mercredi, 10 mai 2017
DESTINATION « TERRE INCONNUE » : BON VOYAGE EN MACRONESIE !
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Vous connaissez peut-être la Micronésie, cette fédération d’iles de l’océan Pacifique ou la Macaronésie qui regroupe géographiquement Madère, les Açores, les iles du Cap-Vert et les Canaries. Désormais, il faudra y ajouter dans votre atlas politique la « Macronésie », rimant d’ailleurs avec « frénésie », tant les admirateurs du jeune éphèbe leader « d’En Marche » sont électrisés.
Le candidat du vide, surtout celui des milieux d’affaires mondialistes
Ainsi, Emmanuel Macron, chouchou des médias, candidat préféré du MEDEF et des Européistes, favori des « bobos », des jeunes boutonneux et autres écolos des beaux quartiers, a gagné dès sa première joute électorale le sommet du cocotier. Reconnaissons-lui au passage, objectivement, un talent certain qui lui a permis, indépendamment des coups de pouce en provenance du système, de ringardiser les vieux canassons du sérail politique. Son programme est creux et le peu que l’on en sait nous donne déjà de l’urticaire : immigration, sécurité, à gauche toute ! Et, en ce qui concerne la réforme du code du travail – épais comme un dictionnaire – ou celle des régimes spéciaux de retraite, on lui souhaite bien du plaisir avec les gréviculteurs de la CGT, de FO, et autre CFDT. Au niveau du commerce mondial et de l’Europe de Bruxelles, en européiste qu’ il est, mondialiste il sera. D’autre part, comment peut-on être Président de la République en insultant la mémoire de la patrie,en l’accusant d’être l’auteur de « crimes contre l’humanité », mettant ainsi la France au niveau des criminels de guerre nazis ou des exterminateurs bolchéviques ? Le jeune Monsieur Macron n’avait sans doute pas les mêmes manuels d’histoire que votre serviteur. Seul indice de satisfaction, sa volonté apparente de modifier la loi électorale et d’introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, permettant ainsi une représentation parlementaire de tous les courants politiques. Examinons maintenant les résultats de cette élection présidentielle hors normes, qui restera dans les annales de l’histoire comme celle des coups tordus et de l’effacement des deux grandes forces politiques qui structuraient, jusque-là, la vie politique française.
Comme en 1942, un sabordage de la « Marine nationale » ?
Une première constatation, évidente, la majorité des électeurs ne veut toujours pas du leader de « la France insoumise » pas plus que de la présidente du Front national comme Chef de l’Etat, en dépit de leurs bons scores respectifs. L’élimination, dès le premier tour , de François Fillon est la conséquence immédiate de ce que les médias ont appelé le « Pénélopegate ». Quant au Parti socialiste, grand gagnant de 2012, il passe cette année à la trappe, sinon aux oubliettes…Toutefois, relativisons un peu la victoire d’Emmanuel Macron. Au premier tour, il ne captait, en gros, qu’un électeur sur quatre s’étant prononcé. C’est dire si les trois quarts n’en voulaient pas. Au second tour, il l’emporte par 66,1 % des suffrages exprimés ne représentant « que » 43,62 % des inscrits. A noter le très grand nombre de bulletins blancs et nuls ou d’abstentions, soit un tiers du corps électoral avec presque 34 % de votants potentiels. Et si l’on additionne les abstentionnistes, les « blancs ou nuls » aux résultats de Marine Le Pen – 10 644 118 voix – on obtient un pourcentage de 56,37 %, c’est-à-dire plus d’un Français sur deux rejetant l’ancien ministre de l’économie. Combien se sont ralliés au candidat « d’En Marche » par crainte ou rejet de Marine Le Pen ? Cette dernière, après une bonne campagne de premier tour avec, toutefois, une absence de programme économique crédible, s’est littéralement suicidée lors du débat télévisé de l’entre deux tours, faisant apparaitre en creux un Macron ayant la stature d’un présidentiable. Un comble, quel gâchis pour elle, mais ce n’est pas notre souci ! L’heure des règlements de compte a-t-elle sonné au sein d’un Front national attrape-tout, une « auberge espagnole » qui devra bien clarifier, un jour, sa ligne politique ? Le départ de la nièce annonce-t-il une accentuation de la « ligne Philippot » qui, en tout état de cause, a fait perdre les élections à ce parti en dépit de sa progression en termes de voix ? Ce n’est plus notre problème ; ce mouvement, aux ambitions gouvernementales hors de portée, flotte dans des habits trop grands pour lui, avec pas mal d’élus pour peu de militants présents sur le terrain… « Caramba », une « armée mexicaine » en quelque sorte : beaucoup de « chefs » et peu de soldats !
Le nouveau Président sera-t-il « le Pierre Laval d’Angéla Merkel ? »
La précipitation avec laquelle les nouveaux Présidents français, à peine élus, se rendent à Berlin, doit-elle être interprétée comme un acte de soumission, le vassal rendant hommage à son suzerain en quelque sorte, ou est-ce une simple visite de courtoisie d’un ami chez son voisin ? L’Allemagne pèse plus que la France économiquement, comme elle pesait hier de tout son poids militaire pendant les tragiques et funestes années quarante. La chancelière allemande ouvre délibérément son pays à l’invasion migratoire, prétextant la faible démographie de la RFA .Des bras étrangers pour l’industrie en lieu et place d’une énergique politique familiale ? On peut redouter la même propension chez le nouveau « R »ésident français du Faubourg Saint-Honoré et son alignement sur les positions les plus fédéralistes, alors qu’il faudrait redonner de l’air aux nations européennes, respecter le principe de subsidiarité, condamner une idéologie libérale-libertaire, immigrationniste, libre-échangiste, pour tout dire « mondialiste ».
L’explosion des vieux partis
En attendant la suite des évènements, redoutant comme tout Gaulois qui se respecte que « le ciel ne nous tombe sur la tête », ne goûtons pas notre plaisir devant la recomposition accélérée du paysage politique français. A peine battu, Fillon demandait de voter en faveur de celui que, 24 heures auparavant, il qualifiait « d’Emmanuel Hollande » ! Estrosi esquisse des pas de danse du ventre, tandis que « Bruno, c’est le renouveau » - vous savez, le député de l’Eure - est prêt à faire don de sa personne à la France…Mais le spectacle le plus truculent de ces reptations vers le nouveau maître, est celui offert par l’ancien Premier ministre qui s’humilie à quémander l’investiture « d’En Marche » pour sauver son gagne-pain de député dans la circonscription d’Evry, s’exposant ainsi à une exclusion de ce qui reste du Parti socialiste ! On sait dans le monde des affaires, que pour les vautours et prédateurs de la finance, « tout homme a un prix » mais, dans le monde politique, mon Dieu que les hommes sont petits devant les pots de miel ! Les élections législatives qui se profilent permettront-elles de dégager une majorité absolue pour le nouveau Président ? Ou le spectre politique sera-t-il élargi, recomposé selon des axes nouveaux, faisant de la traditionnelle division droite molle/gauche sectaire, un accessoire obsolète du monde politique ?
En tout cas, là où des candidats du PDF, de Civitas ou des Comités Jeanne seront présents, l’électeur patriote pourra accomplir son devoir.
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