vendredi, 19 avril 2013
MARIAGE HOMO : DES VIOLENCES, QUELLES VIOLENCES ?
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a accusé mardi sur RTL certains "groupuscules" opposés au mariage homosexuel de vouloir "déstabiliser la République" avec des "actions violentes". Ce week-end, lors du Conseil national du PS, Jean-Marc Ayrault et Harlem Désir avaient déjà dénoncé les manifestants comme étant "des groupes fanatisés, des groupes fascisants".
17 heures de garde à vue pour ces jeunes "campeurs" qui font si peurs à la République, que le ministre de l’Intérieur n’hésite pas à les désigner comme des "fanatisés", "fascisants"…
Pour démontrer ses dires, le ministre de l’Intérieur a cité en guise d’"actions violentes" : la présence bruyante d’opposants au mariage homo lors des déplacements des ministres, ou le réveil en fanfare de certains députés favorable à la loi et horresco referens, le salut nazi (dont personne, à l’exception du ministre, n’a vu la moindre image, ni au 20H ni sur les réseaux sociaux pourtant bien pourvus…) qui aurait accueilli Caroline Fourest à son retour mouvementé de Nantes.
Un journaliste aussi expérimenté que Jean-Michel Aphatie aurait pu au moins lui poser la question du bilan de ces manifestations. Combien de policiers blessés, combien de voitures brulées, combien de vitrines brisées, combien de milliers d’euros de dégâts ? Mais non, le journaliste a préféré rester "apathique". Manuel Valls ou plutôt Manuel Gaze comme l’on surnommé les manifestants après le 24 mars [1] a fait état également de 201 interpellations pour l’ensemble de la période dont pour la seule soirée de dimanche, 70 paisibles campeurs raflés sans ménagement par les gendarmes et 19 piétons suspectés de vouloir gâcher la sortie dominicale du ministre et de sa femme. Un bilan plutôt maigre pour toutes ces semaines de manifestations pendant lesquelles de "dangereux groupuscules" s’emploieraient à "déstabiliser la République".
Notes
[1] Déjà après le 24 mars, le ministre de l’Intérieur avait expliqué pour justifier l’usage de gaz lacrymogène, par les forces de l’ordre, par la "volonté de certains groupes d’en découdre", mettant ainsi en cause "des militants d’extrême droite qui ont lancé des boulons sur les forces de l’ordre". Aucune image ne viendra, bien sûr, prouver les dires du ministre, mais comme personne ne viendra le contredire.
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