mercredi, 08 juin 2016
« CA VA MIEUX ! »
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
François Hollande, égal à lui-même, sévères lunettes de professeur de collège sur le nez, la cravate légèrement décentrée comme d’habitude, l’a dit sur les ondes d’Europe 1 : « ça va mieux pour la France ! ».
Adepte de la méthode Coué, il a surpris son monde en prenant à contre-pied la morosité et le scepticisme des Français. A propos du chômage, le Président d’une République en faillite joue sur les mots en jonglant avec les statistiques de son prédécesseur, passant sous silence les radiations autoritaires effectuées par Pôle emploi et les tours de passe-passe qui consistent à transvaser des chômeurs d’un stock de demandeurs d’emplois à celui de bénéficiaires de stages de formation. Stages à l’issue desquels aucun emploi en CDI n’est garanti. Dommage que les grèves qui paralysent partiellement l’activité économique du pays ne viennent également contredire l’optimisme présidentiel.
Voilà des semaines que les perturbateurs de la CGT et leurs complices de SUD rendent le quotidien de beaucoup de nos concitoyens insupportable : nous tombons de Charybde en Scylla. Après les blocages des raffineries et les pénuries d’essence, voici venu le temps des blocages ferroviaires et des menaces sur le ciel, ciel qui, par ailleurs, n’est guère clément. A la SNCF comme à la RATP où les trafics de trains et de rames sont perturbés, s’ajoutent les débrayages dans les ports et le coup de poing sur la presse, respectivements menés par les dockers et les ouvriers du livre CGT. D’autres grévistes d’EDF ont privé d’électricité près de 120 000 foyers à Donges, Pornichet, La Baule, Guérande et Saint-Nazaire…. Saint-Nazaire qui vient d’enregistrer une nouvelle fabuleuse commande de paquebots géants et où le ministre de la défense, Le Driant, n’a pu se rendre pour la cérémonie de rétrocession d’un BPC de type « Mistral » de la Russie à l’Egypte. (Un beau fiasco financier !). Tout cela n’a pas empêché notre vaillant Président de…présider et de s’envoler pour le Japon et d’aller en Suisse, mercredi Ier juin, inaugurer le plus grand tunnel du monde qui traverse les Alpes.
Ca va tellement mieux que François Hollande, continuant sa distribution de cadeaux pour acheter – pour l’instant sans succès – la paix sociale, a annoncé aux maires de France réunis en congrès, qu’il allait revenir pour moitié sur la diminution des dotations globales de fonctionnement, dotations sans lesquelles aucune commune, fut-elle grande ou petite, ne pourrait… « fonctionner » !
Derrière tout ce remue-ménage syndical et parallèlement à la chienlit dans la rue qui s’étale sous nos yeux ébahis – surtout sous ceux de l’étranger – se tient un étrange clone de Pépone, Philippe Martinez, Premier secrétaire de la Confédération Générale des Travailleurs, une centrale un peu en perte de vitesse et qui veut se refaire une santé grâce aux luttes syndicales.
Les belles bacantes d’un apparatchik
Quand je pense au Pépone du fameux duo de la série des Don Camillo, je suis un tantinet indulgent. Non, Monsieur Martinez, avec ses épaisses moustaches tombantes, c’est plutôt le sosie du maréchal Plekszy-Gladz, petit frère du camarade Staline, dans l’inoubliable BD « L’affaire Tournesol » du plus que regretté Hergé !
Cet apparatchik de 55 ans qui aime sans doute à rappeler que ses grands-parents ont lutté contre le Franquisme, ça fait partie de la panoplie d’un « révolutionnaire », est adhérent de la CGT depuis, excusez du peu, 32 ans. De quoi grimper l’échelle de la hiérarchie au siège de la centrale, à Montreuil. Issu de la grosse fédération de la métallurgie – il a été ouvrier chez Renault – cet ancien adhérent du Parti communiste qu’il a quitté en 2002 – marxiste un jour, marxiste toujours ! – est un adversaire déterminé du patronat. A un point tel que le patron des patrons, le Président du MEDEF Pierre Gattaz, d’ordinaire plus modéré, s’est laissé aller à un commentaire incisif sur l’antenne d’Europe 1, qualifiant l’action cégétiste de « méthodes de voyous, des méthodes d’irresponsables ».
Et comme si le ciel voulait se mettre aussi de la partie, des pluies abondantes font déborder fleuves et rivières, entrainant des dégâts considérables évalués à plus ou moins un milliard d’Euros, plongeant – le mot est de circonstance – nombre de nos compatriotes dans la détresse. Et pendant de ce temps-là, la grève continue…
Le dimanche 5 juin, François Hollande est allé voir et complimenter l’équipe tricolore, (de plus en plus « multicolore » d’ailleurs), qui va participer à l’Euro de football 2016. Il en a rapporté un maillot bleu de supporter portant le numéro 24. Pas sûr que cette visite porte chance à nos « footeux » : par les temps qui courent, « notre » Président ne porterait-il pas plutôt la scoumoune ?
09:09 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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