lundi, 20 décembre 2010
Le CRIF, un lobby au cœur de la République...
Article de Robert Spieler
publié dans Rivarol
(n°2978 - 10 décembre 2010)
Anne Kling est l’auteur de deux excellents ouvrages, La France Licratisée (Editions Mythra, 2006) et Révolutionnaires juifs (Editions Mythra, 2007) qui ont obtenu un grand succès. Succès mérité car son analyse de la puissance du lobby est imparable. Basée sur les revues et les sites internet des diverses officines, elle est servie par une langue claire et un style enlevé, qui rendent la lecture de ses ouvrages agréable et passionnante. Anne Kling récidive avec un livre consacré au CRIF, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, qui dispose d’une puissance considérable, parlant d’égal à égal avec les dirigeants politiques au plus haut niveau et exprimant des désidératas qui sont autant d’ordres que s’empressent d’exécuter ceux qui les reçoivent. Préfacé par Jean-Yves Le Gallou, le livre évoque les origines de l’officine, l’importance des années Mitterrand, l’« invention » des dîners du CRIF, ses objectifs et décrit avec force l’incroyable activisme et l’influence totalement disproportionnée du lobby sur la vie politique française.
La naissance du CRIF.
Il faut remonter aux années d’avant-guerre et à une forte immigration juive de 140.000 personnes, en provenance d’Europe de l’est, les Juifs français étant au nombre de 190.000, pour comprendre les raisons de la création du CRIF en 1944. Cette immigration suscita des réactions violentes au sein de la communauté juive. Jacques Helbronner, alors vice-président du consistoire, accusera en 1936 les réfugiés juifs d’être « de la racaille, le rebut de la société, des éléments qui n’auraient pu être d’aucune utilité chez eux ». Emmanuel Berl, en 1938, dans un numéro de « Pavés de Paris », parlera d’une « immigration de déchets » et d’une « véritable catastrophe pour la France ». Ces amabilités devaient laisser des traces au sein de la communauté juive et entrainer la création durant la guerre d’une organisation juive à forte connotation communiste, qui allait contester le rôle prééminent de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), accusée de collaborer avec Vichy, et entraîner la création clandestine, en septembre 1944, à Lyon du Conseil Représentatif des Israélites de France. Le CRIF était né.
La montée en puissance du CRIF.
Le CRIF joue un rôle relativement modeste jusque dans les années 80, se contentant de défendre les intérêts de la communauté, la scène étant occupée par la LICRA qui elle, au nom de l’antiracisme, entend favoriser l’immigration musulmane massive. C’est l’arrivée en France d’un brillant activiste israélien, Avraham Primor, chargé par l’Etat d’Israël de redynamiser et politiser une communauté juive jugée trop timorée, qui va changer la donne. Araham Primor a pour mission de « réorganiser la communauté juive de France afin qu’elle occupe la place politique que lui confère son importance ». Voilà qui a le mérite de la clarté.
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