vendredi, 21 octobre 2016
Réflexions sur le non-événement de Grozny
Bernard Plouvier
Les islamologues patentés et les simples observateurs de la dangereuse faune mahométane se repaissent d’une soi-disant grande information : en septembre 2016, à Grozny, capitale reconstruite de la riche Tchétchénie (pétrole, gaz et plantations de pavot), deux centaines d’oulémas, imams et autres recteurs de grande mosquée ont décrétés « schismatiques et anathèmes » les Wahhabites d’Arabie Saoudite.
À dire vrai, on le savait depuis le XVIIIe siècle ! Le wahhabisme, équivalent du calvinisme pour la religion chrétienne, fut une tentative de retour à une soi-disant pureté originelle de l’islam associée à une austérité de vie (au moins de façade… ceux qui ont mis les pieds en Arabie savent que tous les vices y sont rencontrés, mais les hypocrites locaux ont la décence de les faire en privé). Qu’il s’agisse d’un schisme du sunnisme n’est donc pas une nouveauté et l’anathème de Grozny est, au plan de l’histoire du phénomène religieux, un non-événement.
Au plan politique, il en va différemment. Cette République, au très riche sous-sol, est redevenue en 2000 un protectorat russe, pacifié depuis 2006. C’est aussi une zone clé pour le passage des pipe-lines (oléoducs et gazoducs) de la Mer Caspienne à la Mer noire et à la Méditerranée (via la Turquie du très roublard Erdogan).
Les prédateurs US font passer leurs canalisations par la Géorgie… et l’on peut s’attendre à de nouveaux conflits dans ces États caucasiens aux populations fort émotives, corruptibles et vouées à des religions ennemies.
L’enjeu de la comédie burlesque de Grozny est exclusivement politique. La question débattue est fort simple : à qui va échoir le califat ?
Il est évident que les jours du potentat de Mossoul sont comptés. Abou Bakr II peut mourir au combat ou sous les bombes (made in USA) des combattants kurdes, ou encore passer en Afghanistan. L’idéal serait qu’avant de quitter la scène, il narre par le menu ses contacts avec les sbires d’Obama et d’Erdogan, voire avec les chiites d’Iran, cela nous ferait au moins rire un peu et permettrait aux plus niais de nos contemporains d’entrouvrir les yeux sur les turpitudes des globalo-mondialistes. Après tout, le calife qui a donné une ampleur inédite au terrorisme mahométan nous doit bien cette petite compensation.
Dans la guerre qui oppose les maîtres de l’économie globale aux Nations et aux États réfractaires à ses charmes pervers, il faut bien comprendre que le fanatisme religieux n’est qu’une arme, au même titre que les stupéfiants, les explosifs, les gaz de combat, les couteaux à céramique ou les pistolets mitrailleurs et les missiles portables.
On ne connaissait pas grand-chose aux relations existant entre les grands narcotrafiquants et les gouvernements établis jusqu’à la comédie colombienne de cet automne. Certes, on se souvient que du temps de l’URSS, le terrorisme international (étiqueté « gauchiste ») était financé par l’opium du Caucase (et ses produits dérivés) ainsi que le Haschich d’Afghanistan et des États touraniens. Il faut croire que la leçon soviétique, si elle semble avoir été abandonnée au Kremlin, n’a pas été perdue pour tout le monde.
Quant aux « trafiquants d’armes internationaux », chers aux auteurs de thrillers et aux scénaristes des navets hollywoodiens (et de rares bons films), ce sont des intermédiaires officieux entre un ou des gouvernements réputés au-dessus de tout soupçon (éventuellement dirigés par un titulaire du Prix Nobel de la Paix) et des groupes de rebelles au sein d’un pays où l’on veut fomenter une révolution. Les nombreux « printemps arabes », de 2010 à nos jours, en sont de quasi-parfaites illustrations.
Auparavant, les révolutionnaires devaient se procurer de l’argent, beaucoup d’argent, pour financer leur propagande et leur lutte armée. Désormais, il leur faut parvenir à se faire accepter par les globalo-mondialistes comme des agents capables de détruire la stabilité d’un État, puis d’obéir en tous points aux gentils commanditaires, une fois que leur clique s’est hissée aux apparences du Pouvoir.
Dominer l’islam, c’est pouvoir compter sur la fraction jeune, hyperactive et intellectuellement déficiente d’un milliard et demi de mahométans. On comprend que les grandes manœuvres pour prendre la suite du calife auto-proclamé de Mossoul aient commencé.
Rejeter du sunnisme les Wahhabites, c’est donner un coup dans la fourmilière islamo-US. On peut admirer le jeu du grand Poutine, protecteur de la République tchétchène, mais il est évident que l’offense ne restera pas impunie. Surtout si la Clinton devient le pantin de la Maison-Blanche, succédant au pantin crypto-islamiste : sionistes néo-conservateurs et islamo-pétroliers vont s’en donner à cœur joie, dans une alliance qui ne sera jugée « contre-nature » que par les naïfs.
Plus que jamais, l’Europe et la Chine doivent s’attendre à une succession de coups bas, où l’élément islamique sera largement employé.
12:50 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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