jeudi, 25 juin 2020
Convention climat : la démocratie est révolutionnaire
par Natacha Polony
Tout cela finira-t-il encore en eau de boudin ? Encore une bonne idée abîmée par les instrumentalisations politiciennes ? Une chose est sûre : les réactions outrées de certains économistes bon teint aux pro- positions de la convention citoyenne sur le climat laissent penser que, malgré tout, mettre des citoyens tirés au sort autour d’une table peut être révolutionnaire. Reste à savoir ce qu’Emmanuel Macron tirera d’un objet politique non identifié qu’il a lui même sorti du chapeau pour contrer les revendications démocratiques nées avec les « gilets jaunes ».
Prenons un pari : les propositions de cette convention niront pour leur très grande majorité dans un classeur, après quelques discours lyriques visant à remercier les 150 auteurs pour ce merveilleux travail qui honore la démocratie. Comme l’a déjà esquissé la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, on retiendra quelques éléments anecdotiques qui – heureux hasard – correspondent à des décisions déjà engagées par le gouvernement. On interdira la publicité pour les véhicules les plus polluants. On incitera à la rénovation thermique des bâtiments (sans la rendre obligatoire : beaucoup trop volontariste). Au mieux verra-t-on fleurir un référendum sur quelques éléments symboliques destinés à montrer que le pouvoir se soucie du climat et croit en la démocratie.
Il y a pourtant beaucoup plus dans ces propositions, qui dépassent, et c’est tant mieux, la question du climat, pour s’intéresser à la préservation des sols, à la souveraineté alimentaire, à la fin de la logique consumériste. Les boucliers qui se lèvent dessinent d’ailleurs le portrait de l’immobilisme drapé des atours de la raison. D’un côté, ceux qui crient à l’aberration économique. Limiter la production d’objets inutiles et réparer ceux qui servent ? Quelle horreur ! « Décroissantisme », lancent quelques parfaits spécimens de l’aristocratie administrative qui gouverne la France depuis le Conseil d’État. De l’autre, ceux qui s’insurgent contre le fait que ces vaillants citoyens aient évacué toute idée de taxe carbone. Ceux-là sont les représentants de cette social-démocratie qui accepte toutes les règles du marché mais tente de l’infléchir par la fiscalité. Taxer ce qui est néfaste pour orienter vers ce qui est vertueux. Ces 149 propositions ne sont pas exemptes de ce type de logique mais avec l’idée que l’État prévaut sur le marché. Écologie punitive ! entend-on. Les mêmes qui font preuve d’un mépris de classe effarant face à la demande de démocratie exprimée par nombre de citoyens jouent aux défenseurs des libertés outrés qu’on puisse interdire au peuple de manger ces aliments « ultratransformés » qui sont des concentrés de gras, de sucre, de sel et d’arômes artificiels. Il en est aussi, bien sûr, pour se frotter les mains : cette convention tirée au sort – quelle horreur (bis) – pour répondre à la révolte des « gilets jaunes » formule des propositions qui, nous assurent-ils, les feraient immédiatement redescendre dans la rue. Est-ce si sûr ? Si l’on veut bien regarder plus loin que ces 110 km/h sur autoroute qui servent d’étendard pour commentateur paresseux, ces propositions ne sont pas en contradiction flagrante avec celles publiées par les premiers « gilets jaunes », qui réclamaient plus de justice fiscale et de protection des filières françaises. La logique est une reprise en main par les citoyens, face à un système qui industrialise chaque processus et favorise des multinationales déterritorialisées et irresponsables.
C’est le sens de ce crime d’écocide, concept largement contestable mais qui se veut un symbole, comme tous ces mots en « cide » dont on abuse aujourd’hui. Pas sûr que le débat y gagne grand-chose. Les atteintes graves à l’environnement doivent être punies à leur juste mesure, mais il y faut un arsenal juridique précis plutôt qu’un slogan.
Enfin, certains se gaussent : le nucléaire est absent, c’est bien la preuve qu’on se moque du monde. On peut au contraire en conclure que cette convention n’est en rien radicale, et qu’elle a préféré le consensus plutôt que d’aborder un domaine où se mêlent écologie, industrie, recherche, filières d’excellence et indépendance stratégique. Peut-être certains de ses membres ont-ils considéré que le nucléaire nous permettait d’obtenir une énergie non carbonée à un prix abordable, malgré les problèmes incommensurables qu’il pose. De même, cette convention a préféré prôner l’agroécologie plutôt qu’un passage brutal au bio. Aucun maximalisme. On est loin de la figure du méchant décroissant qui veut ruiner notre belle économie.
Que conclure de cette expérience démocratique ? D’abord ceci : quiconque fait l’effort de s’intéresser à l’état des sols, détruits par l’agriculture intensive et le béton des zones commerciales, à la biodiversité, à la pollution des eaux... en conclut qu’il faut agir. De manière massive et globale. Pourquoi ne pas laisser les représentants élus en juger ? Parce que, visiblement, ils sont enfermés dans des préjugés et des idéologies qui leur interdisent toute action. Tout sera fait, bien sûr, pour vider ce travail de sa substance et n’en garder que l’écume inoffensive. La démocratie véritable est révolutionnaire.
Source : Marianne 25/6/2020
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mardi, 23 juin 2020
Zeev Sternhell et la question du «fascisme français»
Par jacques de Saint Victor
L’historien des idées, Zeev Sternhell, qui vient de mourir, emportera-t-il avec lui la polémique sur le « fascisme français » ? Ce rescapé des deux pires totalitarismes du XXe siècle (stalinisme et nazisme), a consacré une grande partie de ses travaux à la question du fascisme dont il voulait voir à tout prix l’origine dans notre pays. Il a eu le mérite de montrer, dès sa thèse sur Maurice Barrès et le nationalisme français (1969), que le fascisme est une idéologie « ni droite ni gauche » qui ne peut s’expliquer, comme le voulait la vulgate marxiste, simplement par les contradictions du capitalisme et de la pensée conservatrice. Le fascisme puise en effet beaucoup dans la praxis révolutionnaire et les haines « socialistes » à l’encontre de l’argent, voire des Juifs (l’un des plus grands antisémites, Alphonse Toussenel, auteur de Les Juifs, rois de l’époque : histoire de la féodalité financière, était un militant de gauche, disciple de Fourier).
Pour Sternhell, la « droite révolutionnaire », née de la rencontre entre ce socialisme et le nationalisme, à l’époque de l’affaire Dreyfus, puisait en partie son modus operandi dans la Révolution française la plus radicale. Sur la forme, Hébert annonce Maurras. Ce concept original, que Sternhell a développé ensuite dans son essai, La Droite révolutionnaire, 1885-1914 : les origines françaises du fascisme (1998), a le mérite de dynamiter la thèse bancale de René Rémond sur les trois droites (légitimiste, orléaniste et bonapartiste), très répandue dans les médias, et de relier la radicalité révolutionnaire aux débordements de la droite néomonarchiste puis des autres ligues d’extrême droite dans les années 1930 jusqu’à Vichy.
Mais, et c’est là où la théorie l’emporte chez lui sur l’histoire, on ne peut en déduire de continuum entre cette droite qui échoue à Vichy et le fascisme. Rejetée par la majorité des historiens des idées français (Berstein, Milza, Winock), cette vision « ahistorique » (P-A. Taguieff) de Sternhell séduisit pourtant un certain nombre d’intellectuels dans les années 1980, notamment quelques « nouveaux » philosophes. Elle alimenta pendant les années Mitterrand-Chirac la repentance collective de politiciens voyant, par ignorance ou électoralisme, dans la France le foyer des doctrines fascistes.
Or, s’il y eut de véritables penseurs fascisants (comme le néosocialiste Déat ou l’ancien communiste Doriot), ces thèses ne sont pas nées en France et n’y prospérèrent pas, les partis ouvertement fascistes, comme le Faisceau de Marcel Bucard, restant très marginaux. Sternhell a exagéré l’importance de groupuscules marginaux (comme le cercle Proudhon), et minoré l’impact de la Première Guerre mondiale, décisive dans l’émergence du fascisme. Vichy, malgré sa législation antisémite, prise dès 1940, et sa dérive vers une répression sanglante, a du mal à se laisser réduire à un « fascisme français » tant il relève d’influences contradictoires (nationalisme, monarchisme, technocratisme, pacifisme, etc.). Il n’y a jamais eu de parti unique à Vichy, à l’inverse des vrais États totalitaires, et le régime de Pétain se veut du reste « pacifiste », à la différence des véritables fascismes.
Brillant polémiste, ayant sorti de l’oubli de nombreux auteurs, aimant susciter parfois un sentiment de culpabilité chez son lecteur, Sternhell poursuivit ses travaux en s’aventurant sur un terrain plus large, avec Les Anti- Lumières : du XVIIIe siècle à la guerre froide (2006), s’en prenant à toute les idéologies hostiles au naturalisme abstrait des secondes Lumières françaises (Condorcet). Cette définition partiale, enfermant la philosophie des Lumières dans un ultra-rationalisme étroit (« franco- kantien »), le conduisit à méjuger de nombreux penseurs étrangers. Ainsi classa-t-il dans le camp des « anti-Lumières » l’anglais Edmund Burke, grand libéral défenseur de la révolution américaine et en effet inquiet de l’abstraction des droits de l’homme, Sternhell oubliant ou feignant d’oublier qu’il existe une contre-révolution libérale. Il fit de même avec un des théoriciens du libéralisme politique, Isaiah Berlin, ou certains représentants des Lumières napolitaines.
Aujourd’hui, les travaux de Zeev Sternhell ne rencontrent plus la passion qu’ils avaient suscitée à l’époque de leur publication. Et, d’une certaine façon, on peut s’en réjouir au nom de l’histoire. La complexité triomphe, même si l’idéologie (française ou pas) a hélas encore de beaux jours devant elle.
Source : Le Figaro 23/6/2020
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samedi, 20 juin 2020
A Dijon, la vérité des faits
Par Guillaume Roquette *
Et le réel s’est vengé. Durant deux semaines de divagation, la France s’est prise pour l’Amérique, la police a été indignement culpabilisée (y compris par son ministre) et le pays tout entier fut accusé de racisme, sommé de mettre un genou à terre en signe de contrition. Jusqu’à ce que des émeutes, bien réelles celles-là, nous ramènent tout d’un coup dans le vrai monde.
Les batailles rangées entre Tchétchènes et Maghrébins qui ont bouleversé Dijon cette semaine n’ont rien d’inédit. Elles viennent nous rappeler que la violence, en France, n’est pas le fait de la police mais des voyous. Voilà des années que la capitale de la Bourgogne, comme des dizaines de métropoles françaises, est le théâtre d’affrontements entre bandes sur fond de trafic de drogue. Des années que les armes y circulent presque au grand jour, que les trafiquants ont conquis le territoire.
Pour une fois, les médias n’ont pas masqué le caractère ethnique de ces heurts. D’ordinaire, quand de tels troubles surviennent, l’origine des émeutiers est pudiquement cachée au profit d’expressions elliptiques comme « jeunes des cités » ou « habitants des quartiers sensibles ». Mais cette fois les faits étaient trop aveuglants pour les cacher. Et quand les policiers ont réussi tant bien que mal à rétablir l’ordre après plusieurs jours d’impuissance, aucun acteur à la mode, aucune chanteuse en mal de notoriété ne les a traités de racistes. La réalité était plus forte que les fantasmes.
De la même façon, l’antienne habituelle sur les malheureux jeunes abandonnés à leur sort et acculés à faire des bêtises nous a été épargnée. Il faut dire que le quartier des Grésilles, à Dijon, où ont eu lieu les affrontements est tout sauf une zone délaissée par les pouvoirs publics : ceux-ci y ont engouffré pas moins de 135 millions d’euros pour y construire gymnase, médiathèques et autre salle d’escalade. Et la mairie (socialiste) ne s’est pas arrêtée là selon le candidat d’opposition LR aux municipales : « Cela fait des années qu’on dénonce une gestion clientéliste et communautariste des quartiers par la mairie. On a laissé s’installer toute une activité de trafic de drogue sous la houlette de quelques familles qui manifestement bénéficient d’une certaine protection. »
Posément et sans amalgame, il va bien falloir affronter la question du lien entre immigration et délinquance. Beaucoup de Français découvrent aujourd’hui que l’arrivée de réfugiés tchétchènes a fait naître de nouveaux foyers de criminalité, de Nice jusqu’à Strasbourg. Puisque nous ne sommes plus capables d’assimiler de nouvelles populations, pourquoi continuer à laisser nos frontières ouvertes ? Pour des raisons humanitaires répond la gauche. Parce qu’on a besoin de main-d’œuvre, ajoute le Medef. Du côté de la majorité, on ne dit rien mais on agit : l’Union européenne vient d’ouvrir discrètement la porte à une adhésion de l’Albanie, pays gangrené par les mafias. Avec l’accord d’Emmanuel Macron, qui s’y disait fermement opposé il y a quelques mois encore.
(*) Directeur de la rédaction du Figaro Magazine.
Figaro magazine 20/06/2020
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lundi, 15 juin 2020
Parution prochaine du nouveau numéro de la revue Réfléchir & Agir (n°66)
16:27 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Comment finir par faire la promotion du KKK en prétendant lutter contre le racisme ?
Une recette simple, facile, et efficace.
Prenez un fait divers tragique, comme par exemple l'arrestation houleuse d'un homme noir qui tourne au drame avec le décès de ce dernier. Avant toute enquête et tout jugement, faites de cette mort un meurtre raciste révélateur d'une discrimination structurelle et haineuse touchant les forces de l'ordre mais plus globalement toute la société occidentale et dont chaque blanc, où qu'il se trouve sur la planète, est à titre personnel en partie responsable et coupable.
Parallèlement, ignorez et feignez de méconnaître les innombrables agressions quotidiennes, les viols, les insultes, les tabassages, les humiliations, les meurtres gratuits, les coups de couteaux dont sont victimes des blancs de la part de membres de minorités. Déclarez posément que ça n'a rien à voir, que ça ne compte pas, que ce n'est pas le problème. Exigez de ces mêmes blancs qu'ils demandent pardon pour les crimes imaginaires et fantasmés de leurs lointains ancêtres et qu'ils rampent devant ceux-là même qui leur pourrissent la vie au quotidien bien qu'il n'aient aucunement souhaité leur présence sur leur sol, bien au contraire. Enfin, expliquer aux dits blancs qu'il n'ont qu'une seule et unique alternative : soit être de sales racistes à jamais coupables de tous les maux du monde et de tous les échecs des autres composantes de l'humanité, soit défiler à 4 pattes et en laisse à la prochaine manifestation « Black lives matter ».
Remuez-le tout et laissez exploser.
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samedi, 13 juin 2020
Jean Raspail nous quitte
Jean Raspail vient de nous quitter, il avait 94 ans. Avant de devenir l’écrivain consacré et prolixe que l’on connaît, il fut aussi tour à tour aventurier, explorateur, poète. Jean Raspail assumait pleinement sa foi catholique et son attachement à la monarchie. Son œuvre a été couronné de nombreux prix.
En 2003, Jean Raspail recevait le Grand prix de littérature de l’Institut. A cette occasion, c’est Michel Déon qui a dressé le portrait de l’écrivain qui était aussi son ami.
Arrivé à l’âge d’homme, Jean Raspail cède à l’appel du voyage — les deux Amériques, le Japon, le Congo belge dans sa tourmente suicidaire, Hong Kong et Macao, en passant par les Antilles : " En quarante ans de voyages à travers le monde, explique Jean RASPAIL, j’ai suivi de nombreuses pistes qui menaient aux derniers survivants encore doués de mémoire. " Son périple ne doit donc rien à la curiosité de l’ethnologue : il est un hommage à tous les peuples deux fois morts — balayés par les fracas de l’histoire et ensevelis dans la mémoire des hommes. À son premier voyage vers des terres lointaines, Jean RASPAIL doit sa vocation d’écrivain : " À considérer les cheminements intérieurs de la vie, c’est là que je suis né, à l’âge de vingt-trois ans et neuf mois, par un matin glacial de printemps de l’année 1943 ", aux abords d’un village algonquin. L’admirable Qui se souvient des hommes… et le non moins beau Pêcheurs de lunes témoignent de cette conversion : écrire pour vaincre les puissances de l’oubli.
De retour en France, Jean Raspail doit se plier à de nouvelles exigences, relever de nouveaux défis. " Notre voyage à nous est entièrement imaginaire. Voilà sa force ", écrivait Céline dans le prologue du Voyage au bout de la nuit. Jean RASPAIL est appelé lui aussi " de l’autre côté de la vie ". Lorsque sa quête se fait toute intérieure, lorsqu’il devient, comme tant de ses héros, orphelin de ses rêves, le Wisigoth aborde aux rivages de la Patagonie : " Jeune explorateur, dans les années cinquante, je m’étais volontairement enfoncé, plusieurs mois durant, dans les solitudes australes de la Terre de Feu, la Patagonie, le cap Horn, le détroit de Magellan, là où se rejoignent le tout et le néant. Sur les cartes marines, en ces temps, les contours de nombreuses îles figuraient en pointillés hypothétiques. Les derniers Indiens vivants fuyaient au plus profond des fjords déserts, emportant dans leurs canots le feu enfermé dans un pot de terre. C’est là que j’ai appris à vivre : une bonne école. C’est là que j’ai appris à rêver ma vie… " À l’instar d’Antoine de Tounens, éphémère souverain de Patagonie, qui lui valut le Grand Prix du Roman de l’Académie, Jean Raspail célèbre cette patrie perdue où il choisit d’établir son exil intérieur avec tendresse, avec ironie, avec fierté, avec mélancolie. " C’est, nous dit-il, être exactement Patagon que d’accommoder ensemble ces quatre sentiments-là. "
Cette retraite n’appelle pas l’inaction, et la solitude de Jean Raspail est celle du veilleur au rempart. Semblable à ces Sept cavaliers qui quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l’Ouest qui n’était pas fermée, ultime défense d’un royaume qui a perdu la foi en son propre destin, il a, une fois pour toutes, fait vœu de ne pas subir : " Tête haute, sans se cacher, au contraire de tous ceux qui avaient abandonné la ville, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore et se gardaient d’imaginer. "
Nous n’aurions pas tout dit de Jean Raspail si nous ne rappelions pas son roman : Le Camp des saints. Ce livre qui atteint presque sa majorité aujourd’hui est à la fois une œuvre passionnante et si prophétique qu’on ose à peine y croire. Les grands romanciers sont des extralucides qu’on a tort de trop souvent prendre pour des jongleurs. Le Camp des saints est un livre qui a conquis les États-Unis si peu enclins à s’intéresser à la littérature française. Jean RASPAIL a reçu le prix Thomas Eliot décerné par l’université de Chicago.
J’ajouterai que Jean Raspail nous a aussi offert le plus beau rêve qui soit : un mythique royaume de Patagonie. Pour tous ceux qui veulent bien encore jouer à s’inventer un monde d’aventures et de fantaisie, le royaume de Patagonie a ses couleurs, son hymne national et des correspondants dans le monde entier grâce à un pléthorique service diplomatique dont j’ai l’honneur d’être le consul général en Irlande, tâche qui ne me distrait pas trop de mon propre travail. Les Patagons de passage ne posent aucun problème.
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jeudi, 11 juin 2020
Eloge de la police...
Michel Onfray
Notre époque nihiliste se caractérise, en autres choses, par une défaite de la réflexion et un triomphe de la moraline.
La moraline est cette substance toxique des gens sans morale qui n’abordent plus le monde qu’en pantins manichéens tout juste capables de dire: je like ou je nique… On ne se pose plus la question du pourquoi et du comment des choses, autrement dit de leur généalogie, mais on martèle qu’on adore ou qu’on vomit, disons-le dans le sabir du jour: qu’on kiffe ou qu’on invite à manger ses morts. C’est le degré zéro de l’humanité, le temps du cerveau reptilien qui décide de l’action binaire: on bave d’amour ou on bave de haine. Dans les deux cas, dépourvu de cerveau, on n’est plus qu’une bouche qui bave. Un ver annelé qui mange et qui défèque. Darwin n’avait pas prévu que l’évolution conduirait cette transformation de l’homme en ténia.
Dans les rues de Caen, un long cortège défile, nonobstant l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes. Mais ces manifestants ont le soutien du ministre de l’Intérieur pour transgresser la loi et celui du chef de l’État qui, jadis, était censé garantir l’état de droit car, bien sûr, le chef de l’État est silencieux mais il lui a donné sa bénédiction, comment pourrait-il en être autrement. Le slogan de ces manifestants ? «Tout le monde déteste la police » ! Quelle drôle d’idée d’affirmer une pareille chose quand moi, par exemple, je ne souscris pas à cette vocifération et que tout le monde moins un, ça n’est plus tout le monde.
D’autant que je sais ne pas être seul : nous sommes nombreux à penser que, non, nous ne détestons pas la police. Nombreux et d’ailleurs majoritaires.
Le ministre de l’Intérieur et le chef de l’État conduisent donc une politique en faveur des seules minorités dans le plus total mépris de la majorité, qui n’en peut plus… Voilà qui montre que nous ne sommes plus en démocratie mais dans une oligarchie qui gouverne en fonction des intérêts d’une poignée de gens. Nous sommes en régime communautariste et racialiste qui a choisi pour ennemi le mâle blanc hétérosexuel.
Pour preuve que nous sommes dans un régime communautariste et racialiste anti-blanc, autrement dit un apartheid inversé : cette saillie de Castaner qui explique pourquoi la justice, aux ordres, du moins complice, ne poursuivra pas les gens qui ont manifesté malgré l’interdiction de le faire et malgré les lois relatives au coronavirus: « L’émotion dépasse les règles juridiques.»
Changement d’ère : Il suffira dès lors, quand son enfant aura été violé, d’en appeler à l’émotion pour buter soi-même le violeur en estimant que sa souffrance justifie qu’on s’affranchisse des lois; il suffira, quand on se fera cambrioler pour la dixième fois sans que rien ne soit fait, de tirer sur les cambrioleurs pour les abattre afin que, sains et saufs, ils n’aillent pas porter plainte contre le cambriolé ; il suffira, quand un chauffard nous coupera la priorité de le rattraper, de l’agresser puis de l’achever à coup de manivelle ; il suffira, quand le chef de l’État aura trahi son peuple plus que de raison, d’entrer à l’Élysée pour lui trancher la tête et la mettre au bout d’une pique – il suffira désormais d’invoquer l’émotion…
Jamais on n’est tombé aussi bas qu’avec ce ministre de l’Intérieur qui invite à jeter la loi par-dessus bord si l’émotion le justifie ! C’est proprement inviter à la loi de la jungle, aux règlements de compte, à la vengeance, à la vendetta, à la loi du talion. Ces prétendus progressistes ne s’activent que pour la régression !
C’est en même temps une invitation à abolir la police qui est le bras armé de l’un des droits de l’homme : la sûreté – c’est, avec la liberté, la propriété et la résistance à l’oppression, on devrait s’en servir de celui-là, l’un des quatre droits naturels et imprescriptibles – voyez l’article 2. Ce que veut Castaner, c’est abolir ce droit de l’homme au nom d’une logique qui est tout simplement celle de la mafia dont Castaner semble bien connaitre les règles.
On imagine que ça n’est pas l’émotion de tout le monde que Castaner porte en sautoir… Car l’émotion, les gilets jaunes n’en ont pas manqué. Or, quand ils manifestaient la leur, le pouvoir macronien envoyait la troupe pour leur arracher les mains, leur fendre le crâne ou leur faire sauter les yeux des orbites.
L’émotion de ceux qui appellent à la haine de la police, le chef de la police la bénit, il se dit même prêt à mettre un genou à terre : mais comment pourrait-il s’agenouiller alors qu’il a brûlé les étapes et qu’il se trouve déjà à plat ventre ?
On a déjà vu que la vieille dame qui allait faire ses courses avec une attestation de sortie rédigée au crayon à papier se faisait taxer d’une amende qui comptait pour un quart de sa retraite : elle aurait pu frauder et modifier ses erreurs de sortie, il suffisait d’une gomme dans la poche. Ou bien qu’un fils qui se déplaçait pour fermer les yeux de son père mourant s’est fait lui aussi verbaliser. Ou bien encore que les morts se trouvent privés de cérémonies mortuaires avec leurs familles. Ou bien enfin que les anciens ont été parqués dans leurs usines à crever avec interdiction de voir leurs enfants.
Pendant ce temps : invitation de la hiérarchie policière à fermer les yeux sur le viol du confinement après la rupture du jeûne du ramadan à Hérouville-Saint-Clair (24 avril), match de football dans les quartiers chauds de Strasbourg (25 mai), même chose à Grigny (27 mars), prière de deux mille musulmans dans un stade (24 mai), manifestation dite antiraciste (en fait: racialiste) à Paris (31 mai). 20.000 personnes au coude-à-coude dans les rues de la capitale, voilà qui ne constitue pas un risque épidémique de foyer – de cluster comme disent les muscadins de l’Élysée tout à la dévotion l’Empire américain.
Le meurtre de George Floyd aux États-Unis n’est pas objet de like ou de nique. Mais d’une réflexion généalogique. Commençons par préciser que ce meurtre est inexcusable, il est tout même explicable, étymologiquement: susceptible d’une explication, et on ne m’empêchera pas de faire mon travail de philosophe.
Nul ne l’ignore, aux États-Unis, les armes à feu sont en vente libre : c’est le pays au monde où, faudrait-il s’en étonner? les morts par balles sont les plus nombreux. C’est également l’État où les meurtres d’enfants dans les écoles sont les plus nombreux, chacun a l’occasion de s’en apercevoir: les fusillades dans les lieux scolaires sont, hélas, monnaie courante. Quand aux USA un policier interpelle une personne suspectée d’un acte délictueux, il risque sa vie si on lui tire dessus : c’est le far-west, autrement dit c’est sa vie ou celle de l’individu qu’il appréhende. Qui refusera de prendre en compte cette donnée sociologique pour penser les polices ? Ce qui se passe aux États-Unis n’est pas comparable à ce qui a lieu en France.
De la même manière que, sociologiquement, les morts par chute d’un toit sont plus fréquentes dans la profession de couvreur que dans celle de maître-nageur, les morts suite à des interpellations qui se passent mal sont plus fréquentes dans la profession de policier que dans celle de guichetier au Crédit agricole.
Le métier de policier consiste, chaque jour, à se trouver avec le moins beau de la nature humaine. Olivier Marchal, un ancien du métier, a publié un très beau texte en défense de la police en interpellant les belles âmes « qui n’ont jamais vu un flic pleurer devant le cadavre d’un enfant de quatre ans tué d’un coup de fer à repasser ou d’un nourrisson violé par son beau-père et qui dégueule ses intestins par son anus ». C’est ça le métier de policier : rencontrer cette engeance qui tue des enfants au fer à repasser où qui les sodomise au point de les déchirer.
Sauf quelques demeurés confits dans l’idéologie, chacun sait qu’il existe des centaines de territoires perdus de la République dans lesquels la loi est celle que chérit notre ministre de l’intérieur: celle de la jungle. Un monde de voleurs, de braqueurs, d’agresseurs, de dealers, de violeurs, d’agresseurs, devant lesquels il n’y a que deux solutions : soit rien faire et laisser dire pour obtenir une prétendue paix sociale, alors que cette fausse paix prépare une vraie guerre civile, c’est la jurisprudence Macron-Castaner, mais c’est aussi celle de tous les chefs de l’État depuis un demi-siècle; soit appréhender ces présumés coupables afin de les remettre à la justice pour que la loi soit dite, c’est la jurisprudence républicaine. La République est morte depuis que la première jurisprudence triomphe.
La plupart des policiers sont des prolétaires, exploités, sous-payés, mal considérés, exposés, pas soutenus par leur hiérarchie car, plus on grimpe, plus elle est faite de complices du pouvoir qui se signent devant cette fameuse jurisprudence Castaner : comment, sinon, grimper les échelons et obtenir de la promotion, sinon par zèle et empressement à s’agenouiller aux côtés de Castaner ou, mieux, à se mettre à plat ventre, près de lui ?
Quand un adolescent répondant au nom de Gabriel témoigne des coups qu’il a reçus, il commence son témoignage en avouant sans vergogne qu’il était en train de voler un scooter. Lorsque ce reportage passe dans l’émission matinale de Morandini, qui, je crois, aura bientôt l’occasion de rencontrer la police lui aussi, ce passage où il est dit que le vol précédait l’interpellation a tout bonnement été effacé. Il est alors facile de parler de prétendues violences policières : le jeune garçon n’a rien fait, il a juste été attaqué parce que des policiers voulaient le tuer, normal, c’est dans leur ADN de « fascistes » et de « terroristes » est-il dit !
La censure de cette information est troncage de l’information, elle est donc propagande et idéologie, mensonge et mystification. Le coupable se trouve transformé en victime. Le policier qui tente d’interpeller un voleur qui s’enfuit devient le coupable absolu, le coupable véritable devient la victime totale: inversion des valeurs radicales… Et voilà donc toute la police raciste, toute la police violente, toute la police coupable.
Ces gens qui défilent en affirmant qu’ils détestent la police ne remettent pas en cause le régime macronien, l’État maastrichtien, l’ordre mondial américain, comment dès lors Castaner & Macron ne leurs feraient-ils pas le baiser mafieux ? Le président de feu la République peut bien continuer à ruiner le pays, à détruire la France, à travailler à la paupérisation généralisée, à confiner et ficher les citoyens pour mieux les contrôler: ceux qui manifestent sont les idiots utiles de ce monde comme il va. Comment, sinon, expliquer la formidable mansuétude d’État dont ils profitent ?
La police est le bouc émissaire de ce pouvoir qui flatte ceux qui haïssent la police dans le sens du poil. Le pouvoir sait que la police, idem avec l’armée, est loyale et ne retournera pas ses armes contre lui. Mais jusqu’à quand ? Le jour où cette guerre civile que fomente le pouvoir aura envahi les rues, on saura répondre à cette question.
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mardi, 09 juin 2020
Antiracisme et antifascisme comme prétextes
Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici
Dérivatifs presque aussi mondialement répandus que la pandémie du coronavirus, les manifestations mais aussi les violences et pillages de ces derniers jours, laissent évidemment perplexes. Partout dans le monde on nous somme de rendre hommage à George Floyd, cet honnête délinquant victime aux États-Unis d'une brutalité policière, certes assez choquante.
Et en France, par un effet de mimétisme inexplicable, on déterre une affaire présentée comme analogue remontant à plusieurs années, et des militants se rassemblent par milliers pour dénoncer un "racisme dans la police" amenant le ministre de l'Intérieur à s'aligner et à ordonner qu'on fasse de ce problème une priorité.
Sans doute les excès du confinement ont-ils contribué préparer une partie de la population à cette divagation unilatérale conduisant surtout au racisme anti-flic.
Or, dans la vague nouvelle de délires d'experts votre chroniqueur serait assez disposé à accorder une palme à un entretien avec Mme Naomi Klein militante écologiste et anticapitaliste canadienne de renommée mondiale publié par Le Monde ce 7 juin (1).
De son monceau de fadaises et pétitions de principes péremptoires pieusement recueillies on peut extraire cet aveu involontaire, fièrement résumé dans la phrase suivante : "Tous ces combats dans lesquels nous sommes engagés, que ce soit le combat contre les violences policières, contre le dérèglement climatique ou pour une économie juste, sont liés."
Paradoxalement, oui, ces combats sont liés : par un même mensonge, par une même manipulation.
Quel autre rapport en effet, sinon celui d'une manipulation identique des prétextes au rassemblement des utiles idiots.
Car rien de tout cela ne doit être considéré comme vraiment nouveau.
C'est par exemple en 1935 que le Komintern adopta sous la conduite de Dimitrov l'étiquette antifasciste. Jusque-là l'Union soviétique avait fait fort bon ménage avec le gouvernement qui dirigeait l'Italie depuis 1922, ses principaux adversaires désignés étant l'Empire britannique et, secondairement la France. Au cours de la guerre d'Espagne certes Staline encadrera les fameuses Brigades internationales sous prétexte de soutenir le gouvernement républicain, mais il se révéla très vite que leurs cibles principales étaient les trotskistes et autres anarchistes. De même en 1939, il s'allia avec Hitler qui "traîtreusement" se retourna contre lui en 1941, etc.
Mais pour la terre entière la vaillante URSS était devenue le parangon de la lutte contre le fascisme.
De même pour le "racisme" dont on nous assure désormais qu'il caractériserait la société française. Pas assez accueillante nous dit-on.
La société soviétique d'hier et la société chinoise d'aujourd'hui, alors que les communistes du monde entier répercutaient les slogans "antiracistes" à sens unique, n'ont jamais accueilli les vagues de migrants qui frappent aux portes de l'Europe. On se demande pourquoi.
Face à la folie et au mensonge, une seule réponse : raison garder.
Face à l'islamo-terrorisme et à l'invasion, en revanche, la vigilance et la lutte s'imposent, sans concession.
(1) cf. Entretien avec Naomi Klein cliquez ici
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Il ne faut pas jeter le petit jésus avec l’eau du bénitier.
Charles-Henri d'Elloy
Bien des chrétiens n’ont plus la foi. Je dis qu’ils ne l’ont plus à supposer qu’ils l’aient eu un jour. Non seulement ils ne croient plus en Dieu mais ils ne croient plus au diable, sauf le jour de cette satanée, pour ne pas dire satanique, Halloween. (The eve of All Hallows' Day, la veille de tous les saints).
Pourtant, avec toutes les injustices, les atrocités et les laideurs du monde, on voit bien l’œuvre du démon tous les jours. En réalité, ils doutent, ils sont davantage agnostiques qu’athées. Vous me direz que le doute est le début de la foi mais la progression est dans le mauvais sens, on passe de la foi au doute et du doute à l’athéisme. Le plus regrettable, sont ces catholiques qui croient en Dieu en fonction des opinions de ses représentants, comme si l’Église était une multinationale dont les commerciaux devaient avoir à tous les coups la tête de l’emploi ! Par exemple, de bons catholiques baptisés perdent la foi parce que le Pape François ne leur plait pas. J’observe ce phénomène chez les catholiques traditionnalistes plutôt « droitards ». Comme beaucoup de monde, ils confondent l’Église, les dogmes et la foi. L’Église est une institution, formée d’Hommes, le peuple de Dieu et ses pasteurs, alors que la foi est toute intérieure, c’est un don de Dieu en la croyance intime de son existence. Les dogmes, eux, sont des vérités révélées, c’est très différent.
Sous prétexte que l’Église ne correspond pas à leurs aspirations politiques, certains de ces catholiques perdent la foi. Il est important de faire la différence entre le dogme et les opinions théologiques. Par exemple, l’accueil inconditionnel des immigrés que prêche le pape François est plutôt du domaine de l’opinion théologique. En revanche, ce qui est du dogme, c’est l’amour inconditionnel du prochain. L’affrontement se fait sur l’interprétation du prochain. Pour prendre une métaphore : lorsque le capitaine de l’équipe de France de balle-au-pied leur déplait, parce qu’il prend des décisions qu’ils jugent mauvaises, les amateurs de ce jeu continuent pour autant d’aimer et de regarder les matchs de balle-au-pied. L’Église, dans ce qu’elle a d’humain, n’est pas infaillible parce qu’elle est précisément humaine. C’est le dogme qui est infaillible. Il y a beaucoup de chapelles dans la maison du Père. Il est vrai que l’Église conciliaire peut sembler tiède et les prises de positions navrantes de certains de ses clercs sont ambigües, pour ne pas dire lamentables. Pour autant, le christianisme est consubstantiel à la naissance puis à l’édification de la France, il ne faut donc pas jeter le petit Jésus avec l’eau bénite. Sans foi fervente, sans affirmation de nos traditions catholiques multiséculaires, il n’y aura aucune résistance morale durable à un monde hostile.
C’est pourquoi un païen ou un athée est forcément moins armé face à une autre religion conquérante.
Résultats de cette confusion entre la foi, les dogmes et l’Église, et déçus par cette dernière, j’ai observé que bien des nationalistes et identitaires se tournent vers ce qu’ils nomment le « paganisme ». On y trouve pêle-mêle des rites druidiques plus ou moins fantaisistes, des relents d’usage grecs et romains, quand ce n’est pas une mythologie des pays nordiques avec Yggdrasill comme héros. Bref, ils y mettent tout ce qui les arrange, du moment que cela fût, selon eux, avant le judaïsme et le christianisme. Il existe toute une fiction littéraire à ce sujet, qui peut séduire les jeunes épris de fantasmagorie valorisant la virilité et révélant des secrets de la nature. On reconnaît les jeunes femmes païennes lorsqu’elles se mettent à courir nues dans la forêt les nuits de pleine lune poursuivies par leur coreligionnaires mâles qui essayent de revivre le film Le seigneur des anneaux dans la forêt de Brocéliande. Chez les païens, c’est Halloween toute l’année mais pour les grands !
Finalement, par leur adoration de dame nature, leur fameux socle, les païens nationalistes rejoignent les verts dans un panthéisme dont la transcendance est absente.
Dommage ! Car C’est oublier les splendeurs du christianisme et son héritage philosophique. Le christianisme intègre la philosophie grecque et y ajoute la mystique. Il y a des résonnances grecques dans le discours de Saint Paul aux Athéniens (acte des apôtres 17-28) : « C'est en Jésus-Christ que nous avons la vie, le mouvement et l'être » et chez Saint Augustin, dans La Cité de Dieu, qui reprend la philosophie de Platon. Et pour les plus incrédules, ils peuvent se référer aux paroles du pape Benoist XVI, dans son fameux discours de Ratisbonne de 2006, qui établit le rapport entre foi et raison.
Se réfugier dans le paganisme en délaissant le christianisme est bien regrettable car, comme je l’ai dit plus haut, c’est oublier que celui-ci est intimement lié à leur pays, puisque consubstantiel à sa naissance par le baptême de Clovis.
Je puis comprendre qu’à l’écoute des fadaises souvent proférées par quelques clercs plus proches des politiciens centristes que d’un Godefroy de Bouillon ou d’un chevalier Bayard, de jeunes hommes vifs et vigoureux soient découragés par la tiédeur des messages envoyés par la plupart de nos évêques.
Mais dans l’Apocalypse, Dieu dit « Je vomis les tièdes ! »
Dans Matthieu 10:34-36, Jésus dit : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. » Quand Jésus a dit qu’il est venu apporter l’épée, il ne parlait pas de l’arme qui tue. Il parlait de la vérité qui divise les hommes en deux groupes : les croyants et les non croyants.
Je sais que beaucoup de nationalistes reprochent aux Chrétiens de tendre la joue gauche quand on les frappe à la joue droite. Cette attitude peut paraître défaitiste, voire masochiste, mais c’est pourtant le contraire. La force, ce n’est pas la violence, c’est pourquoi le Christ peut se permettre de tendre la joue gauche quand on le frappe à la joue droite. L’homme fort et dans son bon droit ne se comporte pas en roquet mais en colosse. Prenez l’image d’un judoka ceinture noir pesant son quintal, qui se fait gifler par un gringalet de soixante kilos intrépide, certes, mais inconscient. Le judoka reste zen, il sait qu’il a la force avec lui. Le Chrétien, à supposer qu’il soit dans son bon droit, bénéficie de toutes les forces célestes avec lui. Cela ne l’empêchera pas de flanquer une bonne correction fraternelle à ceux qui lui manquent de respect !
Il serait bien injuste et dommage de rejeter deux mille ans de civilisation chrétienne à cause de cinquante années d’errance spirituelle et d’égarement politique d’une partie de ses clercs.
Le christianisme, et particulièrement le catholicisme est une religion virile car elle se veut universelle et expansionniste : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » a dit Matthieu (28, 18-20).
En ces temps menaçant pour notre civilisation, n’oublions pas que le libre-arbitre à une place primordiale dans le christianisme. C’est notamment grâce à cette liberté que le véritable progrès a pu prospérer durant des siècles. À l’inverse de la soumission, c’est l’adhésion sincère qui importe. Tous ceux qui n’ont que le mot « liberté » à la bouche devraient y réfléchir. Dieu a permis d’emprunter plusieurs routes pour le rejoindre, mais tous les pèlerins sont des enfants de la liberté. D’ailleurs, la pluralité de pratiques découle du libre arbitre qu’il est donné à chacun dans le christianisme. Si la liberté est son préalable, la vérité est son chemin, c’est sans doute pourquoi le chrétien est devenu l’ennemi du monde contemporain, car il est un rempart contre la manipulation, la marchandisation et l’obscurantisme.
J’invite ceux qui sont tentés de croire que le christianisme est une politique mièvre d’assistante sociale fondée sur la repentance et la veulerie à redécouvrir les trésors intellectuels et matériels de la catholicité et à imiter les preux chevaliers qui firent les grandes heures de l’Occident chrétien.
Ainsi-soit-il !
Chronique publiée dans le n°53 (printemps 2020) de la revue Synthèse nationale cliquez ici
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dimanche, 07 juin 2020
Médias et manipulation : l’affaire Ysis Percq, un cas d’école
Richard Roudier La Ligue du Midi
Moment numéro 1 : une trentaine de personnes en ordre dispersé se voient interdire la tenue de la manifestation déclarée et interdite. Au bout de quelques minutes de tractations, j’annonce la dispersion de la manifestation qui n’a pas eu lieu. Pendant tout ce temps, Ysis Percq, qui ne s’est présentée à quiconque, procède à l’enregistrement vidéo au milieu des personnes présentes sans que personne n’y trouve à redire (scène filmée par un des participants).
Moment numéro 2 : une partie du groupe se dirige vers la rue Ferdinand Fabre afin de se donner rendez-vous pour pique-niquer. Ysis Percq tente de filmer cette conversation dont je lui signifie qu’elle est privée. Face à son insistance, un des participant lui demande qui elle est et pourquoi elle insiste pour enregistrer une conversation privée qui ne la concerne pas.
Moment numéro 3 : Le groupe se disperse et Ysis Percq continue à vouloir filmer les participants. C’est quinze minutes après le départ des abords de la statue de Jeanne d’Arc et à 350 mètres de là qu’elle se fait voler son téléphone par un jeune de seize ans au croisement de la rue Ferdinand Fabre et de la rue Lakanal.
Mais seule Ysis Percq n’a pas vu les évènements se dérouler ainsi… en bonne écolière, elle retrace la scène sous la forme du théâtre classique du 17e siècle : unité de temps, unité de lieu, unité d’action.
Ysis Percq a donc effectué un condensé délirant de tout cela sur Twitter qui s’est transformé en « Montpellier : nouvelles violences de la Ligue du Midi lors d'une manifestation interdite » (FR3). Après quelques investigations il apparait que le voleur du téléphone n’avait aucun lien avec notre manifestation et qu’il en voulait juste un nouveau parce qu’il avait cassé le sien et que son père ne voulait pas le lui payer…
Ne parlons pas des soi-disantes intimidations subies par Ysis Percq et des indignations à deux vitesses. « Silence média » sur Vincent Lapierre agressé lors de l’acte XII des Gilets jaunes à Toulouse ou Léopold Jimmy à Paris pendant l’acte X.
Il est intéressant de noter que généralement la Presse ne se donne même pas la peine de nous contacter quand elle écrit un papier sur nous. Ils se copient les uns les autres sans se donner la peine de vérifier quoi que ce soit ou de prouver leurs allégations. Cela a été d’une extrême flagrance lors de la relation des événements du 17 mai 2020 où chacun a surenchéri par rapport à son confrère. Seul « 20 minutes » a daigné m’appeler et a été le premier a pondérer les accusations d’Ysis Percq. Midi Libre également, dans son édition du 25 mai 2020, bien que ne nous ayant pas contactés, s’est attaché à présenter une version mettant en doute la véracité des propos d’Ysis Percq.
Il va sans dire que des droits de réponse ont été diffusés et que des plaintes en diffamation sont actuellement à l’étude avec nos avocats.
Quel média a rapporté mes propos demandant l’amnistie des premiers Gilets jaunes poursuivis qui remontent au 210 décembre 2018, propos repris par le député communiste André Chassaigne qui a interpellé le président de la république à ce sujet le 29 décembre 2018. Réponse : aucun…
Ysis Percq a partiellement réussi son coup d’agent provocateur sur cette cérémonie d’hommage à Jeanne d’Arc. Nous avions annoncé que nous ne resterions pas sur l’interdiction du rassemblement du 17 mai. Nous avons donc immédiatement déposé une nouvelle demande pour le dimanche 31 mai, même lieu, même heure, même déroulement. La réponse a tardé à venir -on n’est pas très fair-play dans la préfectorale- et ce n’est que le vendredi 29 mai vers 8 h 30 du matin que j’ai été prévenu par la gendarmerie de mon canton que notre rassemblement avait été interdit et ce pour les mêmes motifs que 15 jours plus tôt : état urgence sanitaire et risque de troubles à l’ordre public. Ysis Percq, pigiste à l’AFP a partiellement réussi son coup en fournissant au préfet de Montpellier le motif supplémentaire de trouble à l’ordre public. Elle aura fait à notre bénéfice un excellent travail d’attaché de presse en faisant une recension de quelques dizaines de mes articles publiés dans Riposte Laïque et que j’ai trouvé plutôt intelligents...
Je rappellerai seulement que pendant la même période, on a pu assister à Montpellier à un rassemblement du groupe écolo-radical extinction-rébellion et une race party qui s’est déroulée du vendredi au lundi de pentecôte au squat de la Soucoupe réunissant simultanément ente 500 et 1 000 personnes.
Présentés à tort comme étant le quatrième pouvoir sensé constituer un contre-pouvoir face aux dérives de l’état, les médias se comportent souvent comme des faiseurs d’opinion en manipulant l’information voire en la créant tout simplement.
Cette dernière cabale médiatico-politique est la parfaite illustration de la formule de Jean Yves Le Gallou sur TV Libertés : « Les médias ne sont pas là pour distinguer le vrai du faux mais pour distinguer le Bien du Mal »...
17:49 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Virginie Despentes : « Je suis une bourgeoise blanche de gauche »
Par François Bousquet *
Je suis sociologiquement dominante, politiquement progressiste, sexuellement indéterminée. Si "Les Inrocks" et France Inter devaient avoir une icône, elle porterait mon nom. La reine du nouveau monde, c’est moi. Le seul truc, c’est que je ne suis pas noire – mais ça viendra !
Toutes les portes me sont ouvertes. Où que j’aille, c’est tapis rouge. Putain, que je suis privilégiée. Ça, tu peux le dire. Je suis grand officier de la Légion d’honneur du privilège blanc. J’ai siégé dans tous les prix littéraires, le Renaudot, le Femina, le Goncourt. Mes livres sont adaptés à la télévision. J’ai été violée à 17 ans, prostituée à 20 et lesbienne à 35, mais depuis toujours je suis une rock star. J’ai fait presque autant de couv’ des Inrocks que Houellebecq. Dès que je pète un coup, France Inter fait une émission spéciale. À la matinale de la maison de la Radio où j’ai mon rond de serviette, ils me gardent même mon breakfast dans le frigo, rien que pour moi, au cas où je passerai les voir, entre une question débile de Léa Salamé et un billet gé-ni-al de Charline Vanhoenacker. J’en ai les larmes aux yeux tant c’est touchant. France Inter, la seule radio qui publie des lettres ! C’est beau, tout ça est incroyablement beau.
Assa Traoré, c’est une Antigone noire
Il ne me manque que la « cover » de Paris Match. Il faut dire que je ne joue pas dans la catégorie Miss France. Je ressemble à une vieille route cabossée, j’ai des nids de poule sous les yeux, la peau du ventre comme un pneu rechapé. À 40 ans, je ressemblais déjà à Marguerite Duras à 80 ans. Alors à 50 ans, avec la ménopause, l’alcool, la dépression, c’est plus ça, j’ai l’air d’une vieille gaufre bon marché. J’assume : je suis un compromis entre la Mère Denis et Bukowski, mais j’ai fait entrer le féminisme à la française, celui de grand-maman, dans la culture trash. Putain, ça envoie !
Je suis la dame patronnesse des hardeuses, la Mère Teresa des junkies, la madone des sleepings et des peep-shows, la porte-voix des indésirables et de toutes celles qui se sentent « plutôt King Kong que Kate Moss », comme je l’ai dit dans King Kong Théorie. « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché de la bonne meuf. » Et maintenant pour les Noirs. Pas dit que ça leur convienne au vu de mon pedigree de Pitbull en jupon.
Rien à secouer de la France d’en bas. Les Gilets jaunes m’emmerdent, Macron et sa bande peuvent bien les énucléer, les molester, les gazer, rien à branler. Ce sont des merdes racistes qui votent Rassemblement national. De toute façon, je suis pour la fermeture des usines et l’ouverture des prisons. Moi, mon brother, c’est George Floyd ; ma sister, c’est Assa Traoré, la sœur courage d’Adama. Antigone, je dis. Justice pour Adama. Lui Adam, moi Ève.
Pastiche de François Bousquet rédacteur en chef de la revue Eléments
Source : site revue Eléments
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Nous ne jouons plus dans la cour des grands
Entretien avec Marcel Gauchet *
De quoi la crise sanitaire qui a touché la France a-t-elle été le révélateur ?
Nous avons pris conscience de l’extrême vulnérabilité de notre système de fonctionnement collectif. Nous vivions sans aucune anticipation stratégique d’une telle menace, alors que les épidémies, en Asie, sont une préoccupation familière. En France, l’impréparation a été totale ! Notre système de santé, supposé être l’un des meilleurs du monde, s’est révélé sous-dimensionné et très mal géré. L’effet du confinement nous classe en outre parmi les mauvais élèves en Europe. Nous ne jouons plus dans la cour des grands. Un autre élément a été décisif pour la conscience française : la mesure du délabrement de l’Etat et, plus largement, de notre système de décision politique, complètement désarticulé.
C’est-à-dire ?
Les décisions, pendant cette crise, ont été rendues de manière souvent incompréhensible pour les citoyens. L’Etat a présenté son pire visage, soit une étroitesse bureaucratique, un côté tatillon, autoritaire, voire persécuteur, sans se montrer efficace pour autant. Le jacobinisme impotent, ce n’est pas possible ! On pouvait accepter ces mauvais côtés quand cela marchait ; mais si c’est inefficace, ça devient insupportable. L’attestation dérogatoire de déplacement restera comme un chef-d’œuvre dans les annales de la folie bureaucratique. Il faut la conserver pieusement pour l’édification des générations futures !
Par ailleurs, le Parlement n’a pas existé pendant la crise. Quant aux pouvoirs décentralisés, ils ont pris des initiatives dans la cacophonie. Tout cela a donné l’impression, impalpable, d’une défaillance collective. C’est un choc, une blessure narcissique profonde. C’est aussi le réveil d’un somnambule.
Beaucoup de pays ont été sur pris par la crise. Certains s’en seraient-ils pourtant mieux sortis ?
Oui ! Nous avons pu mesurer que nous étions parmi les cancres en Europe, réduits à notre situation de pays méditerranéen, au même titre que l’Espagne ou l’Italie ! Avec l’Allemagne, nous ne jouons plus dans la même catégorie. La vulnérabilité de notre système économique est apparue de manière une redéfinition de la place objective de la France en Europe.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
C’est un phénomène profond, ancien. Ce qui est en cause, c’est le rapport des élites françaises à la mondialisation, qu’elles n’ont pas comprise. Ces dernières ont une vertu, qui est aussi un défaut politique : elles sont universalistes, se voient comme « citoyennes du monde ». Le patriotisme économique, par exemple, leur apparaît totalement ringard ! Ces élites sont par ailleurs animées par un sentiment de supériorité, avec la conviction absurde que nous sommes plus malins que tous les autres et que nous allons sortir de cette compétition mondiale par le haut. Il y a eu une très mauvaise appréciation du rapport de force. Les entreprises françaises sont celles qui se sont fait le plus piller en termes de brevets, de savoir faire, par les entreprises chinoises, car ce sont elles qui ont pris le moins de précautions. Finalement, la France, portée par sa mégalomanie, a raté l’entrée dans la mondialisation.
D’où cette mégalomanie française vient-elle ?
D’un grand passé, d’une grande culture... La France est la première destination touristique du monde ! Elle a maintenu en outre les apparences de la grandeur, à l’échelle internationale : un siège au Conseil de sécurité de l’ONU, un rôle théorique d’inspirateur de la construction européenne – alors que celleci nous échappe en réalité largement. Souvenons-nous de la majestueuse entrée en scène d’Emmanuel Macron au pied de la pyramide du Louvre, le soir de son élection en 2017, un épisode extra ordinaire ! La France se pense comme étant au centre du jeu et les Français vivent largement sur cette idée. Valéry Giscard d’Estaing, le malheureux, avait un jour osé dire, dans un moment de sincérité mal inspiré : « La France est une puissance moyenne. » Ce fut un tollé ! C’était pourtant prophétique. Depuis, personne n’a osé aller dans ce sens. Notre pays a un problème d’image de lui-même et d’appréciation réaliste de sa position dans le monde.
Les institutions portent-elles une responsabilité ?
Oui. Ces institutions ont été conçues par un homme pour un homme, Charles de Gaulle, qui avait une stature hors de l’ordinaire. Il a donc donné à ses successeurs l’obligation d’être des grands hommes, comme si c’était écrit dans la Constitution. Ce qui rend leur tâche impossible et les voue à une mégalomanie constitutionnelle, avec la tentation permanente de retrouver les élans lyriques du fondateur. Quand Macron a fait son discours sur le confinement, le 16 mars, il avait sans nul doute l’impression de rejouer l’appel du 18 juin.
La Constutition de la Ve République transforme l’élection présidentielle en ordalie historique : vous êtes le sauveur du pays où vous n’êtes rien. Cela met la barre très haut. Et cela promet le président à une déception qui paralyse son action. Très vite, nos président n’ont plus la légitimité qui leur permettrait de mener une action consensuelle, au sens démocratique du terme, c’est-à-dire acceptable par l’opposition.
Faut-il changer les institutions ?
Il faudrait pouvoir les changer mais ce n’est pas possible. Il s’agit d’un système pervers : plus la déception des citoyens à l’égard de l’action des gouvernants s’approfondit, plus ils ont l’impression que le seul levier qui leur reste, c’est l’élection présidentielle. Plus le système est dévalué, moins les gens sont prêts à accepter une réforme du système. Nous sommes dans une impasse politique. Tout repose donc sur la sagesse d’un président de la République qui aurait le bon sens, non pas de changer les institutions, mais d’en changer l’esprit. En Allemagne, Angela Merkel sait bien faire comprendre que toute décision politique résulte d’un compromis. En France, c’est évidemment vrai aussi, mais c’est caché derrière un vernis d’autorité et de verticalité. On l’a très bien vu pendant la crise sanitaire : il fallait arbitrer entre deux contraintes de nature très différente. Ce qui aurait dû donner lieu à un débat et à un compromis.
Or, il n’y a eu aucun débat...
Et pas de vrai compromis non plus ! Cette décision de confiner le pays, dans le sillage d’un régime autoritaire comme la Chine, a été prise sous le signe d’un sentiment très partagé dans la crise: la peur. La peur politique de rater le coche, d’être en décalage avec une société imprévisible que les gouvernants ne comprennent pas vraiment. La décision de confiner a été prise au sommet de l’Etat dans la panique, sans vraie réflexion, pour pallier le fait qu’on manquait de moyens pour faire face à cette crise: masques, tests, lits de réanimation... La logique d’imitation a également joué : on ne pouvait pas faire moins que les voisins.
Voyez-vous, malgré tout, quel que raison d’espérer ?
Nous devrions pouvoir compter sur l’attachement des Français à des institutions qui ont fait leur fierté par le passé et font le ciment de la vie collective : l’hôpital et l’école. Améliorer la situation des deux est à notre portée ! Mais nous avons surtout besoin d’un examen de conscience, d’un audit du pays, de ses failles et de ses faiblesses. Nous ne sommes pas en 1940, mais nous avons à réécrire quelque chose comme L’Etrange Défaite de Marc Bloch.
Cette crise peut-elle être l’occasion d’une renaissance ?
Elle peut être l’occasion d’une épreuve de vérité. Les Français vont devoir arrêter de se raconter des histoires, et regarder les choses en face. Or, là, tout le monde a compris qu’il y avait des choses à regarder... Ce serait, à mes yeux, un acquis fondamental. De cette épreuve de vérité pourraient naître des possibles.
Propos recueillis par Solenn de Royer pour Le Monde 7/6/2020
(*) Historien et philosophe, Marcel Gauchet est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard).
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vendredi, 05 juin 2020
Pourquoi la gauche s’en prend avec tant de violence à Michel Onfray
Par Eric Zemmour
Ils ont sorti les orgues de Staline. La gauche institutionnelle a sonné le tocsin. Les éditorialistes ont lancé les premières salves. Les politiques sont tapis derrière, attendant leur heure. Leur cible privilégiée du jour a pour nom Michel Onfray et la création par ses soins d’une revue intitulée Front populaire. Il a droit à tous les qualificatifs éculés : fasciste, collabo, vichyste, etc. Leur cible est d’autant plus détestée qu’elle vient de chez eux, de leur camp, de cette gauche matérialiste et hédoniste, proudhonienne et libertaire, qui les ravissait naguère par son anticatholicisme féroce.
Mais le gaillard n’est pas du genre à tendre l’autre joue et rend coup pour coup. Il a compris, lui, que les temps avaient changé et qu’à l’heure de l’islam conquérant, « mettre une claque à sa grand-mère » n’était plus opportun. La gauche en veut d’autant plus à Onfray qu’elle a bien compris l’enjeu idéologique et politique : il s’agit de rassembler les deux pans de droite et de gauche du souverainisme. Cette initiative a déjà été tentée il y a vingt ans par Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers. Mais les républicains des deux rives ne sont jamais parvenus à construire ce pont qui scellerait leur alliance. Entre-temps, ils ont été pris de vitesse par Emmanuel Macron qui a réussi, lui, l’union des bour- geoisies des deux rives : les libéraux de droite et les libéraux de gauche. Comme si Macron avait rassemblé le camp du oui à Maastricht, tandis que le camp du non restait obstinément divisé.
De nombreuses voix de la droite souverainiste, intellectuels et journalistes, ont rejoint l’entreprise d’Onfray. D’autres clubs, chapelles, individualités rament dans le même sens. Des pétitions sont signées en commun. Le souverainisme a repris des couleurs depuis que cette épidémie de Covid-19 a montré les conséquences de la mondialisation et de la désindustrialisation, qui nous ont rendus à la fois démunis et dépendants. Emmanuel Macron parle désormais de souveraineté nationale, même s’il ajoute aussitôt, dans un « en même temps » qui détruit la cohérence de son propos, la « souveraineté européenne ».
C’est le danger pour le souverainisme que d’être repris par tous, y compris par ses ennemis les plus farouches. Si les républicains des deux rives s’agitent sur le plan intellectuel, les partis politiques restent de marbre. La France insoumise combat « l’islamophobie » et soutient les émeutiers noirs de Minneapolis, comme si elle était devenue une annexe partisane du mouvement décolonial. Marine Le Pen, elle, fait l’éloge du général de Gaulle et rêve d’une alliance avec LFI qui révulse les militants mélenchonistes. Ce n’est pas un hasard. Le vrai clivage au sein du mouvement souverainiste est identitaire. La question de l’immigration, de l’islam, des frontières et de la préférence nationale, de la France qui n’est pas seulement une République mais aussi, mais surtout, un « peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine », selon la célèbre formule du général de Gaulle, cette question est la mère de toutes les batailles. Pour l’avenir de la France et, donc, pour le rassemblement des souverainistes des deux rives.
Source : Figaro Magazine 6/06/200
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JE N’EN REVIENS PAS ! IL Y A EN FRANCE UN NOMBRE INCALCULABLE DE CONS !
Patrick Jardin Riposte laïque cliquez ici
Ils ont osé organiser une manifestation, pourtant interdite par la préfecture de police, en faveur d’Adama Traoré, une de ces innombrables chances pour la France issue d’une famille dont le père a eu DIX-SEPT ENFANTS AVEC QUATRE MÈRES DIFFÉRENTES (cela a encore dû nous coûter une fortune en aides sociales de toutes sortes). Tiens, il me semblait qu’en France la polygamie était interdite !
Ce brave Adama a été arrêté en présence de son frère Bagui qui était visé par une enquête d’extorsion de fonds. Autant Bagui est resté calme qu’Adama s’est enfui, ayant sûrement quelque chose à se reprocher. Rattrapé par les policiers, il refuse de donner ses papiers d’identité, bien que connu des gendarmes pour de nombreux délits. Il fait mine de donner ses papiers et s’enfuit une seconde fois. Il est rattrapé, puis menotté, et s’enfuit une troisième fois et est retrouvé chez une de ses connaissances, sans les menottes. Son état de santé se dégrade petit à petit, jusqu’à ce qu’il meure. S’ensuit une bataille d’experts médicaux, deux autopsies dont une révèlera qu’Adama était sous l’emprise de cannabis et avait une infection grave, tous ces faits se déroulant le 19 juillet 2016 ! Donc il y a quatre ans et je ne me souviens pas que ces chances pour la France aient organisé une manifestation contre les attentats de Charlie et du Bataclan l’année précédente.
La famille Traoré, ce ne sont pas des enfants de cœur ! Jugez plutôt : Yacoubi Traoré, 3 ans ferme pour incendie d’un autobus. Samba Traoré, 4 ans ferme pour violence avec arme. Serene Traoré, 4 mois ferme pour outrage. Bagui Traoré, 30 mois ferme pour extorsion de fonds sur femmes vulnérables. Youssouf Traoré, 6 mois ferme pour trafic de drogue, sans oublier que 3 des frères d’Adama ont été arrêtés pour violence en réunion après avoir roué de coup un ancien codétenu d’Adama, qui avait porté plainte contre lui pour viol. Comme vous pouvez le constater, nous avons affaire à des professionnels de la délinquance !
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mercredi, 03 juin 2020
Cette guerre raciale qui vient
Par Benoît Busonier
Le point commun entre le commissaire de police, le gouverneur et le maire de Minneapolis ? Ils sont tous de gauche. Aux Etats-Unis, on dit démocrates. Autrement dit, ils sont théoriquement sensibles à la cause dite des « minorités ». Or, c’est leur ville qui brûle. Peut-être est-ce parce que leur logiciel mental, consistant en une culture de l’excuse et de la repentance, a enfanté un monstre de haine qu’il sera très difficile de calmer.
Pourtant les chiffres sont éloquents. 2 % des victimes noires sont tuées par des Blancs. 1 % des Noirs sont tués par la police. 97 % des Noirs sont tués par des Noirs. Pour mettre ces chiffres en perspective, 81 % des victimes blanches ont été tuées par des Noirs, 3 % par la police, et 16 % par des Blancs. Les Noirs, soit environ 12 % de la population aux Etats-Unis, représentent jusqu’à 40 % de la population carcérale.
Nul besoin d’avoir une carrière d’analyste politique ou un cursus universitaire pointu pour trouver la vérité qui se cache derrière ces données : la population noire est extrêmement violente et criminogène, et est responsable en grande partie des malheurs qui l’accablent. Logements, emploi, les discriminations à leur encontre sont factuellement une réalité aux Etats-Unis. Mais qui a envie d’employer le membre d’une communauté incapable de s’autodiscipliner à ce point ?
La preuve en est que, lors des émeutes en cours, déclenchées par la mort de Georges Floyd, un homme qui n’a pas mérité de mourir ainsi mais qui avait tout de même un casier judiciaire long comme le bras, les Noirs se sont attaqués à des commerces. Autrement dit, pour protester contre le préjugé qu’ils seraient des voleurs, ils pillent. Pour protester contre le préjugé qu’ils seraient violents, ils lynchent. Pour protester contre le préjugé qu’ils seraient indolents, ils cassent des petites boutiques de commerçants qui travaillent dur. On aurait préféré que pour protester contre le préjugé qu’ils sont bêtes, ils passent des doctorats.
Mais comment leur en vouloir après tout ? Il se trouve un personnel politique pour excuser toutes leurs actions, les justifier, et même participer aux manifestations, voire les organiser. Mais si ce savoir-faire en guérilla urbaine des antifas est, un temps, efficace contre les forces de l’ordre, il risque de se retourner contre eux rapidement. Les Américains, dont la culture de la manifestation n’est pas aussi poussée que la nôtre, ne disposent pas d’un savoir-faire aussi sérieux que le nôtre en matière de maintien de l’ordre. Assez rapidement, ce sera l’aréme qui sera envoyée contenir la foule et les désordres. Or, toute armée est entraînée pour tuer. Le risque d’autres morts augmentera jusqu’à être une certitude lorsque. Des militaires seront déployés. Et avec ce risque, celui d’un embrasement généralisé. Et la possibilité que l’Amérique profonde et plus rurale, celle de la « Rust Belt » mais également l’Amérique des gangs latinos commencent à se mêler de remettre l’ordre.
En France, un personnel politique dit « indigéniste » travaille à importer ce conflit propre aux Etats-Unis sur le sol français : Rokhaya Diallo, Maboula Soumahoro, Taha Bouafs, ils attisent le feu social pour déclencher la guerre raciale de leurs vœux, pour enfin faire la peau aux Blancs qu’ils détestent. Les cités, frémissantes pendant le confinement, n’attendent qu’une bavure. Et le match sera lancé.
Source : Présent 3/06/2020
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mardi, 02 juin 2020
Émeutes USA : Zemmour pulvérise les mensonges de la propagande
Jacques Guillemain Riposte laïque cliquez ici
Dans l’émission « Face à l’info », lors du débat sur les violences raciales et policières aux États-Unis, Éric Zemmour remet les pendules à l’heure avec sa logique imparable et son bon sens habituel.
Soulignons d’abord la maîtrise avec laquelle la sublime Christine Kelly anime cette émission. Intelligence de ses interventions, douceur de la voix, délicatesse pour manifester son désaccord, il est clair que cette animatrice devrait être la référence absolue du journalisme audio-visuel en France.
Elle enterre bien des journalistes qui se comportent davantage en chiens de garde de la Macronie, plus ou moins agressifs, qu’en professionnels d’une information impartiale et objective. Elle redore le blason d’une profession ravagée par la dictature du politiquement correct.
Cette parenthèse étant faite, revenons à Éric Zemmour, éternel gladiateur ferraillant chaque jour dans l’arène, pour la défense de l’identité française
Face à l’émotion qui envahit la planète et fausse le débat, Zemmour se veut le plus rationnel possible.
Il nous rappelle avant tout que George Floyd n’est pas un perdreau de l’année et que c’est un toxicomane qui a fait cinq années de prison. Ce à quoi Christine Kelly lui rappelle gentiment que le policier auteur de la bavure n’est pas non plus un saint, puisqu’il a fait l’objet de 18 plaintes en 19 ans de service !
George Floyd est mort des suites de son interpellation musclée, certes, mais il souffrait de problèmes cardiaques et se droguait, fragilisant ainsi son état de santé.
Zemmour en vient aux statistiques ethniques, tout à fait légales aux États-Unis. En France, la pensée dominante est que les policiers blancs tuent les Noirs, ce qui est totalement faux.
97 % des victimes noires sont tuées par des Noirs et 1 % sont tuées par des policiers.
Les Noirs disent avoir peur des policiers blancs alors qu’ils sont de très loin victimes des attaques de leurs congénères.
Les Noirs représentent 14 % de la population totale mais 40 % des détenus. Assez de ce comportement émotionnel accusant systématiquement les Blancs !
Zemmour développe ensuite le contexte historique et racialiste qui domine aux États-Unis.
Depuis la période de l’esclavage, toutes les lois d’émancipation en faveur des Noirs, jusqu’à l’élection d’Obama, n’ont guère changé les mentalités et n’ont pas réduit la fracture raciale toujours béante.
99 % des Noirs ont voté Obama, ce qui est bien un vote racial et non un choix politique.
En 2050, les Blancs seront en minorité, une hantise pour les classes populaires blanches, qui refusent le déclassement économique et la domination par les minorités qu’ils ont accueillies.
En ce sens, Trump est l’incarnation de cette Amérique profonde blanche, qui réclame protection. Un abîme sépare cet électorat populaire des élites de la côte Est.
Ce qui se passe en Amérique est dramatique, tant le jeu politique s’est racialisé. La « guerre » politique est devenue une guerre des races.
80 % des Noirs et des Latinos votent démocrate.
80 % des Blancs votent républicain.
Si les Noirs se sentent exclus, ce n’est pas à cause du regard méchant du Blanc, mais parce qu’ils se sont exclus eux-mêmes. La preuve ? Les Asiatiques caracolent en tête des classements scolaires et ne se sentent pas rejetés.
D’ailleurs, Obama avait parfaitement intégré les codes de la classe bourgeoise blanche.
La véritable assimilation, c’est l’acceptation du « vivre-ensemble », ce qui n’est pas le cas dans la société américaine. Et en France, on observe le même refus de s’assimiler, de plus en plus flagrant.
Sur les violences policières, Zemmour parle franc.
Si le policier américain a le coup de feu facile, en France le policier est avant tout victime de guets-apens. Il n’y a pas de violences policières en France comme aux États-Unis.
En Amérique, les policiers tuent 1 000 personnes par an et comptent 50 morts dans leurs rangs.
En France, policiers et gendarmes tuent 20 personnes par an et comptent 15 tués en mission.
Il y a donc chez nous presque autant de policiers morts en mission que de délinquants tués. Mais pour les médias, passer en boucle une bavure policière est plus porteur que commenter la mort d’un policier en mission.
Proportionnellement, les policiers français font dix fois moins de victimes que les policiers américains. Il faut donc cesser de délirer et de monter en épingle une violence policière qui n’existe pas.
Quand Camélia Jordana dit que les jeunes de banlieue se font massacrer pour leur couleur de peau, elle ment. Elle a surtout besoin de faire parler d’elle et sait très bien que le sujet de la victimisation des minorités est porteur.
En Afrique ou au Maghreb, aucun jeune ne se permettrait le centième des agressions contre les forces de l’ordre qu’on voit quotidiennement en France.
La violence policière est marginale, mais tout incident est savamment instrumentalisé par l’extrême-gauche française, pour dresser les communautés les unes contre les autres.
L’affaire Adama Traoré, mort à la suite de son interpellation, en est la parfaite illustration. Pourtant, trois expertises médicales innocentent les gendarmes.
Mais si les violences policières sont l’exception en France, les tensions raciales sont de plus en plus présentes, au point que nos policiers limitent au maximum les incursions dans les cités pour éviter les émeutes.
La situation aux États-Unis et en France n’est pas comparable, car ces deux pays n’ont pas la même Histoire. La France n’a jamais eu d’esclaves sur son sol. Elle en a eu dans ses colonies, mais pas en métropole.
Il y a un modèle français d’assimilation où la race ne compte pas, mais ce modèle qui a fait merveille au fil des siècles ne fonctionne plus avec les minorités extra-européennes.
Dans les années soixante, il n’y avait aucun problème. Mais aujourd’hui, ce sont les militants antiracistes et décoloniaux qui racialisent le débat, en important l’imaginaire noir américain dans nos banlieues.
Le combat de la mouvance d’extrême gauche, c’est celui du séparatisme, à 180° de l’assimilation.
Séparatisme des décoloniaux entre Blancs et Noirs.
Séparatisme des islamistes entre musulmans et infidèles.
Séparatisme des féministes entre hommes et femmes.
Il s’agit de victimiser les minorités pour mieux opposer les communautés. L’assimilation est devenue synonyme de néocolonialisme.
Le modèle culturel français, ouvert à tous, est violemment rejeté par les mêmes qui se disent ensuite discriminés. Chez de plus en plus d’immigrés, manipulés par des militants qui propagent la haine antifrançaise, il n’y a aucune volonté de s’intégrer.
Et bien entendu, la gauche fait porter le chapeau au Blanc, éternel coupable.
Noirs et Arabes qui se disent discriminés s’enferment eux-mêmes dans leurs cités. Mais ce n’est pas avec des ateliers interdits aux Blancs qu’ils vont réussir leur intégration !
Et les immigrés qui veulent s’en sortir sont malheureusement les victimes de cette extrême-gauche antirépublicaine.
Le risque de contagion existe-t-il ? Le chaos racial des États-Unis peut-il gagner la France ?
Zemmour n’est pas devin.
Mais il conclut en soulignant que l’extrême-gauche fait tout pour importer la guerre raciale, afin de montrer que la France est raciste.
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dimanche, 31 mai 2020
Parution du n°83 de Terre & peuple magazine
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samedi, 30 mai 2020
Le nouveau numéro d'Eléments est sorti...
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vendredi, 29 mai 2020
Ceux qui discutent du « monde d’après » et ceux qui le font
Par Eric Le Boucher
Le débat politique sur le « monde d’après » s’enlise dans des propositions qui nous feraient plutôt retourner vingt ou trente ans en arrière. Sur le terrain des entreprises en revanche, la prise de conscience que l’environnement et la dimension sociale sont incontournables, devient de plus en plus forte, en tout cas en Europe.
Est né un sentiment qu’il faudrait « profiter du coronavirus » pour changer ce qui ne va pas. Mais surplombe d’abord une volonté générale de reprendre le cours normal de son existence. L’hésitation des individus entre innovation et protection s’agrège nationalement et le résultat penche nettement en faveur de la seconde. On assiste à des changements, le manger local, mais surtout à un grand conservatisme comme le reflète l’épargne des ménages. Changeons ? Attendons.
Abîme de la radicalité
La faute en revient au débat politique affligeant sur « le monde d’après » qui repart sur la pensée prémâchée du « plus d’Etat », « plus de social », « plus d’écologie » dans une superficialité confondante. La classe politique s’est ralliée à Raymond Devos qui disait : « Se taire quand on n’a rien à dire ? Ah non ! c’est trop facile. » Elle parle donc. La droite assure péremptoirement qu’« il y a un espace entre Macron et Le Pen » et prepare en vérité un retour au chiraquisme immobiliste. La gauche se remotive fébrilement autour de l’impôt sur la fortune. L’ISF rapporterait 2 milliards quand on a besoin de 500 mais qu’importe, « la politique c’est du symbole ». A-t-elle une autre idée la gauche ? Aucune.
Le débat syndical n’a pas plus d’intensité. La CGT, Confédération générale du travail, lutte désormais de toutes ses forces contre le travail et, ravagée par une puissante fraction intérieure qui trouve qu’il faut tout casser, elle s’enfonce dans l’abîme de la radicalité. La CFDT se perd à l’inverse dans l’espace sidéral avec un Nicolas Hulot qui fut le pire ministre de l’Environnement parce qu’il a fait rêver de la Lune sans savoir construire une fusée qui y aille.
Transformation du capitalisme
Heureusement, à côté de ceux qui parlent, il y a ceux qui font. Les entreprises et une partie de la finance se sont engagées dans une transformation qui les rend « responsables » ou « inclusives » ou « respectueuses des parties prenantes », qu’importe le mot. On peut là aussi craindre la superficialité d’une politique de pure communication. Le danger est réel. Pourtant, un tournant s’opère sous la pression, justement, du sentiment populaire qu’il faut changer. Là où la politique ne trouve pas de débouché intellectuel, les entreprises en trouvent sur le terrain. Le capitalisme, du moins en Europe, commence à se transformer « par lui-même ».
On en veut pour preuve Danone et Total. Le champion français de l’industrie alimentaire va proposer à ses actionnaires un changement pour devenir une « entreprise à mission cotée », forme introduite par la loi Pacte. Danone fait un pas de plus, Antoine Riboud son créateur insistait sur le social, Franck son fils sur l’environnemental, et Emmanuel Faber, son actuel PDG, inscrit cette « mission » dans la gouvernance et la rend juridiquement opposable. Elle coupe les ponts.
Total n’a pas du tout la même histoire. Si le groupe est social, c’est parce qu’il est très riche. Quant à l’environnement, vendre de l’essence rend cette « mission » peu crédible. Patrick Pouyanné, son PDG, veut pourtant atteindre le « zéro émission net » en Europe en 2050. Pourquoi viser cette neutralité carbone ? Parce que, nous y revenons, l’opinion publique le souhaite, parce que les gouvernements et Bruxelles prennent et prendront des mesures sérieuses pour y contraindre et parce qu’une partie croissante des fonds actionnaires y poussent aussi. Total anticipe comme d’ailleurs Shell et BP, ses deux confrères européens qui ont aussi amorcé leur mutation transgenre.
Un coût à court terme mais un avantage à moyen terme
On notera que les groupes américains n’ont pas la même politique, pour l’heure. Comment atteindre la neutralité ? En abandonnant l’essence puisque les voitures à moteur thermique deviendront interdites et en devenant producteur électrique par renouvelable. Ce qui restera de gaz et de pétrochimie pourra être compensé ou stocké, ce qui nécessite de lourds investissements. Total espère que sa transformation européenne servira de modèle pour le reste du monde où les contraintes et les incitations ne sont pas les mêmes et où il restera émetteur net de CO2.
La responsabilité sociale et environnementale a un coût à court terme mais un avantage à moyen terme, plaident Danone comme Total ou d’autres (Veolia, Suez, EDF...). La difficulté de ces transformations du capitalisme est de convaincre la nébuleuse des actionnaires français, européens et internationaux. En Europe, une finance verte est devenue puissante et exigeante tandis qu’elle reste marginale aux Etats-Unis. Cette divergence n’aide pas. Mais le monde d’après se construit en vrai. Espérons que l’impéritie politique ne le détruise pas.
Source, Les Echos 29/05/2020
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jeudi, 28 mai 2020
Parution du nouveau numéro de la revue Réfléchir et Agir
Le dernier numéro de Réfléchir&Agir
23:48 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Réindustrialiser la France
Jean-Marc Jancovici est tout sauf un joyeux plaisantin Ce polytechnicien, grand spécialiste des problèmes de l'énergie est le président d'un groupe de réflexion Shift Project à l'origine d'un manifeste esquissant les pistes à suivre pour décarbonner l'Europe d'ici 2050. Dans l'entretien qu'il donne ici à l'hebdomadaire Marianne, il dresse les pistes pour réindustrialiser la France dans une économie décarbonnée.
Lire la suite ICI
12:29 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Et si on parlait solutions concrètes ?
par Natacha Polony
Alors que la crise qui vient s’annonce ravageuse pour des pans entiers de notre économie, et plus largement pour le pays dans son ensemble, du bien-être de sa population à sa place dans le concert des nations, on reste consterné devant le niveau des débats sur le monde d’après et les moyens d’en sortir. Ne parlons même pas de la nouvelle fracture idéologique autour d’une molécule extraite de la quinine, permettant aux uns de dénoncer partout des taupes des lobbys pharmaceutiques et aux autres de débusquer des cryptofascistes. Le reste est à l’avenant. On découvre que notre classe politique est unanimement attachée à la souveraineté (mais « sans tomber dans le souverainisme », pour citer l’inénarrable Najat Vallaud- Belkacem), à l’indépendance, à la préservation de l’industrie... A se demander comment Jean-Pierre Chevènement n’a pas été élu triomphalement en 2002, tant on lui trouve d’électeurs cachés.
Le président lui-même a visiblement décidé d’orchestrer ce que les commentateurs politiques baptisent déjà du ronflant titre d’« acte III du quinquennat » (après trois ou quatre actes II) et qu’il nous promet tourné vers cet impératif d’indépendance. Bref, conforme à ce que réclament depuis déjà quelques décen- nies les citoyens français pour cesser d’être soumis au bon vou- loir de puissances impérialistes, de multinationales adeptes de l’optimisation scale et de fonds vautours spécialistes du pillage de l’outil industriel. Tout le problème, pour opérer un tel tournant (outre la question de la crédibilité, quand on a fondé toute sa « révolution » électorale sur l’éloge du libre-échange, de la nanciarisation anglo-saxonne et de la rigueur budgétaire allemande), est de trouver les hommes capables non seulement de prendre les décisions, mais de les imposer ensuite à une administration toute-puissante et pétrie de vieilles idéologies.
La difficulté est d’autant plus grande que l’on sent déjà s’agiter tous ceux qui, soit par intérêt, soit par aveuglement, n’ont aucune envie de voir remis en cause le système. La popularité mirobolante du Premier ministre nous raconte cette conversion d’une partie de la bourgeoisie française, qui avait voulu voir dans Emmanuel Macron un rassurant hybride d’Alain Juppé et Jacques Delors, mâtiné d’un peu de décoiffante jeunesse, et qui trouve finalement que le juppéisme droit dans ses bottes d’Edouard Philippe est beaucoup plus able que les « réinventions » opportunes du converti de l’Elysée. Un peu comme cette bourgeoisie s’était mise à rêver, après la révolte étudiante, du moderne et sérieux Pompidou pour se prémunir contre les idées baroques du vieux Général, faites de participation, de régionalisation et d’indépendance nationale face à l’emprise croissante du marché. Il serait dommage que le seul moment où Emmanuel Macron pût être comparé à de Gaulle fût non pas 1940 ou 1958, mais 1968... D’autant que c’est justement d’un mai 1958 qu’a besoin la France. Un moment crucial où toutes les structures sont à réinventer. L’hôpital, l’université, l’agriculture, l’industrie, et jusqu’aux institutions elles-mêmes.
L’enjeu est majeur. Rien ne serait pis, face à une telle situation, que d’en rester aux réflexes conditionnés, à la pensée automatique et sectaire. On ne sauvera pas des milliers d’entreprises et des centaines de milliers d’emplois en entonnant les chœurs habituels sur la menace de ces « populistes » tapis dans l’ombre. Pas plus qu’en déversant l’argent public sans imposer aux heureux bénéficiaires une sauvegarde de l’emploi en France. Ce n’est pas d’incantations ni d’esbroufe que nous avons besoin, mais de pragmatisme. Car il s’agit de redonner confiance au pays pour vaincre les forces centrifuges qui sont à l’œuvre dans toutes les strates de la société et, à la fois, d’entraîner tous ceux qui ont envie de voir en n la France inventer un modèle économique fait de filières de pointe, de production locale, de respect de l’environnement et de maillage du territoire par un réseau de PME capables de fournir de l’emploi dans des zones aujourd’hui sinistrées.
Pour l’heure, et faute d’industrie pour produire les équipements nécessaires à notre protection contre la pandémie, l’Etat a fait le choix de bloquer l’économie en compensant par une indemnisation massive à travers le chômage partiel. Pendant ce temps, nos voisins allemands subventionnent l’activité à une échelle incomparable, à travers les aides aux PME. L’urgence est donc de se donner les moyens de redémarrer. En obligeant les banques à jouer leur rôle de soutien. En usant de la BPI, et même de la Banque européenne d’investissement. En émettant, à l’échelle des Etats comme à celle de l’Europe, des obligations perpétuelles permettant à la puissance publique d’investir dans des secteurs d’avenir comme la santé, la transition énergétique... Les solutions existent, mais on ne les trouve ni dans les vieux réflexes des adeptes de la gouvernance bornée, qui n’ont visiblement pas vu le monde changer, ni dans les pétitions de principe des protestataires qui évitent en général de se confronter au réel.
La colère des citoyens gronde. Elle n’est pas – pour l’heure – une rage aveugle. Elle attend des actes qui l’apaiseront. Des perspectives nouvelles. Une idée de ce que doit être la France.
Source : Marianne 28/05/2020
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lundi, 25 mai 2020
Philippe Douste-Blazy dénonce l’étude anti-chloroquine et lance un (énorme) pavé dans la mare !
Olivier Piacentini Boulevard Voltaire cliquez là
Récemment, une étude publiée par la revue scientifique The lancet a conclu à l’inefficacité du traitement à la chloroquine du professeur Raoult, voire à sa nocivité. Outre la réputation de la revue, le test porte sur 96.000 patients, ce qui apporte une crédibilité à ses résultats. Immédiatement, les médias ont répercuté ces résultats à grand renfort de publicité. Olivier Véran a saisi le Haut Conseil de la santé publique afin de revoir les conditions de prescription de ce médicament, assouplies il y a quelques semaines.
Interrogé sur BFM TV, Douste-Blazy a violemment critiqué cette étude, dont les résultats seraient biaisés. En effet, sur le groupe testé à la chloroquine, 20 % des personnes seraient atteintes de graves affections respiratoires, explique-t-il, contre seulement 7 % dans le groupe de contrôle… Un déséquilibre qui, évidemment, gonfle artificiellement la mortalité du groupe chloroquine. Et Douste-Blazy affirme avoir lu en détail les conditions de l’étude. « Si vous donnez de la chloroquine à des mourants, c’est sûr qu’ils vont mourir », a ajouté l’ancien ministre.
« Pourquoi des scientifiques reconnus fausseraient-ils des données médicales aussi importantes ? » lui demanda alors Apolline de Malherbe, qui l’interrogeait. La réponse de Douste-Blazy vaut le détour. Selon lui, une revue de renom comme The Lancet, comme d’autres revues aussi reconnues, sont désormais sous l’influence directe des multinationales du médicament. Les sommes en jeu sont tellement énormes que les labos financent en sous-main certains articles. « Si le laboratoire américain Gilead annonce qu’une de ses molécules marche, le Wall Street journal reprend cette info le lendemain et la hausse immédiate du cours de Bourse fait gagner quatre milliards de dollars aux actionnaires. Les laboratoires ne peuvent laisser passer cette chance unique de faire des profits colossaux », selon Douste-Blazy.
À travers les annonces fracassantes de l’ancien maire de Lourdes, et surtout ancien ministre de la Santé, on comprend que l’étude en question pourrait n’être qu’une tentative de déstabilisation du professeur Raoult par les multinationales, pour le discréditer et se donner du temps pour proposer leurs solutions. Au demeurant, Philippe Douste-Blazy a cité comme exemple le laboratoire Gilead : est-ce fortuit, quand on sait que cette société a investi des sommes énormes pour sortir le vaccin avant tout le monde ?
« Si on m’avait dit, après vingt ans de recherche, que je verrais de pareilles choses, je n’y aurais pas cru une seconde », a conclu Douste-Blazy, visiblement abasourdi par ce pavé qu’il a lui même lancé dans la mare. Voila donc à quoi tiendrait la santé publique à échelle mondiale, la survie de millions de malades, les cours de Bourse des multinationales de la santé ? Si les nations ne reprennent pas la main au plus vite, l’avenir de tous sera et restera entre les mains des financiers.
NDLR - SN : je ne pense pas que nous partageons beaucoup d'idées communes avec Philippe Douste-Blazy. Cependant, si celui-ci dit qu'il fait nuit à minuit et jour à midi, nous n'allons pas nous évertuer à essayer de lui prouver le contraire... Or, dans ses récentes prises de positions sur ce qu'il est convenu d'appeler l'"affaire de la chloroquine", force est de reconnaître que cet ancien ministre de la Santé, médecin de surcroit, tient bon sur une position courageuse allant à l'encontre de la pensée dominante encadrée. Qu'il en soit donc félicité.
R.H.
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Tout doit disparaître
Par Romain Guérin
Une grave crise économique pointe le bout de son vilain nez. Faillites d’entreprises, licenciements groupés via internet, fermetures d’usines. Avant le coronavirus, tout allait très bien madame la Marquise, on ne déplorait pas même un incident, pas même une bêtise. Le secteur financier était vertueux, les banques étaient saines, la corruption et l’esclavage des femmes et des enfants avaient disparu de la surface de la planète. Le plein emploi régnait en France et les travailleurs, une pâquerette au bord des lèvres, sifflotaient joyeusement en partant au travail. La terre jouissait d’un printemps perpétuel, les fruits et les légumes poussaient tout seuls, les maladies et la souffrance n’existaient pas, l’homme vivait presque éternellement. Bref, c’était l’âge d’or. Là, tout n’était qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Et puis survint du fin fond du puits des Enfers, la bête immonde de l’apocalypse : le monstrueux pangolin. Après lui, un déluge universel ruina en deux petits mois la citadelle cosmopolite imprenable qui protégeait ce paradis déjà perdu.
Vous avez compris braves gens, la catastrophe qui vient, c’est la faute du COVID-19 et seulement du COVID-19. Ne cherchez pas plus loin. C’est la version officielle. Toute contestation de celle-ci sera considérée comme complotiste et antisémite. La cause de cette dé- pression étant naturelle, il n’y a point de responsables, il est donc vain que la populace rêvasse à de beaux procès ou de belles potences. C’est la faute de monsieur Pas-de-chance. Pas de responsable. Pas de coupable. A la foule massée sur la place de grève, curieuse de découvrir la couleur du sang des assassins, circulez ! Il n’y a rien à voir ! Rentrez chez vous ! Le spectacle est une fois de plus annulé, la justice est depuis bien longtemps souffrante, elle est incapable d’assurer ses représentations.
Monsieur Pas-de-chance étant insolvable, il va falloir faire preuve d’inventivité et de malice pour trouver l’agent. Après Jean-Michel Apathie qui raserait bien le château de Versailles « pour que nous n’allions pas là-bas cultiver la grandeur de la France », après Brigitte Trogneux, épouse Macron, qui va brader le mobilier national au pro- fit de sa propre association « Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France », au concours Lépine de la grande liquidation française, la palme est décernée ce mois-ci à Stéphane Distinguin, PDG de la société Fabernovel. Ce philanthrope soutenu immédiatement par Claude Askolovitch, un autre grand ami du genre humain, propose ni plus ni moins, de vendre La Joconde pour 50 milliards d’euros, car « vendre de l’ancien pour faire du nouveau, du patrmoine pour de la création, c’est la marque d’une nation qui croit en son avenir et ses artistes ». Pour lui, nous n’avons pas d’autres choix : il faut vendre nos bijoux de famille « pour permettre à des artistes, des intermittents du spectacle, toute une filière et une industrie de manger et de créer nos futures Joconde ». Si je comprends bien, pour sauver le plug anal géant de la place Vendôme et permettre aux punks à chien de continuer à faire du yoyo au feu rouge, il n’existe qu’un seul moyen : que les Français vendent leurs tableaux de maîtres, qu’ils échangent avec des rastaquouères leur patrimoine inestimable contre de la monnaie de singe.
Deux questions me chatouillent immédiatement l’esprit. Premièrement : en quoi ce que nous désignons par le « monde de la culture » mérite d’être sauvé ? Deuxièmement : aliéner ses trésors nationaux à des vendeurs de ta- pis est-il vraiment la seule ressource financière que la France possède désormais ? Si nous en croyons Stéphane Distinguin, vendre La Joconde permettrait de faire vivre des artistes pour qu’ils créent nos futures Jocondes. Pour ce faux candide, Jack Lang possède les mêmes exigences esthétiques que François 1er et nos 250 000 intermittents du spectacle sont tous des Léonard de Vinci en puissance. Dans un monde normal, en faisant de telles déclarations, Stéphane Distinguin serait pris pour ce qu’il est, à savoir le Ravi de la crèche, l’idiot du village qui nous fait rire autant que pitié. Depuis que l’Etat s’est fait le mécène de toutes les loufoqueries qui allaient dans son sens, c’est-à-dire vers le bas et la boue, combien de chefs-d’œuvre immortels la France a-t-elle offerts à l’humanité ? Réponse : zéro, la bulle, nada, la tête à Toto.
En ce qui concerne les ressources dont la France dispose, elles sont multiples et importantes. Au lieu de vendre nos forêts aux Chinois, au lieu de livrer nos châteaux aux princes arabes, nous pourrions tout simplement, au choix : se servir sur le budget délirant de l’immigration ; aller chercher les grosses valises de fraîche dans les paradis fiscaux ; récupérer l’immense magot de la fraude sociale. Les Français sont des moutons résignés. La république les a dressés à merveille. A chaque fois que l’Etat a besoin d’argent, le Franchouille de base baisse la tête et se dit :
« Allez, c’est encore moi qui vais devoir payer. » Le veau dans les fers de l’abattoir a dans les yeux plus d’espoir de s’en sortir que Jean Dupond devant sa feuille d’impôt. Jean Dupond ne sait plus ce qu’est le volontarisme poli- tique, pour lui, rien n’est possible ou alors vouloir faire des choses, c’est forcément bousculer des personnes et des habitudes, bref c’est violent. Fasciste. Pas bien donc. Jean Dupond n’a plus de coucougnettes, mais il n’a plus bien de jugeote non plus. Il ne voit pas l’alibabesque gabegie que les barons mondialistes font avec son pèze. Jean Dupond, sais-tu qu’avec la sueur de ton front, tu finances des milliers d’associations comme : Solidarité inter lesbien gay bi ; Cameroun et Solidaire Team Tuk Tuk (solidarité à l’égard des pays en développement) ; Solidarité femme algérienne démocrate (intégration et accès à la nationalité française) ; Africlap ; Africolor ; Africultures, Afrika Tiss ; Afriques et noues ; Afrique étoiles ; Afrique pleine d’avenir ; Afrique en scène ; Afrique sur Bièvre, Afrika Dance Perku. J’en passe et des meilleurs !
Tu sais, toi le pigeon, toi la vache à lait, Dieu a dit à l’homme : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Il a bien dit TON pain. Dieu dans son immense sagesse, n’a pas dit : « Tu gagneras par ton travail non seulement ton pain, mais celui de tous les Africains. » Il n’a pas dit non plus : « Tu feras des heures supplémentaires pour payer le dernier iPhone à des clandestins et les prothèses de tous les boiteux de la terre » et encore moins « il te faudra prostituer tes enfants pour payer les safaris de BHL, les hôtels d’Attali et les petites sauteries de DSK »
Source : Présent 26/5/2020
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samedi, 23 mai 2020
Rendez-nous Georges Marchais !
Par Christophe Lafosse
« Taisez-vous Elkabbach ! » Meilleure punchline, meilleur coupage de sifflet de l’histoire de la télé. Et même si Georges Marchais est moins l’auteur de la sommation que Thierry Le Luron, la figure de proue du national-conservatisme communiste français, sa gouaille bourrue, sa connerie têtue, nous enchante avec nostalgie. Comme une revanche posthume contre les sempiternelles tête-à-claques du PAF 70’s, toujours présentes, tel Alain Duhamel, au moins 100 ans, sa coupe de cheveux de mongolien, son regard de veau, ses costumes de trisomique et ses opinions bien convenables en deçà du robinet d’eau tiède et de la connerie vasouilleuse d’idiot utile parvenu.
« Liliane, fais tes valises »
Taisez-vous, chefs de service d’immunologie, consultants éco-développés, coachs sportifs, cuisiniers du dimanche, psychothérapeutes de pacotille, chanteurs solidaires et acteurs moralistes. Le confinement aura beaucoup beurré ses tartines de l’ennui et de la vacuité des enfants bien nourris, ces prisonniers du banal, tortionnaires du désœuvrement. Le nombre de morts actuel demeure toujours inférieur à une journée de guerre de 14-18.
« Liliane, fais tes valises, on rentre à Paris ! » Autre saillie de Marchais face aux deux mêmes Dupondt, lorsqu’il raconte qu’en vacances en Corse avec sa femme en 1980, il entend devant sa télévision François « Mittrrrand » refuser de s’engager sur l’existence d’une défense nationale indépendante – incroyable PCF – avec trahison du programme commun.
La veuve de l’ancien secrétaire général du Parti communiste vient de faire définitivement ses valises. Elle est morte du Covid-19, seule, dans un EHPAD de Champigny-sur-Marne.
Relisons Jean Baudrillard en ses Cool Memories (1987-1990) : « La révolution du ʺvécuʺ est la pire, celle qui a levé le secret dont chacun entoure sa propre vie pour la transformer en reality show. Ce qui a été libéré à travers toutes les révolutions du désir, de l’expression, du phantasme, de l’analyse, ce n’est pas la dramaturgie de l’inconscient ni le théâtre de la cruauté, mais le théâtre de la banalité. L’interdit n’a pas été levé sur les pulsions mais sur la trivialité, la naïveté, d’idiosyncrasie, l’idiosyncrétisme. Ce qui a été libéré, ce n’est pas la singularité mais la bêtise spécifique de chacun, c’est-à-dire celle qu’il partage avec tous les autres. »
Source : site de la revue Eléments
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vendredi, 22 mai 2020
Nous sommes devenus des virus pour la planète
Anthropologue, spécialiste des Jivaro achuar, en Amazonie équatorienne (Les Lances du crépuscule, Plon, 1994), Philippe Descola est professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’anthropologie de la nature. Disciple de Claude Lévi-Strauss, médaille d’or du CNRS (en 2012) pour l’ensemble de ses travaux, Philippe Descola développe une anthropologie comparative des rapports entre humains et non-humains qui a révolutionné à la fois le paysage des sciences humaines et la réflexion sur les enjeux écologiques de notre temps, dont témoignent notamment Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005) et La Composition des mondes (entretiens avec Pierre Charbonnier, Flammarion, 2014). Lire ICI
Source : Le Monde 21-22/05/2020
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mercredi, 20 mai 2020
La peur pour faire accepter l’impossible
Par Thierry Bouclier
A la fin des années 1980, le monde est saisi d’une angoisse alors que l’an 2000 se profile à l’horizon. Partout se répand la nouvelle que les ordinateurs vont devenir fous car ils ne sont pas programmés pour passer de 1999 à 2000. Le 31 décembre 1999, à minuit, ils vont afficher la date du 1er janvier 1900. La panique se propage. Tout va s’arrêter. Le système imploser. Les ascenseurs s’arrêter. Les avions s’écraser. Les centrales nucléaires exploser. C’est le bug de l’an 2000 et la grande peur du virus informatique. Au cours des quatre années qui précèdent le saut dans l’inconnu, les cam- pagnes se multiplient. Il faut absolument mettre à jour les ordinateurs pour éviter la catastrophe. Des sommes astronomiques sont dépensées par les entreprises afin d’être prêtes. Le 31 décembre, la planète retient son souffle. Minuit approche. La vie s’est figée. Les avions sont cloués au sol. Personne ne s’aventure à prendre un ascenseur. L’instant fatidique. Le moment du grand passage. Minuit retentit. Que se passe-t-il ? Rien. Absolument rien ! Nulle part. La vie continue. Les promo- teurs de la peur du virus informatique, au premier rang desquels se dresse Microsoft, peuvent contempler leurs poches. Elles sont remplies des juteux profits générés par la psychose qu’ils ont inoculée dans les opinions mondiales.
21 avril 2002. Jean-Marie Le Pen est qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. Belle performance, même si tout le monde sait qu’il n’a pas la moindre chance de l’emporter lors de ce second tour. Qu’importe ! La peur du virus politique s’empare de la France pour deux semaines. La psychose est partout. Hitler et les camps. La déportation. Vision d’horreur. Manifestations. Défilés. Communiqués. Appels à la résistance. Cris d’angoisse. Le fascisme ne passera pas ! Il faut tuer Le Pen avant qu’il ne nous tue. Les prières montent vers le ciel. Des millions de personnes défilent dans les rues. Les enfants sont appelés à se joindre à l’exorcisme collectif. C’est le grand frisson le jour du tour infernal ! Le fascisme va-t-il triompher ? Le dimanche 5 mai, à 19 h 59, les Français sont devant leur poste de télévision. Ils retiennent leur souffle. A 20 heures, une immense clameur retentit. La France est sauvée. Le fascisme n’est pas passé. Jacques Chirac est réélu triomphalement avec 82 % des voix. Il peut se frotter les mains. Le spectre de la peur a encore rempli son rôle. Le 29 septembre 2007, Lionel Jospin, le battu du 1er tour, devait reconnaître que tout cet antifascisme n’était que du théâtre.
Pendant que ces deux comédies se jouaient, une autre s’est développée pour se poursuivre jusqu’à nos jours. Elle se fonde sur la peur du virus climatique. La terre se réchauffe. Nous allons tous mourir. Noyés par la montée des eaux provoquée par la fonte de la ban- quise. Brûlés par le soleil et l’augmentation des températures. Asphyxiés par les gaz et la pollution. L’apocalypse est proche. Il faut réagir ! Tétanisé et prison- nier de sa peur, l’homme occidental consent à tous les sacrifices. Il renonce à avoir des enfants. Il accepte d’être écrasé par une fiscalité verte. Il marche, pédale et met sa voiture au garage. Il subit les éoliennes qui saccagent ses paysages et détruisent sa vie. Il défile pour le climat. Il n’a pas le choix. C’est le prix à payer pour échapper au grand étouffement. L’Etat, avec sa fiscalité confiscatoire, et les promoteurs industriels, avec leurs énergies propres, peuvent se féliciter : l’argent coule à flots.
17 mars 2020. Le virus clinique a fondu sur la France. Il est partout. Invisible et assassin. Le pays est en guerre. La mobilisation générale est décrétée. Les morts s’ajoutent aux morts. C’est le plus grand cataclysme jamais connu depuis la fin du second conflit mondial. Encore plus meurtrier que Hiroshima et Nagasaki. La télévision, les radios et les autorités le proclament chaque jour. Du soir au matin. La peur s’empare à nouveau des populations. Confinement. Gestes barrières. Distanciation physique. Verbalisations et arrestations. Restez chez-vous ! Portez un masque ! La peur permet de tout imposer. La ruine économique du pays. La violation du droit de propriété, de travailler et d’aller et venir. La suppression pure et simple de la liberté du culte. Et chacun l’accepte. Sans rechigner. Sans se poser de question. Chacun souffre pour son bien. Pétrifié par la peur. La réponse à cette folie collective sera donnée en janvier 2021 : lorsque le nombre total des morts de l’année 2020 sera communiqué. Cette répose est prévisible : tout ça pour ça. En attendant le prochain virus. Et le retour de la peur.
Source : Présent 20/05/2020
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mardi, 19 mai 2020
L’arrestation de Félicien Kabuga, ou quand les médias rajoutent un chapitre à la fausse histoire du génocide du Rwanda
Bernard Lugan L'Afrique réelle cliquez là
Félicien Kabuga qui vient d’être arrêté en France est présenté comme étant à la fois le financier de l’Akazu, une cellule familiale qui aurait préparé le génocide, et le fondateur des Interahamwe, milice associée au génocide des Tutsi et des Hutu alliés au FPR du général Kagamé, les « Hutu modérés » des médias. Or, l’Akazu n’a jamais existé et Félicien Kabuga n’a pas fondé les Interahamwe.
1) L’Akazu n’a jamais existé
Devant le TPIR, le Procureur a échoué à convaincre les juges « au-delà de tout doute possible », que :
- le génocide du Rwanda avait été planifié au sein de l’Akazu, une prétendue cellule familiale postulée avoir été financée par Félicien Kabuga et dirigée par Protais Zigiranyirazo, beau-frère du président Habyarimana,
- que le maître-d’œuvre de cette opération criminelle était le colonel Théoneste Bagosora, qu’il présentait comme le« cerveau du génocide ».
Considérant que le Procureur n’avait « pas établi le bien-fondé de sa thèse » , dans leur jugement du 18 décembre 2008, tout en le condamnant pour n’avoir pas su contrôler ses prétendus subordonnés, les juges acquittèrent le colonel Bagosora du principal chef d’accusation, l’ « entente en vue de commettre un génocide ». Celui qui avait été présenté comme le « cerveau » du génocide n’avait donc pas programmé ce dernier…
Puis, le 16 novembre 2009, la Chambre d’appel du TPIR acquitta Protais Zigiranyirazo, le chef du prétendu Akazu. Il était d’ailleurs difficile de faire autrement car la Défense avait démontré que l’Akazu n’avait jamais existé puisqu’il s’agissait d’une invention de l’opposition au président Habyarimana… Les deux « inventeurs » vinrent même témoigner devant le TPIR pour expliquer toute l’affaire (voir à ce sujet mes publications citées en fin de communiqué).
Et pourtant, dans la plus totale ignorance du dossier, les médias osent écrire que Félicien Kabuga était le financier d’un Akazu fantasmé...
2) Félicien Kabuga n’a pas fondé les Interahamwe
Dans le contexte de pré-guerre civile qui ensanglantait le Rwanda des années 1992-1994, tous les partis politiques se dotèrent de milices. Tous, y compris le PSD (Parti social-démocrate), un parti très largement tutsi dont la milice était les Abakombozi (Libérateurs).
Chronologiquement, la première de ces milices, les Inkuba (Foudre) fut fondée par le MDR (Mouvement démocratique républicain) un parti hutu à dominante sudiste qui combattait le régime du président Habyarimana.
En réaction, à la création des Inkuba, le parti présidentiel, le MRND (D) (Mouvement révolutionnaire national pour le développement et la démocratie), se dota des Interahamwe (Ceux qui vont ensemble).
Cette milice fut fondée par un Tutsi nommé Anastase Gasana. Membre du MRND (D), ce dernier adhéra ensuite au MDR et devint conseiller du premier ministre (MDR) Nsengiyaremye avant d’être nommé Ministre des Affaires étrangères du gouvernement d’Agathe Uwilingiyimana, un gouvernement d’opposition au président Habyarimana. Anastase Gasana rallia ensuite le FPR et il devint même ministre dans le premier gouvernement constitué au mois de juillet 1994, après la victoire militaire du général Kagamé.
Ainsi donc, le fondateur des Interahamwe, ces « tueurs de Tutsi », était lui-même Tutsi…et il fit une brillante carrière ministérielle sous le régime tutsi victorieux... Pour mémoire, le co-fondateur de ces mêmes Interahamwe, Eric Karagezi était également Tutsi (TPIR-2001-73-T, lundi 6 mars 2006, Des Forges, page 31). Quant à la milice elle-même, elle était dirigée par un autre Tutsi, Robert Kajuga...
Il est donc pour le moins insolite de constater que tant de Tutsi aient pu avoir de tels rôles essentiels dans la création, l’organisation et le fonctionnement d’une milice présentée comme ayant préparé et commis le génocide des Tutsi…
Le FPR avait également infiltré nombre de ses membres au sein des Interahamwe. Devant le TPIR les noms et les pseudonymes de plusieurs d’entre eux ont été cités. Dans la période qui précéda le génocide, donc avant le 6 avril 1994, leur mission était double :
- provoquer le chaos afin de déstabiliser politiquement le régime Habyarimana,
- discréditer les partisans de ce dernier aux yeux de l’opinion internationale en faisant porter sur eux la responsabilité des violences qui secouaient alors le pays.
Devant le TPIR, l’ancien Premier ministre Jean Kambanda a déclaré à ce propos sous serment que : « (…) les Interahamwe (…) étaient commandés à partir du siège de l’état-major du FPR. Sur les cinq dirigeants des Interahamwe au niveau national, je parle du Président, du premier et du deuxième vice-président et de deux trésoriers, trois sur cinq avaient été officiellement recrutés et injectés dans la direction des Interahamwe par le FPR dans sa tactique d’infiltration » (TPIR-98-41-T Kambanda, 20 novembre 2006, p.69).
Voilà qui illustre une fois encore la fausse histoire du génocide du Rwanda « pieusement », et hélas, parfois même servilement, récitée par les médias qui parlent et écrivent sans savoir, se contentant de recopier les notes distribuées par les services du général Kagamé.
Lire sur le sujet : Dix ans d'expertises devant le TPIR, Bernard Lugan, cliquez là et Rwanda, un génocide en question, Bernard Lugan, Editions du Rocher cliquez ici
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lundi, 18 mai 2020
1940 : Emmanuel Macron allonge la liste des défaites glorieuses françaises
Par Jean-Dominique Merchet
En commémorant, ce dimanche, les combats de Montcornet (Aisne) de 1940, le président Macron a-t-il vraiment « regardé l’histoire en face », comme le promettait l’Elysée ? Dans un discours inhabituellement bref – seize minutes –, le chef de l’Etat n’a pas dévié d’un trait de la mythologie gaullienne et s’est prudemment abstenu d’analyser les causes de cette « étrange défaite » (Marc Bloch).
Exaltant le « sacrifice » et le « courage » des combattants de mai- juin 1940, Emmanuel Macron a estimé que « les soldats français avaient mérité de la Patrie » et qu’ils étaient « des preux dans la défaite ».
Pour lui, la France ne fut pas une « victime consentante » face à l’ennemi. « Nos armées furent battues, mais elles luttèrent » et ce ne fut « ni une défaite prévisible, ni une déroute inéluctable ».
Les historiens continuent d’en débattre, mais le chef de l’Etat entend, pour sa part, « construire une mémoire de l’intégration républicaine ». Qui est responsable de ce qui fut « l’une des plus rudes défaites militaires de l’histoire » de France ? Le Président se contente d’évoquer les « failles » et les « faiblesses » de l’armée française ou le fait qu’« au sommet de l’armée et de l’Etat, personne ne portait la conviction [de Charles de Gaulle] qu’il s’agis- sait d’une guerre mondiale ». Dénonçant « la majorité fataliste des hauts fonctionnaires, des chefs militaires et des dirigeants politiques » qui voulaient « arrêter la guerre », il vante, au travers du Général, « l’esprit français de résistance » qui « jamais ne meurt ».
Grâce à Emmanuel Macron, la « bataille de France » figurera peut-être désormais au catalogue de ce que l’historien Jean Garrigues nomme les « défaites glorieuses », quand le sacrifice du soldat compte plus que le résultat final : Camerone, Bazeilles, Sidi Brahim, Dien Bien Phu. Et même Waterloo, évoquée dans le discours de Montcornet.
Source : L’Opinion 18/05/2020
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dimanche, 17 mai 2020
17 mai 1940 : de Gaulle et la légende de Montcornet
Henri Saint-Amand Boulevard Voltaire cliquez ici
La bataille qui s’est déroulée à Montcornet (Aisne), le 17 mai 1940, est restée dans la mémoire collective comme l’une des rares, sinon la seule victoire des armées françaises pendant la bataille de France (10 mai-23 juin 1940) face à l’ennemi allemand. En fait, il s’agit plutôt d’un malentendu à l’origine duquel se trouve la maladresse du général Aimé Doumenc (1880-1948) qui écrit, le soir du 17 mai : « La 6e armée ayant poussé les unités blindées sous les ordres du colonel de Gaulle était à 10 h 30 au nord de Montcornet, et à midi un message en clair signalait l’urgence d’une contre-attaque de leur part. Notre propre contre-attaque avait donc réussi. »
La réalité est malheureusement plus cruelle, car le colonel Charles de Gaulle, nommé commandant de la 4e division de cuirassés, la plus puissante des grandes unités blindées de l’armée française avec 364 blindés, n’a jamais reçu l’ordre d’aller à Montcornet. L’ordre qu’il reçoit, le 15 mai, par le général Doumenc est le suivant : « Le commandement veut établir un front défensif sur l’Aisne et sur l’Ailette pour barrer la route de Paris. La 6e armée, commandée par le général Touchon et formée d’unités prélevées dans l’Est, va s’y déployer. Avec votre division, opérant seule en avant dans la région de Laon, vous avez à gagner le temps nécessaire à cette mise en place. »
Mais quand de Gaulle lance ses chars à l’attaque de la bourgade, le gros des troupes de Panzer allemands, appartenant aux 1re et 2e Panzerdivision, ont dépassé Montcornet. Le village n’est défendu que par la 3e compagnie du 66e bataillon de sapeurs allemands. L’entrée au sud-ouest a été minée. La défense antichar est assurée par des hommes du 59e bataillon antiaérien allemand.
L’attaque est lancée le 17 mai à 4 h 15. Deux colonnes de chars sont formées. La 6e demi-brigade commandée par le lieutenant-colonel Sudre, forte de 34 chars Renault B1 bis et de 14 Renault D2, avance sur l’axe Laon-Moncornet. La 8e demi-brigade du lieutenant-colonel Simonin, avec 90 chars R35, flanc-garde la 6e sur l’axe Maison Bleue-Sissonne-Lislet.
Les premiers accrochages ont lieu vers midi, à Lislet, où le feu antichar allemand détruit deux chars légers français et force les autres à se replier car ils vont être à court de carburant.
À Montcornet, le capitaine Penet est pris à partie par l’ennemi et subit la perte de plusieurs éléments. Quand les chars lourds français, revenant du ravitaillement, entrent en action, de Gaulle sait que les jeux sont faits. Les blindés doivent progresser en lisière de Montcornet, la bombarder pendant six minutes et revenir. La mission est quasiment impossible. C’est en l’effectuant courageusement que le commandant Jean Bescond, à la tête du 46e BCC, et sept de ses hommes tombent au combat.
À 18 h 30, la bataille de Montcornet est terminée. Sur les 88 chars français engagés, 23 sont détruits. L’attaque française a bousculé et déstabilisé l’ennemi. Mais elle n’empêche pas la progression des blindés du général Ewald von Kleist (1881-1954) vers Cambrai et Saint-Quentin, avant qu’un ordre d’Hitler ne les arrête !
Ni victoire ni défaite, à l’image de la bataille de Stonne, Montcornet relève d’un combat comme la guerre en a vu de très nombreux. De Gaulle restera discret sur cet épisode mais n’empêchera pas la littérature (Faulkner, Bouchet, Ortoli et bien d’autres) de s’emparer de cet épisode pour renforcer sa légende.
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