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mardi, 03 décembre 2013

Pauvre Mélenchon ! Il n’y a pas d’âge pour découvrir la vie…

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Gabrielle Cluzel

Boulevard Voltaire

Bon. Pour la révolution fiscale, il semblerait qu’il faille attendre un peu. Au box-office des manifs, les écharpes rouges seraient aux bonnets de la même couleur ce qu’un film d’auteur tchèque est à Hunger Games. Les prolos, de nos jours, n’en font qu’à leur tête, et Jean-Luc Mélenchon va devoir se résigner à rester un grand leader charismatique incompris. Il a beau courir comme un fou, s’accrocher au dernier wagon, remonter toute la rame en engueulant au passage les voyageurs qui traînent dans les couloirs, impossible de rejoindre la locomotive. Il a définitivement raté le train de la contestation.

Pour lui rendre justice, faut dire que les gens sont spécialement vaches. Il y a ce journaliste de France 24, qui regardait malencontreusement par la fenêtre et a pris aussi sec une photo quand, dans une rue quasi déserte, quelques figurants amateurs se sont gentiment dévoués pour se serrer derrière Mélenchon en agitant des drapeaux, laissant imaginer une foule monstre pour l’interview de TF1. Et pourquoi pas, aussi, un décor de carton-pâte, avec un trou pour que Jean-Luc passe sa tête ? Souris, le petit oiseau va sortir ! La photo, on s’en doute, a fait sournoisement le tour des réseaux sociaux.

Et puis, il y a la police. La police qui ne le gratifie que de… 7.000 manifestants. Quand il en revendique lui-même sans vergogne 100.000, et que les journalistes rompus à ce genre d’exercice évaluent quand même les effectifs à 15 ou 20.000 personnes.

Mélenchon dénonce des chiffres « farfelus » de la préfecture de police, « dictés » par le ministère de l’Intérieur. Preuve qu’il n’y a pas d’âge pour découvrir la vie, et les petits trucs et astuces du gouvernement. C’est Frigide Barjot qui doit se tenir les côtes. Toi aussi, viens offrir des lunettes à la police.

Et « Vis ma vie » peut ne pas s’arrêter là. Dans la boîte à outils, il y a bien d’autres instruments de torture, largement éprouvés eux aussi. Dont Mélenchon risque de tâter s’il n’y prend pas garde. Ici et là, on commence à s’émouvoir d’une de ses récentes déclarations sur France 5, évoquant Hollande et son équipe de « rastaquouères »… terme péjoratif et xénophobe, s’il en est, désignant, selon le Larousse, un « étranger menant grand train et dont on ne connaît pas les moyens d’existence ».

Bien sûr, le même mot dans la bouche d’un homme de droite aurait fait l’effet d’une bombe atomique, et le coupable se promènerait déjà pieds nus dans les rues de Paris en se répandant des cendres sur la tête et en se frappant la poitrine pour clamer sa contrition.

Naturellement, un homme de gauche peut s’autoriser bien des privautés de langage. Mais à condition de ne pas trop balancer les copains. Mélenchon ferait bien de s’en souvenir…

10:19 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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