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lundi, 08 avril 2013

Ce que Cahuzac révèle...

 Le billet de Patrick Parment

On va encore nous accuser de faire de l’antiparlementarisme primaire, mais l’affaire Cahuzac montre bien dans quelles turpitudes se vautrent nos élus. Si vous prenez le nombre d’élus mis en examen ces dix dernières années, ça va faire du monde. Et l’affaire des Guérini, dans les Bouches-du-Rhône, ne m’apparaît pas moins importante que celle de Cahuzac.

Certes, me direz-vous, il faut faire le tri, car les juges, comme me le confiait un jour Pierre Mazeaud, ont la mise en examen un peu facile, là où il n’y a pas volonté affichée de mettre la main dans le pot de confiture. Le problème vient surtout du fait que les élus vivent dans une bulle, même quand ils viennent vous baratiner qu’ils sont proches de leurs électeurs. Je ne parle pas des ministres et de leurs entourages, ils naviguent sur le petit nuage d’un éphémère pouvoir.

Certes, si l’on jette un œil sur nos amis députés ou ministres du Nord de l’Europe, on s’aperçoit qu’ils vivent comme les citoyens qu’ils sont, bouffent à la cantine et se déplacent en transports en commun. Au moindre écart, c’est la porte.

Mais voilà, nous sommes une démocratie latine où le président est un monarque et son personnel des petits marquis. En France, on ne s’est jamais remis d’avoir coupé la tête à ce bon roi Louis XVI. Et tous nos zozos socialistes abonnés à la Révolution s’empressent de s’offrir un train de vie d’Ancien Régime. Allez fouiller dans la génétique familiale de nos ministres socialistes et vous serez étonnés de n’y point trouver un seul vrai travailleur de chez Messerschmitt.

Aussi, quand le camarade Hollande laisse entendre qu’il va moraliser tout ça, on se marre illico. Qu’ils commencent, tous ces guignols, par réduire le train de vie de l’Etat. Des économies, on va en faire : reprenez les dix derniers rapports de la Cour des comptes et appliquez. Ce sera déjà un bon début. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Ce qui manque dans ce pays, c’est la volonté politique de faire bouger les choses. Je n’ai pas dit de tout bouleverser. Mais d’affirmer une vraie volonté réformatrice. Notamment en direction de l’administration, pléthorique, des banques et de cette Europe bruxelloise qui joue désormais contre les nations. Et de rappeler au passage à la mère Merkel que c’est en Europe d’abord que l’industrie allemande fait son beurre !

L’économie est toute puissante quand la volonté politique est faible. On est passé d’une grande gueule sans effets à un gras double qui se perdrait dans le métro avec le plan dans la main.

Contrairement à ce que pense toute cette nomenklatura d’hier et d’aujourd’hui, le peuple n’est ni sourd, ni aveugle. Et, il se pourrait, comme le disait la mère Boutin, que les prochaines manifs aient lieu sans les gosses et sans les poussettes !

12:30 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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