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lundi, 07 février 2011

La laïcité contre l’identité… Des conséquences d’une petite phrase (in)contrôlée et récupérée…

a sn 21.jpgPar Yves Darchicourt

Article publié dans le n°21 de la

revue Synthèse nationale

 

Vers la dernière mi-décembre, en la petite ville flamande de Leers - où une crèche de Noël avait été installée en plein air par la municipalité, à un trait d’arbalète de l’Eglise Saint-Vaast et de son clocher contemporain de Charles-Quint - un bourgeois, offusqué par cette ostentation chrétienne, a déclenché une belle polémique médiatique sur fond de Loi de 1905 bafouée par un intolérable empiètement du religieux sur le domaine public.

 

Dans le même temps, les « grands » médias donnaient à lire et entendre que de plus en plus de fidèles musulmans priaient dans la rue, non par plaisir ou par provocation religieuse mais parce qu’ils ne disposaient tout simplement pas d’un nombre suffisant de lieux de culte en France.

 

On peut sans doute mettre en rapport ces deux évènements avec la fameuse petite phrase de Marine Le Pen comparant les prières de rue mahométanes à la manifestation d’une sorte « d’occupation ». Bourde d’écervelée ? Plutôt dérapage très contrôlé, la dame se gardant bien d’aller au bout de son argumentation en réclamant un soulèvement contre « l’occupant » ! De toute façon, sortie à usage interne dans le cadre de la course à la Présidence du Front national, laquelle n’a pas manqué de provoquer le tollé médiatico-politique espéré et d’ailleurs vite retombé. Par contre, cela a permis de conforter dans le « système » deux attitudes politiques convergentes dans leur finalité qui est la destruction de notre identité civilisationnelle par l’islamisation de nos terres et par l’éradication de nos racines.

 

Les résignés à la dhimmitude ou les collabos de l’islamisation ont sauté sur l’occasion : c’est bien vrai, il est scandaleux de voir des musulmans prier sur le pavé ; comme ils le font faute de mieux et qu’il n’est même pas envisagé de réduire leur nombre en inversant les flux migratoires, il faut donc faciliter la construction de nouvelles mosquées. On a pu ainsi entendre Julien Dray sur RTL dire que la Loi de 1905 (tant qu’elle subsisterait en l’état) se devait d’ être « tournée » sans états d’âme par les élus locaux en fonction des besoins de leurs administrés musulmans. On a d’ailleurs pu lire dans France-Soir la « recette » de Daniel Vaillant –maire du 18ème arrondissement de Paris- qui se vante d’être parvenu à donner un « coup de pouce » de 22 millions d’euros pour un Institut des Cultures Musulmanes, qui finalement intègrera une mosquée, et ce sans tomber sous le coup de la loi sur la laïcité. Pour ces gens là – par ailleurs apôtres de l’immigrationnisme et du métissage des peuples et des cultures - l’Islam est définitivement partie intégrante de notre culture religieuse, le nombre grandissant de mahométans est sans doute une chance pour notre pays, et il convient de leur permettre la pratique digne – sinon éblouissante – de leur culte. D’aucuns ont même dénoncé comme scandaleux le manque de mosquées pour une masse croissante de fidèles du Prophète et la prolifération des lieux du culte chrétien pour un nombre de pratiquants en constante diminution : de là à demander la transformation des églises peu fréquentées ou des chapelles à l’abandon en mosquées…La multiplication du nombre de mosquées, tant qu’à faire avec minarets, a aussi comme « avantage » d’habituer le Gaulois à leur présence, de faire que ses enfants et petits-enfants les considèreront comme des éléments traditionnels de leur environnement au même titre que les clochers ou les beffrois, et de contribuer à imposer l’image d’un Islam de France qui ne serait pas la religion d’une civilisation étrangère à notre civilisation, la religion conquérante de ceux que nos aïeux ont combattu et vaincu à Poitiers, à Lépante ou à Vienne. L’islamisation visible de nos Provinces a ainsi reçu un coup de pouce inespéré.

 

Les laïcards militants ne se sont pas moins réjouis de l’aubaine qui leur permet de réclamer plus haut et plus fort l’interdiction absolue des références publiques à une appartenance religieuse hors les lieux de culte. Comme l’a fait remarquer avec raison Robert Spieler, il n’est pas étonnant que les fameux « saucissons-pinard » - certes bonne idée d’affirmation identitaire - aient finalement été cornaqués par l’ultra-gauche qui tenait là l’occasion de dénoncer l’empiètement des interdits de l’Islam dans la vie civile, étant bien entendu que cette dénonciation se devait de s’étendre à toutes les manifestations de toutes les religions. Pain béni pour nos héritiers idéologiques du petit père Combes qui ont multiplié les actions protestataires contre les édiles autorisant ou favorisant les traditionnelles déambulations de Saint Nicolas, les expositions de crèches et de santons, les installations d illuminations à motifs chrétiens (étoiles ou vierges à l’enfant) ou encore les diffusions de chants de Noël dans les rues. Ce n’est là qu’un hors d’œuvre avant les récriminations christianophobes et plus particulièrement « cathophobes ». Ce n’est pas seulement les emblèmes cruciformes (rouges des secouristes, verts des pharmaciens ou bleus des abstinents) qui risquent d’avoir du plomb dans l’aile, mais aussi les modestes croix ou les admirables calvaires monumentaux de nos campagnes, les émouvantes bénédictions traditionnelles ou les ancestrales processions. Et pourquoi d’ailleurs le délire laïcisateur n’irait-il pas jusqu’à exiger une refonte de la toponymie excluant pour les lieux-dits, villages, bourgs ou villes toute référence à un saint de l’Eglise catholique. Du travail en perspective pour les épurateurs du laïcisme dans notre pays où les noms de lieux d’origine hagiographique sont légion : de Saint-Quentin, Saint-Nazaire, Saint-Etienne...à la multitudes des toponymes formés par amalgames de noms de saints (réels ou supposés) avec le déterminatif dominus (Domrémy, Domfront, Dampierre, Dammartin, Dannemarie…) ou sanctus (Sanary, Sennecterre, Sennecy, Xaintrailles) ou encore, en Bretagne, avec les préfixes Plou (paroisse- comme dans Ploermel, paroisse de Sainte Armel) ou Lann (lieu consacré- que l’on retrouve dans Landerneau, lieu voué à Saint Ternoc).

 

La si riche hagiotoponymie des provinces françaises est particulièrement révélatrice de ce que la religion chrétienne est partie intégrante de notre civilisation, même si le christianisme ne s’est définitivement imposé qu’après la conversion des campagnes réalisée (comme dans le reste de l’Europe) grosso modo entre le Ve et le Xe siècle et au prix de concessions qui ont fait du catholicisme romain la plus païenne des sectes chrétiennes.

 

Le Dieu unique et lointain des religions du désert a pu séduire les élites et les chefs de guerre (surtout si la conversion assurait l’aide de gros bataillons) mais il ne pouvait satisfaire la masse immense des pagani. L’antique religion des peuples indo-européens où les dieux allaient par trois, faisait aussi la part belle à une myriade d’intermédiaires (divinités secondaires, héros, déités des forêts, des croisements, des rivières, des lacs ou des sources, pierres, arbres ou animaux sacrés) et à une multitude d’êtres du monde extraordinaire de l’air, de l’eau, de la végétation, de la terre, tout le petit peuple de la lumière ou de l’obscurité qui animait l’imaginaire collectif de nos aïeux.

 

Le paganisme originel n’a pas disparu, simplement ses lieux sacrés, ses monuments ou ses grandes fêtes ont été christianisés, tandis que ses dieux, ses déesses ou ses héros devenaient des saint(es) ou des anges : Mithra se retrouve dans Saint Georges, comme Mercure ou Gargan en Saint Michel, Asclepios survit en Côme et Damien ou la Bona Dea (Agathê en grec) en Sainte Agathe, Sainte Ursule s’est substituée à des cultes locaux de l’ours, Sainte Victoire a succédé à la Dea Victoria comme saint Bonnet à Belanus…

 

On peut donc très bien ne pas être un adepte de la religion chrétienne et être sensible à ses manifestations comme à son élan mystique qui, tout en perpétuant, même inconsciemment, nos antiques traditions et croyances, reflets de l’âme indo-européenne, a généré le souffle épique de la Reconquista, entretenu la saga des héros grands et petits des comtés d’Edesse ou de Tripoli, de la Principauté d’Antioche ou du Royaume de Jérusalem et qui a donné tous ces chefs d’œuvres architecturaux, iconographiques ou musicaux qui font l’incomparable grandeur artistique et culturelle de l’Europe.

 

Notre ancestrale civilisation s’est perpétuée durant des millénaires ; sa christianisation ne fut pas une rupture, elle n’a remis en cause ni son « infrastructure mentale et religieuse », ni sa continuité, son unité et son unicité, ce qui serait bien évidemment le cas si l’Islam s’imposait sur nos terres. Le terme si souvent (on devine pourquoi et pour qui) usité de civilisation judéo-chrétienne est fort impropre tant le christianisme qui imprègne notre civilisation est loin du christianisme originel cousin des deux autres religions du livre. Nous sommes d’un âge immense, dépositaires d’une civilisation immémorielle incomparable qui se doit d’être défendue et préservée dans tous ses aspects.

 

L’offensive laïcarde est bien destinée à nous couper de nos racines et à faire de notre Peuple une population sans âme. Elle rejoint, dans ses perspectives destructrices, la politique d’immigration de peuplement allogène dont le corollaire obligé est l’islamisation. C’est pourquoi la petite phrase, le dérapage (in)contrôlé d’une politicarde à la peine dans une guerre de succession interne et avide d’intégrer le « système » vient de donner fort regrettablement du grain à moudre à ceux qui travaillent à la destruction de notre identité et de notre civilisation.

 

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