Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 02 mai 2015

LA FRANCE DOIT CHANGER DE POLITIQUE Les temps de Lawrence d'Arabie ou de Sykes-Picot sont révolus !

LAWRENCE D ARABIE.jpgMichel Lhomme Métamag cliquez ici

La persistance de conflits anciens au Proche-Orient nourrit des tensions et des haines tenaces qui se combinent avec des conflits transnationaux nouveaux. Il existe des interactions complexes et multiples entre le lancinant conflit israélo-palestinien, les conséquences dévastatrices de l’intervention américaine en Irak de 2003, la question du nucléaire avec l’Iran, la guerre civile en Syrie, les rivalités multiséculaires entre le monde sunnite et chiite, (la guerre civile actuelle au Yémen et l’antagonisme entre l’Iran et l’Arabie Saoudite), la question des Kurdes et le développement de « l’Etat Islamique », mouvement terroriste nihiliste, souvent instrumentalisé par les puissances de la région et l'Occident.

L’ensemble de ces rivalités et de ces conflits, compliqués par les arrière-pensées et le jeu de poker menteur de certains Etats de la région mais aussi par la tricherie des Etats-Unis font du Proche et du Moyen-Orient la poudrière dont les effets polémogènes seront ravageurs pour l'avenir, menaçant directement des Etats stables comme la Jordanie ou plus encore le Liban, et touchant directement la France donc l’Europe, jusqu’à mettre en péril la stabilité du monde. 
 
Revenir sur le conflit israélo-palestinien.

Récemment, le rapport de la mission d'information du Proche et Moyen Orient de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a proposé de remettre dans le jeu diplomatique le Conseil de Sécurité afin d’élaborer une solution au conflit israélo-palestinien. En effet, les Etats-Unis, seul acteur de poids impliqué dans les négociations de paix depuis l'abandon par l'Europe d'une politique internationale autonome et surtout depuis l'alignement de la France sur Israël paraissent incapables d’arracher un accord de paix. Il apparaît que seule une initiative internationale ferme et concertée, aux objectifs et au calendrier clairement identifiés, est à même de revivifier un processus de paix moribond. C'est en se repositionnant dans un cadre multilatéral que la France doit, avec ses partenaires européens et les Etats arabes œuvrer en faveur du règlement de ce conflit sur la base de la reconnaissance mutuelle de deux Etats, vivant en paix et en sécurité.
 
Renouer avec l'Iran et la Syrie
 
Dans ce cadre, la Commission de l'Assemblée nationale recommande aussi de réinsérer dans le jeu diplomatique l’Iran, puissance régionale, en favorisant une solution au dossier nucléaire sans céder sur le fond. C'est la bonne voie. Seul un accord équilibré avec d’un côté, l’Iran qui s’engagerait à donner des garanties pour rester au seuil et de l’autre les 5+1 qui accepteraient que l’Iran développe en toute transparence son programme civil, permettra de stabiliser la région. Il faut aussi rechercher au plus vite une solution politique à la guerre civile en Syrie sans poser de préalable à l’éviction de Bachar El-Assad puisqu'il est maintenant évident qu’une solution militaire semble impossible et que l’Armée Syrienne Libre, divisée, est totalement amoindrie.
 
De plus, la France aurait tout intérêt à rétablir au plus vite ses relations diplomatiques avec Damas dans l’intérêt de sa lutte contre le terrorisme puisqu'elle devrait avec la Syrie laïque mieux coordonner la lutte contre « l’Etat islamique », noyau du terrorisme, et protéger les minorités chrétiennes. La France est entrée dans une nouvelle croisade qui ne la concerne en rien, qui ne correspond à aucun de ses intérêts vitaux. Elle a cru sans doute (le rêve israélien de l'Eretz biblique) que l’on pourrait remodeler à sa guise sur un coin de table la carte de la région. 

Opérer un virage à 180° et changer de ministre

Il est  impératif que la France redéfinisse au plus vite toute sa politique étrangère dans la région. Ses responsabilités spécifiques à l'extérieur mais aussi à l'intérieur (le fameux ''Islam de France'') l’y engagent tout particulièrement. A défaut, elle perdra toute influence mais surtout et c'est plus grave, tout respect dans la région.
 
En un mot, la France doit retrouver une politique étrangère indépendante conforme à ses intérêts : elle doit se départir du suivisme atlantiste et européen qui est aujourd’hui sa ligne de conduite, abandonner ses postures et rigidités idéologiques stériles, et prendre en compte les réalités géostratégiques nouvelles de la région. 

Or, à Paris et contre toute attente chez les diplomates, on garde le dinosaure Fabius aux affaires étrangères, paralysant de fait tout changement urgent de position diplomatique au Proche-Orient. La réalité est là. Avec un Bandar saoudien intriguant à Jérusalem, un Liban recevant lundi dernier la première livraison d’armes françaises financées par un « don » saoudien de 3 milliards de dollars, certaines pièces du jeu d'échec oriental ont bougé et si l'on s'avance petit à petit vers la fin de la partie, ce sera forcément avec un nouvel Iran, un Iran qui se sera d'une certaine manière finalement « américanisé » et « chinoisé » !

09:35 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.