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mardi, 21 février 2012

Cette Hongrie qui fait tomber les masques démocratiques...

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Par Olrik

La Droite strasbourgeoise

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Depuis quelques mois, l’Union européenne révèle enfin son vrai visage. Il ne s’agit pas de la face lugubre et inexpressive d’alias Von Rompuy, parfait spécimen technocratique à sang froid et accessoirement président du Conseil européen. Non ! Ici nous évoquerons plutôt la façon avec laquelle le cas hongrois a été traité. Viktor Orban, ministre-président de Hongrie, a entrepris l’idée folle de réformer une constitution obsolète, décrétée en 1949 dans le fracas des bruits de bottes et le cliquetis menaçant des blindés soviétiques. 20 ans après la chute du communisme, l’initiative pouvait somme toute paraître opportune. Eh bien, il semblerait que non !

Les révisions apportées sont pourtant mineures et, pour beaucoup, symboliques. La « République de Hongrie », vestige suranné de la ronflante « République populaire de Hongrie », redevient simplement « Hongrie » avec en épigraphe : « Dieu bénisse les Hongrois ». En aparté, il est fait mention que l’embryon est un être humain dès le début de la grossesse et que le mariage ne peut avoir lieu qu’entre un homme et une femme. C’en est trop ! Toute la gauche journalistique trésaille et, Cohn Bendit en tête, bat le rappel pour déclencher un pilonnage médiatique intensif, reléguant en comparaison les bombardements de Dresde au rang du joyeux feu de Bengale !

 

On nous annonce alors que le parlement hongrois a commis la folie de voter des impôts exceptionnels, dits « de crise », visant les multinationales à capitaux étrangers des secteurs de l’agroalimentaire, des télécommunications et de la grande distribution. Les compagnies Véolia ou Suez pourraient en pâtir, Alain Juppé sursaute et invoque pêle-mêle la démocratie, les Droits de l’homme, la liberté et moult autres grands principes ! Puis on nous apprend qu’une loi qui fixe la retraite des juges à 62 ans a été adoptée ! Là, ce sont les Commissaires de Bruxelles qui s’énervent. Ils hurlent que cette disposition est discriminatoire et contraire au principe d’indépendance des juges, pas moins ! Enfin, on nous dit que d’autres dispositions légales créent en Hongrie une instance qui ressemble à notre CSA français et regroupent les télés et radios publiques sous une même structure, à l’instar de ce qui existe déjà en France. Cette fois, c’est Hyllary Clinton en personne qui monte au créneau. La liberté de la presse est gravement menacée, nous dit-elle en fronçant les sourcils et en insistant lourdement, mâchoire serrée, sur le « gravement » ! En bonne chienne de garde, elle veille attentivement à ce que les médias œuvrent au formatage consumériste des populations, et à rien d’autres.

 

Mais tout ceci n’aurait pas eu lieu si Orban n’avait franchi la ligne jaune, celle qui délimite la loi d’airain de la finance planétaire. Car le cœur du problème est ailleurs et toute cette agitation n’est qu’une préparation à l’offensive finale, celle qui vise la seule réforme qui dérange. En limitant l’indépendance de la Banque centrale hongroise par des dispositions qui revenaient grosso-modo à augmenter le nombre de ses conseillers, Orban commet la faute impardonnable, l’erreur suprême. En punition, il essuiera un feu nucléaire nourri ! La guerre totale est décrétée ! L’attaque sera groupée, croisée, massive et concentrée. De face, le FMI menace de ne plus verser un prêt vital pour le pays. Sur les flancs, l’agence Fitch dégrade d’un nouveau cran la note souveraine de la Hongrie en catégorie spéculative. Sur les arrières, l’ancien maoïste et président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, par une missive adressée au président démocratiquement élu de la Hongrie « recommande instamment de retirer les deux projets de loi fondamentale qui pourraient être en contradiction avec le traité de l’Union ». Vous noterez le « instamment », fortement impératif, immédiatement suivi du conditionnel « pourraient être ». Ce mélange de fermeté dans l’injonction et d’incertitude quant aux motifs laisse songeur…

 

De leur côté, les marchés s’affolent et attaquent le florint, les banquiers s’emballent et augmentent le taux des obligations hongroises, les journalistes s’étranglent de furie et saoulent l’Occident de bobards ! Olli Rehn, le commissaire aux affaires économiques, enfonce le clou en rappelant que les fonds de cohésion pourraient être gelés. Même les stars godiches de la chanson pop et les acteurs de seconde zone des sitcoms pour ados analphabètes seront mis à contribution au nom de l’effort de guerre ; avec en fond sonore et monocorde toujours ces éternelles autorités morales qui déroulent, inlassablement, leur lancinant catéchisme des Droits de l’homme… La Hongrie sera assommée à coup de marteau pilon, lynchée rageusement, piétinée par des troupeaux de zébus jusqu’à ce qu’elle cède !

 

Dans cette affaire, on a vu se liguer ensemble dans une cordiale ingérence des instances supranationales, des institutions internationales, des grandes puissances ainsi que les incontournables marchés. Lois, décrets, ordonnances ont été épluchés sans vergogne… et surtout sans se poser la question de savoir sur quelle légitimité était fondée cette ingérence ? Tous ces traités qu’on nous jette à la figure, ont-ils été dûment ratifiés par référendum ? Faut-il rappeler dans quelle circonstance le traité de Lisbonne, dont l’article 123 est invoqué contre la Hongrie, fut voté ? Au nom de quel mandat Hillary Clinton commande-t-elle à Orban ? Qu’importe ! Après cela, les lyncheurs en chef viendront nous expliquer doctement qu’ils ont évité à la Hongrie une dictature et que la démocratie a, une nouvelle fois, été sauvée in-extremis.

 

Il nous sera pourtant permis d’en douter… Les réformes entreprises par Victor Orban, légitime élu d’une démocratie parlementaire, ne sont en rien en contradiction avec les principes démocratiques ! En cherchant à reprendre le contrôle de sa monnaie, Viktor Orban accomplit au contraire l’acte démocratique absolu, celui qui consiste à restaurer la souveraineté monétaire en calant sur les intérêts du peuple, et non plus sur celui des banquiers et financiers, les orientations stratégiques de la Banque centrale hongroise. La Hongrie vient d’annoncer qu’elle répondra favorablement aux injonctions de Bruxelles. La Hongrie s’apprête donc à reculer et avec elle, la démocratie en Europe !

 

22:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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