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jeudi, 21 mars 2019

La livraison annuelle de "Nouvelle école"...

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mercredi, 20 mars 2019

Alain de Benoist : Contre le libéralisme. Contre l'esprit bourgeois...

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Robert Spieler

Article paru dans Rivarol de cette semaine

Alain de Benoist vient de publier aux éditions du Rocher un livre magistral, "Contre le libéralisme", qui fera date, une formidable somme où il démontre que le libéralisme, voilà l’ennemi. Mais il convient tout d’abord d’éviter d’être piégé par les mots. Si par « libéral », dit-il, on entend esprit ouvert, tolérant, hostile à la bureaucratie et à l’assistanat comme à l’étatisme centralisateur, on peut, sans trop de peine, reprendre le terme à son compte. Mais il ne s’agit pas de cela. La société libérale qu’évoque l’auteur est une société où dominent la primauté de l’individu, l’idéologie du progrès, l’idéologie des droits de l’homme, l’obsession de la croissance, la place disproportionnées de la valeur marchande, l’assujettissement de l’imaginaire symbolique à l’axiomatique de l’intérêt, etc… Le libéralisme est en fait une doctrine philosophique, économique et politique, dont le corrélat naturel est le capitalisme. Le libéralisme, qui a acquis une portée mondiale depuis la « globalisation », dit Alain de Benoist, est le principal héritier de la philosophie des Lumières, qui affirme la suprématie de la raison. Il est à l’origine de la mondialisation, qui n’est jamais que la transformation de la planète en un immense marché. Et, bien entendu, comme toute idéologie dominante, il est aussi l’idéologie de la classe dominante. De Benoist cogne fort et juste. Cette phrase extraite de son livre résume tout : « La culture du narcissisme, la dérégulation économique, la religion des droits de l’homme, l’effondrement du collectif, la théorie du genre, l’apologie des hybrides de toute nature, l’émergence de ‘l’art contemporain’, la télé-réalité, l’utilitarisme, la logique du marché, le primat du droit sur le devoir, le ‘libre-choix’ subjectif érigé en règle générale, le goût de la pacotille, le règne du jetable et de l’éphémère programmé, tout cela fait partie d’un système contemporain où, sous l’influence du libéralisme, l’individu et devenu le centre de tout et a été érigé en critère d’évaluation universel ».

La modernité, fille du libéralisme

La modernité, qui est la fille du libéralisme, a inventé des formes d’aliénation nouvelles : exploitation du travail vivant, transformation du sujet en objet, solitude de masse, effondrement de la vie intérieure, inauthenticité de l’existence, conditionnement publicitaire, tyrannie de la mode, judiciarisation généralisée, mensonges médiatiques, règne du politiquement correct. L’homme, indépendant de ses semblables, cherche en permanence à maximiser son meilleur intérêt et adopte le comportement du négociant au marché. Pour le libéralisme, l’homme est avant tout porteur de droits. Des droits, au demeurant, parfaitement formels. Le droit au travail n’a jamais donné un emploi ! Dans ce monde, l’affirmation d’appartenance à une communauté passe évidemment pour pathologique et la plus petite communauté, la famille, se doit d’être délégitimée. Le libéralisme considère que l’individu est propriétaire de lui-même et se résume par : j’ai le droit de faire de moi-même tout ce qu’il me plait de faire (me droguer, vendre mes organes, louer mon utérus, pratiquer le cannibalisme, dès lors qu’il s’agit d’adultes consentants, travailler le dimanche, déshériter totalement mes enfants. Je n’ai aucune règle collective à respecter et bien sûr, aucun pouvoir public ne peut m’ordonner de sacrifier ma vie pour quelle que cause que ce soit. Le libéralisme, dit de Benoist, n’est en fait pas la conception de la liberté, mais l’idéologie qui met la liberté au service du seul individu pour qui ni le bien de la collectivité, ni la patrie, ni aucune valeur ne pourraient justifier que l’on restreigne la liberté.

Ni patrie, ni frontières

Un Etat libéral exclut par définition toute idée de sacrifice et de dévouement à sa communauté. Son mot d’ordre est : Ni patrie, ni frontière. Pour lui, il est absurde de sacrifier sa vie pour l’abstraction qu’est la patrie. Quant à l’immigration, elle est abordée par les libéraux dans une optique purement économique, permettant de compenser les conséquences d’une effroyable dénatalité européenne et d’exercer une pression à la baisse des salaires. Leur monde est sommé de devenir rentable et source de profit. Comme le note très justement l’auteur, le capitalisme est un système reposant sur la démesure, que les Anciens nommaient ‘Hybris‘ : « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». La gauche s’est évidemment ralliée à la logique du marché, exigeant que les racines du peuple soient éradiquées, que les frontières soient abolies, et le passé relégué dans l’oubli, progrès oblige. Priorité à la dénonciation des ‘inégalités’ liées au sexisme, au racisme, au fanatisme religieux. Et puis, voici les ‘people’ qui remplacent le peuple, en même temps que le capitalisme et le libéralisme endossent un programme culturel dégénéré au plus haut degré. Alain de Benoist évoque excellemment « la grande osmose idéologique de la droite financière qui a trahi la nation et de la gauche ‘permissive’ qui a trahi le peuple ». A droite, la défense du libéralisme a surtout été le fait des milieux dits conservateurs-libéraux (des oxymores, dit l’auteur). Mais comment peuvent-ils se réclamer du libéralisme et prétendre réguler l’immigration tout en adhérant à l’ordre économique libéral qui repose, dit l’auteur, « sur un idéal de mobilité, de flexibilité, d’ouverture des frontières et de nomadisme généralisé ? » Ils n’ont pas compris que les valeurs traditionnelles sont systématiquement annihilées par le développement continuel de l’économie de marché. Conclusion d’Alain de Benoist : celui qui, dans nos rangs, lutte « pour la famille », mais prône avec enthousiasme l’"ultra-libéralisme" est parfaitement inconséquent. »

L’Eglise contre le libéralisme, paragon de l'égoïsme et de la cupidité

L’Eglise, quant à elle, dit l’auteur, a eu le mérite de toujours rester fidèle à la définition aristotélicienne de l’homme, reprise par Thomas d’Aquin, comme un être naturellement politique et social. Elle a toujours condamné l’égoïsme, la recherche du profit à tout prix, même si elle n’en a pas toujours donné l’exemple, et a condamné le système du crédit. Depuis deux siècles, la doctrine sociale de l’Eglise a stigmatisé les méfaits de la concurrence sauvage , les défauts du libre-échangisme et réaffirmé le primat du bien commun. Mais qu’en est-il de la politique française ? Il y a, dit Alain de Benoist, « d’un côté, les tenants d’une « France ouverte au monde », la main sur le portefeuille quand ils chantent l’hymne national, de l’autre un peuple désireux de perpétuer son patrimoine immatériel, de conserver sa sociabilité propre et de rester souverain ». Alain de Benoist note que le libéralisme veille à faire disparaitre tous les obstacles qui s'opposent à l'expansion du marché, et à détruire de façon méthodique tout système philosophique ou religieux qui condamne l'égoïsme et la cupidité. Quelle alternative au libéralisme ? L'auteur relève que, de même qu'on peut s'opposer au despotisme sans adhérer à l'idéologie des droits de l'homme, l'alternative au libéralisme ne réside pas dans le retour à l'Ancien Régime. Mieux vaut chercher à recréer du commun à partir de la base et oeuvrer à la renaissance de la figure du citoyen, fondée sur la participation active. Tout au long de l'histoire européenne, les grandes révoltes populaires ont pris la forme de "communes" visant à l'autogouvernement local, à commencer par la grande Commune de 1871. Il est assez stupéfiant de constater combien ce livre, écrit avant l'émergence des Gilets jaunes, entre en résonance avec ce mouvement et offre des grilles d'analyse affutées. Alain de Benoist conclut son introduction par cette phrase : "Restaurer le commun et le bien commun est le programme qui s'offre aujourd'hui à tous les antilibéraux".

Contre l'esprit bourgeois

Alain de Benoist note que le bourgeois, brocardé, dénoncé, tourné en dérision pendant des siècles, ne semble aujourd'hui plus remis en question. La bourgeoisie semble plutôt correspondre à une 'mentalité' qui a tout envahi. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le bourgeois avait inventé l'idée qu'on est sur terre pour être 'heureux', le bonheur étant conçu avant tout comme un bien-être matériel. A partir de 1750, la classe bourgeoise, riche, puissante, acquise aux idées des Lumières, n'a plus besoin du roi, qui fait désormais obstacle à ses projets. Tous les protagonistes essentiels de la Révolution sont des bourgeois qui, non contents de satisfaire leurs intérêts, ont aussi la prétention de défendre les fumeux 'droits de l'homme'. Alan de Benoist cite Mounier : "En réduisant l'homme à une individualité abstraite, sans vocation, sans responsabilité, sans résistance, l'individualisme bourgeois est le fourrier responsable du règne de l'argent, c'est à dire de la société anonyme des forces impersonnelles". Mais il fallait que la bourgeoisie se débarrassât du peuple. Pour ce faire, elle inventa la notion politique de "nation", entité abstraite permettant de confisquer au peuple une souveraineté qu'on lui avait pourtant solennellement attribuée. L'avenir, dira Guizot, le ministre de Louis-Philippe, appartenait à la "boutique" et il ajoutait avec un effrayant cynisme : "Les peuples ne se gouvernent bien que quand ils ont faim". C'est l'époque de ce "christianisme bourgeois"contre lequel se déchaîneront Bloy, Péguy et Bernanos, Proud'hon accusant l'Eglise de s'être "placée comme bonniche au service de la bourgeoisie la plus crasseusement conservatrice". Flaubert, quant à lui, professe que la seule façon d'être un bon bourgeois est de cesser d'en être un, et lance sa célèbre apostrophe : "J'appelle bourgeois tout ce qui pense bassement". Il faut lire, page 161 du livre, l'extraordinaire et violente apostrophe de Huysmans qui s'en prend à "leur jactance caduque", leur "ostentation frivole", leur "manque de savoir-vivre", une bourgeoisie "autoritaire et sournoise, basse et couarde", qui"mitraillait sans pitié son éternelle et nécessaire dupe, la populace, qu'elle avait elle-même démuselée et apostée pour sauter à la gorge des vielles castes. Une fois sa besogne terminée, la plèbe avait été, par mesure d'hygiène, saignée à blanc. Le bourgeois, rassuré, trônait, jovial, de par la force de son argent et la contagion de sa sottise". Et Huysmans d'ajouter : "Le résultat de son avènement avait été l'écrasement de toute intelligence, la négation de toute probité, la mort de tout art. C'était le grand bagne de l'Amérique transporté sur notre continent; c'était enfin l'immense, la profonde, l'incommensurable goujaterie du financier et du parvenu, rayonnant tel qu'un abject soleil, sur la ville idolâtre qui éjaculait, à plat ventre, d'impurs cantiques devant le tabernacle impie des banques !" Bien d'autres écrivains exprimeront leur mépris de la bourgeoisie et de l'esprit bourgeois. Charles Péguy dira que le monde moderne souffre avant tout "du sabotage bourgeois et capitaliste", ajoutant : "On ne saurait trop le redire. Tout le mal est venu de la bourgeoisie. C'est la bourgeoisie capitaliste qui a infecté le peuple. Et elle l'a précisément infecté d'esprit bourgeois et capitaliste". Le philosophe et sociologue allemand Max Scheler écrit quant à lui : "Le bourgeois ne se pose jamais la question de savoir si les choses ontune valeur en elle-même ; il se borne à se demander : "Est-ce que c'est bon pour moi ?" Et André Gide note si justement : "Peu m'importent les classes sociales, il peut y avoir des bourgeois aussi bien parmi les nobles que parmi les ouvriers et les pauvres. Je reconnais le bourgeois non à son costume et à son niveau social, mais au niveau de ses pensées. Le bourgeois a la haine du gratuit, du désintéressé. Il hait tout ce qu'il ne peut s'élever à comprendre". Georges Sorel l'avait dit : "Le sublime est mort dans la bourgeoisie". On connait le proverbe cité par l'auteur : "Un idiot pauvre est un idiot; un idiot riche est un riche"... Dans des pages lumineuses et jubilatoires, Alain de Benoist fait un sort à l'esprit bourgeois qui "n'aime guère le scandale, ni le risque, lorsqu'on ne peut le calculer", le bourgeois "répugnant aux solutions de force, à l'autorité, à la décision. Il pense que tout peut s'arranger par le compromis, la discussion, la publicité des débats, le 'dialogue' assorti d'appels à la raison". Relisons avec l'auteur, encore et encore, Péguy qui notait : "L'esprit bourgeois descend par nappes progressives dans le monde ouvrier, et tue le peuple, le vieux peuple organique, pour lui substituer cette masse amorphe, brutale, médiocre, oublieuse de sa race et de ses vertus privées : la foule qui hait". La bourgeoisie n'aime ni l'enthousiasme ni la foi. Elle n'aime pas l'infini qui excède les choses matérielles et Bernanos dira : "La seule force de cet ambitieux minuscule est de n'admirer rien". Mais, attention, le bourgeois a sa morale, certes, comme l'a vu Emmanuel Mounier, que dans une perspective instrumentale. La morale du bourgeois ne tarde pas à devenir un auxiliaire de la gendarmerie. Elle permet de maintenir l'ordre et d'éliminer les dissidents, qui ne respectent pas la règle du jeu social. Le bourgeois a évidemment horreur des racistes, des antisémites, des homophobes, des révisionnistes et des sexistes. Il défend par contre de grandes causes, telles l'environnement. Sa dernière lubie : Les enfants constituant un obstacle à la liberté matérielle et à la promotion sociale, et surtout causes, de par leur potentiel de pollueurs tout au long de leur vie au réchauffement climatique, il convient de réduire drastiquement les naissances de ces importuns. Enfants égale pollueurs. La bêtise bourgeoise est décidément sans limites.

En conclusion, Alain de Benoist note que "l'histoire des huit ou dix derniers siècles écoulés montre comment la bourgeoisie, qui n'était rien au départ, a fini par devenir tout. On pourrait la définir comme la classe qui a séparé le peuple et l'aristocratie, qui les a dressés l'un contre l'autre". Peut-être, dit l'auteur, "faudrait-il restaurer l'aristocratie et le peuple en même temps". Et j'ajouterai : renvoyer l'affreux esprit bourgeois aux oubliettes de l'Histoire. Ce livre absolument essentiel est remarquable.

"Contre le libéralisme" d'Alain de Benoist, 345 pages, 19,90 euros, Editions du Rocher

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Adieu Rodolphe. Toi, le dernier chouan...

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Nous annoncions hier sur ce site cliquez ici la disparition subite de Rodolphe Crevelle. Cette nouvelle a attristé de nombreux lecteurs qui nous l'ont fait savoir. Ses obsèques se dérouleront à Rouen samedi matin. 

Sur le site de l'Incorrect, Joseph Joly rend aujourd'hui un magnifique et très émouvant hommage à Rodolphe. Nous prenons la liberté de le reproduire ici.

Joseph Joly L'incorrect cliquez ici

Rodolphe Crevelle est mort dans la nuit du 15 au 16 mars 2019 à Rouen. Né à Tours le 5 décembre 1955, ce journaliste français était une sorte de génie polémiste et politique, aux mille idées qu’il tentait de réaliser après les avoir publiées sous presse. Sa dernière œuvre, La Doctrine anarcho-royaliste, en est une illustration, aboutissement de sa vie d’insurgé politico-littéraire.

Il est parti. D’une manière qu’il n’aurait pas jugé conforme à sa vie. Disons, d’une manière qu’il n’aurait pas cru conforme à sa vie, car l’homme était humble. Voilà sans doute pourquoi Dieu l’a pris en son amitié au moment où il ne pouvait plus la lui refuser.

Mieux, les pensées profondes de ces dernières semaines vers son enfance et la Sainte Vierge l’ont conduit à bénéficier de la grâce ultime de la bonne mort. Alors que les plus grands mystiques sont assaillis par le doute au seuil de l’ultime passage, comme une sublime épreuve sanctifiante, Rodolphe a su émouvoir le Christ à l’instar du bon larron, sans doute sensible à son « royalisme de midinette » et à son catholicisme de pari.

Il a toujours dit être l’homme d’un quart d’heure. Même d’un dernier quart d’heure. Il l’imaginait ce quart d’heure comme celui du coup de force, du dernier assaut qui ferait enfin basculer la République. Il rêvait non pas d’être l’auteur de ce quart d’heure historique, juste de participer à ce moment gros de toutes les conspirations qu’il aura échafaudées dans cet unique but. Pourtant, la Providence dans une ironie impénétrable a décidé de lui accorder une plus grande victoire, non sans amertume.

A la place de cette possible chevauchée vers la prise de pouvoir, les desseins de Dieu l’ont mené dans la souffrance à une issue inattendue. Lui épargnant la prison de la vieillesse, qu’il appréhendait plus que les coursives de Fresnes connues dans les années 80 pour braquages militants.

Au milieu de l’ébullition nationale des Gilets Jaunes, cette poussée de fièvre qu’il attendait depuis toujours, il n’aura pas réussi à chevaucher le tigre une dernière fois pour allier les conjurés comme seul il savait le faire. Pourtant, en janvier, sur les bords du Rhône, en contrebas d’une forteresse médiévale, l’étincelle avait failli prendre.

Sous les arcades de pierre d’une vieille bâtisse, il avait réussi à relancer les dés du godet de l’histoire de France. Ce soir-là, sous les bourrasques du mistral, Rodolphe avait amené dans ses bagages un Prince de sang pour lui faire rencontrer les membres les plus actifs de la vallée prêts à monter contre la République. Ils n’étaient pas nombreux.

Juste révoltés, et déjà séduits par les promesses de renouer avec l’histoire et le souffle de « l’HyperFrance ». Surplombant les boîtes à pizzas et les bières, le Prince expliquait avec simplicité son exil aux Etats-Unis, son amour de la France, sa vie de père de famille et ses agacements d’homme du quotidien. Face à lui, un chauffeur routier, des ouvriers agricoles, un ferrailleur et des Gitans chefs de rond-points.

Entre eux, un chef d’orchestre discret et ingérent : Rodolphe. Il prenait une dernière fois en veste de chasse et grosse écharpe autour du cou la tête d’une potentielle montée vers Paris qui n’a pas encore vue le jour.

A la place de cette possible chevauchée vers la prise de pouvoir, les desseins de Dieu l’ont mené dans la souffrance à une issue inattendue. Lui épargnant la prison de la vieillesse, qu’il appréhendait plus que les coursives de Fresnes connues dans les années 80 pour braquages militants.

Dieu l’aura rappelé en prenant le soin de l’entourer de sa mère, de son fils Marc-Henri, et d’un ami dont il se voulait le serviteur, un autre Prince, Sixte-Henri, un chevalier carliste banni du temps et du trône. Finalement, quel chouan pourra se vanter d’avoir eu la grâce de mourir accompagné de son seigneur et des derniers sacrements, dispensés par deux fois, et ramené par le sort sur ses terres normandes ?

Des Gilets Jaunes aux Bonnets rouges, du blocus paysan de Paris en 1999 à la réunion des confédérations de pêche et des agriculteurs à Laval en 1992, Rodolphe n’aura eu de cesse d’être ce royaliste des bocages que ses souvenirs d’enfance de Vimoutiers et un taxi parisien retors auront déterminé.

Il le confiait entre les lignes de ses articles bernanosiens dans le Lys noir, tous orientés depuis cette petite patrie de l’enfance de laquelle il tirait les flèches les plus aiguisées à l’encontre de l’Homme moderne et des ses enfants mutants.

De cette position d’artillerie, il canardait avec un humour féroce tout ce qui n’avait pas l’heur de lui plaire avec justesse et injustice, le style primant. Ce style où s’illustrait à la fois toute sa provocation et son courage. Provocation parce que lui-même pouvait se reconnaître « ordurier » parfois. Courage parce qu’il a sans doute été le dernier journaliste condamné à de la prison ferme depuis la Libération pour de simples articles, dont le fameux « Mon voisin est une mosquée ».

Portant ses condamnations judiciaires comme autant de médailles à affoler tous les portiques de sécurité de France, Rodolphe Crevelle aura été la bête noire des magistrats. Capable de les prendre au collet avec la force terrible de sa parole, il réduisait en miettes la fausse solennité républicaine et replaçait les débats d’homme à homme.

Formé à la presse et au fait divers à Oise Hebdo à l’orée du nouveau millénaire, Rodolphe fabriquait un journal en une nuit et n’importe où, se nourrissant de cigarettes et de thé glacé de chez Lidl.

Un procureur de Lyon est encore sonné de l’avoir eu au téléphone, tandis que celui de Nice a eu le droit à un journal spécial sur son appartenance supposée à la franc-maçonnerie. A Perpignan, le ministère public a pris un malin plaisir à lire à haute voix ses courriers à l’audience pour se venger des magistrats du siège. Bref, s’il n’était pas dénué de considération envers les flics et les bourgeois auxquels il n’avait pas grand’chose à reprocher, il exécrait le corps vérolé de la justice.

Camelot du Roi venu au journalisme à 40 ans, Rodolphe aura marqué les générations militantes par sa plume et son extraordinaire capacité de travail mais aussi par son activisme. Formé à la presse et au fait divers à Oise Hebdo à l’orée du nouveau millénaire, Rodolphe fabriquait un journal en une nuit et n’importe où, se nourrissant de cigarettes et de thé glacé de chez Lidl.

En passant de TransEurope au Petit journal, de la Semaine de l’Hérault au Scoop de Deauville jusqu’à A Vugi d’a la Roya, sans oublier le Lys noir et Arsenal, il créait les titres de presse et composait presqu’à lui seul la rédaction. L’écriture était tout autant un besoin, un gagne-pain et un outil révolutionnaire.

Toujours à la recherche de la base arrière de laquelle doit partir la reconquête, il aura tenté de s’emparer des Minquiers et des Ecréhous dans le bailliage de Jersey avec les marins-pêcheurs. Puis il fit lever une atmosphère révolutionnaire en la Principauté d’Andorre où il fit campagne pour le Non lors du référendum de 1993.

Il y aura aussi l’épopée du groupe Francité au Val d’Aoste à la fin des années 90. Partout, même au royaume de Belgique et dans le Grand-Duché du Luxembourg, Rodolphe aura poursuivi ce rêve, prenant attache avec députés et ministres.

Écrivant livre sur livre pour avoir le prétexte à agir, emmenant dans ses aventures quelques militants qu’il avait simplement recruté la veille après une longue discussion qu’il aura terminée par un « Que fais-tu demain ? », un appel lourd d’inattendu pour le désœuvré qui l’écoutait émerveillé.

Aujourd’hui, ces militants forment une petite communauté qui ont tous en souvenir la figure de Rodolphe sans lequel ils ne se seraient probablement pas rencontrés. Aujourd’hui, après en avoir lui-même longtemps souffert, Rodolphe les laisse « si seuls dans l’entre-soi abandonné »…

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mardi, 19 mars 2019

Dans le quotidien "Présent" de ce mercredi : un grand entretien avec Roland Hélie au sujet de l'Appel contre la dissolution du Bastion social

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Entretien pour Présent avec Roland Hélie, directeur de la revue Synthèse nationale et initiateur de l’ « Appel contre la menace de dissolution du Bastion social ».

Source cliquez ici

Roland Hélie, vous venez de lancer un appel contre la menace de dissolution du Bastion social proférée par Emmanuel Macron, président de la République, lors du dîner annuel du Crif à Paris le 17 février dernier. Pourquoi cet appel ?

Tout d’abord, et pour être précis, c’est à la suite de plusieurs discussions avec quelques responsables nationaux et identitaires sur cette menace de dissolution de l’une des composantes de notre famille d’idée, que j’ai pris l’initiative de lancer, au nom de Synthèse nationale, cet appel. Ce combat est, me semble-t-il, indispensable car si aujourd’hui le Système veut détruite le Bastion social, demain il s’en prendra à d’autres et lorsqu’il n’y aura plus personne pour réagir, il sera trop tard...

Il fallait donc réagir immédiatement car cette menace du président de la République de s’en prendre au Bastion social, comme à tout autre mouvement nationaliste, est inadmissible.

Inadmissible ?

Tout à fait. Cette menace de dissolution est inadmissible pour trois raisons.

Tout d’abord parce qu’elle n’est pas fondée. Le Bastion social est un mouvement qui a été créé il y a deux ans par des étudiants lyonnais et qui se bat, comme bien d’autres partout en France, contre l’assassinat de notre nation et de notre civilisation par l’hyper classe mondialiste actuellement au pouvoir. Fidèle à ses principes solidaristes, il s’est « spécialisé », dans l’occupation pacifique de locaux abandonnés pour les transformer en foyers destinés à accueillir les Français les plus démunis comme ce fut le cas à Lyon l’an passé et, plus récemment, en Alsace. Une telle activité est, visiblement, insupportable pour Macron et les siens...

D’autre part, cette annonce a été faite par Macron lors d’une réunion du Crif, une organisation partisane loin d’incarner l’ensemble de la communauté juive de France comme elle le prétend. Ce Crif a pour raison d’être la lutte contre un antisémitisme qui émanerait, soit disant, de l’extrême droite. Tout cela est fantasmé car chacun sait que la violence antisémite, depuis des lustres, ne vient pas de l’extrême droite mais est l’une des conséquences de l’immigration musulmane tant soutenue, entre autres, par... le Crif justement. En se conduisant ainsi, Macron a voulu faire un effet d’annonce destiné à satisfaire son auditoire...

Enfin, en jetant à la vindicte le Bastion social, Macron insulte l’ensemble du Mouvement national toutes tendances confondues. Il se conduit comme un vulgaire petit chefaillon humilié par le soulèvement populaire auquel il est confronté depuis plusieurs mois. Il espère maîtriser la contestation en l’accusant, selon la formule magique (hélas pour lui totalement éculée), d’être manipulé par « l’extrême droite antisémite ». Mais cela, en dehors du Crif, ne marche plus...

Aujourd’hui, c’est le BS qui est visé. Et demain, selon la logique « macronienne », ce seront d’autres formations nationales qui subiront le même sort. L’idéal national est la seule alternative crédible au Système mondialisme. Les promoteurs de celui-ci, Macron en tête, le savent bien, voilà pourquoi ils sont prêt à tout pour le discréditer.

D’où votre exaspération face à de telles allégations...

En effet, comme je vous l’indiquais précédemment, nous ne pouvions pas laisser passer une telle insulte sans réagir. Il fallait mobiliser l’ensemble de la famille nationale, identitaire et même au-delà. D’où cet appel que j’ai lancé sur le site de Synthèse nationale et qui a très vite recueilli de nombreux soutiens. (Pour la petite histoire, la première signature reçue fut celle de Francis Bergeron, directeur de Présent).

Depuis, de nombreuses personnalités de la mouvance nationale ont signé cet appel ?

Près d’une centaine de responsables politiques, associatifs, d’élus, d’écrivains, d’éditeurs, d’artistes, ainsi que près d’un millier de patriotes l’ont signé (*). Ce qui est plaisant, c’est de constater que toutes les sensibilités de notre famille ont répondu sans hésitation. Qu’il s’agisse de Jean-Marie Le Pen, d’Alain de Benoist, de Pierre Vial, de Pierre Cassen, de Thomas Joly, de Serge Ayoub, de Philippe Randa, d’Alain Sanders, de Xavier Eman ou de François Bousquet, d’Anne Brassié pour ne citer qu’eux car la liste est longue et de qualité (ils me pardonneront de ne pas tous les citer mais il suffit de consulter le site de Synthèse nationale pour prendre connaissance de la liste), tous m’ont immédiatement répondu.

Comme quoi, lorsque l’une des composantes de la famille nationale est menacée, celle-ci dans son ensemble est capable de répondre à l’unisson ! Et c’est sans doute ce qui est le plus important dans cette affaire.

(*) Pour les lecteurs de Présent qui désirent signer cet appel (en ligne sur le site cliquez ici), il leur suffit d’écrire à : Synthèse nationale 9, rue Parrot (CS 72809) 75012 Paris (correspondance uniquement).

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lundi, 18 mars 2019

Le nouveau numéro d'Eléments

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samedi, 16 mars 2019

Quand le Défenseur des droits lève le doigt, les élus locaux se couchent

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Thomas Bertin Boulevard Voltaire cliquez ici

Le 16 août 2016, deux femmes de confession islamique se montrent aux abords d’un aqua-club – celui de Belle Dune, près de Fort-Mahon (Somme), pour ne pas le citer – entièrement revêtues d’un maillot de bain les recouvrant des pieds à la tête, autrement appelé « burkini », depuis que ce singulier vêtement a fait son apparition récente sur les plages du sud de la France. Refus net du directeur de l’établissement qui se retranche derrière le règlement intérieur : « D’autres demandes ont été refusées comme l’utilisation de combinaisons de plongée, de venir surveiller des enfants, habillé au bord du bassin, les shorts de bain pour les hommes… Il est précisé au règlement que toute tenue habillée est refusée, et pas précisément un burkini », « pour des raisons d’hygiène », s’est-il alors défendu (Courrier picard, 14 mars).

Les deux femmes n’en sont pas restées là et ont porté leur réclamation devant le Défenseur des droits, alléguant avoir été victimes d’une discrimination, à raison de leurs convictions religieuses. Par une décision du 27 décembre 2018, le Défenseur des droits a fait droit à leur demande en soulignant, d’une part, que « le port du burkini n’est pas interdit, en tant que tel, par la loi française », d’autre part, que « le refus d’accès [des requérantes] à l’aqua-club […] fondé sur le port du burkini caractérise une discrimination fondée sur la religion et le genre ».

Ce 13 mars, le conseil syndical, l’assemblée délibérante du Syndicat mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard, établissement public assurant la gestion de l’aqua-club, a décidé d’entériner la décision du Défenseur des droits (donc de procéder, comme ce dernier l’y incite, à la modification du règlement intérieur de l’aqua-club), d’indemniser les deux musulmanes « de leur entier préjudice pour s’être vu refuser l’accès à l’aqua-club sans aucune justification et avoir ainsi dû renoncer à leur séjour de vacances », sans aucunement chercher à contester devant les tribunaux ad hoc cette décision rendue, rappelons-le, par une simple autorité administrative indépendante, créée sous Nicolas Sarkozy en 2008 et intégrant, entre autres, des institutions comme la HALDE (anciennement Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) ou l’ex-Médiateur de la République.

Deux observations s’imposent. La première a trait au zèle d’une institution dont le président, l’ancien ministre chiraquien Jacques Toubon, fait preuve d’un activisme sans bornes. En juin 2018, il déclarait, par exemple, à propos de l’Aquarius, « qu’il aurait fallu accueillir d’abord les migrants et étudier leur situation administrative ensuite ». (JDD, 23 juin 2018). S’il se montre légitimement attentif au sort réservé aux gilets jaunes, victimes de violences physiques inouïes de la part du pouvoir, il manifeste « en même temps » une xénophilie des plus militantes.

La seconde observation tient à l’insoutenable veulerie d’une majorité d’élus locaux, préférant subir des décisions qu’ils considèrent pourtant comme injustifiables plutôt que de se battre, y compris sur le plan judiciaire, pour défendre ces « territoires » dont ils n’ont de cesse de vanter – notamment en zone rurale – les atouts patrimoniaux, paysagers, culturels et touristiques. La vérité vécue oblige à dire qu’ils sont bien les premiers artisans d’un certain « Grand Remplacement » qu’ils sont nombreux à honnir dans les coulisses des conseils communaux et intercommunaux, mais bien trop couards à dénoncer publiquement dans ces mêmes enceintes, de peur du qu’en-dira-t-on politico-médiatique.

On a coutume de prêter à saint Augustin cette formule apocryphe : « À force de tout voir, on finit par tout supporter… À force de tout supporter, on finit par tout tolérer… À force de tout tolérer, on finit par tout accepter… À force de tout accepter, on finit par tout approuver. » CQFD.

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jeudi, 14 mars 2019

UN NOUVEAU "HISTOIRE-ACTU" DE PRÉSENT CONSACRÉ AUX EUROPÉENNES DE MAI PROCHAIN

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mercredi, 13 mars 2019

Algériens pro-fellouzes : dégagez… de chez nous !

Par Alain Sanders

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Jean Madiran disait (et il l’a même écrit dans Présent) : « La France ne peut plus rien en Algérie, la France ne peut plus rien pour l’Algérie. » Il avait raison. Une page est tournée. Ils sont – de satrapes en satrapes – indépendants depuis près de soixante ans. Pour réussir à transformer un pays moderne, qui leur fut remis clefs en main, en un champ d’épandage que des centaines de milliers de jeunes rêvent de quitter. A tout prix.

On entend les manifestants d’Alger scander : « FLN dégage » (sans oublier d’y associer son complice de gouvernement, le RND). Ils auront mis le temps à se réveiller. Mais bon... Qu’ils s’arrangent entre eux, ça ne nous regarde pas. Mais ça commence à nous concerner quand ce même slogan est lancé dans des manifestations organisées en France. Par des « Algériens » dont on ne sait pas s’ils sont Algériens, Français, Algériano-Français ou Franco-Algériens.

Dimanche dernier, ils étaient très nombreux à manifester, youyous à l’appui, place de la République à Paris. Imaginez-vous une manifestation politique de ressortissants français au cœur d’ Alger ? Ils brandissaient des centaines de drapeaux algériens. C’est le cœur serré et la rabia au ventre que j’ai regardé ça. Car ce drapeau algérien, c’est la souquenille FLN. Celle qui a flotté sur les massacres des nôtres. A Oran, en juin 1962, tandis qu’éclataient les youyous stridents des femmes, les dépeceurs, les égorgeurs, les écorcheurs d’Européens, de Juifs, de Français musulmans, arboraient ce même emblème.

Les avez-vous entendus, ces « Algériens » de la place de la République dire leur attachement à l’Algérie (« J’ai l’Algérie au cœur », dira notamment une femme qui, pourtant, excluait d’y retourner, mais embrassait son drapeau comme une kesra sortie du four...) ? Les avez- vous entendus en rajouter avec des trémolos comme là-bas, dis... Des déclarations d’allégeance qui n’auraient rien d’anormal en Algérie. Mais incongrues, indécentes et même inquiétantes, en France.

Vous l’aimez tant que ça, votre pays de fellouzes ? Bravo. Mais que faites-vous en France ? Qu’attendez-vous pour retourner là-bas prendre part à cette (r)évolution politique annoncée et souhaitée ? Ce n’est pas place de la République, à Paris, qu’il faut rouler des mécaniques mais – où vous voulez, zenqet, blasa, berra, fi wast lamdina, charie, l’ baladiya – au bled !

Aussi, Algériens pro-fellouzes (car ce n’est pas le FLN fellagha que vous rejetez, mais ce qu’en ont fait vos politicards corrompus) qui vivez et prospérez en France, un conseil : dégagez de chez nous ! Vous pourrez ainsi manifester sur place et, à l’occasion, voter in situ plutôt que dans les officines « bouteflikesques » de Paris, Marseille, Lille, Roubaix, Mulhouse, Saint-Denis, etc. Je suis oiseau, voyez mes ailes, je suis souris, vive les rats, y’a un moment où ça va bien comme ça... Quand on veut se réconcilier, il faut être deux à le vouloir. On ne peut avoir, d’un côté une France qui se prosterne devant la doxa FLN (par soumission, « femmelitude », diplomatie, business, peu importe), et de l’autre une Algérie qui, dans ses livres scolaires, son enseignement universitaire, les articles de presse, les émissions télé, les diatribes de ses hommes politiques (qui utilisent ce truc depuis 1962 pour juguler tous opposants dès lors considérés comme traîtres aux moudjahidin des années de braise), distille une haine cuite et recuite. Une Algérie arabo-musulmane qui persécute les chrétiens, détruit leurs églises et leurs temples, tient les Kabyles sous le joug. FLN historique ou FLN relooké, c’est kif-kif bourricot finalement. Ce qui va se passer en Algérie ? C’est leur affaire. Et, pour tout vous dire, mâshi souqi ! (« Je m’en fous. »)

Source : Présent 13/03/2019

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mardi, 12 mars 2019

Dans Présent d'aujourd'hui, un grand entretien avec Philippe Randa sur le livre "Le Défi" qu'il à co-rédigé avec Marie Simone Poublon sur l'histoire de TV Libertés

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Source cliquez ici

Philippe Randa est l’auteur, avec Marie-Simone Poublon, du livre Le Défi, consacré à l’aventure de TVLibertés : votre télévision et votre radio préférées de l’intérieur, comme si vous y étiez !

Pourquoi ce titre, Le Défi ?

Parfois, trouver le meilleur titre pour un livre est ce qui est le plus difficile… Le Défi s’est imposé de lui-même très vite, tout simplement parce que, dans les différents témoignages que Marie-Simone Poublon et moi avons recueillis, il revenait sans cesse. Un défi que bien peu ont cru possible de relever.

Les deux hommes à l’initiative de ce projet de WebTV, Philippe Milliau et Trystan Mordrel, ont démontré une volonté exceptionnelle pour s’accrocher à leur idée… Ils étaient bien seuls à prêcher que ça pouvait réussir ; heureusement, même les plus sceptiques ont accepté de leur apporter leurs concours, qu’ils soient relationnels, financiers ou professionnels, et plus ça durait, plus ça se développait, plus ça prenait corps, plus ils ont été nombreux à commencer à y croire eux aussi. Après, cela a été l’effet « boule de neige », surtout avec l’arrivée d’Arnaud Soyez à la tête de la technique et de Martial Bild à la direction de la rédaction : ils ont incontestablement donné un sacré coup d’accélérateur à l’aventure.

Qu’est-ce qui a permis à TVLibertés de naître et de s’imposer ?

Incontestablement, les progrès de la technique qui permettent d’assurer des émissions de qualité avec du matériel aux coûts désormais abordables (même s’ils restent importants). Egalement le développement d’Internet, qui résout les problèmes de la diffusion (jusqu’à un certain point tout de même ; tout le monde peut désormais être présent sur la Toile, mais faut-il encore se faire connaître et fidéliser les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs). Enfin, un minimum de financement est nécessaire pour assurer les coûts des studios et les salaires des permanents : carnet d’adresses des uns, foi militante des autres et fidélité de tous à des engagements politiques qui datent souvent de l’adolescence ont permis l’impensable.

Quelles sont les motivations principales des donateurs ?

Permettre à la presse alternative de toucher un public toujours plus important ; ne pas laisser le monopole de l’information aux grands médias, dénoncer leurs malhonnêtetés quasi quotidiennes – par conformisme, lâcheté ou souvent encore par simple paresse – et combattre la désinformation continuelle à laquelle ils se livrent, que ce soit de politique intérieure ou extérieure… Bref, faire de la métapolitique, encore et toujours.

Vous livrez notamment un détail ahurissant : des donateurs âgés ne disposent même pas d’ordinateurs et ne peuvent donc voir les émissions. Comment expliquer un tel engagement ?

Parce que ces donateurs ont compris que le combat politique à mener, actuellement, est celui de la réinformation : ouvrir les yeux des citoyens, les empêcher de subir quotidiennement les ukases de la bien-pensance, les empêcher d’être ensorcelés par le pipeau de la pensée unique (comme les enfants disparus de la légende d’Hamelin le furent par un diabolique joueur de flûte). Alors, oui, même s’ils ne sont pas internautes et ne bénéficient pas des programmes qui n’existent que grâce à eux, ils ont conscience que c’est là aussi que « ça se joue »…

Vous qui êtes l’un des fidèles contributeurs de Présent, vous nous voyez donc comme représentant d’une « droite roncho-réactionnaire » (je vous cite) ?

C’est évidemment de l’humour… et ce n’est pas Présent que nous avons ainsi défini, mais l’ancienne « historique » de notre quotidien, Caroline Parmentier, et ce en opposition à l’avocat Nicolas Gardères gratifié, lui, pour l’occasion de « gauche humaniste de progrès ». Je vous rappelle que réactionnaire, aujourd’hui négatif pour beaucoup, signifie « celui (ou celle) qui réagit » : ce n’est donc nullement péjoratif, et que Caroline râle souvent, est-ce un secret d’Etat ? Pas pour les téléspectateurs de l’émission « Bistro Libertés », en tout cas…

La proximité de TVLibertés et Radio Libertés avec un média papier comme Présent est-elle essentielle aux yeux de leurs responsables ?

Evidemment, ils sont à l’évidence complémentaires, occupant des créneaux particuliers qui permettent à la presse alternative de « ratisser » le plus large possible. Tout comme le cinéma n’a pas tué le théâtre, ni la télévision n’a pas tué la radio, les médias internet ne vont pas faire disparaître la presse imprimée. Tout le monde doit s’adapter et trouver sa (nouvelle) place dans l’offre médiatique. En revanche, ce qui peut tuer à l’évidence un média, quel qu’il soit, c’est la désertion de son lectorat.

Philippe Milliau, au cours de la soirée anniversaire fêtant les cinq ans de TVLibertés, a laissé entrevoir de nouveaux projets. Secrets encore ?

Notre livre se veut un témoignage de l’aventure du groupe Libertés de sa naissance à son cinquième anniversaire. Des projets, heureusement, le groupe en regorge, forcément tous plus ambitieux les uns que les autres ; reste à voir ceux qui sont réalisables ou quand ils pourront l’être. C’est toute la sagesse des dirigeants de ce groupe d’avancer prudemment depuis toujours, tout en préparant minutieusement chaque nouvelle étape. Donc, parler trop tôt de certains projets en cours, alors que leur préparation les fait évoluer continuellement, serait risqué.

Marie-Simone Poublon, Philippe Randa, Le Défi, Dualpha, 136 pages, 10 euros.

Pour le commander cliquez là

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lundi, 11 mars 2019

Pour Nicolas Gauthier, de Boulevard Voltaire, Jean-Pierre Stirbois était le précurseur du RN actuel...

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Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire cliquez ici

Il y a maintenant plus de trente ans, un funeste 5 novembre 1988, Jean-Pierre Stirbois perdait la vie dans un accident de voiture. Même si le statut de numéro deux n’a jamais officiellement existé au Front national, il l’était de fait, en sus d’être la cheville ouvrière historique du mouvement lepéniste. Poursuivant leur travail de remise à l’honneur des divers courants dissidents du siècle dernier, les Cahiers d’histoire du nationalisme ont consacré un essai des plus fouillés à cette figure politique aujourd’hui un peu oubliée.

Si l’intérêt de cet ouvrage consiste évidemment à avoir été rédigé par des témoins de l’époque, compagnons de militantisme pour la plupart, il réside aussi en ce fait voulant que l’on puisse, une fois encore, constater que l’Histoire n’est souvent rien d’autre qu’un éternel recommencement. Ainsi, l’homme qui contribue largement à professionnaliser l’ancêtre de l’actuel Rassemblement national met-il déjà l’accent sur ces deux axes majeurs que sont l’implantation locale et la nécessaire dédiabolisation de la formation en question. Nous sommes en 1983 ; comme quoi, rien de bien neuf sous le soleil.

L’implantation, c’était banal. Mais la dédiabolisation, ça l’était moins, ce, d’autant plus que Jean-Pierre Stirbois n’a rien d’un bourgeois soucieux de sa bonne réputation : il vient de la droite activiste et non point de celle des salons. L’Histoire est ironique, puisque ce sont généralement ses anciens fidèles qui reprocheront ensuite à une Marine Le Pen de mettre en œuvre cette même dédiabolisation. Autre paradoxe : cet homme, on l’a vu, issu de la radicalité, est le premier à chercher des alliances vers une droite plus traditionnelle. Ce qu’il fait avec succès à la mairie de Dreux, en 1983, en concluant une alliance de circonstance avec le RPR. Trois ans plus tard, il est encore l’un des maîtres d’œuvre du Rassemblement national première manière ; soit cette union avec les droites centriste et gaulliste ayant permis au Front national de constituer un groupe parlementaire de trente-cinq députés élus à la proportionnelle.

Pareillement, il a souvent été fait grief à Marine Le Pen de se « gauchiser » avec un programme économique dont la coloration serait à la fois trop sociale et étatique. Pourtant, elle ne fait ici que revenir aux fondamentaux historiques du Front national. Ainsi Jean-Pierre Stirbois vient-il du Mouvement jeune révolution ; mouvement qui prône une doctrine solidariste dont le maître mot, « Ni banques ni soviets », laisse augurer d’une feuille de route n’ayant que peu à voir avec le « thatchero-reaganisme » de ce mouvement, à l’orée des années 80.

Le journaliste Francis Bergeron, du quotidien Présent, et qui fit partie de la très méconnue aventure solidariste, rappelle ainsi : « Historiquement, le solidarisme développait un discours au fond assez centriste ou social-chrétien, bâti notamment par les réformistes russes et antisoviétiques, dans les années trente, une troisième voie. […] En France, le politicien radical et franc-maçon Léon Bourgeois avait posé les bases d’un solidarisme. […] Il est considéré comme le précurseur de la théorie de l’État-providence, qui fit les beaux jours des pays scandinaves, même s’ils furent atteints de fiscalisme confiscatoire, avant qu’ils ne soient noyés sous la déferlante migratoire. »

De même, on se souviendra que, lorsque Marine Le Pen accéda à la présidence du Front national, il lui a aussi été fait reproche de « bazarder » certains « fondamentaux » d’ordre moral, la « remise en cause de l’IVG » au premier chef. On constatera que ces thèmes sociétaux brillaient par leur absence dans le programme lepéniste d’alors. Invoquer la tradition d’une formation politique, c’est bien ; la connaître, c’est mieux encore.

Alors, Marine Le Pen, fille spirituelle de Jean-Pierre Stirbois ? Les auteurs de ce passionnant ouvrage ne vont certes pas jusque-là. Il n’empêche que certains parallèles, à quelques décennies de distance, demeurent pour le moins troublants.

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dimanche, 24 février 2019

En s’attaquant aux médias, les Gilets Jaunes ont posé un acte authentiquement révolutionnaire

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Jean-Yves Le Gallou, Président de Polémia cliquez ici

Discours de clôture de la

Xe cérémonie des Bobards d'Or.

Castigat ridendo mores : “elle (la comédie) corrige les mœurs par le rire” disait le poète latin Horace. C’est cette idée qui a inspiré la démarche des Bobards d’Or. Quel était notre objectif ? Rire et faire rire des mensonges des médias pour les inciter à ne plus recommencer. Mais les médias, hélas ! sont incorrigibles. Ils retombent toujours dans les mêmes travers.

Les bobards de guerre se suivent et se ressemblent : les méchants Irakiens, les méchants Serbes, les méchants Syriens sont accusés de disposer d’armes chimiques. Et quand les démentis arrivent, il est trop tard. Les mensonges ont produit leurs effets. Des morts par centaines de milliers. Des pays détruits. Et les médias passent au suivant… au mensonge suivant.

Les bobards antiracistes se reproduisent aussi selon un schéma identique. Dans l’histoire de l’  « ophtalmo raciste » comme dans celle du soi-disant viol de Théo Luhaka on retrouve le même mécanisme : un mythomane « racisé » – pour parler comme nos médias – lance un bouteillon. Et celui-ci est repris en cœur par tous les médias. Sans la moindre vérification. Je dis bien TOUS les médias officiels, c’est le bobard total.

Et c’est ainsi qu’ils fabriquent une réalité alternative : soit pour justifier des aventures guerrières contre des peuples qui ne nous ont rien fait ; soit pour imposer une guerre de propagande massive contre notre propre peuple pour le culpabiliser et le désarmer moralement.

Cela, c’est la Xe année que nous le dénonçons.

Hélas, je nous reconnais une part d’échec : nous n’avons pas réussi à corriger les médias par le rire.

En vérité ils sont incorrigibles et en état de récidive permanente.

Au lieu de traquer leurs propres erreurs, ils se sont lancés dans la chasse aux « fake news » sur internet : quand TF1 ment à 8 millions de téléspectateurs cela n’intéresse ni l’AFP factuel ni les Décodeurs du Monde. Ils préfèrent « débunker » l’embrouille d’un compte twitter à 40 abonnés. C’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre.

Au lieu de se réformer, de faire leur média-culpa, les médias ont choisi de s’en prendre à la concurrence d’internet et des réseaux sociaux.

Peine perdue ! Leur crédibilité est en berne ! Les « MédiasMenteurs » suscitent une hostilité croissante de l’opinion.

A juste titre car ils exercent une véritable tyrannie sur l’opinion.

Les médias disent pour qui on a le droit de voter ou non : après s’être fait la main en diabolisant les Le Pen père et fille, ils ont entrepris de liquider Fillon avant de s’acharner sur Wauquiez et Bellamy, pas assez soumis au politiquement correct à leur goût.

Les médias fixent aussi la liste des sujets dont on a le droit de débattre ou non : 70% des Français trouvent qu’il y a trop d’immigration, mais il n’y a pas de débat libre possible sur l’immigration dans les médias.

Mais là où les médias se sont surpassés c’est dans le traitement des Gilets Jaunes, une révolte populaire qu’ils ont tentée de casser par tous les moyens.

Par la minoration d’abord : pauvres Gilets Jaunes dont la mobilisation ne cesse de faiblir depuis 14 semaines. Avec une technique très simple : reprendre toute la journée les chiffres que Castaner communique à midi sur la base du comptage de la matinée et les comparer aux … chiffres définitifs de la semaine précédente C’est ce qu’on appelle le « bobard calculette », une technique éprouvée qui a valu, dans le passé, plusieurs distinctions aux Bobards d’Or à l’AFP.

Par le dénigrement ensuite : les Gilets Jaunes seraient incultes, sous-éduqués, complotistes, feignants, violents et même antisémites. Le mépris de classe des journalistes, des « people » et des crétins En Marche s’en est donné à cœur joie pour dénoncer cette France périphérique des classes moyennes et populaires, cette France européenne des ronds-points.

Par la diabolisation et l’interdit aussi : vous vous promenez avec des drapeaux tricolores et des emblèmes de nos provinces, c’est bien la preuve que vous êtes d’ « ultra droite ». Et surtout ne vous avisez pas d’aborder la question de l’immigration et du Pacte de Marrakech car alors vous seriez vite catalogués du côté de la « peste brune ».

Par l’occultation des faits : celle des violences gouvernementales d’une part, celle de l’origine des violences des manifestants, d’autre part. Les médias n’en peuvent plus de dénoncer la casse des Gilets Jaunes , sans presque jamais dire qu’elle est le fait d’ « antifas » connus des services de police mais laissés libres d’opérer depuis deux mois. Ces mêmes médias ont nié jusqu’à mi-janvier – et par là même rendu possible- les violences gouvernementales : 120 blessés graves, des dizaines de gueules cassées, 20 éborgnés, 5 mains arrachées. Une répression policière sans précédent en France depuis la fin de la guerre d’Algérie. Circulez il n’y a rien à voir. Il y a presque pire que le bobard, la « Ghost news », l’Info-fantôme, celle dont on ne parle pas.

Mais là ils sont tombés sur un os.

Pour la première fois un mouvement populaire s’en est pris à la toute-puissance médiatique.

Des actions militantes ont été conduites contre la presse régionale, bloquant parfois la diffusion de journaux régionaux qui, comme Ouest France, ne sont pas des vecteurs d’information mais des organes de désinformation. Les Gilets Jaunes ont eu bien raison de s’en prendre à ces torchons monopolistiques et subventionnés. Comme ils ont eu bien raison sur les Ronds-points de dire leur fait aux spadassins de presse de BFM TV et France 3. Qui sème le mensonge récolte la colère ! Bien sûr les médias se sont indignés de ces quelques prises à partie, essentiellement verbales d’ailleurs. Et quant aux (rares) violences dont certains journalistes du système ont été victimes, je ne les approuve pas mais je les comprends.

Car qui détient le vrai pouvoir aujourd’hui ? Sinon les médias.

Qui exerce une emprise sans précédent sur les esprits par la propagande ? Sinon les médias.

Qui fixe les sujets dont on a le droit de parler et ceux qu’il faut taire ? Sinon les médias.

Qui décide si un gouvernement doit accepter ou non les revendications de manifestants ? Sinon les médias.

Des manifestants soutenus par les médias – 1968, 1986, 2006 – finissent toujours par obtenir gain de cause. En revanche des manifestants qui subissent l’hostilité des médias sont méprisés comme ceux de la Manif pour tous ou les Gilets Jaunes.

D’ailleurs les violences gouvernementales contre les Gilets Jaunes n’ont été possibles que grâce au silence et au déni des médias. Ce sont ces mêmes médias qui rendent impossible l’intervention de la police dans les banlieues de l’immigration en montant en épingle de pseudos bavures.

Les médias sont une qui rend impossible le maintien de l’ordre républicain dans les banlieues de l’immigration tout en légitimant les violences gouvernementales contre des opposants souvent pacifiques.

Véritable police de la pensée, les médias dominants livrent une guerre idéologique et une guerre de propagande au peuple français. Pas étonnant que ce comportement l’énerve !

Les Gilets Jaunes contestent le pouvoir, il est donc normal qu’ils se soient attaqués au vrai pouvoir celui des médias. Bravo à eux de l’avoir fait et d’avoir ainsi posé là un acte authentiquement révolutionnaire. J’entends par là un acte qui s’attaque frontalement au cœur du pouvoir.

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samedi, 23 février 2019

France, tes paysans se meurent…

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 Entretien avec Jocelyne Porcher*

Le Figaro. - S’il reste aujourd’hui des agriculteurs et des éleveurs, peut-on dire que le « monde paysan », qui a tenu tant de place dans l’imaginaire français, est en voie de disparition ?

Jocelyne Porcher. - Depuis plusieurs décennies, les politiques agricoles ont construit une agriculture à deux vitesses : de la production de masse de basse qualité pour la majorité des consommateurs, de la production de qualité pour une minorité. En ce qui concerne les produits animaux, ce sont les systèmes industriels et intensifiés qui fournissent la production de masse et, d’autre part, des paysans qui fournissent la production de qualité. Et cela reste le cas en tendance, quoique la production de masse s’améliore. Même si, du point de vue de la communication – notamment via le Salon de l’agriculture -, l’image de l’agriculture française est construite sur celle de la paysannerie et, si celle-ci a une certaine visibilité, elle est grandement menacée. Les paysans sont pris dans un réseau de contraintes très fortes, administratives, sanitaires, sociétales... et il faut une énorme énergie pour persévérer. En ce qui concerne l’élevage paysan, oui, il est en voie de disparition, faute d’être soutenu et compris. Il subit de plus la volonté destructrice du mouvement abolitionniste (qui veut supprimer toute forme d’élevage, NDLR), serviteur de l’agriculture cellulaire (qui promeut la production de viande à partir de cellules souches, NDLR) qui a entrepris de conquérir le marché des produits animaux.

De quand date l’effacement du monde paysan ? Est-il selon vous irréversible ?
À mon sens, cet effacement date de la naissance du capitalisme et de la société industrielle. La nature, les animaux, les êtres humains deviennent alors des ressources. Le partenariat avec la nature et les animaux, construit par dix mille ans de domestication, devient une entreprise d’exploitation et le travail paysan est pris dans la dynamique industrielle avec une spécialisation de plus en plus forte des humains, des animaux et des plantes. La volonté d’industrialiser l’agriculture date du milieu du XIXe siècle, mais elle a été mise en acte au milieu du XXe grâce à des innovations majeures, comme la diffusion des antibiotiques. Si l’on peut penser nos relations aux animaux en dehors du système capitaliste, ce n’est pas irréversible. Mais si la maximisation des profits à court terme est l’alpha et l’omega du travail des humains et des animaux, les paysans n’ont aucune chance.

Quelles sont les caractéristiques du monde paysan et qu’est-ce qui le distingue du monde industriel ?

C’est la question du travail qui fait la différence. Le travail paysan est appuyé sur différentes rationalités, relationnelle, morale, esthétique... alors que les rationalités du travail dans l’industrie, pour l’organisation du travail, sont uniquement économiques. Le travail en élevage paysan est une relation avec la nature, les animaux, les autres humains. C’est un modèle de société équilibré, fondé sur le don et le contre-don, la recherche d’un bonheur partagé. Dans l’industrie des productions animales, rien de tout cela. La relation avec les animaux est détruite par la poursuite de la performance, et ce que les animaux et les humains y partagent le plus, c’est la souffrance.

Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur le paysan au XXIe siècle ?

Sur l’élevage paysan, comme sur l’agriculture, je pense que la principale menace, c’est l’agriculture cellulaire. C’est la prise en main directe de la production alimentaire par les multinationales, les milliardaires et les fonds d’investissement. Ainsi que l’exprime un dirigeant de start-up de substituts aux produits animaux, il s’agit de rendre l’agriculture actuelle obsolète, c’est-à-dire de proposer un nouveau modèle, meilleur pour les animaux, pour les humains et pour la planète. Et surtout meilleur pour les retours sur investissements. La viande in vitro est le prototype de ces orientations. En prétendant remplacer la viande par des cultures de cellules, on remplace le modèle industriel mais aussi celui de l’élevage paysan puisqu’il n’est pas distingué dans ses différences. Le mouvement abolitionniste, soutien affirmé à l’agriculture cellulaire, conforte cette absence de distinction entre élevage paysan et productions animales, et participe, au nom des animaux, à détruire l’élevage et à plus long terme nos relations aux animaux domestiques.

Propos recueilli par Eugénie Bastié pour Le Figaro 22/02/2019

(*) Jocelyne Porcher, sociologue et chercheur à l’Inra, est spécialiste de la paysannerie et des relations entre les hommes et les animaux d’élevage.

 

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Bastion social : « Nous refusons d’être les Palestiniens de l’Europe ! »

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Propos recueillis par Nous sommes Partout cliquez ici

La République aux abois a annoncé lors du dîner du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), la dissolution de mouvements « d’extrême-droite dont le Bastion Social ». Mouvement surtout connu pour sa volonté de venir en aide aux Français et aux Européens les plus démunis aux travers de projets de solidarité et de défense du patrimoine local comme en Alsace. L’annonce du chef de l’Etat, en tout cas, n’a entamé en rien l’esprit de combat des militants. Rencontre avec Tristan Rochelle, responsable du Bastion Social Lyon. 

Le 21 février 2019,  lors du dîner annuel du CRIF, structure représentant moins d’1% de la population française, selon les propos de son président François Khalifat, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution du Bastion Social, présenté comme un levier de l’antisémitisme. Quelle est votre réaction à la suite de cette annonce inattendue ?

Tristan Rochelle : En réalité, ça n’a rien d’extrêmement surprenant. Ce n’est pas la première fois que notre éventuelle dissolution est évoquée ou demandée. Il faut le voir comme une forme de consécration. Nombre de mouvements nationalistes ont déjà subi le même sort depuis Occident en 1968. C’est l’une des armes favorites du régime et pour cause, depuis cinquante ans, il réitère les mêmes erreurs face aux mouvements d’opposition nationale.

Cet effet d’annonce n’est-il pas lié au fait que vous êtes en train de mener une action très importante en Alsace avec votre programme de réhabilitation de maisons traditionnelles pour en faire un lieu de vie et d’accueil pour les SDF ?

T.R : En effet, cette nouvelle réquisition solidaire est symptomatique de la vitalité et du regain d’énergie de notre mouvement. Il est dans l’intérêt du régime d’étouffer les braises avant qu’elles ne deviennent incendie. Le contexte de dépérissement progressif du mouvement des Gilets Jaunes n’y est pas étranger non plus. On a coutume de dire que ceux qui font les insurrections à moitié ne font que creuser leur propre tombe.

Le Bastion social oeuvre principalement en direction des plus démunis, les abandonnés de la République. Qu’avez-vous à répondre à cette accusation d’antisémitisme qui semble venir à point nommé après le saccage du cimetière de Quatzenheim ?

T.R : Si le CRIF le dit, c’est sans doute que c’est vrai. Après tout, qui sommes-nous pour oser douter de leur bonne parole ?

Selon le quotidien 20 minutes, des tags sur les tombes laissent à penser que les profanations auraient été commises par le mouvement autonomistes des « Loups noirs alsaciens », regroupant trois nonagénaires … L’âge des présumés protagonistes démontre que vous n’avez rien à voir avec cette « mouvance ». N’avez-vous pas l’impression de servir de bouc émissaire ?

T.R : Cette affaire n’est qu’une grotesque mascarade. La dernière en date était la délirante affaire des « Barjols » (NDLR SN : élucubrations journalistiques sur un fantomatique complot contre Macron en 2018 et qui ont fait un flop). Les gens ne sont pas dupes, la principale vertu du mouvement des Gilets Jaunes aura d’ailleurs été de nous le démontrer.

L’annonce a dû être un choc pour tous les militants qui agissent sur le terrain dans un esprit de solidarité pour aider les plus démunis. Que comptez-vous faire face à cette Fatwa républicaine ?

T.R : Cela ne fait que nous conforter dans nos convictions, la lutte continue. Nous nous battons pour un idéal, pas pour un sigle ou une tête d’affiche. Comme le dit un chant qui nous tient à cœur : « Que nous font insultes et horions ? »

L’annonce d’Emmanuel Macron est d’autant plus  surprenante que, lors de son discours, le président du CRIF a bien identifié ceux qui sont les principaux responsables de l’antisémitisme en France, les islamo-gauchistes, dont vous êtes aussi les victimes puisque vos locaux sont systématiquement la cible des Antifas pro-palestiniens dont l’ultraviolence n’est nullement censurée sur les réseaux sociaux et encore moins dans la réalité. L’état se trompe visiblement de cible. comment l’analysez-vous ?

T.R :Le régime ne se trompe pas de cible, il attaque ceux qui lui semblent représenter un potentiel obstacle à son maintien et à la poursuite de ses méfaits. De plus, nous tenons à rappeler que nous avons toujours soutenu le combat du peuple palestinien pour la reconquête de son indépendance et nous nous sentons profondément solidaires de tous les peuples luttant pour leur liberté. Nous refusons d’être les palestiniens de l’Europe.

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vendredi, 22 février 2019

Un « rapport Benalla » qui accable l’Elysée au-delà de l’imaginable

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Franck Deletraz Présent cliquez ici

Dysfonctionnements majeurs » au sommet de l’Etat, « imprudence de la présidence », « mensonges sous serment »… Après plus de six mois de travaux ponctués par de multiples rebondissements, pas moins de 34 auditions fleuves, et aussi quelques tentatives d’intimidation à peine voilées en provenance de l’Elysée, la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a enfin rendu mercredi son rapport. Un rapport accablant bien sûr pour l’ancien « gorille » de Macron, incarcéré depuis mardi soir, mais plus encore pour la présidence et son entourage le plus proche, dont les innombrables « défaillances » font froid dans le dos.

De nouveaux éléments « encore plus graves »

Ouvrant dans la matinée la séance devant la commission des lois du Sénat, le président de la commission Philippe Bas, entouré des deux rapporteurs Jean-Pierre Sueur (PS) et Muriel Jourda (LR), a d’emblée annoncé la couleur. En effet, a-t-il averti, « les nouveaux éléments que nous avons découverts sont encore plus graves que ceux que nous avons signalés au début de nos travaux » ! Une annonce qui valait d’abord pour le principal mis en cause, Alexandre Benalla, dont la commission a vivement dénoncé les nombreuses « réponses mensongères faites sous serment ». Des parjures à la pelle qui ont poussé logiquement Philippe Bas à demander à Gérard Larcher de saisir le parquet pour « faux témoignage » de l’ancien chargé de mission sur le « périmètre de ses fonctions à l’Elysée », « son rôle dans le dispositif de sécurité du chef de l’Etat », et sur l’utilisation de ses passeports diplomatiques.

Une accumulation de « dysfonctionnements majeurs »

Mais plus grave encore, aux yeux de la commission, la participation de Benalla, alors qu’il était en fonction à l’Elysée, à ce fameux contrat de protection conclu entre la société privée Mars et des représentants de l’oligarque russe Makhmudov. Une affaire dans laquelle, a affirmé Bas, « la sécurité du président […] a été affectée », et qui met directement en cause trois des plus hauts collaborateurs du chef de l’Etat (le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, le directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité de la présidence, le général Lionel Lavergne) qui se voient reprocher « un certain nombre d’omissions, d’incohérences et de contradictions ». Trois proches de l’exécutif donc, pour lesquels les commissaires ont aussi demandé au bureau du Sénat de saisir la justice pour d’éventuels « faux témoignages ».

Reste le point commun le plus inquiétant de toutes ces affaires : cette accumulation incroyable de « dysfonctionnements majeurs » au sommet de l’Etat, allant de la « liberté et des pouvoirs excessifs laissés à un collaborateur inexpérimenté » à « l’imprudence de l’Elysée », en passant par « l’incompréhensible indulgence » des supérieurs de Benalla, la « remontée d’informations défaillante » au sein de l’institution policière et de l’exécutif ou encore le « manque de diligence regrettable des autorités compétentes » pour s’assurer du retrait effectif des prérogatives de Benalla après son licenciement.

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jeudi, 21 février 2019

Bobards d’or 2018 : et si le père du fact-checking, c’était Jean-Yves Le Gallou ?

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Elisabeth Guillaume Boulevard Voltaire cliquez ici

Le papa de Décodex, Checknews, AFP Factuel, finalement, c’est lui. Même si ses enfants, bien ingrats, peinent sans doute à reconnaître cette paternité spirituelle. Il est le premier chasseur de « fake news », et ce, depuis dix ans. À l’époque, on parlait le franchouillard et non le globish. On appelait ça, bêtement, des bobards.

Surtout, si ces fact-checkers institutionnels, grands donneurs de leçons devant l’éternel, comme tous les gens gonflés d’importance, sont drôles comme un sermon de pasteur calviniste, papa Jean-Yves Le Gallou a choisi l’arme de la dérision parce que l’esprit français, c’est cela : grave sur le fond, léger dans la forme. Et cet esprit séduit au-delà des frontières et même de l’Atlantique, puisque les Américains ont repris la formule. Le 17 janvier 2018, c’est Donald Trump lui-même – parce que là-bas, on voit toujours grand – qui a annoncé le nom des lauréats des Fake News Awards.

Pour cette 10e cérémonie française des Bobards d’or qui avait lieu mardi, à Paris, au théâtre du Gymnase, il n’y avait pas Emmanuel Macron – quelle déception – mais abondance de candidats, du fait d’un contexte bien particulier, tant international que national : les populistes et les gilets jaunes rendent productifs et fébriles les addictifs.

Comme pour l’Eurovision ou Miss France, le public, en plus du jury – composé, cette année, de figures de la presse alternative comme Martial Bild ou de gilets jaunes – peut aussi voter, agitant son carton orange pour le bobard qui l’a fait le plus marrer. Ou pleurer. De l’ogre Trump mangeur (ou presque) de petits enfants au vrai-faux tueur de tigre (in fine ressuscité) Vladimir Poutine, de l’expert daltonien de plateau télé au bricoleur du dimanche de statistiques, il n’y avait qu’à faire son marché. Le choix était même cornélien.

On pourrait reprocher aux Bobards d’or de ne s’attaquer qu’à la presse dite « mainstream » – il arrive, bien sûr, à d’autres médias moins politiquement corrects de faire des erreurs d’appréciation ou de s’emballer pour une version des faits biaisée. Mais il y a, à cela, une raison : cette presse « mainstream » est considérée urbi et orbi comme LA vérité. Elle mérite bien, une fois par an, une petite leçon d’humilité.

Cette année, le winner is… la boulette de Boulouque, comme l’a appelée le Monsieur Loyal de la soirée, ou le bobard picard, dans la catégorie « gilets jaunes ». La confusion – sur le ton très docte du sachant, c’est ce qui en donne toute la saveur – faite par Sylvain Boulouque, entre le drapeau fleurdelisé de Picardie et une banderole d’ultra-droite. Il paraît que « l’historien, spécialiste des mouvements sociaux », qui a décidément besoin de changer de lunettes, a récidivé il y a quelques jours, pensant, à tort, reconnaître un agresseur d’Alain Finkielkraut, et forçant donc TF1 à rectifier le lendemain. Pas certain, néanmoins, que Mister Bobard accepte de ceindre le diadème et recevoir son trophée des mains de Jean-Yves Le Gallou en lui faisant un bisou. Une seule modeste leçon journalistique de tout cela, quand on ne sait pas, mieux vaut se taire, car le silence est comme le bobard : d’or.

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vendredi, 15 février 2019

Vent d’État sur les éoliennes

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Boulevard Voltaire cliquez ici

À l’heure de la transition écologique, tous les moyens sont bons pour afficher une intention salvatrice pour la planète ; à tel point que c’est parfois le bon sens même qui en pâtit.

Le gouvernement a affiché son intention de doubler le parc éolien d’ici 2030.

Cette politique est très loin de faire l’unanimité, et ce, pour de multiples raisons. Devant le musellement des instances judiciaires, la contestation s’est invitée dans le grand débat. Les problématiques liées aux éoliennes sont variées.

Pour parler d’écologie – car c’est le cœur du sujet -, il convient de rappeler que la réalisation d’une éolienne nécessite une fondation de 1.200 tonnes de béton armé qui, au fil du temps, vient polluer les sols en rejetant des alcalins et diverses substances chimiques s’infiltrant dans les nappes phréatiques. La durée de vie d’une éolienne est de vingt à trente ans, après quoi les constructeurs rechignent à les recycler ou à les démonter. Quand bien même ils s’y emploieraient, les fondations ne peuvent être réutilisées. Les émanations de gaz carbonique (CO2) ne sont pas en reste puisque l’acheminement des pièces détachées pour la construction des éoliennes nécessite de faire des milliers d’allers-retours et d’aménager de larges voieries jusqu’au pied des éoliennes. Une fois construites, celles-ci ne fonctionneront, en moyenne, qu’à 24 % de leur puissance. Pour assurer les besoins réguliers de fourniture d’électricité, des turbines à gaz doivent prendre le relais, ce qui n’est ni propre ni renouvelable.

La faune est également touchée. Les oiseaux subissent des troubles en raison des infrasons dégagés par les éoliennes et il n’est pas rare qu’ils viennent s’écraser sur les hélices démesurées de l’installation.

La création d’éoliennes supplémentaires est perçue comme superflue par les économistes. La France n’a aucun besoin supplémentaire d’électricité. EDF revend donc à perte l’électricité qu’elle est contrainte, par l’État, d’acheter. Ladite perte est répercutée sur le consommateur. Si l’on compare le volume d’investissement nécessaire pour l’application de la loi du 17 août 2015 (1) relative à la transition énergétique et celui nécessaire pour prolonger de vingt ans la vie des centrales nucléaires actuelles, le surcoût de la première solution est de 84 milliards d’euros. Ce surcoût sera, à terme, répercuté, encore une fois, sur le consommateur (2).

Les éoliennes étant construites à l’étranger, la valeur ajoutée et les emplois que cela génère profitent à des pays étrangers.

On ne saurait parler d’éoliennes sans évoquer l’impact sur le capital esthétique du pays. Il est difficile de ne pas voir ces géants qui culminent, pour certains, à 240 mètres de haut. Le tourisme et le cadre de vie des Français sont indéniablement impactés.

Le cadre de vie des Français en est d’autant plus impacté que, pour les riverains qui habitent à proximité, subir les nuisances sonores et les risques que présentent sur la santé les émanations d’infrasons s’avère particulièrement pénible.

Face à ces nombreuses problématiques, c’est devant la Justice que s’est portée, dans un premier temps, la contestation. Le taux de recours contre l’installation d’éoliennes est de 70 % environ. Pour court-circuiter ces actions en Justice, le gouvernement a adopté un décret, le 29 novembre 2018, prévoyant que les opposants aux projets éoliens ne pourront plus saisir les tribunaux administratifs mais devront s’adresser directement aux cours administratives d’appel. Cette mesure est particulièrement odieuse au regard du taux de recours en ce qu’elle s’oppose au principe du double degré de juridiction. Ce décret a été précédé d’une consultation publique qui lui était défavorable à 95 %, ce qui n’a pas, pour autant, semblé émouvoir le gouvernement.

Encore une fois, la politique aveugle du gouvernement fait croître l’exaspération de la population. Les dégradations et l’empêchement des installations d’éoliennes sont de plus en plus fréquents. On aurait pu croire que le soulèvement des gilets jaunes aurait servi de leçon, mais le temps ne fait rien à l’affaire…

Notes :

(1) Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

(2) « Le grand débat, dernière chance d’obtenir l’arrêt de la prolifération des éoliennes », Patrice Cahart, Le Figaro, 30/1/2019.

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La police tire sur les Gilets jaunes, mais protège les casseurs gauchos…

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Sophie Durand, Riposte laïque, cliquez ici

Lors de l’acte XIII des Gilets jaunes, un casseur a été suivi depuis le début de la manifestation et pendant des heures par la police. Il a pu faire ainsi des dégâts astronomiques. Sans être arrêté, ce qui laisse totalement pantois.

« Nous avons différé son interpellation au vu de la présence hostile de très nombreux manifestants » écrit la police dans son rapport. De très nombreux casseurs alors ? Pourtant la police n’a pas eu de ces précautions lors des nombreuses interpellations de Gilets jaunes…

Le casseur porte un masque et des lunettes de protection qui lui cachent le visage et à intervalles réguliers il enfile un gilet jaune par-dessus sa tenue toute noire de casseur. Il l’enlève pour casser, c’est moins voyant. On l’a laissé passer avec ce masque, alors qu’on a enlevé aux Gilets des écharpes qui auraient pu les dissimuler…

Le casseur sort d’abord un marteau de son sac. Ah bon ? On ne le lui a pas confisqué, alors qu’on a confisqué aux Gilets jaunes des masques en papier très dangereux ?… Son pied de biche non plus n’a pas été confisqué.

Tout au long de la journée, il se sert de l’un et de l’autre alternativement, donne des coups de pieds partout où il peut, jette des pavés. Il attaque tout ce qui peut être attaqué, casse tout ce qui peut être cassé, fait des moulinets avec des trottinettes électriques. Mais on ne l’arrête pas.

Le casseur s’attaque à la vitrine d’une banque Bred. Puis il casse la vitrine en marbre d’une compagnie d’assurances et se sert des morceaux comme de projectiles, qu’il lance sur la police. Il abîme des caméras de surveillance, puis une voiture de police golf, qu’il attaque à coups de barrières de chantier. Ensuite il vole un ordinateur dans une agence Allianz. Il s’attaque  à une agence BNP, une concession Renault, puis casse les vitres d’une Porsche, et y met le feu. Le propriétaire, le chef cuisinier Etchebest, ne doit pas être ravi de l’incurie manifeste de la police…

Le casseur vole une sacoche dans une BMW et répand son contenu dans le ruisseau. Puis arrivé près de la Tour Eiffel, il s’acharne à coups de marteau sur les vitres de protection du monument. Enfin il s’approche d’un véhicule de Vigipirate et y met le feu. Le véhicule brûle intégralement.

Enfin la police disperse les manifestants et le casseur prend la fuite. Il est finalement rattrapé vers 18h par des policiers en civil, et décline une fausse identité. Pas de chance : il est connu de la police pour avoir déjà cassé. Thomas P.  est enfin placé en garde à vue. Thomas P. ? Les journaleux passent leur temps à donner très vite le nom de patriotes, mais pour ce casseur on n’a que le prénom ? Comme c’est étonnant…

De qui la police se moque-t-elle ? Son rôle n’est-il pas de mettre fin aux agissements des casseurs, plutôt que de les filmer de loin ? Son rôle n’est-il pas de les arrêter ? Mais non, voyons, elle préfère interpeller les Gilets jaunes.

La police fait des arrestations préventives d’Identitaires qui n’ont rien fait, mais n’arrête pas un casseur et préfère le suivre toute la journée en le laissant casser.

Laurent Nunez a le front d’expliquer que la police ne peut pas interpeller sur le champ tous les casseurs. Évidement : sa mission première est de faire la guerre aux Gilets, pas d’arrêter les casseurs. Ou le monde à l’envers.

Les grenades de désencerclement ou les LBD ne sont pas utilisés pour arrêter les actions des casseurs, mais celles des Gilets jaunes. Un LBD judicieusement lancé aurait pu et dû arrêter ce casseur, mais la police garde ses LBD pour les Gilets.

Quand la police en arrive à de tels comportements, de tels atermoiements, de tels aveux d’impuissance alors qu’elle est puissamment armée, on ne peut que se demander si elle n’est pas complice des casseurs.

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mercredi, 13 février 2019

Revue de presse : La France est-elle en train d’hypothéquer son stock d’or ?

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Edouard Fréval Politique Magazine cliquez ici

À l’heure où la plupart des grandes banques centrales accumulent de l’or pour se prémunir contre une nouvelle crise financière, la Banque de France a monté un dispositif visant à échanger et à prêter les réserves détenues à Paris. Une entreprise inédite qui interroge et inquiète.

C’est ce qu’on appelle une annonce en catimini. En octobre dernier, dans une petite revue anglaise spécialisée (The Alchemist), le tout nouveau sous-gouverneur de la Banque de France – Sylvie Goulard – annonçait l’utilisation prochaine du stock d’or gardé dans les coffres de l’institution, jusqu’ici soigneusement tenu à l’écart du marché. Dans ce document, elle expliquait avoir passé un partenariat « avec une grande banque commerciale active dans le marché de l’or ». Quelques semaines plus tard, l’agence Reuters précisait que la banque en question était l’organisme américain JP Morgan, l’un des principaux spéculateurs sur le marché des matières premières et des monnaies.

Peu diserte sur le sujet, Sylvie Goulard faisait néanmoins mention de prêts d’or à des établissements financiers et d’échanges or-devises avec d’autres institutions. Elle se félicitait également sur tout un paragraphe de la rénovation des coffres parisiens de la Banque, qui permet désormais d’utiliser des chariots élévateurs puissants et qui facilite les manipulations et le transport des lingots…

Pas de communiqués officiels

Le but ? Officiellement, il consiste à refaire de Paris « une place de marché clef pour l’or ». Et puis ? De gagner un (tout) petit peu d’argent en utilisant le métal précieux détenu dans les coffres. Pour des informations plus précises, et des communiqués officiels, le quidam attendra. Christian Eugène, ancien responsable du service de l’endettement international à la Banque de France déclare :

"Je suis un peu étonné car l’essentiel du stock d’or appartient tout de même à l’Etat. Utiliser ce patrimoine ne me parait pas une bonne idée, surtout dans un contexte financier rempli de risques."

Mais Sylvie Goulard veut aller vite, très vite. En interne, elle s’est constituée un cabinet afin de ne pas se retrouver dépendante des services opérationnels. « C’est nouveau, personne n’avait jamais fait ça avant » souligne un connaisseur de l’institution. En cas de nomination de l’actuel premier gouverneur à la tête de la BCE, certains la voient déjà devenir chef de la plus puissante institution financière du pays.

Aussi peu connue soit-elle du grand public, celle qui a été propulsée sous-gouverneur en janvier 2018 par décret du président de la République a un passé politique déjà très rempli. En mai 2017, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron, elle était nommée ministre des Armées ; aussitôt, elle ne cachait pas sa volonté de remanier l’armée française dans le seul but de construire une défense européenne intégrée. Elle démissionnera quatre semaines plus tard. Entretemps, son passé de ‘consultante’ aux revenus mirobolants de l’Institut Berggruen – un lobby américain visant à accélérer « l’intégration européenne » – était sorti dans la presse, tandis que son nom était cité dans une présomption d’emplois fictifs du Modem au Parlement européen.

L’étonnant parcours du sous-gouverneur

Son militantisme pour la création d’un Etat central sur le continent vient de loin, et elle ne s’en cache pas. Conseiller politique de Romano Prodi à la Commission européenne entre 2001 et 2004, elle a présidé le Mouvement européen entre 2006 et 2010. Cette année-là, elle créait avec les députés Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt le groupe Spinelli, une structure qui militait notamment pour la diminution des relations bilatérales entre Etats afin de mieux centraliser le pouvoir à Bruxelles. Partisane du CETA, un vaste traité commercial avec le Canada, Sylvie Goulard a cosigné en 2012 ‘De la démocratie en Europe’ avec le très fédéraliste Mario Monti, homme politique qui dirigeait alors le gouvernement italien.

La précipitation avec laquelle la sous-gouverneur veut utiliser nos réserves d’or peut interroger. « Faire des prêts sur l’or ou des swaps [échanges de devises contre de l’or] revient à gager ce stock, à l’hypothéquer. Il est clair que lancer des opérations sur l’or revient à en perdre la propriété pleine et entière. Nous n’avons plus alors la possession du bien pour qu’il serve de garantie à autre chose », prévient Christian Eugène.

A qui serviront ces prêts et ces échanges ? A quelles fins ? Un début de réponse se trouve peut-être du côté de New-York et de Londres. En effet, ces ‘hypothèques’ sur l’or sont menées depuis longtemps par les systèmes bancaires américain et anglais, avec en pointe des établissements comme … JP Morgan. Depuis 20 ans, une grande association américaine, le Gold anti-trust action commitee (GATA), se bat pour que la nature exacte des opérations soit rendue publique. Selon cet organisme, les interventions sur le marché de l’or sont destinées à étouffer le cours du métal précieux, afin que celui-ci ne soit pas perçu comme un concurrent de la première devise du monde, le dollar. « En faisant cela, le système n’est pas freiné et il peut continuer d’émettre de la monnaie à l’infini. Cela lui permet de contrôler les marchés » estime Chris Powell, son secrétaire général.

"Faire des prêts sur l’or ou des swaps revient à hypothéquer ce stock."

En vendant l’or à découvert, les plus gros établissements financiers s’assureraient que les masses de monnaie qu’ils créent ne se détournent pas vers le métal précieux, mais continuent au contraire de se déverser sur les titres de dette publique et privée. Pour nourrir la machine ad vitam aeternam… Côté pile, les Etats-Unis affichent depuis des décennies les mêmes quantités officielles de métal précieux dans leurs coffres. Côté face, ils utiliseraient ce stock (via des certificats) pour pousser le prix vers le bas, afin que l’ancien étalon monétaire ne supplante pas le dollar dans l’esprit des utilisateurs. Néanmoins, l’or garanti par les certificats peut être un jour réclamé, prévient le GATA.

Les dizaines de documents et de témoignages réunis par l’association américaine tendent à prouver que l’or demeure un actif essentiel dans le système monétaire actuel. « Les opérations de prêts ou les swaps sur l’or ne sont pas anodins, ils servent à quelque chose, ajoute Chris Powell. Mais les banques centrales ne veulent pas que le marché libre connaisse l’ampleur de ces opérations, car ce sont des informations extrêmement sensibles ». En décembre dernier, à l’occasion d’une procédure judiciaire aux Etats-Unis, un trader de … JP Morgan a avoué avoir manipulé le marché des métaux précieux pendant des années. Il a affirmé avoir agi avec son équipe, après avoir été formé par des traders plus anciens au sein de la même banque, et au su de sa hiérarchie.

Aux dernières nouvelles, le stock d’or total que la Banque de France conserve officiellement dans ses coffres s’élève à 2436 tonnes. Servira-t-il à soutenir le dollar ? L’euro ? Ou les grandes banques privées, comme l’article du Alchemist le suggérait ? Dans un passé récent, l’actuel sous-gouverneur a montré une véritable appétence pour les sujets financiers en lien avec la centralisation des pouvoirs à Bruxelles. Lors de son passage au Parlement européen entre 2009 et 2017, Sylvie Goulard a été rapporteur ou co-rapporteur de plusieurs textes législatifs déterminants, comme celui visant à créer un mécanisme européen de supervision financière, ou cet autre à forte portée sur l’Union bancaire dans la zone euro.

L’or, un actif monétaire très sensible

La sous-gouverneur a même été à l’initiative d’un rapport sur les euro-obligations, ces titres de dette fédérale que la Commission européenne souhaiterait émettre un jour pour trouver des financements de manière indépendante, sans dépendre des transferts d’argent effectués par les Etats nationaux. Des euro-obligations qui, en l’absence d’impôts européens, pourraient par exemple avoir besoin d’un stock d’or pour asseoir leur légitimité. « Mais le marché de l’or est très opaque. Il est difficile de savoir d’où partent les transactions et chez qui elles arrivent » précise un trader en matières premières.

Une chose est sûre : l’idée de mobiliser le stock d’or français va à l’encontre de ce que font les autres grandes banques centrales de la planète (Etats-Unis mis à part). Depuis la crise financière de 2008, qui avait vu des montagnes de titres de dette perdre toute valeur, les banques centrales sont devenues acheteuses de métal précieux, et elles le conservent précieusement. La Russie a ainsi multiplié son stock d’or par 4 en dix ans, tandis que des rumeurs persistantes prêtent à la Chine une stratégie visant à dépasser les réserves officiellement détenues par les Etats-Unis. D’autres nations – la Turquie, l’Inde, l’Indonésie, la Pologne, etc. – se sont mises à racheter de l’or ces dernières années après avoir longtemps été absentes du marché. Mieux : des gouvernements possédant de l’or stocké à l’étranger ont demandé le rapatriement de leurs lingots afin d’en avoir la pleine propriété. C’est ainsi que l’Allemagne a obtenu (difficilement et progressivement) le retour de son or entreposé aux Etats-Unis.

La France dépourvue de ses réserves au pire moment ?

Le mouvement s’est accéléré ces dernières années, car les signaux annonçant une nouvelle crise de la dette s’accumulent. Pour Antoine Brunet, ancien chef économiste de HSBC France et ex économiste-conseil de la Banque de France :

"Quel intérêt y aurait-il à prêter son or par les temps qui courent ? Quand Nicolas Sarkozy avait vendu 20% des réserves au début des années 2000, j’avais dit que c’était une très mauvaise idée. Aujourd’hui, des puissances essayent de se débarrasser du dollar et pourraient éventuellement utiliser l’or à la place. Si les opérations de prêt ou de swaps sur le stock d’or manifestent une volonté de s’en séparer, ce serait complètement stupide."

Longtemps, l’or a été utilisé comme monnaie à part entière, notamment dans le cadre des transactions internationales (achats de pétrole, de minerais, de marchandises). Aujourd’hui, le précieux métal est souvent considéré comme un gage implicite des monnaies que nous utilisons. « L’or est le gage ultime. Prenons un exemple : admettons que l’euro ne tienne pas, pour des raisons politiques ou économiques. Nous serions alors bien contents d’avoir une réserve d’or pour relancer une monnaie nationale qui inspire confiance, souligne Christian Eugène. Mais si nous avons adossé notre stock à d’autres opérations, il sera difficile de le faire. Une garantie peut toujours jouer, et on ne peut alors plus utiliser l’actif en question ». La conséquence est redoutable : en cas de nouvelle crise financière, la France pourrait se retrouver nue dans la tempête.

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lundi, 11 février 2019

Après l'agression contre La Nouvelle Librairie, François Bousquet interrogé par Boulevard Voltaire

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Source

Boulevard Voltaire

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François Bousquet, votre librairie a été prise pour cible par les antifas, pouvez-vous nous raconter ?

Ce n’est pas la première attaque des antifas que nous subissons, mais c’est la plus violente. Elle s’est déroulée le samedi 9 février, vers 14 h 35, quand un cortège de « gilets jaunes » se rendant au Sénat a croisé notre librairie, installée au cœur du Quartier latin, rue de Médicis. Elle a alors été caillassée et dégradée par une centaine d’antifas armés – une « horde », comme ils s’en enorgueillissent – aux cris de « Paris, Paris, Antifas, la Nouvelle Librairie, c’est les antisémites qui invitent Zemmour » (sic). Seule la présence d’esprit du libraire – qui, au passage, a essuyé plusieurs coups de matraque télescopique sur la tête – a permis d’éviter un drame humain plus lourd en faisant sortir en urgence la petite dizaine de clients, sous les jets de bouteilles et de blocs de goudron. Les dégâts matériels sont d’ores et déjà considérables : vitrines cassées, porte d’entrée dégradée, etc. Les violences auraient pu être plus lourdes de conséquence si notre libraire n’avait pas été prévenu de leur arrivée par deux gilets jaunes. Merci à eux. Nos vidéos montrent une centaine d’antifas, cagoulés ou casqués, faisant le siège de la librairie. Plusieurs dizaines d’entre eux ont jeté et éparpillé nos livres sur le trottoir et ont tenté de s’introduire dans la librairie. Dix minutes après cette première attaque, qui a finalement été stoppée par une dizaine de CRS, c’est un homme en rage qui a attaqué la devanture de la librairie à la pelle. Nous avons eu l’honneur, à ce moment-là, d’être protégés par une dizaine de gilets jaunes, dont un qui a dit au libraire : « Je vous boycotte, mais je ne veux pas que les antifas cassent votre librairie. »

Ce n’est pas la première fois que ces casseurs s’attaquent à vous. Cette fois, ils s’étaient mêlés, selon les témoins, à un cortège de gilets jaunes ? Doit-on y voir un nouveau signe de l’infiltration et de la récupération des gilets jaunes par l’extrême gauche ?

Un classique, chez eux. Prendre le train en marche pour mieux le saboter. Dans les manifestations de gilets jaunes, ce sont indiscutablement des intrus, des corps étrangers. Étrange, étranger, étrangeté : ces mots résument à eux seuls leur amour exclusif de l’Autre, leur indigénisme et leur sans-frontiérisme fondamental. On ne peut même pas dire qu’ils sont à la traîne du mouvement, ils sont en dehors. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce sont deux visions du monde antagonistes qui s’affrontent. Les antifas chantent « L’Internationale », les gilets jaunes « La Marseillaise ». Quoi de commun entre eux, ces cols blancs des beaux quartiers, et ces cols bleus qui peinent à boucler leurs fins de mois ? Il ne faut pas beaucoup creuser pour s’assurer que les « antifas » vomissent tout ce que représente la France des gilets jaunes. Pour eux, c’est un pays peuplé de xénophobes franchouillards qui votent Marine Le Pen et en appellent à leur ancestralité gauloise. Lorsque la police daigne les interpeller, on s’aperçoit que ce ne sont que de petits marquis de la révolution dont les parents sont, pour la plupart, universitaires, magistrats, directeurs financiers. Jamais le sort de la France des invisibles ne leur a arraché la moindre compassion, seulement l’éternel procès en moisissure, en maréchalisme, en « crispations » identitaires, en « poison » populiste. Un chercheur comme Christophe Guilluy a même pu dire que l’antifascisme est devenu « une arme de classe » contre des catégories populaires indécrottablement retardataires où on ne croise que des nuées de collabos adeptes de ratonnades (Dupont Lajoie), de beaufs avinés (Cabu), de pleutres bedonnants (les Bidochon), de dyslexiques (les Deschiens), de Néandertaliens (la Présipauté du Groland). Voilà la France des « antifas ». Ce sont les chiens de garde du Système – sans quoi ils ne bénéficieraient ni d’une telle impunité judiciaire ni d’une telle mansuétude médiatique. Ils ont été dressés à la manière des chiens de Pavlov pour saliver à l’évocation des mêmes mots : « fasciste », « extrême droite », etc. On ne peut pas les raisonner, tout au plus s’adresser à leurs glandes salivaires.

Et pourtant, seules les violences de l’ultra-droite font l’objet de toutes les attentions…

Les murs de la capitale ont beau se couvrir d’« ACAB » à chacun de leur passage – la signature des « antifas » (de l’anglais « All Cops Are Bastards », littéralement « tous les policiers sont des salauds ») -, les inamovibles experts qui défilent sur les plateaux des chaînes de télévision pointent la responsabilité de la seule « extrême droite ». Selon que vous serez puissant ou misérable… Imaginez un peu si l’ultra-droite se livrait à ce type d’exactions dignes des milices les plus rodées – intimidation physique, menaces verbales, bris de vitrine, etc. –, elle susciterait une tempête d’indignations dans les médias centraux. Et si jamais elle saccageait des librairies, on rouvrirait aussitôt le procès de Nuremberg. Ici, rien ! Et pour cause. Les « antifas » peuvent dénoncer autant qu’ils veulent la violence de l’« institution », ils en sont le produit. Il arrive même que journalistes, universitaires et activistes travaillent main dans la main. Voyez Antonin Bernanos, âme damnée des antifas parisiens, pourtant condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour l’attaque (d’une violence inouïe !) d’une voiture de police, en 2016, mais défendu par le conseil d’administration de l’université Paris-Nanterre, où il étudie. Voyez un personnage inconnu du grand public, mais tout-puissant, je veux parler d’Aris Papathéodorou, qui ne se contente pas d’être le directeur artistique du Monde, propriété de Xavier Niel et Matthieu Pigasse, mais d’être parallèlement l’hébergeur de tous les sites « antifas ». La boucle est ainsi bouclée.

La Nouvelle Librairie : 11, rue Médicis 75006 Paris

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jeudi, 07 février 2019

Grand débat : la mascarade de trop aux frais du contribuable

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Jacques Guillemain Riposte laïque cliquez ici
 
Voilà 15 jours qu’on nous bassine avec le Grand débat, arme fatale de Macron pour torpiller le mouvement des Gilets jaunes, en simulant un quelconque intérêt pour leur détresse et en feignant de les associer aux choix politiques de l’Élysée.
 
15 jours que les larbins de la macronie, médias en tête, se gargarisent avec les 300 000 inscrits sur la plateforme internet dédiée, en nous vantant l’enthousiasme des Français pour cette mascarade.
 
Ils se foutent vraiment du monde !
 
300 000 personnes sur internet, qui s’ajoutent aux réunions physiques locales, c’est une goutte d’eau sur les 45,7 millions d’électeurs inscrits, appelés à voter le 26 mai prochain pour sanctionner la politique de Bruxelles et celle de son valet Macron, qui ne jure que par plus d’Europe.
 
300 000 inscrits, c’est 0,65% des 45,7 millions d’électeurs inscrits et c’est 0,58% des 51,5 millions d’adultes français que compte le pays !
 
Moins de 1% des Français s’intéressent au débat et on nous vend ce fiasco monumental comme le plus grand succès de démocratie participative  de tous les temps ! Du pur Macron pour rouler l’opinion dans la farine.
 
Macron joue la montre et tente des “coups” pour remonter la pente.
 
Il ne sait rien résoudre sans l’Europe.
 
L’immigration ? Une fatalité qu’on ne peut surmonter seul ! Donc hors sujet !
 
La fiscalité ? Il faut une harmonisation européenne.
 
Pas question de fermer les frontières, de revenir sur le droit du sol, de limiter le regroupement familial, de réserver le social aux seuls Français, de supprimer la double nationalité.
 
C’est Bruxelles qui décidera de notre avenir et certainement pas les Gilets jaunes !
 
À nouveau distancé par le RN dans les sondages sur les européennes, Macron tente tout ce qui peut lui permettre d’arriver en tête le 26 mai. cliquez ici
 
Il a d’abord misé sur la diabolisation des GJ, les accusant avec ses sbires de porter une chemise brune sous leur gilet jaune et de renouer avec les années 30 ! Tellement grotesque que le coup a foiré.
 
Il a ensuite encouragé Tapie à favoriser une liste Gilets jaunes pour affaiblir le score de Marine, puisqu’une majorité de Gilets jaunes agitent des drapeaux français, chantent la Marseillaise et votent RN. Mais là aussi le coup est en train de foirer lamentablement.
 
Dernier atout sorti de sa manche : c’est BHL qui part en croisade dans 21 villes d’Europe, pour agiter le spectre d’un retour du fascisme ! À bas Marine, le Hitler en jupons !
 
La peur de Macron de voir le RN confirmé dans sa place de 1er parti de France à la proportionnelle l’empêche de dormir.
 
Il faut donc hurler au fascisme en diabolisant les populistes, ces salauds de patriotes qui ont la prétention de défendre leur identité et l’avenir de leurs enfants.
 
C’est une obsession. Être battu par les populistes qu’il exècre : un cauchemar.
 
Peu importe que la France disparaisse sous le tsunami migratoire, pourvu que le RN soit battu à chaque élection !
 
De toutes façons, c’est en avril que les masques vont tomber et que Macron sera bien obligé de reconnaître que la France est ruinée et que les Gilets jaunes n’auront pas un centime supplémentaire pour remplir les assiettes.
 
Fiscalité, transition écologique, organisation de l’État et services publics, démocratie et citoyenneté, ce n’est pas ça qui arrondit les fins de mois.
 
Social, salaires, immigration qui plombe le pouvoir d’achat, tout cela est survolé.
 
En avril, ce sera la grande désillusion, car le seul domaine où il est possible de faire des dizaines de milliards d’économies, à savoir l’immigration, est interdit de débat.
 
Les médias ont beau pratiquer une scandaleuse omerta sur un sujet existentiel qui menace l’avenir du pays, rien n’empêchera la vérité d’exploser à la tête de Macron.
 
D’ici 2022, tout va s’aggraver.

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mardi, 05 février 2019

Sur la parution de son nouveau livre, "Contre le libéralisme, la société n'est pas un marché", Alain de Benoist répond à Breizh info

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Contre le libéralisme, la société n’est pas un marché. Voici le nouvel ouvrage d’Alain de Benoist, présenté ci-dessous par son éditeur, les éditions du Rocher. Pour en parler nous avons interrogé son auteur.

Propos recueillis par Yann Vallerie cliquez ici

Breizh-info.com. Vous publiez un nouvel ouvrage intitulé « Contre le Libéralisme – la société n’est pas un marché ». Pourquoi est-ce important de préciser dès l’introduction que c’est à une critique de l’idéologie libérale que vous vous livrez, et pas à un plaidoyer pour la bureaucratie ou à attaque contre la liberté d’entreprendre, de circuler, d’agir, de penser, au libre arbitre ?

Alain de Benoist :  Ceux qui me connaissent auront du mal, je crois, à m’imaginer en adversaire du libre arbitre ou en défenseur de la bureaucratie ! Si j’ai pris la peine d’expliquer, dès le début de mon livre, qu’il faut d’abord s’attaquer aux fondements théoriques de l’idéologie libérale, c’est d’abord parce que celle-ci ne peut être attribuée à un seul auteur. Le « marxisme » est tout entier sorti de la pensée de Marx, mais le libéralisme a de multiples « pères fondateurs », ce qui fait qu’il s’est présenté, depuis deux siècles, sous des aspects parfois très différents. La distinction traditionnelle entre libéralisme politique, libéralisme économique et libéralisme philosophique a encore obscurci les choses au lieu de les éclairer.

Je pense, comme John Milbank, que le libéralisme est d’abord une « erreur anthropologique », en clair que sa conception de l’homme est erronée. Or, c’est bien cette anthropologie que l’on retrouve à la base de toutes les formes de libéralisme : l’idée d’un homme qui n’est pas naturellement social et politique, mais qui cherche en permanence à maximiser son intérêt privé, le domaine économique étant celui dans lequel il est censé pouvoir le mieux jouir de sa liberté. L’homme libéral, c’est l’Homo œconomicus, un être autosuffisant, propriétaire de lui-même, indifférent par nature à toute notion de bien commun. C’est ce qui m’a amené à identifier les deux composantes fondamentales de l’anthropologie libérale : l’individualisme et l’économisme.

Breizh-info.com. Vous dites que le libéralisme est l’idéologie de la classe dominante. Défendre l’idéologie libérale serait donc assimilable à du conservatisme bourgeois selon vous ?

Alain de Benoist :  L’idéologie dominante est toujours celle de la classe dominante. Aujourd’hui, la classe dominante ne se réduit nullement aux bourgeois conservateurs. C’est une classe transnationale, parfaitement accordée au capitalisme déterritorialisé, qui se veut à la fois « efficiente » et « progressiste ». Elle œuvre à la transformation de la planète en un immense marché, mais adhère en même temps à l’idéologie des droits de l’homme et à l’idéologie du progrès. Cette classe s’est progressivement coupée du peuple, avec toutes les conséquences que l’on sait. La bourgeoisie qui se veut à la fois conservatrice et libérale s’accroche à une position intenable. Dans les faits, elle ne peut s’affirmer libérale qu’aux dépens de son conservatisme et ne peut s’affirmer conservatrice qu’aux dépens de son libéralisme.

Je donne dans mon livre quelques exemples de cette inconséquence. Comment prétendre réguler l’immigration tout en adhérant au principe libéral de libre circulation des personnes, des capitaux et des marchandises ? Comment interdire l’usage des stupéfiants sans contrevenir à l’idée libérale que chacun doit être laissé entièrement libre de ce qu’il entend faire de lui-même ? Comment défendre les identités des peuples et des cultures si l’on ne voit en eux, comme les libéraux, que de simples agrégats d’atomes individuels ? Comment conserver des « valeurs traditionnelles » que l’illimitation du système capitaliste s’applique partout à supprimer ?

Breizh-info.com. En quoi le libéralisme est-il incompatible avec la démocratie participative, alors qu’il se marie parfaitement avec la démocratie représentative ?

Alain de Benoist :  D’un point de vue libéral, l’avantage de la démocratie représentative est qu’elle substitue la souveraineté parlementaire à la souveraineté populaire : comme l’avait bien vu Rousseau, dans ce système le peuple n’est souverain que le jour du vote ; dès le lendemain, ce sont les représentants qu’il a élus qui ont le pouvoir de décider. Le problème, aujourd’hui, est que la démocratie représentative ne représente plus rien. D’où la défiance généralisée envers un système oligarchique complètement coupé des aspirations populaires.

Mais il ne faut pas s’y tromper : le libéralisme, dans la mesure même où il prône la soumission du politique aux forces impersonnelles du marché, est en fait hostile à toute forme de souveraineté. Plus exactement, la seule souveraineté qu’il reconnaisse est celle de l’individu. Les nations et les peuples n’ont pas d’existence en tant que tels. Comme l’écrit le très libéral Bertrand Lemennicier, la nation n’est qu’un « concept sans contrepartie dans la réalité ». Toute identité collective relève donc du fantasme. L’individualisme méthodologique, hostile à toute forme de holisme, est alors le seul moyen d’analyser une société dont Margaret Thatcher disait sans rire qu’elle « n’existe pas ».

Dans la mesure où la démocratie participative permet de redonner le pouvoir au peuple, s’apparentant par là à la liberté des Anciens qui, par opposition à celle des Modernes, consistait à donner aux citoyens la possibilité de participer activement à la vie publique (et non de s’en désintéresser pour se réfugier dans le privé), elle ne peut que se heurter à l’opposition des libéraux.

Breizh-info.com. Pour faire écho à l’actualité, diriez vous qu’aujourd’hui, Emmanuel Macron est le parfaite figure de l’idéologie libérale ? Pour quelles raisons ? 

Alain de Benoist : Disons qu’il en est l’une des figures emblématiques. On sait que ce sont les milieux financiers qui ont permis à Macron d’arriver au pouvoir et qu’une fois élu, celui-ci s’est empressé de former un gouvernement dont la principale caractéristique est d’associer des libéraux de droite et des libéraux de gauche. Cela a au moins permis de constater que, comme l’a dit et répété Jean-Claude Michéa, libéralisme économique « de droite » et libéralisme sociétal « de gauche » ne sont finalement que deux formes dérivées de la même idéologie – et qu’ils se complètent parfaitement. Mais cela a aussi permis de comprendre que le clivage droite-gauche est en train de disparaître pour être remplacé par un autre, certainement plus fondamental : libéraux et antilibéraux. Durant tout le XIXsiècle, jusqu’à l’apparition du socialisme, les conservateurs ont été les principaux adversaires des libéraux. On va y revenir.

Breizh-info.com. Quels antidotes, quelles alternatives existent ou restent à inventer pour que nos sociétés triomphent de ce libéralisme ?

Alain de Benoist :  Il n’y a évidemment pas de recette miracle. Il y a en revanche une situation générale qui évolue de plus en plus vite, et qui fait désormais bien apparaître les limites du système actuel, qu’il s’agit du système politique de la démocratie libérale ou du système économique d’une Forme-Capital confrontée à l’immense menace d’une dévalorisation générale de la valeur. L’avenir est au local, aux circuits courts, à la renaissance des communautés humaines, à la démocratie directe, à l’abandon des valeurs exclusivement marchandes. L’antidote aura été trouvé quand les citoyens auront découvert qu’ils ne sont pas seulement des consommateurs, et que la vie peut être plus belle dès lors qu’on répudie un monde où rien n’a plus de valeur, mais où tout a un prix.

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mercredi, 30 janvier 2019

Parution prochaine du nouveau numéro de Réfléchir et Agir

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mardi, 29 janvier 2019

un nouveau numéro du Chêne, journal du MNR

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Pour le lire cliquez ici

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vendredi, 25 janvier 2019

Salauds de pauvres qui polluent...

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Source Terre et peuple cliquez là

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jeudi, 24 janvier 2019

Affaire de l’école catholique Covington : « fake news », comme d’habitude…

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André Archimbaud

S’attaquer à l’État permanent (ou « profond ») qui dirige les États-Unis a toujours été fatal (Kennedy, Nixon). Tel est le péché mortel de Trump, qui est quotidiennement charcuté par la grande coalition du monde de l’espionnage et de la police, des médias, du grand capital internationaliste, bref, de toutes les forces qui voient le monde comme un système post-national gouverné par des experts, lui-même policé par une république universelle aux frontières ouvertes, elle-même post-nationale : les États-Unis.

Face à ce virus du sens de l’Histoire qui a conquis les élites du monde entier se dressent les « déplorables », autrement dit les sous-hommes, ces mauvaises personnes repliées sur soi qui ne méritent aucun respect face aux nouvelles « victimes » officielles qui seules ont droit à détenir créances sur la société, cependant que les classes moyennes des pays occidentaux sombrent dans la prolétarisation au champ des élites comme de leurs employés de maison (cadres supérieurs, fonctionnaires) qui s’enrichissent à la vitesse du tsunami depuis quarante ans.

Parlons, alors, des sous-hommes de l’école catholique Covington (Tennessee). Ils participent à la « manifestation pour la vie » (très mauvais !) puis se rendent au point de rencontre pour attendre leur autocar, près du Lincoln Memorial. Ils portent des casquettes MAGA (“Make America Great Again”). Impardonnable !

Visualisons : deux groupes se tiennent à distance. Un premier groupe, représenté par le Black Hebrew Israelite Movement, repère les casquettes MAGA, quitte sa base et s’avance vers les jeunes de Covington, un florilège d’insultes aux lèvres, couvrant la pédophilie des prêtres, les naissances incestueuses dans la tribu MAGA, etc.

Survient alors un militant amérindien qui s’approche d’un adolescent MAGA avec son tambourin et chante, aux limites du contact physique. Derrière le jeune imperturbable, ses condisciples rient, sourient et battent des mains ou chantent. Tout ceci est filmé intégralement. Or, les grand médias passent un week-end entier à commenter quelques secondes de la scène du face-à-face pour en faire un drame raciste, notant les rictus de dérision des jeunes vis-à-vis de l’Amérindien, qui plus est un ancien combattant, lequel insiste sur les insultes dont il aurait été victime. L’histoire s’est ensuite dégonflée au vu de la totalité du film.

Deux choses à retenir.

Premièrement, la promptitude pavlovienne de la « droite » à sauter à la gorge des jeunes de Convington. La direction de l’école, le clergé catholique lui-même, la directrice de la Marche pour la vie ont tous « condamné sur plan » les jeunes élèves, dont celui du face-à-face. Or, ce dernier n’a pas cédé, présentant sa défense dans une lettre circonstanciée et pausée.

Deuxièmement, la méthode. On lance un brûlot mondial, repris par les médias. Suivent les rétractations, qui sont naturellement sans impact. Imparable ! Il est, ainsi, troublant que cette affaire ait suivi, à 24 heures, une autre (article BuzzFeed) impliquant Trump dans un parjure, affaire qui (hélas pour les journalistes) a été déboutée en quelques heures.

Pourquoi ces attaques ? Parce que Trump semble gagner dans l’affaire du shutdown gouvernemental, passant à l’offensive, tentant de casser l’establishment démocrate. Contre toute attente, les hispaniques sont, depuis, passés de 31 % à 50 % d’opinions favorables à son égard. Intéressant… les attaques vont donc redoubler.

Boulevard Voltaire cliquez là

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Revue de presse : Notre ami Jean-Pierre Stirbois

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Francis Bergeron Présent cliquez ici

Les passionnants « Cahiers d’histoire du nationalisme » publient leur quinzième livraison (déjà !). Elle est consacrée à l’une des figures les plus marquantes de la droite nationale, Jean-Pierre Stirbois. Un nom qui ne parle désormais qu’aux « anciens », puisque Stirbois nous a quittés, brutalement, il y a trente ans, laissant orpheline toute une génération de militants.

On dit que chacun se souvient de ce qu’il faisait le jour où il a appris que les twin towers avaient été percutées par des avions kamikazes pilotés par les islamistes, ou encore le soir des attentats de masse au Bataclan et dans le quartier République. C’est certainement vrai. Mais il y a aussi quelques Français qui n’oublieront jamais ce dimanche 6 novembre 1988 au matin, quand l’information est tombée : Jean-Pierre Stirbois avait trouvé la mort, quelques heures plus tôt, sur la route entre Dreux et Paris.

Malgré le caractère accidentel de cette disparition, le traumatisme fut considérable dans les rangs de la droite de conviction. Nous étions en effet au début d’un processus de résurrection du mouvement national, que Jean-Pierre Stirbois personnifiait à lui tout seul. En rejoignant les rangs encore modestes de ce Front national en phase ascensionnelle, créé une quinzaine d’années auparavant, Stirbois avait en effet engagé une « professionnalisation » du jeune parti, et l’avait rapidement propulsé à la première page de l’actualité politique. Les fruits de son travail militant avaient en effet été rapidement perceptibles : candidat aux élections législatives à Dreux (son lieu d’implantation familiale) en 1978, Stirbois y avait recueilli 2 % des voix, ce qui, pour l’époque, avait été considéré comme un résultat prometteur ! Puis, au fil de son investissement, il avait obtenu 8,5 % dès l’année suivante, à l’occasion des élections cantonales. Et en septembre 1983, c’était le fameux « effet Dreux » : une élection municipale partielle où la liste de celui qui était devenu, depuis 1981, le secrétaire général du Front national, réalisa une percée inattendue, recueillant 16,7 % des voix au premier tour. « Les loups sont entrés dans Paris », chantait Reggiani, et toute la gauche, atterrée, croyant revivre l’invasion germanique de juin 1940 !

Un drame personnel : le largage de l’Algérie française

Après fusion de listes, Stirbois va arracher la mairie de Dreux aux socialo-communistes, créant de ce fait un véritable tremblement de terre politique à l’échelle du pays. La suite est connue : c’est cette montée en puissance presque ininterrompue d’un courant qui domine aujourd’hui largement le paysage politique français.

Mais pour Jean-Pierre Stirbois, l’aventure politique s’est donc arrêtée un soir de novembre 1988, sur la côte de Pontchartrain. Très engagé dans une résistance française au largage de nos terres d’outre-mer – lui qui avait vécu comme un drame personnel l’abandon des départements français d’Algérie –, Stirbois revenait tout juste de Nouvelle-Calédonie où il avait passé dix jours intenses. Et ce 5 novembre au soir, c’est probablement à cause d’une extrême fatigue, au retour d’une réunion locale sur l’avenir de cette terre française du Pacifique sud, que Stirbois a eu ce tragique accident de voiture. Il avait 43 ans.

L’extrême efficacité d’un militantisme à la fois ferme et bienveillant

Le cahier sur Jean-Pierre Stirbois – De l’engagement solidariste à la percée du Front national, réalisé par Roland Hélie, raconte tout cela, l’engagement d’un homme, cette passion politique, l’extrême efficacité d’un militantisme à la fois ferme et bienveillant. Parmi ceux qui ont le mieux connu Jean-Pierre Stirbois, on trouve plusieurs collaborateurs réguliers de Présent, notamment Françoise Monestier et Philippe Randa. Ils témoignent dans ce livre. Témoignent aussi Roland Hélie (qui est l’animateur de la revue Synthèse nationale), Franck Buleux, responsable de cette collection des « Cahiers d’histoire du nationalisme », Alain de Benoist, Carl Lang, Jean-Claude Vallée, et beaucoup d’autres.

Un ouvrage pour les nostalgiques du FN des origines, pour ceux attachés aux images fortes de leur militantisme des années soixante-dix et quatre-vingt ? L’album du souvenir, pour ceux qui ont côtoyé, apprécié, admiré Stirbois ? Oui, sans doute, mais pas seulement.

Car ce document est d’abord l’histoire d’une passion politique à la formidable efficacité. Et à ce titre, il mériterait d’être lu (et même étudié !) par tous ceux qui ont ou recherchent ce type d’engagement. Sur ce plan, Stirbois reste une sorte de modèle intemporel des bonnes pratiques.

Jean-Pierre Stirbois – De l’engagement solidariste à la percée du Front national, Collectif, « Cahier d’histoire du nationalisme », n°15, 156 p., 2018.

Le commander en ligne cliquez là

Le site de Présent cliquez ici

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L’Education Nationale à l’heure de l’Epuration

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Nous sommes partout cliquez ici

Un jeune professeur d’histoire-géographie, remplaçant dans un lycée catholique de Strasbourg, s’est vu notifier au vu de son appartenance au Bastion Social, le non-renouvellement de son contrat. L’enseignement public suit comme un seul homme, au nom de la « déontologie du métier ». Le commencement de la purge ? La rédaction de Nous Sommes Partout a  interpellé la Direction Diocésaine de l’enseignement de l’Académie de Strasbourg et attend ses explications.

La purge a commencé et le processus est toujours le même : délation, menaces, épuration. Des parents d’élèves bien-pensants n’ont pas hésité à jouer les corbeaux pour dénoncer l’engagement social et patriote d’un des enseignants d’un lycée catholique de Strasbourg. Aussitôt, la cabale s’est mise en place, bravant sans crainte l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme  adoptée en 1948 à Paris, article sur la liberté d’opinion (1).

L’enseignant a toujours été bien noté, est parfaitement irréprochable et a naturellement refusé de présenter sa démission lorsque son chef d’établissement le lui a demandé. Il n’a jamais fait état de ses opinions politiques en classe et devant ses élèves et a donc parfaitement respecté la déontologie de la profession, contrairement à la plupart de nombre de collègues gauchisants qui n’hésitent pas dans toute la France à étaler leurs sympathies mélenchonistes ou immigrationnistes en classe sans encourir les foudres de l’Education Nationale.

Le directeur d’établissement a cependant cherché, avec le Rectorat- employeur et complice de la purge- un moyen de se débarrasser du malheureux enseignant, l’accusant ni plus ni moins de délit d’opinion, comme aux heures les plus sombres de notre histoire. La police politique de la Déséducation Nationale a fouillé les cahiers, scruté les cours et interrogé les élèves ! On appelle cela une « enquête interne »… Et naturellement, les enquêteurs se sont particulièrement penchés sur la séquence de cours sur la Shoah car l’accusation d’antisémitisme est de nos jours une véritable accusation d’hérésie et aurait valu au professeur un renvoi immédiat. Pas de chance, l’enseignant est irréprochable sur le sujet  et respecte parfaitement les programmes ce qui, avouons-le n’est pas toujours le cas des professeurs pro-palestiniens sur ce sujet sensible. Mais, eux, les « inquisiteurs » ne leur cherchent pas de poux dans la tête. On ne sait jamais, ils pourraient attraper le typhus …

La dictature de la pensée frappe fort : le directeur de l’établissement concerné a, bien entendu et sans états d’âme, dénoncé le malheureux enseignant afin qu’il ne puisse plus jamais être embauché dans l’enseignement privé et la Déséducation Nationale, laïque, républicaine, garante de la liberté d’expression et de la tolérance a déjà décidé de lui fermer ses portes au nom de la « déontologie » alors qu’il n’a commis aucune faute professionnelle ! Encore plus grave … Les accusations sur son physique : « coupe de cheveux, tatouages, marque de vêtement néofasciste (sic) ». Imaginez vous ce genre de remarque pour un professeur ayant des dreadlocks, des vêtements dits ethniques et des tatouages tribaux ? Le port de la djellaba eût été plus respectable ? Gaussons-nous, Gaussons-nous, Gaussons-nous .

En France, l’Epuration a commencé. Les délateurs sont au pouvoir et peuvent ruiner la vie de ceux qui pensent différemment. Quelle sera la prochaine étape ? Le bûcher ?

En 2019, ne pas penser comme la République, c’est désobéir et être voué à la mort sociale et professionnelle.

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samedi, 19 janvier 2019

Comment est né l’irrespect pour Macron

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Camille Galic Présent

Pour une fois, L’Obs’ a raison : entre la courbe toujours ascendante du chômage, le crépuscule de la déesse Merkel sur laquelle reposaient tous ses plans de gouvernance de l’Europe, la démission de ses ministres les plus représentatifs, Nicolas Hulot et Gérard Collomb, et l’insurrection des Gilets jaunes (dont Collomb avait peut-être été informé du mécontentement par ses services, d’où son repli lyonnais), Emmanuel Macron a connu en 2018 une « annus horribilis ». Amaigri, vieilli, les traits tirés, qu’il semble loin aujourd’hui le juvénile chef d’Etat traînant tous les cœurs après soi qui, après la médiocrité et la vulgarité des quinquennats Sarkozy et Hollande, nous promettait des lendemains radieux grâce à une restauration toute gaullienne de la « verticalité du pouvoir » ! Las… Dix-neuf mois plus tard, c’est sa popularité qui, dans les sondages, subit une chute verticale.

Comment l’or pur s’est-il changé en plomb vil ?

Les circonstances, intérieures comme extérieures, n’ont certes pas aidé le septième président de la Cinquième. Mais si la plupart de ses prédécesseurs ont pu être détestés, aucun d’entre eux n’avait été méprisé comme il l’est désormais. On se souvient de sa fureur quand un adolescent l’avait appelé Manu : « Je suis le président de la République, on me dit Monsieur », avait rugi l’insulté. Lequel profitait quelques semaines plus tard, le 21 juin, de la Fête de la musique pour inviter à l’Elysée quelque quinze cents personnes (coût : 500 000 euros), et confier l’animation des réjouissances à une meute de travelos endiamantés, en bustier et bas résille, cornaqués par un certain Kiddy Smile arborant un T-shirt où était écrit « Fils d’immigré, noir et pédé ». Une scène de haulte graisse à laquelle le couple élyséen mettait une touche finale en posant, tout sourires, entouré de ce beau monde.

Et l’émotion — mâtinée de dégoût — n’était pas retombée qu’éclatait le 18 juillet l’affaire Benalla, symptomatique des liens étranges qui s’étaient noués entre le président et son garde du corps marocain, promu après l’élection de 2017 directeur de cabinet-adjoint de l’Elysée, avec accès illimité à l’Assemblée nationale, logement et véhicule de fonction, et lieutenant-colonel de la réserve citoyenne de la Gendarmerie… où il avait été simple stagiaire ! Jusqu’où Benalla serait-il monté si Le Monde, par zèle journalistique ou malignité, n’avait dévoilé ses exploits crypto-policiers et son itinéraire météorique ? Le scandale fit en tout cas si grand bruit que, le 25 juillet à la Maison de l’Amérique latine où se réunissaient ses élus, le chef de l’Etat dut se défendre publiquement : « Non, Alexandre Benalla n’a jamais été mon amant. » Une grande première dans les annales présidentielles, pourtant fournies en épisodes croustilleux.

Enfin, comme si cela ne suffisait pas, on eut droit aux photos du gorille congolais Makao, encore un garde du corps membre du « premier cercle », enlaçant le couple élyséen puis, the last but not the least, la scène dévastatrice de Saint-Martin où des millions de téléspectateurs purent voir le 30 septembre le président extatique entre deux voyous antillais, l’un sortant de prison après un braquage, l’autre adressant un doigt d’honneur à l’objectif. Un symbole « impardonnable » selon Marine Le Pen cependant que l’humoriste (noir) Fabrice Eboué résumait une opinion assez générale en twittant, photo à l’appui : « Y a un vrai problème avec notre président de la République…  Dès qu’il voit des Noirs torse nu, il s’émoustille… Ça a commencé à la finale de la Coupe du monde. Il était dans le vestiaire avec les joueurs noirs torse nu et le mec a pété un plomb. (…) Là, à Saint-Martin il est avec le mec, il lui dit : Oh, t’es costaud, toi, tu devrais faire du bâtiment. Et puis il le tâte… Qu’est-ce que c’est que cette histoire, Monsieur le président de la République ? »

Une histoire qui finit mal. Un pantin à l’effigie de Macron ayant été décapité le 21 décembre à Angoulême, le Premier ministre a clamé son indignation et une enquête a été ouverte pour « crime » (sic) et « outrage » sur ces faits qui « portent gravement atteinte tant à la personne qu’à la fonction du président de la République ». Mais qui a rabaissé cette personne et cette fonction ? Les Français auraient peut-être pardonné l’arrogance si l’autre face de la médaille n’avait pas été l’avilissement.

Source Polémia cliquez là

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vendredi, 18 janvier 2019

Parution prochaine du nouveau numéro de la revue Eléments

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mercredi, 16 janvier 2019

La réponse aux « gilets jaunes » ? L’impératif d’une même règle pour tous

Chantal Delsol*

delsol.jpgOn a l’impression de ne pas comprendre au juste ce que veulent les gilets jaunes, ni pourquoi le mouvement continue alors que le gouvernement a déjà concédé beaucoup et fait des efforts en termes de concertation. Pourtant, un mouvement de cette ampleur, aussi durable, aussi profond (appuyé par une majorité de la population), ne doit rien au hasard ni au caprice. Il vient de loin, et Emmanuel Macron hérite probablement aussi des négligences de ses prédécesseurs. Il est alarmant, parce que c’est un drame social qui révèle des fractures de longue date, bien installées dans le paysage, et mortifères. On peut s’étonner de voir les occupants des ronds-points réclamer la justice sociale, le partage, davantage d’égalité entre les plus riches et les plus pauvres. La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de redistribution.

Plus de la moitié de la population (ce qui est énorme) n’y paye pas d’impôts sur le revenu. Tous les habitants, citoyens ou non, y bénéficient de l’école gratuite, de la santé gratuite et de toutes sortes d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer. Beaucoup de citoyens du monde rêveraient d’être français. Alors on pense au syndrome de Tocqueville: plus votre société est égalitaire, plus vous ressentez la moindre inégalité comme insupportable.

Il faut pourtant aller plus loin. L’inégalité qui engendre la révolte n’est pas seulement celle du porte-monnaie, mais celle des statuts. Des avantages. Des sécurités. Des préséances. Disons-le : des privilèges. On dirait bien que la société des réseaux sociaux a révélé l’ampleur des corporatismes. C’est là que s’incarne le mépris de classe. C’est là que surgissent le malaise et les revendications. Car la France n’est pas seulement un pays monarchiste, où le présidentialisme ne cesse de s’accroître au détriment du gouvernement et des assemblées, et où le président vient d’arracher aux collectivités locales la dernière autonomie qui leur restait : la possibilité de lever un impôt, en l’occurrence la taxe d’habitation. La France est de surcroît un pays dans lequel un quart des habitants bénéficient de régimes corporatistes obtenus au fil des 75 ans qui nous déparent de la guerre et grâce notamment aux Trente Glorieuses. Les avantages de ces systèmes sont parfois exhorbitants toujours intéressants, en tout cas intouchables et dissimulés. Le premier avantage, et non le moindre, étant l’emploi garanti.

Les bénéficiaires des corporations travaillent souvent moins, voire beaucoup moins que les autres, ne risquent pas le licenciement et bénéficient de protections de tous ordres. Le sommet de ce système étant la classe mandarinale, qui, ayant réussi un concours vers l’âge de 25 ans, reçoit de l’État un salaire à vie avec tous les avantages attenants, même hors périodes de travail. Depuis le tournant du XXe au XXIe siècle, cette classe est devenue une caste – les chiffres montrent depuis cette période que contrairement à ce qui se passait auparavant, il faut désormais être fils de mandarin pour avoir vraiment des chances de le devenir soi-même. La révolte des « gilets jaunes » face au salaire de Mme Jouanno était la partie émergée d’un iceberg.

L’autre caractéristique de ces corporatismes, c’est le secret : ils sont entourés de silences et de ténèbres. Il est probable qu’une sorte de honte saisit Bercy à l’idée de dévoiler le coût énorme de ces emplois à vie, tous avantages additionnés. C’est si peu démocratique. C’est si digne d’une oligarchie bananière. Le secret  évidemment encourage toutes les fausses informations : chaque avantage qu’on révèle en suppose mille autres qu’on ignore et mille autre qu’on invente – ce qui alimente les « fakes news », c’est moins la sottise populaire que l’opacités des privilèges. Les gilets jaunes savent, en tout cas, qu’au moment où l’Etat est surendetté et ruiné, un groupe de chanceux dont on peut discuter l’ampleur, vit confortablement sans crainte du chômage ni du lendemain, peut demander un emprunt à la banque ou aller chez le dentiste sans état d’âme. C’est sans doute d’un mouvement salutaire qu’Emmanuel Macron s’était saisi de la question du statut des cheminots, lequel représente l’un des exemples du corporatisme français. L’idée était bonne, mais il aurait fallu commencer par le haut ! L’autorité ne peut pas décider de priver le système de certains avantages indus, sans commencer par s’en priver elle-même. C’est le b.a.-ba du commandement. Faute de quoi, on court à l’échec. Et dans le cas précis, s’étend encore la guerre des classes. Certaines mesures ont été prises dans ce sens, traduisant bien la volonté du pouvoir en place. J’ai constaté personnellement, à ma grande satisfaction, que dans les premiers mois après l’élection présidentielle il avait été donné ordre de supprimer l’abonnement SNCF gratuit à vie (en première classe, naturellement) pour les parlementaires honoraires – exemple d’un avantage injustifié et injuste qui ne doit pas être indolore à la nation. Encore un effort, Monsieur le Président !

Les samedis à la figure révolutionnaire auxquels nous assistons depuis deux mois racontent la fureur d’une population qui voit lever d’énormes impôts pour financer des corporatismes. Alors que les impôts devraient servir, comme dans tous les pays alentour, à financer les services publics, ici devenus indigents à force de surendettement. La revendication de démocratie n’est pas seulement liée au référendum d’initiative citoyenne, mais à la suppression des privilèges.

C’est probablement en partie pour cette raison que l’élite française est si réservée devant cette révolte – et en privé, si méprisante. Elle commence à comprendre que c’est elle-même qui est mise en cause, non dans son autorité, mais dans ses passe-droits. Tu trembles, carcasse ! Aux premiers jours du conflit, et pour l’enterrer dans l’œuf, elle avait commencé à proposer quelques allocations supplémentaires : on se rappelle un responsable politique annonçant que dans certaines écoles on servirait un petit déjeuner aux enfants... pathétique ! Les occupants des ronds-points sont des gens qui travaillent et ne veulent pas mendier. Ils demandent juste que l’argent des impôts soit utilisé au bon endroit.

Notre élite, depuis qu’elle a abandonné le marxisme, ne porte plus le peuple aux nues et même ne le défend plus guère. Elle ne voit plus en lui une foule d’opprimés portant l’avenir du monde, mais une population de « petits Blancs », de poujadistes revanchards et frustes, plus proches de l’électorat Le Pen que du glorieux prolétariat d’antan. D’où sa réserve. Il est aujourd’hui savoureux de voir les médias les plus à gauche prendre le parti de l’Ordre. Les clivages idéologiques périmés ont été remplacés par des antagonismes de classe. Le malheur est que si les premiers portent au moins des convictions, les seconds sont carrément répugnants. Il nous faudrait au plus tôt une nuit du 4 Août.  Ce serait la vraie réponse aux « gilets jaunes ».

* Philosophe, professeur des universités, membre de l’Institut.

Source : le Figaro 16/01/2019

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