation.

Source Présent, 19/05/2021

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jeudi, 20 mai 2021

Entretien avec Sonia Mabrouck

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Chaque matin, sur Europe 1, elle fait trembler l'actualité. Elle poursuit le midi sur CNews. Sonia Mabrouk, c'est un ton et une méthode. Mais c'est aussi un parcours. Celui d'une petite fille tunisienne qui épouse le destin de son siècle. Celui d'une journaliste structurée devenue bien plus qu'une intervieweuse.

Propos recueillis par Bastien Lejeune et Tugdual Denis

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance à Tunis ?

Je dirais que j'ai grandi dans une ambiance très œcuménique. J'étais interne dans une école catholique tenue par des religieuses. Elles m'ont prati­ quement élevée. Je me souviens que nous avions chacun notre petit tapis, les bonnes sœurs nous disaient com­ment nous tenir, nous laver, réaliser les gestes qu'il faut pour la prière musul­mane. Ce n'était pas tant une éduca­tion à la religion musulmane qu'une éducation au sacré...

Votre famille était religieuse ?

Pas tellement. Je suis née dans un environnement et une culture musulmans, mais ce n'est pas un étendard ni une identité. En revanche, tout était très politique - mon grand-père fut l'un descompagnons de Bourguiba. La politique n'était pas simplement une histoire de partis, c'était des débats et des réflexions: la Tunisie dans le Maghreb, la place d'Israël dans le Proche-Orient, comment imaginer des rapports de force régionaux, comment prendre notre destin en main...

C'était l'époque d'un nationalisme arabe assumé, puis vous tombez amoureuse de la France...

Ce n'était pas contradictoire ni antinomique. Il y avait un vrai patriotisme, une identité locale, tunisienne et même arabe, et cela se mariait avec l'amour de la France, la volonté de sublimer la langue et l'histoire de France. Aujourd'hui, cela semblerait inimaginable... L'image de la Tunisie des films de Claudia Cardinale, ce quartier de la Goulette - où ma grand-mère habite encore - avec une superposition de religions et de cultures, toutcela a disparu. Beaucoup de Tunisiens juifs sont partis, les enfants et petits-enfants ne reviennent plus, principalement pour des raisons de sécurité.

Que s'est-il passé ?

L'islam politique a commencé à semer ses graines face au nationalisme arabe. Bourguiba a été l'un des premiers lanceurs d'alerte à l'avoir identifié. Je me souviens de bribes de conversation où l'on disait qu'il ne fallait pas mêler poli­ tique et religion, qu'il ne pouvait y avoir de cadre religieux adossé à la vie de la cité, au sens noble du terme.

Quel regard unejournaliste franco-tunisienne pose-t-elle sur les printemps arabes ?

Les médias, mais aussi la classe intellectuelle et une large partie de la classe politique, n'en ont pas compris le sens... C'est ce que j'appelle "la démocratie Coca-Cola". Au nom de l'exportation de causes - souvent nobles d'ailleurs – comme la démocratie, la liberté des peuples, l'émancipation, on déstabilise des régions entières. On voit malheureusement les conséquences de ce modèle au Maghreb et de manière plus tragique au Moyen-Orient. Ce qui est incroyable, c'est que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et on répète toujours les mêmes erreurs.

J'avais dit à Bernard-Henri Lévy, qui avait activement soutenu l'intervention française en Libye: « Est-ce qu'à un moment, vous vous êtes assis pour vous demander "qu'est-ce qu'on a fait" ? » Il m'oppose toujours, de manière pavlovienne : « Vous ne pouvez pas comprendre, c'était pour libérer le peuple qui vivait sous le joug du dictateur. » À cela je réponds : vous  avez déstabilisé la région comme jamais, fait vaciller la flamme tunisienne qui commençait à se raviver, installé Dae'ch... Le prêt-à-porter démocratique ne prend pas dans ces pays-là car, au-delà de valeurs floues comme la liberté, l'égalité et la fraternité, il lui manque ce qui est le plus important: quel sens profond donner à tout cela?

La démocratie libérale serait incapable de répondre à ce besoin de sens ?

Il me semble qu'elle a aujourd'hui un temps de retard sur les islamistes. C'est terrible, bien sûr, car ils égorgent, tuent, dévoient une religion, mais ils ont une cause pour laquelle ils sont prêts à donner leur vie. Dites-moi, dans nos sociétés modernes, pour quelle cause est-on prêt à mourir ? Aucune. En cela, les islamistes ont forcément une bataille civilisationnelle d'avance. De l'autre côté de la Méditerranée, il y a encore ce sens du sacrifice et du sacré que nos sociétés ont perdu, anesthesiées par des idées vagues et des grands mots fourre-tout. Nous sommes devenus une civilisation du "sans".

D'où vous est venu votre amour pour la civilisation française, qui pouvait vous sembler dévitalisée depuis la Tunisie?

De la littérature d'abord, de son histoire, mais surtout des paysages ! C'est à travers ses paysages que l'on rencontre vraiment la France. On voit à l'œil nu, en contemplant son manteau : d'églises, la preuve irréfutable de ses racines chrétiennes. Je le dis très modestement car je suis née en Tunisie, mais pourquoi ceux qui devraient défendre le plus ardemment ces racines ne le font-ils pas ? Les catholiques et ceux qui sont culturellement chrétiens doivent aujourd'hui impérativement défendre cet héritage. Si on est délesté de ça, que nous reste-t-il ? Nous avons laissé une place vacante et elle a été occupée par l'islam, religion d'essence hégémonique - et là, je ne parle pas d'islam politique mais d'islam tout court. Si on ne fait rien, l'islam s'imposera ici.

Quand avons-nous perdu ce sacré qui nous fait selon vous tant défaut ?

Le concile Vatican II a constitué une rupture : on a chassé les milieux popu­laires des églises en les privant de leurs cultes traditionnels, on les a expulsés en cherchant à intellectualiser la religion. Il s'agit d'une révolution anthropologique gravissime: les gens ont été abandonnés sans croyance et sans religion à une civilisation du vide, pous­sés vers une modernité derrière laquelle ils sont obligés de courir. Parallèlement, nos dirigeants politiques ont péché par excès de laïcisme. La laïcité portée comme un étendard ne s'impose pas au détriment de l'islam mais du catholicisme, qui devient une religion cachée et honteuse alors qu'elle devrait être revendiquée fièrement.

Dans son "itinérance mémorielle" et certaines de ses interventions, Emmanuel Macron semble vouloir ménager ceux qui reprochent à la France les crimes de son passé. Est-ce compatible avec ce que vous décrivez ?

Non, si ceux qui sont censés inculquer l'histoire de France, la raconter, la transmettre et la faire aimer, ne le font pas, tout devient compliqué... Je sais que l'éloge de la nuance est à la mode, mais nous avons perdu trop de temps pour pouvoir nous permettre la tiédeur: il faut assumer notre histoire de manière décomplexée. Comment voulez-vous construire une communauté nationale si, dans votre travail de mémoire, vous répondez à chaque boutique victimaire ? Ce n'est pas possible. Il faut dynamiter ces boutiques et arrêter la repentance collective, dont les effets sont dévastateurs.

Quand le New York Times écrit que Napoléon est un suprémaciste blanc ou quand un ministre algérien affirme que la France est l'ennemi, il faut se redresser sur sa chaise et dire stop. J'ai fait l'exégèse de l'interview d'Emmanuel Macron à la chaîne américaine CBS: il est triste de constater que sa colonne vertébrale idéologique n'est pas claire sur ce point-là. On ne peut pas attendre que ça ruisselle, pour reprendre son expression préférée, si on ne donne pas le maximum.

Pourquoi semblons-nous incapables d'assumer cette politique ?

On parle beaucoup de la progression de l'islamo-gauchisme à l'université en oubliant de dire que ce biais idologique est aussi très présent dans les mdias (notamment le service public), et que ceux-ci peuvent donc contrôler et tordre l'information.

Source : Valeurs actuelles 20/05/2021

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mardi, 18 mai 2021

Les baby-boomers ont-ils détruits notre civilisation ?

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Dans La Fin d’un monde : une histoire de la révolution petite-bourgeoise (Albin Michel), son nouveau livre, fruit d’une ample réflexion et d’une vaste documentation, Patrick Buisson décrit le basculement anthropologique intervenu entre 1960 et 1975. Ces « quinze piteuses » nous ont fait entrer, selon lui, dans le monde consumériste et déchristianisé. Était-ce vraiment mieux avant ? Le réactionnaire assumé croise le fer avec Luc Ferry, libéral et farouche défenseur des Lumières. L’auteur de La Pensée 68 relativise la rupture identifiée par Patrick Buisson et défend le bilan de la génération baby-boom qui, pour lui, a profondément amélioré le monde. La pandémie, pour sa part, a-t-elle marqué le triomphe du progrès ou de la panique ? Du moment singulier que nous vivons aussi, les deux penseurs ont une lecture opposée.

A lire ICI

Source : Le Figaro 18/05/2020

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lundi, 17 mai 2021

L’autorité de l’Etat est en ruine

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L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, Henri Guaino,  s’inquiète de la profonde crise morale qui, selon lui, ébranle toutes les institutions de l’État. Outre les rapports dégradés entre tout ou partie de l’armée et l’exécutif, Henri Guaino souligne la montée des violences contre les forces de l’ordre, les pompiers, les enseignants, les élus. Dans ce contexte, la suppression du corps préfectoral ne peut qu’affaiblir un peu plus l’autorité de l’État, juge le haut fonctionnaire. Et Henri Guaino, se fondant sur les exemples historiques de Napoléon, Churchill et de Gaulle, de rappeler qu’il ne suffit pas d’être élu ou nommé pour être un chef. « L’autoritarisme, loin de renforcer l’autorité, l’affaiblit », argumente-t-il.

(Source : Le Figaro 17/05/2021)

Lire l’entretien ICI

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Le nouveau numéro de l'Afrique réelle : le Tchad après la mort d'Idriss Déby

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Bernard Lugan
 
Conséquence de la guerre insensée faite au colonel Kadhafi, la Libye est devenue le sanctuaire des rebelles tchadiens. Durant des années, ces derniers se vendirent aux belligérants libyens en fonction de leurs intérêts du moment. 
 
Le 16 octobre 2018, le général Haftar effectua une visite officielle à N’Djamena. En échange de l’appui tchadien, il s’engagea à pourchasser les opposants au président Idriss Déby. D'autant plus volontiers que ces derniers s’étaient entretemps alliés à la ville de Misrata, son ennemie mortelle.
 
Afin de ne pas tomber entre les mains des forces du général Haftar, au mois de janvier 2019, les frères Timan et Tom Erdibi, Zaghawa et neveux du président Idriss Déby, tentèrent alors le tout pour le tout en se lançant à la conquête de N’Djamena sous la bannière de l’UFR (Union des forces de la résistance). Mais ils furent pulvérisés les 4, 5 et 6 février par l’aviation française. 
 
A partir du mois de juillet 2020, profitant de la défaite du général Haftar devant Tripoli et de son repli à l’est de la Libye, les opposants tchadiens se réinstallèrent dans le Fezzan. Ils y furent armés par la Turquie qui avait décidé de se servir d’eux dans sa stratégie de poussée vers la région péri-tchadique, renaissance de la politique ottomane de jadis. 
 
Au mois d’avril 2021, sous le drapeau du FACT (Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad) de Mahamat Mahdi Ali, des Toubou-Gorane lancèrent alors une offensive depuis le Fezzan en longeant la frontière du Niger. Pour mémoire, Gorane est le nom arabe désignant les Toubou de l’Ennedi et d’Oum Chalouba. C’est en les combattant qu’Idriss Déby trouva la mort.
 
Désormais, que vont faire les Toubou ? Dans les années 1970, les deux composantes toubou s’opposèrent dans une lutte fratricide. L’une était dirigée par Goukouni Weddeye, fils du Derdéi, le chef spirituel des Tomagra du Tibesti. L’autre, par Hissène Habré, Gorane du clan Anakaza d’Oum Chalouba qui fut renversé en 1990 par Idriss Déby. Si, les Toubou s’unissaient et si la Turquie les poussait à agir, le régime de Mahamat Idriss Déby serait alors extrêmement fragilisé.
 
N’oublions cependant pas que Mahamat Idriss Déby, étant de mère Gorane et ayant lui-même épousé une Gorane, tous les clans gorane ne se dresseront donc pas contre lui. Certes encore, mais certains clans Zaghawa considèrent donc qu’il n’est qu’en partie des leurs… Quant au clan arabe du Ouadaï auquel appartient Hinda, l’une des épouses d’Idriss Déby, il est détesté à la fois par les Zaghawa et par ceux des Gorane qui suivaient son mari… 
 
L’avenir du Tchad, verrou de l’Afrique centrale, dépend donc de la manière dont vont s’exprimer ces puissants déterminismes ethno-claniques dans un contexte régional conflictuel aggravé par les solidarités ethniques transfrontalières (Libye, Soudan, Nigeria, Niger et RCA). Et par les manœuvres de la Turquie depuis la Libye, et celles de la Russie depuis la RCA…. 
 
Pour tout ce qui concerne ces constantes de longue durée qui font l'histoire de la région, on lira mon livre « Les guerres du Sahel des origines à nos jours ». 
 
L'Afrique réelle cliquez ici

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samedi, 15 mai 2021

Livr'Arbitres n° 33 - Louis Ferdinand Céline

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La revue, pour ce numéro 33, a décidé de s’attaquer à un monument de notre littérature, Louis-Ferdinand Céline, Destouches de son vrai nom. Exercice périlleux et difficile tant les ouvrages qui lui sont consacrés occupent des rayons entiers de nos bibliothèques. Par ailleurs, Céline jouit d’un public d’inconditionnels qui savent tout sur tout de notre Rabelais du XXe siècle. Et qui n’autorisent aucun passage de la ligne. Sauf que, et c’est bien là l’actualité de notre génie littéraire, son public se renouvelle à chaque génération comme ses admirateurs, critiques littéraires ou pas. De sorte que ce sont les regards que l’on porte sur lui qui suscite la curiosité. Et de ce point de vue, la livraison de Livr’Arbitres est une réussite. Mais rassurez-vous, les veilleurs céliniens sont bien là, sans ostentation d’ailleurs, avec Marc Laudelout, le patron de l’incontournable Bulletin célinien et Eric Mazet, grand exégète devant l’éternel. Bref, vous l’aurez compris, largement de quoi se mettre sous la dent. Et un bel hommage à Pierre-Guillaume de Roux qui nous a malheureusement quitté. Il était un éditeur iconoclaste et digne fils de son père, Dominique, à qui lIvr’Arbitres a consacré son numéro 17.

A commander ICI

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Eric Zemmour à la présidentielle. Le dernier espoir politique des autochtones ?

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Julien Dir

Je lisais récemment la tribune de Marc Desgorces sur Breizh-info.com au sujet de la possible candidature d’Eric Zemmour à la présidentielle, qu’il faudrait éviter (cliquez ici). Bien évidemment, je m’affirme en totale opposition avec cette lettre, étant donné que j’estime qu’une candidature Eric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022 est sans doute le dernier espoir politique des autochtones ici en France. Je m’explique ci-dessous.

Ouvrir les yeux et regarder le réel en face

Déjà, contrairement à Marc Desgorces, je pense que la métapolitique et la masturbation intellectuelle ont leur limite. Cela fait des décennies que sortent des livres, des concepts, des théories, portées y compris sur le premier plan médiatique, par des personnalités dites « de droite » ou « identitaires ». Pour quel résultat concrètement ?

Il suffit de voir les tendances Youtube pour se rendre compte que le « combat culturel » a échoué. Il suffit d’observer le nombre d’enfants faits, actuellement, par les autochtones de France, pour se rendre compte que « le combat pour la famille » ne parle à plus grand monde. Il suffit de se rendre dans n’importe quelle métropole de France, et même dans des villes plus moyennes, et même maintenant dans des villages pour observer enfin que tous les discours, politiques ou médiatiques, qui parlent de « grand remplacement » et de remigration depuis des années, n’ont pas eu l’effet escompté sur les faits, sur le réel. On peut nier cette réalité, s’enfermer dans une tour d’Ivoire, mais cela n’enlève rien au réel qui est une promesse de cauchemars pour nous, autochtones d’Europe.

La réalité, c’est que nous sommes progressivement en train de diminuer en nombre (avant de disparaitre ?), nous les Blancs d’Europe. La réalité c’est que nos institutions et nos élites n’apportent plus l’espoir suffisant ne donnent plus envie aux nôtres de faire des enfants. La réalité c’est que ces enfants, en nombre réduit, subissent quotidiennement les assauts culturels, musicaux, cinématographiques, de ceux qui veulent nous voir disparaitre.

Ne serait-il pas temps de se dire que tout ce qui a été infusé justement, en matière d’idées et de concepts, notamment par la Nouvelle Droite, par les identitaires, par les futuristes plus que les conservateurs, doit enfin trouver son aboutissement politique, avant que plus rien ne soit possible, parce que la science démographique est impitoyable ?

Il faut ouvrir grand les yeux, et de se dire que, si l’on croit encore (ce qui n’est pas le cas de tous) qu’une solution politique, électorale, peut être trouvée dans ce pays, il faut que cela soit maintenant, et pas dans 5 ans. C’est là qu’intervient Eric Zemmour et une candidature, souhaitable pour ne pas dire vitale, en 2022.

Eric Zemmour distille, depuis des années, sur les plateaux télévisés, un certain nombre d’idées, d’analyses, de propositions, sans la moindre once de politiquement correct, et qui sont, sur beaucoup de points, les mêmes analyses, propositions, que faisaient, il y a quelques années encore, un parti comme le Bloc identitaire.

Le polémiste a cerné les problèmes fondamentaux qui sont à résoudre, avant toute chose dans ce pays. Et en premier lieu l’immigration, thématique sur laquelle il appelle à un référendum, qui doit être bien plus large qu’« êtes-vous pour l’arrêt ou le maintien de l’immigration », mais plutôt de type « Acceptez-vous que nous prenions demain toutes les mesures légales et constitutionnelles, afin de stopper l’immigration et mettre en place un processus de remigration partielle ? » Les choses seraient alors claires. Il n’y aurait d’ailleurs pas nécessairement besoin de référendum, puisque la candidature Zemmour 2022 pourrait annoncer la couleur avant même son élection :

Si vous votez pour moi et si vous me donnez une majorité parlementaire, je prendrais l’intégralité des mesures nécessaires à l’arrêt total de l’immigration et à la mise en place d’une remigration partielle. C’est-à-dire que cela laisse entendre la sortie des traités internationaux qui nous obligent, le changement de constitution en France qui restreint les capacités d’expulsion, et tout un certain nombre de lois à voter (et surtout à faire appliquer) permettant expulsions massives, déchéances de nationalité, et déploiement d’un corps spécial aux frontières (de la France et de l’Europe).

Actuellement, il n’y a pas de candidat qui propose de révolutionner les choses concernant le sujet. Tout comme Marine Le Pen a abandonné la sortie de l’Euro, elle et son bataillon d’« assimilés » sans arrêt mis en avant, semblent certes vouloir faire un référendum sur l’immigration, mais à la manière dont l’aurait fait la droite classique il y a 30 ans, sans prendre conscience que ce n’est pas l’immigration de demain qu’il faut stopper, mais qu’il faut rembobiner et défaire ce qui a été fait depuis vingt ou trente ans. Le slogan « Quand nous arriverons, ils repartirons » ne semble plus d’actualité au RN.

Par ailleurs, une candidature Zemmour devra inclure nécessairement — et il a déjà évoqué plusieurs fois le sujet — l’abrogation dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises sur BI (cliquez là), des lois encadrant et réprimant la liberté d’expression en France. Là encore, il faut un changement de constitution (en finir avec la 5e République donc) qui permette, demain, de pouvoir parler de tout, sans risquer un procès et l’acharnement de ligues de vertus, et une nouvelle constitution qui permette aux citoyens de discriminer, c’est-à-dire de choisir avec qui ils veulent vivre, travailler, habiter, faire du sport…

Enfin là encore, si l’on en croit les propos que l’on peut écouter lors de l’émission Face à l’info, il semble qu’Eric Zemmour ait perçu la dangerosité, la toute-puissance de la magistrature française actuelle, qui rend la Justice désormais plus au nom d’une petite caste qu’au nom du peuple français. Là encore, si une candidature Zemmour peut promettre aux Français la table rase de la magistrature française et sa reconstruction au service des citoyens, je signe.

Eric Zemmour a déjà par ailleurs abordé les thématiques de sanctuarisation du domicile (c’est-à-dire le droit pour chaque citoyen à défendre sa propriété et son foyer s’ils sont attaqués) qui apparait essentiel dans un pays qui prétend laisser son peuple vivre livre et en sécurité.

Zemmour 2022, pour faire sauter le Système

Les autres thématiques me semblent être totalement secondaires au regard de ce qu’il se passe actuellement dans la société française et européenne. Bien entendu, Eric Zemmour n’est pas un militant ardent défenseur de la langue bretonne, mais il doit trouver aussi en Bretagne des alliés pour lui faire comprendre qu’il n’aura pas l’assentiment d’une partie des Bretons s’il commence à jouer du jacobinisme sur ces questions régionales. Et je pense que lui même en est parfaitement conscient.

Il a conscience que sa candidature porterait avant tout la marque de la radicalité sur les questions d’immigration, de réforme constitutionnelle, de justice et de sécurité. Et qu’en contrepartie de cette révolution régalienne, nécessaire à la survie des autochtones qui peuplent ce pays, il faudrait jouer la liberté et l’apaisement de l’autre côté : mise en place du référendum d’initiative populaire, libertés locales, régionales de s’organiser et de décider autour des questions  non régaliennes (éducation, santé, transport…)

Eric Zemmour incarne un espoir chez des millions de téléspectateurs qui le regardent chaque soir, parce qu’il parle des maux qu’ils rencontrent quotidiennement, et qu’il n’a pas (espérons qu’il ne l’ait jamais) cette maladie de l’homme politique qui consiste à devenir très souvent un pleutre qui se renie et qui se lisse au nom de calculs qui n’ont plus rien à voir avec les attentes des électeurs. Il incarne par ailleurs une espérance chez ceux qui ont la politique c’est-à-dire la vie de la cité chevillée au corps, mais qui ont la nausée devant le spectacle qu’on leur propose, élection après élection, année après année, dans la République française.

Zemmour peut, en se lançant à l’élection présidentielle, déclencher une dynamique (et des conséquences imprévues… cet imprévu dans l’Histoire qui est une constante…) et un profond changement, y compris dans la façon qu’on les citoyens aujourd’hui d’appréhender les choses. Si il va jusqu’au bout de son courage politique, il peut démontrer, par A+B, qu’il peut faire sauter le système actuel pour redonner pouvoir, sécurité, liberté et surtout envie de vivre ensemble à des autochtones qui aujourd’hui, ne savent plus qui ils sont ni où ils vont.

Je n’ai pas la moindre once de confiance ni de respect dans les politiques qui soupent du système, dans son cœur ou dans son opposition, depuis des décennies. Ils sont responsables de la situation actuelle, parce qu’ils n’ont rien fait ni voulu révolutionner. Ils se sont accoutumés.

Je ne me fais pas d’illusion sur ce que pourrait devenir un Eric Zemmour qui tomberait entre les mains de puissances d’argent, ou de cercles politiques résiduels au système.

Mais je souhaite qu’il se lance dans la bataille des présidentielles, et qu’il se retrouve parfaitement entouré, avec pour objectif de faire sauter le système, et de nous redonner à nous, les autochtones de Bretagne, de France et d’Europe, les possibilités de décider de nouveau politiquement et sociétalement de notre avenir. Et dans ce cas alors je le suivrais, les yeux grands ouverts, et je pense que nous serions des millions à la suivre.

Pour le salut des autochtones d’Europe, Zemmour 2022 !

Source Breizh-info cliquez ici

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jeudi, 13 mai 2021

Mourir dans la dignité

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Le sujet abordé dans cet article est évidemment controversé. Il ne s'agit pas, pour Synthèse nationale, d'une prise de position. Si nous le publions, c'est pour le livrer à la réflexion de chacun.

R H

Il ne s’agit pas de suicide au sens propre du terme, mais d’aider à mourir dans la dignité celles et ceux pour qui l’issue est fatale et dont les souffrances ont atteint les limites du supportable. On a un mot pour désigner l’acte qui permet à une personne de décider de sa mort : euthanasie. C’est aujourd’hui l’objet d’un débat qui n’est ni de gauche ni de droite. Très justement, comme le fait remarquer cette très grande dame de la chanson française qu’est Françoise Hardy, on euthanasie bien les animaux pour leur éviter de souffrir, pourquoi refuse-t-on ce droit aux hommes ? Comme le souligne à son tour Nicolas Bedos qui a vécu douloureusement la mort de son père : « Aucune idéologie ne devrait obliger quiconque à pourrir dans ses draps (…) On en fait tant pour notre arrivée sur terre… et si peu pour notre sortie. Tous ces biberons, ces psys, ces blogs, ces nounous pour se barrer souffreteux et meurtris ».

Lisez ICI le témoignage lucide de Françoise Hardy.

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mardi, 11 mai 2021

Elections régionales en Bretagne : des listes régionalistes "La Bretagne en héritage" ont été déposées

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Source Breizh-Info cliquez ici

Alors que Le Télégramme publiait récemment les résultats d’un sondage sur les élections régionales à venir, nous n’y avons pas vu, curieusement, une liste qui est pourtant bien officielle et bien déposée pour ces élections régionales : La Bretagne en héritage, liste qui revendique notamment l’autonomie de la Bretagne.

Menée par Yves Chauvel, Jean-Pierre Doeuff, Yvan Chichery et Fabien Pédezert qui en sont les têtes de liste, la liste se dévoile petit à petit, et surtout, l’on aperçoit, ici contre la tyrannie sanitaire, là contre l’implantation d’éoliennes en Bretagne, ses membres aux côtés d’une partie de la population bretonne ces dernières semaines.

Nous avons donc interrogé Yves Chauvel, tête de liste, pour qu’il réponde à quelques questions.

 

Breizh-info.com : Pourquoi avez-vous décidé de lancer cette liste aux élections Régionales ?

Yves Chauvel (la Bretagne en héritage) : Tout d’abord par passion pour la chose publique ; je parle bien de passion, pas d’ambition. Aucun de nous n’est un salarié de la politique. Nous avons toujours considéré la politique comme une vocation, pas comme un métier. Les chemins qui nous ont conduit à nous réunir sont divers et variés. A part notre tête de liste Yves Chauvel qui n’a jamais adhéré à un parti, les autres têtes de liste ont un point commun : celui d’avoir tenté de promouvoir des idées au sein d’un parti politique voire même de plusieurs successivement.

Pour certains dictateurs de cour d’école qui gèrent localement ou régionalement ces partis, le militant est quelqu’un qui paie (sa cotisation et/ou de son temps) mais qui est prié d’obéir et de fermer sa g….e !

Alors quand vous tentez de faire bouger un peu les choses, quand vous soutenez l’ami qui déplaît (et qui vous oublie quand il revient en grâce) ou quand vous vous étonnez de la nomination d’un inconnu à votre place, la machine dictatoriale se met en marche et on vous écarte, vous discrédite et on vous somme de rentrer dans le rang 

Eh bien, nous avons refusé ces diktats et avons brisé ce carcan en reprenant notre liberté, préférant conserver notre fierté en défendant des idées plus que des ambitions ; et des ambitions pour notre région, nous en avons beaucoup, et des idées aussi. Alors, nous avons décidé de nous lancer.

Qui compose la liste le Bretagne en héritage ?

C’est une liste extrêmement diverse qui réunit des personnes ayant une même vision de la Bretagne, tous les corps de métier sont représentés, du fonctionnaire au commerçant en passant par les ouvriers, employés, restaurateurs, artisans etc.

Nous n’avons pas rencontré de difficultés à créer notre liste tellement les Bretons adhèrent au projet. Pour tout vous dire, la seule personne qui voulait venir et en a été empêchée, l’a été sur pression du PS malouin ; comme quoi le sectarisme se niche partout, même chez ceux qui prétendent le combattre !

Au gré des ralliements nous avons fini par créer une vraie union des souverainistes bretons, en réunissant le Parti de la France, des membres de DLF, du RN, des Gilets jaunes, des Bonnets rouges, de la droite nationaliste bretonne et d’autres personnes qui n’avaient jamais voulu s’investir publiquement auparavant.

Les têtes de liste viennent également d’univers professionnels différents: Yves Chauvel de la communication, Jean-Pierre Doeuf de l’entreprise, Yvan Chichery du bâtiment et Fabien Pédezert de l’enseignement.

Quel bilan tirez-vous de la mandature actuelle ?

Comme vous pouvez vous y attendre un bilan très mitigé mais au-delà une impression de gâchis, de renoncements .

Il suffit de voir ou plutôt de ne pas voir l’action de la Région dans des manifestations actuelles comme les pêcheurs de St Brieuc, la fonderie de Bretagne à Caudan, la disparition des transports comme les lignes ferroviaires de la SNCF ou le transport passager à l’aéroport de Pleurtuit. Où sont les élus de la majorité dans ces dossiers et surtout sur les lieux des manifestations ?

Il est temps de faire souffler un vent de fraîcheur politique dans le Conseil Régional ou le dogmatisme et l’idéologie dominent les débats, empêchant tout consensus autour d’un projet même s’il est bon pour la Bretagne.

La majorité propose, la minorité s’oppose et on passe à autre chose !

Étant en dehors des partis politiques, nous voulons être ce lien. Pour nous le pragmatisme doit dominer le dogmatisme.

Quelles sont les principales propositions, concrètes, de la compétence d’un conseil régional, que vous comptez mettre sur le devant de la scène électorale ?

Nous voulons redynamiser des fonds souverains mi-publics mi-privés et les adapter à l’économie bretonne. Nous voulons stopper l’hémorragie des services publics dans les zones les plus rurales de la région. Nous voulons développer un plan transport pour l’emploi (un moyen de transport pour un emploi), l’éducation et les soins. Nous souhaitons, en collaboration avec les départements, réexaminer les compétences en matière d’enseignement et la problématique des transports scolaires. Nous voulons débloquer des fonds spécifiques à la culture et au sport. La région favorisera et aidera financièrement à l’éclosion de talents bretons qui, en contre-partie, auront une mission de service public auprès de notre jeunesse, portant ainsi une parole positive dans les écoles, les associations et les clubs sportifs.

Nous voulons aider à la protection de nos écoles en finançant des systèmes de vidéo-surveillance à l’extérieur des établissements et des sas sécurisés aux entrées.

Quel regard portez vous : 

C’est une évidence pour nous : la Bretagne se doit de retrouver ses anciennes frontières pour des raisons historiques, culturelles et économiques,

– sur l’installation des éoliennes en baie de St-Brieuc et globalement, en Bretagne ? Par notre soutien constant aux marins-pêcheurs ces dernières semaines et notre présence lundi dernier à St-Brieuc et vendredi au Cap Fréhel, nous montrons notre opposition totale à ce projet écocide .

– sur l’arrivée de migrants imposés par l’Etat français pour déconcentrer l’Ile de France ? Nous ne pensons pas que saupoudrer des migrants sur tout le territoire national pour tenter de les dissimuler au milieu de la population soit une réponse adéquate au désastre humain qu’est la migration. Imposer sans concertation ces arrivées ne peut qu’exacerber les tensions et les rancœurs contre les institutions de ce pays qui sont déjà vives. Pour certains territoires, le « choc des cultures » est violent et le sentiment d’injustice sur la disproportion des aides allouées aux migrants par rapport aux habitants attise les rancœurs.

– Sur les attributions de subvention aux associations par la Région Bretagne ? Nous souhaitons une remise à plat totale du système de subvention aux associations. L’argent de la Région doit aller en priorité voire intégralement aux associations qui promeuvent la Bretagne et servent les Bretons.

Votre liste semble partager entre des propositions autonomistes bretonnes et en même temps, un souverainisme français affirmé. Comment est-ce que l’on s’y retrouve là dedans ? Que répondez vous à ceux qui diront que vous avancez masqué ?

Nous sommes souverainistes et régionalistes, est-ce incompatible ? Nous aimons notre nation, la France, mais nous sommes également favorables à une autonomie de gestion pour la Bretagne. Nous voulons une autonomie de type catalane, écossaise ou même suisse, par exemple, avec droit de lever un impôt finançant un budget régional.

Le régalien reste à la France ; mais pour les décisions purement régionales, la région doit pouvoir les prendre sans demander une autorisation au pouvoir central, et donc avoir les fonds suffisants immédiatement à disposition pour les réaliser. Il faut que le chemin de la décision à la réalisation soit le plus court et le plus rapide possible.

Nous sommes pour une assemblée unique de Bretagne regroupant conseillers régionaux et départementaux sur les cinq départements. Cette assemblée, véritable parlement de la région Bretagne, reprendra à son compte les compétences régionales et départementales. Cette assemblée aura le droit de convoquer des référendums régionaux, d’en valider les résultats puis de les faire appliquer.

Dans un premier temps, nous demanderons le droit à l’expérimentation sur toute la durée du prochain mandat. Nous maintiendrons ainsi les départements et la région, mais en diminuant ce fameux mille-feuille administratif et les doublons qui vont avec.

La mémoire et la culture prendront également une grande place ( "si l’on oublie d’où on vient on ne sait plus où ont va" ) pendant notre mandat. Pourquoi serait-ce coupable de se réclamer breton en France, et surtout de vouloir apprendre la langue et la culture de ces ancêtres ?

Si la France était sereine et qu’à Paris on écoutait au lieu de rejeter, elle n’aurait pas peur de ses enfants, fussent-ils autonomistes ! Comme la constitution ne reconnaît qu’un seul Peuple, « les Français », eh bien, il nous faudra trouver un autre nom ou l’inventer pour qu’il satisfasse tout le monde afin d’apporter de la sérénité à ce débat.

Qui mieux que les élus régionaux sont en mesure de faire naître ce débat et donc de le faire aboutir ? Donc, vous voyez que nous n’avançons pas masqués, mais décidés. Nous connaissons la hauteur de l’enjeu, mais nous ne nous défilerons pas .

Il ne s’agit pas d’opposer la Bretagne à la France, mais de pouvoir se sentir pleinement français ET pleinement breton à la fois.

Quelle forme va prendre votre campagne ?

Par des actions concrètes .

Depuis deux mois nous avons été à Pontivy défendre le maintien de la gare et de la ligne de train, nous avons rendu hommage au Colonel Arnaud Beltrame à St-Malo en présence du Général (2s) André Coustou, n°5 sur la liste des Côtes d’Armor et signataire de « la tribune des généraux ». Nous sommes allés à Quimper défendre l’apprentissage de la langue bretonne et les écoles Diwan, nous avons rencontré sur site les employés licenciés de l’aéroport de Pleurtuit, nous avons été à St-Brieuc puis au Cap Fréhel soutenir les marins-pêcheurs contre le projet écocide d’ implantation d’éoliennes offshores dans la baie.

Alors bien sur, nous serons toujours le « pot de terre » contre le « pot de fer », mais nos convictions valent autant que leur or ( or d’ailleurs que ces partis espèrent se faire rembourser par les deniers publics …donc les nôtres) !

La plupart des autres candidats s’appuient sur des formations politiques nationales et jacobines qui ne s’intéressent aux régions que tous les 6 ans pour ces élections .

D’ailleurs qui connaît ses conseillers régionaux ? Peu sans doute et pour remédier à cette absence nous nous engageons à tenir régulièrement des permanences localement pour rencontrer les électeurs et les élus.

Les grands leaders que nous avons vu fleurir dans notre région ces derniers jours ou qui y viendront bientôt ne pense qu’à une chose : leur carrière, et à la présidentielle de 2022 ! Mais cela est et doit être un autre débat !

Notre programme ne doit rien au hasard : nous avons rencontré et consulté de nombreuses personnalités bretonnes de tous horizons, et nous en avons retenu le meilleur. Bien sur, nous ne pouvons satisfaire à tous dans notre programme ; mais ce dernier va plus loin qu’aucune autre liste souverainiste ne l’a jamais fait dans la reconnaissance de notre chère région. Une « Bretagne puissante dans une France souveraine ».

Avec « la Bretagne en héritage » nous considérons que nous recevons de nos anciens un leg que nous devons protéger et faire fructifier pour à notre tour le transmettre à nos enfants .

Propos recueillis par YV.

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lundi, 10 mai 2021

Quarante ans de déclin

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Jean-Gilles Malliarakis

L'Insolent cliquez ici

Les historiens du futur ne retiendront peut-être pas la période de 40 années qui nous séparent de l'élection de Mitterrand le 10 mai 1981, comme nécessairement significative. En effet, à moins d'événements majeurs, toujours imprévisibles, le calendrier constitutionnel nous renvoie en 2022, et rien ne permet de considérer qu'a priori cette échéance soit programmée pour se révéler celle du redressement français.

En revanche, il n'est que trop clair que, même par rapport à l'époque du funeste Giscard, lequel augmenta, par exemple, de 7 points en 7 ans la part des prélèvements obligatoires dans la production nationale, les 14 années de présidence Mitterrand auront été marquées par un règne généralisé du mensonge et du gaspillage, que n'ont su corriger après lui ni Chirac, ni Sarkozy, ni Hollande, ni aujourd'hui Macron. Plus de 25 ans après son départ, la descente aux enfers n'a pas cessé de suivre sa courbe consternante.

Quand ils arrivent au pouvoir les socialistes sortent de 23 ans d'opposition. Leurs alliés communistes comptent 4 ministres, pour la première fois depuis 1947. Les deux premières années du gouvernement Mauroy verront s'accumuler les mesures démagogiques les plus catastrophiques issues des 110 propositions du programme présidentiel.

Dès 1981, les allocations de toute sorte : logement, familiales ou en faveur des adultes handicapés sont augmentées de 20 à 25 % ; en octobre, on tente de bloquer les prix pour 6 mois, la peine de mort est abolie ; et en décembre est institué l'impôt dit sur les grandes fortunes. Cette équipe ne tombera qu'en 1984.

En janvier 1982, est imposée la semaine de 39 heures qui sera aggravée à 35 heures par Martine Aubry, 20 ans plus tard ; en février les grandes entreprises sont étatisées ; en mars, l'âge de la retraite passe de 65 à 60 ans.

Tout cela entraîne un affaiblissement de l'économie française, désormais totalement déséquilibrée par rapport à celle de nos voisins, dans le contexte qui conduira au traité de Maastricht. L'idée absurde de diminuer le temps de travail était conçue comme une façon de diminuer le chômage : il augmenta, très vite etc.

Or, depuis lors, aucun gouvernement n'a eu ni la force ni le courage de corriger vraiment toutes ces erreurs. Et la France n'a cessé de s'enfoncer sur la scène internationale.

Si l'on considère les nationalisations de l'ère Mauroy, si on prend en compte l'instrumentalisation de SOS Racisme, si on observe le nombre d'institutions que les socialistes se sont acharnées à détruire, à salir et à dénigrer, on ne peut que se demander comment le pays a bien pu survivre à ce monopole idéologique de la gauche la plus décadentielle du monde.

Depuis 40 ans, nous avons connu une continuité frappante, marquée par l'impunité des dirigeants, la consanguinité des élites et le développement d'un capitalisme de connivence donnant une dimension, inégalée depuis Thermidor, à ce que Beau de Loménie appelle l'économie accaparée. Remarquons par exemple que le praticien des nationalisations de 1982 sous le gouvernement Mauroy n'était autre que l'homme auquel Sarkozy, une fois élu en 2007, confia la confection de la liste des 316 réformes présentées pour indispensables au gré de la commission Attali. Et quelques années plus tard c'est son jeune secrétaire général, Emmanuel Macron, qui devient ministre des Finances de Hollande puis prend la place de ce dernier.

Certains bons esprits voudraient qu'on ne s'attarde pas à la dimension morale et familiale de tous ces personnages. Le refrain bien connu nous serine : "Nous ne sommes pas aux États-Unis que diable ! Nous entendons respecter la vie privée !"et nous croyons bien faire en renvoyant aux précédents dynastiques des Valois ou de la cour de Versailles, sans parler de Buonaparte. Le roi le plus moral de l'Histoire de France se trouve être celui auquel les révolutionnaires ont coupé la tête : mais précisément, n'est-ce pas un point faible de ce pays ?

Or, Mitterrand a dépassé tous les excès de ses prédécesseurs, par la pratique du mensonge dans sa propre famille. Ne croyons pas que l'affaire de sa double vie, qui donna naissance à la jeune Mazarine, ne relève que de la chronique mondaine : elle a permis à la présidente, outrageusement trompée, d'imposer ses conditions et de développer sans retenue ses activités gauchistes.

Celles-ci furent tout sauf anecdotiques elles-mêmes, puisque, sympathisante des révolutionnaires marxistes du monde entier elle patronna France Terre d'Asile au bénéfice de tous les guérilleros, castristes et autres barbudos sud-américains, de tous les terroristes Brigades rouges en Italie, 17 novembre en Grèce, zapatistes au MEXIQUE, etc.

On ne peut pas laisser passer cet anniversaire sans rappeler tout cela.

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L’affaire Patrick Buisson. Sommes-nous devenus des néoconservateurs américains à passeport français ?

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François Bousquet

Eléments cliquez ici

Deux phrases maladroites de Patrick Buisson, prononcées sur BFM, ont déclenché une petite tempête. String ou voile, trottinette ou tapis de prière, «Homo festivus» ou «Homo religiosus ?» Retour sur une polémique qui cache bien d’autres enjeux.

Le passage de Patrick Buisson chez Apolline de Malherbe, sur BFM, a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, du moins deux phrases arrachées de leur contexte, qui ont pu susciter une certaine incompréhension parmi les gens qui ont lu et admiré La cause du peuple. « J’ai plus de respect pour une femme voilée que pour une lolita en string » et « J’ai plus de respect pour un musulman qui fait sa prière cinq fois par jour que pour les bobos écolos à trottinette ». Deux punchlines qui sont brutalement revenues en boomerang à leur envoyeur.

Ni voile ni string

Des deux, la plus contestable est la première. Ce n’est pas parce qu’il y a hyper-sexualisation des corps adolescents qu’il faut leur préférer le voile islamique. Le voile est le symbole d’une préférence civilisationnelle qui nous est hostile. Généralisé dans les banlieues salafisées, c’est même une marque de conquête territoriale.

Notre problème n’est du reste pas que les musulmanes portent le voile, c’est qu’elles le portent ici, en France. C’est en tant qu’immigrées qu’elles nous posent problème, pas en tant que musulmanes. Rien ne leur interdit d’épouser ostentatoirement leur religion, mais en Dar al-Islam, pas en terre européenne.

Et disant cela, il ne s’agit pas de justifier la marchandisation des corps pubères ou prépubères. En montrant tout, ces corps montrent qu’il n’y a rien, surtout en ces âges immatures. Laissons-les à leurs jeux encore innocents.

Plutôt que le voile, c’est notre culture de la galanterie, de la sensualité, de la mixité sexuelle, de la beauté qu’il importe de retrouver. Quel Français ne serait pas du côté des jeux de l’amour et du marivaudage, du côté de Molière contre son Tartuffe ? Tout plutôt que ce deuil de la séduction. Autrement dit, qui chez nous ne plébisciterait-il pas ces « années érotiques » dont Buisson a dressé il y a une quinzaine d’années le tableau étourdissant ?

La seconde assertion repose sur un malentendu. La lecture de La fin d’un monde, le dernier livre de Buisson, le lève très largement. Ceux qui attaquent Buisson devraient se donner la peine de le lire. Ils comprendraient ce qu’il a voulu dire. C’est qu’on ne fait pas société, qu’on ne fait pas communauté sans religion, fût-elle séculière, fût-elle politique, fût-elle civile. Pour recourir à une image qui est familière à Buisson, la religion, c’est les murs porteurs d’une civilisation. Retirez-les, c’est l’édifice qui s’effondre.

La question que Buisson nous adresse est double. D’un, pouvons-nous faire communauté sans sacré partagé ? Deux, que répondre à l’islam, qu’opposer à sa dynamique ? Sinon en réveillant en nous le feu sacré. Celui du dieu collectif, celui que cherchait Heidegger dans le génie du lieu, celui que cherche Buisson dans la religion historique des Européens.

Pro-migrants et anti-islam

C’était la question que soulevait Philippe Muray dans Chers djihadistes, un livre sorti après le 11 septembre 2001, où Muray comparait, avec le brio qui était le sien, notre monde et le leur ; et où il concluait que l’Occident terrasserait l’Islam, non pas parce que l’Occident était plus fort, mais parce qu’il était plus pourri. Buisson craint que l’inverse ne se produise. Mais qu’importe après tout le vainqueur qui sortira de cette lutte entre le pourri et le confit en dévotions, nous ne nous reconnaîtrons ni dans l’un ni dans l’autre.

C’est ici qu’il ne faut pas se tromper. Si on n’a que le string à opposer au voile, alors nous sommes perdus. Si on n’a que Houellebecq à opposer à l’islam, alors nous sommes moribonds. Si on n’a que Mila à opposer au tchador, alors nous sommes finis. Si on n’a que le nihilisme à opposer au salafisme, alors nous sommes morts.

Cette ligne est néanmoins défendue depuis 2001 par les néo-cons, autrement dit le camp des occidentalistes et des atlantistes, de Bush fils (pro-migrants) à Biden (pro-migrants) ou Valls (pro-migrants). Ces gens-là pensent que l’immigration n’est pas un problème, seul l’Islam en est un. En France, ce sont selon le mot d’Éric Besson des néoconservateurs américains à passeport français. C’est indifféremment Céline Pina et Pascal Bruckner, qui fut un pro-guerre du Golfe forcené. On sait où leur bellicisme nous a conduits : au chaos syrien et au chaos libyen (dans le cas de BHL). Les crises, au pluriel, de migrants et la montée du wahhabisme que nous subissons depuis vingt ans viennent pour partie de là.

Universalistes versus différentialistes

La vérité, c’est qu’on ne peut pas être contre l’Islam et pour l’immigration. L’Islam n’est pas la religion historique de l’Europe. Voilà tout. L’Europe l’a rejeté par le passé à plusieurs reprises. On peut penser que l’Islam est mauvais en soi, mais d’abord et avant tout ce n’est pas le problème des Européens. Le problème des Européens, c’est que l’Islam n’est pas européen. Sauf à penser bien sûr que l’homme est un (et la femme) pour peu qu’il se défasse de son irrationalité et de ses superstitions religieuses. Telle est la position des universalistes, qui pensent que les musulmans peuvent s’installer en Occident pour peu qu’ils deviennent des Occidentaux comme les autres. Le différentialiste raisonne différemment. Les musulmans sont ce qu’ils sont, mais qu’ils le soient chez eux, pas chez nous. Patrick Buisson ne dit pas autre chose dans son livre. Ce à quoi il nous invite, c’est à une réforme intellectuelle et morale : examiner les causes de notre effondrement, pour nous donner les moyens de le surmonter.

 

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samedi, 08 mai 2021

Violence: le règne des euphémismes

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Mathieu Bock-Côté

Le meurtre d’un policier à Avignon par un « dealer » a suscité la plus grande colère. Il fait écho au lynchage d’un policier à Bagnolet par des « jeunes » hurlant « tuez-le, c’est un sale chien de flic ». Les termes  utilisés avaient le mérite de la clarté : la pulsion meurtrière est confessée. La France, loin d’être le pays des « violences policières », est le pays des violences contre les policiers, auxquels on tend des guets-apens, que l’on agresse et, de temps en temps, que l’on assassine au cri d’Allah akbar, comme on l’a vu avec le sort réservé à Stéphanie Monfermé à la fin avril.  De façon générale, c’est un climat d’extrême agressivité qui s’installe. Des bandes conquérantes attaquent autant qu’elles le peuvent tous les symboles de l’État, au point même de tirer au mortier d’artifice sur des pompiers. Il faut transformer l’aveuglement en méthode sociologique pour ne pas le voir, comme on l’a constaté récemment à Tourcoing et Roubaix.

Cette violence est théorisée et légitimée par certains sociologues chouchoutés médiatiquement qui présentent les forces policières comme une puissance d’occupation dans des territoires « racisés » appelés par la logique décoloniale à se soustraire à la souveraineté française. Dès lors, les « violences urbaines » sont présentées comme des soulèvements légitimes. Les mêmes se désoleront de temps en temps de leurs excès, mais toujours les comprendront : la France ne condamnerait-elle pas la jeunesse des « quartiers » au désespoir ? Inversement, il suffit qu’un jeune homme issu de l’immigration se retrouve dans une situation conflictuelle avec les forces de l’ordre pour qu’on accuse ces dernières de céder au profilage racial et de se rendre coupable de « racisme systémique » ou même de verser dans le « racisme d’État ».

L’inversion du réel pousse même de nombreux médias à propulser au cœur de la vie publique de nouvelles icônes indigénistes, toujours occupées à traduire la violence en insurrections décoloniales. La transformation d’Assa Traoré en figure messianique ces dernières années est intimement liée à cette légitimation de la violence de groupes délinquants de banlieues, présentée comme une manifestation d’autodéfense de populations persécutées.

Mais les Français ne parviennent pas à s’habituer à l’idée de se faire tabasser dans leur propre pays et se demandent s’il est normal qu’on trouve en France des zones de non-France. Les idéologues du régime diversitaire nomment alors les choses pour mieux les taire, et les évoquent pour les arracher à leur signification. Le langage médiatique euphémise ainsi sa description du réel en allant jusqu’à l’aseptiser. Il faut tout faire pour neutraliser la dimension ethnoculturelle de nombre d’agressions, quitte, s’il le faut, à changer le prénom des assaillants, pour en dissimuler l’origine, pour éviter, de « stigmatiser » certaines catégories de la population. On parlera aussi de « bandes de jeunes », issus de « quartiers sensibles », commettant des « incivilités », alimentant un « sentiment d’insécurité », à combattre, pour éviter de faire « le jeu du populisme ». Les euphémismes ne s’arrêtent pas là : on ne poignarde plus, on « attaque au couteau », on n’égorge plus, on « attaque à la gorge ». Et désormais, tout devra être réduit à la question des « dealers » et de la « drogue ». Telle est la nouvelle explication médiatiquement autorisée de la « nervosité des banlieues ».

Le simple fait qu’il faille prendre des gants pour rappeler le lien entre l’immigration et l’insécurité nous rappelle à quel point pèse encore une effarante censure sur le réel. Le commun des mortels a appris à décoder ce qu’on lui dit en ne le lui disant pas. Dans sa tête se trouve un logiciel décrypteur : il sait ce qui se passe et ne peut être dit. Il sait quelle réalité se cache derrière chaque mot. Et sait que certains mots ne peuvent plus être prononcés. Il sait aussi que s’il s’arrache à la novlangue, on le passera à la bastonnade médiatique, on l’accusera de tenir des propos haineux : parler du réel, aujourd’hui, est d’extrême droite. Tel est le propre d’un régime idéocratique, qui oblige ses citoyens à parler dans un langage qui falsifie le rapport au réel.

Cela ne peut qu’entraîner une forme de schizophrénie politique : le dédoublement du langage témoigne d’une pensée étouffée, empêchée, multipliant les ruses pour s’exprimer, comme si à l’art d’écrire du philosophe, autrefois évoqué par Leo Strauss, s’ajoutait aujourd’hui l’art de dire de l’éditorialiste qui veut qu’on le comprenne sans risquer de se faire incriminer. De ce point de vue, la reconquête du langage est désormais un acte de souveraineté, sans lequel rien d’essentiel ne sera possible.

Source : Le Figaro 8/05/2021

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Vous avez dit écologique ?

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Gaëtan de Capèle

L’Allemagne qui sera peut-être bientôt dirigée par une chancelière Verte, a une singulière conception de la défense de l’environnement. Voici dix ans, au lendemain de la catastrophe de Fukushima, elle avait enthousiasmé le monde de l’écologie en renonçant du jour au lendemain à l’énergie nucléaire. À la pointe du combat dans toutes les instances internationales, elle annoncera sans doute la semaine prochaine une accélération de son calendrier pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Nouveau tonnerre d’applaudissements garanti. Mais le parangon de vertu n’en a hélas que l’apparence : privée de nucléaire, l’Allemagne, qui consomme toujours autant d’électricité, fait tourner ses centrales à charbon ou à gaz à plein régime pour produire l’énergie que ses éoliennes et ses panneaux solaires sont incapables de lui fournir. Le résultat est sans surprise : loin de verdir la planète, elle noircit l’atmosphère. L’élève modèle de la transition énergétique européenne est en réalité un cancre.

Une fois n’est pas coutume, la France, qui ne prétend donner de leçons à personne, se mon- tre exemplaire. Grâce notamment à son puis- sant parc nucléaire, elle bénéficie d’une énergie très peu polluante - tous les scientifiques s’accordent là-dessus - et présente, dans tous les classements internationaux, l’une des empreintes carbone les plus vertueuses du monde. Ces faits objectifs établis, le bras de fer en cours à Bruxelles ne manque pas de saveur. L’Allemagne qui importe sans états-d’âme notre élecricité lorsqu’elle se trouve démunie, manœuvre pour exclure le nucléaire des financements verts européens… tout en plaidant au passage la cause du gaz, infiniment plus polluant. Comprenne qui pourra.

Dans cette affaire, la posture allemande doit beaucoup à des considérations de politique interne, peu à des préoccupations écologiques. Celle de la France a un grand mérite : conjuguer la lutte contre le réchauffement climatique avec la préservation d’une filière industrielle stratégique. Raison de plus pour ne rien céder.

Source : Le Figaro 8/05/2021

 

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mercredi, 05 mai 2021

Le cinéma lave plus racisé

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La culture de l’effacement européen ne sévit pas que dans les médias, comme le montre l’exemple du cinéma. Le whitewashing, littéralement « blanchir à la chaux » en anglais, est un concept inventé et importé des États-Unis. Ce terme « novateur » décrit le fait pour un acteur blanc de jouer le rôle d’un personnage dit « racisé », c’est-à-dire noir, asiatique ou encore maghrébin.

Que ce soit la presse cinéphile, les médias d’infodivertissement ou même des rédactions renommées, le concept du whitewashing a envahi le paysage médiatique de logorrhées antiracistes, décoloniales et autres idéologies issues de la repentance. Ainsi, on assiste depuis 2015 à un florilège d’articles tels que « 18 exemples de « whitewashing » au cinéma » ou encore « Whitewashing à Hollywood : 14 exemples édifiants pour comprendre ! ».

Les Césars aussi

La question de la diversité dans les films et séries revient régulièrement sur le devant de la scène. Le comédien Jean-Pascal Zadi, meilleur espoir (noir) masculin au César 2021 pour son film Tout simplement noir, a ainsi remercié dans son discours plus que bancal : les comédiens et comédiennes noires qui l’ont précédé. Certes, beaucoup de rôles de personnages non-européens ont été joués par des acteurs blancs, il ne s’agit pas de nier une évidence. Par exemple, Édouard Baer, acteur blanc, joue le rôle d’un égyptien (Otis) dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.

Pour France Info, l’origine du whitewashing se trouverait dans la pratique de la blackface, consistant pour un blanc à se grimer en noir pour jouer le rôle d’un personnage noir. Cette pratique remonterait au XVIIe siècle.

Le whitewashing est accusé de deux maux : réécrire l’histoire, en ne respectant pas l’ethnie historique du personnage, et mettre sous le boisseau des acteurs non-blancs, en les cantonnant à des seconds rôles. En d’autres termes, le whitewashing serait l’incarnation même du racisme systémique qui rongerait nos sociétés occidentales. Dénoncer le whitewashing, c’est dénoncer le fameux « privilège blanc ».

Arsène Lupin était noir ? Bien sûr !

Mais qu’en est-il du blackwashing ? C’est à dire, lorsqu’un personnage blanc est joué par un acteur noir. Là aussi, les exemples ne manquent pas. Ainsi, dans la série Lupin (2021) de Netflix, Omar Sy joue le rôle d’Arsène Lupin, gentleman français (et bien blanc) qui évolue dans la France de la Belle époque. Ou encore Jodie Turner-Smith, actrice britannique noire interprétant le rôle d’Anne Boleyn, épouse d’Henri VIII d’Angleterre. Et on parle d’un Africain pour jouer Achille dans l’Iliade, pauvre Homère…

Ce blackwashing a‑t-il autant mauvaise presse que le whitewashing ? Non, car il vise à apporter de la « diversité ». Il s’inscrit dans la culture woke, qui souhaite mettre en lumière les « injustices » subies à cause de la couleur de peau, mais pas de toutes les couleurs.

Le site Slate dénonçant les « cas de whitewashing », le 15 mars 2020, va jusqu’à affirmer que « Le blackwashing n’existe pas », le sous-titre précisant « Le whitewashing existe bel et bien mais il n’y a pas de symétrie qui tienne. ».

Le cinéma est ainsi devenu une véritable machine de propagande pour l’idéologie antiraciste et décoloniale. Le whitewashing : c’est mal et raciste, mais le blackwashing, c’est bien et inclusif. Fermez le ban.

Source : site L’Observatoire du journalisme

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mardi, 04 mai 2021

Devoir de mémoire à éclipses

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Camille Galic

S’alignant sur Anne Hidalgo, Emmanuel Macron a fait déposer le 1er mai une gerbe à la mémoire du clandestin marocain Brahim Bouarram tombé dans la Seine, où il se noya, à la suite d’une rixe se déroulant le 1er mai 1995 en marge d’un défilé du Front national, et sa ministre déléguée à la Diversité et à l’Egalité des chances, Elisabeth Moreno, a souligné que « si la douleur ne se gomme pas, la mémoire doit nous permettre de tout faire pour que ces drames ne se répètent plus » car « le racisme reste une réalité que nous devons combattre ».

On espère que, dans quelques semaines, le chef de l’Etat honorera de même d’autres victimes du racisme antifrançais, cette fois : le commandant Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider (voir photo), adjoint administratif, deux policiers égorgés le 13 juin 2016 devant leur enfant de trois ans et aux cris d’Allahou Akbar par le « Français » Larossi Abballa, jugé en 2013 pour assistance à une filière d’acheminement de djihadistes vers le Pakistan. Mais alors condamné à une simple peine avec sursis.

 Source : Présent 04/05/2021

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lundi, 03 mai 2021

Les demi-habiles

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Vincent Trémolet de Villers

Ce qui est commode avec le Rassemblement national, c’est qu’il permet d’habiller des plus hautes vertus tous les renoncements, même les plus piteux. Non content de lui avoir abandonné, un à un, les piliers de la doctrine politique - nation, frontières, sécurité, laïcité -, nos stratèges qui, depuis quarante ans, le font tranquillement prospérer ont décidé, pour mieux le combattre, de lui ouvrir l’autoroute du Sud. Oubliant que la science électorale préfère la dynamique à l’arithmétique, Renaud Muselier a pensé qu’additionner deux faiblesses le rendrait plus fort. Rien n’est moins sûr. Dans ce jeu à somme nulle, ce que l’on gagne dans la poche gauche est perdu dans la poche droite. De son côté, Emmanuel Macron veut faire la preuve, un an avant l’élection présidentielle, qu’entre lui et la droite l’alliance est inéluctable. Le pari est hasardeux. Le soir du 27 juin, en cas de défaite de son candidat témoin, l’alliance LR-LREM, présentée comme une digue contre le RN, apparaîtrait comme un marchepied. On retrouve une fois encore le vice originel de ces combinaisons : faire de Marine Le Pen le pivot de notre vie politique. Penser en fonction de son parti plutôt que dans l’intérêt du pays. La droite, qui a trop souvent cédé à cette tentation, a malheureusement joué un grand rôle dans cet affaissement de l’intelligence. Bilan : la France, dont toutes les études d’opinion montrent que l’épicentre politique se trouve à droite, est devenue le champ d’un affrontement sommaire, brutal, souvent navrant entre deux candidats qui poursuivent le but commun d’évacuer du jeu cette famille politique. Impossible pourtant de se contenter d’un débat public qui opposerait jusqu’à la nausée le « théâtre antifasciste » (Lionel Jospin) à la disqualification systématique des élites. La responsabilité de la droite est immense : retrouver souffle, convictions, énergie, vision, courage, pour nous libérer de cette élection négative. Sinon, les demi-habiles continue- ront de compter sur la martingale du «front anti-Le Pen », qui, à la fin de l’histoire, se retournera inévitablement contre ses concepteurs.

Source : Le Figaro 03/05/2021

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dimanche, 02 mai 2021

Un grad entretien avec Jean-Marie Le Pen sur le site du Point

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Pour lire cet entretien cliquez ici

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samedi, 01 mai 2021

Haute-Savoie : dans les Voirons, site protégé Natura 2000, un berger agressé par des jeunes en quad, finit à l'hôpital

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La sauvagerie de trop

Robin de La Roche

C’était il y a dix jours.

Un berger était sur son alpage de la Lettaz, dans les Voirons, près de sa bergerie, quand plusieurs “jeunes” ont fait irruption en quad et en moto, décidés à engager une partie de rodéo dans l’herbe.

Le berger leur a demandé de partir, leur rappelant qu’il était en outre totalement interdit de circuler avec leurs engins dans cette zone qui est protégée.

Le ton est monté. Et comme nous y sommes désormais habitués, les racailles se sont jetées sur lui… à huit contre un. Tabassage. La barbarie contre le plus doux symbole de notre civilisation : le berger qui fait paître ses moutons.

Ils l’ont molesté à huit contre un, le blessant lourdement. Un berger.

Depuis deux décennies, nous sommes plus ou moins habitués aux horreurs commises par ces ordures. Mais inconsciemment, nous avions imaginé que seules les villes étaient atteintes. Là, au coeur des alpages, la réalité vient frapper : nous ne serons à l’abri nulle part, et même un berger peut être massacré par ces hordes de sauvages.

Français, il est temps de reprendre le contrôle du pays, que l’on nous y autorise ou non.

Source La Lettre patriote cliquez ici

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Le courage des généraux en retraite, La peur de Florence Parly

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Eric Zemmour

"En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin." On ne pouvait s’empêcher de songer à cette phrase de Chamfort au vu des réactions outragées à la tribune d’une vingtaine de généraux à la retraite publié e la semaine dernière dans Valeurs actuelles. Cette formule de "généraux à la retraite" rappelait irrésistiblement l’apostrophe du général de Gaulle en réponse au putsch d’Alger de 1961, d’autant plus que – hasard ou nécessité inconsciente ? – la parution dans le journal datait du 21 avril, jour anniversaire de ce putsch.

Même si les intentions des auteurs sont pures et que leur texte a été déposé auprès de l’hebdomadaire une semaine avant, on pourrait poursuivre cette comparaison que fait notre inconscient collectif. il y a soixante ans, les putschistes voulaient conserver l’Algérie française tandis que le général de Gaulle prônait l’indépendance de l’Algérie pour que, disait-il à Alain Peyrefitte, "mon village ne s’appelle pas Colombey les deux mosquées". Il y a trois mosquées aujourd’hui autour de Colombey. Et une guérilla permanente enflamme les banlieues françaises islamisées. Ces généraux à la retraite dénoncent le "laxisme" des politiques dans la lutte contre "l’islamisme" et "les hordes de banlieues", pointant "un certain antiracisme" dont les représentants, "partisans haineux et fanatiques", veulent "la guerre raciale". Qui peut sérieusement leur donner tort ? Qui peut nier leur légitime inquiétude, nourrie par un patriotisme sincère ? Quand ils appellent leurs camarades d’active à intervenir "dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national", Jean-Luc Mélenchon veut y voir un appel de "factieux". Quant à Florence Parly, ministre des Armées, elle promet des sanctions tandis que ses services épluchent la liste de noms espérant y trouver un officier qui ne soit pas à la retraite. ses collègues du gouvernement en profitent pour ranimer le jeu de rôle usé avec Marine Le Pen en épouvantail à moineaux.

Tout cela n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Des milliers de civils souhaitent signer cet appel. L’armée n’a jamais été aussi populaire dans le pays. La guérilla dans les banlieues et les crimes du djihadisme font qu’une part croissante de l’opinion considère qu’on ne pourra pas échapper à une intervention de l’armée pour rétablir l’ordre dans ces banlieues islamisées.

Chaque jour, des policiers y sont agressés, caillassés, pris pour cible par des tirs de mortier. Des pompiers, des médecins, des professeurs y sont également attaqués, tandis que des é coles brûlent. L’Etat ne maıt̂rise plus le territoire national et ne fait plus régner l’ordre – ce qui est quand même à l’origine de sa légitimité. Nous revenons lentement mais inexorablement à une situation dé crite par Hobbes : "La guerre de tous contre tous."

Figaro Magazine 2 mai 2024

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Le nouveau numéro de Livr'arbitres (n°33) consacré à Louis-Ferdinand Céline

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vendredi, 30 avril 2021

Etat Macron, Etat spectacle

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L’excellente chronique que nous livre régulièrement Françoise Monestier dans Présent ne rate jamais sa cible. Cette semaine, elle s’en prend à toute la camarilla macroniste qui fort du désamour dont elle jouit au sein du peuple Gaulois, ne trouve rien de mieux que de remettre son destin médiatique entre les mains de ces guignols qui « font peuple » à leurs yeux et dont le plus emblématique est certainement Cyril Hanouna. Un vrai symbole de ces basses cultures que dénonçait déjà Oswald Spengler dans Le Déclin de l’Occident.

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mercredi, 28 avril 2021

Dans Présent d'aujourd'hui, un grand article sur les identitaires français établis au Québec

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Les Français de France » expatriés au Québec

Rémi Tremblay Présent cliquez ici

QUICONQUE fréquente les milieux identitaires québécois, que ce soient les conférences, les manifs, les lancements de livres ou autres événements, ne peut manquer de remarquer la présence de ceux qu’on appelle affectueusement de ce côté de l’Atlantique « les Français de France ». Au premier abord, on ne les distingue pas des militants locaux, jusqu’à ce que résonne cet accent du Vieux Continent que les années ne parviennent jamais à complètement effacer. 

Mais qui sont ces Français et pourquoi ont-ils choisi le Québec ? 

Ces expatriés ont des profils divers et chaque organisation en compte quelques-uns dans ses rangs ; leur présence n’est ni étonnante, ni anecdotique. 

Pour découvrir qui ils sont, j’ai interrogé non seulement certains qui participent aux événements à l’occasion, mais trois qui me semblaient offrir une certaine diversité de parcours. Cédric, plus âgé, qui atterri au Québec il y a de cela 18 ans, s’intéresse à ce qui se passe dans sa terre d’adoption, mais poursuit aussi son implication dans la mère patrie, notamment avec Roland Hélie à Synthèse nationale et avec Gabriele Adinolfi et ses Lansquenets. Sébastien de Crèvecoeur, le plus connu du trio par sa participation à la webtélé Nomos, collectionne quant à lui les diplômes d’études supérieures. Le dernier, Jean Brunaldo, jeune travailleur parti de la région parisienne avec sa copine, milite dans les rangs de l’organisation identitaire Atalante. Ce sont donc trois hommes différents, et ce à tous les points de vue. 

Pourtant, rapidement, on peut dresser des parallèles entre ces destins français, ce que confirment d’ailleurs les autres personnes interrogées en marge. Cédric s’est installé ici pour des raisons d’abord et avant tout pratiques ; l’accès à la propriété, une plus grande liberté, mais aussi, et c’est là un élément que tous m’ont mentionné, pour la sécurité. « Pas de racaille » au Québec, affirme-t-il. Jean, lui aussi, étouffait dans la ville d’Hidalgo et ne se voyait pas élever une famille dans un tel climat d’insécurité. 

Un moindre débat d’idées 

Pour Sébastien, « l’état général de la France quant à son abandon de tout ce qui la caractérisait jusque-là sur le plan civilisationnel, la déliquescence généralisée dans laquelle les Français semblent se complaire rendaient mon séjour de plus en plus difficile. En quelque sorte, j’ai quitté l’Hexagone pour mieux retrouver la France en moi dans une ancienne colonie française. » 

Toutefois, les trois notent une influence américaine palpable de ce côté de l’Atlantique, mais aussi une certaine absence de débats d’idées. Jean explique qu’« on parle moins facilement de politique. Le débat, la discorde en général sont moins bien vécus. » Pour Sébastien, il est clair qu’« un Eric Zemmour serait, par exemple, inimaginable ici » de par cette « gêne » et ce « conformisme » ambiants. 

Pourtant, malgré ce désaveu des Québécois pour la politique, ils ont tenu à continuer à s’impliquer, Cédric particulièrement en Europe où il retourne au moins deux mois chaque année, mais les autres sur leur terre d’adoption et ce bien que, comme l’indique Sébastien, « le mouvement soit bien plus structuré et décomplexé en France qu’au Québec ». Jean note toutefois qu’« il y a moins de concurrence et de rivalité au sein du camp nationaliste » québécois, ce qui permet certaines initiatives qui seraient improbables en France. 

Une autre observation est que le mouvement identitaire est très axé sur la question de l’indépendance. Si cela peut représenter une force en donnant un objectif clair à atteindre, cela eut l’effet pervers d’occulter la question de l’immigration, quoiqu’elle commence à s’imposer d’elle-même, le Canada étant en voie de rattraper la France, comme a pu le constater Jean. 

S’il ne regrette ni son déménagement ni son implication, Jean met les Français en garde : « Il faut toutefois admettre que le Canada et plus particulièrement le Québec ont tendance à être idéalisés depuis l’étranger, surtout en France. […] Les Canadiens français semblent être encore plus éloignés de leurs racines que nous. Ils viennent de traverser une ère très anticléricale : la “Révolution tranquille”, une sorte de Révolution française ou Mai 68 à la sauce nord-américaine, sans violence et sans lutte, qui s’est faite tranquillement. Cette révolution tranquille les a éloignés de leur foi et donc de leur patrimoine. » Même son de cloche chez Sébastien qui ajoute « que le Grand Remplacement est aussi avancé au Québec et au Canada qu’en France en raison du faible nombre d’habitants, alors que cela fait plus de bruit dans cette dernière que dans le premier. » 

Pour ceux qui seraient tentés de traverser l’océan, Jean termine avec un conseil qu’il lance à la blague : « Fuyez Montréal, c’est réellement une île maudite. » 

 

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Un article de Robert Spieler dans Rivarol sur Pierre Poujade et le poujadisme

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Dans l'hebdomadaire Rivarol cliquez ici de la semaine dernière, Robert Spieler consacre un grand article au Cahier d'Histoire du nationalisme (n°20), rédigé par Franck Buleux, sur Pierre Poujade, le poujadisme et l'Union pour la Fraternité française. 

S N 

Pierre Poujade et le poujadisme

Robert Spieler 

Etonnante aventure que celle de Pierre Poujade et du Poujadisme. Les Cahiers d'Histoire du nationalisme, édités par Synthèse nationale, nous offrent, sous la plume de Franck Buleux, un morceau d'histoire de France qui marqua les esprits. L'auteur me permettra une critique qui n'enlève certes rien à l'intérêt de ce livre: une structuration qui laisse à désirer, des redites et un affreux contresens ("L'antigaullisme qui rapproche Poujade de la droite nationale ne fera pas long feu", alors qu'il voulait  dire l'inverse). Le lecteur est en droit de demander aux auteurs quelques efforts de relecture !

Pierre Poujade a vécu dans un environnement de "droite", voire d' "extrême-droite", son père étant membre de l'Action française de Charles Maurras. Pierre Poujade fréquentera le mouvement des jeunes de Jacques Doriot, le chef du Parti Populaire français (P.P.F), avant de devenir, durant l'Occupation, à vingt ans, le plus jeune chef de compagnie d'un mouvement de jeunesse vichyste, axé sur la formation civique et physique, les Compagnons de France. C'est en 1942 qu'il rejoindra, via l'Espagne, les Forces françaises libres au Maroc, après l'invasion de la "zone libre"par les Allemands, en fin 1942. C'est à Rabat qu'il rencontrera sa future femme qui lui donnera cinq enfants (elle décédera en 2016, à l'âge de 94 ans). Du Maroc, il parviendra à rejoindre Alger où il s'engagea dans l'aviation, avant de partir pour l'Angleterre où il servit dans la Royal Air Force. Buleux note que son parcours est celui d'une "jeunesse française", titre du livre de Pierre Péan, consacré à Mitterrand , décoré de la Francisque par le Maréchal, avant de rejoindre la Résistance. Dès son engagement dans l'aviation à Alger, Poujade s'était rapproché des gaullistes. Il rejoindra d'ailleurs le Rassemblement du peuple français (R.P.F.) dès sa fondation par De Gaulle en 1947 et en sera membre jusqu'en 1953, quand le parti sera mis en sommeil par son fondateur. A la Libération, Pierre Poujade s'installera à son compte, comme libraire-papetier dans sa commune natale de Saint-Céré, dans le Lot, d'où son surnom, le "papetier de Saint-Céré". 

Les débuts de l'aventure

En 1953, Poujade fut élu au conseil municipal de Saint-Céré, sans étiquette, sur une liste menée par un radical, se présentant comme "indépendant ex-RPF". Le gaullisme  et son chef étaient alors en pleine traversée du désert. Les élections municipales de 1953 avaient été un échec, notamment par la perte notable de Marseille, emportée par Gaston Defferre. De Gaulle partait bouder à Colombey-les-Deux Eglises, favorisant ainsi l'aventure poujadiste, la nature ayant horreur du vide, comme le note fort justement Franck Buleux. C'est d'ailleurs dès 1953 que Pierre Poujade, "Pierrot", deviendra célèbre. Les "polyvalents" s'abattaient alors sur les petits commerçants et artisans comme la vérole sur le bas clergé. Pierrot va prendre la tête d'un groupe de commerçants qui vont s'opposer physiquement, et parfois de façon véhémente, aux contrôles fiscaux. En novembre 1953, il fonde son propre mouvement syndical, l'Union de défense des commerçants et artisans (U.D.C.A.). C'est la naissance du "mouvement Poujade".

"S'unir ou périr", "contre les pourris de Paris"

Le mouvement va s'étendre très vite. "S'unir ou périr", "contre les pourris de Paris" sont des slogans que Poujade affectionne. Le "mouvement¨Poujade" est d'abord une expression rurale de contestation, qui développera son implantation, après le "monde de la boutique", dans le monde agricole, exploitants comme ouvriers. La contestation va s'élargir dans un registre "dégagiste", avec comme slogan: "Sortez les sortants !". Il est vrai que la répression fiscale était féroce. Le Parlement, en août 1954, vota une loi prévoyant des amendes fiscales et des peines d'emprisonnement de six mois en cas d'infractions et sanctionna le "refus collectif de l'impôt" qui fut étendu au refus individuel. Jusqu'à deux ans de prison  menaçaient ceux qui empêcheraient une opération de contrôle fiscal. Pierre Poujade considéra ces articles de la loi comme une "déclaration de guerre" contre l' U.D.C.A., transformant la contestation fiscale en insurrection. Le temps de l'action politique était arrivé. 

La victoire électorale de 1956

Les élections législatives anticipées de janvier 1956 constituent la première expérience électorale des listes poujadistes Union et Fraternité française (UFF). Durant la campagne, le mouvement dénonce pêle-mêle et en bloc, "les politiciens professionnels","les hommes des trusts et de la banque apatride" (une réminiscence doriotiste?) et "les hauts fonctionnaires domestiqués" qui auraient menés la France et son empire   la faillite", préconisant "la révolte anti-fiscale" et la convocation "des Etats généraux", référence bien sûr à la Révolution française. Tous les candidats s'engagent à démissionner lorsque le "salut de la patrie" sera assuré. Les candidats de l'UFF jurent de respecter le règlement intérieur qui stipule: "Non appartenance à une puissance ou secte occulte. Respect de la parole donnée. Engagement d'être délégué (Poujade refusait d'utiliser le mot 'député) 'non pour se servir, mais pour servir, mener une vie digne et exempte de tout reproche". La profession de foi exprime en toute simplicité et humanité: "Celui qui trahira connaît son châtiment: il sera pendu". Voilà au moins qui a le mérite d'être clair ! Et d'ajouter: "Nous vomissons la politique". 

Résultatde l'élection: Cinquante-deux élus, le minimum étant fixé à trente pour disposer d'un groupe à l'Assemblée, 2,8 millions d'électeurs: un tremblement de terre, favorisé il est vrai, pr la "tentation de Colombey" de De Gaulle et l'absence du RPF. Mais Pierre Poujade avait commis une grave erreur politique, la même qu'avait commise Léon Degrelle, chef du Rex belge qui n'avait pas été candidat aux législatives. Les élus poujadistes étaient dans leur totalité de nouveaux parlementaires et n'avaient aucune expérience politique. L'absence du chef au sein du groupe, c'était l'assurance de querelles internes difficiles à maîtriser. Pierre Poujade tentera de corriger son erreur en tentant, un an plus tard, de conquérir un siège laissé vacant en plein Paris, lui l'homme de la ruralité et le pourfendeur des "pourris de Paris". Ce fut un échec. La "chasse aux poujadistes" va commencer dès le lendemain de l'élection. C'est l'affaire des "apparentements". La loi des apparentements est une règle électorale mise en place en mai 1951 visant à réduire l'influence du Parti communiste et du RPF gaulliste, considérés comme extrémistes. Elle permettait aux différentes listes de passer des accords entre elles avant les élections, de concourir séparément lors du scrutin, tout en additionnant leurs résultats pour l'attribution des sièges. La loi  prévoyait qu'il devait s'agir de listes distinctes, non inféodées au même parti ou au même dirigeant. Considérant que les listes apparentées à celles du mouvement poujadiste étaient en fait liées  par une dévotion commune à Pierre Poujade, L'Assemblée nationale, juge et partie, invalida douze élus poujadistes. Le scandale dans le scandale est que les députés invalidés furnt promptement remplacés par leurs adversaires sans même qu'il y eût de nouvelle élection. C'est aussi simple que cela, la démocratie !  La haine anti-Poujade battait son plein. L'Express, à la pointe du combat contre le chef de l'UDCA, illustrait un article avec un tribun nommé "Poujadolf" à qui l'esprit de Hitler soufflait: "Vas-y mon gars ! Pour moi aussi ils ont rigolé au début". Le sémiologue Roland Barthes, tout en nuances, considère que pour Poujade, "la culture est comme une maladie", référence à cette phrase (faussement) attribuée à Goering: "Quand j'entends le mot culture, je sors mon révolver". Poujade, qui s'en prend à Mendès-France dans ses meetings ("Mendès n'a de Français que le mot ajouté à son nom"), est bien sûr accusé d'antiparlementarisme, d'antisémitisme, de colonialisme et autres joyeusetés. 

Les députés poujadistes

Franck Buleux a eu la bonne idée de présenter l'inventaire exhaustif des cinquante-trois députés inscrits ou apparentés, élus le 2 janvier 1956, acompagné d'une corte biographie. Parmi ceux-ci, il y avait Jean-Marie Le Pen, le benjamin (27 ans) de la législature mais, sans conteste, le plus talentueux. Pierre Poujade avait rencontré Le Pen en septembre 1955; séduit par l'énergie et la faconde de son jeune interlocuteur, il en avait fait aussitôt l'un de ses principaux lieutenants. L'organisation du mouvement était médiocre: Le Pen fut chargé de la réformer et de l'ouvrir à la jeunesse étudiante. Le Pen, qui se définissait encore comme étudiant fut élu à Paris. Les relations avec Poujade, qui regretta par la suite de lui avoir mis le pied à l'étrier, n'allaient pas tarder à tourner au vinaigre. Deux crocodiles dans le même marigot... Autre personnage: Robert Pesquet, chaud partisan de l'Algérie française. Il fut au coeur d'une des affaires les plus rocambolesques de la Vème République, "l'affaire de l'Observatoire", la fausse tentative d'assassinat de Mitterrand, dans laquelle ce dernier fut plongé jusqu'au cou. C'est Pesquet qui convainquit Mitterrand de relancer une carrière politique déclinante, en acceptant d'être la cible d'un faux attentat. Mitterrand se laissa piéger. Dans la nuit du 16 octobre 1959, en rentrant chez lui, au volant de sa "403", Mitterrand est pris en chasse par une "Dauphine" à bord de laquelle ont pris place Pesquet et ses complices. Mitterrand abandonne son véhicule près des grilles du jardin de l'Observatoire et disparaît en courant dans les allées. Sa voiture est alors criblée de balles. L'émotion est immense. La gauche, unanime exprime sa solidarité avec l'ancien Garde des Sceaux. Le lendemain, Pequet va tout raconter à ... Rivarol ! le scandale est immense. Mitterrand devient  la risée de la classe politique et de la presse. Douze ans plus tard, Mitterrand était élu président de la République: cherchez l'erreur...

La fin du poujadisme

Après sa défaite à Paris en janvier 1957, comme le rappelle Jean-Marie Le Pen dans ses Mémoires, Poujade a perdu de son aura médiatique, de sa popularité, son groupe s'est érodé. L'homme providentiel qu'attend la France, ce n'est plus Poujade, c'est De Gaulle, qui prépare son retour aux affaires. Les députés poujadistes vont soutenir De Gaulle, dès le 13 mai, tout en se divisant sur le vote des pleins pouvoirs. L'été 1958 acte la rupture entre Poujade et De Gaulle. Fraternité française, le journal de Poujade, s'en prend avec de plus en plus de virulence au général. Lors du référendum, à l'automne 1958, l'UFF appelle à voter "non", mais la base vote "oui". Les législatines de 1958 seront un désastre: aucun élu sous l'étiquette poujadiste. L'UFF va désormais faire de la défense de l'Algérie française sa principale raison d'être, son credo. L'oeuvre coloniale de la France fait l'objet d'apologie. Les martyrs du gaullisme sont recensés. Fraternité française rend hommage à Robert Brasillach. Mais l'élection présidentielle de 1965 va voir Poujade rentrer dans le Système, tant décrié depuis dix ans. Au premier tour, il se décidera à soutenir le "Kennedillon français" (dixit Mauriac), l'atlantiste Jean Lecanuet, comme le feront au demeurant des hommes de droite tel Jacques Isorni, avocat du Maréchal, qui constate que la campagne de Tixier-Vignancour ne décolle pas. Au second tour,  où Mitterrand, soutenu par le Parti communiste, fait face à De Gaulle, Poujade appelle à voter pour ce dernier. Poujade va rentrer dans le rang. Il soutiendra quelques années plus tard Giscard d'Estaing, dont il dira, décidément doté d'un puissant ego, qu'il "aurait été battu si les Poujadistes avaient été dans l'opposition". Déçu par la politique chiraco-giscardienne, puis barriste, il quittera la majorité en 1977 pour rallier aux élections européennes une liste de droite socio-professionnelle menée par Philippe Malaud, ancien ministre CNIP et le député-maire UDF de Nice, Jacques Médecin. La liste atteint 1,4% des suffrages, devançant celle de l'Eurodroite menée par Jean-Louis Tixier-Vignancour (1,3%). A l'élection présidentielle de 1981, Pierre Poujade soutiendra dès le premier tour François Mitterrand qui le remerciera en le nommant au Conseil économique et social, un "machin" à peu près inutile. Il sera aussi nommé vice-président de la Confédération des syndicats de producteurs de plantes alcooligènes et animera aussi une association visant la promotion de la Roumanie, au travers de tournées en France de lycéens roumains présentant des spectacles folkloriques. On croit rêver... Mais cela faisait déjà longtemps que, selon la jolie formule de Franck Buleux, "Poujade avait quitté le poujadisme..." 

"Pierre Poujade", de Franck Buleux, collection "Cahiers d'Histoire du nationalisme", 200 pages, 29 euros, port inclus, à l'ordre de : Synthèse nationale, BP 80135  22301 Lannion PDC.

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Le nouveau numéro (n°87) de Terre & peuple magazine est sorti

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lundi, 26 avril 2021

La France n’est pas capable de contrôler correctement ses frontières

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Entretien mené par Ronan Planchon

Pour le conseiller d’État honoraire et ancien secrétaire général du ministère de l’Immigration Patrick Stefanini, le parcours de l’assaillant de Rambouillet est symptomatique des défaillances de l’État et de l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

Le Figaro. - Entré illégalement en France depuis la Tunisie en 2009, le chauffeur-livreur coupable de l’attentat de Rambouillet avait bénéficié en 2019 d’une autorisation exceptionnelle de séjour salarié. Il a donc vécu dix ans en situation irrégulière sur le sol français...

Patrick Stefanini. - Autrefois, les séjours irréguliers en France étaient un délit, ce n’est plus le cas. Aussi, le fait pour un étranger d’être entré irrégulièrement en France faisait à lui seul obstacle à la régularisation de sa situation administrative. Nous avons abandonné cette règle, qui était pourtant une règle de bon sens, et c’est une erreur. Pour le reste, on sait que dans certains secteurs de l’économie française, des métiers sont insuffisamment rémunérés et les conditions de travail sont jugées trop difficiles par nos concitoyens. À la fin, ce sont des personnes de nationali té étrangère qui finissent par pour- voir le poste. Si on veut éviter d’avoir à recruter systématiquement des étrangers pour ce type de métier, il faut revaloriser les conditions de travail. Les besoins économiques ne sauraient être un alibi pour ne pas lutter contre l’immigration clandestine.

Le profil du terroriste de Rambouillet rappelle celui de l’assaillant de Samuel Paty. D’ailleurs, selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait lui aussi prémédité son acte...

Nous avons affaire à des gens qui n’adhèrent pas aux valeurs de la République française et qui peuvent être tentés à tout moment de s’en prendre aux personnes incarnant l’État français. D’après ce qu’a dit le procureur antiterroriste, des actes de repérage ont été commis par l’assaillant. Comment le sait- on ? Par des caméras de vidéoprotection ? Si c’est le cas, y a-t-il quelqu’un derrière un écran 24 heures sur 24 pour visionner les images, repérer les comportements suspects et donner l’alerte ? Dans l’immense majorité des communes, il n’y a pas de visionnage en temps réel des images, on se contente de s’en servir a posteriori. Un effort très important doit être fait, sinon on se prive de l’essentiel de l’intérêt de la vidéoprotection.

Le ministère de l’Intérieur a aussitôt annoncé que la sécurité allait être renforcée devant les commissariats. Est-ce suffisant pour endiguer les actes de terrorisme ?

La fonctionnaire de police qui a été assassinée est sortie du commissariat pour recharger son horodateur. Comment se fait-il que ces fonctionnaires ne bénéficient pas, soit d’emplacements de parking à l’intérieur des commissariats, soit de la gratuité du stationnement ? Il faudrait déjà améliorer les conditions de travail. Rappelons-nous aussi que lors de l’attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne en octobre 2020, les policiers n’avaient été protégés que par un sas de protection financé par la région Île-de-France. Là aussi, on peut s’étonner que l’État ne prenne pas toutes les dispositions nécessaires en termes de budget pour financer la sécurisation complète des commissariats.

Quid de la maîtrise des flux migratoires ?

L’État est dans l’incapacité de mettre un policier derrière chaque personne qui pourrait être susceptible de radicalisation islamiste. Il faut traiter le problème en amont et poser en principe que l’Union européenne n’est pas un espace ouvert à tous les vents. Comme tous les grands ensembles continentaux qui se respectent, elle a des frontières extérieures qui doivent être consi- dérablement renforcées. Aujour- d’hui, ce contrôle extérieur n’est pas crédible. Dans un rapport publié en 2019, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes- côtes Frontex rappelle qu’environ 600 millions de personnes pénètrent chaque année à l’intérieur de l’UE, et environ 20 % d’entre eux ne font pas l’objet d’un passage fichier qui permettrait de détecter des antécédents judiciaires ou des facteurs de dangerosité. En matière de circulation des personnes, la France a mis la charrue avant les bœufs en supprimant ses contrôles aux frontières intérieures sans se doter en amont de tous les instruments nécessaires à un contrôle ef- ficace de ses frontières extérieures. Si l’on ne change pas cela, l’Union européenne continuera à être une passoire et nous nous exposerons en permanence à la répétition du type de drame qui s’est produit vendredi.

Y a-t-il des obstacles juridiques qui affaiblissent, voire paralysent, la lutte contre l’islamisme ?

Non seulement la France n’est pas capable de contrôler correctement ses frontières, mais lorsqu’elle est en présence de clandestins, elle ne parvient pas à les éloigner. On connaît la réticence des pays d’origine à délivrer des laissez-passer consulaires, mais ce n’est pas la seule difficulté. Le premier problème, c’est l’extrême complexité du contentieux des étrangers et on peut regretter que le gouvernement ne se soit pas emparé des propositions faites par le Conseil d’État pour le simplifier. Le deuxième point, c’est la « directive retour ». Elle fait obstacle à ce qu’un État membre de l’UE, constatant la situation irrégulière d’un étranger, puisse le renvoyer d’office dans son pays d’origine, et l’oblige à inviter l’étranger à quitter de lui-même de cet État membre. C’est une vision « bisounours » de la maîtrise de l’immigration, et cela participe à l’échec à la lutte contre l’immigration clandestine.

Source : Le Figaro 26/04/2021

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samedi, 24 avril 2021

« Pierre » ou l’importance des prénoms

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Mathieu Bock-Côté

La scène était frappante : à Montpellier, une mère voilée a interpellé Emmanuel Macron pour lui confesser que son fils lui avait demandé si le prénom Pierre était bien réel. On l’aura compris, elle aurait aussi pu parler de Jacques, de Charles, de Daniel. Ou même de Corinne. Sans le vouloir, spontanément, même, elle rappelait que le prénom est bien moins individuel qu’il n’y paraît, et peut être interprété comme un marqueur d’appartenance culturelle, inscrivant celui qui le porte dans un univers de sens, une histoire, et même une tradition. Il y a quelques années à peine, qui osait le rappeler risquait les pires insultes de la part d’éditorialistes s’enroulant dans la toge de la vertu pour expliquer que le prénom n’avait aucune signification collective et qu’il relevait exclusivement de la liberté des parents. Rappeler que le prénom, du simple fait qu’il est choisi, a une dimension sociologique, pouvait même passer pour un « discours haineux ». Certaines banalités ne sont pas bonnes à dire. N’importe quoi, aujourd’hui, peut conduire au tribunal.

Aucun pays ne saurait être absolument indifférent à la population qui le compose et ne saurait se réduire à une simple abstraction administrative ou juridique. Si la France était peuplée d’Irlandais ou de Norvégiens, elle ne serait plus française mais irlandaise ou norvégienne, évidemment. Certains redécouvrent ainsi, avec un étonnement probablement feint, que nous nous retrouvons, dans certaines portions du territoire, devant un authentique phénomène de substitution démographique, en situation de partition ethnoculturelle. La mutation démographique de notre temps, entraînée par l’immigration massive, est généralement niée s’il faut s’en inquiéter, mais reconnue s’il faut la célébrer. L’essentiel est pourtant là : les territoires perdus de la République sont devenus les territoires perdus de l’identité française. Risquons une hypothèse : il n’est pas impossible que les Pierre et Corinne de France ne soient pas exagérément enthousiastes à l’idée d’évoluer dans un environnement urbain qui leur donnera la désagréable impression d’être devenus minoritaires dans leur propre pays – un environnement, qui plus est, où leur sécurité est loin d’être assurée s’ils entendent vivre selon les mœurs françaises.

Se pose évidemment la question du nombre. L’assimilation n’est possible que dans la mesure où on respecte les capacités d’intégration de la société d’accueil. L’immigration massive, à terme, conduit inévitablement au communautarisme. La novlangue est partout : on parle pudiquement de mixité sociale, tout comme on parle de quartiers sensibles et de bandes de « jeunes » avant d’en appeler de manière incandescente aux valeurs républicaines, en se demandant comment rassembler des populations qui vivent aujourd’hui séparées. Mais, concrètement, c’est bien de la possibilité de fondre les populations issues de l’immigration dans le peuple français dont nous parlons. Ce qui pose la question du devoir d’intégration et du désir d’assimilation. Dans quelle mesure les populations qui s’installent en France désirent-elles devenir culturellement françaises ? Des esprits moqueurs ont demandé pourquoi la dame de la vidéo n’avait pas elle-même prénommé son fils Pierre. La question est moins farfelue qu’on a voulu le croire. La meilleure manière de se faire accepter dans un pays consiste encore à en adopter les codes et les références – à envoyer des signaux ostentatoires d’appartenance à sa terre d’accueil. Du prénom, on passe rapidement à la question du voile, puis de l’hallalisation de l’offre alimentaire et de la présence hégémonique des codes de l’islam au cœur de la vie quotidienne.

On retrouve ici une évidence sociologique trop souvent oubliée : c’est en s’intégrant culturellement et en faisant les efforts pour y parvenir que les populations issues de l’immigration pourront profiter pleinement des avantages de la coopération sociale. Inversement, elles risquent de trouver la vie plus compliquée si elles s’autoexcluent culturellement de la société qu’elles ont choisie. À tout le moins, il faudrait peut-être explorer cette piste avant d’expliquer chaque disparité statistique par la présence d’un système discriminatoire, comme le suggèrent un peu rapidement certains commentateurs et journalistes qui n’en finissent plus d’accuser la France d’exclure ceux qui, pour diverses raisons, n’embrassent pas sa culture en s’installant chez elle. Il ne s’agit évidemment pas ici de justifier les injustices lorsqu’elles se présentent, non plus que de contester leur existence, mais de comprendre les dynamiques sociologiques à l’origine de bien des tensions sociales et identitaires et de cesser de culpabiliser de manière outrancière une société d’accueil pourtant fort généreuse avec ceux qui la rejoignent. La lucidité est la condition première de l’action.

Source : Le Figaro 24/04/2021

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vendredi, 23 avril 2021

Corona business

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Faut pas nous prendre pour des billes, car on a bien conscience que derrière la course aux vaccins anti-covid 19 se cachent de puissants intérêts financiers. Les labos s’en mettent plein les poches pour une efficacité souvent contestée. Mais pour faire fructifier leur juteux business, ils ont besoin de puissants relais au sein des gouvernements. Françoise Monestier lève un coin du voile dans un article fort pertinent de Présent (23/04) qui met en cause la macronie et les curieux personnages qui naviguent au sein de la sphère santé. 

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La France sur un volcan

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A tout juste un an de la présidentielle, le jeu des prévisions est difficile. Après les crises sociales – « gilets jaunes », réforme des retraites –, la crise sanitaire, avec son lot de conséquences économiques et sociales, bouleverse encore davantage le pays. Les répercussions de la présidentielle de 2017 se font encore sentir. La droite se cherche un leader, la gauche reste très fragmentée et les écologistes, s’ils ont marqué des points dans l’opinion, peinent à en trouver une traduction politique nationale. Seuls Macron et Marine Le Pen figurent en tête dans tous les sondages. Mais rien n’est joué pour autant.  Pascal Perrineau, longtemps à la tête du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences po) aujourd’hui professeur émérite des universités, et qui observe la vie politique française depuis longtemps, répond ici aux questions posées par Les Echos. Un mot résume tout : désarroi.

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jeudi, 22 avril 2021

Lynchage médiatique et racisme anti-blanc

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Christian Dalsug

Dans une ville tenue par la gauche, le procès de la police, de l'ordre, des Blancs. Dehors, une foule surexcitée qui exige une peine maximum. Et au-delà de cette foule, dans tout le pays, une presse, des po­liticiens, des organisations qui entre­ tiennent le lynchage en distillant une haine féroce. Voilà le tableau. Et son verdict sans surprise : coupable, trois fois coupable. La ville, c'est Minneapolis, dans le Minnesota. Celui qui est au banc des accusés, c'est Derek Chau­vin, policier au commissariat central. Le 25 mai 2020, à la suite d'une tech­nique de maîtrise corporelle très efficace et enseignée dans toutes les écoles de police, Chauvin constate que l'homme qu'il vient d'arrêter est sans connais­sance. Il mourra durant son transfert à l'hôpital. La victime est noire. Le « tueur » est blanc - forcément. Donc, à l'évidence, crime raciste. Simple fait divers qui enflarnrne l'Amérique pour des mois.

George Floyd,la victime, était tout sauf un père de famille exemplaire, un pieux protestant et un citoyen irréprochable qui aurait été la proie désignée et mal­ heureuse d'une brutalité flicarde et naturellement raciste. Cela, c'est le faux Floyd,le Floyd de la propagande, celui des manœuvres, d'un montage, d'une imposture qui a débouché sur une paro­die de justice. Le vrai Floyd ? Un co­losse de 46 ans pesant plus d'un quintal, un dangereux multirécidiviste, un habitué des vols à main armée et des sé­jours en prison, un individu fiché et connu pour sa régulière consommation de drogues « dures ». Le 25 mai 2020, Chauvin a voulu l'immobiliser. La prise dont il s'est servi exigeait le maintien de son genou sur la nuque du suspect durant plu­ sieurs minutes. Ce fut un geste de trop. En apparence, il provo­qua la mort par asphyxie. En réa­lité,l'organisme de Floyd, délabré par de lourds dommages aux mus­cles cardiaques et respiratoires dus aux stupéfiants, fut incapable de supporter une épreuve prévue pour des individus en pleine possession de leurs moyens.

Ce geste de trop, qui n'est pas un geste de criminel, vaudra peut-être à Chauvin 4 0 ans de prison. Mardi après-midi, les jurés l'on déclaré coupable des trois chefs d'accusation retenus contre lui. Verdict dans deux mois. Son défenseur fera appel : le procès aurait dû se tenir dans une autre ville que celle où eurent lieu les faits incriminés. Et les jurés auraient dû être séquestrés pour leur éviter toute pression venue de l'exté­rieur. Or, des pressions, il y en eut, et d'innombrables. Toutes les officines se réclamant de l'antiracisme se muè­ rent subitement en brûlot d'un racisme anti-blanc. Dans une atmosphère tendue, empoisonnée, cette manœuvrese transforma en chantage : Condamnez lourdement Chauvin ou la rue se sou­lèvera et des villes brûleront. Le sort de l'inculpé était donc fixé bien avant la réunion des jurés. Le simulacre dans ce genre de procès semble désormais le prix àpayer pour les nombreux suc­cès de la subversion qui dicte ses prin­cipes et impose sa loi.

Source : Présent 22/04/2021

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mercredi, 21 avril 2021

Il serait temps d’avoir une lecture ethnique de la France

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En visite dans un quartier sensible de Montpellier, Emmanuel Macron a été interpellé par une habitante sur l’augmentation de la concentration de la population d’origine étrangère sur place. La démographe, MichèleTribalat dresse l’état de la situation.

Michèle Tribalat est une ancienne chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Elle étudie les questions de l’immigration en France, de l’intégration et de l’assimilation des immigrés et de leurs enfants. Auteur de plusieurs ouvrages salués par la critique, Michèle Tribalat a notamment publié « Les Yeux grands fermés : l’immigration en France » (Denoël, 2010)  et « Statistiques ethniques, une querelle bien française » (Éd. L’Artilleur, 2016).

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