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mardi, 05 juillet 2011

Au-delà des compromissions avec le Système, une espérance nouvelle !

Roland Hélie.jpgPar Roland Hélie

Editorial publié dans le n°23

de Synthèse nationale (cliquez ici)

 

Le mal récurrent qui atteint toute organisation reposant sur un engagement radical est, à un moment ou a un autre, la recherche de la respectabilité. Cette sacrosainte respectabilité qui, soit disant, doit lui permettre de passer du stade d’éternel opposant à l’échelon supérieur, voire à arriver au pouvoir.

 

A priori, l’idée ne manque pas de logique et peut être séduisante. Une fois le plein des soutiens, électoraux et autres, réalisé, il peut apparaitre nécessaire de ratisser plus large si on veut augmenter son influence. Bien sûr, pour cela un certain nombre de concessions doivent être faites. Mais les fins stratèges nous rétorquent à chaque fois que cela répond à une subtile tactique destinée à gruger les adversaires et que l’on peut être rassurés : les fondamentaux, eux, ne seront jamais égratignés. Des cadres « intelligents » sont mis en place pour prendre la relève des quelques timorés qui avaient certes permis au mouvement de percer mais dont le passé jugé « sulfureux » escamote, dit-on, toutes chances de réussir. Ainsi, la route vers la victoire est empruntée et plus rien ne pourra arrêter le mouvement en marche…

 

Combien de fois a-t-on entendu ce genre de propos lénifiants ?

 

En réalité, les choses ne se passent jamais comme cela. Très vite l’organisation qui s’engage sur cette voie hasardeuse de la quête effrénée de la respectabilité perd son identité et, par là même, sa raison d’être. A force de vouloir adopter les bonnes manières qui lui permettraient d’exceller dans le petit monde de la bienpensance, à force de se recentrer pour rassurer les honnêtes citoyens jusque là effarouchés par les idées qu’elle professait, l’organisation finit par se banaliser et entrer totalement dans le Système qu’elle était censée vouloir détruire.

 

Les exemples sont nombreux dans l’histoire politique française. A gauche, nous pourrions citer le cas de la Ligue communiste révolutionnaire devenue, il y a quelques années, le Nouveau parti anticapitaliste (tout un programme…), avec le jeune et pimpant Besancenot à la place de cette vieille lune ridée de Krivine. On voit les résultats. Alors que la LCR, après des années de stagnation commençait péniblement à percer électoralement, bénéficiant sans doute de l’agonie sans fin du Parti communiste, le NPA a fait un flop monumental. A tel point que, exit Besancenot, c’est Mélenchon, un autre « ex »-trotskiste mais lambertiste celui-là, qui remet le PC en selle pour la prochaine présidentielle. Krivine doit « avoir les boules ». Tant pis pour lui, on ne va pas pleurer sur son sort.

 

La droite nationale n’échappe pas à cette maladie

 

A droite de la droite les exemples de relookages, ou de recentrages, sont aussi nombreux et à chaque fois cela se termine mal.

 

Je me souviens personnellement, pour y avoir participé, de l’expérience, dans les années 70, du Parti des forces nouvelles. Ce parti très militant et très motivé occupait alors la première place au sein de la droite nationale. Il disposait d’un capital militant conséquent et surtout d’une volonté légitime de jouer un rôle politique digne de ce nom. Cependant, les principaux responsables du PFN étaient « traumatisés » par deux échecs successifs qu’ils avaient vécus : l’échec (somme toute relatif) des premiers pas électoraux du Front national en mars 1973, puis la dissolution d’Ordre nouveau en juin de la même année. C’est ainsi qu’ils s’évertuèrent, dans un premier temps, à tenter de dépoussiérer la droite nationale et à donner au PFN une image « moderne et design » pour reprendre l’expression en vogue à cette époque. « Le passé, toujours, le chérir, ne jamais l’oublier, mais jamais le formuler… » s’exclamait à la tribune du congrès fondateur du parti, en novembre 1974, l’un de ses principaux responsables. Les résultats furent fulgurant : 10 ans plus tard le Front national, son rival tant honni, envoyait 35 députés à l’Assemblée nationale et le PFN disparaissait de la scène politique. L’intention était sans doute louable, mais les résultats furent, hélas, décevants. Cet exemple mérite d’être médité.

 

Nous pourrions aussi rappeler le recentrage, en pleine campagne présidentielle de 1965, de Jean-Louis Tixier-Vignancour qui entraina une dégringolade catastrophique en quelques semaines : d’environs 17% d’intentions de vote dans les sondages, il ne récolta que 5% dans les urnes. La droite nationale mit 20 ans à se remettre de cet épisode peu reluisant… Nous pourrions citer de multiples autres exemples tout aussi édifiants les uns que les autres. Ces différentes expériences malheureuses devraient éclairer ceux qui rêvent sans cesse au grand ripolinage politique et idéologique qui permettrait à notre famille politique de triompher et de remettre enfin la France sur les rails.

 

Quelques succès électoraux attisent, il est vrai, les ambitions et certains, ou certaines, pensent qu’en sacrifiant quelques idées fortes, on arriverait ainsi plus vite au pouvoir. Hélas, les choses ne sont pas aussi simples.

 

En fait, lorsque l’on édulcore un peu trop nos fondamentaux, fait-on encore partie de la grande famille de la droite nationale, nationaliste et identitaire ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser au sujet du Front national depuis quelques mois. De reniements en concessions (lire à ce sujet l’entretien que nous a accordé Robert Spieler dans ce numéro de Synthèse nationale) celui-ci finit par tellement ressembler à un parti du Système que l’on peut se demander pourquoi il n’est pas encore totalement inclu dans le Système puisque tel semble être le vœu le plus cher de ses nouveaux dirigeants. La réponse réside peut être tout simplement dans le fait que le Système lui demande encore un peu plus de gages ? Encore un peu plus de soumission ? Dans ce cas, pourquoi s’arrêteraient-ils, l’un et l’autre, en si bon chemin puisque tel semble être le prix à payer pour ne plus être traité en parias et en empêcheurs de tourner en rond.

 

Là est justement la ligne de partage. Soit le mouvement national a vocation à se confondre dans le Système, soit il entend rester la seule alternative crédible à ce Système. Dans le premier cas, la stratégie choisie par Marine Le Pen et ses amis est certainement la meilleure. Mais après, après que le Système l’aura bien digérée, il ne faudra pas venir se plaindre. Pour notre part, fidèles à nos principes, à nos espérances, et surtout à notre raison d’être, nous choisissons le second. Nous nous battons pour la destruction de ce Système dont le seul objectif est de broyer les identités, de détruire les nations et de transformer le monde en un vaste marché aux dimensions planétaires dans lequel tous les hommes seraient égaux, indifférenciables, dociles et formatés. Un monde merveilleux dans lequel il n’y aurait plus que des gentils consommateurs juste bons à enrichir les comptes des quelques actionnaires des multinationales. Un monde extraordinaire dans lequel il n’y aurait plus de noirs, ni de jaunes, ni de blancs mais que des individus sans racines, déculturés et malléables à souhait. Bref, un monde fait de bons sentiments, de repentances permanentes et de prosternation devant les maîtres que sont les banquiers, les usuriers, l’hyper classe et ses serviles chiens de gardes que sont les média aux ordres. Un monde parfait où il n’y aurait, surtout, plus de nationalismes, de patriotismes ou autres attachements identitaires… En un mot, un monde dans lequel nous n’aurions plus notre place.

 

Une nouvelle espérance est en train de naître

 

Alors, dans ces conditions, vous comprendrez que nous ne pouvons accepter aucune compromission avec ce Système. Non seulement nous devons nous battre pour l’abattre, mais nous devons aussi et surtout nous battre pour créer les conditions de l’avènement d’un ordre nouveau capable de restaurer les valeurs fondamentales qui ont fait la force de notre civilisation européenne et la gloire de notre nation française. Nous nous battons pour une révolution identitaire capable de redonner aux hommes la fierté de leurs racines. Nous nous battons pour une véritable révolution sociale qui remettrait le mérite au premier plan et qui appliquerait la préférence nationale dans tous les domaines. Nous nous battons pour une révolution nationale et européenne capable de redonner à notre nation et à notre continent leurs places, et toutes leurs places, dans le monde.

 

La réussite d’un tel projet passe par la construction d’un appareil politique fort, déterminé et conséquent, un appareil imperméable aux sirènes du Système et déterminé à mener à bien cette indispensable révolution que nous préconisons ici. Cet appareil est en gestation. Depuis quelques mois, autour due la Nouvelle Droite Populaire qui incarne le courant nationaliste radical, autour du Parti de la France, présidé par Carl Lang, qui rassemble un nombre grandissant de militants nationaux sincères hostiles aux dérives du Front,  autour du MNR, autour de nombreux autres mouvements locaux ou nationaux, d’associations culturelles et politiques, de cercles et de journaux, une nouvelle espérance est en train de naître. Pour notre part, à Synthèse nationale, nous apporterons notre contribution totale au lancement de cette vaste confédération qui regroupera toutes celles et tous ceux qui refusent la soumission au Système dans laquelle quelques mauvais bergers voudraient conduire le mouvement national. Il en va de l’avenir de notre peuple, de notre nation et de notre civilisation.

01:08 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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