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lundi, 29 juillet 2024

La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, encore…

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Maurice Bernard 

Pour commencer, une remarque : après Éric Zemmour, Marion Maréchal, Stéphane Ravier, Philippe de Villiers ou encore Michel Onfray (et bien d’autres), Jean-Luc Mélenchon lui-même a émis quelques critiques au sujet du spectacle "particulier", de guerre civile, qui nous a été présenté vendredi (et sur lequel l’essentiel a été dit)… En revanche, deux grands absents : du côté de Marine Le Pen et Jordan Bardella, rien. Motus et bouche cousue. Silence radio. Circulez, y’a rien à entendre… Pourtant on a connu ces deux-là plus réactifs. Notamment quand il s’est agi de demander la dissolution des « groupes d’ultra droite », dont le GUD, ou de voter en faveur de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution (sur 88 députés du RN, 46 pour, dont Marine Le Pen) - alors que celui-ci n’est en rien menacé dans notre pays -…

C’est sûr, Marine et Jordan sont l’espoir des "nationalistes"… Comme disent les jeunes : mdr (mort de rire).

Pour finir, un nouveau - et fort juste - commentaire sur cette cérémonie qui, censée rassembler, a divisé encore un peu plus une France déjà profondément fracturée : celui de Jean-Christophe Buisson, du Figaro Magazine, ce matin, sur Europe 1, pour qui la cérémonie d’ouverture des JO de Paris « est allée au-delà du cahier des charges purement festif qui lui était assigné » :

« On a compris après coup que ses organisateurs poursuivaient un double objectif : épater le monde et envoyer un message politique aux Français. Épater le monde grâce à un savoir-faire unique, une créativité hors pair, des artistes exceptionnels ; de ce point de vue-là, la réussite fut complète et saluée par tous. Quant à l’autre objectif, il faut bien avoué qu’il n’a pas vraiment fait l’unanimité ; sans doute parce que Thomas Jolly, son directeur artistique, l’historien Patrick Boucheron, les autres membres du comité chargés d’écrire et de mettre en scène cette cérémonie sont allés bien au-delà de la consigne donnée par Emmanuel Macron. On a deviné quelle était cette consigne grâce à un tweet élyséen envoyé durant la soirée où était publié un extrait du moment où Aya Nakamura chante et danse avec la Garde républicaine, avec ce commentaire du président : "En même temps". Manifestement, Emmanuel Macron souhaitait faire rappeler vendredi soir à ses concitoyens – surtout ceux qui ont voté un peu trop à droite ces dernières semaines – que la France, c’est en même temps la modernité et la tradition, la jeunesse et l’expérience, les hommes et les femmes, les noirs et les blancs, les institutions et la rue… Or, le reste de la cérémonie n’avait rien de "en même temps" rassembleur et fédérateur, et les messages envoyés durant trois heures se sont avérés tout sauf consensuels : le passé n’existe pas, seuls importent le présent et, surtout, l’avenir, l’identité française est une vue de l’esprit, l’heure est à la mondialisation heureuse, au métissage, au mélange des genres ; ce qui a eu lieu avant la Révolution française ne compte pas, etc., etc. Voilà pourquoi ont été présentés un tableau faisant apparaître la reine Marie-Antoinette décapitée, une parodie de la Cène, moment sacré du christianisme dont l’histoire se confond pendant des siècles avec celle de la France, où figuraient des drag queens, ou encore une mise en majesté de Louise-Michèle, figure de proue de la Commune dont l’un des actes majeurs fut de mettre le feu à la moitié de Paris en 1871. Bref, une apologie de la violence et une exaltation du progrès social et sociétal tous azimuts, avec un immense paradoxe : tout cela était montré dans des lieux magnifiques, bâtis par ceux-là mêmes dont on effaçait ou on niait justement l’existence. Et oui, sans l’Église catholique, les rois de France, Napoléon 1er ou Napoléon III, pas de Notre-Dame de Paris, pas de Conciergerie, pas de musée du Louvre, pas de Grand Palais, pas de gare d’Orsay, pas de Tuileries, donc pas de cérémonie des JO en plein cœur de Paris en 2024. (…) On ne peut pas se gargariser des valeurs de paix et de fraternité que véhicule l’olympisme et glorifier une scène où une femme a été condamnée à mort et guillotinée, surtout si on prétend aussi rendre justice aux femmes trop longtemps invisibilisées, comme Olympe de Gouges qui, entre parenthèses, a été guillotinée par les mêmes qui ont exécuté Marie-Antoinette… On est là au-delà de la faute de goût. De même, on ne peut pas chanter les valeurs de tolérance et de respect de tous les peuples et de toutes les religions, et tourner en dérision le dernier repas du Christ avant sa mort. D’ailleurs, depuis hier, Thomas Jolly tente d’éteindre l’incendie qu’il a allumé en assurant qu’il ne pensait pas du tout faire de la peine à qui que ce soit avec ces tableaux. Mais bien sûr que si ! À la vérité, il ne pensait faire de la peine qu’aux électeurs des droites et réjouir ceux des gauches. Il voulait choquer le bourgeois, enthousiasmer le peuple, énerver les "fachos" et rassurer les "gauchos". Pas de chance, les critiques sont venues autant des élus RN, Reconquête ou LR, de Michel Onfray, Philippe de Villiers, Alain Finkielkraut et l’épiscopat français que des milieux populaires, du rappeur Rohff ou de Jean-Luc Mélenchon (…). Avoir réussi à mettre d’accord le leader de la France insoumise et la députée européenne Marion Maréchal, ce "en même temps"-là, Emmanuel Macron ne l’avait pas vu venir ».

18:45 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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