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mercredi, 22 janvier 2014

Michaël Blanc libéré : mon dealer, mon héros…

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La chronique de Philippe Randa

Boulevard Voltaire

Lundi dernier, le Français Michaël Blanc, après quatorze ans de prison en Indonésie, a été libéré : ce qui n’aurait dû être qu’un non-événement, au vu des faits connus, a été l’occasion d’un énième battage médiatique. Aussi indécent que les précédents, celui dont bénéficia notamment Florence Cassez, autre condamnée à l’étranger…

L’Indonésie, pas plus que le Mexique, n’est à l’abri d’une erreur judiciaire, mais en est-ce une ? Peut-être… ou peut-être pas : tout repose sur la parole de l’intéressé, rappelons-le… Au lendemain de Noël 1999, ce jeune Français est arrêté à l’aéroport de Bali. Il transporte deux bouteilles de plongée que lui a confiées un ami. Elles contiennent 3,8 kg de haschich : il l’ignorait. Et aucun « ami » ne viendra jamais confirmer sa bonne foi… On a peine à le croire !

L’Indonésie a-t-elle voulu faire de Michaël Blanc un exemple en le condamnant lourdement comme le rabâche son comité de soutien ? Mais toute condamnation, légère ou lourde, quel qu’en soit le motif, se veut avant tout exemplaire…

Même si on juge en France que sa première condamnation à la détention à perpétuité (la peine de mort avait été requise) fut excessive selon nos standards judiciaires, reconnaissons à cette justice indonésienne d’avoir accepté en décembre 2008 de commuer celle-ci en vingt ans de prison… et cinq ans plus tard, d’accepter sa libération conditionnelle en Indonésie jusqu’à la fin de sa peine le 21 juillet 2017, plus une année de probation alors que la « loi indonésienne interdit l’octroi d’un titre de séjour à un étranger repris de justice. De ce fait, les étrangers théoriquement libérables après avoir effectué les deux tiers de leur peine n’étaient pas relâchés, à la différence des Indonésiens. » (lemonde.fr)

On attendrait de ses proches qu’ils reconnaissent désormais que la justice indonésienne, en la circonstance, a été elle aussi exemplaire puisqu’elle a tenu compte de sa bonne conduite en prison… et du dévouement de sa mère, venue s’installer en Indonésie pour le soutenir, qui s’est également consacrée toutes ces années à d’autres prisonniers…

Finalement, une banale affaire de « contrevenants à la loi » qui se termine plutôt bien… Rappelons tout de même qu’en Indonésie, c’est la peine de mort qui est appliquée pour « trafic de drogue, en réaction aux plus de deux millions d’Indonésiens considérés comme dépendants », selon des statistiques de la police et d’ONG.

Les prisons du monde entier sont remplies d’innocents. On peut le penser, en tout cas ; on peut aussi estimer que le monde entier regorge de canailles en liberté, c’est selon… Le bon sens populaire assure qu’on a les héros que l’on mérite ; la réalité veut souvent qu’on ait seulement ceux qu’on peut… Notre époque est-elle si pauvre en action d’éclats pour ne se contenter que de figures médiatisées au nom seul de la compassion et faisant abstraction de tout autre critère de jugement ?

Au moins échappera-t-on pour l’heure au retour de « l’enfant prodigue » sur le sol national avec, à sa descente d’avion, ministres, Président, ex-concubine ou nouvelle favorite…

08:48 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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