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mardi, 31 mars 2020

Embarras du choix...

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Patrick Devedjian : la contradiction faite homme

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Nicolas Gauthier

Patrick Devedjian n’est plus. L’occasion de se souvenir de son parcours, fait de contradictions et de rancœurs.

Bref, le défunt était aussi – et surtout ? – la somme de ses propres incohérences ; inévitable lot de la nature humaine. La famille explique souvent beaucoup. La sienne, arménienne ayant fui les massacres turcs au début du siècle dernier, demeure sa matrice qui l’amène à penser que la marche de l’humanité tendrait à se résumer à un affrontement eschatologique entre islam et chrétienté.

C’est à ce prisme un peu hâtif qu’il considère la guerre d’Algérie, prisme qui conditionne ses choix politiques à venir. C’est donc tout naturellement qu’il rejoint les rangs du mouvement Occident en 1964, à tout juste vingt ans. C’est l’époque où la cause palestinienne, guerre froide oblige, a tendance à se fondre, au moins vu de loin, dans celle de l’URSS. D’où ses tropismes atlantiste et sioniste à venir. Il n’est pas le seul dans ce cas, des Alain Madelin et autres Hervé Novelli ne raisonnaient pas autrement alors et continuent de faire de même aujourd’hui.

Seulement voilà, le compagnonnage tourne court : en 1967, ses camarades en barres de fer l’accusent d’être une « taupe » et le bousculent plus que sévèrement. Pis que la punition physique, il y a le traumatisme du bannissement. Si Patrick Devedjian change à ce moment d’entourage, il paraît conserver les mêmes idées ; un temps, tout au moins, même si en voie d’évolution, suite à la rencontre du philosophe Raymond Aron.

Il devient ensuite l’un des fondateurs du RPR en 1976, avant de briguer la mairie d’Antony en 1983. Là, dans cette municipalité plus rouge que rouge, ses anciens amis turbulents ne seront pas de trop pour tenir à distance un service d’ordre communiste dont la réputation n’est plus à faire… Pour adjoint à la Culture, il enrôle le Jean-Yves Le Gallou plus haut évoqué avant que ce dernier ne rejoigne le Front national, deux ans plus tard.

On notera qu’en 1983, lorsqu’une coalition chiraco-lepéniste ravit la mairie de Dreux, Patrick Devedjian fait partie de ceux, avec Simone Veil, qui stigmatisent de telles alliances. Pourtant, les fondamentaux politiques du FN relèvent encore d’une virulence anticommuniste ayant tout pour le séduire. Mais non. Les souvenirs des humiliations subies du temps d’Occident étaient-ils les plus forts ? Peut-être que oui.

Pourtant, l’homme se révèle encore plus complexe en devenant l’avocat de certains membres de l’ASALA, Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie, organisation terroriste d’obédience marxiste qui n’hésite pas à s’allier avec le PKK kurde, lui aussi sous influence communiste, au nom de la lutte contre l’État turc, tout en s’entraînant dans les camps de l’OLP dont le chef n’est autre qu’un certain Yasser Arafat. Ça fait beaucoup, avec anticommunisme pour seule feuille de route.

Cette ASALA n’a rien d’une amicale bouliste, s’étant rendue coupable de 84 attentats ayant causé la mort de 46 personnes. Leur fait d’armes majeur ? La pose d’une bombe à l’aéroport d’Orly au guichet de la Turkish Airlines, le 15 juillet 1983. Bilan : huit morts. Tout cela peut se plaider à condition d’avoir du talent. Ça tombe bien, Patrick Devedjian en a.

En 1992, notre homme se distingue encore en étant l’un des rares parlementaires du RPR à voter en faveur du traité de Maastricht. Il sera encore de ceux qui, peu après, rallient Édouard Balladur. Sauvé des eaux par Jacques Chirac en 2002, il devient sarkozyste du premier cercle, zèle qui ne sera pas récompensé en 2007, son nouveau champion lui préférant Rachida Dati à ce poste de garde des Sceaux qu’il convoitait tant.

« Je suis pour un gouvernement d’ouverture, y compris aux sarkozystes, c’est tout dire ! » lance-t-il alors. Une fois de plus, l’amoureux déçu. Qui accuse le coup venu de son ami Nicolas, peut-être encore plus durement que ceux reçus, naguère, par ses amis d’Occident.

Mai 68 a commencé par une descente d’Occident à Nanterre, faculté située sur le territoire des Hauts-de-Seine dont il présida le conseil, de 2007 à sa mort. On n’échappe jamais vraiment à son passé.

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dimanche, 29 mars 2020

Confinés et cons finis

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Par Philippe David

Le moins qu’on puisse dire est que le drame du coronavirus aura au moins eu le mérite de mettre en avant nombre d’incuries françaises qui durent et perdurent au fil des années et que le fameux « nouveau monde » n’aura pas fait disparaître.

Charles Buzyn et Agnès Pasqua

Commençons par le commencement, lorsque le 21 janvier Agnès Buzyn a affirmé que « le risque d’introduction en France – du virus – est faible mais ne peut pas être exclu, d’autant qu’il y a des lignes directes avec Wuhan » (épicentre de l’épidémie à l’époque). Charles Pasqua, sors de ce corps ! Ce bis repetita du nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière française faute de visa pouvait amuser venant d’un ancien directeur commercial chez Ricard. Il est totalement pathétique venant d’un médecin. 

Les choses commençaient bien mal et n’allaient pas s’améliorer, démontrant  l’impuissance voire même l’inconscience publique. Ainsi, comment a-t-on pu laisser venir à Lyon le 26 février, un mois plus tard, 3000 supporters de football venant du nord de l’Italie ? Pensait-on que les humains rentreraient et que les virus resteraient à la frontière en attendant le retour de leurs malheureux porteurs ? Ne savait-on pas déjà que l’épidémie empirait jour après jour de l’autre côté des Alpes ? Les mêmes qui ont laissé faire ça nous disent aujourd’hui, pour justifier le confinement, que les virus sont transportés par des humains. On est heureux d’apprendre qu’ils aient enfin compris ça…

Alors quoi, t'es ministre et tu mets pas le masque...

Et pour aller de Charybde en Scylla, quelle n’a pas été la surprise de la population d’apprendre, outre le gel hydroalcoolique, qu’il n’y a pas de masques, même pour nos soignants qui mettent leur peau en jeu tous les jours et qui ont déjà perdu cinq des leurs, ni pour le reste de la population, en particulier les professions qui travaillent encore et sont au contact de public. L’inénarrable Sibeth Ndiaye a d’ailleurs justifié le manque de masques en affirmant que « même en étant Ministre, on ne sait pas utiliser un masque » ! Nabilla archi-battue avec son « t’es une fille et t’as pas de shampooing » !

Et on n’avait pas encore tout vu puisque, entre temps, Edouard Philippe avait annoncé aux Français le samedi 14 mars au soir qu’au nom de la lutte contre l’épidémie il fallait fermer tous les commerces non essentiels sine die mais, en même temps oblige, qu’il fallait impérativement aller voter le lendemain. Tout ça pour reporter deux jours plus tard le second tour des municipales à une date ultérieure non encore connue, même si a priori ce sera le 21 juin. Alfred Jarry sors de ce corps, bienvenue au Royaume du bon Père Ubu !

Confinement à géographie variable

Enfin pour que la fête soit complète, il fallait bien que les médias politiquement corrects y mettent du leur en mettant en cause le Professeur Raoult, une sommité de la médecine, qui a testé un traitement qui pourrait peut-être donner des résultats encourageants contre le COVID-19. On a ainsi pu voir avec consternation sur le service public de télévision Patrick Cohen donnant une leçon de virologie au Professeur Raoult. Au rythme où vont les choses, Franck Ribéry expliquera sous peu le VIH au Professeur Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, sur France 5 dans « C’est à vous ».

Pour conclure, le confinement qui devrait être total est devenu aux yeux des Français une vaste fumisterie quand on voit son absence de respect à Barbès ou à Saint-Denis comme l’a montré le journal suisse Le Temps, tandis qu’à Falaise la gendarmerie a verbalisé une famille qui rentrait des obsèques de sa mère et de sa grand-mère. Deux poids, deux mesures ! Il est devenu une telle plaisanterie que Muriel Penicaud s’est vantée d’avoir conclu un accord pour remettre les chantiers du BTP au travail puisque, c’est bien connu, les électriciens, maçons ou plaquistes ne peuvent pas être touchés ni transmettre le coronavirus.

Bref le pays est aujourd’hui vraiment coupé en deux avec d’un côté les confinés et de l’autre les cons finis…

Source : lettre de Causeur

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Mécanisme européen de stabilité : la France ne doit pas accepter le “pacte faustien” de l’Union européenne !

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Bernard Monot Valeurs actuelles cliquez là

Ancien député européen de Debout La France, stratégiste économique, Bernard Monot tire la sonnette d’alarme : alors que l’on pensait la France libérée du joug budgétaire de la Commission européenne à la suite de l’annonce récente de la présidente Ursula von der Leyen de l’activation de “la clause de souplesse budgétaire”, notre pays s’apprête à passer sous tutelle budgétaire totale du funeste Mécanisme européen de stabilité (MES). Tribune.

Pendant que l’opinion publique est très préoccupée, à juste titre, par la catastrophe sanitaire du coronavirus, il règne au plus niveau de l’Etat comme un esprit de piraterie contre les Français. Certes, en apparence le gouvernement d’Edouard Philippe semble faire preuve de bienveillance pour endiguer à court terme, l’aggravation de la crise économique, avec une garantie bancaire de l’Etat de 300 milliards d’euros pour répondre aux demandes de crédits des agents économiques aux difficultés de trésorerie préjudiciable à l’activité et à l’emploi et les 45 milliards d’euros de mesures de soutien budgétaire à l’économie réelle par reports de charges fiscales/sociales et de refinancement des stabilisateurs automatiques pour soutenir la demande/ consommation (les revenus des ménages) et l’offre /production (la main-d’oeuvre).

Mais il apparaît, à y regarder de plus près, qu’à la faveur de cette catastrophe sanitaire du Covid-19 se prépare de manière silencieuse et dilatoire dans les coulisses du gouvernement français, de l’Eurogroupe et du Conseil européen du 26 mars 2020, un « coup d’état financier » volontaire de l’Union européenne contre la France. Nous pensions la France libérée du joug budgétaire de la Commission européenne à la suite de l’annonce récente de la présidente Ursula von der Leyen de l’activation  de « la clause de souplesse budgétaire » qui a suspendu la supervision fédérale (Pacte de Stabilité, TSCG, Semestre européen...) sur les pays européens. Mais il ne fallait pas crier victoire trop tôt. Nous découvrons avec effroi que l’Europe de Bruxelles profite de la désorganisation générale pour renforcer son fédéralisme sur les états membres.        

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Telle la miséreuse Grèce, sous diktats de la troïka européenne (CE, BCE, FMI) depuis 2012, la France s’apprête à passer sous tutelle budgétaire totale du funeste Mécanisme européen de stabilité ou MES (ayant le statut de traité - Lois n° 2012-323  et n° 2012-324 du 7 mars 2012) et prétendument appelé fonds de sauvetage de la zone euro. Le MES, cette « usine à gaz » européiste, dominée majoritairement par des dirigeants allemands, est un futur instrument institutionnel de torture sociale des peuples et sera un véritable régime de totalitarisme financier pour le pays qui l’adoptera.    

Cette pseudo-aide financière du MES (dite « ECCL », pour ligne de crédit assortie de conditions renforcées), implique en échange des « réformes structurelles » drastiques sous la supervision des euro-technocrates de Bruxelles et Francfort – tout comme la troïka avec la Grèce. En l’espèce, il ne s’agit rien d’autre qu’un véritable pacte politique faustien.

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Pour son indépendance nationale, la France doit refuser le « confinement financier » du MES et rapatrier son pouvoir de contrôle bancaire et financier dans l’Hexagone.                                                                                                                                                   
 
De plus, cette fausse aide serait insignifiante en montant (maximum 45 milliards d’euros pour la France) qui bizarrement correspond aux 45 milliards d’euros de mesures de soutien budgétaire du gouvernement. D’ailleurs, curieusement l’Allemagne avec ses excédents budgétaires ne devrait pas recourir à ce « gendarme macro-financier » pour elle-même mais la chancelière l’encourage pour les pays européens du sud. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Quant à la population italienne très bien informée des dangers réels de soumission à ce nouveau fléau euro-fédéraliste, refuse majoritairement le MES.

Nos compatriotes doivent exiger du Parlement français qu’il s’empare de ce sujet hautement politique pour avoir un débat démocratique légitime et de l’exécutif français (Macron, Philippe, Le Maire) qu’il sursoit au déclenchement du MES. Au contraire, nous réclamons au Président Macron de désengager la France du MES par dénonciation du traité et de récupérer notre contribution financière inutile (16 milliards d'euros sur le capital « libéré »), sans aucune condition, ni contrepartie.

Si ces revendications populaires restent vaines, les Français patriotes considéreront l’engagement politique de la France dans le MES comme une tentative de « corona coup d’état » par l’UE, avec la complicité du pouvoir exécutif français. Nul besoin d’innovations fédéralistes comme ce maudit MES, ni d’euro-bonds rebaptisés pour l’occasion « corona-bonds ».

Pour son indépendance nationale, la France doit refuser le « confinement financier » du MES et rapatrier son pouvoir de contrôle bancaire et financier dans l’Hexagone. Il ne suffit pas, depuis trois jours, de se revendiquer en paroles du modèle de « patriotisme économique » pour duper les Français, il faut impérativement et en urgence effectuer des actes patriotiques sincères dans l’intérêt général de la France.

Nous, les « amoureux de la France », avons des solutions patriotes plus puissantes et à grande échelle, comme bouclier anti-dépression économique puis anti-banqueroute, pour mettre les emplois et l’épargne des français à l’abri de la « pandémie financière et bancaire » qui vient. Ce sera notre politique nationale ou le chaos.

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samedi, 28 mars 2020

L'ART DE LA COMÉDIE

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Michel Onfray cliquez ici

Le président de la République des mots.

Chacun l’aura compris, Emmanuel Macron n’est pas un bon président de la République. Il s’avère juste le président des mots, celui qui parle, parle sans discontinuer, celui qui verbigère, qui étourdit à force de paroles, qui s’enivre de mots et voudrait griser son auditoire, tous ses auditoires, avec cette logorrhée qui n’en finit pas, qui n’en finit plus. Il voulait une parole rare ? Elle est pluriquotidienne et dupliquée en éléments de langage partout serinés par ses perroquets de ministres – je ne parle pas de sa porte-parole, un précipité, au sens chimique du terme, de cette logocratie... Il avait promis la rareté de son verbe sous prétexte qu’il ne serait ni Sarkozy ni Hollande. Or, il est le premier sans l’action et le second sans la bonhomie : c’est à la fois un Sarkozy qui ne fait rien d’autre que laisser voguer le bateau maastrichtien et un Hollande méchant qui ne peut s’empêcher de cacher sa nature dès qu’il parle avec un quidam critique dans un bain de foule. Il parle sans cesse et sa parole se montre accablante, démonétisée, dévalorisée. Il n’est pas orateur, mais il croit que son pouvoir hypnotique, celui du serpent qui convoite l’oiseau, fera tomber de la branche tous ceux qui auront entendu sa rhétorique, sa sophistique. Mais il prend sa volubilité pour de l’éloquence, il croit que son amphigouri est une ligne claire, il pense que son bavardage est l’atticisme postmoderne. Il se trompe lourdement ; il trompe lourdement.

Il a beau convoquer le général de Gaulle en faisant savoir que, sur sa photo officielle, le volume Pléiade du général se trouve entre celui du pédophile Gide et celui du dandy Stendhal, il ne parvient pas à nous convaincre qu’il pourrait être en même temps de Gaulle, Gide et Stendhal. Il est juste Emmanuel Macron. Après que chacun eut obtenu la certitude qu’il n’était pas de Gaulle, suspendant mon jugement sur Gide dont j’ignore les raisons qui l’ont fait choisir, je formule l’hypothèse qu’il se confine dans le seul beylisme - un mot issu de Stendhal, dont le nom était Henri Beyle.

Qu’est-ce que le beylisme ? Léon Blum a consacré un ouvrage à cette question. C’est un mélange de culte de soi et de l’énergie, de recherche passionnée du bonheur et d’égotisme, de souci narcissique et de volonté dynamique. Je dirai : c’est l’une des modalités du dandysme. Mais le dandysme était l’apanage de l’aristocratie, même déclassée ; le beylisme, c’est juste le dandysme des petits-bourgeois en place. C’est Baudelaire pour le confiseur d’Amiens.

Cette pandémie du coronavirus aura fait ressortir, comme une vieille blessure devient une rougeur avec l’hiver, cette évidence qu’en régime maastrichtien, le chef de l’Etat ne saurait être chef de ce qui de toute façon n’est plus un Etat. Il ne lui reste plus que le pouvoir de déposer des gerbes au pied des monuments, de fleurir les tombes de chrysanthèmes, de couper des rubans et, comme au bon vieux temps de la III° république: de faire des discours ! De longs discours, d’interminables discours, de pénibles discours.

Au moins, sous la III°, il n’y avait ni prompteurs ni plumes cachées derrière le président, il n’y avait ni oreillette ni nègre appointé dans une sous-pente pour écrire les discours  - de Gaulle écrivait les siens, il les apprenait par cœur et n’avait besoin d’aucune prothèse en la matière… Il y eut Debray et Orsenna pour Mitterrand, Henri Guaino pour Sarko, Aquilino Morelle pour Hollande, jadis Sylvain Fort pour Macron avant que ce dernier ne jette la plume aux orties, on saura probablement pour quelles raisons un jour, quand il n’y aura plus de courage pour lui à le dire mais juste des bénéfices.

Au moins, sous la III°, les hommes politiques avaient été formés au latin et à ses périodes en traduisant Cicéron et Tacite. Ils savaient écrire et mémoriser parce qu’à l’école on apprenait et à écrire et à mémoriser : les dictées et l’analyse logique, l’orthographe et la grammaire, les récitations et le par cœur forgeaient des épées et de fines lames. A l’école d’après Mai 68, celle de Macron, nous n’avons plus que des couteaux à beurre sans lames et sans manches. C’est dire l’état de la coutellerie française…

Macron n’est pas même intéressant à écouter. Il annone, il déclame, il professe. Il n’a pas été nourri au verbe de Cicéron mais à celui de Brigitte Trogneux, son professeur de français devenu comme chacun sait son épouse; il n’est pas allé à l’école romaine de La Guerre des Gaules mais à celle des Jésuites de La Providence d’Amiens ; il n’a pas appris l’Histoire chez Tacite ou, mieux, chez Suétone, mais avec L’Art de la comédie d’Edouardo de Filippo qu’il a traduit, nous dit l’hagiographie, avec madame Trogneux.

Or L’Art de la comédie, c’est tout un programme auquel il est resté fidèle. Cette pièce incarne la scie musicale d’alors chez les profs fascinés par la formule du théâtre dans le théâtre : la fiction est-elle réelle, le réel est-il fiction ? "Ma pauvre dame, on n’en sait donc plus trop rien…" disait-on alors sur les estrades. Mais quand on est devenu président de la République, il est bon qu’on ait tranché ces questions existentielles d’adolescent. Or, Manu n’a pas encore tranché…

On ne peut expliquer les entrechats présidentiels qu’avec cette hypothèse que le chef de l’Etat est resté sur scène avec Madame Trogneux comme quand il avait quinze ans et qu’elle en avait trente neuf: le virus n’est rien d’autre qu’une grippette mais il faut confiner tout le monde, il faut rester chez soi mais vous devez aller voter, il faut rester confiné mais vous pouvez aussi faire vos exercices physiques, il ne faut pas fermer les frontières mais il faut les clore, on se fermera pas les écoles mais on les ferme, le virus n’a pas de passeport mais il a celui de Schengen, la maladie ignore les frontières mais on peut l’y contenir tout de même.

Dernière volte-face en date : le masque ne sert à rien mais il faut le porter. C’était le sens de l’intervention à Mulhouse dont le verbe présidentiel a commencé par nous préciser que c’était une ville d’Alsace dans la région Grand Est. Nul doute que les français auront été heureux de l’apprendre de la bouche d’or du président de la République élu au suffrage universel direct. Il fallait bien tout ça pour ça…

En décor marron de cette pièce alsacienne, on voyait un camp militaire dont il nous a été dit comment il avait été monté: "On a réalisé une grosse (sic) opération logistique avec la conception, la validation, l'acheminement et le déploiement dans des délais contraints : 24 heures pour être désignés, 24 heures pour être acheminés, 48 heures pour être déployés", affirme le chef d'escadron Nicolas, chef des opérations du RMED de La Valbonne. Du même: "On a mis 5 jours pour développer ce module. Récemment, pour mettre au point notre nouvelle antenne chirurgicale, on avait pris deux ans."

Cinq jours pour une toile de tente accueillant trente lits ! Qu’en aurait pensé Napoléon? Gageons que le chef d’escadron se verra épingler la décoration créée par l’Empereur lors d’une prochaine remise de ces breloques à l’Elysée des mains mêmes du chef des Armées, Emmanuel Macron, soldat de troisième classe…

Sûr que si l’on avait fait appel aux héros de Camping 3, le film de Fabien Onteniente, avec Claude Brasseur en généralissime, Franck Dubosc en sous-officier du génie, celui de l’Armée, et Mylène Demongeot en cantinière également responsable de la buvette du mess, le campement aurait été plus vite monté sur le parking !

On peut désormais facilement imaginer ce que serait la réponse militaire française aux premières heures d’une guerre bactériologique décidée par un pays ennemi de la France et nous n’en manquons pas! Y compromis chez les tenants de la petite guerre de ceux qui prennent leurs ordres auprès de l’Etat islamique replié en position d’attente mais toujours actif. Il doit bien rigoler Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi, le nouveau chef de l’Etat islamique, en voyant que, dans l’urgence, la France des kouffars se hâte lentement à préparer puis à aligner des lits de camp !

Où est l’équivalant du capitaine Charles de Gaulle et de sa doctrine militaire d’avant-guerre qui nous permettrait de faire face aux périls à venir ? Pauvre armée française dont le même de Gaulle écrivait dans Vers l’armée de  métier (1934) qu’elle avait taillé dans le chêne du temps la belle sculpture de l’histoire de France. Cinq jours pour mettre sur pied un hôpital miliaire de trente lits en temps de paix ! A quelle humiliation les dévots du veau d’or maastrichtien ont-ils contraint cette armée (mais aussi cette police, ce personnel de santé, méprisés pendant des mois avant cette épidémie alors qu’il se contentait de dénoncer la faillite programmée de la santé française…) pour qu’elle se dise fière de ce qui devrait entraîner sa honte ?

Pendant ce temps, les problèmes du non respect du confinement dans les banlieues est abordé place Beauvau dans une visioconférence datée du 18 mars. Le Canard enchaîné nous apprend qu’elle a permis à Laurent Nunez, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, de prendre une décision: interdit de "mettre le feu aux banlieues en essayant d’instaurer un strict confinement" !

C’est le monde à l’envers. C’est l’action de la police qui mettrait le feu aux banlieues qui refusent de respecter l’ordre public, autrement dit : qui méprisent la loi. Le confinement ne sert à rien s’il n’est pas respecté par tous, c’est le message que l’Etat français diffuse sur tous les supports médiatiques. Mais, en ce qui concerne les territoires perdus de la République, la République elle-même donne l’ordre de laisser faire à ceux qui sont censés la garantir. On ne peut mieux dire que le chef de l’Etat autorise les banlieues à contaminer à tout va qui elle voudra ! Le message est on ne peut plus clair. Le jour venu, il faudra s’en souvenir.

Le préfet du Nord aurait quant à lui expliqué que les commerces illégaux (drogue, mais probablement aussi marché noir des masques de protection…) "exercent une forme de médiation sociale". Encore un disciple d’Edwy Plenel qui va se voir épingler la breloque au veston lors du prochain 14 juillet, et ce des mains même du président de la République des mots !

Car, ce qu’il faut retenir de cette allocution de Mulhouse, outre la leçon de géographie de la France pour les nuls, outre la démonstration de camping des prouesses techniques de ce qu’il est convenu d’appeler le Génie dans l’armée, outre la dix-millième verbigération présidentielle, c’est qu’on aura vu, et c’est le seul message valable quand ce qui est dit pèse aussi lourd qu’un postillon, c’est qu’Emmanuel Macron n’apparaît plus en compagnie de son épouse en jupe courte et haut-talons, comme lors de l’hommage à Simone Veil dans la cour des Invalides, en lui tenant la main, mais seul comme un chef de guerre qui serre les mâchoires qu’il cache désormais derrière un masque.

Sur ledit masque, Sibeth Ndiaye nous disait le jour du point presse de Mulhouse : "Lorsque nous ne sommes pas malades ou pas soignants, ce n’est pas utile : il n’y a pas de raison que le président de la République déroge aux prescriptions qui sont celles pour l’ensemble de la population". Puis l’on a vu le président portant un masque… C’était un énième effet du en même temps.

En avril 2019, Sibeth Ndiaye avait dit : "J’assume de mentir pour protéger le président de la République". C’est la dernière fois qu’elle a dit une chose vraie. On ne l’y a pas repris depuis.

Pour conclure, au moins ce propos : à Mulhouse, le président a appelé à une Opération "Résilience". Encore des mots…

Car cette guerre ne fait que commencer: comment pourrait-elle générer déjà sa résilience ? Pour ce faire, il va falloir attendre les ruines qu’elle aura générées : ruine de l’Etat français, ruine de la classe politique confinée dans ses maisons de campagne, ruine de l’économie du pays, ruine de la parole présidentielle, ruine des élites, ruine de l’Etat maastrichtien, avant d’autres ruines dont on saura lesquelles dans deux ou trois mois. A cette époque seulement on pourra parler de résilience. Mais il faudra que les animaux sortis des cages où on les aura confinés pendant des mois entendent ce langage alors qu’ils retrouveront la liberté en bandes, en hordes, en meutes. La résilience est toujours minoritaire. Car ce qui fait bien plutôt la loi en pareil cas, ce sont les pathologies et leurs effets diffractés dans la vie concrète.

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vendredi, 27 mars 2020

LE NOUVEAU NUMÉRO DE LA REVUE "ÉLÉMENTS" EST SORTI

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jeudi, 26 mars 2020

Comment en sortir ?

Par Natacha Polony

natacha-polony-marianne-immigration.jpgA qui appartient la décision en temps de crise ? Les citoyens savent combien la parole des scientifiques doit être écoutée dans une situation où ils sont censés avoir les armes que nous n’avons pas. Pour autant, est-ce si simple ? Nous voyons que les médecins eux-mêmes sont divi- sés. Pis, nous découvrons que certains peuvent être guidés par leur ego ou par quelque vieille querelle. Le débat mondial autour de l’usage de la chloroquine prend des allures de guerre de tranchées idéologique. S’il est vrai que nous sommes en guerre, faut-il respecter les procédures habituelles ou parer au plus pressé, tenter des choses, accepter les risques ? C’est là que le politique reprend le pas sur le discours d’experts, pour assumer au nom des citoyens les choix difficiles mais allant dans le sens du bien commun.

Encore faut-il que le discours politique ne se dissimule pas derrière les données des experts pour habiller ses incuries. Les réactions de panique de ces gens se précipitant sur la chloroquine, quitte à priver les malades dont elle est le traitement habituel, et au point de se tuer par des surdoses, ont quelque chose de consternant. Mais elles sont le résultat des errances d’un pouvoir politique qui semble naviguer à vue et maquiller par des considérations sur l’inutilité des masques et des tests la pénurie dont il n’est certes pas directement responsable mais qu’il n’a pas su compenser au moment où l’évidence d’une pandémie se dessinait.

Tester massivement

Expliquer après coup comment il aurait fallu faire ne servirait à rien. Il est difficile de prévoir l’avenir. En revanche, on peut essayer de sortir au plus vite de cette crise. Et il existe pour cela des exemples. Ceux des pays qui ont agi différemment, qui ont choisi de tester massivement pour éviter la stupidité de voir se promener dans la nature des dizaines de milliers de malades asymptomatiques. L’étude froide et objective des courbes de contamination et de décès plaide en ce sens. Un tel changement de doctrine serait d’autant plus urgent que les injonctions contradictoires du gouvernement français risquent fort de nous mettre dans une situation inextricable. « Restez chez vous », mais « allez travailler » dans les domaines essentiels, alors même que, évidemment, personne ne définit ces domaines essentiels. La panique gagne, les droits de retrait se multiplient, et l’acheminement des denrées va se révéler de plus en plus compliqué. Et voilà comment une économie se bloque, amplifiant encore la panique. C’est ce genre de phénomène qu’il faut éviter tant qu’il en est encore temps. Cela va nécessiter de l’organisation, de l’anticipation, et une mobilisation collective qui aille plus loin que la reconnaissance envers les soignants. Mais chacun retournera travailler s’il a l’impression que la puissance publique le protège et lui fournit ce qu’il faut pour qu’il ne se mette pas en danger. Les masques et les tests sont le nerf de cette guerre, que nous abordons désarmés.

Source : Marianne 26/03/2020

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mardi, 24 mars 2020

Que ferons-nous de cette épreuve ?

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Par Sylvain Tesson

Le général Gallet avait commandé la lutte contre l’incendie de Notre-Dame. Il pourrait être chargé de diriger une cellule de crise au temps du virus. Dans les deux cas, lutte contre la propagation. On dit d’ailleurs : « confiner un feu ». Un plan blanc a été déclenché. Médecins, soignants et infirmiers se pressent aux postillons comme les pompiers aux flammes. Ils montent au front, vêtus de blanc. Ils ne décrochent pas. L’héroïsme n’a pas changé de défini- tion : sacrifice de soi. La nation se rend compte qu’elle dispose de ces corps qui acceptent de « sauver ou périr ». Nos sociétés sont bien outillées pour les catastrophes. Ainsi des époques. Dans l’histoire de France, il y a eu des temps bâtisseurs (XIIe siècle), conquérants (Premier Empire), artistiques (Belle Époque). À présent, nous sommes doués pour éteindre les brasiers. La dégradation de l’ordre ancien s’accompagne de l’augmentation des moyens d’urgence. Reconnaissons cela à la modernité : nous savons nous activer sur les décombres. Définition du progrès : amélioration des services de réparation du désastre.

(…) Que ferons-nous de cette épreuve ? Comme je suis naïf, je me dis que les passagers du train cyber-mercantile se livreront à un aggiornamento. Les civilisations s’étaient fondées sur quelques principes : séparation, séclusion, distinction, singularisation, enracinement. Confinement, quoi. Quelques décennies ont balayé cela au nom d’une idéologie : le globalisme égalitaire préparatoire à la grande braderie. La propagation massive du virus n’est pas un accident. C’est une conséquence.

On se rend compte soudain d’évidences oubliées. Énumérons-les. Rester chez soi ne veut pas dire haïr son voisin. Les murs sont des membranes de protection et pas seulement des blindages hostiles. Ils sont percés de portes, on peut choisir de les ouvrir ou de les fermer. Lire ne veut pas dire s’ennuyer.

Autre découverte : l’action politique n’est pas morte. Nous pensions que l’économie régentait seule le parc humain. Les ministères des Affaires étrangères étaient devenus des chambres de commerce pour reprendre le mot de Régis Debray. Soudain, réactivation de la décision d’État. Divine surprise ! Alors que nous pensions la mondialisation « inéluctable » (c’est le mot favori des hommes politiques, blanc-seing de leur démission !), nous nous rendons compte que l’inéluctable n’est pas irréversible et que la nostalgie peut proposer de nouvelles directions ! Soudain, le président annonce la fermeture des frontières de Schengen et confine sa population. Il est donc possible de décider de décider. Devant la prétendue inéluctabilité des choses, le virus du fatalisme possède son gel hydroalcoolique : la volonté.

« En marche ! » est finalement un merveilleux slogan, une fois accompli le demi-tour.

Extrait de l’entretien de Sylvain Tesson avec Vincent Trémolet de Villers pour le Figaro 20/03/2020

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lundi, 23 mars 2020

Entretien avec Hubert Védrine

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Ancien secrétaire général de l’Élysée de François Mitterrand, Hubert Védrine ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2002 incarne, par son pragmatisme et son réalisme, sa finesse d’analyse et sa connaissance des dossiers internationaux, une voix qui compte dans la diplomatie, et est apprécié tant à droite qu’à gauche. Lui qui déplore depuis des années l’absence de véritable « communauté internationale » et l’effacement exagéré des États nations analyse ce que la crise du coronavirus révèle d’une mondialisation qui a été essentiellement, jusqu’ici « une déréglementation financière et une localisation des productions industrielles là où les coûts salariaux étaient les plus faibles ». Pointant du doigt un mode de vie qui se traduit par « une mobilité permanente, sans limite ni entraves » et un tourisme de masse, Hubert Védrine évoque les leçons à tirer et les changements à opérer après cette crise sanitaire inédite.

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Source : Le Figaro 23/03/2020

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vendredi, 20 mars 2020

Les « quartiers ethniques » se fichent du confinement

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Paul Vermeulen

Pour les autorités, le confinement est le meilleur moyen pour limiter la violence du pic de l’épidémie ainsi que l’engorgement des hôpi- taux et le nombre de décès. Un anesthésiste réanimateur de la Pitié Salpêtrière déclarait mardi soir sur LCI que la France peut gérer 6 000 malades en réanimation, jusqu’à 12 000 en bloquant tous les hôpitaux. Il précisait aussi qu’en cas d’échec du confinement, l’estimation serait de 100 000 à 150 000 malades devant être mis en réanimation. Commentaire : « Ça, on ne sait pas faire. On entre tous dans un autre monde, là. »

« Tous » ? Pas sûr, à voir ce qui remonte déjà des ban- lieues et de certains quartiers. Qui pense que le confine- ment va être respecté dans ces endroits ? Mercredi 18 mars en soirée, une fois n’est pas coutume, les médias officiels montraient des images de quartiers pari- siens dont les populations ne respectent rien. Ce sont les mêmes que d’habitude : les territoires perdus de la République, où la sécession évoquée par François Hollande puis par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, le jour de sa démission, est déjà effective.

Quels quartiers ? La Goutte-d’Or, Château Rouge, Barbès à Paris. Une épicerie pillée à Trappes aussi. Les images de Paris montrent l’absence d’Européens blancs, la dominante de populations d’Afrique noire ou musulmane, sauf les policiers qui tentent de convaincre les gens de « rentrer chez eux ». Personne n’obtempère. Pourquoi ? Ces gens, quoi qu’en disent les idéologues, ne sont pas Français. Ils se fichent donc des directives de la République et sont en cela habitués depuis l’école où, jeunes, ils n’écoutaient pas les enseignants.

Le même jour, à Lyon, dans le quartier de la Guillotière, à 19 heures, une quarantaine de dealers « issus de la diversité » accomplissaient leur « devoir » : la vente de drogues. Dans la même ville, des vendeurs de masques volés ont été observés mardi et mercredi. Ce n’est que le début, ainsi que le montrent des images du syndicat Synergie-Officiers : deux voitures des forces de l’ordre interviennent dans un quartier, les « jeunes » refusent d’obtempérer en insultant les policiers qui n’arrivent pas à les convaincre. En somme, c’est à eux qu’est intimé l’ordre de « rentrer chez eux ». Les policiers ont ainsi été obligés de repartir, penauds. Pendant ce temps, à Elbeuf, le même genre de population organisait mardi soir un barbecue géant impliquant une cinquantaine de personnes. Une de ces fêtes habituelles sur les toits de cités aux populations uniquement musulmanes et issues d’Afrique du Nord, ce qui est déjà illégal. La police est intervenue et la situation a dégénéré, avec des attaques au mortier. Il a fallu une heure de combats pour que la situation s’apaise, sans que les « jeunes » rentrent chez eux. La réalité : ces gens ne se voient pas comme Français et pensent que le virus ne les concerne pas. Nul doute que leurs malades se précipiteront cependant vers des hôpitaux dont le manque de moyens est aussi lié à leur mode de vie d’assistés.

Source : Présent 20/03/2020

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jeudi, 19 mars 2020

HAUTE TRAHISON !

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Michel Onfray cliquez ici

Buzyn, sa vie, son œuvre

En publiant un article (le 17 mars 2020) sur elle, le journal Le Monde vole au secours d'Agnès Buzyn, ex-ministre de la Santé qui a quitté le bunker du commandement général alors que, selon ses propres aveux, la guerre était certaine, qu'elle ferait quantité de morts et qu'elle se disait la seule à le savoir !

Or, les Français ne sont pas débiles : ils savent que ce qui s'écrit dans un journal se discerne bien plutôt entre les lignes que dans ce qui s'y trouve explicitement écrit.

Quelques phrases retiennent donc mon attention dans ce publireportage qui sauve (un peu) la dame et accable (beaucoup) Macron et les siens, comme si elle n'en avait jamais été. D'abord cette entrée en la matière : "Je me demande ce que je vais faire de ma vie."  Ensuite, le plat de résistance : "Je n’ai plus de boulot." Enfin, le dessert, c'est une interrogation de la journaliste : "Si elle est encore à ce poste en 2022 et que Macron échoue, confie-t-elle à des proches, que restera-t-il de sa réputation ?" Pauvre petite fille riche...

Détaillons...

La dame n'a plus de boulot ?

Au mieux, soyons charitable, n'invoquons pas le pire, on lui souhaite juste de ne pas contracter le coronavirus contre lequel elle n'a rien fait, alors qu'elle en avait les moyens, tout en prétendant, toujours immodeste : "Je pense que j’ai vu la première (sic) ce qui se passait en Chine" ! Autrement dit : dès décembre 2019 ! Quel culot...

Voilà très probablement la raison pour laquelle, éclairée par cette science prémonitoire, le 24 janvier, soit un mois plus tard, l'année suivante, cette dame dit : "Le risque de propagation du coronavirus dans la population est très faible." Quel cynisme ! C'est celui d'un serial-killer sans foi ni loi ! Sinon celui d'un apprenti génocidaire, on en reparlera le temps venu...

La jurisprudence Chevènement permet toujours de démissionner et, le jour dit, de convoquer la presse en expliquant les raisons de son départ du gouvernement. La morale y trouve son compte en même temps que la politique qui manifeste alors sa noblesse.

Or, y rester, c'est cautionner le gouvernement et s'en trouver solidaire. Il ne sert à rien, une fois qu’on a foiré les élections municipales de Paris, après avoir aussi perdu son poste de ministre, comme le renard et les raisins, de retrouver soudainement son intelligence en même temps que sa liberté de parole ou sa raison, sinon un zeste, mais vraiment un tout petit zeste, de morale : avec son silence complice et ses mensonges, des gens sont morts et la contamination s'est répandue à la vitesse d'un feu de forêt estival. On imagine que, si Griveaux n'avait pas été pris la main... disons dans le sac, la dame serait toujours ministre et tout autant mutique, voire, pire, qu'elle continuerait à délivrer les messages de propagande du gouvernement du genre : "Dormez je le veux" !    

Ne pas démissionner, quand on prétend savoir ce qu'elle dit aujourd’hui connaître depuis un trimestre, à savoir que ce serait brutal et mortel, généralisé et violent, c'est clairement se montrer solidaire de l'action gouvernementale en jouant Macron contre le peuple, son petit poste contre la santé publique, sa carrière contre la vie des gens, son statut contre les Français, ses prébendes contre les plus faibles - je songe aux personnes âgées, aux malades immunodéprimés, donc aux cancéreux, aux malades atteintes du sida, et autres victimes de la vie qui vont perdre la leur dans des hôpitaux dépourvus des moyens de faire face. Le chef de l'État parle de guerre, mais il envoie au front des soignants désarmés, sans même un masque protecteur à quelques centimes alors qu’ils sont au contact de la mitraille... Quand il s'agissait de bombarder en vain la Syrie, Macron trouvait alors de l'argent en quantité.

En ce sens, cette dame avait bien sa place chez Macron : sa morgue contre les personnels de santé qui lui demandaient depuis des mois de sauver l'hôpital public, son mépris des revendications des gens des métiers de la santé, tout cela l'a montrée telle qu'elle était, telle qu'elle est, et telle que l'éternité ne la changera pas : c'est une cynique carriériste. Son CV est rempli de postes de pouvoir et de puissance: on n'obtient jamais ces aubaines sans mettre un peu, beaucoup, sinon passionnément, la morale de côté. Plus le poste est élevé, plus ils sont collectionnés et plus la morale a été congédiée... La dame connait bien la chanson, elle la chante depuis bien longtemps.

La dame ne sait plus ce qu'elle va faire de sa vie ?

Qu'elle prie Dieu, qui n'existe pas, pour qu'après cette pandémie dont elle prétend qu'elle avait les moyens d'en ralentir la propagation sans en avoir rien fait, elle ne se retrouve pas à devoir donner des comptes au peuple français amputé des milliers morts qu'elle aura sur la conscience. Elle pourra toujours donner une seconde vie à la phrase de Georgina Dufoix quand elle fut impliquée dans le scandale du sang contaminé et qui se disculpait en affirmant qu'elle était "responsable mais pas coupable". Pas sûr que cette fois-ci, ceux qui auront connu les joies du confinement, parfois sans disposer de confortables résidences secondaires en province pour s'y replier, ou qui auront perdu un proche, s'en contentent alors...

Il existe des juridictions pour cela. Il faudrait demander aux juristes. Il faudra... Trahison ? Haute trahison ? Haute cour de justice ? Quand sera venue l'heure des bilans, ceux qui auront failli auront des comptes à rendre. Macron a raison de dire qu'après cette épidémie, ce ne sera plus comme avant ; mais il n'imagine probablement pas ce qui pourrait lui être réservé, à lui et aux siens, dans cet après !

Cette dame prétend, la queue entre les jambes : "Je dis toujours Ministre un jour, médecin toujours. L’hôpital va avoir besoin de moi. Il va y avoir des milliers de morts."

Je ne m'avance guère, n'étant pas bien sûr que cette dame redevienne de ces médecins du rang qu'elle a méprisés quand ils lui demandaient pacifiquement de sortir la santé française du trou dans laquelle elle et la politique maastrichtienne qu'elle défend l'ont jetée ! Qui peut croire une seule seconde qu'elle pourrait retrouver le chemin du travail au contact d'une kyrielle de malades avec des collègues accorts ?

Car cette dame est un apparatchik de la santé, c'est pourquoi d'ailleurs elle tente de sauver sa peau en geignant aujourd'hui, en larmoyant, en pleurant : elle trouvera à se caser dans une sinécure bien payée... Voici ce que dit son long CV : "présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l'Institut national du cancer (2011-2016), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (2016-2017)". Qui peut croire qu'avec un pareil passé cette dame se retrouvera à la rue ?

D'autant que son second mari (le premier était l'un des fils de Simone Veil), Yves Lévi, a été nommé directeur de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans des conditions, qui, semble-t-il, n'ont pas été très claires, puisqu’il a été obligé d'y renoncer afin d’éviter l'accusation de conflit d'intérêt. Qu'à cela ne tienne : il a ensuite été nommé Conseiller d'État en service extraordinaire sur proposition du ministre de la justice, une certaine Nicole Belloubet.  

Madame Buzyn n'est donc pas encore sous les ponts...

La dame se demande ce qui va rester de sa réputation ? Probablement pas grand-chose de bien, mais pour ce faire, il eut fallu y songer un peu plus tôt...

Par exemple fin décembre de l'an dernier, début janvier de cette année, en expliquant au chef de l'État et au Premier ministre que, puisqu’elle avait compris avant tout le monde que le pire allait advenir, elle ne pouvait cautionner la politique suicidaire d'Emmanuel Macron en la matière - je rappelle, pour mémoire : affréter des avions avec l'argent du contribuable pour aller chercher les expatriés en Chine, les mettre en quarantaine dans des municipalités sans en avertir les élus, envoyer les militaires responsables de ce rapatriement non pas en quarantaine mais en permission après leur mission, probablement générer ainsi le malade zéro dans la Grande Muette qui le restera, exposer la population française donc, laisser se tenir une rencontre sportive entre Italiens et Français, envoyer le 19 février dix-sept tonnes de matériel à la Chine (équipements médicaux, combinaisons, masques, gants, produits désinfectants qui aujourd'hui font défaut...) pour lutter contre leur épidémie, adjurer la population à ne pas sortir de chez elle tout en invitant quarante-huit millions d'électeurs à aller voter au premier tour des municipales dans les 35.000 communes françaises, beugler partout que le virus ignorait les frontières et qu'il n'avait pas de passeport, avant de déclarer quelques semaines plus tard qu'en fait il en avait bien un, mais que c'était le passeport de Schengen, décréter le confinement, sans utiliser le mot, en interdisant aux familles et à leurs amis d'enterrer un défunt mais, en même temps, autoriser le travail des artisans et les sorties que chacun peut s'octroyer en signant un ausweis attestant qu'il effectue... de l'exercice physique !

Le nom de cette dame risque d'être associé au pire: sollicitée jadis par François Hollande, puis par François Fillon, embauchée finalement par Emmanuel Macron, elle grossira la longue liste des cyniques qui faisaient passer leur carrière et leur idéologie populicide avant l'intérêt général et le bien public. Elle ne sera, hélas, pas seule.

Pour faire partie de ceux dont le patronyme aurait pu scintiller au firmament des gens bien, sans plus, je ne parle même pas d'héroïsme, il lui aurait juste fallu préférer la morale à sa carrière, l'éthique aux affaires, la vertu aux petits arrangements, la grande médecine, celle de la santé publique, à la petite politique politicienne, celle des intérêts particuliers, les petites gens à son immodeste personne.

Cette dame a "des convictions de gauche" écrit la journaliste du Monde. C'est drôle, ça n'est pas du tout l'idée que je me faisais des convictions de gauche - et voilà une fois de plus cette famille politique aux avant-postes des scandales dont le peuple fait les frais.  

Hypothèse : il lui aurait suffi, en janvier, après en avoir informé Macron & Philippe qui, dit-elle, ne faisaient rien de ses prétendues objurgations, de dire publiquement ce qu'elle savait, puis de dénoncer la surdité et l'aveuglement, donc l'impéritie, du chef de l'État et de son premier ministre ; dans la foulée elle aurait démissionné de son poste de ministre de la Santé, mais sans pour autant courir la gueuse municipale : elle eut alors été une conscience morale. Comme son ex-belle-mère.

A l'inverse, en choisissant de se taire, certes elle a perdu son travail et son poste, elle s'en plaint d'ailleurs dans le quotidien du soir non sans vergogne, alors que d'aucuns seront des milliers à perdre la vie. A l'évidence, avec un peu de vertu, elle n'aurait pas arrêté l'épidémie, mais elle aurait épargné des vies, ce qui aurait suffi pour sauver sa réputation...  C'est raté et ce dans les grandes largeurs.

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mercredi, 18 mars 2020

Les propos de Buzyn : irresponsables, scandaleux et criminels !

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Olivier Piacentini

Voila donc Madame Buzyn qui met en cause le gouvernement, après avoir mis en cause la mairie de Paris.

Alors que la France s’apprête à vivre la pire épreuve qu’elle ait connu depuis l’après-guerre, alors que la mort rode dans nos villes, nos villages, alors que le peuple fait preuve d’esprit de sacrifice, de courage et de solidarité, voilà que ceux qui nous gouvernent, et sont censés nous guider dans cette terrible épreuve, s’écharpent en public. Et nous démontrent qu’à la différence des Français, ils n’ont aucune dignité, aucune retenue, mais aussi aucune vision réaliste des événements, aucune perspective sur la tragédie qui se noue.

Madame Buzyn s’est dite, dans un journal, effondrée au sortir de la campagne des municipales à Paris, à tel point qu’elle s’est mise à pleurer en rentrant chez elle de la soirée de dimanche : on n’a pas compris si c’est la situation du pays, ou la claque électorale qu’elle a essuyée, qui l’a mise dans cet état. Plus grave, Madame Buzyn a révélé avoir prévenu le gouvernement, dès le 11 janvier de la nécessité d’annuler les élections compte tenu de l’ampleur prévisible de l’épidémie.

Pourtant, elle a déclaré, le 24 janvier, que le risque de propagation de l’épidémie en France, depuis la Chine était quasi nul. De deux choses l’une : soit Madame Buzyn dit vrai, et le gouvernement est donc coupable d’une inconséquence gravissime, qui appelle sanction, soit elle ment, et elle mérite de passer directement devant les tribunaux d’exception, pour mise en cause du gouvernement en période d’état d’urgence.

Concernant Madame Buzyn, que d’aucuns trouvaient compétente, la femme de la situation, je voudrais rappeler ceci : elle a remplacé au pied levé Griveaux le 16 février suite à sa grotesque démission. Elle a ce faisant abandonné la santé des Français, au moment où elle était en danger mortel, et alors que, selon ses propres déclarations, elle avait conscience à ce moment là de l’ampleur de la catastrophe a venir, et que ces élections seraient « une mascarade ». Que penser de son attitude, dans ce cas, elle qui a préféré se prêter à « une mascarade », plutôt que de se tenir au secours de la santé des Français dans ces circonstances ?

Le 24 février, Madame Buzyn, en pleine campagne, critique la Mairie de Paris, selon elle mal préparée face à la montée en puissance de l’épidémie de coronavirus. Polémique que les adjoints de Madame Hidalgo ont soutenu, affirmant avoir réclamé en vain du ministère de la Santé un plan global pour préparer le choc sanitaire. Ils ont montré des lettres en ce sens, ainsi que d’autres courriers où ce sont eux qui délivrent un ensemble de consignes aux hôpitaux, cliniques et professionnels de santé en l’absence de tout plan émanant du Ministère, dirigé à l’époque par Agnès Buzyn.

Voila donc Madame Buzyn qui met en cause le gouvernement, après avoir mis en cause la mairie de Paris. Mais n’est ce pas elle qui a abandonné sa mission en pleine tempête, et alimente sans vergogne, à présent qu’elle a perdu à la fois son ministère et la mairie, de basses polémiques alors que la France entière est au supplice et dans l’angoisse ?

Comportement indigne et gravissime en la circonstance. Car il met en cause directement le gouvernement, au moment où la confiance est plus que jamais indispensable pour tenir le choc, et alors que le gouvernement lui même est critiqué sur sa gestion de la catastrophe. Car si on a pris dès lundi des mesures drastiques, en ayant l’air de faire la leçon aux Français, cela ne fera pas oublier la légèreté et les atermoiements qui ont précédé, jusqu’au dernier moment : Macron au théâtre, pour montrer qu’il faut continuer à vivre normalement, et jusqu’au maintien du premier tour des municipales, alors qu’on appelle dans le même communiqué à rester confiné chez soi…

Les polémiques indécentes en pleine crise, et alors que les Français ont bien d’autres chats à fouetter, n’augurent pas d’une grande stature personnelle des uns ni des autres. Surtout, elles pourraient nuire à la cohésion générale pour passer ce très mauvais cap. En cela, les déclarations de Madame Buzyn sont graves, et je dirai presque criminelles, dans les circonstances présentes… Elles confirment, si besoin était, que la France a confié son destin à des gens décidément peu dignes de confiance, dans un des pires moments de son Histoire…

Source Riposte laïque cliquez ici

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Tirer vraiment les leçons de la crise sanitaire

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par Dominique Méda

La pandmie de coronavirus est un coup de semonce. La reconversion cologique de nos socits est un impratif absolu. Il faut changer de modle de dveloppement conomique, en mettant en œuvre une politique d’investissement massif dans la transition cologique et en prnant une thique de la modration.

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mardi, 17 mars 2020

ÇA COMMENCE : PREMIÈRES SCÈNES DE PILLAGES DANS LES CITÉS AFRO-MUSULMANES

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Source Thomas Joly cliquez ici

Nous savions que nous pouvions compter sur le sens civique de nos compatriotes afro-musulmans en cette période de crise sanitaire ; ils n'ont pas attendu bien longtemps les mesures de confinement annoncées hier par le Président de la République pour se livrer à l'une de leur spécialité : le vol, le pillage, la razzia.

C'est dans le riant bidonville de Trappes que, dès hier soir, un groupe de pillards a attaqué une supérette de quartier, avant de se retourner contre la police qui est intervenue pour faire cesser les vols.

Ils étaient déjà à l'avant-garde pour dévaliser avec agressivité les supermarchés, constituant des stocks délirants de produits de première nécessité (pour la revente au marché noir ?), voici qu'ils passent à la vitesse supérieure en pillant des magasins d'alimentation. L'étape suivante consistera sûrement dans l'attaque de particuliers à leur domicile pour les dépouiller de tous leurs biens.

Il fallait bien se douter, qu'en période de troubles, le « vivre ensemble » allait se transformer en véritable cauchemar pour les Français...

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Valérie Laupies privée d’une victoire par le RN : heureuse, Marine ?

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Gérard Brazon Riposte laïque cliquez ici

J’enrage ce soir car, Valérie Laupies aurait pu gagner les élections municipales à Tarascon au premier tour. Elle s’est vu barrer la route de la victoire par une liste RN concurrente placée par la volonté de Marine Le Pen dans le jeu politique de la ville.

Qui est Valérie Laupies ? J’ai écrit un article à son sujet où je louais son combat mené durant de nombreuses années. Elle a été militante du FN, conseillère régionale et fervente patriote ! Directrice d’une école, elle connaît les problèmes de l’Éducation nationale ! Mais elle aurait déplu à Marine Le Pen par ses prises de positions qui ne correspondaient pas à la pensée complexe – elle aussi – de madame Le Pen ! Particulièrement sur l’islam qui serait compatible et l’idée qu’il faut faire une différence entre islam et islamisme ! Nous savons que l’islam est un tout, et qu’il ne se divise pas. Si la plupart des musulmans qui vivent en France ignorent tout du Coran et des hadiths, qu’ils pratiquent une religion de traditions familiales, nous savons qu’ils se réislamisent façon Frères musulmans et salafistes à grande vitesse vu le terreau favorable !

Alors, pour Marine Le Pen, il vaut mieux une mairie avec à sa tête un Républicain du LR qu’une patriote ancienne militante du Front National. Il y a des stratégies politiques qui me sortent par les yeux ! Il y a des Tarasconnais patriotes qui ont voté contre leur propre idéal, à savoir, contre une patriote ayant toutes ses chances de gagner la mairie de Tarascon !

Qu’est-ce qui se passe dans la tête des militants patriotes qui obéissent bêtement au lieu de raisonner intelligemment ?

Comment se fait-il que Marine Le Pen cède à des pulsions revanchardes quand l’essentiel est en cause ?

Comment se fait-il que des responsables de la section du RN de Tarascon se soient prêtés à ce jeu de dupes, qui porte en germe le risque de faire perdre une ville à des résistants qui luttent dans le même camp, même si on ne partage pas, au détail près, absolument tout, comme l’Union des patriotes ! Ils ont sorti leurs couteaux pour poignarder des frères et des sœurs de combat patriote.

Hier soir, j’étais choqué par ce que j’appelle une trahison fondamentale, même si en contrepartie, j’ai pu me réjouir de la victoire de David Rachline au 1er tour, celle de Louis Aliot qui a de bonnes chances de gagner au 2e tour si le Coronavirus ne sert pas de prétexte à des magouilles politiciennes !

Mais je reste écœuré par les manipulations, les petites trahisons de la maison de Nanterre, les coups bas contre notre propre camp sous prétexte de règlement de comptes indignes !

Je sais, comme Robert Ménard à Béziers, Jacques Bompard à Orange, que Valérie Laupies pourrait être un bon maire au service de nos idées patriotes et je demande simplement aux électeurs du Rassemblement National de ne pas obéir aveuglement à des ordres qui nuisent à notre combat patriote !

Lire cet article sur Riposte laïque cliquez ici

Si dimanche prochain (NDLR SN : article publié le 15 mars, avant le report) le deuxième tour se déroule normalement, portez vos voix sur une patriote qui peut gagner ! Refusez les diktats et ne faites pas gagner un adversaire comme savent le faire les socialistes honteux, en se bouchant le nez. Ne votez pas contre votre camp patriote en barrant la route à Valérie Laupies ! Elle est des nôtres, ne l’oubliez pas ! Ne laissez pas un adversaire de notre cause gagner par mesquinerie d’en haut, venue de Nanterre !

11:36 Publié dans MUNICIPALES 2020, Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

dimanche, 15 mars 2020

Affaire Aylan : trois turcs condamnés à 125 ans de prison pour avoir noyé le jeune migrant en 2015

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Source NY Times cliquez là et TV Libertés cliquez ici

Trois turcs ont été condamnés cette semaine à 125 ans de prison pour leur rôle dans la noyade du jeune Aylan, dont la mort en 2015 est devenue un symbole mondial de la souffrance causée par la guerre syrienne et de la crise des migrants qu’elle a déclenchée.

La photo du corps minuscule d’Alan Kurdi, 2 ans, face contre terre sur une plage turque, avait fait la une des journaux en Europe et dans le monde entier, alimentant la sympathie et la colère du public face au sort des migrants.

Alan, dont le prénom apparaissait dans les premiers rapports avec son orthographe turque, Aylan, est mort avec son frère, Galip, 5 ans, leur mère, Rihan, et deux autres réfugiés lorsqu’un canot transportant 14 migrants vers l’île grecque de Kos a chaviré. De sa famille proche, seul le père a survécu.

En 2016, deux Syriens, Muwafaka Alabash, 36 ans, et Asem Alfrhad, 35 ans, ont été condamnés pour trafic de réfugiés dans cette affaire. Une enquête distincte a été ouverte sur les organisateurs de la traversée illégale.

La police turque recherchait trois autres suspects, qui ont finalement été capturés dans la ville d’Adana, dans le sud du pays. Un tribunal de Bodrum, le lieu de vacances populaire où les corps des enfants ont été trouvés, les a condamnés pour homicide involontaire avec intention probable dans la mort des cinq migrants.

L’agence de presse gouvernementale Anadolu a identifié vendredi les hommes comme étant Cebrail E., Ecevit Bulent G et Ali Can S. Leur rôle précis dans la mort des réfugiés n’a pas été confirmé publiquement, et l’audience finale dans cette affaire a eu lieu mercredi.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a longtemps accusé l’Union européenne de ne pas avoir envoyé les fonds qu’elle avait promis dans l’accord et de laisser son pays seul face à la crise migratoire.

Enfin, le mois dernier, la Turquie a ouvert les portes aux migrants qui veulent passer en Europe, envoyant des milliers de migrants – dont de nombreux jeunes enfants – à la frontière grecque. Cela a déclenché des affrontements avec la police grecque et a conduit à la noyade ce mois-ci d’un enfant lorsqu’un canot pneumatique transportant 48 migrants a chaviré alors qu’il tentait d’atteindre l’île grecque de Lesbos depuis la côte turque, ont indiqué les garde-côtes grecs.

NDLR SN : A l'époque les médias nous accusaient, nous européens victimes des envahisseurs, d'être des assassins et d'avoir fait mourir ce pauvre gamin ! Nous attendons des excuses dans les journaux, magazines, JT et radios ! Et bien sûr le rétablissement de la vérité !

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Le Coronavirus précipite la crise, il ne la cause pas !

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Le Covid-19 (ex-coronavirus) va-t-il engendrer une crise économique mondiale? C'est ce que prétendent certains commentateurs économiques. Il est fort possible qu’il accélère l’arrivée d’une récession et même qu’éclate une crise financière. Mais il faut distinguer facteur accélérant ou précipitant (le virus) et cause (la suraccumulation financière). Car le ralentissement dans l’OCDE était déjà engagé depuis au moins début 2019. Et pourtant nos dominants, les représentants de l’oligarchie financière, se pressent déjà pour dire : « la cause de nos difficultés est exogène, c’est un virus imprévu. La finance, et ce que nous faisons avec, n’est pas en cause ». C’est à voir... La poudre financière est là, n’importe quelle étincelle peut la faire sauter. Ainsi la capitalisation boursière des entreprises avait-elle plus que doublé depuis la crise financière, alors que le PIB mondial n’avait augmenté que trois fois moins vite sur la même période (+35% contre +113%, en dollars courants1).

Source : Les économistes atterrés

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samedi, 14 mars 2020

Vers un krach général ?

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Par Frédéric Lordon*

Jusqu’à présent cependant, les crises financières se présentaient comme des événements propres à leur sphère seulement — la sphère des marchés, des banques, etc. Or la situation présente offre ce caractère remarquable, et inédit, que la crise financière y est, non pas « isolée », mais comme la métonymie d’une multitude de crises sectorielles arrivant à synchronisation : les crises du néolibéralisme, en cours de fusion-totalisation ; l’ensemble de la construction au bord du syndrome chinois. L’hôpital, l’école, la recherche : tout comme à propos de la finance, on peut dire que le virus est le choc de trop survenant sur des institutions tellement démolies — par le néolibéralisme — qu’un supplément de tension les menace d’effondrement. S’il y a coronakrach, il ne s’agira pas « simplement » de krach financier : mais de krach général  : tout était déjà au bord de craquer, tout va craquer pour de bon.

(…) C’est bien sûr l’hôpital, en avance sur la finance, qui offre le spectacle le plus saisissant du krach général. Le néolibéralisme y a concentré ce qu’il avait de meilleur. La désorganisation est totale, la rationalité néomanagériale à son sommet d’irrationalité, tout a été méthodiquement détruit. Comme l’explique une tribune récemment parue, le bed management dont s’enorgueillissait Agnès Buzyn il y a peu encore, qui soumet l’organisation au seul critère des flux tendus et du zéro-lit-libre — comme une entreprise lean recherche le zéro-stock, puisqu’il est de soi que gérer des flux de malades (les malades sont des particules de flux) ou de pièces détachées, c’est idem  —, le bed management, donc, fait connaître toutes ses vertus : lean mais incapable de reprendre le moindre choc de charge. Bien avant le virus, le monde hospitalier se criait déjà au bord de l’effondrement ; on imagine avec. Il ne faut pas se faire la moindre illusion : le gouvernement ne récupérera ni les 3 milliards d’ISF ni quelque partie des 10 milliards de CICE pour les donner à l’hôpital, mais on peut parier tout au contraire que, l’épidémie passée, et quelques tapes dans le dos distribuées devant les caméras, l’agonie managériale reprendra son cours à l’identique.

(…) Le cas de la recherche, bien sûr est différent, mais pas moins illustratif : on a pu lire ce témoignage de Bruno Canard, spécialiste au CNRS des coronavirus (4), qui raconte les merveilles de la gestion de la recherche « par projet » : incapable de continuité de long terme, soumise aux aléas des sujets « sexy » et aux fluctuations de la mode, soumettant les chercheurs à l’inepte bureaucratie des appels d’offre. Bref : sa recherche sur les coronavirus entamée au début des années 2000 a été mise en cale sèche, privée de financement par le revirement des tendances du glamour académique-institutionnel. En matière de recherche, par définition, on ne sait jamais quoi débouche quand comment, mais on se dit tout de même qu’avec quinze ans de continuité on en saurait un peu plus. Comme à l’hôpital : sitôt la parenthèse fermée, la destruction managériale poursuivra, c’est-à-dire : on surréagira en mettant le paquet sur les coronavirus, mais en asséchant d’autres recherches dont l’utilité perdue n’éclatera que dans une décennie.

Coronakrach, le roi de tous les krachs

C’est l’état de démolition générale qui a installé depuis longtemps les conditions du krach général. On attendait juste la secousse, la voilà. Sans doute, comme à son habitude, la finance se distinguera-t-elle dans l’ampleur des destructions. Mais cette fois elle pourrait ne pas tomber seule, et l’ensemble fera alors un joli spectacle. Entre le scandale des candidats à la réa recalés faute de respirateur, et celui d’un nouveau sauvetage des banques à douze ans d’intervalle, la population ne manquera pas d’occasions de méditer sur les bienfaits de quatre décennies néolibérales. Et sur ses bienfaiteurs aussi.

(…) Ici on pense immanquablement à La guerre des mondes où de terribles puissances extraterrestres mettent l’humanité et la planète à sac, résistent aux armes les plus sophistiquées, mais sont vaincues sans crier gare par d’infimes créatures : microbes et virus précisément. Se peut-il que le coronavirus, son pouvoir accusateur, son potentiel de scandale, soit l’agent inattendu de la chute du monstre ? Coronakrach, le krach couronné, le roi des krachs, pourrait-il être d’une généralité qui étende son pouvoir de destruction jusqu’à emporter les destructeurs ?

Extraits d’un article paru dans le Monde diplomatique le 11/03/2020

(*) Frédéric Lordon est économiste, directeur de recherche au CNRS, membre des Economistes atterrés, collectif défendant une pensée économique antilibérale proche de la gauche radicale.

 

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Une fraude sociale de 30 milliards d’euros ?

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Paul Vermeulen

C’est le grand tabou de la société française, volontairement masqué par les« élites » politiques et médiatiques amoureuses de la « société ouverte » pour lesquelles la fraude sociale ne serait pas un problème grave en France et ne serait pas liée à l’immigration. Le 3 mars 2020, la réalité est revenue comme un boomerang. Le magistrat Charles Prats, interrogé en commission d’enquête parlementaire, rappelle qu’il y a des millions de cartes vitales en trop en circulation, et il évoque une fraude sociale potentielle de 30 milliards d’euros. C’est très loin des estimations d’une Sécurité sociale qui chiffre la fraude à quelques centaines de millions d’euros.

Prats aboutit au chiffre de 2,4 millions d’étrangers actifs en surnombre dans le système de la Sécurité sociale française. Des fantômes qui perçoivent des prestations. C’est l’attribution d’un numéro d’immatriculation par le biais de faux documents qui permet de frauder. La Sé- curité sociale ne demande pas de docu- ments originaux. D’après Le Figaro daté du 5 mars 2020, cette démonstration s’appuie sur « un document publié le 7 novembre : la réponse des pouvoirs publics à une question posée par une précédente commission d’enquête parlementaire. La députée Carole Grandjean (LREM) et la sénatrice Nathalie Goulet (UDI) avaient demandé au ministère des Solidarités et de la Santé le nombre de “NIR actifs”, c’est-à-dire le nombre de comptes au format spécifique aux personnes nées à l’étranger, et capables de recevoir des prestations sociales (excluant donc les cartes désactivées). » Dans le Journal officiel, l’administration recensait 12 392 865 personnes nées à l’étranger « disposant d’un droit ouvert à recevoir au moins une prestation sociale ». 12,4 millions d’assurés sociaux nés à l’étranger alors que les étrangers ne seraient « que » 8,2 millions en France selon l’INSEE.

Tous ces étrangers !

Sur les plus de 12 millions d’assurés nés à l’étranger selon le ministère concerné, 86 % auraient ainsi droit aux prestations maladie, 43 % pourraient percevoir des prestations familiales et 33 % auraient droit à la retraite. En comparant ces pourcentages aux statistiques sur les bénéficiaires d’aides sociales en France, cela donnerait 42 % des bénéficiaires d’allocations familiales ou un cinquième des retraités nés à l’étranger. Des chiffres incohérents, selon le magistrat, sauf à imaginer des comptes de Sécurité sociale surnuméraires – autrement dit une fraude de grande ampleur. C’est justement ce qui a été révélé.

Un exemple concret ? D’après France Bleu Paris, « une escroquerie en bande organisée vient d’être mise au jour le 3 mars par la police des Yvelines. Huit membres d’une même famille, soupçonnés de faux et usage de faux, blanchiment et recel d’escroquerie, ont été interpellés par la sûreté urbaine de Conflans- Sainte-Honorine, avec l’appui du GIR 78. Cette famille aurait escroqué 41 caisses d’assurance maladie, 55 mutuelles et des sociétés d’ambulances, plongeant certaines d’entre elles en très grande difficulté. » Une partie des 675 000 euros détournés a été transférée à l’étranger. La fraude sociale est un mode de vie (immigré) en France, et à l’étranger. Même France Info reconnaissait mi-octobre 2019 que « cette fraude existerait majoritairement chez les per- sonnes vivant à l’étranger ».

Prats soulève indirectement une question grave : celle de la différence entre les chiffres de l’immigration publiés par l’INSEE et ceux publiés par la Sécurité sociale. Si l’Etat est si peu fiable, quels sont les chiffres réels de l’immigration ? Ceux des descendants de migrants ? 20 % ? Les droites authentiques le disent depuis longtemps : l’immigration de masse est une catastrophe sociale et économique. Avec 30 milliards d’euros, différents problèmes qui plombent l’économie pourraient être résolus. Au choix : le « trou » de la Sécurité sociale, dont on connaît du coup la cause, la réforme des retraites, la sécurité ou l’amélioration de la lutte contre le terrorisme. Autrement dit le quotidien des Français qui se lèvent tôt, ne passent pas la journée au PMU ou dans des cafés réservés aux musulmans et interdits aux femmes, une fois les prestations perçues. L’argent dont nous parlons est simplement celui des honêtes travailleurs de nationalité française, pour leur part écrasés de taxes et d’impôts pour financer les fraudes sociales. Charles Prats le dit : la question est d’autant plus grave qu’elle est connue depuis dix ans. Alors, à qui profite cette délinquance, outre aux fraudeurs ?

Source : Présent 10 mars 2020

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vendredi, 13 mars 2020

Face aux crises, l’efficace retour des nations

Par Yvan Rioufol

riou.jpg Où est passé l’Union européenne ? Cofrontée au coronavirus qui a atteint l’Europe début février, Bruxelles en est encore à envisager une coordination des moyens. Face à la menace d’une invasion migratoire massive, encouragée par le Turc Erdogan, elle demeure pareillement empotée. Ses réponses à la crise financière qui se profile ne sont guère plus lisibles. Pourtant, les promoteurs de cette Union, tatillonne pour les petites choses, ne cessent de vanter ses mérites. Ils fusillent de mots blessants ceux qui constatent que ce club de technocrates et de faux curés aggrave la vulnérabilité des peuples, en plus de ne rien comprendre au nouveau monde qui vient.

L’UE a toujours vu les nations comme un obstacle à sa domination, et les frontières comme une contrainte à dépasser. Résultat : le Covid-19, venu de la Chone sans entraves, se balade dans la « Société ouverte » promue par George Soros et ses disciples, tandis que des « réfugiés » prêts à passer en force, rêvent d’en faire autant.et vogue la galère !

N’en déplaise aux hallucinés du mondialisme, l’addition des crises - sanitaire, migratoire, économique - doit beaucoup à la globalisation et à son éloignement des spécificités locales. Lundi, Emmanuel Macron s’est adressé aux dirigeants de l’UE : « Pour faire face au Covid-19, l’union fait la force. J’appelle nos partenaires européens à une action urgente pour coordonner les mesures sanitaires, les efforts de recherche et notre réponse économique ». Pour autant, la France suit sa propre politique. Elle n’a rien de commun avec celle de l’Italie, par exemple. Mardi, ses 60 millions d’habitants ont été sommés par le gouvernement de Giuseppe Conte de rester chez eux jusqu’au 3 avril, dans une mesure unique au monde. Pour sa part, la macronie croyait jusqu’à hier pouvoir gérer « une épidémie la plus courte possible », en misant sur la solidité de ses structures hospitalières. Le président devait en dire plus jeudi soir.

La conjonction des menaces oblige à des protections spécifiques, répondant aux réalités de chaque pays. Il est stupide de soutenir que la mondialisation n’a rien à voir avec la fulgurance de la pandémie, et que les frontières ne sont pas des protections. Après les confinements décidés par la Chine, son président a assuré mardi que le virus était « pratiquement jugulé ». Donald Trump vient de décider de fermer les États-Unis aux Européens, pour un mois. Outre Israël, qui a imposé des quarantaines à ceux venus de pays à risque, de nombreux pays d’Europe rétablissent des contrôles à leurs portes. C’est parce que l’Italie et la France n’ont pas jugé utile de procéder à temps à ces filtrages que ces deux pays ont été les plus rapidement touchés. Se souve ir de ce que soutenait le ministre des la Santé, Olivier Véran : « On ne fermera pas les frontières car ça n’aurait pas de sens ». Position confirmée le 27 février par la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye : «  Les frontières physiques n’ont pas de sens pour un virus».

En fait, le Covid-19 a une vertu : il révèle la contamination des esprits faibles par l’idéologie mondialiste. Cette dernière est plus dangereuse que le virus meurtrier, dont la survie s’annonce limitée selon les experts. Voilà des décennies que les peuples et les nations se laissent empoisonner par les convertis à la religion des droits de l’homme, qui dirigent l’Europe. Leur culte du « mêmisme » les pousse à ne plus différencier les cultures ni les civilisations. L’UE est atteinte de ce mal qui l’aveugle sur les dangers de l’offensive islamiste, qu’elle prend pour la plainte attendrissante des déshérités. Non contente de se faire insulter par Erdogan, cette Europe herbivore est prête aux accommodements avec son voisin carnivore. Angela Merkel et Emmanuel Macron se rendront ensemble à Istanbul le 17 mars afin de noter les exigences du maître chanteur, qui menace toujours de faire envahir le Vieux Continent par des hordes de malheureux. Ces humiliations munichoises sont déjà des défaites.

Sortir de là !

Le vieux monde vacille sous l’accumulation de ses bévues. Le krach boursier de lundi est une autre alerte qui pourrait remettre en cause l’excessive financiarisation de l’économie globalisée et laisser-fairiste. Il aura suffi d’une panique sur le coronavirus, rajoutée à une guerre des prix du pétrole déclenchée par l’Arabie saoudite contre la Russie, pour faire dévisser les places boursières. A rejailli, à cette occasion, le spectre d’une autre bourrasque systémique, comparable à la tempête bancaire et financière de 2008. Les choix mercantiles qui ont poussé naguère des industries françaises, en quête de profits faciles, à délocaliser leurs activités en Chine et dans d’autres pays plus rentables se révèlent désastreux. Ce capitalisme-là, soucieux de faire du fric en oubliant ses responsabilités humaines et sociales, ne peut plus être un modèle. Outre les nations et les frontières, ce sont aussi les souverainetés qui sont invitées à reprendre leur juste place. Les Etats eux-mêmes sont appelés à devenir les ultimes banquiers.

Le grand chambardement reste à mener à son terme. Il a comme précieux renforts les désordres, injustices et violences produits par un système déboussolé. Le progressisme planétaire, dont la macronie est un avatar, a enfanté des sociétés surendettées, fragiles, conflictuelles. Le héros est devenu une vieille chose ringarde, tandis que le statut de victime reste l’unique quête des communautés revanchardes. Constituées sous les vivats de l’idéologie diversitaire, ces minorités ont substitué leur tyrannie à la démocratie du nombre. Sous la pression de féministes radicalisées, Hachette vient de renoncer à publier les mémoires de Woody Allen, accusé sans preuve ni jugement d’avoir sexuellement abusé sa fille adoptive. Portés par leur sentiment d’impunité, les rappeurs Sneazzy et Nekfeu, « fiers » d’être musulmans, menacent le journaliste Pascal Praud d’« une balle dans le cervelet » sans que les protestataires protestent. Un monde agonise, étouffé par l’absurde. Vite, sortir de là !

Source : Le Figaro 13/03/2020

 
 

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jeudi, 12 mars 2020

Syrie : Turquie et Russie se partagent le terrain

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C’est peu dire que la situation au Proche-Orient et notamment les rapports de la Turquie avec ses voisins est complexe. D’autant que la Russie s’est investie aux côtés de la Syrie tout en gardant un oeil sur la Turquie. C’est donc un jeu à plusieurs bandes qui se joue avec en toile de fond les milliers de migrants qui désirent gagner le continent européen. Rencontre avec Fabrice Balanche, géographe et spécialiste de la Syrie et du Liban, maître de conférence à Lyon 2.

Source : la revue Conflits n° 26

A lire ICI

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Le nouveau cycle de la mondialisation

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Par Laurence Daziano*

L’épidémie de coronavirus, partie d’un marché de Wuhan, entraîne l’économie mondiale dans un choc d’offre et de demande, aussi majeur que celui du choc pétrolier de 1973. Mais, au- delà de l’effet conjoncturel sur la croissance de l’année 2020, le coronavirus s’inscrit dans une profonde transformation des échanges mondiaux qui ouvre une nouvelle page de la mondialisation dans la prochaine décennie.

Le coronavirus a démontré l’extraordinaire dépendance des économies occidentales à la Chine. Depuis vingt ans, la production industrielle et manufacturière a été délocalisée en Chine, à un niveau extrême pour certains produits industriels stratégiques, à l’instar des médicaments ou des équipements télécoms. Pékin est désormais la « plaque tournante » de l’assemblage industriel mondial, que ce soit pour un smartphone, une voiture ou une batterie électrique. Le coronavirus a montré la grande faiblesse des chaînes mondiales de valeur, disséminées dans le monde entre plusieurs pays producteurs.

La mondialisation n’est pas en recul, mais plutôt en transformation, sous l’effet du protectionnisme de Donald Trump, du Brexit ou des débats autour de la guerre commerciale et technologique entre Washington et Pékin. Le néoprotectionnisme américain et le conflit latent avec la Chine font consensus dans les cercles de pouvoir à Washington. Les pays émergents conserveront l’avantage d’une main-d’œuvre formée et peu chère, mais les chaînes de valeur ainsi que les relations économiques et commerciales vont être transformées.

Les Européens eux-mêmes ont commencé à modifier leur posture en déployant des protections sur leurs actifs stratégiques et en réfléchissant à leur autonomie technologique. L’aggiornamento en cours à la Commission européenne sur la réciprocité commerciale en est un exemple, tout comme la régionalisation des chaînes de production illustrée par l’ouverture d’une usine par LVMH au Texas ou la construction d’une usine de Huawei en France, afin de contourner les obstacles non tarifaires et le souhait des Etats de protéger leurs intérêts strtégiques.

La transformation de la mondialisation pourrait même être analysée, non pas à la lumière du mouvement de globalisation entamée après la chute du mur de Berlin, mais plutôt à travers une histoire continue qui débuterait à l’époque des grandes découvertes et de la Compagnie des Indes orientales. Fernand Braudel l’a magistralement analysé dans « La Dynamique du capitalisme », en décrivant l’économie-monde avec son centre, dont découlent tous les échanges : « Le soleil de l’histoire fait briller les plus vives couleurs, là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque, les marchandises royales, les industries profitables, les agricultures capitalistes ; là que se situent le point de départ et le point d’arrivée des longs trafics, l’afflux des métaux précieux, des monnaies fortes et des titres de crédit. »

La mondialisation n’a jamais cessé de se développer et de se transformer depuis le 21ème siècle. New York n’est plus le centre unique de la mondialisation dont le cœur bat également à Shanghai, Bombay, Moscou ou Istanbul. Le cycle de la mondialisation « heureuse », apparu après la chute du mur de Berlin et prôné par Bill Clinton, prend fin. Un nouveau cycle apparaît, à l’issue incertaine.

(*) Maître de conférence à Sciences-Po

Source : les Echos 10/03/2020

Le virus, le vent et les girouettes

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L'éditorial de Natacha Polony dans Marianne.

Plein de bon sens, comme d'habitude.

Pour le lire, cliquez ICI

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jeudi, 05 mars 2020

Munich sur Bosphore

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Par Natacha Polony

Le nouveau ces visages. De nouveau ces gens entas- sés dans des canots, ou massés devant les barbelés d’une frontière. De nouveau leur désespoir et leur révolte. En fait, ils n’avaient jamais disparu. Ils étaient entassés dans des camps, du côté de la frontière turco-syrienne, ou dans le pourtour des métropoles, Istanbul, Izmir... Ils tentaient de survivre, de s’intégrer, de se forger un avenir. Mais voilà qu’ils réexistent tout à coup dans la stratégie de Recep Tayyip Erdogan. Des pions sur un échiquier. Des pions qu’on peut envoyer crever dans des canots de fortune après avoir affrété des bus et lancé des messages mensongers sur l’ouverture des frontières.

A cet ignoble jeu, l’Europe est échec et mat. Trop divisée, trop empêtrée dans ses contradictions. Exactement là où l’attendait le président turc. Ces hommes et ces femmes sont des réfugiés. Ils ont fui leur pays en guerre. Ils ont fui les bombes, la faim, la peur. Et l’honneur de l’Europe est d’avoir inventé le droit d’asile pour tous les êtres humains pourchassés, martyrisés, au nom d’idées politiques et de pulsions guerrières. Ceux, d’ailleurs, qui ne cessent de fustiger le méchant « Occident » prédateur devraient s’en souvenir : cette civilisation européenne qui, certes, a abusé de sa puissance et s’est savamment autodétruite, est celle qui a poussé le plus loin l’idée de respect de toute vie humaine et de protection des plus faibles. Tout n’est pas blanc ou noir. Aujourd’hui, comme en 2015, l’Europe se voit sommée de donner corps à ses principes. Voulons-nous vraiment voir des douaniers grecs tirer sur des hommes, des femmes et des enfants?

Pourtant, dire cela ne suffit pas. De même qu’il ne suffisait pas, en 2015, de déclarer tout de go que l’Allemagne allait accueillir un million de réfugiés, avant de refermer trois semaines plus tard sa frontière avec l’Autriche devant le chaos ainsi provoqué. Erdogan pourrait-il instrumentaliser ces malheureux avec un cynisme répugnant si Angela Merkel n’était allée négocier seule à Ankara pour lui déléguer le problème en échange d’un peu de complaisance vis-à-vis des ressortissants turcs et de beaucoup d’argent ? Et l’on entend certains politiques, les mêmes qui estimaient en 2015 qu’il ne fallait en aucun cas discuter avec Vladimir Poutine, privant la France et l’Europe de toute existence géopolitique, les mêmes qui ont maintenu à toute force le règlement de Dublin en expliquant à l’Italie et à la Grèce qu’elles n’avaient qu’à se débrouiller avec les migrants, armer aujourd’hui que le seul problème est l’absence de cœur des douaniers grecs et des habitants de Lesbos...

La compassion, le respect des principes essentiels de la civilisation européenne, ne doivent pas s’affranchir d’une vision géopolitique. A quoi sert d’avoir les mains propres quand on n’a pas de mains ? En l’occurrence, croire que l’on peut accueillir un million, ou davantage, de réfugiés sans se soucier de ce qu’implique le partage du Proche-Orient entre Poutine et Erdogan, sans se demander, donc, si certains de ces malheureux pourront un jour retrouver leur ville ou leur village, accepter benoîtement d’assumer les échecs cuisants et les erreurs monstrueuses des Etats-Unis depuis 2003 au nom de l’inconditionnalité du droit d’asile, le tout sans jamais se poser la question de l’intégration de ces réfugiés et de la façon dont on va leur transmettre ce qui constitue les fondements de la civilisation européenne, et qui devrait être non négociable pour quiconque entend vivre sur le territoire européen, c’est faire peser sa bonne conscience sur le dos des populations les plus fragiles, celles qui assument déjà l’absence de toute politique migratoire.

Et puisque les mots ont un sens, appeler « migrants » ces gens qui fuient la guerre est significatif. Ceux qui, médiatiquement et politiquement, s’y livrent veulent à toute force effacer la différence qui peut exister entre un Syrien fuyant les bombes ou les représailles du régime de Bachar al-Assad et un Ivoirien ou un Nigérian fuyant la misère pour nous expliquer qu’il s’impose à l’Europe d’accepter indifféremment les uns et les autres. C’est prendre le risque de vider de son sens le droit d’asile, de le voir rejeté par les populations européennes et d’ampli er encore les tensions autour de la question migratoire.

Face aux tragédies humaines, il existe rarement des réponses simples et univoques. Et rien n’est pire que les postures morales de la part de ceux qui ne sont pas les payeurs. La dignité des Européens ne peut passer que par leur décision, enfin, de se construire comme une puissance politique, maîtresse de son destin, capable de n’être pas le jouet des impérialismes et du cynisme de la Russie, de la Turquie ou des Etats-Unis. Encore faut-il qu’entre pays européens comme au sein de chaque nation les grandes âmes évitent les leçons de morale à ceux qui gèrent le chaos.

Source : Marianne, 5/3/2020

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Jean Daniel aux Invalides : l’incroyable indécence…

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Par Alain Sanders

Les jours derniers, Macron aura eu l’occasion de faire étalage de ses sympathies idéologiques et plus à l’égard de trois disparus qui au- raient plutôt mérité qu’on les enterrât sans en faire des tonnes.

Ainsi en va-t-il de Michel Charasse que Macron tutoyait et qu’il prit soin de décorer avant le passage de la camarde. On ne s’arrêtera pas longtemps sur ce franc- mac à la Belphégor, fanatique au point de se faire une gloriole de ne jamais mettre un doigt de pied, quelle que soit la cir- constance, dans une église (et parfois de façon ostentatoire comme lors de la messe pour Mitterrand). Ainsi en va-t-il de Hervé Bourges, porte-coton de Ben Bella, qui en pinçait tellement pour l’Algérie fellouze qu’il en demanda la nationalité. Avant de revenir en France, la queue entre les jambes, mais le verbe haut, quand les choses tournèrent mal pour ses amis politiques algériens. Il avait choisi les fells contre la France ? On fit de lui le souverain pontife de la secte télévisuelle.

Macron a dit toute l’admiration, voire l’affection, qu’il portait à ces deux per- sonnages. Mais c’est surtout pour Jean Daniel qu’il se sera surpassé dans l’en- flure et la flagornerie. Avec rien de moins qu’une cérémonie d’hommage national aux Invalides où ne devraient être honorés que nos soldats et de grands servi- teurs de la France (cf l’article de Camille Galic, Présent du 28 février). On me dira : qu’attendre d’un Macron qui a béatifié le traître communiste Maurice Audin ? Soit. Mais Jean Daniel aux Invalides, je dois dire que ça me reste en travers de la gorge.

En une sorte d’oxymore involontaire, Macron a salué en Jean Daniel « une grande conscience de la gauche » et salué « la justesse visionnaire de ses analyses ». Alors qu’il se sera quasiment trompé sur tout, l’Algérie, Castro, la politique intérieure française, et même sur la gauche, et plus que tout sur la France et son roman national. Ce qui n’a pas empê- ché Macron, qui a les mêmes problèmes que Jean Daniel avec la France et son histoire, de décrire le sinistre – au sens latin du terme – Nouvel Observateur comme « un journal qui fut de tous les combats, de toutes les conquêtes, de tous les progrès ».

Pendant la guerre d’ Algérie, Jean Daniel, natif de Blida hélas, ira si loin dans sa danse du ventre avec le FLN – il sera d’ailleurs inculpé à deux reprises pour at- teinte à la sûreté de l’Etat – qu’Albert Camus, avec lequel il avait eu des relations d’amitié, rompra avec lui. D’où l’indécence supplémentaire, lors de la cérémonie des Invalides, d’avoir lu un texte de Camus, ce qui a constitué une sale petite entourloupe à la mémoire de ce dernier, pied-noir fidèle aux siens et à sa petite patrie charnelle, lui. Il aurait été plus avisé, en l’occurrence, de lire un texte de Castro que Jean Daniel visita à Cuba.

Il faut prendre la mesure de la déchéance dans laquelle on est tombé : un Jean Daniel aux Invalides, ce qui a été refusé à un héros français comme Roger Holeindre... Un Jean Daniel, journaliste militant et, du même coup, membre du conseil supérieur de l’AFP, membre du conseil d’administration du Grand Louvre, membre du Comité consultatif national d’éthique (sic). Comme Hervé Mohammed Bourges avait été patron de ce CSA chargé de dire l’alpha et l’oméga de qu’il faut dire et ne pas dire à la télé... Jean Daniel « un exemple » pour tous les journalistes selon Macron. Sûr qu’avec des « exemples » comme Hervé Bourges et Jean Daniel, il ne faut pas s’étonner que les Français se détournent – et plus encore – des médias... Comme il serait temps que ce carrousel ininterrompu de nécrologies élyséennes nauséeuses (plus d’une centaine depuis 2017...) marque le pas.

Source : Présent 5/03/2020

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mercredi, 04 mars 2020

Les yoyos du populisme

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Populisme est devenu un mot à la mode sans cesse employé. Il y aurait le peuple d’un côté et les élites de l’autre. Pourtant, les populistes ont eu aussi besoin d’une élite, ne serait-ce que pour gouverner lorsqu’ils arrivent au pouvoir. L’association des deux devient alors une nécessité. Pascal Gauchon, le créateur de l’excellente revue Conflits, nous expose les tenants et les aboutissants de ce nouveau paradigme.

A lire ICI

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mardi, 03 mars 2020

César : une feria de l’entre-soi animée par des pantins sinistres

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Source Eléments cliquez ici
 
La 45e cérémonie des César a été marquée par la médiocrité et les vociférations. Mais aussi par la petitesse : le cinéaste Jean-Claude Brisseau a été banni de l’hommage aux disparus de l’année.
 
La 45e cérémonie des César a apporté son lot habituel de gamineries vociférantes, teintées d’air du temps. Il y a deux ou trois décennies, on ne pouvait échapper aux couplets larmoyants, aux poings levés de d’artistes concernés, à l’insurrection courageuse de millionnaires-citoyens poussant des « oh ! » et des « ah ! » à chaque saillie vengeresse d’un invité endimanché qui soudain, s’escrimait contre le pouvoir totalitaire en place. Désormais, toujours dans le sens du vent, on fait des listes, on comptabilise ceux qui sont en trop, et ceux qui ne sont pas assez, le tout sur des critères ethniques parfaitement assumés ; on brocarde en toute décontraction le physique des uns et des autres ; et puis surtout, on parle moins des œuvres que de la moralité supposée de ceux qui les font, là encore sans la moindre gène.

Mais qu’attendre d’autre d’une telle féria de l’entre-soi ? Une fête du bon goût et de la bienveillance où l’on peut être reine d’un jour si l’on a su pleurer à bon escient et conne de l’année quand on bafouille ? Où l’on peut être honoré sans retenue ou renié avec mépris selon la date limite des prises de conscience ? D’ailleurs, quel rapport existe-il véritablement entre les César et le cinéma quand on peut consacrer « meilleur film » Les Ripoux de Zidi devant Les Nuits de la pleine Lune de Rohmer (1985) ou La Haine de Kassovitz plutôt que Nelly et Mr Arnaud de Sautet (1996) ? Quand on a considéré un jour Luc Besson « meilleur réalisateur » qu’Alain Resnais (1998), et quand surtout on n’a jamais récompensé de ce titre Godard, Chabrol, Rohmer ou Schœndoerffer ?

Foresti, Darroussin, pantins sinistres

Que dire enfin de ces présentateurs successifs qui a grand renfort de bourrades, de nez rouges et de rires étouffés nous assurent qu’ils débordent d’humour, quand ils ne sont pourtant, avec leurs gags poussifs et leurs gesticulations éculées, que des pantins sinistres demain mis au rebut ? La dernière en date étant Florence Foresti, humoriste dont la médiocrité jamais démentie de la douzaine de films où elle a figuré, aurait au moins pu conduire à davantage d’humilité.

Tout cela était à ce point attendu, qu’il paraît tout aussi vain de se scandaliser des propos et des attitudes des uns et des autres, lesquels se sont contentés, chacun dans son rôle, de se conformer le plus possible à ce qu’on attendait d’eux. La palme revenant sans doute à Jean-Pierre Darroussin qui disait encore il y a quelques années son admiration pour Tess de Polanski et qui cette fois a volontairement écorché le nom du cinéaste deJ’accuse

On s’en veut d’avoir à rappeler de telles évidences quand les uns s’ingénient à être toujours plus performants dans la bassesse, et d’autres plus indécents dans le panégyrique systématique : ce n’est pas parce que les égéries du néo-féminisme punitif sont bien souvent  stupides, hargneuses ou de mauvaise foi  que Polanski n’est pas coupable (et même si l’on en croit les témoignages de femmes par lui violées, une belle ordure) ; ce n’est pas parce que son œuvre doit être absolument défendue, et certainement pas censurée comme le réclament les apprentis totalitaires du moment, qu’il faut la surestimer.

Jean-Claude Brisseau banni

Non, ce qui était sans doute le plus inattendu et le plus abject de cette soirée, ce fut l’absence de Jean-Claude Brisseau, décédé en mai 2019, de l’hommage rendu aux célébrités disparues. Ce très grand réalisateur, qui a laissé des films magnifiques, et qui a eu lui aussi maille à partir avec la justice (condamné pour harcèlement sexuel en 2005) s’est tout simplement vu dénier le droit, non seulement d’être reconnu par ses pairs, mais surtout d’être associé à ce que nous considérons, nous vivants, nous français, nous cinéphiles, comme notre précieux bien commun. Des gens ont en 2020 refusé d’honorer un mort, pour ce qu’ils ont certainement considéré comme une très bonne raison, vertueuse et responsable,  et qui n’était pourtant que la dernière des indignités. Sous ses allures décontractées et goguenardes, notre époque est ainsi profondément maccarthyste.

Demain, tout le monde aura oublié Aïssa Maïga, Florence Foresti ou Jean-Pierre Darroussin, mais De Bruit et de fureur, Les savates du Bon Dieu ou Choses secrètes continueront d’être l’honneur du septième art.

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samedi, 29 février 2020

Quand Libération s'inquiète de la présence de nombreux candidats nationalistes aux élections municipales, ça donne :

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Le « plan » de l’extrême droite radicale pour conquérir des communes

Par Pierre Plottu et Maxime Macé

Libération 

Divers groupuscules néofascistes tentent de se coordonner pour les municipales, fondant leurs espoirs sur les petites communes où aucun candidat ne se présenterait. Derrière les discours conquérants, reste la difficulté à monter des listes.

La Dissidence française, Civitas et la Ligue du Midi sont des formations aussi confidentielles que radicales –ouvertement fascisantes même – mais qui participent pourtant bien au jeu démocratique, présentent régulièrement des candidats et comptent même déjà une poignée d’élus, régionaux ou municipaux. Et leurs ambitions ne s’arrêtent pas là : elles entendent désormais conquérir des municipalités. Ces ultras ont scellé une alliance pour le scrutin de mars prochain. Sont-ils réellement en mesure de remporter des mairies ? Oui, à les en croire. Car ils ont un plan.

Alain Esacada, président du groupuscule intégriste (tendance national-catholique) Civitas, devenu récemment un parti, estime ainsi qu’il y aurait quelque « 2 000 à 5 000 communes où il n’y aura pas de candidats aux élections municipales ». Un chiffre qui s’avère être une extrapolation toute personnelle des déclarations de l’Association des maires de France (AMF), fin 2018, qui pointait ce risque mais sans donner d’estimation précise. Qu’importe pour Esacada, qui serine son chiffre à longueur d’intervention pour mieux souligner un risque pour ces communes : faute de candidat au scrutin des 15 et 22 mars prochain, elles pourraient être administrées par délégation préfectorale ou fusionnées.

Une manière de tenter de mobiliser en jouant sur la peur que peuvent ressentir des électeurs ruraux de voir leur village disparaître dans une entité plus large. Ce pourrait être le jackpot pour le trio car, en vertu du code électoral, si ses candidats sont les seuls à se présenter, ils seraient automatiquement élus. Ce serait pour eux l’occasion de mettre la main sur la gestion « des polices municipales, du contenu des bibliothèques municipales, des budgets culturels… », souligne le dirigeant belge de Civitas. « Allons-nous offrir des subventions aux rappeurs et aux tagueurs ou alors servir le bien, le beau, nos traditions, nos coutumes ? », s’est-il époumoné à la tribune de Synthèse nationale, le grand raout de l’extrême droite radicale, en octobre dernier à Rungis. C’est dans cet entre-soi nationaliste qu’a été officialisée leur « grande alliance ».

Sécurité et refus des réfugiés

Du côté de la Dissidence française (des ultranationalistes racistes), la charte en six points développée pour le scrutin met l’accent sur l’aspect sécuritaire et sur l’opposition à l’installation de centres d’accueil de migrants ou de réfugiés sur le territoire de la commune. Un point que reprend régulièrement à son compte Alain Escada (Civitas).

Ce n’est pas la première fois que des listes néofascistes concourent aux élections municipales. En 1971, Ordre nouveau (qui participa l’année suivante à la création du Front national) s’était déjà présenté devant les électeurs. Dans un contexte différent puisque Jean-Marie Le Pen et François Duprat n’avaient pas encore lancé leur parti. Les résultats avaient été particulièrement mauvais, après une campagne marquée par les menaces et les affrontements avec l’extrême gauche. Plus récemment, en 2014, quelques listes ont été montées (comme celle d’Yvan Benedetti et d’Alexandre Gabriac à Vénissieux) mais sans entente ni stratégie à l’échelle nationale.

Pour autant, faut-il craindre une déferlante de maires néofascistes dans les petites communes de France en mars prochain ? Rien n’est moins sûr. Même le Rassemblement national, pourtant « premier parti de France » aux dernières élections européennes, peine à constituer des listes. Quelle est donc la capacité des trois partis radicaux à présenter des candidats, comme ils l’affirment, dans ces « milliers de communes sans candidats » ?

« Inquisition médiatique et politiquement correct »

Si, à l’annonce de cette stratégie nationale, Alain Escada espérait créer un « large maillage territorial », le leader de la Dissidence française Vincent Vauclin, contacté par Libé, s’avère être plus prudent à quelques jours de la clôture du dépôt des listes. « L’objectif est de faire élire au moins une vingtaine de conseillers municipaux », explique-t-il (contre deux actuellement, au Havre), reconnaissant qu’il leur sera difficile de composer leurs listes. Vauclin affirme ainsi que des «négociations locales» sont engagées avec des listes divers droite. Questionné sur les candidats et les communes concernés, il refuse toutefois de répondre, ne souhaitant pas « exposer ses listes d’intérêt communal aux foudres de l’inquisition médiatique et du politiquement correct ».

Pour Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite radicale, l’objectif d’une vingtaine de conseillers municipaux paraît déjà «très audacieux». « Il n’y a aucun espace électoral pour ce niveau de radicalité politique. Les candidatures de ce type de parti perdurent depuis des années mais à l’exception de quelques élus ou de transfuges du RN, cela ne prend pas», analyse le politologue, évoquant des «candidatures de témoignages ».

Au sein de cette alliance des crânes rasés et du goupillon (intégriste), la Dissidence française de Vincent Vauclin est la figure de proue. A ses débuts en 2011, le mouvement comptait prendre le pouvoir à la faveur d’un « coup d’Etat militaire » qu’il appelait de ses vœux. Mais il a depuis réussi sa mutation en parti politique et a même mené une liste aux dernières européennes. Et si cette «liste de la Reconquête» a récolté seulement 3 500 voix au niveau national, elle a néanmoins réussi son pari en allant au bout. Ce qui n’a pas été le cas de la liste identitaire «la Ligne claire» portée par le chantre du grand remplacement Renaud Camus (qui s’est retiré après la publication d’une photo de sa colistière Fiorina Lignier priant devant une croix gammée…) tandis que Civitas n’a même pas pu se présenter, faute de moyens financiers.

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vendredi, 28 février 2020

Coronavirus : fermer une frontière ne la rend pas étanche

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Entretien avec Alain de Benoist

Breizh-info.com : De prime abord, que vous inspire ce coronavirus qui a touché la Chine d’abord, avant d’être détecté dans d’autres pays, et notamment en Europe ?

Alain de Benoist : D’abord, un sentiment de déjà-vu. Des villes entièrement désertées, des avenues où ne circule plus aucune voiture, des populations confinées dans leurs logements, des régions entières mises en quarantaine, on a tous déjà vu ça. Mais c’était dans des films-catastrophes ou des films de science-fiction. Là, ce n’est pas du cinéma. On pouvait se faire une réflexion du même ordre en voyant s’écrouler les tours du World Trade Center. Cette fois, on est dans le réel. Le réel a rattrapé la fiction. Curieux sentiment.

Ce qui frappe aussi, c’est la façon dont ressurgit immédiatement la logique du bouc émissaire. Au Moyen Age, quand il y avait une épidémie, on accusait les Juifs d’avoir empoisonné les puits. Aujourd’hui, des crétins s’en prennent aux restaurants japonais ou aux cars de touristes chinois. Permanence de l’irrationalité des foules.

Breizh-info.com : Les pouvoirs publics refusent pour le moment toute fermeture des frontières. Est-ce tenable ? N’est-ce pas finalement une logique jusqu’au boutiste, pour ne pas donner raison aux défenseurs de la frontière sur d’autres thématiques comme celles de l’immigration (en gros, est-ce que cela ne démontrerait pas que fermer ses frontières, c’est possible…) ?

Alain de Benoist : Je suis un peu sceptique sur cette notion de « fermeture des frontières », que beaucoup emploient comme une sorte de formule magique. Les frontières n’ont pas arrêté de nuage de Tchernobyl, je doute qu’elles puissent arrêter le coronavirus. On n’arrête pas la propagation d’un virus comme on contrôle la circulation des personnes. D’ailleurs, que veut-on dire exactement quand on propose de fermer les frontières ? Que plus personne ne va plus pouvoir entrer ou sortir d’un pays ? Mais est-ce tenable ? Pendant combien de temps ? Avec quelles conséquences ? Qu’on va renforcer les contrôles et mettre en quarantaine tous les voyageurs « à risques » ? Mais si l’épidémie se développe, il n’y aura plus que des voyageurs de ce genre. Si un foyer infectieux se déclare demain à Paris, que fait-on ? Fermer une frontière ne la rend pas étanche.

Le problème est qu’à l’heure actuelle, nous ignorons complètement où l’on en est de la propagation de l’épidémie. Au début ou à la fin ? A-t-on tendance à la surestimer ou, au contraire, à la sous-estimer ? Tout ce que l’on sait, c’est que le covid-19 se propage très rapidement, mais qu’il tue relativement peu : entre 3 et 5 % des personnes infectées (plus chez les personnes âgées ou déjà affaiblies par d’autres maladies). En d’autres termes, on manque de recul pour porter un jugement définitif.

Breizh-info.com : La métropolisation de nos sociétés modernes, et notamment de la France, n’est-elle pas propice à un développement beaucoup plus massif de ce type de virus, et à sa propagation plus rapide ? Finalement, le coronavirus n’est-il pas, dans ses conséquences, révélateur de la faillite du mondialisme, comme l’expliquait récemment Lionel Rondouin ?

Alain de Benoist :  C’est l’évidence même, mais il ne faut pas abuser de cet argument. La peste noire qui a dévasté l’Europe médiévale au XIVe siècle, entraînant la mort de 30 à 50 % des Européens en l’espace de cinq ans, ne s’est pas propagée dans un contexte de mondialisation comparable à ce que nous connaissons aujourd’hui. Plus près de nous, je ne crois pas non plus que la fermeture des frontières aurait empêché la propagation de l’épidémie de grippe espagnole de 1918, qui a fait entre 50 et 100 millions de morts, soit beaucoup plus que la Première Guerre mondiale (ce que tout le monde semble avoir oublié).

Là où, en revanche, la mondialisation aggrave les choses, c’est sur le plan économique. La mise à l’arrêt de la plus grande partie de l’économie chinoise va avoir, surtout si elle se prolonge, des effets dévastateurs sur l’économie mondiale, voire sur le système financier, dont il est encore impossible de mesurer l’ampleur, mais dont on sait bien qu’ils iront bien au-delà du secteur du tourisme ! La Chine représente à elle seule 20 % du PIB mondial, et toute une série de secteurs de production en dépendent pour fonctionner normalement. C’est ce que Lionel Rondouin a parfaitement expliqué dans l’entretien auquel vous faites allusion. Le seul avantage, si l’on peut dire, c’est que toute cette affaire aura mis au grand jour les risques de la dépendance. Si cela pouvait pousser certains industriels à en revenir vers plus d’autosuffisance et plus de relocalisations, ce serait déjà une bonne chose.

Breizh-info.com : On lit énormément de « fake news sur le web, ou de rumeurs, évoquant des projets machiavéliques pour empoisonner la population, des tests effectués par certaines puissances pour voir la réaction d’autres nations sur une épidémie à grande échelle. Que faut-il croire et ne pas croire ? Y a-t-il des raisons de s’interroger ?

Alain de Benoist : Un virus est un danger invisible, et de tous les dangers, ce sont ceux que l’on ne voit pas qui font le plus peur. Ce sont aussi ceux qui mobilisent le plus les fantasmes qui alimentent les paniques et constituent un terrain rêvé pour les complotistes de tous genres. Le Web regorge déjà de délires de tous genres et les réseaux sociaux font caisse de résonance. Malheureusement, les mêmes qui dénoncent à grand bruit les « bobards » de la grande presse sont souvent prêts à ingurgiter d’autres « bobards » dès lors qu’ils sont mis en ligne sur des médias « non officiels ».

Il est normal de s’interroger, mais en gardant un minimum de sens critique. Plutôt que de répéter des assertions invérifiables, mieux vaut s’en tenir aux faits établis. Prenons un exemple. Il est incontestable qu’il n’existe en Chine qu’un seul laboratoire de haute sécurité du type P4, spécialisé dans la recherche sur les souches virales et sur d’éventuelles armes bactériologiques, et qui abrite donc des germes extrêmement pathogènes. Il se trouve que ce laboratoire, créé avec l’aide de la France (d’où la présence de Bernard Cazeneuve à son inauguration, le 23 février 2017), dirigé par le professeur Shi Zhengli, se trouve à Wuhan, soit à l’endroit exact où a éclaté l’épidémie de Covid-19. Si c’est une coïncidence, disons qu’elle est malheureuse.

Source : breizh-info

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jeudi, 27 février 2020

49.3 et obstruction : quand l’Assemblée trahit le peuple

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Par Natacha Polony

Obstruction contre passage en force. On peut jouer longtemps à savoir qui est coupable de poignarder encore un peu plus violemment la démocratie représentative. Du début à la n, le projet de réforme des retraites aura constitué un naufrage politique. D’une idée plébiscitée par une majorité de Français, l’obstination technocratique à faire travailler plus longtemps des citoyens soupçonnés de paresse congénitale aura fait une occasion de plus de construire l’image d’un pouvoir autoritaire et sourd. En face, la guerre de tranchées des députés insoumis à coups d’amendements prétextes aura davantage encore détruit ce qui reste de débat à l’Assemblée nationale. Et ces mots consternants du corapporteur de la loi, le député MoDem Nicolas Turquois, lançant à l’opposition sans même se rendre compte de l’énormité de ses propos : « Certains ont dit “la République, c’est moi”, eh bien, la République, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien. » Irresponsabilité, mépris des institutions et réduction de la politique à une guerre de religion. On peut jouer longtemps à tout cela. Jusqu’à ce que les citoyens ne croient définitivement plus en la République comme moyen de tendre vers le bien commun.

Tout est aberrant dans cette histoire. Le 49.3, agité comme un chiffon rouge par Edouard Philippe et les députés La République en marche avec des airs compassés d’hommes prêts à « prendre leurs responsabilités », est depuis déjà quelques années détourné de son objet premier. Cet instrument permettant à un gouvernement de mettre en jeu sa légitimité face aux députés quand sa majorité ne le suit pas a perdu tout son sens lorsque cette majorité est écrasante et soumise. Résultat : il ne sert plus qu’à accélérer le vote d’une loi face à des députés d’opposition occupés à déposer de faux amendements pour ralentir le cours des choses. Qui, dans cette pantomime, se moque le plus des citoyens et de leur représentation légitime par des élus chargés de voter la loi en leur nom ? Un partout, la balle au centre.

Depuis deux ans et demi, les députés de La République en marche n’ont pas une fois daigné examiner les amendements proposés par les différentes oppositions, La France insoumise ou Les Républicains. Pas une fois ils n’ont considéré que l’opposition pouvait jouer un quelconque rôle démocratique. « La République, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien. » Le cri du cœur. Et c’est comme cela, très exactement, que des députés LREM se sont retrouvés à refuser l’allongement du congé de deuil parental, proposé non pas par l’opposition, mais par un de leurs alliés, l’UDI, pour lequel ils n’ont visiblement pas plus de considération.

Tout le monde a donc bien compris que débattre entre représentants sur les dispositions précises qui pourraient améliorer les conditions de vie des mères de famille ou des ouvriers soumis à des tâches usantes qui leur abîment le corps n’a rigoureusement aucun intérêt. L’enjeu est ailleurs, dans ce spectacle qui se joue, pour les uns dans la rue et pour les autres dans la tête de ces électeurs de la bourgeoisie libérale qui doivent à tout prix être persuadés qu’Emmanuel Macron est bien ce « président réformateur » qui va en finir avec l’esprit de jouissance et les habitudes dépensières du peuple français. Le retour de la lutte des classes dans sa forme la plus brutale ne s’encombre pas de processus législatif et de délibération. Et c’est bien la raison pour laquelle La République en marche n’a pas jugé bon d’utiliser jusqu’à présent les outils qui lui auraient permis de contourner l’obstruction des députés insoumis, temps législatif programmé ou vote bloqué.

Le risque est d’ores et déjà identifié. Quand les citoyens seront définitivement persuadés que le long travail d’élaboration des lois par des élus du peuple est parfaitement inutile et qu’il suffit que des technocrates les rédigent dans le secret des cabinets ministériels pour le compte d’un gouvernement dont la seule légitimité est d’avoir empêché l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national, ils ne verront plus aucune diffaérence entre la démocratie et un quelconque régime autoritaire vaguement validé par des élections ponctuelles.

On peut considérer que la grandeur, de la part de l’opposition, eût été de multiplier les amendements utiles (quitte à pousser jusqu’au millier), les propositions sincères, donnant ainsi une leçon de démocratie et de responsabilité à un pouvoir enfermé dans son obstination autocratique. C’était visiblement trop demander à des bateleurs habitués à jouer la politique du pire. L’Assemblée nationale est née des Etats généraux le 17 juin 1789. La représentation du peuple face à tous ceux qui veulent le priver de sa voix : telle devrait être sa vocation. Et si certains aujourd’hui réclament la démocratie directe à travers le référendum d’initiative citoyenne, ce n’est pas parce que la bête immonde du fascisme serait de retour mais bien parce que cette vocation a été trahie. Voulons-nous vraiment savoir jusqu’où cela peut mener ?

Source : Marianne 27/02/2020

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