Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 28 juillet 2025

Face à Trump, la Commission européenne d'Ursula von der Leyen a défendu surtout les intérêts de l'Allemagne... au détriment de ceux de la France !

Droits de douane : les Etats-Unis et l'UE ont conclu un accord|LCI

Maurice Bernard

Hier, dimanche 27 juillet, en Écosse, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont annoncé, au terme des négociations menées par la Commission européenne, la conclusion d’un accord sur les droits de douane : dorénavant, les produits européens importés par les États-Unis seront taxés à 15%.

Réagissant à cette nouvelle, le ministre délégué français chargé de l’Europe, Benjamin Haddad parle d’un accord « déséquilibré » qui « apportera une stabilité temporaire » et de tous les bords de l’échiquier politique, des réflexions acerbes fusent. Ainsi, Marine Le Pen y voit un « fiasco politique, économique et moral », tandis qu’Olivier Faure dénonce des « Européens » qui « privilégient leurs intérêts nationaux à toute logique européenne »…

Mais l’intervention la plus digne d’être reprise est sans conteste celle de Christian Saint-Étienne, sur Europe 1, peu de temps avant la conclusion du compromis américano-européen. En quelques minutes, l’économiste, en effet, a su aller à l’essentiel. Quelques extraits de ses commentaires :

« À 15%, c’est du racket. C’est le fruit des dissensions (qui ne sont pas forcément sur la place publique) entre l’Allemagne et les autres pays de l’Union européenne, puisque l’Allemagne est obsédée par ses exportations d’automobiles vers les États-Unis. Le président Trump voulait taxer ces exportations à 25%. Les Allemands négocient comme des fous pour que ce soit beaucoup moins. Normalement, on aurait dû avoir 10% pour tous les produits, avec, éventuellement, des exemptions sur les produits aéronautiques et une partie de l’alimentaire, et peut-être aussi les produits pharmaceutiques.

Mais les Allemands ont fait un forcing massif pour que ce soit 15% sur tout. Donc les droits de douane à 25% sur les automobiles allemandes tomberaient à 15 mais, de ce fait, les exportations françaises, notamment sur l’aéronautiques et les turboréacteurs (mais également les boissons et les médicaments) seraient davantage imposées puisque ce serait 15 pour nous au lieu de 10.

(…) Il faut le dire franchement (…), à cause de la désindustrialisation depuis 15 ans, la France est devenue le junior partner de l’Allemagne (…). C’est l’Allemagne qui décide, c’est l’Allemagne qui défend ses intérêts à travers la Commission et nous, nous avons été extrêmement faibles. (…) Nous allons être taxés (…) à 15% (…) parce que les Allemands, eux, ont un énorme excédent sur les États-Unis. Donc il y a un moment où il va falloir se poser les vraies questions. (…) Les 27 n’arrivent pas à parler à l’unisson surtout quand des pays très puissants, comme l’Allemagne, influencent massivement les positions de négociation de la Commission européenne. Il y a une vraie question (…) qui se pose depuis une dizaine d’années : est-ce que les évolutions de l’Union européenne sont dans l’intérêt de la France, compte tenu des caractéristiques de notre système économique et de l’évolution de nos dépenses publiques.

(…) Le ratage principal de Macron, c’est qu’il n’a pas vraiment agi pour la réindustrialisation du pays. Tant qu’on ne réindustrialisera pas significativement la France, on continuera de constater une paupérisation des territoires et un affaiblissement de notre pays face à l’Allemagne ».

11:00 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.