samedi, 22 mars 2014
La France, championne du monde des donneuses de leçons
Christophe Servan
Boulevard Voltaire cliquez ici
Mon passeport arrivant bientôt à expiration je suis allé sur le site de mon consulat pour m’enquérir des démarches à suivre, lorsque je suis tombé sur ça : « La France a fait de l’abolition universelle de la peine de mort une des priorités de sa politique étrangère en matière de droits de l’Homme. » La suite, poncifs niaiseries et autres billevesées, je vous en fais grâce.
Plus intéressant, cet encart renvoyait au site du quai d’Orsay sur lequel je trouvai un autre lien du même tonneau : « La France, candidate au Conseil des droits de l’Homme pour le mandat 2014-2016 » Suivait une profession de foi qui vaut vraiment son pesant de cacahuètes. Extraits : « Les droits de l’Homme font partie des valeurs fondatrices de la République française. Leur respect est au cœur de l’exercice de la démocratie en France et de notre engagement au sein de l’Union européenne. »
Si la France est élue, elle s’engage à :
- Poursuivre son engagement en faveur des droits de l’enfant…
- Promouvoir la liberté d’opinion et d’expression…
- Encourager les États à lutter contre les détentions arbitraires…
- Intensifier la lutte contre l’impunité et promouvoir le droit à la justice, à la vérité…
Comme la France est en réalité 37e au classement mondial pour les droits de l’homme (11e en 2002) et qu’elle est devancée par des pays aussi prestigieux que la Namibie, l’Uruguay, l’Estonie, le Ghana, je me suis demandé qu’elle mouche avait piqué notre coq national.
Utilisé dès l’Antiquité, le coq servit d’enseigne aux Gaulois à la suite d’un jeu de mots facile ; le terme latin gallus signifiant à la fois coq et Gaulois. Quelques siècles passent et le Roman de Renard fait du coq Chantecler la dupe attitrée du goupil. Luxure, folie et sottise sont ses attributs que l’héraldique réserve aux familles de bas état. C’est que notre oiseau est l’exemple paradoxal d’un emblème qui n’a pas été choisi, mais imposé par les ennemis du royaume. Le calendrier Romuléen indique que le gallus signifie le nombre infini des sots et des fous qui, en toutes circonstances, montrent leur imbécillité. Aux XIIIe et XIVe siècles, le coq connaît un succès grandissant dans les prophéties italiennes hostiles à la présence française dans la péninsule : il est alors l’inverse dérisoire de l’aigle impériale (1).
Plus près de nous, Edmond Rostand met en scène un coq nommé Chantecler qui détient un terrible secret : en chantant, il peut faire se lever le soleil. Peut-être qu’après tout Fabius, Ayrault et Hollande croient encore qu’il leur suffit de faire cocorico pour que le soleil se lève.
(1) Source Encyclopaedia Universalis
10:04 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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