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mercredi, 03 avril 2013

Cahuzac et son pognon : la parole publique démonétisée

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Robert Ménard

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Jérôme Cahuzac a donc menti. Effrontément. Avec un culot sidérant. Il est bien détenteur d’un compte à l’étranger. Depuis une « vingtaine d’années », sur lequel « environ 600.000 euros » sont déposés. Rien que ça…

On a encore en mémoire, alors qu’il venait de démissionner, ses grandes déclarations, la main sur le cœur, sur son « innocence » et le « caractère calomniateur des accusations lancées ». Aujourd’hui, il explique qu’il a « été pris dans une spirale du mensonge » et s’y est « fourvoyé ». Ajoutant qu’il est « dévasté par le remords ». On l’espère bien.

Je dois l’avouer, j’en suis estomaqué. Peut-être encore naïf, j’ai toujours du mal à voir le mensonge partout, la cupidité chez chacun. Si j’accorde peu de crédit à nos politiciens, je tente de me garder de ce « tous pourris » qui me démange parfois. Cela va être de plus en plus difficile…

Mais, me répondra-t-on, cela n’enlève rien au sérieux, aux compétences, au talent de ministre de Monsieur Cahuzac. Qu’est-ce que j’en sais ? Pourquoi croirais-je l’homme public quand le même, concernant ses affaires privées, me raconte de tels bobards avec un tel aplomb ? C’est toute la parole politique qui s’en trouve dévaluée.

Celui-là même qui nous appelait à faire des sacrifices, à nous serrer la ceinture, faisait donc tranquillement prospérer son magot à l’étranger. Et en plus, dans un gouvernement de gauche, de cette gauche qui ne cesse de dire son dégoût pour l’argent, de témoigner son aversion pour les riches. Qui ne cesse de nous faire la morale, de se poser en donneuse de leçons. Ah oui ! Taper sur Depardieu, c’était facile… Mais on a quand même eu un exilé fiscal à la tête de Bercy !

Je sais, je suis injuste. À droite aussi, on a eu ses « affaires », ses « brebis galeuses ». Match nul donc ? Hors jeu général, plutôt ! Je n’ai plus confiance, je ne les crois plus. Ils sont disqualifiés. Les uns et les autres.

Je sors de cette histoire, comme sali, trompé. Ne sachant plus vers qui me tourner. Et la mise en examen de Jérôme Cahuzac pour « blanchiment de fraude fiscale » ne me console en rien.

Un mot encore. À l’adresse de Mediapart et d’Edwy Plenel. Bravo ! C’est vous qui aviez raison. Vous êtes suffisamment brocardé sur Boulevard Voltaire pour qu’on vous rende hommage quand vous faites – et bien – votre travail. Chapeau bas.

10:25 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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