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mardi, 12 juin 2018

Un mode d’emploi de la terreur islamiste

Management-Islam.jpgGeorges Feltin-Tracol

Les écrits islamistes foisonnent sur Internet, en particulier ceux d’Abou Bakr Naji (1961 – 2008). Les Éditions Ars Magna ont eu l’idée de publier dans leur belle collection « Les Ultras », Management de la sauvagerie (2017, 264 p., 30 €). Rédigé en 2004 et aussi connu sous le titre de Gestion de la barbarie, ce livre explique aux combattants islamistes comment s’organiser pour mieux porter de terribles coups à leurs ennemis, à savoir les régimes nationalistes arabes, les juifs et les « Croisés »occidentaux.

Théoricien d’Al-Qaïda, Abou Bakr Naji n’a jamais connu l’État islamique qu’il n’aurait probablement pas rejoint, car les conseils qu’il donne dans ce bréviaire terroriste diffèrent fortement de la pratique islamiste accomplie autour de Mossoul et de Raqqa. L’auteur n’hésite d’ailleurs pas à dénigrer les Frères musulmans, à contester l’islamisme révolutionnaire du défunt Soudanais Hassan al-Tourabi et à critiquer le Hamas palestinien. Il reconnaît en revanche volontiers que « cet essai […] est un large panorama qui n’entre pas dans les détails (p. 13) ».

On ne doit pas se méprendre. Par « sauvagerie », l’auteur n’évoque pas le recours massif aux actesde terreur. Elle correspond en fait à un moment de chaos qui suit l’écroulement des sociétés et de leur encadrement civique. Les groupes armés islamistes doivent profiter de cette période de désordre pour s’emparer et contrôler un territoire précis. Cette conquête s’accompagne d’une vigoureusepropagande médiatique afin d’attirer de nouveaux volontaires. « Nous nous battons pour nous débarrasser des ennemis de l’Oumma et de leurs agents qui ont détruit la foi des pays musulmans, pillé leurs richesses, et nous ont réduits à l’état de servitude, écrit-il encore. Il est clair pour tous que cela se résume à la destruction de tous nos ennemis (p. 115). »

Face à cette déclaration de guerre explicite, les « marches blanches », les cellules de soutien psychologique et les autres refrains aux « pas d’amalgame » et au « vivre ensemble » ne servent à rien. Il importe au contraire de lire Management de la sauvagerie pour réveiller en nous le hoplite spartiate, le légionnaire romain, le cavalier franc ou le Templier !

Bonjour chez vous !

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°82, diffusée sur Radio-Libertés, le 8 juin 2018.

02:20 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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