vendredi, 30 juin 2023
Mort de Nahel : la guerre civile a-t-elle commencé ?
Bernard Germain
Commençons par présenter les principaux acteurs de ce « fait divers » qui embrase tout le pays et le met au bord de l’explosion.
D’un côté, un policier - motard de son état - 38 ans, 9 lettres de félicitations et 2 médailles notamment pour actes de courage.
De l’autre Nahel, 17 ans, 15 mentions (sans inscription) à son casier judiciaire et 5 refus d’obtempérer au compteur, avant celui de mardi où il trouvera la mort au volant d’une voiture alors qu’il n’a pas de permis et donc pas d’assurance.
Comme d’après son prénom et les photos, il s’agit d’un jeune d'origine maghrébine, il va certainement s’en trouver pour dire qu’il a été contrôlé au faciès. Mais non, ce n’est pas pour sa tête qu’il a été contrôlé, mais parce qu’ils s’est fait repérer pour ses multiples infractions au code de la route ce matin-là. Donc deux motards ont été envoyés pour contrôler le véhicule, le conducteur et le verbaliser.
Que s’est-il passé lors du contrôle soldé par la mort du conducteur. Personne ne peut répondre précisément. Par exemple qu’est-ce qui prouve que le passager avant n’avait pas une arme ? Il s’est enfui après la mort du conducteur. Donc il y a une enquête et il est normal d’attendre ses conclusions.
Mais pas pour le président de la République qui déclare dans les minutes qui suivent que la mort de ce jeune est «inexcusable». Idem pour le Premier ministre qui déclare à l’Assemblée nationale, que le policier qui a fait feu «n’a pas respecté les règles d’engagement». Les plus hauts personnages de l’État violent les principes les plus fondamentaux d’une société démocratique et avant même le résultat de l’enquête déclarent que ce policier est coupable. C’est un scandale absolu.
Mais si en haut, on est capable de déraper ainsi, il ne faut pas s’étonner qu’à la suite, en bas, on assiste à tout et n’importe quoi. Ainsi, au plan politique, tout ce qui peut se regrouper sous le vocable «gauche» a sombré dans un délire anti-police. C’est à qui sortira la plus grosse énormité. Celle qui revenait le plus était la célèbre « la police tue ».
Si ces gens étaient raisonnables et objectifs, ils devraient dire, selon leur logique : « Un policier a tué sans raison valable un jeune ». Mais non, la gauche « essentialise » comme on dit maintenant. C’est-à-dire qu’ils pratiquent exactement et en permanence ce qu’ils reprochent aux autres (l’"extrême droite").
Appliquons cette façon de faire au drame d’Annecy… où l’on a vu un « Syrien » frapper à coups de couteau des petits enfants. Cela donnerait : « Les Syriens tuent les petits enfants à coup de couteau ». Vous imaginez le scandale que cela ferait ? Celui qui s’aventurerait à faire une pareille déclaration se retrouverait automatiquement traduit devant la 17° chambre correctionnelle. Pourtant, c’est ce que la « gauche » passe son temps à faire, sans que cela ne déclenche les réactions que cela devrait. On me permettra aussi de m’indigner devant l’odieuse et immonde récupération que pratiquent sans vergogne la gauche et tous les bien-pensants à l’occasion de la mort de Nahel.
Quant nous avons dénoncé l’abominable assassinat de Lola, nous avons été calomniés et vilipendés. Nous avons été traités de « vautours qui instrumentalisent la mort d’une petite fille de 12 ans » du fait de notre soi-disant racisme. Bref nous étions des personnages abjects qui avaient l’indécence de penser que le pays devait descendre dans la rue pour exprimer son indignation et son dégoût face à l’horreur de la mort de Lola due à une clandestine algérienne qui n’avait rien à faire sur notre territoire puisqu’elle faisait l'objet d'une OQTF.
Mais curieusement, pour Nahel, au "palmarès" pourtant déjà conséquent en terme de délinquance et de refus d’obtempérer, la gauche n'a aucun problème à s’emparer du sujet, à dénoncer, à en faire des caisses... Et pas seulement elle !
D’ailleurs à ce sujet, on a quand même vu des choses incroyables, même époustouflantes. Par exemple, Macron a fait sa déclaration ("c’est inexcusable") depuis l’hôpital militaire de Marseille. Moi, je pensais qu’il aurait pu saisir l’occasion pour rendre hommage à Alban Gervaise, médecin militaire qui travaillait dans cet établissement et qui a été égorgé au cri de Allahu Akbar, il y a quelques mois. Mais non, Macron n’y a pas pensé, il n’a pensé qu’à Nahel… Sans doute l’émotion.
De plus, j’ai été pour le moins stupéfait de la décision de la présidente de l’Assemblée nationale de faire observer une minute de silence à la mémoire de Nahel. Minute observée par TOUS les députés, y compris par les quelques députés du RN qui se trouvaient dans l’hémicycle. Ce qui m’amène à me poser une question : Pourquoi n’y a-t-il pas eu de minute de silence à l’Assemblée nationale pour Lola ?… sans doute que Nahel vaut mieux que Lola.
Et puis il y a la cohorte des acteurs, des sportifs, des intellectuels, bref des gens célèbres qui ont pris position. Là, il faut reconnaître que cela envoyait du lourd. Du très lourd. Le pompon étant indiscutablement décroché par Kylian M’Bappé. Excellent dans le football, mais absolument pitoyable quand il s’exprime sur Nahel. Voici son tweet : « J’ai mal à ma France. Une situation inacceptable. Tout mes pensées vont pour la famille et les proches de Nahel, ce petit ange parti beaucoup trop tôt »
On observera d’abord que SA France n’est pas LA France. Et ensuite qualifier Nahel de « petit ange » faut être en plein délire pour oser écrire ça. Moi je ne connaissais qu’un « petit ange », c’était Lola et elle n’a pas eu droit à un tweet de Kylian M’Bappé. Sans doute parce qu’elle ne faisait pas partie de SA France.
Mais revenons au problème des refus d’obtempérer. En 1993, il y a eu 1 099 refus. En 2021, il y e a eu 27 756 selon le ministère de l’Intérieur.
Ces 27 756 refus ont amené 201 tirs, qui ont provoqué la mort de 13 personnes. Sur ces 13 morts, 8 ont été jugés tués sans infraction avec la Loi. 5 ont été jugés problématiques et ont occasionné des poursuites contre les auteurs des coups de feu. Ces 5 morts problématiques, chacune étant dramatique, représentent donc 0,0002 % par rapport aux 27 756 refus d’obtempérer. On ne peut donc nullement dire qu’il existerait un grave danger de mourir pour les citoyens lorsqu’ils sont contrôlés.
D’ailleurs, pour éviter tout problème, ne serait-il pas plus simple d’accepter de s’arrêter lorsque la police le demande ? J’observe que ceux qui pleurnichent aujourd’hui refusent ce principe tout simple et considèrent qu’il est normal de ne pas s’arrêter.
Quant au policier en cause, il vient d’être placé en détention provisoire. Par lâcheté des autorités. Pourquoi ? Pour essayer de calmer ceux qui veulent sa peau et appellent à l’insurrection.
Or, il aurait suffit de le mettre sous contrôle judiciaire. Il n’allait pas quitter la France pour échapper à la Justice. Mais il fallait donner des gages à la « diversité », donc il se retrouve en prison.
Ce serait intéressant de voir les réactions si les responsables syndicaux de la police disaient, « vu ce qu’on constate presque à chaque fois, si les autorités nous envoient au front pour défendre la République, mais ne nous défendent pas lorsque nous faisons notre travail et qu’il y a des morts, alors déposons nos armes, refusons de les porter tant qu’on nous accable si nous les utilisons ».
Une police refusant de porter ses armes et de les utiliser afin de ne pas être accablée… à mon avis, l’État ne mettrait pas longtemps avant de revoir sa position.
Mercredi soir, dans une multitude de villes, l’insurrection et de nombreuses violences ont été constatées. Du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du pays. On ne compte plus les voitures brûlées, les écoles et autres médiathèques détruites, ainsi que les mairies et bâtiments et services publics dégradés. Même la prison de Fresnes a été attaquée avec pour objectif de libérer les prisonniers. Du jamais vu.
Jeudi après-midi il y a eu une marche « blanche » à Nanterre. Je l’ai regardée. J’avoue avoir été frappé par deux choses. La première c’est l’attitude de la mère qui ne semblait pas du tout affectée alors que son fils était mort. Elle souriait, envoyait des baisers et faisait des signes à de nombreux participants. J’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre son attitude. La seconde, c’est la présence d’Assa Traoré sur le camion où était la mère. Elle a réussi à s’immiscer dans cette marche, arrivant avec ses tee-shirts «Justice pour Nahel». Un monument de récupération. Quant à la fin de la marche, elle a bien sûr dégénérée en affrontements avec la police.
Le gouvernement ne s’y est pas trompé. De 2 000 hier on est passé à 40 000 policiers mobilisés ce soir pour assurer l’ordre public. Est-ce que la guerre civile a commencé en France ? On est en droit de penser que oui, en tout cas nous allons le savoir dans pas longtemps. Pourquoi ?
D’abord parce que par peur de nouvelles émeutes telles celles de 2005, la classe politique dans son ensemble a, par lâcheté, capitulé sur tous les plans devant les «quartiers» depuis des années. Ensuite, le laxisme de la justice qui au lieu d’appliquer le principe de Maurice Berger (spécialiste de la violence), de sanctionner dès la première infraction, passe son temps à dire aux jeunes «attention, ne recommencez pas» et n’impose aucune sanction dès le premier acte. Résultat : un sentiment d’impunité qui avec les années devient la certitude qu’on peut faire n’importe quoi aucune sanction n’en découlera.
Le résultat de tout cela est un constat consternant, mais indiscutable.
Il y a en France de plus en plus de zones, de quartiers, de villes dans lesquels les marchands de drogue qui sont les alliés des islamistes sont devenus les maîtres où les lois de la République ne s’appliquent plus. D’ailleurs de nombreuses inscriptions étaient visibles sur les murs «Ici on est chez nous». Et de ce point de vue, la police est vue comme une bande armée étrangère qui vient essayer de conquérir un territoire qui n’est pas le sien. D’ailleurs, dans ces zones, la police ne rentre quasiment plus -interdite de séjour- et les lois de la République ne s’appliquent plus.
Il y a eu des émeutes en 2005. Par peur de les voir se déclencher à nouveau, depuis des années, on accepte tout, sans réaction appropriée. Par lâcheté. Les gouvernants, tous les gouvernants, ont cru éviter le renouvellement de ces affrontements en mettant la poussière sous le tapis. Ils sont aujourd’hui rattrapés par la patrouille, mais doivent faire face aux mêmes problèmes dans des conditions bien pire qu’en 2005. Cette nuit risque d’être particulièrement violente, partout en France.
Est-ce la guerre civile qui a commencé… j’ai tendance à penser que oui.
Mais si ce n’est pas le cas cette fois-ci, il est évident que l’existence de ces zones conquises par les dealers et les islamistes seront, un peu plus tôt ou un peu plus tard, une source d’explosion sociale. C’est certain. Seule la date est encore une source d’interrogation.
00:43 Publié dans Bernard Germain | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.