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mercredi, 12 mars 2014

En Charente, une photo trop Bleu Blanc Rouge pour la Préfecture

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La chronique de Philippe Randa

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Quand on pense que les médias nationaux ne s’émeuvent que de petits scandales d’écoutes téléphoniques d’ancien président, alors qu’il y a des menaces autrement plus terribles sur notre sacro-sainte démocratie… On à peine à le croire. Et pourtant !

Sans la vigilance du personnel de la préfecture de la Charente, une liste a bien failli entacher le prochain scrutin municipal de Brie. La liste « Vivre ensemble à Brie », menée par Michel Buisson, a ému la commission de propagande : sur la photo rassemblant les colistiers du candidat, des dames vêtues de bleu, blanc et/ou rouge se tenaient… trop près l’une de l’autre !

« Il y en a une qui aime le bleu. L’autre le blanc et la troisième, le rouge. Sacrilège ! La commission de propagande qui s’est réunie vendredi au tribunal d’Angoulême pour examiner les professions de foi des différents candidats aux municipales n’a pas aimé la tenue vestimentaire des trois colistières de Michel Buisson sur la photo de famille à Brie », rapporte le quotidien La Charente-Libre qui rappelle « que c’est écrit en toutes lettres dans le code électoral, article R27 : “Les affiches et circulaires ayant un but ou un caractère électoral qui comprennent une combinaison des trois couleurs bleu, blanc et rouge, à l’exception de la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique, sont interdites”. »

L’ennui est qu’à bien regarder les dames incriminées, la couleur de leurs vêtures, autant que l’impression d’ensemble, certains esprits chagrins pourraient trouver qu’il faut être sacrément tordu pour y reconnaître, même de façon subliminale, les couleurs de notre drapeau national et encore plus imaginer une attention maligne des candidates et de leur tête de liste.

Agacé mais obéissant, Michel Buisson a donc obtempéré : « La commission m’a préconisé de refaire la photo. Je suis droit dans mes bottes, j’ai appliqué la consigne. Je ne veux pas risquer de voir demain une potentielle élection annulée. Mais je trouve ça complètement tiré par les cheveux. À aucun moment, nous n’avions remarqué cette proximité de couleurs même pas dans l’ordre. »

A-t-il dû refaire faire la photo – qui ne songerait au sketch de Bigard « La photo de mariage » – en redemandant à tous ses colistiers de revenir prendre la pose ? Non, le progrès qui a nom photoshop (un logiciel de retouche) a permis de modifier les couleurs : un pull bleu ciel est devenu violet pisseux (la propriétaire appréciera !), un foulard est passé de rouge vif à orange terne et une écharpe rouge bordeaux à rose vilain… La démocratie est sauve !

Mais l’affaire ne s’arrête pas là… Ayant « fuitée » sur les réseaux sociaux comme le premier des scandales d’État venu et les fonctionnaires de la Préfecture s’étant vu brocardés comme on s’imagine, « Elle (la Préfecture) m’a appelé longuement, explique le candidat à la Marie de Brie, presque pour me reprocher d’avoir appliqué ce qu’elle ne disait être en fait qu’une simple préconisation. »

Et Michel Buisson, forcément, de s’interroger : « Mais qu’arrivera-t-il demain si je suis élu maire et que je n’applique pas ses recommandations ? À ce moment-là, à quoi ça sert de demander des modifications si elles n’ont en réalité aucun sens ? (…) La prochaine fois, on posera nus et on en profitera pour éditer un calendrier ! »

Il est des Maires qui découvrent l’enfer administratif de la fonction à peine élu… Lui aura été mis au parfum avant même le scrutin !

09:50 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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