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samedi, 21 août 2021

Pourquoi lire le Qui suis-je ? consacré à Jacques de Mahieu ?

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Franck Buleux

Lorsque Jacques Girault, alias de Mahieu, aborde les terres américaines en 1946, il n’est qu’un militant maurrassien exilé de sa terre natale, la France. Un peu plus de trente années après sa naissance en 1915, il lui est nécessaire de changer de patronyme, mais aussi de terre, de continent. Il a soutenu Charles Maurras, il a opté pour la Révolution nationale du maréchal Pétain. Il n’a pas choisi « le bon camp ». Il a une famille, une vie à construire. La France de 1946 ne lui laisse guère de choix.

Arrivé de Marseille, où il dirigeait une revue maurrassienne L’Étudiant français, via un périple au cœur de l’Europe meurtri par la IIe Guerre mondiale, il s’installe en Argentine, pays accueillant pour les réprouvés où le populiste Juan Perón va être élu, la même année, président de la République.

Signe du destin ? Après avoir abandonné la France puisque menacé par les communistes épurateurs, Mahieu s’installe dans ce vaste pays qui fait confiance à une alliance nationale et populaire qui éloigne du pouvoir socialiste, communistes et bourgeois. La « troisième voie » est en marche, Mahieu l’Argentin s’y inscrira.

Loin de la France et de sa IVe République impuissante et décriée, Mahieu devient un universitaire et un conseiller politique proche du pouvoir, développant les thèses corporatistes chères à Maurras, qui restera le maître à penser de « l’exilé ».

Auteur de nombreux textes économiques, Mahieu prend part à l’organisation sociale de l’Argentine, militant au Parti justicialiste, fer de lance de la politique péroniste.

Au-delà du politique, passionné par l’origine de l’homme, Mahieu développera, à partir de la fin des années 1960, grâce à l’Institut des Sciences de l’homme, situé à Buenos Aires, qu’il fonde en 1968 et dirige, ce double fondement : l’importance du substrat biologique et de l’environnement qui conditionne son évolution. À la rencontre, in situ, des Indiens d’Amérique latine, au Paraguay notamment, Mahieu retrouvera son Europe, celle qui l’a chassé en 1946. Son Précis de biopolitique, paru en français en 1969, est une véritable démonstration de la permanence de l’identité et de son refus du multiculturalisme notamment à travers l’exemple (sic) des États-Unis.

Les traits et les représentations incarnées des Indiens, au cœur de l’Amazonie, lui rappelleront celles et ceux qu’il a laissés, près du Vieux Port marseillais, lorsqu’il avait la responsabilité du journal estudiantin lié à l’Action française. Au plus profond de cette dense forêt paraguayenne, comme l’Europe lui semblait à la fois proche et lointaine. Comme si d’autres hommes, d’autres Européens, l’avaient précédé.

Et Mahieu, dont les parents décéderont dans les années 1970 en France, fera le chemin en sens inverse, du continent américain vers la France. Il est difficile d’échapper à ses origines, à ses liens.

Il publiera des livres, véritables succès de librairie : Le Grand voyage du Dieu-Soleil en 1971, L’Agonie du Dieu-Soleil-Les Vikings en Amérique du Sud en 1974, Drakkars sur l’Amazonie en 1977, L’imposture de Christophe Colomb-La géographie secrète de l’Amérique, en 1979, Les Templiers en Amérique en 1980… mettant en relief l’arrivée d’Européens au cœur du territoire américain, bien avant le Génois Christophe Colomb. Proche de la Nouvelle Droite, ami d’Alain de Benoist, il publiera dans Nouvelle École, mais aussi dans la revue belge distribuée en France, Kadath, spécialisée dans l’archéologie mystérieuse. Ses travaux auront les faveurs du grand public, à travers ses livres précités mais aussi des articles, notamment dans Paris-Match en 1982, où il est qualifié, lui l’exilé de Marseille, de « savant français ».

Publié à travers toute l’Europe dans différentes langues, ce Franco-Argentin, naturalisé en 1973, s’éteindra en Argentine en 1990. Ses engagements méritent d’être connus.

Dans cette biographie qui paraît chez Pardès, en mai 2021, vous retrouverez ses amitiés, ses intimes, sa vie en France avant 1946, ses réussites éditoriales dans les années 1970, ses liens politiques et idéologiques, ses espoirs et ses doutes.

Mahieu fut l’homme de deux continents, n’hésitant pas à relier les deux rives, cherchant inlassablement le lieu où le Soleil se couche avant de renaître. Entre deux mondes, Mahieu est le chaînon entre nos deux continents, faisant de l’Atlantique, un courant emmenant les hommes fondateurs d’une civilisation, celle qui est à l’origine de l’humanité.

Franck Buleux est l'auteur de Qui-suis-je ? Jacques de Mahieu, éditions Pardès.

On peut se procurer les livres des éditions Pardès, entre autres, à la Librairie française et à la Nouvelle Librairie.

Les éditions Dualpha ont réédité trois des livres de Jacques de Mahieu (cliquez ici) :

Le grand voyage du Dieu-Soleil, 2éd.
Drakkars sur l’Amazone, 2éd.
L’agonie du Dieu-Soleil, 2éd.

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