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lundi, 24 février 2025

Revenons sur les élections en Allemagne

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Michel Festivi 

Les résultats des élections qui viennent d’avoir lieu outre-Rhin ce dimanche 23 février, sont extrêmement importants a plus d’un titre, tant pour l’Allemagne elle-même que pour les autres pays européens, dont la France. Il convient en premier lieu de bien les analyser, pour en tirer de justes et utiles leçons.

La plupart des commentateurs se contentent d’asséner des tautologies, sans prendre le soin d’analyser vraiment le scrutin. D’abord, un résultat électoral se compare toujours au précédent et s’étudie dans le cadre d’un contexte politico-économique. Le centre-droit allemand, la CDU/CSU est certes redevenue le premier parti, mais n’a pas obtenu le succès escompté, loin s’en faut. En 2021 la CDU/CSU comptait 197 députés, aujourd’hui, dans un climat des plus favorables pour elle, et contre un gouvernement aux abois et totalement décrié, elle obtient 208 sièges soit à peine une dizaine de plus. Contrairement à ce que souhaitait le parti, les électeurs ne lui ont pas donné une franche victoire, c’est le moins que l’on puisse dire.

Ce résultat est d’autant plus médiocre que parallèlement, les gauches qui gouvernaient le pays depuis 2021, dans le cadre d’une coalition des plus hétéroclites : le SPD, les Verts et les Libéraux du FDP ont sombré, corps et biens, décriées unanimement. Le SPD est devenu le 3e parti, ce qui ne lui était jamais arrivé, depuis 1949. Avec 120 élus, il perd 86 sièges par rapport à 2021, du jamais vu. Les Verts en perdent 33, ils en ont désormais 85. Quant aux libéraux du FDP, qui avaient 92 députés en 2021, il n’en a plus aucun. On voit donc que la CDU/CSU n’a pas profité quasiment du discrédit total dont était atteint le gouvernement multi-facettes d’Olaf Scholz.

Que dire du résultat de l’AFD, le seul parti allemand qui entend revenir drastiquement sur la politique migratoire à tout va, imposée par la CDU d’Angela Merkel, puis par le SPD et stopper le financement de la guerre Russo-Ukrainienne. Ce résultat est exceptionnel, n’ayons pas peur des mots, dans un pays totalement gangréné par le politiquement correct et la chape de plomb idéologique qui s’est imposée depuis 1945. Pour la première fois, un parti vraiment hors système, qui prône le retour à de vraies frontières, obtient un score plus qu’historique. Rappelons-nous les manifestations monstres, il y a encore quelques semaines, qui hurlaient à sa dissolution pour un mot tabou prononcé qui avait fait scandale : « la remigration », toute la gauche et même une partie de la CDU s’étaient unies pour anathémiser les dirigeants de l’AFD et les renvoyer aux poubelles de l’Histoire.

En 2021, divisée par des luttes intestines, l’AFD avec 10,34% perdait 11 sièges et se retrouvait avec 83 députés, se situant en 5e position loin derrière le SPD, la CDU/CSU, les Verts et les Libéraux. Depuis le 23 février, elle est devenue le 2e parti du pays, avec 20,6% et 152 élus, elle devance très largement ses suivants. Elle a profité, hélas, des crimes nombreux commis par des migrants souvent islamistes, qui ont choqué profondément le pays. Elle a bien sûr bénéficié de l’inefficacité absolue du gouvernement Scholz, un des pires depuis des lustres, elle a aussi tiré avantage des élections américaines, qui ont vu la victoire anti-wokiste de Trump, des actions de Musk et du discours de J.D Vance, le Vice-Président américain, qui a eu le courage d’énoncer leurs quatre vérités aux élites européennes qui ne pensent qu’à brider les libertés publiques et notamment la liberté d’expression. On notera que dans les cinq Landers de l’Est, l’AFD est arrivée très largement en tête, confirmant ses succès précédents aux élections régionales. 

On soulignera pour en terminer sur les résultats, que l’extrême gauche wokiste à souhait, Die Linke, reprend des couleurs avec 64 députés, 24 de plus, alors que l’extrême gauche souverainiste et populiste, BSW, qui avait percé aux élections européennes et ne parvient pas à passer la barre des 5%, de justesse, avec 4,9%, pâtissant sans doute du très bon score de l’AFD, Die Linke bénéficiant de l’effondrement du SPD sans doute.

Quelles conséquences désormais pour ce scrutin, alors qu’aucun parti ne dispose à lui seul d’une majorité ? La CDU/CSU vient d’affirmer, par son chef Friedrich Merz, qu’elle ne s’allierait pas avec l’AFD, mais apparemment avec les perdants du SPD, qui sont à l’origine de cette déconfiture. L’AFD au contraire a tendu la main à la CDU/CSU, pour une véritable union des droites, sa tête de liste, Alice Weidel a déclaré « Nous n’avons jamais été aussi forts au niveau national. Et nous sommes désormais solidement ancrés en tant que parti populaire ». Il y a quelques semaines, deux motions pour le renforcement des politiques anti-immigrationistes avaient été votées par la conjonction des voix CDU/CSU et de l’AFD au Bundestag, provoquant l’ire de toutes les gauches et d’Angela Merkel. 58% des allemands, lors d’un récent sondage, avaient affirmé vouloir fermement lutter contre l’immigration.

Le politiquement correct et le totalitarisme politique devraient donc encore œuvrer en Allemagne. Jusqu’à quand ? Le pays subi une crise économique qu’il n’avait jamais connu depuis la guerre, les crimes se multiplient, l’immigration sauvage et massive continue. Le centre droit allemand entend donc poursuivre une politique tiède et inconséquente, et ne pas tenir compte de la volonté des électeurs - le taux de participation a connu une hausse importante : 82,5% contre 76,4% -.  J.D Vance avait vu juste, les élites et politiques européennes sont hors sol et n’ont rien à faire du désir des peuples, on le savait, mais ces élections le démontrent, une fois de plus. Les électeurs français sauront-ils en tirer les conséquences, et ne pas se laisser piéger, de nouveau, par de bonnes paroles jamais concrétisées en actes, de la part de politiciens qui nous ont prouvé, dans le passé, depuis 40 ans, qu’ils trompaient leurs électeurs, dès les résultats acquis ? C’est toute la question.   

13:30 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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