Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 13 avril 2025

En ce dimanche des Rameaux 2025 : Lettre ouverte aux Princes de l’Église de France  

eveques-de-france.jpg

Messeigneurs,

Ce matin à la messe solennelle du dimanche des Rameaux, une pensée pour vous s'est incrustée en moi, provoquant quelque trouble. Je voudrais par la présente vous expliquer un peu la cause de ce trouble qui m'a assailli.

Il faut dire que j'avais été mis en condition par la lecture matinale d'avant messe du chapitre final du livre de Jean de La Varende, Le NON de Monsieur Rudel (Flammarion, 1955). À ma grande honte, j'avoue qu'il m'a fallu atteindre les 80 ans pour lire cet ouvrage du grand défenseur du "sceptre et du goupillon" ! Nous y plongeons dans la grande et éternelle querelle laïque de 1906, celle de l'opération scélérate  des Inventaires des biens de l’Église menée par la république maçonnique de l'époque. Monsieur Rudel de Blaynes, aristocrate terrien des marches de Bretagne, y mène une résistance toute personnelle contre une possible intervention des autorités républicaines au sein même de l'église de son village.

Là, seul et déterminé, il se barricade et se prépare à une opposition armée sans concession. Mais, c'est sans compter avec la couardise des autorités ecclésiastiques d'alors. De l'archevêque au recteur de sa paroisse en passant par le curé-doyen du canton, tous viennent lui demander, l'implorer même, de surseoir à son plan de défense des droits de Dieu. Pour eux, plutôt capituler devant la force publique, même illégitime, que de risquer des violences. M. de Rudel a beau rappeler que même le Christ avait chassé les marchands du Temple. Non, les Droits de César devaient l'emporter sur les Droits de Dieu. Ce n'est pas rien, vous en conviendrez, Messeigneurs !

Je reconnais humblement que j'avais alors pensé très précisément à vous qui, aujourd'hui, vous taisez alors qu'un scandale se prépare en France. Car, jusqu'à présent, l'écho de vos voix n'est pas parvenu jusqu'aux simples fidèles catholiques.

D'ailleurs, à la messe des Rameaux, lors du chant de l’Évangile, j'ose dire que saint Matthieu en "remet une couche" ! Durant la bénédiction des rameaux, l'évangéliste nous conte l'arrivée de Jésus à Jérusalem, entrant dans la ville sur un parterre de manteaux, de branches et de fleurs, perché sur une ânesse, dans l'euphorie populaire. Hosanna au fils de David ! Et, c'est cinq jours plus tard que cette même foule manipulée criera : Qu'il soit crucifié ! Quelle preuve divine de la versatilité des foules ! Ne voyez-vous pas la même opération perverse de basse manipulation qui se prépare à l'Assemblée nationale ?

Vous n'allez pas redonner raison à saint Matthieu qui décrit l'arrestation de Jésus au jardin de Gethsémanie et rappelle sans détours le comportement des disciples du Christ : "Alors, tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite". Messeigneurs, serez-vous de ceux-là ?

Vous l'avez compris, ce que je veux vous dire concerne les lois fondamentales qui se discutent à l'Assemblée nationale… sur la fin de vie, comme ils disent.

Pourquoi avoir restauré d'une manière magnifique la cathédrale de Notre-Dame de Paris, où le "président" Macron se fit un grand plaisir narcissique à accueillir les grands de la terre, si aujourd'hui c'est pour la salir par une loi de mise à mort de nos Anciens. Car, c'est bien de cela qu'il s'agit ! Hier, instituer et sacraliser constitutionnellement le massacre des innocents par avortement. Aujourd'hui mettre en place le cadre législatif pour éliminer nos Anciens devenus improductifs !

Je rêve d'un Bossuet, un de vos grands prédécesseurs, qui monterait en chaire, à Notre-Dame, pour rappeler avec solennité à ceux qui décident de nos vies et de nos avenirs que l'on ne peut transiger avec les lois naturelles de la vie et de la mort.

Il n'est pas trop tard pour le clamer.

Messeigneurs, serez-vous à la hauteur de votre mission sacrée ?

François Floc'h

Catholique breton de baptême

et de pratique.

19:34 Publié dans François Floc'h | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.