mercredi, 09 janvier 2013
Revue de presse : Manif contre le mariage gay : où sera l’extrême droite?
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Peu de surprises. Que ce soit par conviction – au nom de la défense de la famille traditionnelle et des valeurs d'ordre – et/ou par opportunité, les diverses formations de l'extrême droite défileront quasiment toutes dimanche 13 janvier, à Paris, contre le projet de loi sur le mariage gay. Le FN, dont la présidente, initialement hostile à une participation, a du s'incliner, enverra finalement une délégation.
La délégation FN a choisi de prendre part à la "Manif pour tous" animée par Frigide Barjot, en se rassemblant porte Maillot, l'un des trois points de départ prévus par ces organisateurs (avec Denfert-Rochereau et la place d'Italie). Le FNJ qui, un court instant, avait donné rendez vous à ses troupes place d'Italie s'est, ou a été, rapatrié porte Maillot avec ses aînés. Sans doute faut il y voir aussi une volonté d'éviter des fraternisations trop visibles entre certains jeunes frontistes et des éléments plus durs qui se sont donnés rendez-vous place Pinel dans le 13e arrondissement.
L'Action française (maurrassiens) a, semble-t-il, opté cette fois pour la Manif pour tous.
Le Bloc identitaire, lui, appelle ses militants et sympathisants à rejoindre "les manifestations" du 13 janvier. Il dénonce "la véritable révolution sociétale – anthropologique même – que la gauche, toujours avide de briser encore davantage le cadre traditionnel, veut mener". En gros, le BI laisse ses militants libres, soit de défiler avec Frigide Barjot, soit de gagner la manifestation des intégristes de Civitas, comme certains d'entre eux l'avaient fait le 18 novembre tout comme d'ailleurs quelques personnalités du FN.
Novopress, l'agence de presse des Identitaires, a par ailleurs reproduit un éditorial de Jean-Yves Le Gallou (fondation Polémia), dans lequel l'ancien membre du club de l'Horloge, proche de la direction du BI, accuse Frigide Barjot de multiplier les concessions à "l'idéologie médiatique". "Pour la très médiatique organisatrice de la 'Manif pour tous', il faudrait lutter contre 'l’homophobie' : ce qui revient à donner du crédit aux armes incapacitantes du lobby homosexualiste", écrit-il.
C'est dans le cortège Civitas, comme ce fut le cas au mois de novembre, que se porteront les militants les plus radicaux. C'est le seul critère, puisque comptent y participer des groupuscules qui, a priori, ne partagent pas toujours les options de Civitas, organisation catholique intégriste appartenant à la mouvance contre-révolutionnaire. Trop extrémiste pour la Manif pour tous, Civitas, très liée à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (lefebvristes), n'y était pas la bienvenue. L'affaire est d'ailleurs réciproque puisque ce mouvement et ses soutiens (parmi lesquels les associations anti-avortement SOS tout-petits et Laissez-les-vivre) reprochent eux aussi à Frigide Barjot d'avoir déclaré vouloir "lutter contre l'homophobie". Et jugent qu'"elle ne représente qu'elle-même".
Civitas a fixé son rendez vous place Pinel, à quelques centaines de mètres de la place d'Italie. Et compte, avec son propre cortège, aller sur les pas de la Manif pour tous. D'ores et déjà, plusieurs petites formations créées par des dissidents du FN – tels le Parti de la France de Carl Lang (désormais proche des traditionalistes de Bernard Antony) ou le MNR (ex-formation de Bruno Mégret) – s'y sont ralliées.
La NDP également. Appartenant à la mouvance identitaire plutôt néo-païenne, cette dernière explique, sous la plume de l'un de ses dirigeants, Roland Hélie, que "les relations amoureuses, fussent-elles homosexuelles, sont l'affaire de chacun"... ce qui n'est pas franchement la ligne Civitas. Pour autant la NDP combat "la légalisation du mariage gay" car elle y voit "la volonté de l'hyper-classe mondialiste de détruire les piliers de notre civilisation ancestrale". Et d'ajouter: "une fois les repères supprimés, il sera encore plus aisé pour les tenants de la haute finance apatride de manipuler notre peuple".(NDLR SN - Référence)
Le Renouveau français, groupuscule nationaliste, intégriste, antisémite et pétainiste, sera bien entendu place Pinel. Littéralement obsédé par "le lobby homosexualiste", le RF explique à qui veut l'entendre, que "derrière, se cache le lobby pédophile qui pourra agir, si la loi passe, avec beaucoup plus de facilité".
Dans la même veine, l’Œuvre française et ses divers satellites – Jeunesses nationalistes d'Alexandre Gabriac, GUD Lyon– sera elle aussi de la partie. Son président, Yvan Benedetti, sera dès samedi à Paris pour une rencontre militante.
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