Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 20 juillet 2024

Cessons de nous gargariser avec le mot « Démocratie » !

Diapositive1.jpg

Bernard Plouvier

Parmi les soi-disant acquis de la « glorieuse Révolution » des années 1789 sq., il y aurait la Démocratie.

C’est une double absurdité, historique et politique !

Pour les élections aux États Généraux, selon le règlement publié le 24 janvier 1789, pouvaient voter, à la maison commune (l’hôtel de ville, là où il existait) ou à l’église du village de leur domicile (principal, en cas de pluralité de biens fonds), tous les sujets majeurs – donc âgés d’au moins 25 ans -, mâles, qui payaient la capitation (ce qui permettait d’exclure les vagabonds). Les veuves chefs de foyer pouvaient voter par l’entremise d’un procureur.

À dire vrai, ce règlement n’a pas été appliqué à Paris où les maîtres des corporations ne voulaient pas être traités comme leurs compagnons : on n’y vota qu’en avril et le système avait été tellement enrichi de complications que seuls 10% des inscrits votèrent. On rappelle que ce n’est qu’en 1944 que l’on accorda le droit de vote aux femmes majeures (la majorité étant alors de 21 ans).

Les protestants (ou membres de la Religion Prétendument Réformée), qui jouissaient des droits civiques depuis novembre 1787, avaient pu voter et être élus. Les Juifs Séfarades furent électeurs, mais non-éligibles ; ils avaient exigé et obtenu que soient exclus du droit de vote les Ashkénazes. 

À l’évidence, on avait respecté ce que l’on appellera plus tard le suffrage universel, à un bémol près, lié à la haine millénaire existant entre membres différents de la communauté juive.

On rejoua d’ailleurs le même scenario durant la Révolution : le 28 janvier 1790, l’Assemblée Constituante offrira la plénitude des droits civiques aux Séfarades, mais pas aux Ashkénazes, à la demande expresse des premiers. Il fallut attendre le 27 septembre 1791, trois jours avant la dissolution de l’assemblée, pour que le député Henri Grégoire, un prêtre catholique, obtienne l’octroi des droits civiques à tous les Juifs acceptant de prêter le serment civique… et dès 1792, les Juifs du Sud-Ouest réclamaient à l’Assemblée Législative la création d’un territoire autonome juif dans le département des Landes ! Le 15 mai 1791, l’Assemblée Constituante avait octroyé les droits civiques aux « hommes de couleur » libres.

Autrement dit, à l’exception des non-Européens, les droits civiques préexistaient à la Révolution. La démocratie, en France, préexistait à la chute de la monarchie réputée de droit divin !  

Si l’on observe la vie politique actuelle, on s’aperçoit que les grenouillages partisans entre le premier et le second tours d’élections législatives faites au scrutin d’arrondissement peuvent inverser la véritable expression de la volonté populaire. L’été 2024, le parti très largement majoritaire en voix se retrouve en 3e position en nombre de sièges, après une gauche ultra-divisée et un groupe de soutien à un chef de l’État que l’écrasante majorité du pays vomit !

Alors, à défaut de pouvoir changer de Constitution, de mettre en place un régime réellement démocratique – où la majorité de l’électorat décide de la majorité au Parlement -, on doit au moins changer de disque et cesser de rabâcher le slogan surréaliste d’une « France démocratique ». Pour l’instant, c’est une publicité mensongère : l’année 2024 vient à deux reprises de le confirmer.  

17:00 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.