lundi, 04 janvier 2016
2016, année primaire
Le billet de Patrick Parment
Un sondage vient de tomber, reflet de l’humeur primesautière des Français : ils ne veulent ni de Nicolas Sarkozy ni de François Hollande en 2017. Nous disons bien primesautière, car lors des élections régionales, ils n’ont pas voulu confirmer leur humeur du premier tour qui donnait le Front national largement en tête. Ce qui semble bien vouloir dire que Marine Le Pen risque de ramer encore longtemps.
Sans être une Madame Irma qui lit l’avenir dans sa boule de cristal, on peut déjà augurer que si Marine le Pen passe le premier tour des présidentielles, elle sera battue au second quel que soit le candidat. Ainsi va l’humeur des Français, malgré les claques qu’ils ne cessent de se prendre dans la figure. Peuple éminemment masochiste comme en atteste sa néolithique classe politique et ses intellectuels du ruisseau.
Une fois de plus, on se retrouve avec une martingale impossible. A gauche, le vote d’une loi sur la déchéance de nationalité sème la zizanie. Beaucoup de bruit pour rien, car cette loi sera quasi inapplicable. Le claque bourbonnais n’est pas Vichy. Enfin, l’ultime question qui se pose aux socialistes est la suivante : où est le socialisme ? En attendant, les électeurs de gauche, déboussolés, ont voté à droite aux régionales suffisamment du moins pour éliminer les velleités Front national.
A droite, le chaos n’est pas moindre.Avec cette nouveauté qui mérite d’être confirmé : la dégringolade de Sarkozy. Du coup la cote de Juppé remonte en flèche. Avec ce supplément d’âme qu’il est pour la gauche le moins mauvais des communs dénominateurs. A cette nuance près que Juppé vient de droitiser son discours comme jamais, réclamant un Etat fort – c’est quoi un Etat fort pour une couille molle ? - , l’affirmation de l’identité française, le rappel que l’Europe est une terre chrétienne. Certes, Juppé a compris que l’échéance suprême se jouerait vraisemblablement à droite. Et ça ne mange pas de pain que de brandir l’étendard de la patrie reconnaissante à la face des zozos du Front national.
Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’en bon féal de Chirac, Juppé a la laïcité franc-maçonne et l’anti-racisme du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) où il va régulièrement à la gamelle. Un passage obligé de la classe politique française, me direz-vous. Marine Le Pen ne demande qu’à aller à Canossa, mais les instances juives n’en veulent pas, elle est bien trop utile comme épouvantail à moineaux fascistes. Business is Business !
Comme le disait Pasqua imitant Henri Queuille, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Et Juppé connaît la chanson, c’est même un expert.
Pendant ce temps, le chômage continue sa course et les patrons, petits ou grands, artisans et paysans se débattent avec un code du travail illisible, des lois ridicules et des normes surréalistes ripolinées par Bruxelles. Comment voulez-vous que l’on s’en sorte. Une année rock’n’roll, je vous dis.
Seul Poutine est grand !
16:39 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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