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jeudi, 24 mars 2011

Matamores anti-frontistes...

images.jpgLa chronique de Philippe Randa

On s’attendait certes à un mauvais résultat de l’UMP, au maintient d’un score élevé du Parti socialiste et à une montée du Front national. Pour cause de danger nucléaire nippon, on prévoyait aussi un afflux de bulletins de vote pour Europe Écologie. On ignorait ce qu’allait “faire” le Parti de Gauche du très mal aimable Jean-Luc Mélenchon et tout le monde oubliait de s’interroger sur le Modem en phase accélérée de disparition électorale.

La seule chose certaine, c’était le fort taux d’abstention prévisible.

Peu ou prou, toutes ces prévisions se sont réalisées, mais avec une amplification que personne n’avait réellement envisagée.

Soit d’abord un effondrement électoral de l’UMP désormais talonné par la déferlante FN, des résultats satisfaisants pour les Écologistes et le Parti de gauche, la quasi disparition du Modem et un PS en tête, mais finalement sans triomphe excessif.

Toutefois, les résultats ne sont pas seulement les scores atteints par les candidats. Les conséquences dans le paysage politique sont bien plus intéressants. Notamment par les divisions désormais étalées sur la place publique des ténors de l’UMP sur ce qu’il convient de faire face au Front national : appeler à voter contre lui… ou laisser libre choix aux électeurs, au risque qu’ils se persuadent que la droite parlementaire est prête à sauter le pas et à conclure bientôt une alliance électorale qui lui assurerait une solide majorité. C’est ce qu’espère la majorité des électeurs de droite. C’est ce que redoutent tant les responsables d’un système qui verrouillent le débat politique depuis plus de trente années.

Quoiqu’il en soit, le Front républicain agonise. Seuls quelques ministres, dont le Premier d’entre eux, appellent encore à voter pour le Parti à la rose, voire même pour celui du Marteau et de la faucille si besoin est… Mais il est à noter qu’ils sont quasiment tous élus de circonscriptions où, par le passé, le Front national ne pesait guère. Si leurs futures réélections devaient dépendre d’un bon report des voix frontistes, gageons que ces matamores se feraient nettement plus discrets.

Mais une alliance avec un parti failli comme l’UMP est-elle encore dans l’intérêt du Front national ? Marine Le Pen a choisi de fortement axer son action dans le domaine social, occupant ainsi un créneau laissé vacant autant par la gauche que par la droite. Ce, alors que la paupérisation s’étend, non seulement dans les couches les plus populaires, mais de plus en plus, pour cause de mondialisation effrénée et de fiscalité écrasante, parmi les classes moyennes et même celles qui furent au-delà, soit une population qui se considérait à juste titre comme privilégiée dans notre société…

Ces Françaises et Français désormais fragilisés, voire apeurés par l’avenir, n’ont pas tous voté “à droite” jusqu’alors… Il est même évident que nombre d’entre eux étaient bien davantage séduits par les sirènes progressistes. Ils en avaient les moyens, alors…

Il n’est pas certain qu’un rapprochement du FN avec l’UMP les séduise tant que cela…

Et ce ne sont sans doute pas les syndicalistes qui se sont présentés dimanche dernier estampillés de la flamme tricolore qui prouveront le contraire.

Ainsi Fabien Engelmann, ancien secrétaire général du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle) qui a obtenu 23,4 % des suffrages… Et pas davantage Annie Lemahieu, privée de ses mandats syndicaux Force Ouvrière, qui affrontera dimanche prochain, forte de ses 19,19 % des voix… le candidat UMP !

À ceux qui prévoyaient l’effondrement du FN, la pilule est décidément bien amère…

23:21 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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