vendredi, 09 octobre 2009
QUELLE EUROPE ? Robert Spieler répond à Terre et Peuple...
Dans sa dernière livraison, le magazine Terre et Peuple (n°40, solstice d’été 2009), dirigé par Pierre Vial, publie un dossier sur l’Europe. Voici la contribution, sous la forme d’un entretien, que Robert Spieler, délégué général de la Nouvelle Droite Populaire, a apportée à ce dossier.
Tu es un défenseur de l’Europe de la Puissance. Quelles sont, d’après toi, les raisons de la décadence ?
Les racines de l’Europe sont grecques, romaines, celtes, germaniques et chrétiennes. Très jeune, j’ai été fasciné par la décadence de l’Empire romain, et j’ai essayé d’en comprendre les raisons. Beaucoup pensent que « Rome n’est pas morte de sa belle mort, mais a été assassinée », et que le christianisme, présenté comme une religion d’esclaves, en porte la responsabilité majeure. Mais, est-ce vrai ? Les Dieux vieillissaient, l’observation des rituels masquait la vacuité de la foi. Le Grand Dieu Pan était déjà agonisant quand triompha la nouvelle religion. Certains historiens pensent qu’il existait, de façon diffuse, une sorte d’attente, d’ambiance favorable à l’émergence d’une nouvelle religion, porteuse de valeurs de compassion. Le terreau était sans doute déjà favorable. Si le christianisme ne l’avait pas emporté, c’est le culte de Mithra, autre religion d’origine orientale, qui se serait sans doute imposé. Que serait devenue l’Europe si Mithra l’avait emporté sur le Christ ? Impossible à imaginer, si ce n’est que le mithraïsme se serait lui aussi européanisé et que le symbole du taureau aurait remplacé celui de la croix.
Le christianisme s’est européanisé, a rompu avec ses origines orientales. Le christianisme conquérant des croisades ou celui d’Isabelle la Catholique n’avaient rien de commun avec la religion des origines vilipendée par Celse. Les défenseurs de la Tradition perpétuent aujourd’hui ce christianisme européen. Les messes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ne sont en rien comparables aux niaiseries que véhiculent les messes progressistes. La religion « moderniste », qui, elle, opère son retour aux origines, contribue puissamment à la destruction de nos identités et de nos valeurs.
Quelles sont les causes de la décadence contemporaine ?
L’Europe est entrée dans une phase de décadence accélérée. Les causes premières sont à rechercher dans la Révolution française qui remplaça le concept de Nation, incarné par le Roi, par celui d’Etat-Nation désincarné, au fanatisme ombrageux. Proudhon l’avait prédit : « Malheur à l’Allemagne, malheur à l’Italie lorsque celles-ci trouveront leur unité ». Le nationalisme des Etats-Nations est responsable des guerres civiles européennes qui vidèrent l’Europe de sa substance, faisant d’elle aujourd’hui une vassale des Etats-Unis.
J’avoue avoir une admiration pour le talent littéraire de Barrès, mais pas pour son chauvinisme va-t-en-guerre (« Le rossignol qui chante dans les cimetières »). Et j’ai une profonde aversion pour Clemenceau qui, par haine pour l’Empire austro-hongrois, rejeta les propositions de paix séparée qui eussent mis fin à la guerre dès 1916, évité des millions de morts et, surtout, évité les conséquences épouvantables du honteux Traité de Versailles. Je considère que Clemenceau est le géniteur d’Hitler. Voir aujourd’hui un mouvement tel le Front national se revendiquer de Clemenceau démontre l’état de confusion idéologique dans lequel ce parti a sombré.
Une décadence accélérée ?
Trente ans ont suffi pour modifier profondément le visage de nos peuples. Le libéralisme mondialiste, forcément mondialiste et déraciné, a ouvert grandes les portes de nos patries à une immigration allogène massive. Un patronat rapace, obnubilé par la recherche du profit, quel que soit le prix à payer par notre communauté, a bénéficié de la complicité active de lobbies par nature anti-européens et d’une classe politique collaborationniste. Je n’oublie pas la responsabilité de l’illusion coloniale dans cette situation. Le colonialisme fut à l’origine un projet défendu par la gauche. Au prétexte de « civiliser les races inférieures » (Jules Ferry), les affairistes coloniaux de la Troisième République engagèrent la France dans une aventure qui se révéla largement déficitaire et désastreuse dans ses conséquences, tant pour les peuples concernés que pour l’homogénéité ethnique de notre pays.
La menace que fait peser l’islam sur l’Europe n’est qu’une conséquence de l’immigration. Le péril est ethnique et/ou religieux. L’islam n’est pas une religion européenne. Les millions de musulmans présents sur notre terre ne seront jamais européens. Les Albanais ou les Kosovars ont beau être des indo-européens islamisés par les Turcs, ils n’en deviendront pas Européens pour autant, parce que musulmans. Quant aux Africains, fussent-ils chrétiens, qui s’installent sur notre sol, ils n’en deviendront pas pour autant des Européens, parce qu’Africains. L’argument géographique utilisé par certains pour refuser l’intégration de la Turquie dans l’U.E. est absurde. La Turquie n’est pas européenne, car musulmane et parce que les Turcs ne sont pas un rameau du chêne européen. Mais si la Grèce avait conservé les terres dont elle fut expulsée en 1922 par les armées du général Atatürk, celles-ci feraient partie intégrante de l’Europe.
Quelle Europe ?
Je prône une Europe de la Puissance, seule capable de peser face à l’impérialisme culturel, militaire et monétaire des Etats-Unis, à la puissance émergente de l’Asie et à la menace de conquête musulmane. Une Europe partenaire de la Russie afin que nous puissions atteindre la masse critique qui nous permettra de rompre avec le modèle économique et marchand du libéralisme mondialiste. Une Europe aux frontières économiques protégées. Les Chinois menaceront de ne plus nous acheter d’Airbus, au prétexte que nous leur achèterons moins d’électronique ? Et alors, dès lors que les Européens et les Russes achèteront européen !
Chaque étudiant de Sciences-po sait que l’expérience protectionniste menée en France par Méline, au XIXème siècle, a échoué. Le protectionnisme ne peut en effet réussir qu’à l’échelle d’un continent.
L’Europe de la Puissance doit aussi être une Europe militaire, monétaire et diplomatique. Que pèse la France seule sur le plan militaire ? La construction de notre Europe ne peut s’envisager que dans un cadre identitaire, dans le respect des identités des Nations et Provinces qui la composent. Il ne s’agit évidemment pas de créer un Etat-Nation européen, sur le modèle jacobin français. Le principe de subsidiarité doit être la règle. Oui, les Etats-Nations doivent abandonner une part de souveraineté, sur le plan militaire notamment, au profit de l’Europe identitaire. Non, l’Europe n’a pas à se mêler de la fabrication des fromages de nos terroirs. L’Europe de Bruxelles est l’antithèse de notre Europe. Leur Europe est un vague machin piloté par des nains bruxellois. Des fonctionnaires nains, vétilleux, tatillons, ratiocineurs, imbus de leurs petits pouvoirs avec, comme l’a tout esprit étriqué, une forte propension à en abuser et à se mêler de ce qui ne les regarde pas.
Concrètement, comment cette Europe peut-elle se construire ?
Elle se construira avec et autour des mouvements identitaires des nations et provinces européennes. J’étais récemment à Cologne avec mes camarades français et européens pour manifester contre l’islamisation de nos villes. J’y étais avec Annick Martin, Secrétaire générale du M.N.R., et des représentants du Parti de la France de Carl Lang. Les régionalistes catalans dialoguaient amicalement avec les nationalistes espagnols de la Phalange, les nationalistes français avec le Vlaams Belang, les Autrichiens du FPÖ avec les régionalistes de la Ligue du Nord et les Allemands avec les identitaires tchèques.
L’Europe identitaire est en marche. Rassemblons-nous pour la libération de notre Europe !
20:01 Publié dans Nouvelle Droite Populaire | Tags : terre et peuple, pierre vial, robert spieler, ndp, europe, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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