Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 04 mars 2020

Les yoyos du populisme

ppooppuu.jpg

Populisme est devenu un mot à la mode sans cesse employé. Il y aurait le peuple d’un côté et les élites de l’autre. Pourtant, les populistes ont eu aussi besoin d’une élite, ne serait-ce que pour gouverner lorsqu’ils arrivent au pouvoir. L’association des deux devient alors une nécessité. Pascal Gauchon, le créateur de l’excellente revue Conflits, nous expose les tenants et les aboutissants de ce nouveau paradigme.

A lire ICI

10:41 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 03 mars 2020

César : une feria de l’entre-soi animée par des pantins sinistres

cesar2020-1024x577.jpg

Source Eléments cliquez ici
 
La 45e cérémonie des César a été marquée par la médiocrité et les vociférations. Mais aussi par la petitesse : le cinéaste Jean-Claude Brisseau a été banni de l’hommage aux disparus de l’année.
 
La 45e cérémonie des César a apporté son lot habituel de gamineries vociférantes, teintées d’air du temps. Il y a deux ou trois décennies, on ne pouvait échapper aux couplets larmoyants, aux poings levés de d’artistes concernés, à l’insurrection courageuse de millionnaires-citoyens poussant des « oh ! » et des « ah ! » à chaque saillie vengeresse d’un invité endimanché qui soudain, s’escrimait contre le pouvoir totalitaire en place. Désormais, toujours dans le sens du vent, on fait des listes, on comptabilise ceux qui sont en trop, et ceux qui ne sont pas assez, le tout sur des critères ethniques parfaitement assumés ; on brocarde en toute décontraction le physique des uns et des autres ; et puis surtout, on parle moins des œuvres que de la moralité supposée de ceux qui les font, là encore sans la moindre gène.

Mais qu’attendre d’autre d’une telle féria de l’entre-soi ? Une fête du bon goût et de la bienveillance où l’on peut être reine d’un jour si l’on a su pleurer à bon escient et conne de l’année quand on bafouille ? Où l’on peut être honoré sans retenue ou renié avec mépris selon la date limite des prises de conscience ? D’ailleurs, quel rapport existe-il véritablement entre les César et le cinéma quand on peut consacrer « meilleur film » Les Ripoux de Zidi devant Les Nuits de la pleine Lune de Rohmer (1985) ou La Haine de Kassovitz plutôt que Nelly et Mr Arnaud de Sautet (1996) ? Quand on a considéré un jour Luc Besson « meilleur réalisateur » qu’Alain Resnais (1998), et quand surtout on n’a jamais récompensé de ce titre Godard, Chabrol, Rohmer ou Schœndoerffer ?

Foresti, Darroussin, pantins sinistres

Que dire enfin de ces présentateurs successifs qui a grand renfort de bourrades, de nez rouges et de rires étouffés nous assurent qu’ils débordent d’humour, quand ils ne sont pourtant, avec leurs gags poussifs et leurs gesticulations éculées, que des pantins sinistres demain mis au rebut ? La dernière en date étant Florence Foresti, humoriste dont la médiocrité jamais démentie de la douzaine de films où elle a figuré, aurait au moins pu conduire à davantage d’humilité.

Tout cela était à ce point attendu, qu’il paraît tout aussi vain de se scandaliser des propos et des attitudes des uns et des autres, lesquels se sont contentés, chacun dans son rôle, de se conformer le plus possible à ce qu’on attendait d’eux. La palme revenant sans doute à Jean-Pierre Darroussin qui disait encore il y a quelques années son admiration pour Tess de Polanski et qui cette fois a volontairement écorché le nom du cinéaste deJ’accuse

On s’en veut d’avoir à rappeler de telles évidences quand les uns s’ingénient à être toujours plus performants dans la bassesse, et d’autres plus indécents dans le panégyrique systématique : ce n’est pas parce que les égéries du néo-féminisme punitif sont bien souvent  stupides, hargneuses ou de mauvaise foi  que Polanski n’est pas coupable (et même si l’on en croit les témoignages de femmes par lui violées, une belle ordure) ; ce n’est pas parce que son œuvre doit être absolument défendue, et certainement pas censurée comme le réclament les apprentis totalitaires du moment, qu’il faut la surestimer.

Jean-Claude Brisseau banni

Non, ce qui était sans doute le plus inattendu et le plus abject de cette soirée, ce fut l’absence de Jean-Claude Brisseau, décédé en mai 2019, de l’hommage rendu aux célébrités disparues. Ce très grand réalisateur, qui a laissé des films magnifiques, et qui a eu lui aussi maille à partir avec la justice (condamné pour harcèlement sexuel en 2005) s’est tout simplement vu dénier le droit, non seulement d’être reconnu par ses pairs, mais surtout d’être associé à ce que nous considérons, nous vivants, nous français, nous cinéphiles, comme notre précieux bien commun. Des gens ont en 2020 refusé d’honorer un mort, pour ce qu’ils ont certainement considéré comme une très bonne raison, vertueuse et responsable,  et qui n’était pourtant que la dernière des indignités. Sous ses allures décontractées et goguenardes, notre époque est ainsi profondément maccarthyste.

Demain, tout le monde aura oublié Aïssa Maïga, Florence Foresti ou Jean-Pierre Darroussin, mais De Bruit et de fureur, Les savates du Bon Dieu ou Choses secrètes continueront d’être l’honneur du septième art.

17:19 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 29 février 2020

Quand Libération s'inquiète de la présence de nombreux candidats nationalistes aux élections municipales, ça donne :

1296259-000_ac2o5jpg.jpg

Le « plan » de l’extrême droite radicale pour conquérir des communes

Par Pierre Plottu et Maxime Macé

Libération 

Divers groupuscules néofascistes tentent de se coordonner pour les municipales, fondant leurs espoirs sur les petites communes où aucun candidat ne se présenterait. Derrière les discours conquérants, reste la difficulté à monter des listes.

La Dissidence française, Civitas et la Ligue du Midi sont des formations aussi confidentielles que radicales –ouvertement fascisantes même – mais qui participent pourtant bien au jeu démocratique, présentent régulièrement des candidats et comptent même déjà une poignée d’élus, régionaux ou municipaux. Et leurs ambitions ne s’arrêtent pas là : elles entendent désormais conquérir des municipalités. Ces ultras ont scellé une alliance pour le scrutin de mars prochain. Sont-ils réellement en mesure de remporter des mairies ? Oui, à les en croire. Car ils ont un plan.

Alain Esacada, président du groupuscule intégriste (tendance national-catholique) Civitas, devenu récemment un parti, estime ainsi qu’il y aurait quelque « 2 000 à 5 000 communes où il n’y aura pas de candidats aux élections municipales ». Un chiffre qui s’avère être une extrapolation toute personnelle des déclarations de l’Association des maires de France (AMF), fin 2018, qui pointait ce risque mais sans donner d’estimation précise. Qu’importe pour Esacada, qui serine son chiffre à longueur d’intervention pour mieux souligner un risque pour ces communes : faute de candidat au scrutin des 15 et 22 mars prochain, elles pourraient être administrées par délégation préfectorale ou fusionnées.

Une manière de tenter de mobiliser en jouant sur la peur que peuvent ressentir des électeurs ruraux de voir leur village disparaître dans une entité plus large. Ce pourrait être le jackpot pour le trio car, en vertu du code électoral, si ses candidats sont les seuls à se présenter, ils seraient automatiquement élus. Ce serait pour eux l’occasion de mettre la main sur la gestion « des polices municipales, du contenu des bibliothèques municipales, des budgets culturels… », souligne le dirigeant belge de Civitas. « Allons-nous offrir des subventions aux rappeurs et aux tagueurs ou alors servir le bien, le beau, nos traditions, nos coutumes ? », s’est-il époumoné à la tribune de Synthèse nationale, le grand raout de l’extrême droite radicale, en octobre dernier à Rungis. C’est dans cet entre-soi nationaliste qu’a été officialisée leur « grande alliance ».

Sécurité et refus des réfugiés

Du côté de la Dissidence française (des ultranationalistes racistes), la charte en six points développée pour le scrutin met l’accent sur l’aspect sécuritaire et sur l’opposition à l’installation de centres d’accueil de migrants ou de réfugiés sur le territoire de la commune. Un point que reprend régulièrement à son compte Alain Escada (Civitas).

Ce n’est pas la première fois que des listes néofascistes concourent aux élections municipales. En 1971, Ordre nouveau (qui participa l’année suivante à la création du Front national) s’était déjà présenté devant les électeurs. Dans un contexte différent puisque Jean-Marie Le Pen et François Duprat n’avaient pas encore lancé leur parti. Les résultats avaient été particulièrement mauvais, après une campagne marquée par les menaces et les affrontements avec l’extrême gauche. Plus récemment, en 2014, quelques listes ont été montées (comme celle d’Yvan Benedetti et d’Alexandre Gabriac à Vénissieux) mais sans entente ni stratégie à l’échelle nationale.

Pour autant, faut-il craindre une déferlante de maires néofascistes dans les petites communes de France en mars prochain ? Rien n’est moins sûr. Même le Rassemblement national, pourtant « premier parti de France » aux dernières élections européennes, peine à constituer des listes. Quelle est donc la capacité des trois partis radicaux à présenter des candidats, comme ils l’affirment, dans ces « milliers de communes sans candidats » ?

« Inquisition médiatique et politiquement correct »

Si, à l’annonce de cette stratégie nationale, Alain Escada espérait créer un « large maillage territorial », le leader de la Dissidence française Vincent Vauclin, contacté par Libé, s’avère être plus prudent à quelques jours de la clôture du dépôt des listes. « L’objectif est de faire élire au moins une vingtaine de conseillers municipaux », explique-t-il (contre deux actuellement, au Havre), reconnaissant qu’il leur sera difficile de composer leurs listes. Vauclin affirme ainsi que des «négociations locales» sont engagées avec des listes divers droite. Questionné sur les candidats et les communes concernés, il refuse toutefois de répondre, ne souhaitant pas « exposer ses listes d’intérêt communal aux foudres de l’inquisition médiatique et du politiquement correct ».

Pour Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite radicale, l’objectif d’une vingtaine de conseillers municipaux paraît déjà «très audacieux». « Il n’y a aucun espace électoral pour ce niveau de radicalité politique. Les candidatures de ce type de parti perdurent depuis des années mais à l’exception de quelques élus ou de transfuges du RN, cela ne prend pas», analyse le politologue, évoquant des «candidatures de témoignages ».

Au sein de cette alliance des crânes rasés et du goupillon (intégriste), la Dissidence française de Vincent Vauclin est la figure de proue. A ses débuts en 2011, le mouvement comptait prendre le pouvoir à la faveur d’un « coup d’Etat militaire » qu’il appelait de ses vœux. Mais il a depuis réussi sa mutation en parti politique et a même mené une liste aux dernières européennes. Et si cette «liste de la Reconquête» a récolté seulement 3 500 voix au niveau national, elle a néanmoins réussi son pari en allant au bout. Ce qui n’a pas été le cas de la liste identitaire «la Ligne claire» portée par le chantre du grand remplacement Renaud Camus (qui s’est retiré après la publication d’une photo de sa colistière Fiorina Lignier priant devant une croix gammée…) tandis que Civitas n’a même pas pu se présenter, faute de moyens financiers.

00:42 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 28 février 2020

Coronavirus : fermer une frontière ne la rend pas étanche

coromacin.jpg

Entretien avec Alain de Benoist

Breizh-info.com : De prime abord, que vous inspire ce coronavirus qui a touché la Chine d’abord, avant d’être détecté dans d’autres pays, et notamment en Europe ?

Alain de Benoist : D’abord, un sentiment de déjà-vu. Des villes entièrement désertées, des avenues où ne circule plus aucune voiture, des populations confinées dans leurs logements, des régions entières mises en quarantaine, on a tous déjà vu ça. Mais c’était dans des films-catastrophes ou des films de science-fiction. Là, ce n’est pas du cinéma. On pouvait se faire une réflexion du même ordre en voyant s’écrouler les tours du World Trade Center. Cette fois, on est dans le réel. Le réel a rattrapé la fiction. Curieux sentiment.

Ce qui frappe aussi, c’est la façon dont ressurgit immédiatement la logique du bouc émissaire. Au Moyen Age, quand il y avait une épidémie, on accusait les Juifs d’avoir empoisonné les puits. Aujourd’hui, des crétins s’en prennent aux restaurants japonais ou aux cars de touristes chinois. Permanence de l’irrationalité des foules.

Breizh-info.com : Les pouvoirs publics refusent pour le moment toute fermeture des frontières. Est-ce tenable ? N’est-ce pas finalement une logique jusqu’au boutiste, pour ne pas donner raison aux défenseurs de la frontière sur d’autres thématiques comme celles de l’immigration (en gros, est-ce que cela ne démontrerait pas que fermer ses frontières, c’est possible…) ?

Alain de Benoist : Je suis un peu sceptique sur cette notion de « fermeture des frontières », que beaucoup emploient comme une sorte de formule magique. Les frontières n’ont pas arrêté de nuage de Tchernobyl, je doute qu’elles puissent arrêter le coronavirus. On n’arrête pas la propagation d’un virus comme on contrôle la circulation des personnes. D’ailleurs, que veut-on dire exactement quand on propose de fermer les frontières ? Que plus personne ne va plus pouvoir entrer ou sortir d’un pays ? Mais est-ce tenable ? Pendant combien de temps ? Avec quelles conséquences ? Qu’on va renforcer les contrôles et mettre en quarantaine tous les voyageurs « à risques » ? Mais si l’épidémie se développe, il n’y aura plus que des voyageurs de ce genre. Si un foyer infectieux se déclare demain à Paris, que fait-on ? Fermer une frontière ne la rend pas étanche.

Le problème est qu’à l’heure actuelle, nous ignorons complètement où l’on en est de la propagation de l’épidémie. Au début ou à la fin ? A-t-on tendance à la surestimer ou, au contraire, à la sous-estimer ? Tout ce que l’on sait, c’est que le covid-19 se propage très rapidement, mais qu’il tue relativement peu : entre 3 et 5 % des personnes infectées (plus chez les personnes âgées ou déjà affaiblies par d’autres maladies). En d’autres termes, on manque de recul pour porter un jugement définitif.

Breizh-info.com : La métropolisation de nos sociétés modernes, et notamment de la France, n’est-elle pas propice à un développement beaucoup plus massif de ce type de virus, et à sa propagation plus rapide ? Finalement, le coronavirus n’est-il pas, dans ses conséquences, révélateur de la faillite du mondialisme, comme l’expliquait récemment Lionel Rondouin ?

Alain de Benoist :  C’est l’évidence même, mais il ne faut pas abuser de cet argument. La peste noire qui a dévasté l’Europe médiévale au XIVe siècle, entraînant la mort de 30 à 50 % des Européens en l’espace de cinq ans, ne s’est pas propagée dans un contexte de mondialisation comparable à ce que nous connaissons aujourd’hui. Plus près de nous, je ne crois pas non plus que la fermeture des frontières aurait empêché la propagation de l’épidémie de grippe espagnole de 1918, qui a fait entre 50 et 100 millions de morts, soit beaucoup plus que la Première Guerre mondiale (ce que tout le monde semble avoir oublié).

Là où, en revanche, la mondialisation aggrave les choses, c’est sur le plan économique. La mise à l’arrêt de la plus grande partie de l’économie chinoise va avoir, surtout si elle se prolonge, des effets dévastateurs sur l’économie mondiale, voire sur le système financier, dont il est encore impossible de mesurer l’ampleur, mais dont on sait bien qu’ils iront bien au-delà du secteur du tourisme ! La Chine représente à elle seule 20 % du PIB mondial, et toute une série de secteurs de production en dépendent pour fonctionner normalement. C’est ce que Lionel Rondouin a parfaitement expliqué dans l’entretien auquel vous faites allusion. Le seul avantage, si l’on peut dire, c’est que toute cette affaire aura mis au grand jour les risques de la dépendance. Si cela pouvait pousser certains industriels à en revenir vers plus d’autosuffisance et plus de relocalisations, ce serait déjà une bonne chose.

Breizh-info.com : On lit énormément de « fake news sur le web, ou de rumeurs, évoquant des projets machiavéliques pour empoisonner la population, des tests effectués par certaines puissances pour voir la réaction d’autres nations sur une épidémie à grande échelle. Que faut-il croire et ne pas croire ? Y a-t-il des raisons de s’interroger ?

Alain de Benoist : Un virus est un danger invisible, et de tous les dangers, ce sont ceux que l’on ne voit pas qui font le plus peur. Ce sont aussi ceux qui mobilisent le plus les fantasmes qui alimentent les paniques et constituent un terrain rêvé pour les complotistes de tous genres. Le Web regorge déjà de délires de tous genres et les réseaux sociaux font caisse de résonance. Malheureusement, les mêmes qui dénoncent à grand bruit les « bobards » de la grande presse sont souvent prêts à ingurgiter d’autres « bobards » dès lors qu’ils sont mis en ligne sur des médias « non officiels ».

Il est normal de s’interroger, mais en gardant un minimum de sens critique. Plutôt que de répéter des assertions invérifiables, mieux vaut s’en tenir aux faits établis. Prenons un exemple. Il est incontestable qu’il n’existe en Chine qu’un seul laboratoire de haute sécurité du type P4, spécialisé dans la recherche sur les souches virales et sur d’éventuelles armes bactériologiques, et qui abrite donc des germes extrêmement pathogènes. Il se trouve que ce laboratoire, créé avec l’aide de la France (d’où la présence de Bernard Cazeneuve à son inauguration, le 23 février 2017), dirigé par le professeur Shi Zhengli, se trouve à Wuhan, soit à l’endroit exact où a éclaté l’épidémie de Covid-19. Si c’est une coïncidence, disons qu’elle est malheureuse.

Source : breizh-info

14:12 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 27 février 2020

49.3 et obstruction : quand l’Assemblée trahit le peuple

polony.jpg

Par Natacha Polony

Obstruction contre passage en force. On peut jouer longtemps à savoir qui est coupable de poignarder encore un peu plus violemment la démocratie représentative. Du début à la n, le projet de réforme des retraites aura constitué un naufrage politique. D’une idée plébiscitée par une majorité de Français, l’obstination technocratique à faire travailler plus longtemps des citoyens soupçonnés de paresse congénitale aura fait une occasion de plus de construire l’image d’un pouvoir autoritaire et sourd. En face, la guerre de tranchées des députés insoumis à coups d’amendements prétextes aura davantage encore détruit ce qui reste de débat à l’Assemblée nationale. Et ces mots consternants du corapporteur de la loi, le député MoDem Nicolas Turquois, lançant à l’opposition sans même se rendre compte de l’énormité de ses propos : « Certains ont dit “la République, c’est moi”, eh bien, la République, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien. » Irresponsabilité, mépris des institutions et réduction de la politique à une guerre de religion. On peut jouer longtemps à tout cela. Jusqu’à ce que les citoyens ne croient définitivement plus en la République comme moyen de tendre vers le bien commun.

Tout est aberrant dans cette histoire. Le 49.3, agité comme un chiffon rouge par Edouard Philippe et les députés La République en marche avec des airs compassés d’hommes prêts à « prendre leurs responsabilités », est depuis déjà quelques années détourné de son objet premier. Cet instrument permettant à un gouvernement de mettre en jeu sa légitimité face aux députés quand sa majorité ne le suit pas a perdu tout son sens lorsque cette majorité est écrasante et soumise. Résultat : il ne sert plus qu’à accélérer le vote d’une loi face à des députés d’opposition occupés à déposer de faux amendements pour ralentir le cours des choses. Qui, dans cette pantomime, se moque le plus des citoyens et de leur représentation légitime par des élus chargés de voter la loi en leur nom ? Un partout, la balle au centre.

Depuis deux ans et demi, les députés de La République en marche n’ont pas une fois daigné examiner les amendements proposés par les différentes oppositions, La France insoumise ou Les Républicains. Pas une fois ils n’ont considéré que l’opposition pouvait jouer un quelconque rôle démocratique. « La République, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien. » Le cri du cœur. Et c’est comme cela, très exactement, que des députés LREM se sont retrouvés à refuser l’allongement du congé de deuil parental, proposé non pas par l’opposition, mais par un de leurs alliés, l’UDI, pour lequel ils n’ont visiblement pas plus de considération.

Tout le monde a donc bien compris que débattre entre représentants sur les dispositions précises qui pourraient améliorer les conditions de vie des mères de famille ou des ouvriers soumis à des tâches usantes qui leur abîment le corps n’a rigoureusement aucun intérêt. L’enjeu est ailleurs, dans ce spectacle qui se joue, pour les uns dans la rue et pour les autres dans la tête de ces électeurs de la bourgeoisie libérale qui doivent à tout prix être persuadés qu’Emmanuel Macron est bien ce « président réformateur » qui va en finir avec l’esprit de jouissance et les habitudes dépensières du peuple français. Le retour de la lutte des classes dans sa forme la plus brutale ne s’encombre pas de processus législatif et de délibération. Et c’est bien la raison pour laquelle La République en marche n’a pas jugé bon d’utiliser jusqu’à présent les outils qui lui auraient permis de contourner l’obstruction des députés insoumis, temps législatif programmé ou vote bloqué.

Le risque est d’ores et déjà identifié. Quand les citoyens seront définitivement persuadés que le long travail d’élaboration des lois par des élus du peuple est parfaitement inutile et qu’il suffit que des technocrates les rédigent dans le secret des cabinets ministériels pour le compte d’un gouvernement dont la seule légitimité est d’avoir empêché l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, ils ne verront plus aucune diffaérence entre la démocratie et un quelconque régime autoritaire vaguement validé par des élections ponctuelles.

On peut considérer que la grandeur, de la part de l’opposition, eût été de multiplier les amendements utiles (quitte à pousser jusqu’au millier), les propositions sincères, donnant ainsi une leçon de démocratie et de responsabilité à un pouvoir enfermé dans son obstination autocratique. C’était visiblement trop demander à des bateleurs habitués à jouer la politique du pire. L’Assemblée nationale est née des Etats généraux le 17 juin 1789. La représentation du peuple face à tous ceux qui veulent le priver de sa voix : telle devrait être sa vocation. Et si certains aujourd’hui réclament la démocratie directe à travers le référendum d’initiative citoyenne, ce n’est pas parce que la bête immonde du fascisme serait de retour mais bien parce que cette vocation a été trahie. Voulons-nous vraiment savoir jusqu’où cela peut mener ?

Source : Marianne 27/02/2020

11:55 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 25 février 2020

Immigration : un défi redoutable

immigration.jpg

Pierre Brochand n’est pas plus gauchiste que fasciste. C’est un haut fonctionnaire, longtemps en poste à l’étranger au titre du Quai d’Orsay, ancien ambassadeur et nommé en fin de carrière patron de la Direction générale de la sécurité extérieure, la fameuse DGSE. Il livre à Eugénie Bastié ses réflexions sur l’immigration et l’urgence qu’il y a d’aborder ce sujet avec lucidité et détermination.

« J’estime, en premier lieu, qu’une véritable politique de l’immigration exige une déchirante révision, c’est-à-dire ne plus se résigner au traitement «ex-post» d’une prétendue fatalité, mais reprendre impérativement le contrôle «ex-ante» de flux, maîtrisables pour peu qu’on le veuille. Et, en second lieu, je pense que cette politique devrait constituer une priorité: à quoi bon engager de vastes programmes sociaux et environnementaux, si une partie significative de ces dépenses est préemptée par un afflux incessant de bénéficiaires sans contrepartie immédiate ( «free riders» ), et, surtout, si la décomposition conflictuelle du pays en ruine les bénéfices attendus. »

Lire la suite ICI

10:31 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Buzyn passe aux aveux

661-magic-article-actu-82c-5a7-58a6fdf6a955abd65551aad220-municipales-a-paris-ce-que-propose-agnes-buzyn|82c5a758a6fdf6a955abd65551aad220.jpg

Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

Dans le Parisien du 19 février était publié un entretien révélateur, à de nombreux égards, de ce que vaut la candidature d'Agnès Buzyn à la mairie de Paris.

Entre autres fadaises plutôt ridicules, sur le thème "Candidate à Paris, j’en ai toujours rêvé", et "en même temps" elle dit avoir "dû prendre ma décision d'être candidate en 24 heures".

Deux jours avant la publication de cet article, le député macronien de Paris Sylvain Maillard avait été interrogé par Nicolas Beytout patron de L'Opinion. Il formulait sans complexe un pronostic plus risible encore, pour ne pas dire hallucinant. Car, pour les Municipales à Paris, il ose claironner : « Buzyn va gagner, car 60 % des Parisiens ne veulent plus d’Hidalgo ! ».

Autrement dit, ces gens préemptent tranquillement cette hypothèse que quiconque est contre la gauche, votera pour eux.

Or, le ministre, démissionnaire de la Santé et des solidarités, administration en triple crise, déclare une ligne bien différente. Elle n'intervient pas au nom de la droite, mais en consolation de la gauche déçue. Et elle avoue tout bonnement avoir voté Hidalgo en 2014 aux dernières élections municipales. Et il ne s'agit pas d'un coup de cœur passager. Elle votait auparavant pour Delanoë.

Pour être plus précis quant aux étiquetages politiques, cela veut dire que, dans son arrondissement, cette bourgeoise conformiste, qui semble solliciter les voix conservatrices et libérales a mis dans l'urne un bulletin en faveur d'une liste officiellement patronnée par le parti socialiste mais aussi par ce qui reste du PCF.

Cette candidate inexpérimentée se propose ainsi de rassembler sur sa bonne mine les voix d'un public politique, économique, social et culturel, qu'elle estime sans doute le plus bête du monde. Cette attitude est partagée d'ailleurs avec des nuances par son rival, lui aussi au nom d'un nouveau monde par l'atypique Villani. Lui aussi en 2014 avait soutenu Hidalgo, qu'on savait déjà une catastrophique mégère.

La bataille de Paris offre certes un cas un peu à part dans la campagne des municipales.

Le parti macronien en attendait beaucoup.

Notre vieille capitale en effet ne représente pas seulement le centre névralgique de l'État. Elle abritait autrefois le cœur historique de la nation française.

De Gaulle lui-même en 1969 considérait, à juste titre, qu'il fallait mettre un terme à la centralisation séculaire et prendre le chemin de la régionalisation. Il échoua sur ce point et on doit le regretter.

Finie bien évidemment l'époque où saint Thomas d'Aquin pouvait y voir le "four où se cuit le pain intellectuel de la chrétienté." Et quand un cinéaste s'empare, aujourd'hui, d'un titre de Victor Hugo c'est pour cracher, impunément, sur le pays qui l'a nourri et instruit.

Nous nous situons désormais dans la quintessence de Boboland. Cela résulte aussi d'un double phénomène. La fuite hors les murs de ce qui formait autrefois le peuple de Pari a été aggravée par la concentration de populations venues des quatre coins du globe,

Il s'agit du seul territoire de la république, par exemple, où moins de 40 % des ménages possèdent une automobile. Madame Hidalgo mise donc presque juste en cherchant les voix des 60 % restants.

Dans sa ville la vie de famille y est devenue de plus en plus difficile. Et depuis quelque 40 ans, exactement depuis des statistiques relevées professionnellement par l'auteur de ces lignes dès 1971, le solde migratoire français de souche y est devenu négatif. Les démographes se trouvent contraints de recourir à un euphémisme statistique : ils ne parlent pas de citoyens "de souche". Ils appellent, approximativement, "natifs au carré" les habitants de ce pays dont 4 grands-parents sur 4 sont nés en France. Or, en dehors des hauts fonctionnaires, il existe, parmi eux, des ingénieurs, des entrepreneurs, des chercheurs, des artistes [véritables] qui représentent de vraies élites créatrices, et qui contribuent grandement à la richesse et au rayonnement du pays. Et, contrairement à ce que l'on observait depuis des siècles, quand ils le peuvent, les jeunes préfèrent, majoritairement, quitter, pour ne pas dire fuir, cette mégalopole qu'on appelait autrefois la Ville Lumière. Elle n'accueille plus, comme nouveaux entrants, que des privilégiés de la république, d'une part, les mendiants, les squatteurs, les intermittents du spectacle, les faux réfugiés et autres migrants, d'autre part.

Tous ces paramètres devraient préoccuper, s'agissant du scrutin au-delà des Parisiens qui votent et des Franciliens qui ne votent pas l'ensemble des citoyens de l'Hexagone. Tout cela date aussi de 1975, et de l'idée giscardienne, qui se révéla désastreuse de rétablir un maire de Paris. Comme au temps de la Révolution. Le pouvoir central a toujours cherché, depuis lors, à obvier par des candidatures stupides, telle celle de Mme Kosciusko-Morizet ou celle de la malheureuse Panafieu, le rôle de cet édile. On ne voulait plus du bastion conquis par Chirac en 1977. C'est ce qui a permis à Delanoë d'abord et à Hidalgo en 2014 de régner sur la ville.

Le parti macronien part en fait très peu implanté au conseil de Paris. Sur 163 conseillers, il n'en possède que 6. Ses alliés du groupe UDI-Modem : 12 et Agir 16, beaucoup moins que les héritiers "républicains" du parti gaulliste, au nombre de 30 et les "divers droite" 10. Dans ce petit parlement, la courte majorité de Mme Hidalgo comprend 5 groupes et ne compte que 45 socialistes et 15 communistes…

Or ayant obtenu à Paris de gros scores, 34,8 % à la présidentielle de 2017 et encore 32,9 % aux européennes de 2019, les macroniens imaginaient un succès analogue. Ils prévoyaient sans doute pouvoir communiquer sur les résultats de la capitale, éclipsant ceux du pays, certainement beaucoup plus décevants.

En authentiques amateurs, ces stratèges confondaient ce potentiel de voix, toujours exprimés en pourcentages comme voué à se retrouver dans les urnes municipales.

Comme la bataille d'Azincourt, celle-ci était gagnée d'avance, naturellement. Ça l'est toujours à les entendre...

2020 03 DINER JGM.jpg

En savoir plus cliquez là

09:46 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 18 février 2020

Le poisson pourrit toujours par la tête

jgm_0240 - copie.jpgJean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

L'écœurante, et passablement ridicule, affaire Griveaux, le montage répugnant qui l'entoure, et l'unanimité tant soit peu factice de sa condamnation, nous prouvent une fois de plus une réalité paradoxale. L'action des pires crapules et autres déchets de l'humanité peut en effet se retourner contre leurs inspirateurs.

Coup de tonnerre, mais aussi coup double, en l'occurrence au sein de la Macronie en décrépitude : d'une part, la campagne électorale parisienne après avoir perdu un mauvais candidat, gagne une tête de liste improvisée, plan-plan mais bon genre, de nature à rassurer in extremis une partie des lecteurs du Figaro.

D'autre part ce ministre de la Santé largement dépourvue de pouvoirs, porte parole de la technocratie de Bercy, laisse la place à un des véritables promoteurs du projet de réforme des retraites, dont il faisait office de rapporteur.

Faisant retour sur image et remémorant le parcours de Griveaux, le Point ce 17 février parle d'une "malédiction des strauss-kahniniens" (cliquez ici). Griveaux, les « Mormons » qui ont organisé la conquête de Macron, Cahuzac, Le Guen… Quel proche de DSK, demande l'hebdomadaire,n'a pas été frappé du sceau de l'arrogance ?"

Et de remonter à 2006, année où Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre socialiste, avant de se trouver propulsé en 2007 par la grâce de Sarkozy à la tête du Fonds monétaire international, s'oriente vers une candidature à l'élection présidentielle cuvée 2007.

Autour de cet ambitieux se regroupent de petits arrivistes. Frais émoulus de Sciences Po et de HEC, ils s'appellent Stanislas Guerini, Cédric O, Ismaël Emelien et Benjamin Griveaux, mains qui composeront la future Macronie.

Mais au-delà de Strauss-Kahn, au-delà de Macron, nous pouvons observer aujourd'hui à quel point ce sont les institutions de la cinquième république qui n'ont cessé de décliner.

Cela vient de loin. Et comme le poisson pourrit par la tête, le processus a commencé très tôt, par la démonétisation du personnage central.

Dès qu'en décembre 1965, il fut mis en ballottage, le rapport du fondateur, De Gaulle lui-même, à l'exercice de son propre pouvoir a changé de nature et de sens.

Lui-même mit fin, lors d'une entrevue avec le comte de Paris en janvier 1966, à un rêve monarchiste secret, aujourd'hui oublié, mais rêve caressé par les maurrassiens, rêve qui avait été encouragé par le général et imaginé par le prétendant depuis une entrevue, et un accord formel des deux hommes, remontant à 1954. Si l'un des deux principaux rédacteurs de la constitution René Capitant, républicain sincère, n'en avait jamais abordé l'hypothèse, son associé Michel Debré, au contraire, avait cultivé l'ambiguïté, en sa qualité de Maire d'Amboise dont le château appartenait encore, très bourgeoisement, à la famille d'Orléans. Premier ministre de 1959 à 1962 il jouait, tel un rôle de comédie, royaliste côté cour, jacobin côté jardin.

La réforme de l'article 7 fut validée par référendum en 1962. La procédure contredisait l'esprit et la lettre du texte fondamental de 1958. Elle fut dénoncée comme forfaiture par l'opposition, mais entérinée par un conseil constitutionnel alors docile. Or, ceci transforma un adoubement et un hommage par les notables en un scrutin plébiscitaire. Aux représentants supposés de la France réelle on avait substitué le concept abstrait du peuple dans ses profondeurs.

De moins en moins depuis lors, le chef de l'État n'a conservé la hauteur d'un arbitre, encore moins la prestance d'un conducteur de peuple.

Il est temps de réfléchir, et urgent d'agir, aux voies du rétablissement de la dignité de la nation.

2019 01 gabadi diner.jpg

10:03 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 15 février 2020

Benjamin Griveaux jette l’éponge à Paris : La République en marche s’ébranle…

benjamin-griveaux-l-ancien-chalonnais-est-candidat-la-republique-en-marche-(lrem)-aux-elections-municipales-de-paris-2020-photo-philippe-lopez-afp-1574339782.jpg

Nicolas Gauthier Boulevard Voltaire cliquez ici

C’est le gag matinal de ce vendredi 14 février. Benjamin Griveaux est l’invité d’Alba Ventura sur RTL. Et Yves Calvi d’annoncer que l’entretien a été annulé au dernier moment pour raison de « vidéo à caractère sexuel » impliquant l’ancien porte-parole du gouvernement et prétendant à la mairie de Paris.

Enquête faite dans les heures qui suivent, la vidéo existe bel et bien. Elle est très explicite. Mais, comment dire… Manifestement filmée sur téléphone portable, le principal incriminé, fort d’un réveil triomphant, s’y livre à un assez joli exercice de tirlipompon sur le chihuahua. Un polissage de chinois ; en plein coronavirus, ça tombe à pic. Un cinq contre un, si vous préférez. On n’y voit, certes, pas son visage, mais l’essentiel y est, dira-t-on.

D’ailleurs, son visage, on le voit en vignette, à gauche du cadre permettant de commenter l’action en direct. « Moi, ce matin au réveil, l’enfer… » Puis : « Tu me repasses ta vidéo d’hier, quelle poitrine ! » Et de conclure, toujours dans le registre de la carte de Tendre : « J’ai tellement envie… » Après tout, pourquoi pas ? De telles pratiques adolescentes sont le signe d’une indéniable jeunesse. Le problème est que ces petits mots doux ne sont pas adressés à son épouse mais à une tierce dame. Le jour de la Saint-Valentin, cet homme ne manque ni de tact et encore moins d’à-propos.

Bien sûr, le premier réflexe consiste à dire qu’il s’agit d’un fake ou d’un « complot », sûrement ourdi par le cabinet noir de l’hôtel de ville, à Paris. Mais si tel était le cas, pourquoi Benjamin Griveaux aurait-il jeté l’éponge – ou le Kleenex™ – quelques heures plus tard ? Là, l’exercice est déjà plus digne : « Je ne souhaite pas nous exposer davantage, ma famille et moi, quand tous les coups sont désormais permis, cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne. Cette décision me coûte, mais mes priorités sont claires, c’est d’abord ma famille. » Il est seulement à craindre que le repas familial de ce soir ne se présente pas sous les meilleurs augures.

Entre-temps, la vérité finit par sortir nue du caleçon. Qui a balancé ? Même pas un concurrent, mais un artiste russe un peu fou (pléonasme) : Piotr Pavlenski, déjà condamné en Russie par Poutine et en France par Macron, pour avoir incendié une succursale parisienne de la Banque de France.

Le jeudi 13 février, il aurait expliqué au quotidien Libération pourquoi il allait rendre cette vidéo publique : « Benjamin Griveaux est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu’ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes. » Que l’ami Piotr soit rassuré, aucun animal ne semble avoir été maltraité durant le tournage de la vidéo en question.

À l’Élysée, on imagine que les cellules de crise sont en plein branle-bas de combat, sachant que tout cela fait malgré tout un peu tache. Bref, à un mois des élections municipales, comment dénicher un autre candidat plausible, capable de jouer collectif au lieu de s’amuser tout seul dans son coin ?

Pour le moment, les candidats ne se bousculent pas. Quelle ingratitude vis-à-vis d’un Emmanuel Macron censé emmener ses jeunes pousses loin des rives du vieux monde. Ainsi va la vie. O tempora, o mores. Onanisme. Sacré Benjamin Grivois !

10:51 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 13 février 2020

Les arnaques de la révolution verte

ecolo dessin.jpg

Ecologie, développement durable, économie circulaire, j’en passe et des meilleurs, on n’a que ces mots à la bouche pour caractériser les effets du réchauffement climatique. Sauf que l’on emprunte des chemins  qui ne sont pas les bons et que toute cette tambouille revient à ripoliner les programmes des partis politiques qui n’ont plus d’idées, plus d’électeurs non plus d’ailleurs, et encore moins de saints vers lesquels se tourner, hormis les oiseaux de mauvais augures que sont tous ces zozos estampillés écolos. Mickaël Fonton, dans Valeurs actuelles remet les pendules à l’heure.

A lire ICI

09:28 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Toulouse. Une conférence de François Bousquet et de Robert Ménard attaquée, la police absente

hqdefault.jpg

Source Breiz info cliquez ici

On a frôlé le drame mercredi 12 février au soir, à Toulouse, lorsqu’une milice antifasciste a déboulé devant le lieu où devait se tenir une conférence de François Bousquet, patron de la Nouvelle librairie, et de Robert Ménard, maire de Béziers finalement absent pour l’occasion malgré le fait d’avoir été annoncé.

En plein centre ville de Toulouse (Au Loft, un site spécialisé dans l’organisation d’événements privés) des antifas armés, ont pu, pendant plusieurs minutes, jeter des fumigènes, des chaises, des barres, sur le service de sécurité tentant de contenir ce déchainement de violence. Les forces de l’ordre, pourtant promptes habituellement à gazer et à réprimer à tout va en manifestation (beaucoup de Gilets jaunes s’en souviennent encore sur Toulouse) n’arrivèrent qu’une fois le gros de l’attaque passé. Et cela alors même que le maire d’une commune importante du sud de la France était annoncé.

« Il y a forcément des questions qui se posent à ce sujet » glisse un participant. « On se demande même si la Préfecture ne voulait finalement pas de ces incidents. Que se serait-il passé si notre sécurité avait fait usage de sa légitime défense pour neutraliser avec force ces antifas ? On aurait alors assisté à un déferlement médiatique sans précédent …alors même que ces gens voulaient manifestement nous tuer »

A noter le traitement de l’information par la presse mainstream, prise en flagrant délit d’une forme de complicité avec les antifascistes. Ainsi, La Dépêche titre : « une conférence que devait animer Robert Ménard, perturbée par des antifascistes », et parle d’un évènement « perturbé ». Sylvain Duchampt, journaliste manifestement militant pour le service public, à France 3 Occitanie, ose même parler d’un « face à face entre militants ». « Très rapidement le groupe d’extrême-gauche arrive sur place et fait face au service de sécurité composé notamment de membres de Génération identitaire.  L’opposition entre les deux parties dure une dizaine de minutes. Les membres d’extrême-droite tenant l’entrée de la salle afin d’empêcher l’intrusion de la cinquantaine de militants antifascistes jusqu’à l’arrivée d’un important dispositif policier, comme le montre cette vidéo de France 3 Occitanie »

Ce n’est d’ailleurs pas une première pour France 3 Occitanie. Il y a quelques mois, une de leur équipe avait déjà fait un reportage complaisant sur la façon dont les antifas traquent les groupes dits « d’extrême droite », reprenant quasiment toute la trame habituelle des sites antifascistes de type La Horde.

Une chaine de télévision du service public donc, qui n’avait pas dit un mot lorsqu’un journaliste indépendant, Vincent Lapierre, avait été attaqué par les mêmes personnes que ce journaliste du service public interviewa en toute sympathie.

Les exactions de ces milices se reproduisent désormais hebdomadairement partout en France. Des militants sont agressés. Des réunions et des conférences sont attaquées, quand elles ne sont tout simplement pas annulées par les organisateurs. En toute impunité, l’Etat et leurs relais médiatiques au sein de la presse mainstream versant dans l’angélisme (la complicité ?). Dans l’attente d’une nouvelle affaire Clément Méric ?

09:25 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 12 février 2020

USA : l’école et l’université mettent en accusation l’héritage occidental

beauchard.jpg

Par Renaud Beauchard*

En Amérique, le « politiquement correct » et la répudiation de l’humanisme occidental commencent dès le primaire à l’école publique. Et c’est une des causes du climat idéologique qui prévaut dans les universités, raconte l’essayiste, professeur associé à l’American University Washington College of Law, à Washington DC.

Dans une de ces grandes braderies rituelles de l’héritage humaniste qui ponctuent l’actualité universitaire aux États-Unis depuis plusieurs décennies,  le département d’histoire de l’art de l’université de Yale vient d’annoncer sa décision de supprimer son cours d’introduction à l’histoire de l’art, jugé trop occidentalo-centré, pour le remplacer par quatre cours composites d’« histoire globale ». Cette nouvelle n’est guère surprenante, venant d’une université qui a cédé en 2016 à la pression d’étudiants pétitionnaires du département d’anglais réclamant d’être soulagés de l’obligation d’étudier les œuvres de Shakespeare ou Milton pour mieux pouvoir se consacrer à la production littéraire d’artistes appartenant à des catégories victimaires identifiées. À vrai dire, le plus étonnant n’est pas la suppression de ce cours, mais le fait qu’il ait pu subsister aussi longtemps dans l’atmosphère de transe nihiliste qui sévit depuis plusieurs décennies dans une partie des départements des universités de l’Ivy League.

Mais contrairement à une opinion répandue en Europe, la mise en pièces de la culture occidentale ne commence pas à l’université. Aux États-Unis, en effet, à l’école publique, règne dès le primaire un curieux mélange des genres entre le culte fanatique de la célébrité et la liquidation méthodique de toute mémoire collective. La biographie de Mae Jemison (la première femme noire astronaute, NDLR) ou celle de Beyoncé sont souvent mieux connues que celle de Martin Luther King lui- même. Il ne s’écoule plus une année sans une poussée de fièvre de censure en milieu scolaire dirigée contre le célèbre roman Huckleberry Finn (1884) de Mark Twain, au motif quele«Nword»  (« nigger », NDLR) y est employé. Quant à l’auteur de la Déclaration d’indépendance, Thomas Jefferson, dont le nom est en sursis au fronton de nombreux établissements éducatifs, il est souvent réduit à un vulgaire propriétaire d’esclaves qui aurait eu plusieurs enfants naturels avec son esclave Sally Hemings, entretenant très tôt  dans l’esprit des élèves l’idée qu’un des pères fondateurs de leur nation serait une sorte de précurseur de Harvey Weinstein.

Dans le même esprit, les parents d’élèves reçoivent des messages leur annonçant que la classe du surlendemain sera consacrée à honorer « Black Lives Matter », ou qu’il n’y aura pas école cet autre jour afin que les élèves puissent participer au « Day Without Women »  (appel à la grève des femmes lancé par des associations féministes pour protester contre la politique de l’Administration Trump, NDLR) ou à d’autres manifestations « woke » (conviction de faire preuve de vigilance extrême sur les questions relatives aux droits des minorités, NDLR). Quatre États (la Californie, le New Jersey, le Colorado et l’Illinois) imposent désormais l’obligation d’enseigner à l’école l’histoire de la contribution de « la communauté LGBTQ+ » à l’histoire des États-Unis, parachevant une évolution engagée avec la généralisation des Social Studies, dont l’effet a été de diluer l’étude de l’histoire dans celle des problèmes sociaux. Et, à l’université, l’on débat sérieusement du « mouvement 1619 », projet, lancé dans le New York Times, de réécriture de l’histoire américaine non plus à partir de la première colonie du Massachusetts ou de Roanoke, mais à partir de la date de l’arrivée du premier navire transportant des esclaves. Motivant leur décision de supprimer le cours d’introduction à l’histoire de l’art, les administrateurs de Yale ont exposé que, puisqu’il est impossible de couvrir toute l’histoire de l’art en accordant une place égale à toutes les cultures, il valait mieux supprimer pour l’instant ce cours tout en promettant d’ici à quelques années une version expurgée de son ethnocentrisme occidental. La dernière saison universitaire avant suspension du cours, ont pris soin d’annoncer les administrateurs, celui-ci sera consacré à questionner l’existence d’un « art occidental », c’est-à-dire à en liquider l’idée même. Le doyen de la faculté, qui aura l’honneur de présider à la liquidation de ce stock de vieilleries encombrantes, a fait savoir que l’accent serait mis sur les rapports dudit art avec  les autres traditions du monde, en le passant au prisme des questions de genre, de classe, de race, et même à celui du réchauffement climatique. Que n’avait-on pensé en effet à envisager la responsabilité de Giotto et de Titien dans les émissions de gaz à effet de serre.

Cette anecdote convoque immédiatement la mémoire du très grand livre d’Allan Bloom, L’Âme désarmée (1987). Le grand professeur déplorait l’obsession pour les causes humanitaires qui s’était emparée de l’université américaine. C’est « l’engagement qui devient la grande vertu morale, car il indique le sérieux de celui qui agit », se navrait l’auteur. Par leurs divagations associées à leur esprit de sérieux, les vandales de Yale confirment la justesse du jugement de Bloom.

De grandes universités capables. de réaliser la fission de l’atome ou de découvrir des traitements pour les plus terribles maladies sont ainsi tétanisées à l’idée de former les étudiants à la contemplation des œuvres de Caravage sans les ramener aussitôt aux causes militantes du moment. Bloom voyait là une « parabole de notre temps ». Il déplorait le remplacement des enseignements de culture générale, une des rares occasions pour les étudiants américains d’être mis en présence d’un « vaste univers au-delà du petit monde qu’il[s] connai[ssent] » par des cours « composites » qui ne « renvoient à rien qui aillent au-delà d’eux-mêmes ».

Malgré son caractère presque anodin comparé aux happenings nihilistes qui se produisent sur les campus américains, l’affaire de Yale pose la question de la place de la connaissance, question au cœur des œuvres d’Allan Bloom et de Christopher Lasch. En dépit de leurs désaccords sur la question de la méritocratie et la possibilité d’une société sans classes, les deux penseurs s’entendaient sur un point : une université qui aspire à devenir une sorte de couveuse humanitaire reposant sur la suspension de tout jugement éthique ne peut promouvoir qu’une forme de vie commune rudimentaire incompatible avec la démocratie. Prendre la démocratie au sérieux, c’est mesurer que sa survie dépend de son aptitude à produire, paraphrasant Whitman, un « agrégat de héros, de caractères, d’exploits,  de souffrances, de prospérité ou de malheur, de gloire ou d’infamie, communs à tous, typiques de tous ». Or s’il est une leçon qu’on peut retenir de l’histoire de l’art occidental, c’est que la relation primordiale que l’on peut entretenir avec les œuvres qui la composent vient de ce qu’elles ne puisaient pas leur inspiration dans des truismes humanitaires. Et c’est ainsi qu’elles contribuent, comme l’écrivait Christopher Lasch, à un sens de la confiance et de la permanence dans le « monde durable des objets humains et des associations humaines ».

* Renaud Beauchard est l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués, en particulier Christopher Lasch. Un populisme vertueux (Michalon, collection « Le bien commun », 2018).

Source : Figaro 11/02/2020

10:51 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Immigration : les trois énormes mensonges de Marlène Schiappa

EQXESwpXsAA_J8o.jpg

Jacques Guillemain Riposte laïque cliquez ici

Tout d’abord, saluons d’un grand coup de chapeau la chaîne CNews, que les islamo-gauchistes traînent dans la boue depuis qu’elle reçoit Éric Zemmour dans l’émission « Face à l’info ».

Lundi, le duo Zemmour-Schiappa a pulvérisé tous les records d’audience, avec  391 000 téléspectateurs, soit 75 000 de plus que le précédent record ! (cliquez ici)

On comprend la rage des immigrationnistes qui veulent à tout prix déboulonner le champion de l’identité culturelle française.

Mais au-delà de ce succès mérité, l’animatrice Christine Kelly se montrant parfaite dans sa gestion des débats, il convient de revenir sur les énormes contre-vérités proférées hier soir par Marlène Schiappa. On nage dans le grotesque, en prenant le peuple français pour le plus demeuré de la planète ! J’espère pour elle qu’elle ne croit pas un seul mot de ce qu’elle dit et qu’elle se contente de répandre la bonne parole, en bon petit soldat de la Macronie.

Car pour déclarer en 2020, alors que l’ex-ministre de l’Intérieur nous prédit une quasi-guerre civile dans les cinq ans, que l’immigration est encore une chance pour la France, il faut oser !

Les mensonges officiels sur les chiffres de l’immigration sont devenus la norme. Tout est maquillé, falsifié, avec des études minutieusement alambiquées pour que les citoyens restent dans l’ignorance la plus totale.

L’exécutif  ment sur le nombre d’immigrés, refuse de chiffrer le coût de l’immigration et nie l’échec flagrant de l’intégration.

Et quand Marlène Schiappa se réfère à Hervé Le Bras pour  nier la réalité du Grand Remplacement, on sombre carrément dans le comique, bien que le sujet soit gravissime, puisque c’est une tragédie historique qui se prépare.

Quand Hervé Le Bras parle d’immigration, il fait davantage dans l’approximation, la désinvolture et l’argumentation fantaisiste que dans la rigueur intellectuelle qu’on attend d’un chercheur (cliquez ici). Tout ce qu’il affirme, Michèle Tribalat  est en mesure de le démonter, en relevant des « erreurs confondantes » (cliquez là).

Nous vivons en fait une énorme campagne de désinformation parfaitement orchestrée, dans le seul but d’imposer au peuple français une société multiculturelle qu’il ne veut pas (cliquez ici).

Pour Marlène Schiappa, le Grand Remplacement n’aura pas lieu. Pour Hervé Le Bras, c’est un mythe racial. Hélas, tous les chiffres avancés par notre démographe sont faux.

Lire la suite

10:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 11 février 2020

Filiation et hérédité

PMA.jpg

Entretien avec Alain de Benoist

En marge des débats sur la PMA et la GPA, on a vu ces derniers temps diverses personnalités tenir des propos surprenants. Jean-Louis Touraine, député LREM : « La mère était jusqu’ici la femme qui accouche. Eh bien, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, c’est celle qui décide d’être mère ». Agnès Buzyn, ministre de la Santé : « En rien un donneur de gamètes n’est un père. Un père, ce peut être n’importe qui ». Hervé Saulignac, député de l’Ardèche : « Il va peut-être falloir suspendre la mention du sexe à l’état civil tant que l’enfant n’est pas en mesure de dire librement quel est son choix ». Ignorance, provocation ou délire ?

Alain de Benoist : Agnès Buzyn est praticienne hospitalière, Jean-Louis Touraine est professeur de médecine. Sans surestimer leurs capacités cognitives, je suppose qu’ils savent quand même que les enfants ne naissent pas dans les choux. Leurs déclarations sont donc grotesques, mais elles ne sont pas innocentes. Du point de vue de la théorie du genre, elles sont même parfaitement logiques. Pour Judith Butler et ses disciples, la vie sexuelle n’a strictement rien à voir avec le sexe au sens biologique ou du terme. Elle relève exclusivement du « genre », lequel peut à tout moment faire l’objet d’un choix personnel. Affirmer que la filiation n’est pas biologique, mais qu’elle n’est qu’une construction sociale – car c’est bien ce que disent les personnalités que vous citez – relève du même raisonnement. Il s’agit de masquer qu’un enfant ne peut avoir qu’un seul père biologique et une seule mère biologique. Bien entendu, ce père ou cette mère peut être absent ou défaillant, et quelqu’un d’autre peut être amené à les remplacer, mais ces remplaçants, si excellents qu’ils puissent être, n’en deviendront pas pour autant de véritables parents car ils ne sont pour rien dans le stock génétique de l’enfant.

Un enfant est le produit du croisement de deux hérédités, l’hérédité maternelle et l’hérédité paternelle – et au-delà, il récapitule aussi ses ancêtres, qu’il actualise d’une certaine façon en sa personne. C’est très précisément que l’on cherche à faire oublier à une époque où le mariage a cessé d’être une alliance entre des lignées pour ne plus être qu’un contrat entre des individus. L’allusion à la « construction sociale » ne doit ici pas faire illusion. Bien sûr que la vie sexuelle est en partie une construction sociale, et il en va de même de l’engendrement. Mais une construction sociale ne se fait jamais à partir de rien : il y a toujours une réalité biologique pour en constituer le fond. Et c’est aussi pour cela que le « choix » est lui-même limité : on ne choisit une « construction sociale » que sur la base des tendances innées qui nous portent vers ce choix.

Vous remarquerez par ailleurs l’incohérence de ces propos. Ce sont les mêmes qui affirment que l’origine compte pour rien et qui soutiennent le droit des enfants nés sous X à connaître l’identité de leurs géniteurs. Comment justifier ce droit si l’origine biologique est sans importance ? Ce sont les mêmes aussi qui déclarent qu’une adolescente n’est pas capable de consentir librement à une relation sexuelle avec un adulte et qui proclament qu’elle est en revanche parfaitement capable de décider de son sexe ! On est en plein délire.

De la Révolution française aux totalitarismes du siècle dernier, la théorie d’un « homme nouveau » ne date pas d’hier. Mais pourquoi la détestation du réel est-elle en passe de devenir la religion de notre temps ?

Tout simplement parce que le réel est perçu comme une menace inacceptable pour la liberté individuelle. L’idée que nous ne puissions pas tout choisir ou décider par nous-mêmes, que nos choix et nos décisions puissent être en partie déterminés par quelque chose qui se situe en amont de nous, est insupportable à nos contemporains. Leur attitude envers les géniteurs biologiques ne diffère pas de leur attitude envers le passé ou les traditions. Le passé n’a rien à nous dire, il représente un poids inutile dont il faut s’affranchir. L’hérédité est une « fatalité ». C’est la forme postmoderne de la damnatio memoriae.

Kant a ouvert la voie en affirmant sottement que nous sommes d’autant plus humains que nous nous affranchissons de la nature. L’idée que la culture contredit la nature n’a cessé d’être reprise depuis lors par des gens qui ne parviennent pas à comprendre qu’elles se complètent l’une l’autre. Les philosophes des Lumières, de leur côté, considéraient les enfants à la naissance comme une cire vierge ou une table rase. La personnalité était censée résulter de la seule influence de l’éducation et du milieu. Sous Staline, Lyssenko prétendait démontrer l’hérédité des caractères acquis, thèse absurde qui resurgit pourtant constamment. Je l’ai souvent constaté chez des parents adoptifs. Ils vont chercher des nouveaux-nés à l’autre bout du monde et sont convaincus qu’avec une bonne éducation, ils en feront d’excellents petits Français. Moyennant quoi, vingt ans plus tard, ils se retrouvent avec dans leur foyer un sympathique Sénégalais ou un petit Chinois qui raisonne comme un Chinois. D’innombrables travaux empiriques ont montré qu’un enfant, tant sur le plan physique qu’intellectuel ou tempéramental, ressemble toujours plus à ses parents biologiques, même quand il ne les a pas connus, qu’à ses parent adoptifs, qui l’ont pourtant élevé. Rappeler l’existence de l’hérédité fait aujourd’hui froncer les sourcils. Et malheureusement, ceux qui l’admettent très bien croient trop souvent que « génétique », « héréditaire » et « héritable » sont des synonymes !

L’objectif final, c’est l’indifférenciation des sexes, c’est-à-dire l’annulation de la différence sexuée qui est fondatrice dans toutes les espèces d’animaux supérieurs, à commencer par la nôtre. S’y ajoute l’offensive des harpies qui pensent que, pour combattre le patriarcat, il faut en revenir au matriarcat supposé des sociétés pré-néolithiques. Leur drapeau symbolique pourrait être le bouquet de cols de l’utérus implanté dans les jardins du Petit Palais par l’« artiste contemporain » Jeff Koons, qui nous les présente comme des « tulipes » !

D’un autre côté, l’essor de la génétique peut aussi faire peur. Beaucoup voient dans le « transhumanisme » un nouveau nom de l’eugénisme, qui renvoie lui-même au nazisme.

Il faut arrêter de fantasmer sur l’eugénisme ! L’eugénique est une discipline qui a fleuri dans la première moitié du XXe siècle, et qui a d’abord été mise en pratique dans les pays anglo-saxons et dans les régimes sociaux-démocrates scandinaves. En France, ses deux principaux théoriciens ont été le biologiste de gauche Jean Rostand et le médecin catholique Alexis Carrel, Prix Nobel de physiologie en 1912, dont le livre L’homme cet inconnu (1935) a été un best seller jusqu’à la fin des années 1960. L’eugénique avait pour premier objectif de faire disparaître les maladies génétiques. Cet objectif n’a jamais été abandonné, comme en témoigne le fait qu’il ne naît aujourd’hui pratiquement plus d’enfants trisomiques, ce qui personnellement ne me chagrine pas. Comment s’étonner que des parents, quand ils peuvent choisir entre un embryon sain et un embryon porteur d’une tare ou d’une maladie grave, préfèrent presque tous faire implanter le premier ?

Propos recueillis par Nicolas Gautier pour Boulevard Voltaire

18:02 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 08 février 2020

La volonté de rééduquer l’homme occidental

gaulois pp.jpg

Par Mathieu Bock-Côté

Dans L’Homme surnuméraire, un roman paru en 2018, Patrice Jean a eu l’intuition géniale de mettre en scène un personnage dont le travail consiste à réécrire les classiques de la littérature pour les rendre compatibles avec les valeurs de notre temps. Mais comme c’est trop souvent le cas, le réel vient de dépasser la fiction. Dans certaines maisons d’édition américaine, la tendance est à l’embauche des « sensitivity readers ». Leur rôle ? Réviser les manuscrits pour y traquer les préjugés raciaux ou les stéréotypes de genre et s’assurer d’une représentation positive de la diversité dans le texte publié, qu’il faudrait délivrer de l’emprise du « patriarcat blanc ». Parfaits commissaires politiques, ils lisent les œuvres à partir d’une grille idéologique et distribuent les bons et mauvais points. La littérature doit s’y soumettre ou se démettre.

On peine à ne pas penser à la censure aux temps de l’URSS : là aussi, les textes devaient passer sous les yeux des lecteurs du régime, qui s’assuraient de leur conformité avec l’idéologie officielle. L’art devait contribuer à la célébration du régime, et non en miner les fondements. La mobilisation des intellectuels et des artistes, perçus comme des « ingénieurs des âmes », était jugée nécessaire pour parachever la révolution dans l’imaginaire collectif. De même, aujourd’hui, dans plusieurs pays occidentaux, les subventions publiques dans le domaine de la culture sont attachées à des critères idéologiques explicites – il importe généralement d’assurer la promotion du vivre ensemble et de la diversité, pour le dire avec le jargon autorisé. C’est le retour de la littérature édifiante, au service d’une pédagogie à destination des masses.

Cette surveillance idéologique des productions culturelles est indissociable de la révolution diversitaire qui œuvre à la transformation des mentalités occidentales. On aurait tort de croire qu’elle se limite aux élucubrations théoriques d’universitaires. Elle a pénétré depuis longtemps administrations, entreprises et médias, qui intègrent à leurs activités nombre de « conseillers à la diversité », censés sensibiliser les cadres et les employés à la diversité, tout en les poussant à prendre conscience de leur « privilège blanc », pour mieux le déconstruire. Aucune société occidentale n’est épargnée. Il faudrait faire le décompte des séances de formation dans les milieux de travail pour constater l’étendue de son emprise. Voyons-y une forme de formatage idéologique permanent, pour pressuriser les consciences et assurer leur anesthésie ou leur soumission enthousiaste. Le régime diversitaire transforme la société en camp de rééducation à ciel ouvert. L’autocritique théâtralisée devient une manière d’afficher sa noblesse morale dans un environnement où la haine du réactionnaire passe pour la forme achevée de l’amour de l’humanité. Mais c’est quand même avec étonnement qu’on a appris dans les pages du Guardian, ces derniers jours, que le marché de la culpabilisation de l’homme blanc, et plus particulièrement, de la femme blanche, était de plus en plus lucratif aux États-Unis. Des activistes « racisées » organisent de coûteux dîners en ville où se rassemblent des femmes blanches de la bonne société qui viennent s’y faire expliquer qu’elles sont racistes et comment ne plus l’être. On marchandise ainsi un sentiment de culpabilité médiatiquement entretenu. Ce désir d’être rééduqué relève de la névrose et témoigne de la destructuration psychique des sociétés occidentales, hantée par la haine de leur expérience historique.

On ne saurait sous-estimer la portée de cette entreprise de rééducation. À terme, il s’agit de faire basculer l’homme occidental dans un monde parallèle. Orwell disait que le propre du totalitarisme consiste à pousser l’homme à admettre que 2 + 2 = 5. De là une campagne de provocation permanente ayant pour vocation de déstabiliser définitivement les consciences et de détruire les repères anthropologiques les plus élémentaires. Même la classe politique s’y met. Quand Emmanuel Macron, selon Valeurs Actuelles, déclare à la présidente des Associations familiales catholiques, lors d’une conversation informelle à l’Élysée : « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle », il y participe, sans doute inconsciemment. Toujours, il s’agit de renverser les structures anthropologiques les plus fondamentales et de faire passer pour sot celui qui doute. C’est le règne de l’indifférenciation absolue et de l’interchangeabilité des êtres.

Il est tentant d’assimiler ces exemples à des dérives loufoques, devant davantage faire rire qu’inquiéter. À tort. C’est en les pensant ensemble que se révèle l’ambition fondamentale du régime diversitaire : fabriquer un homme nouveau, arraché à sa civilisation, et désirant même la renier de manière ostentatoire, pour se faire enfin pardonner d’exister.

Source : Figaro 8/02/2020

11:48 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 05 février 2020

Wuhan, passé & présent

wuhan-hospital.jpg

La construction éclair d’un hôpital à Wuhan

Bruno Gollnisch cliquez ici

Jusqu’ici peu de Français avaient entendu parler de Wu-Han, l’ancienne Han- Kéou, maintenant connue de tous, à cause de l’épidémie de coronavirus dont elle est l’épicentre.

Elle est au cœur de la Chine profonde. Tirez une ligne du nord au sud : de la Mandchourie à Canton, et une autre d’est en ouest : du Tibet À l’océan Pacifique, Wu-Han est à l’intersection, sur les rives de l’immense Yang-Tsé-Kiang.

Langues multiples.

J’ai connu Wu-Han il y a environ 35 ans, dans des conditions curieuses. Fraîchement nommé professeur à l’université de Lyon pour y créer la chaire de japonais, j’étais auparavant maître de conférences à la faculté de droit de Metz. Mes collègues linguistes s’étaient dit que, comme juriste, j’étais sans doute capable de lire un arrêté ministériel, et m’avaient fait l’honneur de me demander d’être l’assesseur, c’est-à-dire l’adjoint du doyen de la faculté. Ce dernier, professeur de russe, avait démissionné peu de temps après pour raisons de santé, et j’avais dans la foulée été élu pour lui succéder. Je dirigeais donc une faculté où l’on enseignait plus de 25 langues étrangères à de nombreux étudiants. Les gros bataillons étaient bien sûr à l’époque pour l’anglais, l’espagnol, l’allemand, etc., mais les autres langues: latines, slaves, l’arabe, l’hébreu, le chinois, le japonais, y étaient aussi pratiquées.

Le directeur du département d’hébreu était un érudit, le professeur Gérard Emmanuel Weil, qui avait été rabbin à Saverne, et dirigeait un laboratoire original situé à Villeurbanne : le CATAB , Centre d’Analyse et de Traitement Automatique de la Bible et des traditions écrites. Car on fait encore aujourd’hui des découvertes sur la Bible, notamment par le traitement statistique informatique des occurrences, c’est-à-dire des apparitions de tel ou tel vocable, des formes grammaticales, etc.

Préhistoire de l’informatique

On n’en était encore au début de la micro informatique. Les plus jeunes n’ont pas connu cela, mais à l’époque, le seul micro-ordinateur était pratiquement l’Apple 2, qui venait des États-Unis, et ne connaissait qu’un clavier anglo-saxon QWERTY. Impossible même à l’époque de disposer des particularités graphiques du français, telles que les accents grave, aigu, circonflexe le ç etc. !

L’astucieux professeur Weil avait avec son équipe bricolé l’un de ces micro- ordinateurs pour qu’il pût imprimer des textes en hébreu et en arabe. Il avait appelé son invention : le glyphotron.

Un beau jour, une délégation de l’université de Wu-Han vint en visite en France. À Lyon, on leur fit visiter le laboratoire du professeur Weil, qui leur proposa d’essayer de rentrer les idéogrammes du chinois dans sa machine, de telle sorte qu’ont pût les saisir et les imprimer, serait-ce à partir d’un clavier ne comportant que quelques dizaines de touches.

Ils s’en suivit un programme de coopération, tel qu’un matin mon collègue m’appela pour me dire qu’il m’emmenait avec lui à l’université de Wu-Han, avec laquelle nous étions en partenariat.

« D’une part vous êtes mon doyen » me disait-il, « et en outre vous connaissez le système des idéogrammes, puisque bien que les deux langues soient très différentes, l’écriture japonaise est en grande partie empruntée du chinois. » J’eus beau lui faire observer que cet emprunt avait eu lieu il y a 14 siècles et que depuis les deux écritures avais divergé ; rien n’y fit. Et me voilà parti pour Wu- Han.

Lire la suite

15:06 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Le n°2 de La Revue d'Histoire européenne est sorti

83980211_190749612314512_5581225072468688896_o.jpg

En vente chez votre marchand de journaux

09:31 Publié dans Revue de presse, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Lu dans la dernière livraison de la revue Eléments

83744569_191910068865133_2792771448790319104_o.jpg

Un bel article sur Codreanu et sur notre n°16 des Cahiers d'Histoire du nationalisme cliquez ici

3467443750.jpg

Eléments, chez votre marchand de journaux.

09:29 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 04 février 2020

Réforme des retraites : Ô la belle arnaque !

Jean-Luc-Greau-Comment-lutter-contre-la-deflation-en-zone-euro-2762.jpg

C’est peu de dire que cette réforme des retraites ne satisfait personne, hormis leurs auteurs évidemment, et qu’elle vire à l’arnaque. Jean-Luc Gréau est un économiste sérieux qui officie chaque mois sur l’excellent mensuel Causeur d’Elisabeth Lévy. Dans cet article il nous démontre qu’une fois de plus ce sont bien les classes moyennes qui vont trinquer. Défendre et préserver le peuple n’a décidément guère de sens pour ces pseudo élites politiques qui nous gouvernent aux ordres qu’ils sont de cet immonde capitalisme financier.

Lire ICI

10:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

samedi, 01 février 2020

« Roger Holeindre était un des derniers représentants du nationalisme soldatique »

XVM87ce9958-4450-11ea-b188-9f270319c896.jpg

FIGAROVOX/TRIBUNE - Roger Holeindre est décédé le 30 janvier. Jean-Yves Camus retrace le parcours de ce membre fondateur du Front national à la personnalité hors-norme, dont la vie s’est croisée avec l’histoire de la France de la seconde moitié du XXe siècle.

Par Jean-Yves Camus

Jean-Yves Camus est chercheur associé à l’IRIS. Spécialiste, notamment, du Front national, il dirige l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès.

Roger Holeindre, décédé le 30 janvier peu avant de fêter son 91e anniversaire, était un des membres fondateurs du Front national en 1972. Il en fut vice-président. Député de Seine-Saint-Denis (1986-1988), élu municipal à Sevran et conseiller régional d’île de France, il était toujours resté fidèle au FN de Jean-Marie Le Pen, ce qui le conduisit en 2011, après le tournant idéologique et tactique du parti, à rejoindre Carl Lang et son Parti de la France dont il fut, de 2016 à sa mort, le président d’honneur.

La personnalité de Roger Holeindre était hors-norme. Issu d’un milieu modeste, autodidacte du journalisme qu’il avait exercé comme reporter notamment à Paris-Match, il ne parlait ni n’écrivait (dans ses romans et récits) la langue policée et classique de son ami Jean-Marie Le Pen. Son genre n’était pas l’argot parisien de François Brigneau, son compagnon des débuts frontistes, mais l’argot des chambrées militaires, langage usuel d’une vie vouée à l’armée et à une certaine conception de ses valeurs.

Roger Holeindre représentait au FN la génération de ceux qui ont vu finir l’Empire français.

Arnaud Menu, qui a publié en 2019 un livre d’entretiens avec lui (NDLR SN cliquez ici), le décrit en « éternel soldat de France » bardé de décorations gagnées au feu en Indochine puis en Algérie où il a servi dans les fusiliers-marins avant de trouver pour la vie sa famille chez les commandos parachutistes. Il était un des derniers représentants du nationalisme soldatique, cette tendance de la droite marquée par l’expérience d’un combat perdu et la volonté d’en finir avec un « Système » auquel sont imputées la défaite et la perte de la grandeur nationale. Avec pour conséquence, chez ceux qui comme lui se sont sentis trahis par « les politiques », la remise en cause de la démocratie traditionnelle. Roger Holeindre représentait au FN la génération de ceux qui ont vu finir l’Empire français. Sa mentalité se comprend en lisant son roman Requiem pour trois sous-off publié en 1974. Il y a de lui dans le personnage de Pierre Marchand, pour qui « l’armée, c’est une religion ». Avec ses grands prêtres, les commandos parachutistes, vue comme une « caste rigoureuse, la caste des chevaliers des temps modernes ». Avec, opposés à une haute hiérarchie militaire jugée arriviste ses héros silencieux et fidèles: les sous-officiers, précisément. Alain Sanders parlant d’un autre de ses livres, Le levain de la colère (1963), écrit: « Les héros du Levain de la colère ont choisi leur camp: c’est celui du courage, de l’insécurité, de la fidélité à la parole donnée ; c’est le camp des copains, de la famille, du clan». Ce sont les valeurs que Holeindre tentera de transmettre en créant en 1985 le Cercle National des Combattants (CNC) et ses Cadets, des jeunes de 8 à 14 ans qui prêtaient le serment suivant : « Je suis fier d’être un cadet. Mon idéal est lié au sol, à la famille, à la patrie. Je jure fidélité au drapeau de notre France. » Il faut dire que celui qui avait commis à 15 ans des actes courageux de Résistance disait avoir appris le patriotisme dans la pension où il séjournait adolescent et dont il sortit définitivement « de droite », non gaulliste s’entend, et même respectant le Maréchal Pétain tout en détestant l’occupant.

Désigné à son retour d’Indochine pour être instructeur guérilla/contre-guérilla, Holeindre veut continuer en Algérie. Ce qu’il fit, toujours commando, notamment près de Tébessa. Revenu à la vie civile, il y ouvrit une maison qui offrait loisirs et formation aux jeunes musulmans. Sa conception de la citoyenneté est alors celle d’un certain nombre de partisans de l’Algérie française: « Un drapeau, trois couleurs ». Autrement dit l’assimilation, un changement dans l’approche de la population non-européenne, mais en aucun cas l’indépendance. Car elle était synonyme pour lui de livrer l’Algérie aux communistes et Roger Holeindre, il le montrera plus tard en créant le Front uni de soutien au Sud-Vietnam, était un anticommuniste viscéral, définitif. Outre la fidélité à la parole donnée, c’est ce qui le poussera à fonder le réseau Bonaparte. Cette participation à l’OAS lui vaudra trois ans et demi d’incarcération.

Roger Holeindre était d’une autre génération dont les repères ne disent plus grand-chose aux bataillons des électeurs frontistes, et même aux jeunes militants.

Tous les livres consacrés à la droite nationaliste ont écrit en détail son parcours ultérieur, le service d’ordre de la campagne Tixier-Vignancour en 1965, les affrontements physiques avec l’extrême-gauche en 1968, les divers épisodes de la pré-fondation du FN dans lesquels il joue un rôle de rassembleur, de facilitateur entre les multiples factions du camp national, qui se retrouve dans son restaurant, le Bivouac du Grognard. Militant unitaire, Holeindre continuait ainsi l’aventure du Cercle du Panthéon qui auparavant avait tenté de ressouder une mouvance brisée par la répression de l’OAS, déjà divisée entre nationalistes-révolutionnaires (Ordre nouveau) et «nationaux» (Le Pen, Bidault) et dont s’étaient écartés les métapoliticiens de la future Nouvelle Droite.

Sa disparition a été saluée, de manière très factuelle, par Marine Le Pen, qui a rappelé ses actes de résistance et un de ses métiers, ouvrier métallurgiste. Mais Roger Holeindre était d’une autre génération dont les repères ne disent plus grand-chose aux bataillons des électeurs frontistes, et même aux jeunes militants.

Dans son livre d’entretiens avec Arnaud Menu, il expliquait avoir dit, à l’Assemblée nationale, ce que le général Bigeard devenu ministre de Valéry Giscard d’Estaing écrira en 2006 dans son livre Adieu ma France. Même vision de la décadence, de l’armée comme creuset de la nation et colonne vertébrale du pays. Mais l’affaire algérienne les a fait se placer de deux côtés opposés alors que leurs idées étaient identiques.

11:11 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 30 janvier 2020

Revue de presse : Roger Holeindre, un des fondateurs du Front national, est mort

logo_8493.jpg

Abel Mestre Le Monde cliquez ici

Anticommuniste viscéral, partisan de l’Algérie française, il a été l’une des figures du parti créé par Jean-Marie Le Pen en 1972 et un acteur incontournable de l’extrême-droite après la guerre. Il est mort le 30 janvier, à l’âge de 90 ans. Par Abel Mestre

Il était l’une des figures du Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen et un acteur incontournable de l’extrême droite d’après-guerre. Roger Holeindre, ancien parachutiste et ancien député, est mort d’un infarctus à son domicile de Vaucresson (Hauts-de-Seine), dans la nuit de mercredi 29 à jeudi 30 janvier, à l’âge de 90 ans. Roger Holeindre a été l’une des chevilles ouvrières du FN entre 1972 – date de la naissance du parti d’extrême droite, dont il était l’un des cofondateurs – et avril 2011, lorsqu’il a quitté avec fracas la formation nationaliste après l’élection de Marine Le Pen à sa tête. Sa silhouette était connue des militants et sympathisants frontistes : tous les 1er mai, lors du défilé du FN, il paradait en tenue avec ses camarades anciens combattants « nationalistes », qu’il coordonnait au sein du Cercle national des combattants.

Fort apprécié des militants pour sa gouaille, Holeindre avait plusieurs faits d’armes à son actif. Né le 21 mars 1929 à Corrano, en Corse, il rejoint tôt le continent pour s’installer dans la ferme de ses grands-parents dans les Vosges, avant de partir à Paris. A 15 ans, pendant la seconde guerre mondiale, il subtilise deux mitrailleuses à l’armée allemande, ce qui lui vaudra d’être plus tard présenté par le FN comme un « résistant ». « Au moment où je sortais tout cela du wagon, une rafale de mitrailleuse frappa le toit de ce dernier. (…) Je sautais et me fis plat comme une limande entre les rails de chemin de fer », raconte-t-il dans un livre (C’est Roger, entretiens avec Arnaud Menu, Editions Synthèse nationale, 2019). (NDLR SN cliquez ici).

A la fin de la guerre, il falsifie ses papiers pour s’engager en Indochine dans la marine et défendre « l’Empire français », un combat qui sera sa matrice tout au long de sa vie militante, tout comme un anticommunisme viscéral. Holeindre y gagne son surnom de « Popeye », en référence au dessin animé mettant en scène un marin bagarreur et amateur d’épinards. Toujours avec cette obsession de combattre les indépendantistes, il s’engage dès son retour en France pour partir en Algérie, chez les parachutistes. Convaincu qu’il ne faut pas « abandonner l’Algérie », il veut créer « un maquis » rattaché à l’Organisation armée secrète (OAS) et lutter contre « la trahison » du Général de Gaulle. Roger Holeindre sera arrêté et emprisonné près de quatre ans pour ces faits.

Redevenu civil, il n’en reste pas moins un nationaliste radical, un « soldat politique » qui veut continuer la lutte, par d’autres moyens. La deuxième vie d’Holeindre se conjuguera avec l’activisme. Dans les années 1960, l’extrême droite française connaît une relative ébullition. Elle sort peu à peu de l’ombre grâce à la candidature de l’avocat Jean-Louis Tixier-Vignancour à l’élection présidentielle de 1965, dont le stratège était Jean-Marie Le Pen. Holeindre y participe activement et travaille en collaboration avec M. Le Pen. Mais « Tixier » ne recueille que 5,2 % des voix. La France n’est pas encore prête à voter pour l’extrême droite. Reste donc le militantisme de rue dans lequel excelle Holeindre.

Fidèle à Jean-Marie Le Pen

A la fin des années 1960, il dirige ainsi le Front uni de soutien au Sud-Vietnam, dans lequel se retrouve la fine fleur des jeunes nationalistes. Les incidents se multiplient avec les groupes d’extrême gauche, jusqu’à ce qu’un commando maoïste attaque violemment une exposition qu’il organise rue de Rennes, à Paris, en avril 1968, le laissant pour mort.

Après les événements de Mai 1968, il anime divers groupes radicaux mais qui ne dépassent jamais la confidentialité militante de ce milieu politique. Il travaille à l’unité de son camp, en animant le Cercle du Panthéon et d’autres structures affinitaires qui se définissaient, notamment, par des repas bien arrosés. Parallèlement, Holeindre devient journaliste et écrit pour Le Figaro magazine ou encore Paris Match. Il s’adonne également à l’écriture, en publiant plusieurs ouvrages.

Au début des années 1970, il est tout de suite séduit par le projet de Front national, impulsé par les néofascistes d’Ordre nouveau, avec Jean-Marie Le Pen en chef d’orchestre. Il en sera l’un des cofondateurs en 1972 et l’un des députés en 1986. Lors de la scission mégrétiste de 1998, il reste fidèle à Jean-Marie Le Pen, et est l’un de ses « grognards ». Rejetant toute dédiabolisation, il soutenait la ligne d’un Bruno Gollnisch contre celle de Marine Le Pen qui « trahissait », selon lui, les idéaux nationalistes. Après l’arrivée de cette dernière à la tête du FN, Roger Holeindre avait rejoint une formation dissidente, le Parti de la France, dont il était le président d’honneur.

22:57 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

En cuisine... la guerre est aussi culturelle !

paul b.jpg

Par Périco Légasse

Anonçant la rétrogradation de trois à deux étoiles du restaurant Paul Bocuse, en ouverture de sa matinale sur RTL vendredi 17 janvier 2020, notre confrère Yves Calvi, peu connu pour ses outrances, lâchait à l’antenne la phrase culte de Michel Audiard : « Les cons, ça ose tout ». Il ne pouvait mieux dire pour commenter l’aberrante et absurde décision du Guide Michelin. Aberrante, car s’il est un socle sur lequel s’appuie la restauration pour établir un code de valeurs quant aux types de prestations, aux genres culinaires et à l’éthique professionnelle actuellement en vigueur dans l’hôtellerie française, c’est bien le restau- rant de Paul Bocuse, à Collonges-au- Mont-d’Or. Socle dont Michelin s’est toujours prévalu, voire inspiré, pour se maintenir comme la référence quasi officielle du mercato hôtelier. Une complicité tacite impliquant un classement particulier pour le temple lyonnais le jour où le grand prêtre viendrait à disparaître.

Non pas que l’institution soit infaillible, ni que le monument soit intouchable, loin de là, mais parce que l’un et l’autre demeurent le repère à partir duquel le Michelin lui-même a construit sa renommée. Au lieu de sanctuariser la mémoire du commandeur, des crétins en déboulonnent la statue. Certes, sans le système des étoiles, Paul Bocuse n’aurait pas brillé cinquante-cinq ans sur la cuisine française. En tout cas, pas de cette façon. En revanche, renommée internationale et prestige du personnage obligent, sans Paul Bocuse, les étoiles Michelin n’auraient jamais connu un tel éclat au firmament toqué. Bien plus qu’Eugénie Brazier, Fernand Point ou Raymond Oliver, monstres sacrés du XXe siècle, Paul Bocuse a consolidé la légitimité du Guide Michelin.

Certes, ce n’est pas le patriarche qui a été rétrogradé, mais son restaurant. C’est pourtant là que la décision du Guide Michelin bascule dans l’absurdité. Pourquoi ? Tout simplement du fait que jamais ce restaurant n’a été aussi performant. Il va sans dire que depuis la mort du fondateur, en janvier 2018, experts et observateurs se sont précipités à Collonges pour faire l’état des lieux, signaler un flottement, guetter une faille, détecter une faiblesse. De l’avis général, incluant les stoïques n’ayant jamais succombé au phénomène Bocuse, la prestation est à ses sommets. Ceux qui craignaient, ou espéraient, un signe de relâchement, en ont été pour leurs frais. Tout attachés que nous soyons au strict respect de la doxa bocusienne dans sa version originelle et intégrale, nous avons dû convenir que les ajustements opérés par l’équipe depuis deux ans, en plus du nouveau décor et du renouvellement de la vaisselle confinent à la perfection. En un mot et sans contour, il n’est pas abusif d’affirmer que l’Auberge du Pont de Collonges est plus éblouissante que du vivant de Paul Bocuse. C’est donc avec consternation, voire compassion, que nous voyons la direction du Guide Michelin se ridiculiser en sanctionnant cette réalité.

Triste leurre

Prenons les faits. Relayée par certains médias autorisés, la rumeur courait que, une fois Paul Bocuse disparu, la troisième étoile serait remise en cause par le comité d’orientation marketing du Michelin. On peut se douter que Françoise Bernachon, fille de Paul, la direction générale du restaurant, confiée à Vincent Le Roux, le trio animant les cuisines, conduit par Christophe Muller avec Gilles Reinhardt et Olivier Couvin, celui coordonnant la salle, sous la férule de François Pipala, ont pris conscience de l’enjeu et le taureau par les cornes... façon Bocuse. C’est dire si durant ces derniers mois les boulons ont été resserrés, les tirs réajustés, les cordeaux retirés, les couteaux réaffûtés, les toques redressées et les cols tricolores de Meilleur Ouvrier de France réamidonnés... Alignées en ordre de bataille, les équipes ont pu sonner le branle-bas de combat pour relever le défi. Résultat, un navire toutes voiles dehors, voguant vent debout, cap au grand large, là où cette grande et belle cuisine classique a toujours surmonté les tempêtes en restant à flot. Et c’est ce moment-là que la direction du Guide Michelin choisit pour passer à l’acte.

La question est de savoir si elle se remettra de cette effroyable bourde.

Michelin doit savoir que, si son droit à juger comme il l’entend les établissements cités dans son guide est inaliénable, il a besoin de la reconnaissance et de la considération de la profession pour crédibiliser ses cotations. Or, au même titre qu’un magistrat juge en droit, Michelin ne doit attribuer ou retirer ses « étoiles de bonne table » qu’en termes gastronomiques. Il est hélas à craindre que les dernières variations relèvent de la sauce médiatique façon Bibencom... Quand on n’est plus que l’ombre de soi-même, faire du tapage donne l’illusion d’exister. Triste leurre. Y a-t-il du métier, du cœur, du savoir, de la cohérence, de l’harmonie, du produit noble et un soupçon de passion, dans l’assiette ? Tels sont, lorsque l’on se prétend un guide du voyage prescrivant les meilleures étapes d’un territoire, les seuls critères à examiner pour indiquer à un lecteur si une table « mérite un détour » (deux étoiles) ou « vaut le voyage » (trois étoiles). Il s’avère qu’à son niveau de perfection l’Auberge du Pont de Collonges mérite le voyage. Et même s’il y a détour... Ne pas l’avoir senti, ne pas l’avoir saisi, ne pas l’avoir compris, révèle le degré d’incompétence des gens du Michelin et, de fait, leur ignorance en matière culinaire. On s’en doutait depuis quelque temps. L’affaire Bocuse en fournit la preuve. Une seule certitude : ce qui est servi aujourd’hui à Collonges est tout bonnement magistral, sublime. Tout le reste est hypothèse.

Faut-il chercher une explication du côté de l’évolution sociétale d’une publication obsédée par l’idée de ne plus se situer dans la tendance ? Bocuse symboliserait l’ancien monde, Michelin portant le nouveau ?

Un restaurant étoilé ne pourrait-il être le conservatoire d’une tradition porteuse de valeurs essentielles à la pérennité d’un artisanat magnifié ?

Pourquoi l’appellation d’origine, qu’elle soit protégée ou préservée, ne s’étendrait-elle pas au patrimoine culinaire, à un mets ? Si Paul Bocuse avait voulu voir sa cuisine « évoluer », il s’en serait chargé lui-même.

Oserait-on retoucher les Nymphéas, réécrire les Misérables ou ajouter un acte à la Belle Hélène ? Idem pour la soupe aux truffes noires, le loup en croûte feuilletée sauce Choron, le rouget barbet en écailles de pommes de terre, la volaille de Bresse en vessie façon mère Fillioux. Conservons l’œuvre de l’un des plus grands cuisiniers français dans sa dimension culturelle et le bonheur de savourer des plats participant des gloires de la France tant que ses successeurs sauront les préparer. Et si le Guide Michelin n’est pas capable de suivre, alors on se passera de lui.

Source : Marianne 30/01/2020

11:59 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mercredi, 29 janvier 2020

UN SYMPATHIQUE ARTICLE SUR SYNTHÈSE NATIONALE PUBLIÉ DANS "PRÉSENT" D'AUJOURD'HUI

2017 06 CH H D ELLOY 1.jpg

Lu dans le quotidien Présent daté du mercredi 29 janvier 2020, un agréable article signé Jean-Claude Rolinat sur le livre Pour une Synthèse nationale de Roland Hélie cliquez ici

Present_logo copie.png

Pour une Synthèse nationale :

Dans tous les milieux de ce qu’il est convenu d’appeler « la droite nationale », dans la plupart des manifestations de la « droite hors les murs », on croise sa silhouette arrondie, allant de stand en stand, prenant la parole ici ou là, animant émissions et interviews sur la web radio, Radio Libertés par exemple. Roland Hélie, infatigable militant ayant gardé l’enthousiasme de sa jeunesse malgré ses 60 ans dépassés, nous fait penser à un débonnaire Falstaff diffusant la bonne parole. Hélie ? « C’est un moine-soldat » diront certains, car le bonhomme ne perd pas l’espoir de voir, un jour, ses idées, « nos » idées mijotées dans nos cercles de pensée, finalement triompher. Que l’on nous permette de douter de la justesse du qualificatif de « moine » lorsque l’on côtoie, à table, l’ami Roland….

Pour aider à l’irruption de cet événement historique que sera l’arrivée au pouvoir d’un mouvement  national, il a créé un instrument, « Synthèse nationale », sorte de pôle de résistance pour les uns où l’on mijote de futures actions de propagande, ou de môle d’amarrage pour d’autres, l’instant de faire une pause, c’est selon.

Synthèse nationale, à l’origine, c’est une  petite revue dont le noyau rédactionnel a pris, un peu, la suite de la Nouvelle Droite populaire, mouvement à l’éphémère existence. Contrairement à la NDP, la revue a pris de la consistance et mène depuis treize ans un combat multiforme, original, au sein de la grande famille nationale, nationaliste et identitaire, pour ratisser large. La plus spectaculaire de ses manifestations c’est, sans conteste, sa fête annuelle qui rassemble désormais sur deux jours, du côté de Rungis, tout ce que nos familles comptent de militants aguerris, de néo sympathisants, « d’anciens combattants » un peu déçus, de jeunes, impatients d’en découdre ou, comme jadis lors de la fête lepéniste des « Bleu, blanc, rouge », tout un public composite communiait dans le même amour de la France, de l’Europe et de leurs valeurs : « catho tradi », ancien ouvrier « coco », France bourgeoise, jeunesse bouillante, païens en déshérence, etc. mais tout un petit peuple animé par les mêmes convictions.

Un livre résume la vie de ce « mouvement » serions-nous tentés de dire, un livre de 322 pages où l’on retrouve les éditoriaux du directeur de Synthèse, devenue une maison d’édition avec ses différentes collections, ses numéros spéciaux, ses manifestations rituelles en province, ses dîners-débats parisiens et la mise sur orbite de l’association de ses amis. Dans ce livre, qui résume les 52 livraisons de la revue, vous trouverez un historique de l’organisation, des photos. Comme l’écrit l’auteur, « À travers cette suite de prises de positions et ce récapitulatif de notre action, vous pourrez ainsi juger le bien-fondé de notre démarche politique ».

Jean-Claude Rolinat

Diapositive1 copie 10.jpg

 

 

Pour une Synthèse nationale, Roland Hélie, aux éditions  Synthèse, 322 p., 24 euros.

Source Présent cliquez là

Les territoires perdus de la République

mosqu-e-blog-.jpg

Les territoires conquis de l’islamisme, ouvrage collectif dirigé par Bernard Rougier, directeur du Centre des études arabes et orientales à l’université Paris-III Sorbonne Nouvelle, est une plongée effrayante dans ce que l’islamologue appelle les « écosystèmes islamistes » : des enclaves, de plus en plus nombreuses en France, noyautées par les salafistes et les Frères musulmans pour contrôler la population d’origine immigrée de confession musulmane. Le Figaro a suscité un face à face avec le maire de Montfermeil, Xavier Lemoine, ville qui fut l’un des épicentres des émeutes de 2005. Xavier Lemoine se bat depuis vingt ans contre les pressions islamistes. Il partage le diagnostic de Bernard Rougier et appelle la République à renforcer sa présence et son autorité dans ces territoires pour éviter la partition. Les deux hommes alertent aussi contre le danger que représentent les listes communautaires mais aussi les « accommodements raisonnables » passés entre les élus et les entrepreneurs religieux. Une fois de plus on ne peut que constater l’absence de l’Etat dans ce qui concerne l’avenir des Français dans ce pays. 

Le Figaro 30 janvier 2020. Lire la suite ICI

14:35 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 28 janvier 2020

De la dérive du pouvoir présidentiel

6a00d8341c715453ef0240a4e0e0b6200d-320wi.jpg

Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

Les monopoles médiatiques de la parole, dans notre Hexagone, tendent à faire converger les débats. Ceux-ci se résument de plus en plus, centrés autour des interventions, généralement fort courtes, de quelques éphémères vedettes. L'intelligence de la vérité et la clarté des problèmes n'y gagnent pas beaucoup.

Ce 28 janvier Élisabeth Borne, ministre la Transition écologique et solidaire (en photo ci-dessus - NDLR SN), intervenait sur RTL. Cela se passait à une heure considérée comme de grande écoute selon les évaluations des publicitaires. Mais en réalité elles se révèlent des moments d'attention fort superficielle, car beaucoup de Français se lavant les dents, n'acceptent d'entendre les nouvelles que d'une manière distraite.

Haut fonctionnaire, ancienne élève de l'école Polytechnique, largement étrangère aux préoccupations du suffrage universel, le vrai domaine de compétence technique de ce pilier du gouvernement semble celui des Transports. C'est d'ailleurs à ce titre, où elle faisait fonction de ministre délégué auprès de Nicolas Hulot, lui-même écologiste de télévision, qu'elle est apparue en 2017. Quand il a démissionné, elle lui a succédé par défaut.

Elle incarne donc, avec beaucoup de sérieux sans doute, mais aussi avec une certaine maladresse politique, une caractéristique, aggravée d'année en année sous la cinquième république, de présidence en présidence. On appelle cela du nom presque flatteur de technocratie.

Or, on lui demandait son avis sur la dernière sortie de Ségolène Royal. L'ancienne adversaire de Nicolas Sarkozy vaincue en 2007, estime aujourd'hui, – et de telles déclarations du 24 janvier ont fait grand bruit, – que nous vivons "dans un régime autoritaire". On peut certes hausser les épaules et se demander même, d'un point de vue sémantique, si le mot s'applique à une situation, précisément, où l'autorité s'effiloche, quand elle ne se ridiculise pas.

Mme Borne pouvait donc paraître, du fait de son parcours, la personne la plus apte à lui répondre quatre jours plus tard. Préfète de Poitou-Charentes, elle a pu observer la politicienne Ségolène Royal du haut de la tutelle centraliste d'État qu'elle exerçait sur une élue locale et de circonscription. Elle occupa aussi le poste de directrice de son cabinet de au ministère de l'Écologie. On peut donc dire qu'elle connaît bien, de l'intérieur, le fonctionnement du personnage.

Or, face à une femme qui ose mettre en doute la nature libéral de notre système politique Élisabeth Borne juge simplement "très grave de dire des choses de ce type".

Observons cependant les faits.

Dans les institutions de la Cinquième république, démocratiques sur le papier, tout repose, et de plus en plus, sur le pouvoir présidentiel. On peut y voir l'héritage d'un fondateur qui bénéficiait lui-même d'un prestige certain. Son aura rayonnait moins, pourtant, sur l'opinion populaire d'alors qu'on ne semble l'imaginer aujourd'hui. Mais elle s'imposait de façon plus naturelle que celle de ses successeurs.

Or, entre le texte de la constitution de 1958 et la pratique de 2020, le caractère démocratique du régime a évolué d'une façon inversement proportionnelle au respect qu'ont inspiré, l'un après l'autre, les dirigeants. chacun d'entre eux a fait regretter le titulaire de la période antérieure. Qu'on réfléchisse seulement au quinquennat, ô combien désastreux, de François Hollande, premier à avoir renoncé à se représenter : il nous semble aujourd'hui moins cafouilleux que le demi mandat qui s'est écoulé depuis 2017. Bientôt, peut-être, il inspirera quelque nostalgie.

En fait, sur une durée plus d'un demi-siècle, non seulement le personnel s'est dégradé mais aussi le mode de gouvernement s'est dénaturé.

Nous nous situons aujourd'hui à 62 ans de vie d'une forme de pouvoir apparue au lendemain des humiliations successives des 14 tours de l'élection de René Coty, de Dien Bien Phu en 1954, de Suez en 1956, etc.

Depuis, quelque trois générations se sont écoulées.

En 1958 les Français avaient adopté une constitution certes formellement parlementaire, où le Premier ministre gouverne et non le chef de l'État, mais qui contenait en germe une évolution strictement inverse. Au point, dernier soubresaut, que la magistrature s'est sentie obligée ce 27 janvier de rappeler au président la théorie de la séparation des pouvoirs. Il ne dispose pas légalement du pouvoir judiciaire - lequel d'ailleurs, formellement, n'existe pas vraiment. Mais il entend tout de même l'exercer...

On ne devrait pas manquer de s'interroger, à ce stade, sur la leçon expérimentale que nous administre l'histoire de l'URSS. On disait la constitution soviétique de 1936, les uns avec humour, les autres avec conviction, la plus démocratique du monde. Or, à partir de la fin de la guerre civile en 1921, la dictature n'a cessé de s'aggraver. Immédiatement le droit de fraction a été retiré aux bolcheviks eux-mêmes. En 1922, année de la formation de l'Union entre la Russie et l'Ukraine, que Lénine disait vouloir égale et fédérale, Staline s'est emparé d'un pouvoir grandissant en qualité de secrétaire général. En 1923 le parti unique a été décrété légalement. En 1929 l'opposition de gauche disparaît de fait avec le départ de Trotski. En 1931 le stalinisme triomphe. En 1934, au XVIIe congrès du parti communiste, sur 1 225 délégués disposant du droit de vote, il semble bien que la popularité de Kirov ait été secrètement plus grande que celle du chef. Mais ce dernier ordonne de falsifier les résultats, il fera assassiner Kirov quelques mois plus tard, et il institue le culte de sa propre personnalité géniale de coryphée des sciences et des arts. Ceci s'aggrava, après la victoire de 1945, avec le prétendu complot des blouses blanches et dura jusqu'à sa mort physique en 1953 et au rapport Khrouchtchev de 1956. Il faut attendre 1977 pour que le néo-stalinisme de l'ère Brejnev feigne de redresser la constitution, et 1991 pour que l'Union soviétique elle-même se disloque officiellement.

Sur la base de cette expérience, certes beaucoup plus sanglante que la nôtre, on peut évaluer encore quelques années de survie à un régime de moins en moins démocratique, et de plus en plus dégénéré, comme celui que nous subissons

Nous gagnerions donc peut-être à partir de cette réflexion de Péguy : "il est quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse c'est d'avoir une âme habituée".

13:27 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Débat sur la surpopulation : la point de vue de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique

surpopulation-de-la-terre.jpg

Jean-Pierre Maugendre

Président de Renaissance catholique

Alain de Benoist vient de publier, sur Boulevard Voltaire cliquez ici, une chronique apocalyptique intitulée : « Avec la surpopulation, c’est un monde invivable qui se dessine. » La thèse de fond est que « la population ne peut s’accroître indéfiniment sur une étendue limitée » et donc que « avec trois ou quatre milliards de bipèdes en moins (sur 7,7 milliards, note de JPM) le monde se porterait beaucoup mieux. » Notre auteur, faisant positivement référence à Thomas Malhus, auteur en 1798 de l’Essai sur le principe de population, accuse pêle-mêle la surpopulation d’être belligène, d’accélérer l’épuisement des ressources naturelles, de favoriser l’immigration, d’épuiser les sols, de participer au réchauffement de la planète, etc.

Incontestablement la population de la planète augmente de manière régulière et rapide, le poids de l’Afrique dans la population mondiale ne cessant de croître. A contrario de ce mouvement général la démographie occidentale est en crise victime à l’Est de l’athéisme d’Etat et à l’ouest de l’athéisme consumériste conformément au constat de Jean-Jacques Rousseau : « Ses (l’athéisme) principes ne font pas tuer les hommes, mais les empêchent de naître. » (Profession de foi du vicaire savoyard) Les conséquences politiques de ce fait sont considérables, la démographie étant incontestablement un facteur de puissance.

Malthus établit un lien très étroit entre surpopulation et pauvreté affirmant que la population d’un pays s’accroît de façon géométrique alors que les ressources, elles, croissent de manière arithmétique. Existerait ainsi une tendance permanente à la surpopulation engendrant la pauvreté et ses conséquences ; crise sociale, immigration, etc. Si cela était les pays les plus densément peuplés devraient être les plus pauvres. Or il n’en est rien. Si on exclut les états non représentatifs (Monaco, Vatican, etc.) il y a parmi les pays les plus peuplés de la planète à la fois des pays pauvres (Bangladesh, Rwanda, Inde) et des pays riches (Corée du Sud, Pays-Bas, Belgique). On observe d’autre part que les pays dont le PIB par habitant est le plus élevé de la planète sont : le Luxembourg, la Suisse, la Norvège, les USA, l’Irlande, etc. Pays plutôt densément peuplés. Il semble que si l’abondance de ressources naturelles peut constituer un facteur de développement elle n’est pas un motif suffisant de prospérité. Le Luxembourg, les Pays-Bas et le Japon sont des pays développés dépourvus de toute richesse naturelle. Le Congo, l’Algérie et le Vénézuela sont des pays dotés d’immenses richesses naturelles (minerais, gaz, pétrole) et malgré cela sous-développés. Les Pays-Bas et le Bengladesh sont deux pays très densément peuplés, démunis de ressources naturelles, dont une partie notable de la superficie est en dessous du niveau de la mer. L’un a fait face à cette situation, l’autre non. Enfin, un pays peut passer d’une relative prospérité à la pauvreté à l’issue de bouleversements sociaux majeurs. Citons les exemples tragiques de l’Algérie et du Zimbabwé.

Le lien à établir ne semble donc pas être entre surpopulation et pauvreté mais plutôt entre pauvreté et civilisation. Ce sont les modèles sociaux, les cultures et les comportements qui créent la prospérité ou la pauvreté, pas la nature ou on ne sait quel fatum. A cet égard, le communisme, le socialisme et l’Islam sont des échecs dramatiques car ils neutralisent l’esprit d’initiative et de responsabilité personnelle qui sont au cœur du développement économique. Alain de Benoist conclut d’ailleurs son article en fustigeant ce qu’il appelle le « laisser-faire nataliste », c’est-à-dire la responsabilité des parents dans la transmission de la vie, citant en exemple à suivre la politique démographique de la Chine. Or celle-ci s’avère être aujourd’hui une formidable bombe à retardement en raison des déséquilibres, logiquement induits par la politique de l’enfant unique, d’une part entre le nombre d’hommes et celui de femmes et d’autre part de la pyramide des âges. Le défi de demain n’est pas tant celui de la surpopulation que celui de la mise en œuvre de modèles sociaux respectueux de la nature profonde de l’homme et mettant en harmonie son intérêt personnel avec celui de la société.

Renaissance catholique cliquez là

11:21 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Surpopulation : un monde invivable se dessine

surpopulation.jpg

Entretien avec Alain de Benoist 

La population mondiale ne cesse d’augmenter. La procréation, par nature, peut être exponentielle, alors que les ressources terrestres ne le sont pas. C’est ce que disait déjà Malthus, dont certains pensent qu’il n’a jamais eu que le tort d’avoir raison trop tôt. Aujourd’hui, y a-t-il péril en la demeure ?

Alain de Benoist : Passé un certain seuil, toute augmentation en nombre entraîne un « saut qualitatif » qui se traduit par un changement de nature. Comme chacun le sait, la population mondiale augmente régulièrement, mais, surtout, elle augmente de plus en plus vite. Vers 1700, on comptait moins de 700 millions d’habitants sur Terre. En 1900, on en était à 1,6 milliard. Aujourd’hui, avec plus de 250.000 naissances par jour, on a dépassé les 7,7 milliards. Pour la fin du siècle, les estimations moyennes tournent autour de douze milliards, les estimations hautes autour de seize milliards. Bien entendu, on peut discuter à perte de vue sur le nombre de bipèdes qui peuvent vivre sur cette planète. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il y a une limite : pas plus qu’il ne peut y avoir de croissance matérielle infinie dans un espace fini, la population ne peut s’accroître indéfiniment sur une étendue limitée. Malheureusement, nous sommes à une époque qui ne supporte pas les limites. Malthus (Essai sur le principe de population, 1803) ne se préoccupait que de l’épuisement des ressources. Aujourd’hui, c’est le nombre qui, à lui seul, pose problème : la quantité est plus que jamais le contraire de la qualité. Avec trois ou quatre milliards de bipèdes en moins, le monde se porterait beaucoup mieux !

La surpopulation aggrave mécaniquement tous les problèmes, en les rendant peu à peu insolubles. Elle est belligène, car la pression démographique crée des conflits nouveaux. Elle accélère l’épuisement des réserves naturelles. Elle accroît la dépendance économique et la soumission aux fluctuations ravageuses des marchés mondiaux, elle favorise les migrations de masse en provenance des pays surpeuplés, elle aggrave les effets de la surconsommation, de l’épuisement des sols, de la pollution des nappes phréatiques, de l’accumulation des déchets. Il n’y a déjà plus de réserves de productivité en matière agricole, l’extension des terres agricoles est en train d’atteindre ses limites et les ressources halieutiques des océans s’épuisent également. Plus de 90% de toute la biomasse produite annuellement dans le monde sont d’ores et déjà exploités.

Il est révélateur que la plupart des écologistes autoproclamés se comportent comme si la démographie et l’environnement étaient des sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés. À quoi bon parler de préservation des écosystèmes et de sauvegarde de la diversité, à quoi bon s’inquiéter de la gestion des déchets et des effets de la combustion des énergies fossiles si la croissance démographique entraîne toujours plus de pollutions et de déchets et que l’espace laissé aux espèces sauvages est appelé à disparaître ? À quoi bon vouloir limiter les émissions de gaz à effet de serre si on ne limite pas aussi la population ? Dans trente ans, du fait de l’accroissement naturel et de l’exode rural, 68% de la population mondiale vivra dans des villes, soit 2,5 milliards d’individus de plus que maintenant. Avec des bidonvilles de plus de vingt millions d’habitants et des mégapoles de plus de cent millions d’habitants, c’est un monde proprement invivable qui se dessine.

La mondialisation aggrave apparemment la situation, mais elle révèle aussi des disparités considérables. Au-delà de la surpopulation, n’avons-nous pas également affaire à un problème de répartition ?

C’est évident. En 1950, avec 228 millions d’habitants, le continent africain représentait 9% de la population mondiale. En 2017, avec 1,2 milliard d’habitants, il en représentait près de 17%. À la fin du siècle, avec 4,2 milliards d’habitants (dont 89% au sud du Sahara), il en représentera le tiers. Avec un taux de fécondité moyen de 4,6 enfants par femme, l’Afrique accroît sa population de 2,5% par an, soit un doublement tous les vingt-huit ans. L’Europe, elle, ne représentait plus que 9,8% de la population mondiale en 2017, et ce chiffre est encore appelé à baisser. Depuis la chute du mur de Berlin, l’Europe centrale et orientale a perdu 24 millions d’habitants. En France, on vient d’enregistrer la quatrième année consécutive de baisse des naissances : l’âge moyen à la maternité ne cesse de reculer et le solde naturel n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le problème, ici, n’est toutefois pas d’abord le nombre, mais la détérioration de la pyramide des âges. Que l’Europe soit moins peuplée n’est pas un drame, loin de là ; ce qui est un drame, c’est qu’elle vieillit inexorablement. Cela dit, il n’est pas sérieux d’imaginer que les Européens peuvent se lancer dans une course à la concurrence démographique où ils feraient « mieux » que les 6,4 enfants par femme de la République démocratique du Congo ou les 7 enfants par femme du Niger !

« Croissez et multipliez », lit-on dans la Genèse, adresse qui vaut tout autant pour les chrétiens que pour les musulmans et les juifs. Cet axiome religieux vous paraît-il toujours d’actualité ?

À une époque où la plus grande partie du monde était inhabitée et où le premier impératif, pour les petites communautés existantes, était de s’étendre numériquement pour maximiser leurs chances de survie, le « croissez et multipliez » était parfaitement justifié. Le problème commence lorsqu’on ignore le contexte et qu’on soutient qu’un principe valable dans telles ou telles circonstances est à considérer comme un dogme valable en tous temps et en tous lieux. C’est la raison pour laquelle, dans nombre de milieux, la surpopulation est un sujet tabou : au nom de l’« accueil de la vie » et de la critique du « malthusianisme », on préfère se mettre un bandeau sur les yeux. Or, le laisser-faire nataliste est aujourd’hui irresponsable, et le « respect de la vie » ne saurait s’étendre à ceux qui ne sont pas encore conçus. Quelle est, alors, la solution ? Avec des mesures coercitives, la Chine est parvenue à freiner sa natalité, mais les « incitations » à ralentir la croissance démographique sont généralement des vœux pieux, surtout dans les pays où les enfants sont l’équivalent d’une assurance-vieillesse. L’émigration de masse vers d’autres planètes relève de la science-fiction. Que reste-t-il, alors ? Les épidémies, peut-être !

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

pour le site Boulevard Voltaire

 

10:39 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

dimanche, 26 janvier 2020

VINCENT VAUCLIN : « CONSTRUIRE UN FRONT DE RÉSISTANCE AU MONDIALISME »

maxresdefault.jpg

Le site Paris-Vox publie un entretien avec Vincent Vauclin, président de la Dissidence française cliquez ici

APRÈS UNE ANNÉE 2019 TRÈS ACTIVE POUR VOTRE MOUVEMENT, ET NOTAMMENT UNE PARTICIPATION REMARQUÉE AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES, COMMENT LA DISSIDENCE FRANÇAISE ABORDE-T-ELLE L’ANNÉE 2020 ?

Nous poursuivons la dynamique que nous avons engagé. La campagne des élections européennes fut une formidable mobilisation qui a permis de médiatiser notre discours et notre mouvement comme jamais auparavant, et de recevoir des soutiens de toute la France. L’enjeu désormais, c’est de préparer les échéances à venir (sénatoriales, départementales et régionales) et de rassembler tous ces Français qui ne se reconnaissent plus dans les partis du Système. Nous préparons donc de nouvelles campagnes militantes de grande ampleur, nous poursuivons notre travail d’implantation locale partout en France, nous travaillons avec nos alliés de l’APF pour construire un front de résistance au mondialisme au niveau européen, et nous avons lancé un grand chantier de rénovation idéologique : huit commissions thématiques, qui réunissent les adhérents et sympathisants volontaires de notre mouvement, travaillent désormais à l’actualisation et à l’enrichissement du programme de la DF. L’objectif  : inventer des solutions nouvelles et concrètes pour répondre aux défis de notre temps, développer et enrichir des propositions déjà existantes, et susciter un véritable effort de critique positive de la part des militants. Ce n’est pas un enjeu anodin : depuis trop longtemps, notre famille politique néglige le débat d’idées et se contente de répéter les mêmes slogans depuis quarante ans, puisqu’elle a intégré une forme d’esprit de défaite qui l’enferme dans une posture d’agitation stérile et de dissipation militante, aux marges du paysage politique. C’est précisément contre ces tendances sclérosantes que s’inscrit la Dissidence Française, puisque nous assumons l’ambition de conquérir et d’exercer le pouvoir. Nous refusons de nous contenter de faire de la figuration alors que de si grands périls menacent notre pays.

LE GOUVERNEMENT MACRON MULTIPLIE LES RÉFORMES : PROJET DE LOI BIOÉTHIQUE LÉGALISANT LA PMA POUR LES COUPLES DE FEMMES, RÉFORME DES RETRAITES, LOI CONTRE « LA HAINE EN LIGNE »… QUE VOUS INSPIRE CETTE FRÉNÉSIE LÉGISLATIVE ?

Le gouvernement Macron applique à la lettre les directives européennes, parfois même en les devançant. Il poursuit le démantèlement de la souveraineté nationale, il détruit les acquis sociaux et accroît les injustices. Il organise l’invasion migratoire de notre pays et exerce le pouvoir avec une brutalité sans précédent depuis l’avènement de la Vème République. Il n’est pas exagéré de dire que nous assistons à une véritable dérive autoritaire du mondialisme libéral qui accentue encore le processus de déclassement, d’effacement et de remplacement du peuple Français. Alors que tous les voyants sont au rouge et que la colère des Français atteint un niveau inégalé, le gouvernement musèle l’opposition et accroît la répression, en particulier contre les mouvements sociaux qui contestent ses réformes et ébrèchent sa légitimité. Notre pays est traversé par de profondes fractures : sociales, territoriales, générationnelles, ethniques et confessionnelles. Pourtant, ce gouvernement se contente d’en appeler une énième fois au respect des « valeurs de la République » et met en oeuvre une politique qui accentue encore ces fractures au lieu de les résorber. Nous sommes donc engagés dans une mobilisation totale contre le gouvernement Macron et le monde qu’il représente, et c’est la raison pour laquelle nous avons soutenu la mobilisation des Gilets Jaunes, celles des travailleurs contre la réforme des retraites ou encore celle de la Manif pour Tous contre la PMA sans père. Nous appelons à la convergence dans la lutte de toutes les forces de résistance au Système pour apporter une réponse à la hauteur des enjeux à cette grave crise de représentation politique qui afflige notre pays.

APRÈS L’ANNONCE DE LA CANDIDATURE DE MARINE LE PEN À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2022, NICOLAS DUPONT-AIGNAN A PROPOSÉ L’ORGANISATION D’UNE « PRIMAIRE POUR LA FRANCE ». VOUS AVEZ ALORS DÉCIDÉ D’ANNONCER VOTRE CANDIDATURE À CETTE PRIMAIRE : COUP DE COM’ OU COUP DE BLUFF ?

Ni l’un, ni l’autre ! Ma démarche est parfaitement réfléchie et je compte bien aller jusqu’au bout. Je pense que Nicolas Dupont-Aignan a raison de considérer qu’un remake du duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022 aboutirait vraisemblablement à une nouvelle victoire du premier et à une cruelle désillusion pour les électeurs de la seconde. L’opposition nationale se trouve donc dans un impasse politique, et il faut effectivement un grand débat entre les différentes personnalités qui la représentent pour faire bouger les lignes à droite et aborder tous les sujets, sans tabou, y compris celui de l’immigration de remplacement qui menace à terme l’existence même de notre peuple. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me porter candidat à cette primaire, car je crois que tous les courants d’idées de notre famille politique doivent y être représentés et qu’il est temps de faire entendre la voix d’une nouvelle génération. Sans pluralisme ni esprit d’ouverture, cette primaire ne serait qu’une énième mise en scène de l’impuissance et de l’incapacité du camp souverainiste à débattre et à rassembler au-delà des structures partisanes et des clivages du passé. Je ne doute pas que Nicolas Dupont-Aignan en ait conscience et que, par souci de cohérence, il permettra à tous les représentants de l’opposition nationale et patriote d’y participer, en toute indépendance. Après tout, comme il l’a lui-même déclaré sur TV Libertés : personne ne doit avoir peur du débat en démocratie, l’enjeu est trop grand pour se contenter de répéter les erreurs du passé !

18:38 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 24 janvier 2020

Le nouveau numéro du magazine Eléments est sorti

82780513_2793443717378312_4996244784382214144_o.jpg

14:09 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

jeudi, 23 janvier 2020

Toute vanité mise à part, cela fait toujours plaisir...

I-Moyenne-37983-n-105-nouvelle-serie-janvier-2020-comment-restaurer-la-france-demembree.net.jpg

En lisant la dernière livraison de la très sérieuse revue Lecture et Tradition, éditée depuis 1966 par DPF à Chiré-en-Montreuil cliquez ici, je suis tombé sur cet aimable article qui, je dois le dire, me va droit au coeur. Que son auteur en soit ici amicalement remercié.

Au-delà de cette recension, nous ne pouvons que vous conseiller la lecture de Lecture et Tradition qui donne chaque mois des avis non conformistes sur les livres publiés.

Roland Hélie 

20200123_140032.jpg

Commander ce livre cliquez ici ou,

pour en savoir plus  cliquez là

14:18 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |