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mardi, 24 février 2015

Quel acteur, ce Patrick Pelloux !

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Pierre Cassen Boulevard Voltaire cliquez ici

Patrick Pelloux a déjà joué dans trois films : Incognito, Mauvaise fille et Saint Laurent. Certes, ce n’étaient pas de grands rôles, et il y interprétait un infirmier de SAMU, et deux fois un médecin, ce qui n’a pas dû lui demander de gros efforts. Pourtant, aucun doute, l’homme est promis à une belle carrière cinématographique, il a toutes les qualités pour cela.

Inconnu au bataillon jusqu’en 2003, il réussit un coup de communication parfait : il alerte, en pleine canicule, les Français sur les conséquences, pour les personnes âgées, de la déshydratation. On commence à parler d’une cinquantaine de morts en région parisienne, et cela se termine par le chiffre annoncé de 15.000 victimes dans tout le pays. Nul ne sait s’il aurait agi de même si le ministre avait été socialiste, mais la carrière de l’urgentiste démarre, tandis que celle du ministre de l’époque, Jean-François Mattei, s’abrège.

Repéré par Charlie Hebdo, il y tient rapidement une rubrique santé, écrit des livres, et intervient dans quelques émissions sur France 5, avant de devenir chroniqueur chez Morandini, sur Europe 1. Bref, il fait partie du décor du petit monde politico-médiatique, pour lequel il est le médecin urgentiste syndicaliste de gauche de service.

Mais son destin bascule lors des assassinats de Charlie. Il arrive parmi les premiers sur les lieux. Il appelle le président de la République sur son portable, et annonce partout que c’est lui qui l’a prévenu le premier. Le 11 janvier, sa longue accolade, avec un bandeau blanc sur sa chevelure brune, avec Hollande, fait partie des images cultes de la journée.

La mort de tous ses amis le bouleverse, légitimement. Il fait pratiquement tous les plateaux de télévision, pleurant sur chacun d’entre eux. Il est naturellement parmi les personnalités les plus mises en avant lors de la fameuse opération « Je suis Charlie ». Ce jour-là, comme aux obsèques de Charb, cet anticlérical rebelle se comportera fort correctement, ne citant pas la religion des assassins de ses amis.

Naturellement, au lendemain de Copenhague, il était, dès son retour, sur nombre de plateaux. Lors de l’émission de Patrick Cohen « C à vous », le 17 février, il paraissait d’une candeur surprenante, éberlué de constater que des centaines de musulmans se reconnaissaient dans l’assassin, dont ils font un héros. Effondré, levant les bras au ciel, il gémissait : « C’est catastrophique. C’est catastrophique. Alors, là, mes amis… » Puis il supplie les musulmans de dire que « leur religion ne demande pas de tuer les gens ». Faut-il lui envoyer un Coran, ou lui faire rencontrer Michel Onfray ?

Mais c’est sur la fin de l’émission qu’il montrera son exceptionnel talent médiatique, sachant surfer sur l’émotion. Interrogé sur la suite de son engagement, face aux menaces, il explique : « Charb, c’était ma femme. » Conclusion : en sa mémoire, et celle de tous les autres, il doit continuer le combat. Grande gravité, chacun retient ses larmes. Fin de l’émission.

Certains disent que pour être un grand acteur, il faut être exhibitionniste. Dans ce cas, Patrick Pelloux a un grand avenir dans le cinéma, et ne devrait pas en rester à seulement trois films.

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11:01 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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