mardi, 09 avril 2013
Adieu Madame Thatcher...
Le billet de Patrick Parment
Il est des morts qui sont aussi des libérations. Madame Thatcher, qui vient de mourir, était absente à elle-même depuis 2001, rongée par une terrible maladie. Sa mort permet un retour en arrière, car, par son action, elle a participé du désordre financier mondial que nous connaissons aujourd’hui.
Reste, pour la petite histoire, qu'elle vient grossir la longue liste de ces femmes qui ont marqué l’histoire de l’Angleterre (je vous renvoie à vos livres d’histoire).
Margaret Thatcher, Premier ministre d’un empire déchu de 1979 à 1990, dont le surnom de « dame de fer » lui fut donné par les médias soviétiques, est un paradoxe à elle toute seule. Car, d’un côté, elle a fait de la politique au sens le plus noble et le plus entier du terme (tel que l’entendait Carl Schmitt), quand de l’autre, elle a plongé l’Angleterre dans le marasme en appliquant froidement les principes du libéralisme le plus dur.
Si l’on doit résumer l’action de la dame, quelques mots suffisent : privatisation à tout va, libéralisation des marchés financiers, démantèlement de pans entiers de l’industrie, écrasement des syndicats, intransigeance à l’égard de l’armée irlandaise (IRA) et de l’Europe (d’où ce mot de Chirac : « Elle veut quoi la ménagère ? Mes couilles sur un plateau ? »), et une bien inutile guerre des Malouines au nom d’un nationalisme plutôt mal placé.
Le bilan est donc loin d’être positif. Et l’Angleterre d’aujourd’hui ne s’en porte guère mieux à l’heure où le capitalisme financier continue de faire des ravages. Il y a des leçons qui ne sont pas retenues.
So long, madame Thatcher.
13:22 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.