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mercredi, 01 janvier 2020

Emmanuel Macron ou l'illusion du pouvoir

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Le billet de Patrick Parment

Gouverner est au 21ème siècle un art d’autant plus difficile que ses conditions d’exercice ont brutalement changé depuis l’apparition de l’informatique dans l’univers de la communication. L’exercice dans notre pays est encore rendu plus difficile par ce goût qu’ont tous nos gouvernants de vouloir tout contrôler et d’avoir au fil du temps, du moins depuis la IIIe République, sophistiquer l’appareil étatique.  La machine s’est largement complexifiée au point de devoir faire appel à des « experts » dans tous les domaines. Preuve aussi que ça ne marche pas toujours non plus. Les maux français sont essentiellement d’ordre politique, administratif et fiscal, c’est-à-dire techniques au point que les « pékins » que nous sommes n’y comprenons plus grand-chose. » Nul n’est censé ignorer la loi » relève du vœu pieux.

On a le sentiment aujourd’hui – mais c’est pourtant la réalité – que gouverner un pays, c’est d’abord gérer les emmerdements du quotidien. Ce qui, d’ailleurs, n’est pas spécifique à la France. Et l’exercice devient plus difficile encore quand on y ajoute un nouveau palier : l’Europe.

L’un des aspects majeurs du drame français, c’est son jacobinisme. Il n’est pas hérité de la Révolution mais de la monarchie, de Louis XIV et de son fidèle serviteur, Colbert précisément. Souvenez-vous, la Fronde. Louis XIV faillit y laisser la vie, raison pour laquelle il mit la noblesse au pas en la rendant totalement dépendante de sa bonne volonté. Il venait de tuer les corps intermédiaires que constituaient tous ces « noblions » provinciaux au même titre que les grands propriétaires terriens. La machine était lancée, elle ne s’arrêtera plus et Napoléon en rajoutera une couche. La République a repris l’héritage.

En l’améliorant. De Gaulle, à ce titre, nous a dévoilé la version monarchique avec sa Constitution de la Ve République. Le chef de l’Etat décide de tout, ses ministres ne sont que des valets. Inutile de dire qu’au 21ème siècle, c’est plutôt mal vécu par la population pour laquelle il n’existe aucun contrôle. On le voit bien aujourd’hui, l’Etat étouffe sous la multiplication des conflits dont les Gilets jaunes sont l’expression la plus criante. Depuis Georges Pompidou, la France vit dans l’immobilisme d’un système électoral pervers tant il n’est plus le reflet de la réalité du terrain. Ce à quoi il faut ajouter toute la perversité d’un régime démocratique où la corruption est consubstantielle à l’exercice du pouvoir. Il suffit de lire la longe listes des élus mis en examen pour s’en convaincre.

L’ élection d’Emmanuel Macron, c’est le coup de balai sanitaire d’un peuple à l’égard de sa classe politique qui l’enfume d’élection en élection. Sauf que ledit Macron n’a pas résisté longtemps à l’ivresse des cimes et qu’une fois élu, il n’a pas cherché à comprendre pourquoi il avait été élu. Il a endossé le costard et en bon libéral qu’il est, il a privilégié l’argent au mépris du social. A savoir une société agressée par une immigration incontrôlée qui détruit petit à petit ce pays de l’intérieur. Il a joué la Bourse contre les territoires.

Emmanuel Macron est débordé et se donne l’illusion de la réforme. Il ne réforme rien. Ses vœux aux Français sont la marque de son impuissance. La question qui se pose est : est-ce que cette mascarade va durer encore longtemps ? N’allez pas croire pour autant que nous ne sommes pas démocrates. Au contraire, on en cherche la bonne formule et, à ce jour, il semble bien que ce soit Vladimir Poutine qui l’ait trouvé.

12:32 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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