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mercredi, 31 août 2011

Revue de presse : Des manuels scolaires qui ont mauvais « genre »...

7423-20110901.jpgPar Rémi Fontaine

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Alors que le ministère de l’Education veut notamment réactiver l’apprentissage des préceptes du bon sens par le retour de la morale à l’école primaire (dans un entretien mercredi au Parisien), quatre-vingts députés UMP ont demandé mardi au ministre Luc Chatel le retrait de manuels scolaires qui expliquent « l’identité sexuelle » des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique selon l’absurde idéologie nominaliste du « gender » (genre).

Ces parlementaires, conduits par Richard Maillé, député des Bouches-du-Rhône, font ainsi écho aux critiques exprimées sur le même sujet au printemps par la direction de l’Enseignement catholique, à la suite d’une campagne de presse où Présent se trouvait et demeure au premier rang. Dans une lettre au ministre de l’Education, ils estiment que ces manuels de SVT (Sciences et vie de la terre) de classe de première font référence à « la théorie du genre sexuel » : « Selon cette théorie, les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels. »

Il s’agit, écrivent-ils, d’une « théorie philosophique et sociologique qui n’est pas scientifique, qui affirme que l’identité sexuelle est une construction culturelle ». Les signataires citent notamment un passage extravagant d’un manuel publié par Hachette : « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l’autre. »

Mais le manuel Bordas écrit aussi par exemple : « L’identité sexuelle est le fait de se sentir totalement homme ou femme. Et ce n’est pas aussi simple que cela peut en avoir l’air ! Cette identité dépend d’une part du genre conféré à la naissance, d’autre part du “conditionnement social”. En effet, chacun apprend à devenir homme ou femme selon son environnement, car on ne s’occupe pas d’un petit garçon comme d’une petite fille, on ne les habille pas de la même façon, on ne leur donne pas les mêmes jouets… »

Et Belin : « Chacun apprend à devenir homme ou femme selon son environnement et l‘éducation reçue. Il existe un autre aspect encore plus personnel de la sexualité : c’est l’orientation sexuelle. Je peux être un homme et être attiré par les femmes. Mais je peux aussi me sentir 100 % viril et être attiré par les hommes. »

Jugeant du « devoir de l’Etat » de mieux contrôler le contenu des manuels scolaires et ajoutant que la « théorie du genre sexuel » n’apparaît pas stricto sensu dans les programmes d’enseignement de SVT définis par le ministère, les députés concluent donc à l’adresse de Luc Chatel : « Nous comptons sur votre action afin de retirer des lycées les manuels qui présentent cette théorie. »

Dans une circulaire du 30 septembre 2010, le ministère indiquait cependant que les programmes de SVT de première devaient comporter un chapitre intitulé « devenir homme ou femme » : « Si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée », précisait la circulaire.

La lettre des 80 députés UMP est notamment signée par Christian Vanneste, Lionnel Luca et Jacques Myard, fondateurs du collectif de la Droite populaire, Bernard Debré, Eric Raoult et Hervé Mariton… Ciblant cette origine assimilée dialectiquement à l’épouvantail de l’« extrême droite », le parti socialiste a aussitôt demandé au gouvernement de « condamner clairement cette initiative parfaitement scandaleuse et de s’engager très clairement à préserver les manuels scolaires de toute interférence politique ». Il sera donc très intéressant (une nouvelle fois) de voir comment va réagir le gouvernement entre la demande argumentée d’une partie (soi-disant prenante) de sa majorité et la demande idéologique de l’opposition.

Interrogé mardi sur la demande des 80 députés, le président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a déclaré à Europe 1 qu’il fallait « effectivement rester sur les vérités scientifiques et se garder lorsqu’on est dans des livres de sciences de dériver sur des questions de société [?]». Mais ce fut aussitôt pour relativiser la protestation des 80 dans une symétrie douteuse : « Je crains que nous soyons à la fois de la part de ceux qui ont inscrit cela dans les ouvrages, et de ceux qui protestent énergiquement, un petit peu dans la confusion des genres », a-t-il ajouté…

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