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lundi, 24 juin 2013

La télé grecque fermée : ça ne choque que les journalistes...

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Philippe Randa

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Le gouvernement grec a donc mis à exécution ses annonces de restriction budgétaire imposée par l’Union européenne en s’attaquant à un des fleurons de la gabegie nationale : sa télévision publique. L’ERT a cessé d’être, le 11 juin à 23 heures, la police ayant neutralisé son principal émetteur. L’inimaginable est donc arrivé : on a osé s’en prendre au « quatrième pouvoir ».

L’indignation a aussitôt tonné dans l’ensemble des médias étrangers. Solidarité journalistique oblige… ou plutôt pétoche soudaine d’imaginer que, peut-être, plus tôt que tard, de telles mesures puissent être envisagées ailleurs qu’en Grèce…

C’est moins les motifs de cette décision qui ont choqué que la brutalité de la méthode. Mais était-il possible au gouvernement du Premier ministre conservateur grec, Antónis Samarás, d’agir autrement, alors que les négociations avec les syndicats d’ERT duraient depuis plus de deux ans et que ces derniers en étaient à 11 semaines de grève depuis janvier ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec près de quatre fois plus de personnel (3.000 personnes), la part d’audience cumulée des trois chaînes publiques était de 11 % contre 28 % pour la première chaîne privée. « C’est une décision absolument préoccupante, il ne faut pas que l’austérité [...] rime avec un abandon du pluralisme », a larmoyé notre ministre de la Culture Aurélie Filippetti, oubliant que des journalistes d’ERT continuent à diffuser via Internet et une chaîne de télévision proche du Parti communiste.

Mais il y a aussi les salaires… « Alors que le salaire de base en Grèce est de 500 euros par mois, les employés d’ERT percevaient au moins 2.000 euros par mois. Pourquoi ? », s’est interrogée la journaliste de la chaîne grecque privée Star Channel, Kona Dimopoulou. On comprend mieux que la manifestation de soutien aux journalistes d’ERT a mobilisé trois fois moins qu’en février dernier pour la première grève générale de l’année…

Bien évidemment, le gouvernement grec entend relancer, en septembre prochain, une radiotélévision publique, mais à un coût nettement inférieur en reprenant un tiers seulement des anciens salariés, au grand dam d’une caste d’autoproclamés intouchables…

21:21 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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