mercredi, 16 novembre 2011
Etat de guerre...
Le billet de Patrick Parment
Il est bien évident que les citoyens que nous sommes et dont les connaissances en économie ne dépassent pas la gestion d’un carnet de chèques, sont un peu dépassés par la véritable guerre monétaire que se livrent l’Amérique et l’Europe. A défaut de comprendre comment marche toute cette cuisine planétaire, ce que l’on constate c’est que les banques n’en font qu’à leur aise, spéculent sur les dettes et engrangent d’énormes bénéfices.
Dans le même temps, ce sont les peuples qui trinquent. Des pays comme la Grèce et l’Espagne connaissent un chômage sans précédent qui va entraîner à terme un chaos social, également sans précédent.
Par contagion, l’Italie et la France sont dans la ligne de mire.
Ce ne sont pas là des propos en l’air. C’est bel et bien la guerre entre les deux continents et il serait temps de sortir de l’angélisme versus 1945 sur l’air de « l’Amérique nous a sauvés ». Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers, dans un entretien au Journal du Dimanche (13/11) nous le confirme : « Il y a indéniablement une bataille d’influence entre le dollar et l’euro. Les Etats-Unis font tout pour défendre leur monnaie. Plus on se méfiera de la monnaie unique, plus les investisseurs des pays émergents et du Golfe s’en détourneront. La baisse de l’euro avive aussi la compétition entre les banques. »
Par ailleurs, les Américains se tournent vers le Pacifique et sont en train de constituer un pôle Asie-Amérique, au détriment de l’Europe évidemment. Parce que les nouvelles richesses sont là et que l’Amérique est un kyste qui a toujours fait payer aux autres son train de vie. Du moins ce qu’il en reste avec une classe moyenne lessivée et un pays de moins en moins Blanc et donc voué, à terme, à la pauvreté. Mais c’est une autre histoire.
Alors que cela pourrait constituer une chance pour l’Europe, nous avons des gouvernants irresponsables, stupides, esclaves du libéralisme anglo-saxon et donc incapables d’imaginer d’autres solutions que monétaires. En raison de la crise, est en train d’émerger une sorte de nationalisme destructeur qui ne peut que nous mener à la faillite. Car la solution sera européenne ou ne sera pas.
Nombre de voix, et pas des moindres, clament haut et fort le recours au protectionnisme, la nationalisation des banques et la possibilité pour la Banque centrale européenne de battre monnaie. Car l’Europe demeure encore le premier marché mondial, n’en déplaise aux Américains. Si l’Amérique voit son avenir en jaune, l’Europe a tout lieu de porter ses regards vers la Russie blanche.
Bien évidemment de telles mesures relèvent du politique. Et c’est bien là que le bât blesse. Les nominations récentes à la BCE (Banque centrale européenne), en Italie et en Grèce de Mario Draghi, Mario Monti et Loukas Papadimos sont inquiétantes, vu qu’ils ont tous trois été formés aux Etats-Unis et qu’ils ont tous travaillés chez Goldman Sachs. La banque qui a livré la Grèce aux spéculateurs.
Quant à Angla Merkel et Nicolas Sarkozy, ce ne sont pas leurs dernières gesticulations qui sont faites pour nous rassurer. On parle beaucoup de l’Europe. Mais de quoi, au juste, parle-t-on ?
23:20 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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