dimanche, 03 avril 2011
LA DEMOCRATIE, C'EST CHIANT !
Par Luc Pécharman
Non, ce n’est pas une déclaration de Fidel Castro ou de Joseph Staline. C’est tout simplement ce que semble penser l’association Terre d’Errance Steenvoorde interviewée par La Voix du Nord à l’occasion des préparatifs de leur festival Last Border Sound à Boeschèpe.
Le festival « son de la dernière frontière » (littéralement) est une campagne de sensibilisation (propagande) aux difficultés des migrants (immigrés illégaux). La particularité de cette troisième édition étant l’ouverture de la manifestation au thème de l’immigration en général.
Le lecteur attentif se demandera à quelle dernière frontière les organisateurs font référence. C’est une expression habituellement employée pour signifier qu’une conquête est en passe de s’achever. On en parlera notamment en évoquant la progression des colons anglo-saxons vers l’ouest américain, ou encore les avancées des scientifiques dans les terres hostiles de l’Antarctique. La dernière frontière est ce qui doit être abattu pour terminer la prise d’un territoire. Il faut donc en conclure que la Flandre est devenue, pour eux, la dernière frontière contre l’immigration incontrôlée de l’Europe par diverses peuplades venues d’ailleurs, et principalement d’Afrique.
Lourde responsabilité que la nôtre, alors, de veiller sur notre territoire, car s’ajoute à notre devoir de résistance locale une dimension symbolique : défendre un continent !
Je dois avouer qu’à titre personnel le concept de dernière frontière me fait invariablement penser aux fameux « Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée » de Jean Raspail. Mais gageons que notre situation n’est pas encore aussi désespérée.
La démocratie c’est chiant, titrais-je. Car un responsable de l’association nous explique sans sourciller qu’ils ont abandonné le principe du débat, parce que « la parole n’est pas complètement libérée » ( ?) Mais que l’on se rassure, précise-t-il, « les gens opposés à l'aide humanitaire aux migrants peuvent venir chercher des informations. »
Voilà qui est sympa : Terre d’Errance refuse la discussion, mais accepte avec joie de nous expliquer ce que, d’évidence, nous avons mal compris. Ah, que la vie serait plus simple si tout le monde appliquait cet excellent principe !
Un débat, ça oblige à accepter que quelqu’un puisse penser différemment, ça oblige à écouter les arguments des autres et à approfondir sa propre réflexion pour répondre à ses détracteurs. Tandis que là, il suffit d’apporter la bonne parole à une bande d’ignorants car s’ils ne sont pas d’accord, c’est qu’ils ne sont pas informés. Merci au nom des peuples de Flandre, de France et d’Europe, de la haute estime dans laquelle Terre d’Errance les tient !
Leurs exemples concrets parlent d’eux même : l’association nous explique (encore merci pour ces éclaircissements qui viennent éduquer nos cervelles embrumées) que les Erythréens sont soumis à un service militaire illimité par peur de leur voisin l’Ethiopie, et que les déserteurs sont exécutés. Sans vouloir faire d’amalgame compte tenu de la particularité du régime en question, souvenons-nous quand même qu’au début du siècle dernier nos aïeux servaient entre 3 et 4 ans, et que 600 déserteurs français ont été passés par les armes pendant la première guerre mondiale. Evidemment que ça n’est pas drôle de vivre un conflit, évidemment que tout le monde préférerait partir vers des pays plus accueillants, mais enfin : Que serions-nous aujourd’hui si nos prédécesseurs avaient fui les combats et les difficultés ?
Ces exemples, humainement compréhensibles, ne justifient rien au regard de l’Histoire et de la responsabilité de chacun vis-à-vis de son peuple.
Comme j’aurais aimé pouvoir développer ces arguments, et tant d’autres, avec les humanistes de Terre d’Errance ! Mais non parce que décidément : la démocratie c’est chiant.
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09:53 Publié dans Les articles de Luc Pécharman | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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